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Les problèmes économiques et financiers (Œconomicae et pecuniariae quaestiones)

Les problèmes économiques et financiers (Œconomicae et pecuniariae quaestiones) est le premier document du Vatican à être aussi précis et aussi technique en la matière. Par l’engagement qu’il marque en termes de comportements et de pratiques concrètes sur des sujets sociaux parmi les plus brûlants de notre époque, ce texte exigeant vaut la peine d’être débattu et diffusé. La présente édition commentée vise à en faciliter la diffusion et l’appropriation, que ce soit seul ou en équipe de réflexion, grâce aux commentaires explicatifs de l’équipe des jésuites du Centre d’Études et de Recherches en Action Sociale (CERAS), du Service national Famille et Société de la Conférence des évêques de France (CEF) et de la Commission Justice et Paix. Après le texte, une vingtaine de fiches pédagogiques reprennent les grands thèmes du document. Elles sont divisées en trois parties: I. Comprendre l’économie et les finances ; II. La pensée sociale de l’Église, l’économie et les finances ; III. Questions éthiques et financière.

Les problèmes économiques et financiers (Œconomicae et pecuniariae quaestiones) est le premier document du Vatican à être aussi précis et aussi technique en la matière. Par l’engagement qu’il marque en termes de comportements et de pratiques concrètes sur des sujets sociaux parmi les plus brûlants de notre époque, ce texte exigeant vaut la peine d’être débattu et diffusé.
La présente édition commentée vise à en faciliter la diffusion et l’appropriation, que ce soit seul ou en équipe de réflexion, grâce aux commentaires explicatifs de l’équipe des jésuites du Centre d’Études et de Recherches en Action Sociale (CERAS), du Service national Famille et Société de la Conférence des évêques de France (CEF) et de la Commission Justice et Paix.
Après le texte, une vingtaine de fiches pédagogiques reprennent les grands thèmes du document. Elles sont divisées en trois parties: I. Comprendre l’économie et les finances ; II. La pensée sociale de l’Église, l’économie et les finances ; III. Questions éthiques et financière.

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CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI<br />

DICASTÈRE POUR LE SERVICE DU DÉVELOPPEMENT INTÉGRAL<br />

LES<br />

PROBLÈMES<br />

ÉCONOMIQUES<br />

ET FINANCIERS<br />

CONSIDÉRATIONS<br />

POUR UN DISCERNEMENT ÉTHIQUE<br />

SUR CERTAINS ASPECTS<br />

DU SYSTÈME ÉCONOMIQUE ET FINANCIER ACTUEL<br />

ÉDITION PRÉSENTÉE ET ANNOTÉE<br />

SOUS LA DIRECTION<br />

DES JÉSUITES DU CERAS<br />

DU SERVICE NATIONAL FAMILLE ET SOCIÉTÉ<br />

ET DE LA COMMISSION JUSTICE ET PAIX


<strong>Les</strong> <strong>problèmes</strong> <strong>économiques</strong> <strong>et</strong> <strong>financiers</strong><br />

(<strong>Œconomicae</strong> <strong>et</strong> <strong>pecuniariae</strong> <strong>quaestiones</strong>)


CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI<br />

DICASTÈRE POUR LE SERVICE DU DÉVELOPPEMENT INTÉGRAL<br />

<strong>Les</strong> <strong>problèmes</strong><br />

<strong>économiques</strong> <strong>et</strong> <strong>financiers</strong><br />

(<strong>Œconomicae</strong> <strong>et</strong> <strong>pecuniariae</strong><br />

<strong>quaestiones</strong>)<br />

CONSIDÉRATIONS<br />

POUR UN DISCERNEMENT ÉTHIQUE<br />

SUR CERTAINS ASPECTS<br />

DU SYSTÈME ÉCONOMIQUE ET FINANCIER ACTUEL<br />

ÉDITION PRÉSENTÉE ET ANNOTÉE PAR LE CERAS,<br />

LE SERVICE NATIONAL FAMILLE ET SOCIÉTÉ<br />

(CONFÉRENCE DES ÉVÊQUES DE FRANCE)<br />

ET LA COMMISSION JUSTICE ET PAIX<br />

AVEC DES FICHES PÉDAGOGIQUES


Autres textes du Magistère commentés publiés chez <strong>Les</strong>sius<br />

Pape François, Loué sois-tu (Laudato si’), éd. CERAS avec le Service national Famille <strong>et</strong> Société<br />

de la CEF, 2015.<br />

Pape François, La joie de l’amour (Amoris la<strong>et</strong>itia), éd. Centre Sèvres <strong>et</strong> Service national Famille<br />

<strong>et</strong> Société de la CEF, 2016.<br />

Pape François, Soyez dans la joie <strong>et</strong> l’allégresse (Gaud<strong>et</strong>e <strong>et</strong> exsultate), éd. équipes Christus <strong>et</strong><br />

<strong>Les</strong>sius, 2018.<br />

© 2018, Libreria Editrice du Vatican (pour le texte du document officiel).<br />

Titre original : <strong>Œconomicae</strong> <strong>et</strong> <strong>pecuniariae</strong> <strong>quaestiones</strong><br />

traduction par les services du Vatican<br />

© 2018, Éditions jésuites<br />

Belgique : 7, rue Blondeau • 5000 Namur<br />

France : 14, rue d’Assas • 75006 Paris<br />

info@editionsjesuites.com • www.editionsjesuites.com<br />

Dépôt légal : D.2018, 4255.18<br />

ISBN : 978-2-87299-359-8<br />

Décembre 2018<br />

Maqu<strong>et</strong>te <strong>et</strong> mise en page : Jean-Marie Schwartz<br />

Imprimé en U.E.


Préface<br />

Mgr Bruno Feill<strong>et</strong><br />

Ces considérations pour un discernement éthique sur certains aspects du sys -<br />

tème économique <strong>et</strong> financier actuel rendues publiques en 2018 méritent que l’on<br />

s’y attarde. En eff<strong>et</strong>, si elles concernent un p<strong>et</strong>it nombre d’acteurs spécialistes des<br />

mécanismes <strong>financiers</strong>, nombreuses sont les populations qui sont impactées par leurs<br />

décisions. La modestie du titre, qui qualifie le document de « considérations », révèle<br />

combien les auteurs connaissent la complexité de leur suj<strong>et</strong> <strong>et</strong> son évolutivité permanente.<br />

Pour autant, les enjeux étant particulièrement importants, il devenait néces -<br />

saire de fournir des critères d’évaluation de ces pratiques <strong>économiques</strong> <strong>et</strong> financières<br />

qui échappent la plupart du temps à l’influence des pouvoirs publics. La liberté<br />

d’entreprendre, les masses financières disponibles aux mains de quelques-uns <strong>et</strong> la<br />

puissance des moyens mathématiques <strong>et</strong> techniques font que les États <strong>et</strong> leur<br />

lourdeur législative auront toujours un train de r<strong>et</strong>ard. C’est pourquoi il s’agit bien<br />

d’« un discernement offert à tous les hommes <strong>et</strong> femmes de bonne volonté » (6).<br />

Ce document approuvé par Sa Saint<strong>et</strong>é le Pape a été préparé par deux dicastères :<br />

la Congrégation pour la Doctrine de la foi <strong>et</strong> le nouveau Dicastère pour le Service du<br />

Développement intégral. Ce n’est pas anodin. <strong>Les</strong> questions d’éthique économique<br />

s’inscrivent bien sûr dans le contexte de l’encyclique Laudato si’ que le Service du<br />

Développement intégral a la charge de promouvoir, mais elles s’enracinent aussi<br />

dans une vision théologique de morale fondamentale portée par la Congrégation<br />

pour la Doctrine de la foi.<br />

L’introduction donne les motifs de c<strong>et</strong>te prise de parole : l’influence croissante des<br />

marchés <strong>et</strong> la nécessité d’une régulation éthique enracinée « dans une alliance entre<br />

un savoir technique <strong>et</strong> une sagesse humaine » (1). Sans ce travail fondamental, on<br />

sait que l’appât du gain <strong>et</strong> les sommes colossales en jeu peuvent entraîner « de graves<br />

5


Préface<br />

souffrances pour l’humanité, surtout pour les plus faibles <strong>et</strong> pour ceux qui sont sans<br />

défense » (3). C’est bien le rôle de l’Église de se m<strong>et</strong>tre aux côtés des plus p<strong>et</strong>its, en<br />

particulier face aux lobbys <strong>financiers</strong> supranationaux <strong>et</strong> égoïstes. Or, comme l’a déjà<br />

dit le pape François, à long terme, « l’égoïsme n’est finalement pas payant, mais fait<br />

payer à tous un prix trop élevé » (3).<br />

Le premier chapitre veut traiter des « considérations élémentaires de base ». On<br />

trouvera là les critères traditionnels de l’anthropologie chrétienne qui veut que la<br />

personne humaine soit au centre des décisions <strong>économiques</strong>, politiques, médicales…<br />

Ainsi, les êtres humains sont « dotés d’un caractère relationnel <strong>et</strong> d’une rationalité<br />

continuellement à la recherche d’un gain <strong>et</strong> d’un bien-être entiers <strong>et</strong> non réductibles<br />

à une logique de consommation ou aux aspects <strong>économiques</strong> » (8). « Tout est lié »<br />

rappelait François dans Laudato si’. C<strong>et</strong>te anthropologie relationnelle promeut le<br />

développement intégral de l’homme, c’est-à-dire de tout l’homme <strong>et</strong> de tous les<br />

hommes. Pour ce faire, trois points d’attention traversent avec constance la morale<br />

sociale de l’Église : « la promotion intégrale de la personne humaine, la destination<br />

universelle des biens <strong>et</strong> l’option préférentielle pour les pauvres » (10).<br />

