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ON mag - Guide Hifi 2019

Hi-Fi, la vraie de vraie faite pour durer. 25 produits à l'essai : enceintes acoustiques, amplis, préamplis et processeurs stéréo, streamer, platines vinyles, minichaîne... de 300 à 14 000 €

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mag

Edition 2019/6

25

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Hi-Fi

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3 ON mag - Home Cinéma 2019

SOMMAIRE

ENCEINTES ACOUSTIQUES

p.6 - Apertura Sensa

p.10 - Dali Oberon 1

p.12 - Dynaudio Evoke 30

p.16 - JBL L100 Classic

p.18 - JM Reynaud Bliss Jubilé

p.22 - Klipsch Forte III

p.24 - Martin Logan ElectroMotion ESL

p.30 - Q Acoustics Concept 300

p.34 - Studio Lab SLB 102 N

p.36 - Triangle Borea BR-03

SYSTÈMES

p.86 - Atoll SDA200 Signature

+ Davis Acoustics Courbet

p.90 - Yamaha CRX-B270D/370D

SOURCES

p.42 - 3D Lab Nano Network

Player Signature V4

p.46 - MoFi Studiodeck+

p.50 - Pro-ject X1

AMPLIS ET PRÉAMPLIS

p.54 - Accuphase E-480

p.58 - Anthem STR Integrated

p.62 - Denon PMA-150H

p.64 - Devialet Expert 140

p.68 - Gold Note IS-1000

p.74 - Illusonic IAP 4

p.78 - Moon by Simaudio 390 et 330A

p.82 - Primare i25

Ce magazine vous est offert par ON-Mag.fr

Vous avez le droit de le consulter, l’imprimer, le diffuser, le redistribuer dans son intégralité sans

restriction. Cependant, tout découpage, tout retrait et toute modification sont interdits sauf

autorisation préalable de notre part.

Communication : Manuel Courbo (régie Catset), mcourbo@gmail.com, 06 61 09 14 46

Rédaction : Alexandra Bellamy, Pierre-Yves Maton, Pierre Stemmelin


Écoutez ce que vous ratez

Les écrans devenant de plus en plus minces, il est difficile d’offrir des performances sonores

satisfaisantes. Heureusement, pour ceux qui exigent que le son de leur téléviseur soit aussi

précis que l’image, DALI a créé la KATCH ONE.

www.dali-speakers.com


ENCEINTES

ACOUSTIQUES


6

ON mag - Hifi 2019

APERTURA

Sensa

Nos artisans français de la Hifi ont du

talent. La marque Apertura, à laquelle

préside Christian Yvon depuis de

nombreuses années, nous le démontre.

Ses nouvelles petites enceintes

colonnes Sensa peuvent paraître un

peu chères dans l’absolu, mais leur

conception est ultra optimisée et à

l’écoute, elles ont vraiment ce «truc en

plus» qui fait la différence.

par Pierre Stemmelin

2950 €

L’Apertura Sensa est une enceinte colonne Hifi

discrète, fonctionnant en deux voies, accordée

en bass-reflex par un évent tubulaire dorsal. Elle

est relativement petite et, comme «tout ce qui est

petit est mignon», elle a de belles proportions, de

l’élégance dans sa finition placage bois véritable

(une version laquée existe aussi).

Une ébénisterie amortie avec des bulles

L’ébénisterie de l’Apertura Sensa est montée sur un

socle peint en noir satiné légèrement proéminent

qui lui donne une bonne stabilité et qui est prêt,

si nécessaire, à accueillir les quatre pointes de

couplage fournies. L’arrière de l’enceinte est

légèrement arrondi. La construction fait appel à

des panneaux de médium de 18 mm d’épaisseur.

Les parois sont intérieurement tapissées d’une

couche de thibaude. L’amortissement est complété

par du film à bulle (oui du «bull pack» comme on

dit habituellement) selon une technique propre à

Christian Yvon avec un dosage dont il détient le

secret. Trois cadres de renfort, dont un prenant

appui sur l’arrière du boomer, rigidifient la structure.


ON mag - Hifi 2019

7

L’ébénisterie de l’Apertura Sensa paraît ainsi

particulièrement bien amortie et d’une bonne

inertie lors du test de la frappe avec le doigt. Cela

devrait se traduire à l’écoute par l’absence de

coloration de caisse.

Tweeter Peerless de chez Tymphany,

boomer Seas et filtre en composants

Jantzen triés sur le volet

En haut du baffle de l’Apertura Sensa prend place

un tweeter de type «Ring Radiator» provenant de

la marque Peerless détenue par Tymphany. Il s’agit

d’une version haut de gamme (XT25TG30-04) avec

chambre d’amortissement arrière, large aimant

ferrite, diaphragme textile à double anneau, bobine

de 26 mm et ogive centrale solidaire du noyau.

Le boomer est pour sa part un modèle Seas (H1520-

08 U16RCY/P) de 16 cm de diamètre. Sa membrane

est en lamelles de polypropylène tissées (ce qui est

peu courant), associée à un très solide saladier en

métal moulé et un puissant moteur à aimant ferrite.

Enfin, le filtre de répartition des fréquences entre

les haut-parleurs, éléments essentiels pour qu’une

enceinte ait un rendu naturel et musical, utilise des

composants audiophiles haut de gamme de chez

Jantzen. Il est également important de souligner

que les composants d’une paire d’Apertura Sensa

sont triés et appairés avec une tolérance serrée

de façon à ce que les deux enceintes soient bien

accordées.

Apertura Sensa : elles ne font pas du son,

mais de la musique

Pour faire jouer les Apertura Sensa, nous avons

utilisé notre ampli de référence habituel et des

câbles haut-parleurs AudioQuest Star Quad Type 4

tout à fait en phase avec le niveau de ces enceintes.

Cela dépend naturellement de l’acoustique de la

pièce, mais nous recommandons dans le cas général

d’avoir un espace d’au moins 30 cm entre chaque

enceinte Apertura Sensa et le mur arrière. En dehors

de ce détail, ce sont des enceintes très faciles à vivre

et pas du tout compliquées quant à l’électronique

nécessaire à bien les faire fonctionner.

Cependant, à l’écoute les Apertura Sensa sont fort

surprenantes et très différentes de ce que l’on a

l’habitude d’entendre. Ce ne sont absolument pas

des enceintes audiophiles coincées au caractère

éthéré ou qui paraissent décortiquer le message

au scalpel. Au contraire, elles ont de la générosité

dans le bas du spectre et de la douceur dans le

haut. Mais avant tout, elles ne font pas du son (que

ce soit du beau, du gros ou du petit son). Elles font

de la musique. Cela peut paraître un peu tiré par les

cheveux, exprimé ainsi. On s’explique donc.

uuu

Spécifications

•Type : enceinte colonne, 2 voies, bass-reflex avec

évent dorsal

•Haut-parleurs : tweeter «Ring Radiator» de 26 mm à

diaphragme textile et boomer «Isotactic Matrix» de 16 cm

•Sensibilité : 87 dB/2,83 V/1 m

•Poids : 14 kg

•Dimensions : 17 x 27 x 86,4 cm (hors piètement),

21 x 26 x 92,1 cm (avec piètement)

Notre avis

Construction

Performances

Design - finition

Musicalité


8 ON mag - Hifi 2019

Les Apertura Sensa ne sont pas le plus percutantes

dans le grave ni les plus incisives dans les aigus

que nous ayons entendues. Leur tenue en

puissance n’est par ailleurs pas extraordinaire.

Sur certains paramètres purement techniques,

d’autres enceintes font mieux. En revanche, tout

dans leur restitution met l’accent sur la lisibilité,

l’articulation, l’intention de l’artiste ou de l’ingénieur

du son. D’un enregistrement à l’autre, les timbres,

la sensation d’espace ou l’image stéréophonique

changent totalement. Le registre grave n’est pas

hyper tendu, mais extrêmement bien modulé.

Il fait boom boom de façon absolument pas

répétitive. Il met en lumière une infinité de nuances

de hauteur et d’intensité. L’aigu est parfaitement

intégré au registre médium. Les voix et instruments

acoustiques ont une tessiture particulièrement

naturelle et humaine. Si vous êtes amateur de

musique classique, de chanson délicate, les

Apertura Sensa vous combleront par l’intensité des

émotions qu’elles savent transmettre.

Ces enceintes ne s’adressent pas spécifiquement

aux amateurs de rock rageux, de rap lourd ou

d’électro surexcité. Néanmoins, sur ces styles aussi,

du moment que l’on ne pousse pas exagérément

le volume, elles délivrent quelque chose de très

intéressant et même de fort séduisant.

Sur le morceau «Coming Home» de Pusha-T avec

Lauryn Hill, les basses boursouflées peuvent paraître

presque vulgaires. Ça résonne, ça bourdonne, c’est

un son bien gras. Les Apertura Sensa ne font rien

pour dégraisser, mais semblent totalement dans

le vrai. Elles modulent très bien ce grave lourd.

Le rythme, le groove sont parfaitement en place.

La voix de Lauryn Hill, que l’on retrouve avec une

tessiture beaucoup plus profonde que du temps des

Fugees, son groupe des années 1990, est, elle aussi,

extrêmement bien placée et timbrée. Elle a une

superbe présence, absolument pas perturbée ou

amoindrie par les grosses basses, tout en conservant

beaucoup de naturel.

Les Apertura Sensa sont donc pour nous un peu

paradoxales dans leur approche. Elles explorent une

voie différente, ne cherchent pas à être des bêtes

de course, mais ont quelque chose de précieux

qui assurément porte une part de grande vérité

musicale. Elles peuvent énormément plaire et ce

sont des enceintes avec lesquelles la vie est pleine

de bonnes surprises.



10 ON mag - Hifi 2019

DALI

Oberon 1

La gamme d’enceintes Hifi et Home Cinéma

Oberon du danois Dali nous avait déjà tapé

dans l’œil lors du salon IFA 2018. Depuis, au

fil des tests, elle ne nous a pas encore déçus.

Nous avons décerné 5 étoiles à sa colonne

Oberon 5 et nous avons eu le coup de cœur

pour son modèle mural Oberon On-Wall. Nous

testons maintenant la benjamine de la famille,

l’enceinte de bibliothèque Dali Oberon 1, et

elle aussi a de « graves » arguments.

par Pierre Stemmelin

La Dali Oberon 1 n’est pas tout à fait une enceinte

acoustique premier prix, mais elle est tout de même

parmi ce que l’on trouve de moins cher dans le

domaine de la Hifi un tant soit peu sérieuse. La

première bonne surprise tient donc dans la qualité

de sa finition et le soin apporté à son esthétique. Sa

façade est revêtue d’une épaisse peinture satinée

tandis que le reste du coffret s’habille d’un vinyle

imitation bois à la texture et aux veinures bien

prononcées. Le tout est complété par un cache

en tissu façon laine tressée au rendu relativement

haut de gamme. Le résultat est très réussi.

