Le magazine de CNC hiver 2018

L
e Canada regorge de paysages grandioses, tels ses
emblématiques Rocheuses, ses immenses forêts, ses
milieux humides luxuriants et ses côtes maritimes.
Quand Geoff Green pense au Canada, ce sont plutôt ses littoraux
qu’il a en tête. Dans le Grand Nord, Geoff Green voit grand!
AVEC LA PERMISSION DE LA FONDATION STUDENTS ON ICE.
« Nous avons le plus long littoral au monde, et il est jalonné d’incroyables beautés »,
explique Geoff Green, questionné sur son endroit préféré au Canada. « Sur
l’Atlantique, dans le parc national des Monts-Torngat, au Nunatsiavut*, il y a le
fjord North Arm qui est un des lieux les plus spectaculaires et les plus spirituels
au monde. Dans l’Arctique, la région de Tallurutiup Imanga (détroit de Lancaster),
peuplée par les Inuits, sert d’habitat aux ours polaires, aux narvals, aux oiseaux
de mer et à bien d’autres espèces. Ce détroit constituera sous peu une nouvelle
aire marine nationale de conservation. Du côté du Pacifique se trouve la seule et
unique Gwaii Haanas! »
Geoff Green s’y connaît en paysages d’exception. Fondateur et chef de la
direction de Students on Ice (SOI), un organisme qui a pour mission d’instruire les
jeunes sur l’importance des régions polaires, il a visité certaines aires naturelles
parmi les plus sauvages et uniques au monde. Depuis 1994, il a pris part à plus de
120 expéditions dans l’Arctique et l’Antarctique.
« Students on Ice est née de l’idée que nous pouvions faire des régions polaires
les plus grandes salles de classe au monde, explique M. Green. Ces régions régissent
le fonctionnement des océans mondiaux. Elles sont une fenêtre sur le monde,
symbolisent la paix et la bonne entente ainsi que la conservation. »
Depuis sa fondation en 1999, SOI s’est lancée dans plus de 40 expéditions.
Chacune compte de 100 à 200 élèves et enseignants, selon la taille du navire, et
85 % des élèves reçoivent une bourse qui couvre les frais du voyage.
Les régions polaires régissent le
fonctionnement des océans mondiaux.
Elles symbolisent la paix et la bonne
entente ainsi que la conservation.
En prévision du 150 e anniversaire de la Confédération canadienne, M. Green
a rêvé d’un voyage grandiose qui permettrait à encore plus de Canadiens d’entrer en
contact avec un plus grand nombre de paysages. « Un après-midi, nous avons esquissé
sur une serviette de table un plan qui était de partir en bateau de Toronto, de remonter
la côte atlantique du Canada, de traverser l’Arctique, puis de redescendre le long de
la côte ouest, se rappelle M. Green. Je me suis dit qu’il n’y avait pas de meilleur moyen
de relier les trois océans du Canada, de raconter des histoires et d’attirer l’attention
sur nos trois littoraux. Ce voyage me semblait être une évidence. »
L’aventure « Canada C3 » a été un périple de 150 jours (6 mois) organisé par SOI,
débutant à Toronto, en Ontario, et se terminant à Victoria, en Colombie-Britannique,
via le passage du Nord-Ouest. L’objectif était de permettre à des Canadiens de milieux
variés, des musiciens, des artistes, des Autochtones, des jeunes, des scientifiques
et des leaders de la conservation (dont John Lounds, président et chef de la
direction de CNC), de se connecter au passé, au présent et au futur de notre pays,
et à nos paysages diversifiés, par une approche fondée sur la nature et des récits
qui s’y rattachent.
* territoire autonome géré par les Inuits du Labrador
John Lounds, président et chef de la direction à CNC et
Catherine McKenna, ministre fédérale de l’Environnement
et du Changement climatique
« L’expédition Canada C3 a renforcé l’idée
que nous sommes une nation ‘‘océanique’’,
ce qui nous rend encore plus responsables
envers les régions côtières, selon M. Green.
Elle a mis en valeur des histoires étonnantes
sur les gens qui habitent ces régions et leur
passion pour la protection de leur coin de
pays. C’était vraiment inspirant. Ce pays a
une occasion en or d’être un chef de file en
matière de conservation et de gestion de
la conservation. »
Il faut susciter chez les jeunes une passion
pour l’apprentissage et la découverte des
espaces naturels du Canada, dit M. Green. En
emmenant des jeunes, et des Canadiens de
tous âges, en Arctique et en Antarctique, deux
des lieux les moins visités sur terre, M. Green
favorise une meilleure compréhension de la
conservation de la nature.
« Emmener des jeunes dans les régions
polaires développe leurs perspectives et leurs
liens avec la nature. On ne peut protéger
quelque chose qu’on ne comprend pas. »
Geoff Green espère encourager une
nouvelle génération d’experts en conservation
par des expériences d’immersion sur
des territoires que des experts d’aujourd’hui
s’efforcent de protéger.
« Se tenir debout sur un glacier, apercevoir
un iceberg ou plonger son regard dans celui
d’un ours polaire sont des moments hautement
émouvants. Quand vous pouvez faire vivre de
telles expériences à des jeunes, vous pouvez
être certains de les avoir captivés. »1
conservationdelanature.ca
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