Dans ce document, l’usage de l’argent n’est pas dénigré en lui-même, mais il doit<br />

« servir <strong>et</strong> non pas gouverner » (5) : « L’argent est en soi un bon outil, comme c’est le<br />

cas de beaucoup de biens dont dispose l’homme : c’est un moyen mis à la disposition<br />

de sa liberté <strong>et</strong> qui sert à accroître ses possibilités » (15). L’important est d’en faire un<br />

véritable levier de développement : « Le marché peut être comparé à un grand organisme,<br />

dans les veines duquel coulent, comme une lymphe vitale, une immense<br />

quantité de capitaux » (19) ; « Ce qui est moralement inacceptable, ce n’est pas le<br />

simple fait de faire un gain, mais celui d’utiliser à son avantage une inégalité pour<br />

générer des profits importants au détriment des autres ; c’est de faire fortune en<br />

abusant de sa position dominante au détriment d’autrui ou de s’enrichir en nuisant<br />

au bien-être collectif ou en le perturbant » (17). C’est là un critère de discernement<br />

majeur pour l’usage des capitaux dans l’économie. N’oublions pas non plus ce que<br />

le Christ enseigne lorsqu’il dit : « Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un<br />

<strong>et</strong> aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un <strong>et</strong> méprisera l’autre. Vous ne pouvez<br />

pas servir à la fois Dieu <strong>et</strong> l’Argent » (Mt 6, 24).<br />

Le second chapitre veut apporter des « précisions dans le contexte actuel ». Il est<br />

beaucoup plus technique <strong>et</strong> suppose une certaine connaissance des mécanismes<br />

<strong>financiers</strong> qui ont été mis en place depuis quelques décennies. C’est pourquoi la<br />

présentation du document est accompagnée non seulement de fiches pédagogiques<br />

mais aussi d’un glossaire important qui devraient perm<strong>et</strong>tre de mieux saisir, derrière<br />

la technicité des instruments <strong>financiers</strong>, les enjeux éthiques des questions soulevées<br />

ici. On ne peut réfléchir sérieusement sur ces domaines sans investir au moins un peu<br />

dans une compréhension des mécanismes qui ont été mis en place. Si j’ose dire, c’est<br />

la « valeur ajoutée » de c<strong>et</strong>te édition.<br />

6


Préface<br />

La grille de lecture principale qui traverse l’ensemble des techniques financières<br />

analysées est celle de la justice. Il n’est pas normal que certains s’enrichissent en<br />

faisant porter à d’autres les risques <strong>financiers</strong>. Il est profondément injuste que des<br />

groupes particuliers possédant des sommes considérables puissent spéculer contre les<br />

finances des États au point que ces derniers doivent s’end<strong>et</strong>ter encore plus pour se<br />

protéger de ces agressions. Et au final, ce sont les populations qui vont devoir payer<br />

ces nouvelles d<strong>et</strong>tes. Pour lutter contre ces abus, « s’impose donc de manière urgente<br />

une autocritique sincère <strong>et</strong> une inversion de tendance, favorisant au contraire une<br />

culture entrepreneuriale <strong>et</strong> financière qui tienne compte de tous les facteurs qui cons -<br />

tituent le bien commun. Cela signifie, par exemple, m<strong>et</strong>tre clairement la personne<br />

humaine <strong>et</strong> la qualité des relations entre les personnes au centre de la culture d’entreprise,<br />

de sorte que chaque structure pratique une forme de responsabilité sociale qui<br />

n’est pas seulement occasionnelle ou marginale, mais qui la dirige <strong>et</strong> anime de<br />

l’intérieur toute action, en l’orientant au plan social » (23). Le choix des auteurs est<br />

évidemment de privilégier l’économie réelle où, en général, la valeur ajoutée de<br />

l’activité économique doit profiter à l’ensemble des acteurs de la chaîne (actionnaires,<br />

salariés, consommateurs).<br />

<strong>Les</strong> deux dicastères insistent aussi sur la nécessité d’une juste articulation entre les<br />

différents pouvoirs de la société : « <strong>Les</strong> pouvoirs politiques, <strong>économiques</strong> <strong>et</strong> <strong>financiers</strong><br />

doivent toujours rester distincts <strong>et</strong> autonomes <strong>et</strong>, en même temps, viser au-delà de<br />

toute confusion nocive, la réalisation d’un bien destiné à tous sans être réservé à<br />

quelques privilégiés » (21).<br />

Pour conclure, il convient donc de réintégrer dans notre vision de l’économie la<br />

présence de l’ensemble des acteurs <strong>et</strong> en particulier des plus pauvres. R<strong>et</strong>rouver le lien<br />

aux plus démunis devrait être un des chemins privilégiés pour mieux gérer nos biens.<br />

C’est ce à quoi le Christ invitait le jeune homme riche qui avait tout <strong>et</strong> qui était<br />

pourtant insatisfait. Jésus lui répondit : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu<br />

possèdes, donne-le aux pauvres, <strong>et</strong> tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suismoi<br />

» (Mt 19, 21). Moins de biens pour plus de liens, plus de liens pour mieux gérer<br />

ses biens. C’est, je crois, ce que dit le pape François dans un discours aux Focolari cité<br />

dans ce document : « Ici se vérifie bien le fait que le partage n’est pas “seulement<br />

division, mais aussi multiplication des biens, création d’un nouveau pain, de<br />

nouveaux biens, d’un nouveau Bien avec une majuscule” » (20).<br />

+ Bruno Feill<strong>et</strong><br />

Évêque auxiliaire de Reims<br />

Président du Conseil Famille <strong>et</strong> Société<br />

de la Conférence des évêques de France<br />

7


PRÉSENTATION GÉNÉRALE<br />

Grégoire Catta <strong>et</strong> Jean-Claude Lavigne<br />

La réflexion qui nous est présentée dans ce document romain <strong>Les</strong> <strong>problèmes</strong><br />

<strong>économiques</strong> <strong>et</strong> <strong>financiers</strong> (<strong>Œconomicae</strong> <strong>et</strong> <strong>pecuniariae</strong> questiones 1 ) n’est pas, en<br />

réalité, une première, mais il est le premier à être aussi précis <strong>et</strong> aussi technique,<br />

deux éléments qui veulent clairement signifier que l’Église entend être source de<br />

propositions concrètes <strong>et</strong> non un simple acteur « éthique » qui suggère des<br />

normes pour le comportement des chrétiens. Non seulement ce texte entend<br />

faire réfléchir sur les conséquences de la foi sur la vie quotidienne, mais il veut le<br />

faire en termes de pratiques réalistes.<br />

Le premier document de l’Église explicitement centré sur la finance, en complément<br />

d’approches plus globales sur l’économie ou le développement des<br />

peuples est celui publié en 1994 pour le conseil pontifical Justice <strong>et</strong> Paix par<br />

Antoine de Salins <strong>et</strong> François Villeroy de Galhau : Le développement moderne des<br />

activités financières au regard des exigences éthiques du christianisme 2 . Pour l’épiscopat<br />

français, un texte de 2005, Repères dans une économie mondialisée 3 , m<strong>et</strong>tait<br />

en garde contre le pouvoir de la finance mondialisée sur la société civile. Le<br />

Compendium de la doctrine sociale de l’Église, publié par Justice <strong>et</strong> paix en 2006,<br />

alertait sur les impacts de la dérégulation financière <strong>et</strong> sur les injustices induites<br />

(ch. 7 en particulier) 4 . Un autre texte majeur de Justice <strong>et</strong> Paix sur la finance date<br />

1. Nous utiliserons désormais l’abréviation OPQ pour désigner ce texte.<br />

2. A. de Salins <strong>et</strong> Fr. Villeroy de Galhau, Le développement moderne des activités financières au regard<br />

des exigences éthiques du christianisme, Libreria editrice vaticana, Cité du Vatican, 1994, 55 p.<br />

3. CEF, Repères dans une économie mondialisée, Bayard, Paris, 2005<br />

4. Justice <strong>et</strong> Paix, Compendium de la doctrine sociale de l’Église, Cerf, Paris, 2006.<br />

9


Présentation générale<br />

de 2008 : Note du Saint Siège sur la finance <strong>et</strong> le développement (conférence de<br />

Doha) 5 , avant un autre qui fit polémique en 2011 : Pour une réforme du système financier<br />

inter national dans la perspective d’une autorité publique à compétence universelle<br />

6 . Le pape François a lui aussi contribué au débat dans ses l<strong>et</strong>tres du 1 er janvier<br />

avec des positions fortes contre le pouvoir de l’argent. Il a aussi repris ce<br />

thème dans Evangelii gaudium (en particulier n o 55s) car ce thème est au cœur de<br />

la vie des chrétiens dans la société <strong>et</strong> lui tient particulièrement à cœur. Le présent<br />

texte vient poursuivre la réflexion sur ces suj<strong>et</strong>s <strong>financiers</strong> en étant plus systématique<br />