Personnellement, nous aimons beaucoup ce design

à la scandinave et il semble que nous ne soyons pas

les seuls.

La Dali Oberon 1 est une enceinte deux voies

accordée en bass-reflex par un évent dorsal

tubulaire. Son ébénisterie, relativement compacte,

est très proprement réalisée en panneaux de

médium de 15 mm d’épaisseur. Le baffle accueille

un boomer de 13,5 cm et un tweeter de 29 mm. Il

s’agit de transducteurs propres à Dali. Le boomer

est à membrane en pulpe de bois et moteur à

aimant ferrite équipé d’un moyeu central de type

SMC spécifique au constructeur danois, qui réduit la

distorsion et améliore de fait la tenue en puissance.

Le tweeter est à dôme textile associé à un puissant

moteur également à aimant ferrite.

Les enceintes Dali Oberon 1 sont donc de

conception très solide et sérieuse. À l’écoute,

leurs performances le sont tout autant. Elles sont

livrées avec de petits pieds en silicone autocollants

à utiliser pour les poser sur un meuble ou une

étagère et leurs dos comportent des pattes de

fixation au cas où vous voudriez les accrocher au

mur. Contrairement à ce que leur gabarit peut

laisser penser, elles ne sont pas réservées à une

sonorisation de proximité dans un local de taille

réduite. Au contraire, elles donnent leur pleine

400 €

mesure avec un bel espace entre elles et une pièce

de dimension généreuse.

Nous les avons essayés avec de l’AudioQuest Star

Quad Type 4 qui nous sert de câble haut-parleur de

référence. Leur registre grave est très costaud

en regard de leur taille et d’une bonne tenue. Ces

Dali Oberon 1 ont véritablement un coffre étonnant,

du punch, de la consistance dans le bas du

spectre. Elles ne sonnent pas comme de « petites »

enceintes. À l’autre extrémité du spectre, l’aigu est

fort détaillé. Il manque un tantinet de fluidité, mais

aucunement de matière. Les registres et les voix

donnent une bonne sensation de présence. Lorsque

les deux enceintes sont suffisamment écartées

(plus de 1,50 m), l’image stéréophonique prend de

belles proportions tout en conservant un centrage

et une focalisation précis. Là encore, on n’a pas

l’impression d’écouter de petites enceintes. Les Dali

Oberon 1 ne sont pas du tout timides ou réservées.

Spécifications

•Boomer : 13,5 cm à cône en pulpe de bois

•Tweeter : à dôme textile de 29 mm

•Réponse en fréquence à ±3 dB : 51 Hz à 26 kHz

•Sensibilité pour 2,83 V/1 m : 86 dB

•Impédance nominale : 6 ohms

•Niveau SPL max. : 106 dB

•Ampli recommandé : de 25 à 100 watts

•Fréquence de coupure du filtre : 2,8 kHz

•Dimensions : 27,4 x 16,2 x 23,4 cm

•Poids : 4,2 kg

Notre avis


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12

ON mag - Hifi 2019

DYNAUDIO

3200 €


ON mag - Hifi 2019

13

Evoke 30

La Dynaudio Evoke 30 est une petite

enceinte colonne d’apparence presque

classique, mais déjà fort soignée. Derrière

un luxe discret, elle cache des technologies

et des performances haut de gamme. Son

gabarit est compact et ses deux boomers

ne sont pas de taille impressionnante et

pourtant, elle est capable d’une profondeur

dans les graves et d’une puissance

acoustique qui décoiffent.

par Pierre Stemmelin

Fabriquée au Danemark, la Dynaudio Evoke 30

est donc une enceinte colonne assez discrète.

Néanmoins, son apparence témoigne déjà d’un

certain luxe. Son coffret, dont les parois latérales

se resserrent vers l’arrière, s’habille au choix de

l’acquéreur d’une peinture laquée noire ou blanche,

ou encore d’un beau placage en bois véritable

noyer ou blond clair. Sous sa base, quatre solides

pieds proéminents en matériau composite moulé

viennent se fixer. Fort intelligemment conçus, ces

pieds sont munis d’origine de patins en caoutchouc.

Il est également possible de leur visser les pointes

de couplage fournies et ils assurent une excellente

stabilité.

L’ébénisterie en panneaux de médium de la

Dynaudio Evoke 30 bénéficie d’une construction

particulièrement sérieuse afin d’éviter les colorations

parasites de caisse. Outre ses flancs non parallèles

limitant les ondes stationnaires internes, on

remarque son baffle de 22 mm d’épaisseur, ses

parois latérales de 19 mm doublées de panneaux de

5 mm et la présence de cadres de renfort interne.

L’accord bass-reflex est réalisé par un large évent

tubulaire arrière.

En façade, les haut-parleurs et leurs enjoliveurs sont

encastrés en affleurement. Il s’agit naturellement

de transducteurs fabriqués par Dynaudio qui a la

réputation d’exceller dans ce domaine. Les boomers

de 14 cm sont à membrane propriétaire MSP (du

polypropylène chargé de magnésium et silicate).

Leur moteur est taillé pour encaisser des puissances

très importantes. Il comporte un très large puits

central de manière à ventiler la large bobine

mobile de 40 mm et décompresser l’arrière de la

membrane.

L’Evoke 30 travaille en configuration 2,5 voies.

Le boomer du bas s’arrête à 1,2 kHz. Le second

monte jusqu’à 2,3 kHz. Par souci de cohérence

de phase, il est installé au plus près du tweeter.

Ce dernier est typique des réalisations Dynaudio,

mais d’un nouveau genre, baptisé Cerotar. Il est à

dôme en textile imprégné de 28 mm, avec chambre

d’amortissement arrière optimisée et un gros

moteur à aimant ferrite renforcé au strontium et

carbonate.

Une tenue en puissance, une tenue dans le

grave et une ampleur qui décoiffent

À l’écoute, les Dynaudio Evoke 30 sont réellement

très impressionnantes. Elles ont une ampleur, une

force dans le registre grave sans commune mesure

avec leur taille. Alimentées par un ampli Primare

i25 et câblées avec de l’AudioQuest Rocket 33,

elles sont capables de cogner avec une fermeté

et un poids exceptionnels. Cela est d’autant plus

remarquable qu’elles ont une excellente tenue en

puissance. En poussant le volume, le grave ne se

désunit pas. Il reste d’un poids colossal. Le son est

extrêmement propre, d’une grande définition. Dans

une petite pièce, il ne faudra pas hésiter à utiliser

les bouchons en mousse livrés avec les enceintes,

à placer dans les évents pour calmer un peu le jeu

dans les basses.

Face à la déferlante dans le grave, le registre

médium pourrait être un poil plus explosif et

ouvert. Cependant, ces enceintes gardent un

très bon équilibre tonal. L’aigu est d’une grande

fluidité et sans aucune agressivité. Il conserve

beaucoup de matière jusqu’aux plus hautes octaves.

L’image stéréophonique est précise et solidement

campée. Les Dynaudio Evoke 30 fournissent des

performances hors normes.

Spécifications

•Type : enceinte colonne, 2,5 voies, bass-reflex

•Boomers : 2x 14 cm à membrane MSP

•Tweeter : à dôme textile de 28 mm, Cerotar/Hexis

•Sensibilité : 88 dB/2,83 V/1 m

•Puissance admissible IEC : 200 watts

•Réponse en fréquence (±3 dB) : 40 Hz à 23 kHz

•Filtrage : 1,2 et 2,3 kHz du second ordre

•Poids : 15,5 kg

•Dimensions : 180 x 900 x 267mm sans pieds, 268 x 920 x

342 mm avec pieds

Notre avis

Construction

Performances

Design - finition

Musicalité


14

ON mag - Hifi 2019

JBL

L100 Classic

5000 €

JBL est aujourd’hui connu du grand public surtout pour ses casques, écouteurs, enceintes nomades

ou ses barres de son. Mais la marque américaine, qui fait partie du groupe Harman récemment

acquis par Samsung, conserve aussi une division pro très importante ainsi qu’un catalogue

d’enceintes Hifi et Home Cinéma haut de gamme regroupées sous la famille JBL Synthesis,

totalement dédiée aux audiophiles. L’enceinte L100 Classic fait partie de cette famille aux côtés

de monuments mythiques comme l’Everest DD67000. Surfant à fond sur la mode néovintage, elle

est la réédition d’un best-seller des années 1970, au style typique de volumineuse enceinte de

monitoring, armée dans le grave d’un bon gros woofer de 12 pouces, soit 30 cm.

par Pierre Stemmelin

La JBL L100 Classic reprend tous les codes

désormais vintage de son ancêtre du siècle dernier

qui était une sorte d’enceinte moniteur de studio

domestiquée. Son coffret, plus large que profond,

s’habille sur ses côtés d’un vinyle imitation noyer

tandis que ses faces avant et arrière sont peintes en

noir. On retrouve aussi sur son baffle des réglages

des niveaux de médium et d’aigu, des éléments

que les audiophiles puristes critiqueront, mais qui

peuvent être pratiques pour accorder le rendu

sonore de l’enceinte à l’acoustique de la pièce

d’écoute.

Enfin, le cache haut-parleurs est de type Quadrex,

il est formé d’une mousse alvéolaire taillée de


ON mag - Hifi 2019

15

façon à présenter un damier de petits cubes. Il est

disponible en gris foncé, bleu ou orange, parfait

pour une ambiance lounge des seventies.

Un style vintage, mais des haut-parleurs

up-to-date

La JBL L100 Classic est une enceinte 3 voies

accordée en bass-reflex par un gros évent tubulaire

frontal. On peut imaginer la poser sur un buffet bas

ou même l’encastrer dans une grande étagère. Elle

ne craint pas d’être collée au mur lui faisant dos.

C’est un des avantages de sa conception issue du

monitoring de studio. Néanmoins, l’idéal est de la

poser sur le pied qui lui est dédié. Celui-ci est formé

de profilés métalliques de section carrée. Il mesure

un peu moins de 20 cm de hauteur et assure une

inclinaison idéale de l’enceinte de quelques degrés

vers l’arrière.

