Gaumont Pathé! Le mag - Janvier 2018

LE PHÉNOMÈNE
DU MOIS
Pentagon
Papers
Tom Hanks (au premier plan).
STEVEN SPIELBERG RETROUVE TOM HANKS ET
DIRIGE POUR LA PREMIÈRE FOIS MERYL STREEP
DANS CE THRILLER PALPITANT QUI REVIENT
SUR UN DES PREMIERS SCOOPS DE L’HISTOIRE
DU JOURNALISME AMÉRICAIN. PAR DIDIER LASSELIN
Depuis ses premiers pas derrière la
caméra, Steven Spielberg n’a jamais
été homme à perdre son temps. Alors,
pendant la longue phase nécessaire
à la postproduction riche en effets
spéciaux du film de science-fiction
Ready Player One dont il venait
d’achever les prises de vues (sortie
prévue en France le 28 mars), il a
décidé d’enchaîner sans attendre sur
un nouveau projet. De profiter de ces
mois de liberté pour mettre en boîte
ce Pentagon Papers où il revient
sur les coulisses d’un des premiers
scoops de l’histoire du journalisme
américain au début des années 70.
Le tout sans confondre vitesse et
précipitation puisque, selon les
premiers échos venus d’Outre-Atlantique,
Pentagon Papers est l’un
des prétendants majeurs à la course
aux Oscars, dont les résultats seront
connus le 4 mars. Jusqu’ici, Steven
Spielberg n’a remporté qu’une seule
statuette, l’Oscar du Meilleur film
pour La liste de Schindler, en 1994.
Scandale d’État
Un petit rappel des faits tout
d’abord. Nous sommes en 1971.
Richard Nixon a succédé deux ans
plus tôt à Lyndon B. Johnson comme
président des États-Unis. Et Katherine
Graham, toute première femme
à occuper le poste de directrice de
la publication d’un grand journal
américain, le Washington Post, va
travailler main dans la main avec son
rédacteur en chef, Ben Bradlee, pour
faire éclater au grand jour un scandale
d’État et concurrencer le New-
York Times qui enquête sur le même
sujet. Une course contre la montre
pour publier les bonnes feuilles
des « Pentagon papers », plus de
7000 pages top secret dévoilant les
origines de la guerre du Vietnam
et prouvant que les États-Unis ont
délibérément provoqué ce conflit
politiquement et militairement. Bien
évidemment, ces révélations qui
mettent en cause les manœuvres de
quatre présidents successifs sont
un concentré de nitroglycérine qui
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