<strong>et</strong> précis.<br />

<strong>Les</strong> destinataires<br />

OPQ a été rédigé à la demande « de ceux qui travaillent dans le système éco -<br />

nomique <strong>et</strong> financier » (1, 18). On peut en eff<strong>et</strong> comprendre que le million de<br />

salariés du secteur de la finance en France 7 <strong>et</strong> 20 millions dans le monde – en<br />

particulier les chrétiens pris dans un réseau de contradictions entre les objectifs<br />

professionnels qui leur sont imposés <strong>et</strong> leurs convictions personnelles – soient en<br />

quête d’éléments pour ajuster leurs pratiques <strong>et</strong> leur foi. <strong>Les</strong> évolutions de<br />

l’emploi dans ce secteur peuvent aussi les inquiéter <strong>et</strong> les inviter à réfléchir sur celui-ci.<br />

Si l’on peut s’interroger sur la possibilité, pour la multitude des croyants qui<br />

n’appartiennent ni à ce secteur professionnel ni à ce milieu, de se sentir appelés à<br />

lire ce texte ou à relire leur vie chrétienne à partir des propositions faites, ce document<br />

a cependant le mérite de montrer que la foi appelle à prendre au sérieux les<br />

réalités du monde contemporain <strong>et</strong> à agir sur elles dans un sens évangélique <strong>et</strong>,<br />

en cela, il est important pour tous.<br />

OPQ concerne aussi les acteurs politiques car la finance a des impacts sur la<br />

gouvernance tant nationale qu’internationale, <strong>et</strong> les choix politiques ont partie<br />

liée avec les dynamiques financières (4, 12). <strong>Les</strong> liens entre économie <strong>et</strong> politique<br />

(4, 12, 17, 21) faussent souvent la recherche du bien commun dans la mesure où<br />

ils ne sont pas équilibrés. <strong>Les</strong> acteurs politiques semblent dominés par les grandes<br />

institutions financières (12) <strong>et</strong> ne peuvent plus conduire des politiques visant le<br />

bien commun. <strong>Les</strong> acteurs politiques corrompus ne sont pas fustigés, néanmoins<br />

l’égoïsme <strong>et</strong> l’escroquerie sont dénoncés de manière globale (14). Dans notre<br />

5. www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/justpeace/documents/rc_pc_justpeace_doc<br />

_20081118_finanza-sviluppo_fr. html<br />

6. www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/justpeace/documents/rc_pc_justpeace_doc<br />

_ 20111024_nota_fr. html<br />

7. Dont 350 000 dans les banques.<br />

10


Présentation générale<br />

monde contemporain où la finance est centrale, tous les décideurs sont liés <strong>et</strong><br />

doivent s’interroger sur c<strong>et</strong>te liaison qu’opèrent les institutions <strong>et</strong> les mécanismes<br />

<strong>financiers</strong>, <strong>et</strong> sur leurs capacités à faire advenir le bien commun.<br />

Pourquoi un tel document ?<br />

Le développement d’une « doctrine » chrétienne en matière d’économie <strong>et</strong> de<br />

finances reflète le souci de l’Église face à la place de plus en plus considérable que<br />

prennent, dans la vie de chacun, les enjeux <strong>financiers</strong> tant au niveau collectif<br />

(national, européen <strong>et</strong> mondial) que personnel <strong>et</strong> familial. Ils touchent chacun en<br />

tant que consommateur (9, 23 <strong>et</strong> 33) mais aussi épargnant (33), investisseur,<br />

salarié <strong>et</strong> citoyen payant des impôts (32). Tous les citoyens – des pays dits développés<br />

<strong>et</strong>, même si ce n’est pas de la même manière, des autres pays – sont tout<br />

autant des acteurs par leurs transactions que des bénéficiaires par les crédits qu’ils<br />

peuvent solliciter <strong>et</strong> les placements qu’ils peuvent réaliser. <strong>Les</strong> grandes entreprises<br />

<strong>et</strong> les institutions financières au niveau international 8 sont cependant les acteurs<br />

les plus importants car ils interviennent de manière massive <strong>et</strong> sur l’ensemble de<br />

la planète ; elles sont capables d’influencer l’économie de toute la planète <strong>et</strong> d’utiliser<br />

de nombreux stratagèmes pour échapper aux contrôles des États (activités<br />

offshore en 31) <strong>et</strong> à la fiscalité.<br />

C<strong>et</strong>te expansion de la sphère financière est souvent évoquée dans le texte car<br />

c’est une des caractéristiques de la modernité. Il y a comme une financiarisation<br />

de l’économie, expression utilisée tant pour décrire la logique qui préside aux<br />

choix <strong>économiques</strong> que pour expliquer les mécanismes qui caractérisent le fonctionnement<br />

des activités. C<strong>et</strong>te financiarisation se manifeste par le développement<br />

des acteurs du secteur <strong>et</strong> l’apparition de nouvelles activités (banques, assurances,<br />

fonds de pension, agences de notation, prestataires de services pour<br />

l’investissement, intermédiaires de crédit, conseils en placement…), par les produits<br />

<strong>financiers</strong> de plus en plus complexes <strong>et</strong> nombreux dont le texte fait une liste<br />

plus ou moins complète (produits dérivés, structurés, CDS, LIBOR…) <strong>et</strong> par des<br />

méthodes nouvelles <strong>et</strong> variées de réaliser des opérations financières (offshore [30],<br />

shadow banking [20]…). C’est dans c<strong>et</strong> environnement multiforme que le texte de<br />

Rome entend apporter sa contribution tant sur le plan des principes éthiques que<br />

sur celui des pratiques financières plus adéquates à l’enseignement de l’Église.<br />

8. Fin 2017, les plus grandes banques en volumes d’actifs étaient les 4 banques chinoises, puis Mitsubishi<br />

UFJ Financial Group, JP Morgan Chase and Co, HSBC Holdings PLC, BNP Paribas, Bank of<br />

America <strong>et</strong> Crédit Agricole Group. À c<strong>et</strong>te liste, il faut ajouter celle des banques d’affaire : les plus<br />

grandes sont JP Morgan Chase, Goldman Sachs, City group <strong>et</strong> Merrill Lynch.<br />

11


Présentation générale<br />

Une autre raison d’être de ce texte est la crise qu’a traversée le système financier<br />

<strong>et</strong> surtout les eff<strong>et</strong>s de c<strong>et</strong>te crise « systémique », c’est-à-dire globale, sur les populations<br />

des différents pays du monde. On peut cependant regr<strong>et</strong>ter qu’il arrive<br />

tardivement, malgré un texte en 2011 9 : la crise dite récente (5) est en fait celle de<br />

septembre 2008 qui a débuté aux États-Unis par la faillite de la banque d’investissement<br />

Lehman Brothers <strong>et</strong> par une crise en cascade des banques liées entre elles<br />

par des transactions sur des fonds de placement comportant beaucoup de crédits<br />

immobiliers qui ne pouvaient être remboursés (les subprimes). C<strong>et</strong>te crise a fait<br />

trembler tout le système financier mondial qui a ainsi révélé sa faible capacité à<br />

absorber un choc <strong>et</strong> des pratiques peu honnêtes voire malhonnêtes (crise de<br />

Parmalat, Worldcom, affaire Madoff…). C<strong>et</strong>te crise a mobilisé l’opinion publique<br />

<strong>et</strong> a révélé les rémunérations exorbitantes de certains gérants de fonds <strong>et</strong> dirigeants<br />

des grandes sociétés transnationales, la possible confusion d’intérêt entre<br />

les contrôleurs <strong>financiers</strong> <strong>et</strong> les entreprises qu’ils devaient contrôler (Arthur<br />

Andersen…) <strong>et</strong> des pratiques à risque de certains agents du secteur (comme<br />

Jérôme Kerviel de la Société Générale pour la France, manipulation du LIBOR,<br />

blanchiment, scandales des paradis fiscaux dévoilés par les Panama Papers…). Et<br />

il n’est pas sûr que nous soyons encore sortis de c<strong>et</strong>te situation qui se déploie à<br />

l’échelle mondiale... <strong>Les</strong> enseignements qui auraient pu être tirés de c<strong>et</strong>te crise ne<br />

semblent pas avoir été pleinement entendus (5), même si des mesures correctives<br />

<strong>et</strong> anticipatrices ont été mises en place <strong>et</strong> des progrès réalisés. OPQ peut alors être<br />

lu comme un outil important pour rappeler les risques <strong>et</strong> les dérives possibles du<br />

système financier international <strong>et</strong> suggérer de meilleures pratiques pour éviter de<br />

nouveaux drames plus graves 10 .<br />

L’accent théologique<br />

OPQ a été élaboré conjointement par la Congrégation pour la Doctrine de la foi<br />

(CDF) <strong>et</strong> le nouveau Dicastère pour le Service du Développement Intégral.<br />

Comme le rappelle le document, la compétence de la CDF englobe les questions<br />

de nature morale (6). Cependant, si depuis cinquante ans elle a régulièrement<br />

publié des documents sur des questions de morale sexuelle ou de bioéthique, elle<br />

n’était encore jamais intervenue de manière aussi n<strong>et</strong>te dans champ de la morale<br />

9. Cf. Commission des Épiscopats de la Communauté européenne (COMECE), Déclaration<br />

sur l’objectif d’une économie sociale de marché compétitive dans le traité de l’Union européenne (décembre<br />

2011).<br />

10. Le texte est cependant silencieux sur le rôle des institutions financières multilatérales : FMI,<br />

groupe de la banque mondiale <strong>et</strong> sur les banques régionales de développement (<strong>et</strong> la tentative chinoise<br />

de faire une banque internationale alternative).<br />

12


Présentation générale<br />

sociale. Le symbole est fort. Le synode des évêques en 1971 avait déclaré que « le<br />

combat pour la justice <strong>et</strong> la participation à la transformation du monde […] apparaissent<br />

pleinement comme une dimension constitutive de la prédication de<br />

l’Évangile qui est la mission de l’Église 11 ». Dans Evangelii gaudium, le pape<br />