Les haut-parleurs de la JBL L100 Classic sont dérivés

de ceux des enceintes monitor pro d’aujourd’hui

de la marque. Ils se caractérisent par une tenue

en puissance importante. Le tweeter et le médium

sont alignés en haut, à la droite du baffle, aussi bien

sur l’enceinte droite que sur l’enceinte gauche.

Une disposition en miroir de l’enceinte gauche par

rapport à l’enceinte droite aurait été, à notre avis,

préférable pour obtenir une image stéréophonique

plus cohérente.

Et puisque l’on est au chapitre des petits reproches

: la plaque frontale, accueillant les réglages de

médium et d’aigu, porte fièrement l’inscription «JBl,

Northridge, CA USA». C’est un peu trompeur. Il

s’agit du lieu de naissance de la marque, fondée en

1946 par John Bullough Lansing, et non du lieu de

fabrication de la Classic L100, puisqu’en regardant

au dos de l’enceinte, on apprend qu’elle vient d’une

usine située en Indonésie.

Mais ne boudons pas trop notre plaisir, car les

concepteurs de la JBL L100 Classic ont soigné leur

copie. L’ébénisterie est construite en panneaux de

médium de forte épaisseur (25 mm) et en regardant

à l’intérieur, on aperçoit au niveau du filtre une

impressionnante batterie de condensateurs au

polypropylène de grade audiophile.

Le tweeter est un modèle à dôme en titane de 25

mm, à suspension en tissu imprégné, protégé par

une petite pièce de mise en phase et logé dans

une légère amorce de pavillon. Le transducteur

de médium est à membrane en papier teinté

noir, équipé d’une suspension elle aussi en tissu

imprégné et à double plis. Ce haut-parleur dispose

de sa propre charge close, isolée du reste du

volume interne de l’ébénisterie par un chapeau en

papier mâché.

Le woofer avec sa membrane en papier naturel à

corrugations concentriques est la plus belle pièce.

uuu

Spécifications

•Type : enceintes 3 voies bass-reflex

•Woofer : 30 cm à membrane en papier naturel

(JW300PW-8)

•Transducteur de médium : 12,5 cm en papier imprégné

polymère (105H-1)

•Tweeter : à dôme en titane de 25 mm avec suspension

en textile (JT205TI1-4)

•Puissance admissible : 25 à 200 watts

•Fréquences de coupure du filtre : 450 Hz à 3,5 kHz

•Impédance nominale : 4 ohms

•Réponse en fréquence : 40 Hz à 40 kHz (-6 dB)

•Dimensions : 636, 6 x 389,6 x 371,5 mm

•Poids : 26,7 kg

•Prix : 5000 € la paire (500 € pour les pieds en option)

Notre avis

Construction

Performances

Design - finition

Musicalité


16 ON mag - Hifi 2019

Il possède un saladier très costaud dont les énormes

branches en métal moulé soutiennent un moteur

ventilé à aimant ferrite non moins impressionnant.

Sa bobine mobile de 5 cm de diamètre et ses

suspensions autorisant de forts débattements

promettent une sacrée trempe dans le bas du

spectre.

À l’écoute : est-ce que les vieilles recettes,

même modernisées, font toujours mouche ?

Sur le terrain, même si elles sont d’un

encombrement relativement important, les JBL

L100 Classic restent fort faciles à vivre. Il n’est pas

obligatoire d’avoir un gros ampli Hifi pour les

tenir et elles sont plutôt conciliantes quant à leur

placement dans la pièce. Nous les avons utilisées

avec plusieurs électroniques, d’un petit Denon

PMA-150H jusqu’à un monstre de la taille d’un

intégré Anthem STR, toujours câblées avec de

l’AudioQuest Rocket 33. Elles sont aussi à l’aise pour

sonoriser de grands espaces et délivrer des niveaux

sonores importants que pour une écoute presque

de proximité en champ relativement proche.

Les JBL L100 Classic sont, comme on peut s’en

douter, des enceintes faites avant tout pour le

plaisir plutôt que la recherche de la précision

absolue. Elles délivrent une image sonore qui s’étale

beaucoup en largeur, évitant toutes formes d’effet

de projection vers l’avant. Elles ont des timbres

relativement doux. Mais elles n’en sont pas pour

autant éteintes. Au contraire, leurs registres médium

et aigu ont de la brillance et de la clarté. L’équilibre

tonal ne tombe dans aucune caricature. On retrouve

avec beaucoup de plaisir, l’ampleur, la force

tranquille et aussi l’adrénaline sur les accélérations

que procurent de vrais bons gros woofers de 30

cm de diamètre. Par rapport à beaucoup d’autres

enceintes de la production Hifi actuelle dont les

boomers plafonnent souvent à 18 cm de diamètre,

le registre grave prend une dimension toute

différente avec les JBL L100 Classic. Il est plus libre,

moins contraint, plus aérien. Il ne descend pas

spécialement plus bas, mais il a moins de coloration,

plus de légèreté et de force à la fois. Il porte tout

le reste du spectre, lui donnant une assise, une

respiration que l’on ne rencontre généralement pas

sur les enceintes de cette catégorie de prix.

Par ailleurs, l’intégration de ce grave magique avec

les autres registres est plutôt réussie. Que ce soit en

termes d’équilibre des timbres ou de dynamique,

la restitution des JBL L100 Classic reste très

homogène.

Nous le répétons, ces enceintes ne sont pas dans

une approche intellectuelle visant à faire ressortir le

moindre détail. Elles sont épanouies, généreuses,

sans pour autant tomber dans la mollesse et

transmettent une très bonne énergie. C’est ce qui

fait qu’on les aime beaucoup.


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18

ON mag - Hifi 2019

JM REYNAUD

1950 €


ON mag - Hifi 2019

19

Bliss Jubilé

La Bliss Jubilé est la nouvelle enceinte de

bibliothèque haut de gamme ou plutôt

compacte haut de gamme du constructeur

français JM Reynaud. D’un volume déjà

conséquent, elle n’interdit pas d’être posée

sur un buffet, mais elle est plutôt vouée à

fonctionner sur ses pieds dédiés. Capable

d’une puissance acoustique plus importante,

d’une image sonore plus ample, de graves

plus profonds, on retrouve avec elle les

qualités de musicalité que nous avions

tant appréciées à l’écoute de la petite JM

Reynaud Lucia. par Pierre Stemmelin

Fidèle à son habitude et son principe, «le plus

important se cache à l’intérieur», JM Reynaud nous

propose avec la Bliss Jubilé une grosse enceinte de

bibliothèque à l’allure sobre et discrète. Plusieurs

finitions sont disponibles au choix : noir satiné,

gris anthracite légèrement métallisé, blanc perle

ou placage en bois véritable teinté merisier. Mais

le look est classique et n’a rien d’excentrique ou

d’exubérant. La présentation n’en demeure pas

moins soignée. L’ébénisterie reprend les mêmes

formes que celles des JM Reynaud Lucia et Folia

Jubilé que nous avons déjà testées. On retrouve

notamment les arrondis caractéristiques des arêtes

latérales à l’avant, ainsi que des arêtes inférieure et

supérieure à l’arrière, de même que la découpe du

tapis de feutre ovale chargé d’éviter les réflexions

parasites et effets de bord autour des haut-parleurs.

Une fabrication toujours française jusqu’au

bout des haut-parleurs et une charge à

quadruple cavité

La JM Reynaud Bliss Jubilé est une enceinte deux

voies équipée d’un boomer de 17 cm et d’un

tweeter à dôme de 25 mm. Ses haut-parleurs sont

de fabrication française, tout comme l’ébénisterie,

et ces éléments sont sensiblement les mêmes que

ceux de la colonne JM Reynaud Euterpe Jubilé.

Le tweeter est à dôme en soie, associé à un moteur

à aimant néodyme comportant une petite chambre

d’amortissement arrière. Le boomer possède une

membrane en papier à fibres longues, ayant reçu le

minimum de traitement pour conserver sa légèreté

; il est doté d’un cache noyau en caoutchouc

synthétique souple choisi pour sa neutralité

acoustique. Le saladier de ce transducteur est

en fonte moulée. Il accueille un moteur à double

aimant ferrite et sa bobine mobile est ventilée.

Comme toujours chez JM Reynaud, ce ne sont

pas uniquement les performances pures des hautparleurs

qui comptent le plus, mais leur parfaite

mise en œuvre grâce au circuit de filtrage et l’accord

avec la charge. C’est sur ce point que l’on reconnaît

la patte d’un vrai facteur d’instrument musical,

dont le savoir-faire se perpétue de génération en

génération.

La charge acoustique de la JM Reynaud Bliss Jubilé

est donc très travaillée. L’ébénisterie construite en

panneaux de médium de 19 mm d’épaisseur est

à quadruple cavité à amortissement progressif.

Cela permet au constructeur de n’utiliser qu’un

minimum de matériaux amortissants (juste quelques

plaques bitumineuses et de feutre) de façon à ne

pas étouffer le message musical. Effectivement,

le comportement de cette ébénisterie est

particulièrement neutre, ne laissant entendre

aucune coloration ou résonance. Son évent bassreflex

laminaire débouchant vers l’avant facilite en

outre le placement de l’enceinte.

Le filtre de la JM Reynaud Bliss Jubilé est également

le fruit d’un travail d’optimisation très poussé. Il

emploie des composants très haut de gamme

appairés et triés à 1 % de tolérance, notamment

des condensateurs SCR de la série Silver Sound ou

encore du câblage plaqué argent.

Un pied sur mesure intégrant des

résonateurs de Helmotz

Les JM Reynaud Bliss Jubilé peuvent très bien

fonctionner posées sur un buffet. Nous avons pu

Spécifications

•Type : enceinte Hifi compacte, 2 voies bass-reflex

•Boomer de 17 cm à membrane en papier

•Tweeter à dôme textile de 25 mm

•Réponse en fréquence : 45 Hz à 25 kHz

•Puissance admissible continue/crête : 80 watts

•Sensibilité : 88 dB/1 watts (2,83 V)/1 m

•Type de filtrage : 12 et 12 dB par octave

•Dimensions : 21 x 41,6 x 29 cm (l’unité)

•Poids : 10,5 kg (l’unité)

•Prix : 1950 € la paire, 2190 € avec les pieds Magic Stand II

(520 € pour la paire de pieds seule)

Notre avis

Construction

Performances

Design - finition

Musicalité

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20 ON mag - Hifi 2019

constater pendant nos essais qu’elles sont très

faciles à mettre en œuvre tant pour ce qui est de

leur alimentation que pour leur placement. Un petit

amplificateur Hifi peut suffire à les alimenter. De

même, sans trop se prendre la tête quant à leur

positionnement, l’espacement pas rapport au mur

ou la distance entre les deux enceintes, on obtient

d’elles une image stéréophonique particulièrement

naturelle. La scène sonore bénéficie à la fois d’une

excellente focalisation, d’une superbe ampleur, de

beaucoup de relief et profondeur. La présence, la

sensation d’incarnation d’une voix par exemple au

centre de l’image est d’un réalisme confondant.

