Gaumont Pathé! Le mag - Janvier 2018
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L’ACTRICE DU MOIS<br />
Diane<br />
Kruger<br />
le temps de la consécration<br />
ELLE A TRIOMPHÉ AU DERNIER FESTIVAL DE CANNES EN REMPORTANT LE PRIX D’INTERPRÉTATION<br />
FÉMININE POUR SA PRESTATION SAISISSANTE DANS IN THE FADE DE FATIH AKIN. PREMIER TROPHÉE<br />
MAJEUR D’UNE CARRIÈRE MENÉE AVEC INTELLIGENCE DES DEUX CÔTÉS DE L’ATLANTIQUE.<br />
PAR DIDIER LASSELIN<br />
Aquoi a-t-elle bien pu penser quand Almodóvar<br />
a annoncé la lauréate du prix d’interprétation<br />
de Cannes 2017 : « Diane Kruger pour In the<br />
Fade » ? <strong>Le</strong> tout premier trophée de sa carrière<br />
(pour son premier film en allemand) venant récompenser<br />
sa prestation de mère cherchant à venger la mort de son<br />
mari kurde et de leur fils dans un attentat. Dans sa tête,<br />
mille et une sensations ont dû se bousculer. Dont peut-être<br />
celle de n’avoir jamais i<strong>mag</strong>iné se retrouver là.<br />
Car, pour Diane Kruger, le cinéma n’a jamais été un rêve<br />
d’enfant : dans le village allemand où elle a grandi, il<br />
paraissait un horizon trop inaccessible. Sa passion à elle<br />
était la danse. Jusqu’à ce qu’une blessure au genou brise<br />
ses ambitions. Alors, elle débute une carrière de mannequin<br />
internationale qui la conduit à venir en France où son destin<br />
bascule. Elle y croise Luc Besson, qui l’incite à s’inscrire<br />
au cours Florent, puis Guillaume Canet, qui lui ore son<br />
premier grand rôle dans Mon idole. Avant qu’on la préfère<br />
à Halle Berry et Keira Knigthley pour camper Hélène de<br />
Troie à Hollywood (Troie, 2004).<br />
Ce coup de projecteur va dès lors lui permettre de mener<br />
avec intelligence sa carrière des deux côtés de l’Atlantique.<br />
En mêlant divertissement (Benjamin Gates, Un plan parfait…)<br />
et cinéma d’auteur (<strong>Le</strong>s Adieux à la reine, Maryland…), mais<br />
en se montrant aussi fidèle à celle qui a joué un rôle essentiel<br />
dans cette ascension : Fabienne Berthaud. <strong>Le</strong>s deux<br />
femmes se sont connues dans ses années de mannequinat.<br />
Un jour, Fabienne lui parle d’une idée de film, Frankie :<br />
Diane accepte. Et puisque nul ne veut le financer avec une<br />
inconnue, Fabienne Berthaud décide de l’autoproduire sur<br />
plusieurs années, sans savoir ce qu’il allait advenir. Frankie<br />
est finalement sorti. Depuis, elles se sont retrouvées pour<br />
Pieds nus sur les limaces et Sky. Comme une histoire de<br />
cinéma qu’elles écrivent ensemble. Une belle histoire à la<br />
manière de celle qui a conduit Diane à incarner Bridget dans<br />
Inglourious Basterds. Pour ce rôle, Tarantino voulait une Allemande.<br />
Et persuadé que Diane est américaine, il refuse de<br />
la rencontrer, même quand il se sépare de Nastassja Kinski<br />
qu’il avait choisie. Mais Diane force le destin et provoque<br />
cette rencontre avec le cinéaste, finalement conquis par<br />
ses essais. Comme elle le fera avec Fatih Akin en allant lui<br />
dire un jour à Cannes combien elle aime ses films. Lui, qui,<br />
quatre ans après, lui proposera ce rôle dans In the Fade, si<br />
loin de l’i<strong>mag</strong>e qu’elle peut dégager.<br />
Jouer est un mélange de détermination, d’abandon et de<br />
travail. Au fil des films, Diane Kruger maîtrise ces trois<br />
éléments avec une dextérité de plus en plus imparable. On<br />
la retrouvera bientôt face à Kristen Stewart dans JT <strong>Le</strong>Roy<br />
Movie puis chez Robert Zemeckis dans The Women of Marwen.<br />
Plus que jamais, le monde est son terrain de jeu.<br />
IN THE FADE<br />
Réalisation : Fatih Akin<br />
Avec : Diane Kruger, Denis Moschitto, Numan Acar...<br />
Genre : Drame<br />
Durée : 1 h 46<br />
SORTIE : 17 JANVIER<br />
18<br />
LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