François rappelle que si « la dimension sociale de l’évangélisation […] n’est pas<br />

dûment explicitée, on court toujours le risque de défigurer la signification authentique<br />

<strong>et</strong> intégrale de la mission évangélisatrice » de l’Église (176). <strong>Les</strong> réflexions<br />

éthiques sur des questions <strong>économiques</strong>, politiques <strong>et</strong> sociales telles que présentées<br />

par OPQ ne sont pas une simple conséquence éloignée de la foi chrétienne<br />

mais participent bien à l’annonce de c<strong>et</strong>te foi qui est la mission de l’Église.<br />

«Àquoi bon dire qu’on a la foi si l’on n’a pas d’œuvres », disait déjà l’épître de<br />

saint Jacques (cf. Jc 2, 14-18).<br />

Plusieurs aspects du mystère du salut en Jésus Christ sont mis en valeur dans<br />

l’introduction <strong>et</strong> la première partie de OPQ. D’abord, la recherche du bien<br />

commun intégral, à la base de l’approche éthique des questions financières <strong>et</strong><br />

<strong>économiques</strong> ici proposée, est anticipation du « royaume de Dieu que l’Église est<br />

appelée à annoncer <strong>et</strong> instaurer dans toutes les sphères de l’activité humaine » (2).<br />

Jésus Christ est venu annoncer le royaume (Mc 1, 15), bonne nouvelle pour les<br />

pauvres, libération pour les captifs <strong>et</strong> les opprimés (cf. Lc 4, 16-21). En s’engageant<br />

résolument dans des discussions concrètes <strong>et</strong> parfois même techniques sur<br />

les <strong>problèmes</strong> <strong>économiques</strong> <strong>et</strong> <strong>financiers</strong>, l’Église entend accomplir la mission<br />

d’annonce du Royaume confiée par le Christ.<br />

C<strong>et</strong>te annonce du Royaume passe par une vision anthropologique particulière.<br />

La personne humaine créée à l’image <strong>et</strong> la ressemblance d’un Dieu Trinité est<br />

fondamentalement de nature relationnelle (9) <strong>et</strong> elle aspire à la communion avec<br />

les autres <strong>et</strong> avec Dieu. C<strong>et</strong>te vision contraste avec la tendance individualiste <strong>et</strong><br />

matérialiste de beaucoup de nos sociétés qui, dans une logique purement éco -<br />

nomique, réduisent tous les échanges de biens à leur simple dimension matérielle.<br />

OPQ parle d’une « déshumanisation de tous les échanges de biens » (9). Au<br />

contraire, reconnaître la nature profondément relationnelle de la personne humaine,<br />

conduit par exemple à prendre conscience des inégalités de pouvoir qui<br />

faussent la nature des rapports entre ach<strong>et</strong>eur <strong>et</strong> vendeur (14) ou encore à valoriser<br />

une économie qui donne sa place au don <strong>et</strong> à la gratuité (11). La vision anthropologique<br />

proposée implique également de prendre en compte à la fois le niveau<br />

personnel <strong>et</strong> le niveau structurel ou institutionnel pour les transformations à<br />

opérer. Si la situation présente réclame de profonds changements du système<br />

économique <strong>et</strong> financier, ils ne pourront avoir lieu que si l’on s’attaque aux<br />

structures (organisations de marchés, régulation, rôle des autorités publiques,<br />

11. Synode des Évêques, Justicia in mundo (1971), n o 7.<br />

13


Présentation générale<br />

fiscalité, <strong>et</strong>c.) en même temps que s’opèrent une conversion <strong>et</strong> une prise de responsabilité<br />

de tous les acteurs, y compris celles <strong>et</strong> ceux qui, apparemment, semblent<br />

n’avoir pas de prise sur ces systèmes mais sont pourtant impliqués comme<br />

consommateurs (33).<br />

<strong>Les</strong> trois grands principes de la pensée sociale de l’Église sont le socle de la<br />

réflexion éthique <strong>et</strong> pratique proposée par OPQ : la promotion de la dignité de la<br />

personne humaine (3, 6, 8, 9, 13, 18, 19, 34), le bien commun intégral (2, 4, 6, 8, 9<br />

12, 13, 17, 18, 19, 21, 23, 25, 26, 32, 34), l’option préférentielle pour les pauvres<br />

(10). Ils se déploient au travers d’autres principes traditionnels : solidarité (4, 11,<br />

12, 20, 34), subsidiarité (12, 34), destination universelle des biens (10, 20). Si ces<br />

principes sont bien des déclinaisons particulières de l’annonce du Royaume <strong>et</strong> de<br />

la dimension sociale de l’évangélisation, l’Église a aussi à cœur de les présenter<br />

comme possibles « points de convergence éthiques, expressions d’une sagesse<br />

morale commune » au-delà des différences culturelles <strong>et</strong> religieuses car ancrés sur<br />

un ordre objectif assurant l’inviolabilité de la dignité de la personne humaine (4).<br />

Enfin, OPQ s’inscrit résolument dans une démarche de dialogue <strong>et</strong> de discernement<br />

(7, 18). « L’évangélisation implique un chemin de dialogue » (avec les États,<br />

la société, les cultures, les autres religions), rappelait François dans Evangelii<br />

gaudium (238), <strong>et</strong> dans Ecclesiam suam (1964) son prédécesseur Paul VI avait<br />

souligné « l’origine transcendante du dialogue » qui « se trouve dans l’intention<br />

même de Dieu » (72). Le chemin du dialogue n’est pas qu’une démarche stratégique<br />

mais se trouve bien au cœur de la foi chrétienne en un Dieu Trinité,<br />

relations d’amour <strong>et</strong> en dialogue permanent avec l’humanité. Si l’Église ne<br />

prétend pas avoir les solutions définitives sur les questions <strong>économiques</strong> <strong>et</strong> financières<br />

abordées dans ce document, elle s’engage résolument dans le dialogue en<br />

ne se contentant pas d’un rappel général de grands principes éthiques mais en<br />

entrant plus avant dans le discernement avec des analyses, des évaluations, <strong>et</strong> des<br />

propositions sur toute une série de questions concrètes.<br />

Réformer le système financier <strong>et</strong> économique<br />

Même s’il se défend de soutenir une école économique plutôt qu’une autre (7)<br />

<strong>et</strong> affirme qu’il n’y a pas de rec<strong>et</strong>tes <strong>économiques</strong> valables partout, le texte<br />

proposé est à rapprocher, au niveau théorique, de l’économie régulée, plus<br />

spécifiquement dans le cadre de l’ordo-libéralisme ou de l’économie sociale de<br />

12. C<strong>et</strong>te école est née vers 1932 en Allemagne (sous l’influence de Walter Eucken) <strong>et</strong> s’y est développée<br />

à partir de 1950. L’économie sociale de marché est aussi un cadre de référence pour l’Union<br />

européenne <strong>et</strong> pour les institutions chrétiennes, en particulier la COMECE.<br />

14


Présentation générale<br />

marché 12 . Il ne rem<strong>et</strong> pas en cause la logique du marché (une manière de dire le<br />

libéralisme, la place de l’initiative privée en 12) mais entend corriger les eff<strong>et</strong>s<br />

négatifs de c<strong>et</strong>te logique par un cadre éthique <strong>et</strong> législatif où l’État ou une insti -<br />

tution méta nationale a une fonction de coordination <strong>et</strong> de « moralisation » des<br />

activités au service du bien du plus grand nombre. La correction ayant elle-même<br />

un eff<strong>et</strong> positif sur la possibilité du système économique de continuer à fonc -<br />

tionner (21).<br />

Bien-être intégral<br />

Un des éléments caractéristiques de ce texte est l’opposition qu’il propose<br />

entre le bien-être intégral <strong>et</strong> la croissance quantitative. Le thème avait déjà été<br />

développé dans Populorum progressio <strong>et</strong> dans les écrits du P. Louis-Joseph Lebr<strong>et</strong><br />

dès 1942, mais OPQ reprend la réflexion à nouveaux frais. La recherche du bienêtre<br />

pour tous, plutôt que la seule mesure de la croissance économique, a déjà<br />

été explorée à partir des indicateurs de développement humain (IDH) 13 qui donne<br />

un regard plus large <strong>et</strong> plus réel au développement que les seuls taux de<br />

croissance qui ne prennent en compte que des quantités (10) <strong>et</strong> des biens <strong>et</strong><br />

services ayant une valeur sur le marché. C<strong>et</strong>te approche se r<strong>et</strong>rouve aussi à travers<br />

la thématique du BIB (bonheur intérieur brut) <strong>et</strong> non celle du PIB (11).<br />

À la suite de Laudato si’, OPQ insiste sur la qualité de vie, sur un bien-être intégral<br />

(1). Ce devrait être l’objectif fondamental de l’économie. C<strong>et</strong> objectif est<br />

concrètement contredit par certaines politiques <strong>et</strong> stratégies qui ne recherchent<br />

que le profit maximum pour un p<strong>et</strong>it nombre <strong>et</strong> dans un temps très court.<br />

Le bien-être, quant à lui, s’inscrit dans une approche du développement durable<br />