Néanmoins, les JM Reynaud Bliss Jubilé sont

encore meilleures lorsqu’elles sont montées sur

les pieds Magic Stand II du constructeur français

disponibles en option. Ces pieds ne sont pas

uniquement réservés aux Bliss Jubilé, mais peuvent

également être associés à toutes autres enceintes

«de bibliothèque». Leur conception a l’air assez

basique puisqu’ils sont constitués d’un assemblage

de simples panneaux de médium de 12 à 22

mm d’épaisseur. Mais elle est particulièrement

ingénieuse, car chacun de ces pieds intègre

deux cavités ouvertes, délimitées par des pans

inclinés, qui sont des résonateurs de Helmotz ayant

justement pour rôle de neutraliser les modes de

résonance indésirables.

Une musicalité évidente et limpide

Nous avons écouté les JM Reynaud Bliss Jubilé

collées sur leurs pieds Magic Stand II avec de la

gomme Patafix et raccordées à notre amplificateur

habituel avec des câbles haut-parleur AudioQuest

Type 4. Ce ne sont peut-être pas les enceintes les

plus percutantes dans le grave, les plus incisives

dans l’aigu ni celles qui donnent la plus grande

sensation de transparence chirurgicale de leur

catégorie. En revanche, elles font preuve d’une

harmonie, d’une cohésion exceptionnelle et

sonnent à merveille sur tous les styles musicaux.

Leur réponse en fréquence subjective est très

légèrement descendante, ce qui favorise l’ampleur

et la douceur. Les basses bénéficient de qualités

presque paradoxales ou, du moins, que l’on

rencontre rarement associées. Elles sont profondes,

généreuses, même gourmandes. Elles ne sont pas

hyper tendues, jusqu’à en paraître sèches. Cela

ne les empêche pourtant pas d’être extrêmement

propres, sans bavures, bourdonnements, ni

sensations d’embonpoint fatigantes à la longue.

Ce registre grave est d’une superbe souplesse et

articulation, tout en pleins et déliés. Il s’intègre de

façon évidente avec les médiums et les aigus.

Nous le répétons, la fluidité, le naturel sont parmi

les grandes forces des JM Reynaud Bliss Jubilé.

Leurs timbres ont une belle richesse, une grande

justesse, un équilibre parfait. Elles sont parmi

les enceintes les plus agréables à vivre que nous

connaissions. Elles vous mettent en prise directe

avec la musique sans demander aucun effort

cérébral ou d’intellectualisation. C’est du vrai

bonheur, élémentaire, intuitif et limpide.



23

ON mag - Hifi 2019

KLIPSCH

4300 €

Forte III

La Forte III est la réédition d’une enceinte Hifi qui était au catalogue de la marque américaine

Klipsch dans les années 1980. De dimensions particulièrement imposantes, elle reprend le style

d’époque, les transducteurs de médium et d’aigu à haut rendement et pavillon, le gros woofer de

30,5 cm ainsi qu’un immense radiateur passif de 38 cm. Elle s’inscrit dans la série Heritage aux

côtés de références mythiques pour les audiophiles comme l’Heresy, la Scala ou la Klipschorn.

par Pierre Stemmelin

91 cm de haut pour 42 cm de large et 33 cm de

profondeur, ce n’est pas rien. À l’heure de la

miniaturisation, cette énorme enceinte fait figure

d’anachronisme. Son design est tout simple. Elle

prend la forme d’un énorme parallélépipède habillé

d’un placage en bois sur ses côtés et d’une peinture

granitée sur ses faces avant et arrière. Encastré

dans les bords de son immense baffle, le cache

haut-parleurs recouvre toute la façade d’un tissu

à grosses mailles. C’est massif, tout en ayant un

certain charme vintage.

Les haut-parleurs installés derrière ce cache sont

assez impressionnants. Les sections médium et aigu

sont armées de grands pavillons de type Tractrix

moulés dans un matériau plastique composite.

Le tweeter et le transducteur de médium sont à

chambre de compression dotés de diaphragmes

en titane mesurant respectivement 25,4 mm (1

pouce) et 44,5 mm (1,75 pouce) de diamètre. Ils

sont relayés dans le bas du spectre par un woofer

de 30,5 cm muni d’une membrane en papier et fibre

composite, associée à une suspension multiplis à


ON mag - Hifi 2019

24

l’ancienne, une large bobine mobile et un sérieux

moteur ventilé dont l’aimant ferrite avoisine 20

cm de diamètre. Ce woofer n’est pas accordé par

évent bass-reflex, mais par un très grand radiateur

passif de 38 cm qui trône au dos de l’enceinte. Le

rendement de l’ensemble est annoncé pour une

sensibilité de 99 dB, ce qui est très élevé, tandis

que la puissance admissible atteint 400 watts sur les

crêtes de niveau. La construction de l’ébénisterie

est quant à elle assez basique, réalisée en panneaux

d’aggloméré de 15 à 19 mm d’épaisseur. En

revanche, le filtre utilise des composants de grade

audiophile avec notamment des capacités au

polypropylène.

Est-ce toujours dans les vieilles barriques

que l’on fait les meilleurs crus audiophiles ?

Avec les Klipsch Forte III, on est un peu dans le

monde de «la sono», mais pas trop. En regard de

ses dimensions et de celles de ses haut-parleurs,

le prix de ces enceintes n’est pas délirant. La

restitution a quelques colorations. Elle n’est pas

la plus neutre ou détaillée. Les graves ne sont

pas, non plus, les plus fermes. Mais il serait injuste

de considérer les Klipsch Forte III uniquement

comme des coffres à décibels de foire. Elles ont

suffisamment de qualités et d’équilibre pour

prétendre s’inscrire dans le monde de la vraie

Hifi. Leurs transducteurs de médium à pavillon qui

couvrent une large plage de fréquences (de 650

Hz à 5,2 kHz) apportent une transcription très vive

et naturelle. Il y a de l’emphase, de la grandeur,

mais pas de sensation de son projeté trop marqué.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’est

pas nécessaire de dégager beaucoup ces enceintes

du mur arrière. Elles préfèrent être alimentées par

un ampli assez ferme dans le bas du spectre et avoir

un peu d’espace pour s’exprimer, mais fonctionnent

déjà bien dans une pièce de 25 à 30 m2. Leur haut

rendement est une vraie qualité. Le son paraît très

spontané et libéré. Le grave n’est pas abyssal, mais

donne une sensation d’aisance et de générosité

incomparables. Les Klipsch Forte III sont ainsi fort

agréables à écouter. Elles excellent sur certains

morceaux de musique. Avec elles, nous avons

totalement redécouvert l’album «The Wall» des

Pink Floyd dont le son correspond parfaitement à

l’époque à laquelle les premières Klipsch Forte ont

été conçues.

Spécifications

•Type : enceinte 3 voies, à haut rendement, accordée par

radiateur passif dorsal de 38 cm

•Tweeter : K-100-TI à diaphragme en titane de 25,4 mm (1

pouce) et pavillon Tractrix K-79T de 14,8 x 8,6 cm

•Médium : K-70 à diaphragme en titane de 44,5 mm (1,75

pouce) et pavillon Tractrix K-703-M de 25,2 x 17,2 cm

•Woofer : de 30,5 cm à cône en papier et fibre composite

•Réponse en fréquence à ±3 dB : 38 Hz à 20 kHz

•Sensibilité : 99 dB/2,83 V/1m

•Puissance admissible (continue/crête) : 100/400 watts

•Niveau SPL max. : 116 dB en régime continu

•Impédance nominale : 8 ohms

•Fréquences de coupure du filtre : 650 Hz et 5,2 kHz

•Dimensions : 91,4 x 41,9 x 33 cm

•Poids : 32,7 kg

Notre avis

Construction

Performances

Design - finition

Musicalité


24

ON mag - Hifi 2019

MARTIN LOGAN

ElectroMotion ESL

3550 €

La marque iconique Martin Logan est la spécialiste historique des enceintes HiFi, ou plutôt des

panneaux acoustiques haut de gamme équipés de cellules électrostatiques. En 2010, elle avait

annoncé l’arrivée d’une nouvelle série Electromotion, une gamme à la portée de presque toutes

les bourses et ce sans sacrifier en aucune manière la technologie XSat jusque-là réservée à des

modèles beaucoup plus onéreux. Un changement de distributeur en France nous a permis de

tester le tout premier modèle de cette série, la Martin Logan ElectroMotion ESL (ou EM-ESL) -

chronique d’un coup de foudre audiophile assumé.

par Pierre-Yves Maton

Martin Logan est une marque américaine bien

connue des audiophiles avertis. Il n’empêche que

tout le monde ne connaît pas forcément le chemin

parcouru par cette marque devenue maintenant

très certainement LE leader mondial des enceintes

électrostatiques, qu’elles fussent hybrides ou pas.

Effectivement, Martin Logan propose un catalogue

extrêmement large et complet qui compte, bien

entendu, des enceintes électrostatiques à large

bande, des modèles hybrides mais aussi une

gamme électrodynamique (avec des haut-parleurs

classiques donc), des caissons de grave comme des

voies centrales. Et s’ajoutent aussi d’autres modèles

plus modernes fonctionnant sans fil, des barres de

son, des voies arrière dipôles et des haut-parleurs

pour un usage extérieur. Une marque qui a su

s’adapter aux modes d’écoutes actuels sans perdre

ses fondamentaux.

Martin Logan : un peu d’histoire pour le fun

Martin Logan a été fondé à la fin des années

1970 par Gayle Martin Sanders et Ron Logan (on

comprend mieux le nom choisi). Tous deux étant

de grands passionnés de la reproduction sonore,

ils décident de fabriquer leur propre haut-parleur

et se dirigent vers la technologie électrostatique,

la meilleure selon eux. Mais voilà, si ce mode de

reproduction atteignait un summum en matière

de pureté et de clarté, il butait alors sur plusieurs

écueils : un grave et un niveau sonore limités, une

directivité assez prononcée et la nécessité d’utiliser

un amplificateur stable sur des charges capacitives.

