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Ni le jour ni la nuit. Face à Guernica de Picasso

Un jour, un tableau survient dans notre vie : il est d’une présence insupportable. Comment se comporter face à cela ? Le fameux tableau de Picasso peut nous conduire à répondre. En participant de tout notre être, en regardant à notre tour, non seulement chacun de ses détails, mais en nous, pour voir se manifester toutes les dimensions du drame. C’est à une exploration que nous sommes conviés. Quelle accusation retentit alors avec Guernica, qui ne peut plus se taire, ni le jour ni la nuit ?

Un jour, un tableau survient dans notre vie : il est d’une présence insupportable. Comment se comporter face à cela ?
Le fameux tableau de Picasso peut nous conduire à répondre. En participant de tout notre être, en regardant à notre tour, non seulement chacun de ses détails, mais en nous, pour voir se manifester toutes les dimensions du drame.
C’est à une exploration que nous sommes conviés. Quelle accusation retentit alors avec Guernica, qui ne peut plus se taire, ni le jour ni la nuit ?

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8 Le <strong>de</strong>r<strong>ni</strong>er soir<br />

défendre <strong>de</strong> pareil découragement. Car cette vision<br />

n’est pas entièrement juste. Nous avons fait ce qu’il<br />

fal<strong>la</strong>it… Et nous nous re<strong>le</strong>vons encore. Seu<strong>le</strong>ment,<br />

<strong>le</strong>s forces qui ont présidé aux premiers choix d’une<br />

vie comme d’une civilisation peuvent paraître s’estomper.<br />

Les réel<strong>le</strong>s occasions <strong>de</strong> fierté ont beaucoup<br />

tardé, voil<strong>à</strong> que <strong>le</strong>s personnes, comme <strong>le</strong>s pays, semb<strong>le</strong>nt<br />

formées, p<strong>la</strong>cées, mais ne portent plus <strong>la</strong> conviction<br />

fondatrice qui <strong>le</strong>s a<strong>ni</strong>mait. Il semb<strong>le</strong> alors qu’on<br />

ne trouve plus partout que <strong>le</strong>s figures répétées d’une<br />

certaine hébétu<strong>de</strong>, <strong>de</strong> <strong>la</strong> vio<strong>le</strong>nce retournée, <strong>de</strong> <strong>la</strong> suffisance<br />

<strong>de</strong>s intelligences dépassées, et une espèce <strong>de</strong><br />

tautologie effrayante.<br />

Cette impression personnel<strong>le</strong> trouve un écho particulièrement<br />

tragique dans <strong>la</strong> vie publique récente,<br />

dans <strong>le</strong>s événements extérieurs, qui se chargent malheureusement<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> confirmer, et qu’un effroi sacré<br />

m’empêche <strong>de</strong> nommer ici plus précisément.<br />

Ce peut être <strong>le</strong> cas lorsque commence une guerre.<br />

De quelque ma<strong>ni</strong>ère qu’el<strong>le</strong> commence, el<strong>le</strong> se<br />

nourrit <strong>de</strong> notre anéantissement intime, où qu’il se<br />

soit <strong>ni</strong>ché, où qu’il ait déj<strong>à</strong> prise sur nous.<br />

L’immense fatigue <strong>de</strong> l’Occi<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> n’avoir que<br />

soi <strong>à</strong> défendre en pure perte relève d’un <strong>ni</strong>hilisme qui

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