Le magazine CNC, automne 2017
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Quand Mike Hendren pense à son endroit préféré<br />
dans la nature, il s’imagine dans l’est de la région des<br />
lacs Kawartha, en Ontario, sur les rives du lac Stony.<br />
« J’adore l’eau, j’aime m’y baigner ou tout simplement<br />
la contempler », explique-t-il. « La rive est un lieu d’interaction<br />
privilégié pour la biodiversité et où les choses prennent vie ».<br />
NEIL EVER OSBORNE.<br />
<strong>Le</strong> lac Stony est bordé par deux rives : celle au nord est constituée de roches de<br />
granit, et celle au sud d’un mélange granuleux de sable et d’argile. Chaque rive<br />
témoigne de la géologie diversifiée des lacs Kawartha, une région dont la protection<br />
passionne Mike Hendren.<br />
« On trouve ici une telle diversité de paysages. Il y a la moraine d’Oak Ridges<br />
au sud, la plaine calcaire au centre, et le Bouclier canadien au nord. En raison de<br />
sa proximité avec la plus grande région métropolitaine du Canada, Toronto, et le<br />
développement incessant à l’intérieur et autour de celle-ci, il est évident que cette<br />
région change et évolue. »<br />
À titre de directeur général du Kawartha Land Trust (KLT), sa compréhension<br />
de la conservation des terres s’est développée, selon ses propres mots, de façon<br />
progressive. Alors qu’il envisageait à l’origine de devenir avocat spécialisé en<br />
environnement, Mike Hendren a décidé de mettre son expérience professionnelle<br />
et sa maîtrise en urbanisme au service de la protection de terres.<br />
« Je préférais être associé à une communauté vouée à la conservation des<br />
terres », explique M. Hendren. « L’organisme, tout comme moi, en était encore à<br />
ses débuts quand j’ai joint l’équipe en 2010. On m’a donné l’occasion d’en être le<br />
directeur général et, par le fait même, d’apprendre “sur le tas”. J’ai eu la chance<br />
que mon prédécesseur et les autres membres de l’organisme aient déjà construit<br />
une base solide sur laquelle je pouvais travailler. »<br />
En tout, le KLT a contribué à la protection de 26 propriétés dans la région<br />
des lacs Kawartha. L’organisme a également assisté des douzaines de propriétaires<br />
dans la gestion et la conservation de leurs terres. M. Hendren affirme<br />
que l’organisme prévoit doubler le nombre d’aires protégées au cours des<br />
10 prochaines années.<br />
« Ce que nous faisons en tant qu’organismes en conservation me plaît grandement,<br />
sachant que le travail accompli aujourd’hui pour la protection des terres est<br />
là pour de bon. Bien qu’on ait parfois l’impression que les choses ne progressent<br />
pas assez rapidement, ce que nous avons réalisé jusqu’à présent est permanent. »<br />
La conservation des terres est l’une<br />
des façons d’assurer l’avenir des<br />
paysages naturels.<br />
Mike Hendren attribue la réussite de nombreux projets de conservation menés<br />
au Canada, en particulier ceux de plus petits organismes, au Programme de<br />
conservation des zones naturelles (PCZN).<br />
« <strong>Le</strong> PCZN a fait de la conservation des terres une plus grande priorité et<br />
comporte des critères qui font en sorte que d’autres ressources doivent être<br />
déployées, en particulier avec le programme de fonds de contrepartie. Cela a mené<br />
de plus petits groupes de conservation à un autre niveau. »<br />
« Nous avons eu accès à du financement<br />
dans le cadre du Programme pour les autres<br />
organismes qualifiés pour notre projet Big<br />
Island sur le lac Pigeon, explique Mike<br />
Hendren. Cela a été un levier important à un<br />
moment clé de notre évolution. La réalisation<br />
de ce grand projet emblématique a accru notre<br />
influence, notre notoriété et nos possibilités de<br />
conservation, et ce, à tous les niveaux. »<br />
Bien que le Canada ait de nombreux<br />
succès à son actif en matière de conservation,<br />
Mike Hendren croit qu’il faut en faire<br />
davantage pour protéger les terres à travers<br />
le pays. Pour faire progresser la conservation<br />
des territoires de façon efficace, nous devons<br />
revoir nos façons de l’utiliser, affirme-t-il.<br />
« Quatre-vingt-cinq pour cent des propriétés<br />
de la région des lacs Kawartha sont<br />
privées. Je pense que notre région ne représente<br />
qu’un minuscule échantillon des grands<br />
enjeux auxquels fait face le sud du Canada.<br />
Pour avoir un impact, il ne s’agit pas seulement<br />
de protéger quelques zones clés, mais<br />
d’établir un réseau d’aires naturelles pour<br />
toute une région. »<br />
Avec la volonté de la communauté, Mike<br />
Hendren croit que ces aspirations peuvent<br />
devenir une réalité.1<br />
conservationdelanature.ca<br />
AUTOMNE <strong>2017</strong> 17