La faiblesse congénitale des fréquences basses

s’expliquait tout simplement par le fonctionnement

en dipôle (les ondes sonores sortant à l’avant

comme à l’arrière des enceintes, mais avec une


ON mag - Hifi 2019

25

polarité inverse), ce qui en affaiblissait beaucoup le

niveau (principe push-pull).

Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter, par exemple,

la toute première enceinte grand public de ce type

: la fameuse Quad ESL 57 (en photo ci-dessus).

Cette Quad ESL 57 a longtemps été considérée

comme ayant le plus beau registre médium/aigu au

monde, mais le grave était inexistant et la puissance

acceptable assez faible. Souhaitant contourner ce

qui semblait inéluctable dans cette technologie,

nos deux fondateurs (et après des essais infructueux

mais prometteurs), forment une petite équipe

d’ingénieurs de haut niveau (qui s’étaie par la suite

d’autres ingénieurs tout aussi pointus) et essaient de

nouveaux matériaux destinés à l’aérospatiale.

Des moyens à la hauteur de leur ambition

Construit avec de nouveaux revêtements, de

nouveaux isolants et des adhésifs à la pointe de la

technologie (tout en conservant un diaphragme en

Mylar transparent mais cette fois pris en sandwich

entre deux stators en acier perforé), le premier

succès commercial est incarné par la légendaire

Martin logan CLS qui voit le jour au milieu des

années 80.

Et afin de limiter au maximum la directivité

horizontale inhérente à ce mode de reproduction,

les concepteurs réussissent l’exploit de donner à

leur diaphragme une forme bombée (d’où CLS pour

Curvilinear Line Source), aujourd’hui une marque

de fabrique pour Martin Logan. S’en suivent bien

d’autres modèles comme la fameuse enceinte

hybride Sequel, elle-même suivie de bien d’autres

modèles tout aussi réussis. Nous n’en ferons pas la

liste, elle serait trop longue...

L’électrodynamique en quelques mots

Le haut-parleur électrodynamique (ou à bobine

mobile), utilisé sur 99% des enceintes HiFi du

marché, fait appel à une technologie relativement

simple, qui peut donc être fabriquée à faible coût.

Mais il existe bien d’autres moyens de reproduire

du son comme le principe électrostatique, les

HP à ruban, les transducteurs isodynamiques et

piézoélectriques, toutes ces technologies ayant

leurs propres avantages et inconvénients.

Un haut-parleur à bobine mobile (le premier brevet

est déposé en 1877) fonctionne à l’inverse d’un

microphone comme d’une cellule phonolectrice.

Il comprend un moteur (aimant et une bobine

mobile : en cuivre en général), qui transforme le

signal électrique de l’ampli en signaux mécaniques.

Ces mouvements (de piston) sont transmis à une

membrane (dont la matière peut varier selon les

constructeurs : papier, lin, aluminium, Kevlar…) et

cette dernière transmet cette énergie mécanique

à l’air ambiant, ce qui produit le son. Le tout est

monté dans ce que nous appelons un saladier ou

châssis qui maintient le plus rigidement possible

toutes ces pièces ensemble. Ces HP sont ensuite

montés dans une caisse ou coffret, différent pour

chaque constructeur.

L’électrostatique : un film ultra-léger

baignant dans un champ électrostatique

puissant

Un transducteur électrostatique fonctionne de façon

totalement différente. Il comprend trois éléments

de base : les stators (grilles), le diaphragme et les

espaceurs ou entretoises, le tout étant assemblé en

sandwich dans un cadre en aluminium ultra rigide

surnommé l’Airframe chez Martin Logan. L’épaisseur

du diaphragme des Martin Logan (très certainement

du Mylar) est seulement de 12 microns (8 fois moins

épais qu’un cheveu), il est donc presque sans

masse et quand on sait que ce film doit changer de

direction plus de 40 000 fois par seconde (sur toute

sa surface), nous comprenons mieux l’importance de

cette faible masse.

Il est en fait imprégné d’un revêtement conducteur

uuu


26 ON mag - Hifi 2019

(dépôt au plasma de polyéthyène terathylate en

couches minces) et chargé par une tension positive

fixe créant un champ électrostatique très puissant

autour de lui. Les stators sont reliés à l’amplificateur

via un transformateur élévateur. Celui-ci convertit le

courant modulé de l’amplificateur en deux signaux

haute tension d’égale puissance, mais de polarité

inverse.

Le diaphragme est donc tiré ou poussé

(fonctionnement en dipôle) suivant les tensions

des stators. De cette façon, le signal électrique est

transformé en signal mécanique. Le son diffusé

est uniforme sur toute la surface de la membrane,

lui procurant une vélocité et une réponse

impulsionnelle sans égales.

La nouvelle gamme Electromotion en détail

La nouvelle ElectroMotion Series de Martin Logan

propose deux enceintes colonnes hybrides (ESL,

ESL X), la première disposant d’un seul HP de grave

électrodynamique de 20 cm, tandis que dans la

seconde, deux HP de 20 cm sont logés également

dans une chambre bass-reflex asymétrique formée

de parois en MDF de 2 cm d’épaisseur. Il existe

une troisième colonne EFX, un modèle In-Wall

(à positionner à même le mur), ainsi qu’une voie

centrale (EM-ESL C) avec tweeter à ruban plissé

de type Folded Motion. Il est secondé par deux

transducteurs électrostatiques XSat et deux HP

électrodynamiques à cônes en aluminium puissants

de 13,3 cm de diamètre, le tout pouvant éviter

l’installation d’un caisson de grave supplémentaire.

Pour finir le tableau, Martin Logan propose l’EM-

FX2, une enceinte arrière dipôle pour le Home

Cinéma, qui dispose de deux tweeters à ruban et

d’un seul HP électrodynamique à cônes en fibres de

15 cm de diamètre.

La Martin Logan ElectroMotion ESL que nous

testons ici est une colonne d’à peine plus d’un

mètre de hauteur dont la forme est difficilement

descriptible : en tout les cas, les lignes sont

tendues, élégantes et d’une grande pureté. Sa

cellule électrostatique couvre la quasi-totalité de la

bande passante (à partir de 500 Hz). Elle répond à

la technologie CLS de la nouvelle génération XSat.

Elle est composée d’une membrane transparente

de 71,1 x 21,8 cm soit plus de 1 500 cm/carré, qui

est prise en sandwich entre deux grilles (stators)

MicroPerf qui doublent presque la surface de

rayonnement du diaphragme. Ces cadres ou

stators sont fabriqués à partir de billes de tolérance

aérospatiale et d’alliages d’aluminium extrudé,

ceci rendant l’ensemble extrêmement rigide et

minimisant de fait toutes sortes de vibrations et

résonances indésirables.

Pour le grave, la Martin Logan ElectroMotion ESL

fait appel à un HP électrodynamique de 20 cm de

diamètre placé dans un coffret en MDF de 2 cm aux

formes asymétriques. L’évent d’accord bass-reflex

de ce boomer, d’une dizaine de centimètres de

diamètre, débouche sous l’enceinte, ce qui impose

d’utiliser les cônes en métal fournis avec l’enceinte,

à visser sous la plaque inférieure.

La membrane de ce HP est constituée de papier

renforcé par des fibres et il bénéficie d’un filtre


ON mag - Hifi 2019 27

de type Vojto selon une topologie exclusive à la

marque. Ce filtre intègre des composants haut de

gamme comme des selfs à air, des résistances en

acier laminé et des condensateurs à film polyester.

L’important pour le boomer est de produire un son

s’accordant à la rapidité et la vélocité de la cellule

électrostatique dans le médium/aigu. Un pari gagné

comme nous allons le voir.

Ecoute : une transparence, un pouvoir de

focalisation comme une microdynamique

ou rapidité bien au-dessus des enceintes

habituelles

Pour connaître, très bien même, les Martin Logan

de première génération comme les CLS ou

Sequel, la composition de notre système nous

avait fait craindre quelques mauvaises surprises

: aigus en avant, grave quelque peu gonflé,

directivité marquée, etc, etc, etc. Eh bien, il n’en

a rien été. La nouvelle génération dont font partie

ces ElectroMotion ESL, et grâce aux nouvelles

technologies (XSat, Microperf…), rélègue ces

défauts aux oubliettes. Nous avons totalement été

conquis par ces enceintes. La directivité est quasi

nulle tant horizontalement que verticalement et

nous retrouvons la clarté, la transparence légendaire

de l’électrostatique accompagnées cette fois d’un

bas du spectre plus homogène.

Notre système d’écoute fut donc basé sur un ampli

Micromega M-150 (son très droit, pas de fioriture),

des câbles Esprit Eterna (lumineux dans le haut), un

lecteur réseau Lumin (plutôt très bien équilibré) et

notre ensemble dédié aux disques analogiques :

platine vinyle VPI Prime, cellule Kiseki Blue NS et un

préampli phono Jolida à tubes bien modifié.

Les Martin Logan ElectroMotion ESL ont bien l’ADN

Martin Logan avec une transparence, un pouvoir

de focalisation comme une microdynamique

ou une rapidité bien au-dessus des enceintes

habituelles dans cette tranche de prix. De plus,

leurs boomers s’accordent à merveille avec leurs

cellules électrostatiques. Particulièrement dégraissé,

le grave développe une attaque et une vitesse qui

colle parfaitement avec le reste du spectre.

Lorsque nous parlons de transparence ou encore

de pouvoir de résolution, nous voulons évoquer

la capacité de ces enceintes à nous faire entendre

les plus infimes nuances d’un instrument, d’une

voix ou encore de la qualité d’un enregistrement.

Plus que des mots, un exemple va vous éclairer.

Lorsque nous écoutons Hilary Hahn interpréter

les «Concertos pour violon seul en E major» de

Bach édité chez Sony, nous ressentons toutes les

minimes différences d’appui sur les cordes qui

donnent sa richesse à l’interprétation de cette

jeune musicienne. Elle joue debout devant nous, et

nous pourrions même suivre ses mouvements tant

sa présence est flagrante. L’extinction des notes

est parfaite, le violon sonne admirablement bien

avec ce côté boisé mais aussi un peu « grinçant »

comme cet instrument l’est parfois. Nous devinons

que cet enregistrement (par l’absence de résonance

de pièce) a été effectué en studio, Hilary Hahn se

tenant devant le microphone.

uuu

Spécifications

•Type : enceinte hybride, 2 voies, accord bass-reflex

•Réponse en fréquence : 42 Hz à 22 kHz (± 3 dB)

•Sensibilité : 91 dB/2.83 volts/1 mètre

•Impédance nom./mini : 6 ohms/1.6 ohms (à 20 kHz)

•Fréquence de coupure du filtre : 500 Hz

•Panneau électrostatique : 71.1 x 21,8 cm, CLS XStat,

1 550 cm2

•Boomer : 20,3 cm, membrane papier

•Ampli recommandé : de 20 à 300 watts

•Poids : 21,4 kg

•Dimensions : 132.3 x 22.9 x 41,4 cm

•Finition : noir mat ou laqué (en édition spéciale)

Notre avis

Construction

Performances

Design - finition

Musicalité


28 ON mag - Hifi 2019

Passons maintenant à un autre disque de cette

musicienne et plus particulièrement les «Concertos

pour Violon BWV 1042» de Bach, édité cette fois

par Deutsche Grammophon. Elle est accompagnée

de l’orchestre du Los Angeles Chamber Orchestra.