(10) <strong>et</strong> vise le déploiement de toute la personne humaine en relation avec les<br />

autres. Le bien-être se mesure donc avec d’autres critères que le seul profit <strong>et</strong> le<br />

texte cite certains de ces critères (11) : la santé, la sécurité, la croissance du capital<br />

humain (formation), la vie sociale, la vie au travail, la solidarité… Ce bien-être doit<br />

être accessible à tous (9). Il s’agit donc d’apprécier non pas seulement une sphère<br />

de la vie humaine mais toutes les dimensions – y compris collectives – dans<br />

lesquelles l’humain se réalise. C’est là une position ferme <strong>et</strong> fondamentale de<br />

l’Église : l’économie – <strong>et</strong> donc la finance dans le contexte contemporain – est un<br />

outil <strong>et</strong> non pas une finalité ; elle doit être remis à sa juste place. L’humain est au<br />

centre de l’enseignement de l’Église, elle qui est « experte en humanité », selon<br />

l’expression de Paul VI.<br />

13. Calculés depuis 1990 par le PNUD.<br />

15


Présentation générale<br />

Régulation<br />

L’ordo-libéralisme qui traverse le texte conduit à donner une grande importance<br />

aux régulations alors même que depuis 1980 un grand mouvement international<br />

de dérégulation économique a été promu. Le texte est ainsi en contradiction<br />

avec ce mouvement au nom des eff<strong>et</strong>s négatifs induits par la dérégulation, que le<br />

document reprend sous le terme de « culture du déch<strong>et</strong> » (15). Ces propositions<br />

sont difficilement acceptables par les tenants du libéralisme qui croient aux seules<br />

vertus du marché pour obtenir les meilleures performances, l’optimum éco -<br />

nomique. <strong>Les</strong> partisans d’un tel libéralisme condamneront OPQ.<br />

Parmi les eff<strong>et</strong>s négatifs de la dérégulation, le document cite l’exclusion sociale<br />

(15), phénomène plus radical encore que la précarité ou l’exploitation. L’exclu n’a<br />

plus de place, plus de valeur : il n’est rien. <strong>Les</strong> termes ainsi employés sont forts ;<br />

le pape François les a déjà utilisés souvent car c’est là à l’évidence un de ses soucis<br />

majeurs. <strong>Les</strong> inégalités <strong>et</strong> leur accroissement constituent l’un des arguments uti -<br />

lisés par le pape pour appeler à un nouvel ordre économique <strong>et</strong> financier.<br />

L’autre grand eff<strong>et</strong> négatif de la dérégulation est l’incapacité du marché à<br />

s’entr<strong>et</strong>enir lui-même (13) tant sur le plan environnemental que social (destruction<br />

des valeurs du travail humain, insécurité sociale…) : il a paradoxalement<br />

besoin de règles pour être efficace. Sur ce dernier aspect le texte est ferme <strong>et</strong><br />

présente une analyse qui mériterait d’être approfondie. En 1991, Centesimus<br />

annus avait déjà esquissé une analyse des forces <strong>et</strong> faiblesses du marché, mais<br />

OPQ va plus loin. Il prend l’image simple du marché comme d’un corps (19) qui<br />

est vivant mais qui peut être intoxiqué <strong>et</strong> dès lors produit des eff<strong>et</strong>s négatifs ;<br />

ce corps a besoin d’être soigné (21) tant au niveau national qu’au niveau international<br />

: les régulations peuvent alors être considérées comme des thérapies<br />

(autant préventives que curatives) qui vont perm<strong>et</strong>tre au corps de se rétablir <strong>et</strong>,<br />

en prenant en compte les leçons de la maladie, vont avoir une « nouvelle<br />

hygiène » de vie... Le marché peut libérer des énergies positives, du dynamisme,<br />

de la créativité (11), de l’initiative (12), mais il doit être surveillé <strong>et</strong> régulé.<br />

En proposant une anthropologie de communion <strong>et</strong> de relation (10), OPQ<br />

prend ses distances par rapport à la logique de concurrence <strong>et</strong> l’égoïsme qui<br />

fondent l’efficacité du marché. Le besoin de communion <strong>et</strong> de don (9) est essentiel<br />

à l’humanité des humains. Voir l’autre seulement comme un concurrent ne<br />

peut pas se justifier dans l’approche chrétienne : il est d’abord potentiellement un<br />

allié. Ainsi, le marché ne peut se présenter comme la seule solution ou même une<br />

solution légitime pour chercher le bien commun, car il faut prendre en compte,<br />

dans les stratégies <strong>économiques</strong> (10), d’autres logiques que la concurrence ou le<br />

mérite (17) : la promotion de la personne humaine, la destination universelle des<br />

biens <strong>et</strong> l’option préférentielle pour les pauvres.<br />

16


Présentation générale<br />

<strong>Les</strong> régulations s’imposent aussi à cause d’une dissymétrie de l’information : le<br />

marché, selon les thèses libérales, serait performant si tous les acteurs entraient en<br />

compétition avec la même information, or dans l’économie moderne cela n’est<br />

pas le cas. Le texte dénonce c<strong>et</strong>te situation où le client est souvent une proie facile<br />

des grands acteurs <strong>financiers</strong> (fonds d’investissements par exemple en 17) ou les<br />

produits qu’il achète sont trop complexes (26), frauduleux (14) ou sans vraie<br />

valeur de contreparties. <strong>Les</strong> plus faibles ne peuvent pas résister <strong>et</strong> sont manipulables<br />

(l’exemple des subprimes est de nouveau avancé en 16). La position dominante<br />

de certains acteurs qui concentrent les informations (21), les oligopoles<br />

(25), ou ne donnent pas d’informations complètes pour gérer le risque (22)<br />

détruisent la capacité du marché à conduire vers le bien, <strong>et</strong> sa volatilité nuit à la<br />

dynamique économique (24). C’est ce qui nécessite l’intervention d’organes de<br />

régulation.<br />

Parmi les régulations proposées, le texte reprend la proposition qui avait été<br />

faite en 2011 d’une instance supranationale (19) mais sans la majorer <strong>et</strong> en insistant<br />

sur le fait qu’elle est plutôt une institution de coordination des systèmes<br />

<strong>financiers</strong> locaux (21). <strong>Les</strong> autorités de régulation (21) sont vues comme des<br />

organes de coordination qui stabilisent les mécanismes <strong>économiques</strong> <strong>et</strong> pro -<br />

tègent le bien commun (21).<br />

Finances <strong>et</strong> économie réelle<br />

Un autre point caractéristique d’OPQ est la place donnée à « l’économie réelle »<br />

(5,14, 15, 16, 24, 26, 29, 30, 31) qui est même appelée vertueuse (15). C<strong>et</strong>te<br />

expression pose comme une dichotomie entre le réel qui serait de l’ordre de la production<br />

de biens <strong>et</strong> services <strong>et</strong> l’activité financière vue comme non productive. C<strong>et</strong>te<br />

opposition est excessive, mais elle entend souligner un danger quand la finance<br />

ne se m<strong>et</strong> pas au service de la production mais ne sert qu’à s’auto- entr<strong>et</strong>enir <strong>et</strong> à<br />

s’épandre, à dominer l’ensemble de l’activité humaine (14). Quand la finance est<br />

déconnectée de sa mission de faciliter les investissements productifs en m<strong>et</strong>tant en<br />

relation besoins <strong>et</strong> offres de capitaux pour la création d’activités productives, elle<br />

n’est qu’un artifice dangereux. La finance ne doit pas être à son propre service, or<br />

c’est ce qui semble se produire avec la « financiarisation du monde ». Et c’est ce que<br />

dénonce le texte sous le terme de « spéculation » (15, 17, 29).<br />

C<strong>et</strong>te pratique ne désigne pas seulement des manières d’agir malhonnêtes<br />

mais un jeu (17) de hausse <strong>et</strong> de baisse des valeurs d’actifs <strong>financiers</strong> pour<br />

encaisser des plus-values, jeu de paris qui s’apparente à ce que Keynes appelait<br />

l’« économie de casino » (26). La recherche du lucre (23), du profit à tout prix (au<br />

détriment du travail <strong>et</strong> des employés, de la traçabilité des opérations, de la fraude<br />

fiscale…), où les demandes des actionnaires (23) sont prioritaires par rapport à la<br />

communauté de travail <strong>et</strong> à la responsabilité sociale de l’entreprise participent à<br />

17


Présentation générale<br />

c<strong>et</strong>te culture de la spéculation, qui trouve même son support culturel légitimant<br />

dans les enseignements des business schools (10, 23). OPQ invite à sortir de c<strong>et</strong>te<br />

logique pour revenir au service de l’économie réelle <strong>et</strong> à son développement.<br />

Ces stratégies tentent souvent d’échapper à la fiscalité, ce qui pénalise les États<br />

<strong>et</strong> leurs capacités à rembourser leurs d<strong>et</strong>tes publiques. Ces d<strong>et</strong>tes sont aggravées<br />

quand les emprunteurs se sont fait couvrir par les États <strong>et</strong> ne remboursent pas<br />

(32). <strong>Les</strong> États doivent alors payer. La spéculation a donc des impacts sur les investissements<br />

pour le développement <strong>et</strong> freine l’amélioration de la vie des habitants<br />

des pays incapables de payer leurs d<strong>et</strong>tes.<br />

Questions<br />

On peut s’interroger sur la posture corrective <strong>et</strong> réformatrice adoptée par OPQ.<br />

Elle ne rem<strong>et</strong> pas en cause les fondements du système. Sans changer ces fondements<br />