Nous quittons l’ambiance intimiste du premier

disque. Le son semble venir de plus loin avec

des aigus légèrement lissés. La différence de son

est flagrante lorsque nous comparons les deux

enregistrements ou plutôt la signature sonore des

deux éditeurs. Sur ce disque, la spatialisation est

remarquable avec un positionnement parfait de

chaque rang d’instruments. La scène sonore est

majestueuse. Elle est large et profonde, le réalisme

est de rigueur là aussi.

Bon, avec ces deux disques, nous savions bien que

ces demoiselles (les Martin Logan ElectrMotion)

allaient exceller, alors nous avons décidé de les

titiller quelque peu sur le plan du niveau sonore,

de la dynamique et de la rapidité. Nous n’avons

rien trouvé de mieux que le vinyle «The Percussion

Record» par l’O-Zone Group édité chez le fabricant

de platines vinyles Clearaudio. Nous assistons à

un véritable festival de sonorités, des plus graves

au scintillement de certaines percussions comme

des cloches ou xylophones. Outre l’image qui

positionne chaque instrument au millimètre au sein

d’une scène sonore très réaliste, nous notons que

le bas du spectre est assez dégraissé. Il est là, bien

présent, mais n’alourdit pas le

message pour autant. La nature

parfaitement reproduite de

chaque instrument comme un

triangle, des congas, apportent

un sentiment de réalité étonnant.

Ces enceintes manifestent une

véritable joie de vivre. C’est vif,

nerveux et plein d’entrain. Rien

ne traîne et tout s’enchaîne avec

une rapidité époustouflante tout

en étant hyper réaliste.

Puis pour aller encore plus loin,

nous nous sommes amusés avec

de l’Electro pur et dur. Nous

avons mis sur notre platine vinyle

le disque «Spanish Breakfast» de

Rone (en vérité Erwan Castex)

qui dans l’intro lit un texte de

l’écrivain Alain Damasio. C’est

criant de vérité. Nous avons

tous les bruits de bouche de

ce musicien avec bien d’autres

sonorités électroniques, mais

qui ne le paraissent pas en fin de compte tant

la profusion de détails est importante. Tous ces

détails donnent à ce disque une richesse digne

des instruments classiques. Le grave continue de

rester à sa place et l’image sonore est hyper vaste

avec des petits sons à gauche comme à droite. La

microdynamique de ces enceintes Martin Logan

ElectroMotion ESL est un vrai bonheur et nous fait

apprécier tout type de musique.

Conclusion

Grosse surprise pour des enceintes HiFi de ce prix.

Elles cumulent des qualités de naturel, de définition,

d’homogénéité comme de rapidité que nous ne

rencontrons que trop rarement dans ce budget.

Attention cependant, et au vu de leur transparence,

pour les alimenter, le choix d’un ampli de qualité

sera primordial. Leur bon rendement leur permet

de se marier avec un ampli en Classe A, à tubes ou

autre sans problème, selon ce que chaque futur

propriétaire souhaitera obtenir comme tonalité

générale. Elles n’ont pas besoin de beaucoup de

puissance, mais il leur faut un appareil de qualité.

En conclusion, ces Martin Logan ElectroMotion ESL

méritent un ON-topaudio Award, nous lui offrons

avec un plaisir non dissimulé. Chapeau Messieurs de

chez Martin Logan.



30

ON mag - Hifi 2019

Q ACOUSTICS

Concept 300

La Q Acoustics Concept 300 est certainement l’une des enceintes qui

a le plus marqué les esprits audiophiles durant cette année 2019.

Non pas que les haut-parleurs de cette compacte de luxe soient

révolutionnaires, mais parce qu’elle innove sur tout ce qui touche à

l’amortissement et au découplage. Cela va d’un coffret triple couche

jusqu’à un pied filiforme tripode tendu par des filins, en passant par un

socle sur ressorts.

par Pierre Stemmelin

3750 €


ON mag - Hifi 2019

31

Fondée il y a un peu moins de 15 ans, la marque

britannique Q Acoustics s’est tout d’abord fait

connaître par ses petites enceintes de bibliothèque

à l’excellent rapport qualité/musicalité/prix.

Longtemps, elle s’est cantonnée à des produits

très abordables. Mais depuis quelques années,

elle monte progressivement en gamme. Il y a eu

tout d’abord la colonne Concept 40 et l’excellente

compacte Concept 20 que nous avons classée parmi

notre sélection des meilleures enceintes Hifi à moins

de 1000 €. Puis est arrivée, en 2016, pour le dixième

anniversaire de la marque, la colonne Concept 500.

La Concept 300, lancée en 2019, pourrait être

considérée comme la simple déclinaison de cette

dernière en version compacte. Mais ce serait

réducteur. Car elle est encore plus innovante,

dotée de nouveaux éléments d’amortissement et

découplage qui la rendent totalement unique.

Des haut-parleurs qui restent dans la norme

et un habillage des plus luxueux

Si l’on s’en tient à ses haut-parleurs, la Q Acoustics

Concept 300 demeure une enceinte compacte haut

de gamme relativement classique. Elle fonctionne

en deux voies accordées par un évent tubulaire

arrière. On retrouve un coffret au baffle relativement

réduit et d’une profondeur inversement étendue, ce

qui est une marque de fabrique de Q Acoustics. Ses

deux haut-parleurs sont installés au plus près l’un de

l’autre pour une meilleure fusion des registres.

Le boomer mesure 16,5 cm de diamètre. Il

utilise une membrane en papier enduit avec une

suspension demi-rouleau de profil optimisé et une

bobine mobile de 35 mm sur support en fibre de

verre prévu pour une haute tenue en puissance,

ainsi qu’un moteur à double aimant ferrite

largement dimensionné.

Le tweeter est à dôme en microfibre textile

imprégné de 28 mm. Il bénéficie d’une petite

chambre d’amortissement arrière.

Bien sûr, il s’agit de transducteurs de haute qualité,

cependant il n’y a jusque-là rien d’exceptionnel -

et ce même si le filtre est très travaillé à partir de

composants de grade audiophile supérieur. La

finition du coffret doté d’arêtes fortement arrondies

l’est un peu plus. Celui-ci est habillé sur sa partie

frontale d’une peinture nacrée ou métallisée et sur

son quart arrière d’un placage en bois. Le tout est

recouvert d’une superbe et profonde laque piano

sans aucun raccord apparent. Là, on met un pied

dans le luxe. Mais les vrais atouts de la Q Acoustics

Concept 300 sont encore ailleurs.

uuu

Spécifications

•Type : enceinte Hifi 2 voies, bass-reflex

•Boomer de 16,5 cm à membrane en papier et tweeter

de 28 mm à dôme textile imprégné

•Réponse en fréquence : 55 Hz à 30 kHz

•Impédance nom./mini : 6/4,7 ohms

•Sensibilité : 84 dB

•Fréquence de coupure du filtre : 2,5 kHz

•Dimensions : 220 x 355 x 400 mm (enceinte), 492 x 690

x 430 mm (pied)

•Poids : 14,5 kg (enceinte), 3,9 kg (pied)

•Finitions au choix : noir + bois de rose, argent + ébène,

blanc + palissandre

Notre avis

Construction

Performances

Design - finition

Musicalité


32 ON mag - Hifi 2019

Un son généreux, tout en

harmonie et douceur avec un

cœur qui bat fort

Un système de suspension, amortissement

et découplage à nul autre pareil

La Q Acoustics n’est pas vraiment une enceinte de

bibliothèque, car elle est expressément conçue pour

fonctionner avec son pied dédié. Et pour cause,

car celui-ci bénéficie d’une structure inédite à notre

connaissance dans le domaine de la Hifi. Baptisé

pied Tensegrity, il est composé de trois tubes en

inox assez fins (1,5 cm de diamètre) se terminant

par des pointes, et s’entrecroisant sous la base,

raccordés par de solides filins métalliques dont on

peut ajuster la tension. Cela donne au support un

aspect particulièrement aérien. L’approche est aux

antipodes de ce que l’on a l’habitude de rencontrer

dans la Hifi haut de gamme, où les pieds sont

souvent très massifs et lourds. Ici, la résistance et

l’amortissement ne sont pas assurés par la densité

et la masse, mais par la tension appliquée aux

câbles.

Ce pied est fixé sous l’enceinte par le biais d’une

plaque montée sur quatre ressorts et deux patins

Sylodamp. L’ébénisterie de la Q Acoustics Concept

300 est également fort particulière. Ses parois sont

à triple épaisseur, composées d’un sandwich de

panneaux de médium collés et découplés par du

Gelcore. Elles atteignent une épaisseur de 40 mm !

Enfin, pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, les

transducteurs sont montés de façon découplée.

Le boomer, par exemple, est plaqué au baffle par

le biais de deux tiges filetées, rivées à une grosse

entretoise interne par des boulons et ressorts, qui le

mettent sous tension.

Nous avons eu l’occasion d’écouter

plusieurs fois les Q Acoustics Concept

300 : lors de leur lancement à Londres

puis au High End de Munich alimentées

par des électroniques Cambridge Edge et

enfin dans notre salle d’écoute reliées à un ampli

Primare i25 par les nouveaux câbles haut-parleurs

AudioQuest Type 9+DBS. À chaque fois, nous avons

été charmés par leur son majestueux et raffiné ainsi

que leur grande liberté d’expression.

Ce sont des enceintes compactes et leur rendement

est relativement bas. Leur registre grave n’est donc

pas d’une profondeur à lézarder les murs. Elles

n’en demeurent pas moins fort séduisantes dans ce

registre qui se montre rapide, extrêmement bien

modulé et d’un excellent suivi rythmique, comme

on peut s’en apercevoir sur un morceau Electro

vitaminé tel que «System Bleed» de The Glitch

Mob et Lick. Mais leur plus grande qualité se niche

certainement dans leur harmonie et la cohésion de

leurs timbres. Elles délivrent des voix d’une grande

beauté, pleines de vie et d’expressivité. Le style

country/jazzy, flirtant avec la comédie musicale, de

la chanson «I’d Rather Die» d’Alphabeat, presque a

capella, donne immédiatement envie de taper du

pied et claquer des doigts.

Les timbres sont purs. L’absence de coloration,

résultant de tous les efforts déployés pour

l’amortissement et le découplage, est patente. Mais

contrairement à ce que l’on rencontre souvent avec

des enceintes très transparentes, les timbres ne sont

pas maigres, acides ou froids. C’est même tout le

contraire. La restitution est chaleureuse, pleine de

douceur et de subtilité. L’image stéréophonique

a en outre beaucoup d’ampleur. Le rendu des

acoustiques est grandiose, très vaste et aérée. Dans

ce sens, les Q Acoustics Concept 300 sont de très

grandes enceintes Hifi.


ON mag c’est aussi...


34 ON mag - Hifi 2019

STUDIO LAB

SLB 102 N

La Studio Lab SLB 102 est une enceinte

Hifi de bibliothèque de conception

française qui était commercialisée

au début des années 2000. Elle avait

alors excellente presse tant auprès des

médias spécialisés que des utilisateurs.

En 2018, le groupe AV Industry a eu

l’idée d’en sortir une réédition, la SLB

102 N. Et en l’occurrence, il s’agit d’une

très bonne idée.

par Pierre Stemmelin

La Studio Lab SLB 102 N (suffixe N pour «nouvelle» ?)

de dernière génération est donc produite par le

groupe français AV Industry, détenteur notamment

des marques Elipson, Norstone ou Eltax. Cette

enceinte partage exactement le même ADN que

son ancêtre puisque toutes deux ont le même

géniteur : l’acousticien Philippe Penna qui travaille

désormais au laboratoire de R&D d’AV Industry.

Le design est tout en sobriété et simplicité. On est

en présence d’une enceinte Hifi économique et cela

se voit. L’ébénisterie aux angles bien carrés s’habille

d’un vinyle relativement fin et basique. Mais cela

reste propre et pas du tout indigent. Le cache

haut-parleur en tissu est tenu par de solides inserts

en métal. Les prises de raccordement sont de

sérieuses bornes à vis, en métal, acceptant les fiches

bananes ou les câbles de forte section. Le nom de la

marque au style travaillé, inscrit de façon excentrée

sur le baffle ainsi que sur le cache haut-parleur, a

même un petit air vintage/chic assez sympathique.

La SLB 102 N est une enceinte d’étagère d’un

volume déjà non négligeable. Elle travaille en

bass-reflex accordée par un évent dorsal. C’est

un modèle deux voies. Elle intègre un boomer

de 16 cm de diamètre, doté d’une membrane en

papier enduit avec une suspension en caoutchouc

permettant d’importants débattements, un saladier

en tôle emboutie assez léger et un moteur à

aimant ferrite tout petit. Il est relayé dans l’aigu

par un tweeter à dôme en textile imprégné de

25 mm, équipé d’un aimant ferrite qui apparaît

comparativement plus généreux.

L’ébénisterie est construite en panneaux de médium

de 15 mm. L’intérieur est légèrement amorti par

des coussins de dacron. Les châssis des hautparleurs,

tout comme l’embouchure de l’évent ou la

plaque de raccordement arrière, sont encastrés en

affleurement et on note avec plaisir la présence d’un

condensateur de type MKP (grade audiophile) sur le

circuit de filtrage.

Spécifications

•Type : enceinte de bibliothèque, 2 voies, bass-reflex

•Boomer : 16,5 cm à cône en papier

•Tweeter : à dôme textile de 25 mm

•Réponse en fréquence à ±3 dB : 57 Hz à 20 kHz

•Sensibilité pour 1 watts/1 m : 88 dB

•Impédance nominale : 6 ohms

•Dimensions : 20 x 36 x 24 cm

•Poids : 5,5 kg

Notre avis

300 €

À l’écoute, les SLB 102 N ne sont pas d’une

définition ou d’une dynamique extrêmement

poussée. Leurs ébénisteries laissent entendre

quelques colorations. Leur registre grave est

légèrement pneumatique. Elles n’en demeurent

pas moins fort convaincantes pour des enceintes

premier prix de ce gabarit. Nous les avons

raccordées à notre ampli de référence avec du

câble AudioQuest Rocket 11 après avoir fait des

essais avec des AudioQuest Star Quad Type 4 plus

haut de gamme, qui avaient pour effet d’un peu

trop encourager les enceintes Studio Lab dans les

basses. Dans cette configuration, nous avons obtenu

une restitution homogène, douce et généreuse.

Les Studio Lab 102 N ont un beau caractère musical

et naturel. Elles sonnent bien sur tous les styles

musicaux. Leurs basses sont amples. Leur médium

est vivant et ouvert. L’aigu est fluide. Tous les

registres s’intègrent harmonieusement ensemble.

L’image sonore est bien en place. Ce n’est pas

parfait, mais pour le prix, le cocktail est très réussi.


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36

ON mag - Hifi 2019

TRIANGLE

Borea BR03

La marque française Triangle s’apprête à lancer une nouvelle série d’enceintes

acoustiques d’entrée de gamme baptisée Borea. Nous avons eu la possibilité d’essayer

son modèle Borea BR03 en avant-première. Il s’agit d’une enceinte compacte ou

de bibliothèque d’un gabarit déjà imposant, capable de délivrer un volume sonore

conséquent et des basses profondes.

par Pierre Stemmelin

400 €

Pour ce banc d’essai, nous avons reçu des Triangle

Borea BR03 de présérie. Leur habillage n’était pas

tout à fait définitif, mais leurs composants, dans leur

ensemble, étaient déjà très proches de ceux de la

production finale. Seuls quelques discrets éléments

cosmétiques pourraient différer, tandis que les

performances ne devraient être modifiées que de

façon très marginale.

Une conception optimisée et sérieuse qui ne

sacrifie pas l’esthétique

Les Triangle Borea BR03 sont des deux voies, à

deux haut-parleurs, accordées en bass-reflex par

deux évents tubulaires frontaux. Elles se veulent des

«cost killers» et visent à offrir un très bon rapport

performances/prix. Aussi ne faut-il pas s’attendre à


ON mag - Hifi 2019

37

une finition luxueuse. Néanmoins, leur esthétique

n’a pas été négligée et fait preuve d’une vraie

recherche. Sur les modèles que nous avons reçus, le

baffle était revêtu d’un vinyle gris anthracite granité,

tandis que le reste de l’ébénisterie se parait d’un

vinyle imitation bois brun. Sous cet habillage, la

construction fait appel à des panneaux de médium

de 18 mm pour les flancs et le fond, et de 21 mm

pour la façade. Deux tasseaux de renfort interne

prennent appui sur l’arrière du moteur du boomer

et mettent l’ensemble sous tension. Le cache frontal

amovible est tendu de tissu et maintenu en place

par des aimants.

On remarque les anneaux de caoutchouc sur le

pourtour des haut-parleurs, parfaitement encastrés

en affleurement, afin d’éviter une rupture de profil et

les effets de bord que cela peut générer.

Le tweeter est à dôme en soie traitée, logé au fond

d’une amorce de pavillon avec pièce de mise en

phase qui optimise sa directivité et le protège des

coups. Son moteur à aimant néodyme est couplé

à un petit radiateur de dissipation thermique pour

améliorer la tenue en puissance.

Le boomer de 16,5 cm se distingue par sa

membrane blanche en papier (pulpe de cellulose)

non traité armé d’une ogive centrale noire en

matériau synthétique. Un travail spécifique

d’optimisation de la courbure de cette membrane a

été réalisé afin de minimiser la distorsion. Le châssis

est en tôle emboutie et le moteur, à bobine mobile

de 27 mm double couche, utilise un aimant ferrite

largement dimensionné (10 cm de diamètre sur 1,8

cm de haut).

uuu

Spécifications

•Type : enceinte semi-compacte, deux voies, accordée en

bass-reflex par deux évents tubulaires frontaux

•Boomer : 16,5 cm à membrane en papier

•Tweeter : à dôme en soie imprégnée de 25 mm

•Réponse en fréquence : 46 Hz à 22 kHz (±3 dB)

•Sensibilité : 90 dB/W/m

•Impédance nom./mini : 8/4,2 ohms

•Puissance admissible continue/crête : 100/200 watts

•Filtre : coupure à 3,6 kHz, 2nd ordre

•Poids : n.c.

•Dimensions : n.c.

Notre avis

Construction

Performances

Design - finition

Musicalité


38 ON mag - Hifi 2019

Triangle Borea BR03 : du gros et bon son

À l’écoute des Triangle Borea BR03, ce qui saute

immédiatement aux oreilles, c’est l’ampleur des

basses. La marque française ne nous avait pas

habitués, du moins sous ce format, à des enceintes

aussi virulentes dans ce registre. Le rendement est

également relativement élevé, de même que la

tenue en puissance. Certes, ce n’est pas parfait.

On remarque parfois un peu trop d’emphase et un

léger manque de fermeté dans la tenue des graves.

Cependant, compte tenu du prix, les performances

sont de très bon niveau. D’autant que la cohésion

d’ensemble est réussie. Les Triangle Borea BR03 ont

de la douceur dans les aigus. Le registre médium est

propre et ouvert. Les graves, comme nous l’avons

évoqué, descendent relativement bas, avec force et

profondeur.

Mieux encore, les Triangle Borea BR03 sont vivantes,

dynamiques, absolument pas ennuyeuses. On peut

chipoter sur les détails. La transparence n’est pas

extrêmement poussée. Mais, là encore, au regard du

tarif, les prestations sont fort satisfaisantes. L’image

sonore se déploie largement. Les Triangle Borea

BR03 sont capables de remplir de grands espaces.

La scène stéréophonique est ample et homogène

sans effet de projection agressif ou désagréable. Le

positionnement des évents vers l’avant est un atout.

Ces enceintes ne craignent pas trop la proximité

d’un mur à l’arrière. Inversement, quand elles en

sont largement décollées, leur restitution ne devient

pas décharnée, conservant beaucoup de corps et

de poids.

Les Triangle Borea BR03 sont le fruit d’un travail

très sérieux de mise au point et d’une optimisation

intelligente des coûts. Elles en donnent vraiment

beaucoup pour leur prix.