(les lois du marché), ne risque-t-on pas d’être toujours dans du palliatif qui<br />

sera toujours en r<strong>et</strong>ard par rapport aux eff<strong>et</strong>s subis par les plus faibles ? N’y a-t-il<br />

pas le risque d’un besoin permanent d’assistanat qui ne pourra pas être honoré<br />

pour tous <strong>et</strong> qui par conséquent renforcera les inégalités ? <strong>Les</strong> inégalités que<br />

dénonce le texte (5, 15) peuvent-elles être vraiment réduites de manière durable<br />

sans changements structurels ? De telles critiques sont à entendre, mais le document<br />

se veut réaliste <strong>et</strong> n’entre pas dans c<strong>et</strong>te analyse du système. L’approche se<br />

veut plus éthique <strong>et</strong> anthropologique, quelque peu pragmatique, pour ne pas<br />

entrer dans des débats idéologiques ; l’Église entend par là rester dans sa sphère<br />

de compétence : l’humanité dans son unité <strong>et</strong> l’humain dans son universalité.<br />

Des critiques peuvent aussi porter sur une faible prise en compte de l’écologie<br />

intégrale qui est au centre de l’encyclique Laudato si’. La crise écologique qui<br />

menace la planète demande une reconsidération globale de la vie sociale <strong>et</strong><br />

économique <strong>et</strong> pas simplement des « ajustements ». La faible importance (une<br />

mention sur les dégradations de l’environnement en 13) donnée à c<strong>et</strong>te réflexion<br />

sur la transition écologique <strong>et</strong> son financement fait craindre qu’une intervention<br />

sur la seule finance ne soit qu’une manière de reculer de quelques années une<br />

grande crise systémique. Finances <strong>et</strong> écologie, à l’intersection desquelles se situe<br />

la question des styles de vie <strong>et</strong> de production, ne peuvent plus être considérées<br />

l’une sans l’autre. <strong>Les</strong> fréquentes références à la nécessité d’une approche inté -<br />

grale (1, 2, 10) prennent cependant implicitement en compte l’approche environnementale.<br />

OPQ nous livre ainsi une analyse détaillée d’un système qui a besoin d’une<br />

réorganisation pour sa propre survie <strong>et</strong> pour arriver à financer les besoins d’un<br />

développement intégral pour tous les habitants de la planète. Certains points<br />

18


Présentation générale<br />

appellent à des propositions plus innovantes, suggérées cependant dans la<br />

conclusion du texte (34) qui fait référence aux associations de la société civile, <strong>et</strong><br />

pas seulement des ajustements plus éthiques <strong>et</strong> techniques qui sont cependant<br />

au cœur de ce document. Si le microcrédit (16) est cité il resterait à parler des<br />

nouvelles formes d’épargne <strong>et</strong> de financements collectifs (crowd funding), de la<br />

finance verte, de la modération de la consommation, de la responsabilité sociale<br />

de l’entreprise (néanmoins présente en 23). Il y a la place à un nouveau texte <strong>et</strong><br />

un débat à lancer dans la société par les chrétiens <strong>et</strong> les hommes <strong>et</strong> les femmes de<br />

bonne volonté soucieuses de l’avenir de la planète.<br />

Grégoire Catta s.j.<br />

Service National Famille <strong>et</strong> Société (CEF) <strong>et</strong> CERAS<br />

Jean-Claude Lavigne o.p.<br />

Justice <strong>et</strong> Paix<br />

19


NOTE SUR CETTE ÉDITION<br />

Placée sous la responsabilité conjointe de l’équipe du CERAS, de Justice <strong>et</strong> Paix<br />

France <strong>et</strong> du Service national Famille <strong>et</strong> Société de la Conférence des évêques de<br />

France (CEF), la présente édition commentée d’<strong>Œconomicae</strong> <strong>et</strong> <strong>pecuniariae</strong> <strong>quaestiones</strong><br />

a été dirigée par une équipe composée des membres suivants : P. Alain<br />

Paillard (secrétaire général de la Commission Justice <strong>et</strong> Paix France <strong>et</strong> directeur adjoint<br />

du Conseil national Famille <strong>et</strong> Société, pôle Société, de la CEF) <strong>et</strong> P. Marcel<br />

Rémon s.j. (directeur du CERAS), assistés de M. Yves Roullière (directeur éditorial<br />

de <strong>Les</strong>sius).<br />

Nous remercions le P. M. Rémon s.j. (directeur du CERAS), Mgr Yves Boivineau<br />

(président de la Commission Justice <strong>et</strong> Paix France), Mgr Bruno Feill<strong>et</strong> (président<br />

du Conseil national Famille <strong>et</strong> Société de la CEF), Sr Marie-Laure Dénès o.p. (ex-directrice<br />

du SNFS), P. Grégoire Catta s.j. (directeur du SNFS) <strong>et</strong> M. Antoine Corman,<br />

directeur général des Éditions jésuites, pour leur confiance dans la mise en œuvre<br />

de c<strong>et</strong> ouvrage.<br />

La préface est l’œuvre de Mgr Bruno Feill<strong>et</strong> (président du Conseil national<br />

Famille <strong>et</strong> Société de la CEF).<br />

La présentation générale est due à Grégoire Catta s.j. (directeur du SNFS) <strong>et</strong><br />

Jean-Claude Lavigne o.p. (Justice <strong>et</strong> Paix).<br />

<strong>Les</strong> annotations ont été confiées aux jésuites du CERAS.<br />

<strong>Les</strong> fiches pédagogiques sont l’œuvre de Guy Cossée de Maulde s.j. (Centre<br />

Avec, Bruxelles), Pierre-Jean Cottalorda (ESSEC, Cergy-Pontoise), Paul H. Dembinski<br />

(Observatoire de la Finance, Genève), Gaël Giraud s.j. (AFD, Agence française de<br />

Développement, Paris), Jean-Claude Lavigne o.p. (Justice <strong>et</strong> Paix, Paris), Patricia <strong>et</strong><br />

Tristan Lormeau (MCC, Mouvement chrétien des cadres <strong>et</strong> dirigeants, Paris),<br />

Rolando Medeiros (UNIAPAC, Union internationale des mouvements de dirigeants<br />

d’entreprise chrétiens, Paris), François-Marie Monn<strong>et</strong> (Observatoire de la Finance,<br />

Genève), Grégoire Niaud<strong>et</strong> (Secours Catholique, Finance Watch, Paris), Étienne<br />

21


Note sur c<strong>et</strong>te édition<br />

Perrot s.j. (revue Choisir, Genève), Thierry Philipponnat (Collège de l’Autorité des<br />

marchés <strong>financiers</strong>, Paris), Lison Rehbinder (CCFD-Terre Solidaire, Paris), Marcel<br />

Rémon s.j. (CERAS, Saint-Denis), Cécile Renouard r.a. (Centre Sèvres, ESSEC <strong>et</strong><br />

SNFS, Paris <strong>et</strong> Cergy-Pontoise), Frédéric Rottier (Centre Avec, Bruxelles), Laurence<br />

Scialom (Université Paris Ouest), Denis Viénot (Justice <strong>et</strong> Paix, Paris) <strong>et</strong> Arnaud<br />

Zacharie (CNCD, Centre national de Coopération au Développement, Liège).<br />

Un index des noms cités dans <strong>Les</strong> <strong>problèmes</strong> <strong>économiques</strong> <strong>et</strong> <strong>financiers</strong> est<br />

proposé après les fiches pédagogiques.<br />

En fin d’ouvrage, on trouvera des renseignements plus précis sur les personnes<br />

qui ont participé à c<strong>et</strong>te édition dans la présentation des contributeurs.<br />

Y.R.<br />

22


Congrégation pour la Doctrine de la Foi<br />

Dicastère pour le Service du Développement intégral<br />

<strong>Les</strong> <strong>problèmes</strong><br />

<strong>économiques</strong> <strong>et</strong> <strong>financiers</strong><br />

(<strong>Œconomicae</strong> <strong>et</strong> <strong>pecuniariae</strong><br />

<strong>quaestiones</strong>)


RAPPEL<br />

Le texte en noir est celui de <strong>Œconomicae</strong> <strong>et</strong> <strong>pecuniariae</strong> <strong>quaestiones</strong> ;<br />

le texte en bleu, celui des commentaires.


Introduction<br />

1. Aujourd’hui plus que jamais, les <strong>problèmes</strong><br />

<strong>économiques</strong> <strong>et</strong> <strong>financiers</strong> attirent notre attention,<br />

en raison de l’influence croissante des marchés<br />

sur le bien-être matériel d’une bonne partie<br />

de l’humanité a . Cela requiert, d’une part, une<br />

juste régulation de leurs dynamiques <strong>et</strong>, d’autre<br />

part, un fondement éthique clair qui garantisse<br />

au bien-être obtenu une qualité humaine de relations<br />

que les mécanismes <strong>économiques</strong> ne<br />

sont pas en mesure de produire à eux seuls. De<br />

nos jours, un tel fondement éthique est réclamé<br />

de toutes parts, en particulier par ceux qui travaillent<br />

dans le système économique <strong>et</strong> financier.<br />

C’est précisément là que devient évidente<br />

la nécessité d’une alliance entre savoir technique<br />

<strong>et</strong> sagesse humaine, sous peine de voir<br />

tout agir humain se pervertir. C<strong>et</strong>te union perm<strong>et</strong><br />

au contraire de progresser sur la voie d’un<br />

bien-être véritable <strong>et</strong> intégral de l’homme b .<br />

2. La promotion intégrale de chaque personne,<br />

de toute communauté humaine <strong>et</strong> de tous les<br />

hommes est l’horizon ultime du bien commun<br />

que l’Église, « sacrement universel du salut 1 »,<br />

a. « Marchés » : espace géogra-<br />

phique, social, numérique, <strong>et</strong>c., de<br />

rapprochement d’une offre <strong>et</strong><br />

d’une demande de bien ou de service,<br />

déterminant éventuellement<br />

des quantités échangées <strong>et</strong> des prix<br />

d’échange.<br />

b. Cf. la notion de développement<br />

intégral dans Populorum progressio<br />

(14) <strong>et</strong> d’écologie intégrale dans<br />

Laudato si’ (137).<br />

1. Concile œcuménique Vatican II, Constitution dogmatique<br />

Lumen gentium, n o 48.<br />

25


En lecture partielle…


PRÉSENTATION DES CONTRIBUTEURS<br />

Grégoire Catta, jésuite, théologien moraliste, enseignant au Centre Sèvres-Facultés<br />

jésuites de Paris, membre du CERAS, directeur du Service National Familles<br />

<strong>et</strong> Société de la Conférence des Évêques de France (CEF). Animateur de « La Politique<br />

une bonne Nouvelle ». A publié : « Giving the Floor to the Poor : New Challenges<br />

for Catholic Ethicists in France », dans A. Autiero <strong>et</strong> L. Magesa (éd.), The<br />

Catholic Ethicist in the Local Church, Orbis, Maryknoll (NY), 2018, p. 185-196.<br />

Guy Cossé de Maulde, jésuite, diplômé en économie, en philosophie <strong>et</strong> en<br />

théologie. Domaines privilégiés : les questions <strong>économiques</strong>, la justice sociale, les<br />

problématiques liées à l’Union Européenne. Cofondateur de la Commission Jus -<br />

tice <strong>et</strong> Paix <strong>et</strong> de l’association Vivre ensemble. Membre de BePax <strong>et</strong> de l’Association<br />

chrétienne des dirigeants <strong>et</strong> cadres (ADIC).<br />

Jean-Pierre Cottalorda, chercheur en économie du développement chez<br />

ESSEC Business School, Paris.<br />

Paul H. Dembinski, né à Cracovie, titulaire de la chaire de Stratégie <strong>et</strong> de<br />

Concurrence Internationales à l’Université de Fribourg (Suisse). Directeur de la<br />

Fondation de l’Observatoire de la Finance (www.obsfin.ch) à Genève ; éditeur de<br />

la revue bilingue Finance <strong>et</strong> Bien commun <strong>et</strong> coprésident des jurys de l’« Ethics <strong>et</strong><br />

Trust in Finance » (<strong>et</strong>hicsinfinance.org). A récemment publié : Le bien commun, pardelà<br />

les impasses (avec Jean-Claude Huot), Saint-Augustin, Saint-Maurice, 2017 ;<br />

Éthique <strong>et</strong> responsabilité en finance, RB Édition, coll. Essentiels de la Banque <strong>et</strong> de<br />

la Finance Paris, 2015.<br />

Bruno Feill<strong>et</strong>, a enseigné la théologie morale à l’Université catholique de Lille,<br />

tout en exerçant comme prêtre dans le diocèse de Cambrai. Nommé évêque auxiliaire<br />

de Reims en 2013, il est depuis 2018 président du Conseil Famille <strong>et</strong> Société<br />

de la Conférence des Évêques de France.<br />

Gaël Giraud, jésuite, directeur de recherches au CNRS, économiste en chef de<br />

l’Agence Française de Développement, directeur de la Chaire Énergie <strong>et</strong> Prospérité,<br />

Professeur à l’École Nationale des Ponts Paris Tech’, membre du conseil scientifique<br />

du Labex REFI (Régulation Financière). A récemment publié : Illusion finan -<br />

cière. Pourquoi les chrétiens ne peuvent pas se taire (Éditions de l’Atelier, Paris, 2012)<br />

<strong>et</strong> Le facteur 12. Pourquoi il faut plafonner les revenus (avec C. Renouard, Carn<strong>et</strong>s<br />

nord, Paris, 2012).<br />

Jean-Claude Lavigne, dominicain, prieur de la communauté internationale<br />

d’Évry, président des éditions du Cerf, président de l’université Domuni, docteur<br />

161


Fiches pédagogiques<br />

en économie, docteur en géographie, ancien directeur général d’Économie <strong>et</strong><br />

Humanisme, ancien directeur général d’Espaces (Bruxelles). A récemment publié :<br />

Travailler pour vivre ? (avec I. Berten, Éditions de l’Atelier, Ivry, 1997) <strong>et</strong> Construire<br />

une éthique de la coopération. Un proj<strong>et</strong> pour l’Union européenne (avec B. <strong>Les</strong>tienne,<br />

Chronique sociale, Lyon, 2000).<br />

Patricia <strong>et</strong> Tristan Lormeau ont étudié tous les deux à Sciences-Po Paris <strong>et</strong> à<br />

l’ESSEC. Patricia est banquière conseil en fusions-acquisitions <strong>et</strong> Tristan DRH dans<br />

un groupe industriel. Avec leurs quatre enfants, ils ont également vécu en<br />

Espagne <strong>et</strong> au Japon, où tous deux ont exercé leurs responsabilités professionnelles.<br />

Membres du MCC depuis 1993, ils en ont été responsables nationaux de<br />

2015 à 2018.<br />

Rolando Medeiros, président d’UNIAPAC (Union internationale des mouvements<br />

de dirigeants d’entreprise chrétiens) <strong>et</strong> de Worldwide President (2018).<br />

François-Marie Monn<strong>et</strong>, témoin <strong>et</strong> acteur du « Big Bang » qui a bouleversé le<br />

fonctionnement des marchés <strong>financiers</strong> au cours des trente dernières années, a<br />

été journaliste pour Le Monde au Canada, avant d’entrer chez Morgan Stanley<br />

(financements internationaux) en 1977. Depuis Genève à partir de 1987, il passe<br />

au service des investisseurs, institutionnels <strong>et</strong> privés. Il collabore à l’Observatoire<br />

de la Finance <strong>et</strong> soutient à Bruxelles le fondateur de Finance Watch.<br />

Grégoire Niaud<strong>et</strong>, Chargé de plaidoyer Finance – Secours Catholique – Caritas<br />

France, coauteur du rapport sur « la finance aux citoyens » du Secours Catholique,<br />

mai 2018, Administrateur de Finance Watch.<br />

Étienne Perrot, jésuite, économiste. Professeur invité à l’Université de Fribourg<br />

(Suisse) dans le domaine de l’éthique des affaires. Revue Choisir. A récemment<br />

publié : Le discernement managérial (Desclée de Brouwer, Paris, 2012) ; Exercices<br />

spirituels pour managers (Desclée de Brouwer, Paris, 2014).<br />

Thierry Philipponnat a travaillé durant vingt ans dans le secteur financier où il<br />

a exercé des fonctions de banquier <strong>et</strong> de spécialiste des marchés <strong>financiers</strong> à Paris<br />

<strong>et</strong> à Londres. Depuis 2006, il travaille dans le domaine des études <strong>et</strong> du plaidoyer<br />

sur les questions <strong>économiques</strong>, financières <strong>et</strong> sociétales. Il a notamment fondé <strong>et</strong><br />

dirigé l’organisation Finance Watch, présidé le Forum pour l’Investissement<br />

Responsable <strong>et</strong> dirigé l’Institut Friedland. A récemment publié : La capture. Où l’on<br />

verra comment les intérêts <strong>financiers</strong> ont pris le pas sur l’intérêt général <strong>et</strong> comment<br />

m<strong>et</strong>tre fin à c<strong>et</strong>te situation (avec Ch. Chavagneux, La Découverte, Paris, 2014) <strong>et</strong><br />

Le capital. De l’abondance à l’utilité (Rue de l’Échiquier, Paris, 2017).<br />

Lison Rehbinder, chargée de plaidoyer au CCFD-Terre Solidaire ; Coordinatrice<br />

de la Plateforme Paradis Fiscaux <strong>et</strong> Judiciaire.<br />

Marcel Rémon, jésuite, enseignant de mathématique <strong>et</strong> de statistiques à l’Université<br />

de Namur, ancien président du conseil national belge de la statistique,<br />

directeur du CERAS <strong>et</strong> de la revue Proj<strong>et</strong>.<br />

162


Partie III : Questions éthiques <strong>et</strong> financières<br />

Cécile Renouard, sœur de l’Assomption, professeur de philosophie au Centre<br />

Sèvres-Facultés jésuites de Paris, directrice du programme de recherches CODEV<br />

– entreprises <strong>et</strong> développement à l’ESSEC. Elle enseigne à l’ESSEC, à l’École des<br />

Mines de Paris <strong>et</strong> à Sciences Po. A récemment publié : Le facteur 12. Pourquoi il faut<br />

plafonner les revenus (avec G. Giraud, Carn<strong>et</strong>s nord, Paris, 2012) <strong>et</strong> Éthique <strong>et</strong> entreprise.<br />

Pourquoi les chrétiens ne peuvent pas se taire (Éditions de l’Atelier, Ivry,<br />

2013).<br />

Frédéric Rottier, directeur du Centre Avec, centre de réflexion sociale des<br />

jésuites à Bruxelles. Philosophe <strong>et</strong> économiste, il a été chargé de recherche sur le<br />

surend<strong>et</strong>tement des ménages à l’Observatoire du Crédit <strong>et</strong> de l’End<strong>et</strong>tement <strong>et</strong><br />

responsable gouvernance d’entreprise Belgique <strong>et</strong> Pays-Bas auprès d’une agence<br />

en conseil de vote auprès d’investisseurs institutionnels.<br />

Laurence Scialom, professeur à l’université de Paris 10 Nanterre, coresponsable<br />

du M2 Banques Monnaie Marchés à l’université Paris Ouest, <strong>et</strong> coresponsable<br />

du M2 Institutions Économie <strong>et</strong> Société (cohabilité avec l’EHESS) ; responsable<br />

du pôle « régulation financière » du Think Tank Terra Nova <strong>et</strong> membre<br />

qualifié de l’ONG Finance Watch. Membre du Conseil Scientifique de l’ACPR <strong>et</strong><br />

membre de la Commission Consultative Épargnants de l’AMF. A récemment publié<br />

: Économie bancaire (La Découverte, Paris, 1999).<br />

Denis Viénot, ancien secrétaire général du Secours catholique, ancien président<br />

de Caritas Europa, ancien président de Caritas Internationalis, ancien secrétaire<br />

général de Justice <strong>et</strong> Paix France. Membre de la Commission nationale<br />

consultative des Droits de l’Homme de 1996 à 1999 <strong>et</strong> à nouveau depuis 2012, représentant<br />

le Secours catholique. Il y est président de la sous-commission « Racisme,<br />

discriminations <strong>et</strong> intolérance ». A récemment publié : La justice dans la peau.<br />

Géopolitique de l’action humanitaire (Desclée de Brouwer, Paris, 2010).<br />

Arnaud Zacharie, secrétaire général du Centre national de coopération au développement.<br />

Il enseigne également à l’Université libre de Bruxelles (ULB) <strong>et</strong> à<br />

l’Université de Liège (ULiège), ainsi qu’à la Haute École de Bruxelles <strong>et</strong> à la Haute<br />

École de la Province de Liège. Il a écrit plusieurs ouvrages sur la mondialisation <strong>et</strong><br />

le développement, dont La nouvelle géographie du développement (Le Bord de<br />

l’eau, Lormont, 2016) <strong>et</strong> Le décentrage du monde. L’impact des émergents sur la<br />

gouvernance mondiale (dir. avec Sophie Wintgens, 2018).<br />

163


TABLE DES MATIÈRES<br />

PRÉFACE, par Mgr Bruno Feill<strong>et</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

PRÉSENTATION GÉNÉRALE, par Grégoire Catta <strong>et</strong> Jean-Claude Lavigne . . . . . . . . 9<br />

NOTE SUR CETTE ÉDITION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21<br />

les <strong>problèmes</strong> <strong>économiques</strong> <strong>et</strong> <strong>financiers</strong><br />

INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />

Annotations : CERAS<br />

Chapitre I er . CONSIDÉRATIONS ÉLÉMENTAIRES DE BASE . . . . . . . . . . . . . . . . . 31<br />

Annotations : CERAS<br />

Chapitre II. DES PRÉCISIONS DANS LE CONTEXTE ACTUEL . . . . . . . . . . . . . . . 45<br />

Annotations : CERAS<br />

CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69<br />

Annotations : CERAS<br />

fiches pédagogiques<br />

AVANT-PROPOS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73<br />

I re partie. COMPRENDRE L’ÉCONOMIE ET LES FINANCES . . . . . . . . . . . . . . . . . 75<br />

Fiche 1 : La monnaie au cœur de la finance, par Marcel Rémon . . . . . . . . . . . . . . . . 77<br />

Fiche 2 : Le crédit <strong>et</strong> le prêt à intérêt, par Paul H. Dembinski . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81<br />

Fiche 3 : Le rôle de l’impôt <strong>et</strong> de la fiscalité, par Guy Cossée de Maulde . . . . . . . . . . 85<br />

Fiche 4 : Conflits d’intérêts <strong>et</strong> caveat emptor, par Paul H. Dembinski . . . . . . . . . . . 89<br />

Fiche 5 : La juste répartition des bénéfices d’une entreprise, par Étienne Perrot . . 93<br />

Fiche 6 : Refonder la pensée économique, par Thierry Philipponnat . . . . . . . . . . 95<br />

Fiche 7 : Repenser la formation économique <strong>et</strong> financière dans les écoles de commerce<br />

<strong>et</strong> les universités, par Pierre-Jean Cottalorda . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99<br />

II e partie. LA PENSÉE SOCIALE DE L’ÉGLISE, L’ÉCONOMIE ET LES FINANCES . . 103<br />

Fiche 8 : L’enseignement social de l’Église <strong>et</strong> les finances, par Jean-Claude Lavigne 105<br />

Fiche 9 : Postures chrétiennes face à la finance, par Denis Viénot . . . . . . . . . . . . . . 109<br />

Fiche 10 : Le marché <strong>et</strong> l’anthropologie relationnelle, par François-Marie Monn<strong>et</strong> 113<br />

165


Table des matières<br />

Fiche 11 : L’esprit d’entreprise <strong>et</strong> le bien commun, par Patricia <strong>et</strong> Tristan Lormeau 115<br />

Fiche 12 : Repenser l’économie : la noble mission de l’entreprise, par Rolando<br />

Medeiros . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119<br />

Fiche 13 : L’écologie : la grande absente, par Cécile Renouard . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123<br />

III e partie. QUESTIONS ÉTHIQUES ET FINANCIÈRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127<br />

Fiche 14 : Responsabilité des actionnaires, par Frédéric Rottier . . . . . . . . . . . . . . . . 129<br />

Fiche 15 : Éthique « négative » du monde financier (compliance <strong>et</strong> comités éthiques),<br />

par Paul H. Dembinski . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131<br />

Fiche 16 : Rôle du crédit <strong>et</strong> end<strong>et</strong>tement privé, par Frédéric Rottier . . . . . . . . . . . . . 135<br />

Fiche 17 : Domination du financier sur l’économique <strong>et</strong> de l’économique sur le<br />

politique, par Grégoire Niaud<strong>et</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139<br />

Fiche 18 : Affaiblissement des normes éthiques dans le monde bancaire, par<br />

Laurence Scialom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143<br />

Fiche 19 : Bien commun <strong>et</strong> paradis fiscaux, par Lison Rehbinder . . . . . . . . . . . . . . . 147<br />

Fiche 20 : Urgence d’une régulation des transactions financières, par Gaël Giraud 151<br />

Fiche 21 : D<strong>et</strong>tes publiques <strong>et</strong> institutions internationales, par Arnaud Zacharie 155<br />

INDEX DES NOMS CITÉS DANS OPQ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159<br />

PRÉSENTATION DES CONTRIBUTEURS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161<br />

TABLE DES MATIÈRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165<br />

166


Achevé d’imprimer le 13 décembre 2018<br />

sur les presses de l’imprimerie Bi<strong>et</strong>lot, à 6060 Gilly (Belgique).


<strong>Les</strong> <strong>problèmes</strong> <strong>économiques</strong> <strong>et</strong> <strong>financiers</strong> (<strong>Œconomicae</strong> <strong>et</strong> <strong>pecuniariae</strong><br />

<strong>quaestiones</strong>) est le premier document du Vatican à être aussi précis <strong>et</strong><br />

aussi technique en la matière. Par l’engagement qu’il marque en<br />

termes de comportements <strong>et</strong> de pratiques concrètes sur des suj<strong>et</strong>s<br />

sociaux parmi les plus brûlants de notre époque, ce texte exigeant vaut<br />

la peine d’être débattu <strong>et</strong> diffusé.<br />

La présente édition commentée vise à en faciliter la diffusion <strong>et</strong><br />

l’appropriation, que ce soit seul ou en équipe de réflexion, grâce aux<br />

commentaires explicatifs de l’équipe des jésuites du Centre d’Études <strong>et</strong><br />

de Recherches en Action Sociale (CERAS), du Service national Famille<br />

<strong>et</strong> Société de la Conférence des évêques de France (CEF) <strong>et</strong> de la<br />

Commission Justice <strong>et</strong> Paix.<br />

Après le texte, une vingtaine de fiches pédagogiques reprennent les<br />

grands thèmes du document. Elles sont divisées en trois parties :<br />

I. Comprendre l’économie <strong>et</strong> les finances; II. La pensée sociale de l’Église,<br />

l’économie <strong>et</strong> les finances; III. Questions éthiques <strong>et</strong> financières.<br />

Préface: Mgr Bruno Feill<strong>et</strong>, président du Conseil Famille <strong>et</strong> Société de la CEF.<br />

Présentation du texte: Grégoire Catta <strong>et</strong> Jean-Claude Lavigne.<br />

Autres contributeurs: Guy Cossée de Maulde, Pierre-Jean Cottalorda, Paul H.<br />

Dembinski, Gaël Giraud, Patricia <strong>et</strong> Tristan Lormeau, Rolando Medeiros,<br />

François-Marie Monn<strong>et</strong>, Grégoire Niaud<strong>et</strong>, Étienne Perrot, Thierry Philipponnat,<br />

Lison Rehbinder, Marcel Rémon, Cécile Renouard, Frédéric Rottier, Laurence<br />

Scialom, Denis Viénot, Arnaud Zacharie.<br />

En partenariat avec<br />

ISBN 978-2-87299-359-8<br />

Prix TTC : 15,00 €<br />

9782872 993598

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