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PLATINES ET

STREAMER


42

ON mag - Hifi 2019

3D LAB

4000 €

Nano Network Player Signature V4

3D Lab est un constructeur français bien connu de nos services. De dimension artisanale, il existe

depuis plusieurs décennies. C’était l’un des premiers, au siècle dernier, à concevoir des lecteurs

de DVD audiophiles. Sa spécialité se concentre aujourd’hui dans le domaine du traitement

audionumérique. Il vient de refondre entièrement sa gamme et son lecteur réseau Nano Network

qui passe pour l’occasion en version V4 et se décline en 2 partitions ainsi que trois variations.

par Pierre Stemmelin

3D Lab, n’est peut-être pas connu du grand

public, mais il a une bonne cote auprès d’un public

audiophile connaisseur. Charles Henry Delaleu,

concepteur de ses appareils, peut même être

considéré comme une figure emblématique du

paysage HiFi français. Insatiable expérimentateur,

très pointu en électronique, il a très tôt plongé dans

l’audionumérique. Il est un grand spécialiste du

traitement du signal numérique, de la lutte contre

le jitter et il s’est doté de moyens d’investigation,

analyse et mesure parmi les plus poussés. Son

approche est avant tout scientifique, mais il a aussi

l’âme d’un audiophile impénitent, comme nous

allons nous en rendre compte avec son lecteur

réseau Nano Network V4.

Des lecteurs réseau audiophiles qui

maximisent leur compatibilité grâce à

l’utilisation d’un module Raspberry Pi

Extérieurement, les versions du lecteur réseau 3D Lab

Nano Network V4 diffèrent très peu. Les façades, en

dehors de la mention de la version, sont identiques

et ne portent ni commande ni afficheur. Pour cause,

les fonctions sont les mêmes pour tous les modèles

et se pilotent depuis un smartphone ou une tablette.

Elles sont assurées par un module, ou plutôt un

microordinateur, un Raspberry Pi 4, qui tient sur une

toute petite carte placée à l’intérieur de l’appareil.

Une fois connecté par Ethernet au réseau

domestique (le Wi-Fi est possible avec un boîtier

additionnel TP-Link par exemple), le 3D Lab Nano

Network V4 est immédiatement identifié. On

peut lui envoyer de la musique en utilisant AirPlay

depuis un appareil iOS. Il prend aussi en charge les

protocoles Spotify Connect et UPnP/DLNA. 3D Lab

n’a pas développé d’application spécifique pour le

piloter. Le choix d’une plateforme Open Source est

bien plus sage, gage de pérennité et d’évolutivité.

Le 3D Lab Nano Network V4 peut aussi fonctionner

avec les systèmes HQPlayer, Squeezebox ou Roon.

On peut utiliser une application comme mConnect

ou BubbleUPnP qui donne accès à un grand nombre

de services de musique en ligne et à toutes les

webradios. L’appareil peut même se transformer en

serveur de musique. Il suffit pour cela de brancher

un périphérique de stockage sur l’une de ses 4

prises USB à l’arrière.


ON mag - Hifi 2019

43

La Famille 3D Lab Nano Network V4 avec ou

sans sortie analogique et en trois variations :

Sonata, Standard et Signature

Dans sa version la plus simple, le 3D Lab Nano

Network V4 ne dispose pas de sortie analogique.

C’est une source purement numérique ou un

Transport selon la dénomination choisie par la

marque. Dans sa version Player, il intègre un circuit

de conversion. Celle-ci s’appuie sur un convertisseur

de la série Velvet Sound d’AKM travaillant sur 32

bits à 768 kHz, suivi d’un étage de sortie analogique

utilisant un ampli opérationnel haut de gamme

(L49720) de chez National Semiconductor.

Mais le plus important dans le 3D Lab Nano

Network V4 est sa carte d’interface entre le module

réseau Raspberry Pi et les sorties numériques

ainsi que l’éventuel circuit de sortie analogique.

Cette carte est exclusive à la marque et concentre

beaucoup de matière grise. Elle regroupe l’étage de

synchronisation, reformatage et suréchantillonnage

du signal audionumérique, ainsi que celui de

filtrage et régulation de l’alimentation fournie par

un transformateur secteur externe choisi pour son

très faible niveau de bruit. Le traitement du signal

numérique est assuré par une puce de type FPGA

(Field Programmable Gate Arrays, une Lattice

LCMX02-1200HC) entièrement programmée par 3D

Lab et associée à deux horloges maîtresses de très

haute précision. Cette puce implémente aussi un

contrôle de volume numérique, faisant appel (ce qui

est une première mondiale) au Leedh Processing,

inventé par Gilles Milot, qui a pour essence de

faire disparaître toute perte de définition à volume

d’écoute modéré, habituellement inhérente à ce

type de réglage.

La première différence entre les versions Sonata,

Standard et Signature du Nano Network V4,

comme pour le Nano Network Player V4, concerne

le châssis qui est très largement dimensionné par

rapport aux circuits qu’il accueille. Dans les versions

haut de gamme, Signature, ce châssis est presque

entièrement réalisé en panneaux d’aluminium, de

5 mm pour la façade, 10 mm pour les flancs et 2

mm pour le fond ainsi que le capot amortis par

d’épaisses plaques de bitume.

La seconde différence tient dans le filtrage et la

Spécifications

•Type : lecteur réseau

•Connectique : Ethernet, 2 ports USB 2.0, 2 ports USB

3.0, sorties numériques optique TosLink, coaxiale RCA,

AES/EBU sur XLR, I2S sur HDMI

•Sortie analogique sur RCA sur les versions Player

•Compatibilité réseau : AirPlay, UPnP/DLNA, Spotify

Connect, Roon, Squeezebox, HQPlayer, OpenHome,

DLNA Server

•Fichiers supportés : jusqu’en PCM 32 bits/768 kHz et

DSD256 (ALAC, AAC, AIFF, DSD natif, DSF, DFF)

•Alimentation : externe 9 V/2,5 A

•Dimensions : 21, 5 x 9,8 x 30,5 cm

•Poids : 2,6 kg

•Prix : 1000 à 4000 € selon version

Notre avis

Construction

Performances

Fonctions

Musicalité

uuu


44 ON mag - Hifi 2019

régulation d’alimentation, plus perfectionnés sur les

versions Signature.

La troisième concerne les horloges qui atteignent un

niveau de recul du bruit parasite de -173 dB (ce qui

est colossal) sur les versions Standard et Signature.

La dernière, enfin, tient dans le convertisseur des

modèles Player : un AKM AK4493EQ sur la version

Signature, au lieu d’un AKM AK4490EQ sur les

versions Sonata et Standard.

Pour la montée en gamme, Charles Henry Delaleu

travaille, en quelque sorte, à la manière d’un

préparateur automobile de course (ce n’est pas un

hasard, car il est également en lien avec ce milieu).

Partant d’une base déjà très performante, il optimise

les paramètres afin de gagner quelques dixièmes de

seconde au tour qui font toute la différence dans les

sensations et sur la ligne d’arrivée.

Un modelé dans le grave et une sensation de

présence exceptionnels

Pour nos essais, nous avons eu entre les mains la

version la plus complète, 3D Lab Nano Network

Player V4 Signature, reliée à notre système

en analogique avec un câble de modulation

AudioQuest Mackenzie et pour l’alimentation un

cordon secteur AudioQuest NRG Y3. Le tarif de

cette version la plus haut de gamme «pique un

peu», puisqu’il est de 4000 €. Mais il faut garder

à l’esprit que la gamme débute à 1000 € pour

la version Sonata sans sortie analogique et à

1300 € pour la version Sonata Player, ce qui est

particulièrement intéressant.

La mise en œuvre de l’appareil n’est pas d’emblée

spécialement «user friendly», mais une fois que

l’on a compris le principe, l’utilisation depuis un

smartphone est d’une simplicité enfantine. En

cherchant un peu dans l’interface de paramétrage

de l’appareil, accessible depuis un navigateur Web,

nous avons même découvert la possibilité de choisir

entre plusieurs modes de filtrage numérique.

Par ailleurs, pour ce qui est des performances et de

la musicalité, nous n’avons que des compliments à

faire. Le 3D Lab Nano Network Player Signature V4

délivre une restitution d’une rare lisibilité. Il excelle

dans le bas du spectre. Ce registre est extrêmement

bien exploré, profond, dynamique, ferme, bien assis,

chaleureux sans pour autant avoir trop de lourdeur.

Il est d’un modelé magnifique, capable d’une

infinie richesse, avec un sens du rythme immédiat et

intuitif.

Au fil des enregistrements et des différentes

sources, on découvre les qualités de ce lecteur

réseau et il semble difficile de lui faire un reproche.

Sur le premier morceau de l’album de «Live à FiP»

du Hadouk Trio, le Doudouk de Didier Malherbe,

hautbois d’origine caucasienne et caractéristique

de la musique traditionnelle arménienne, prend

des accents de voix humaines fort touchants

et émouvants. Le jeu de cloche de batterie,

l’atmosphère du Studio 105 de la Maison de la

Radio sont transcrits avec beaucoup de réalisme et

d’émotion envoûtante.

L’image stéréophonique évolue beaucoup d’un

enregistrement à l’autre. Le 3D Lab Nano Network

Player Signature V4 permet de percevoir beaucoup

d’informations de captation. Par exemple, la

prise de son des voix des sœurs Haim, du groupe

éponyme, sur la chanson «Hallelujah», donne une

superbe impression de proximité et de présence.

On peut reconnaître la signature sonore des

microphones tandis que l’orchestration s’établit

en second plan, vers l’arrière. On est en prise

directe avec la création artistique. Le lecteur 3D

Lab donne à entendre une foultitude de détails,

mais ne vous les jette pas aux oreilles de façon

agressive ou chirurgicale. Les timbres ont beaucoup

de matière. C’est beau, naturel, cohérent, agréable

et harmonieux avec un très bon suivi mélodique et

rythmique.

Le 3D Lab Nano Network Player V4 dans sa version

Signature est peut-être un peu cher dans l’absolu,

un peu austère en ce qui concerne son ergonomie

et son design, mais ce n’est absolument pas un

esthète froid est déshumanisé. Il est performant et

donne beaucoup d’amour à la musique.



46

ON mag - Hifi 2019

MOFI

Studiodeck+

Débutant sur le marché de la platine vinyle, MoFi - contraction

de Mobile Fidelity Electronics - n’en possède pas moins une longue

expérience dans le domaine de la galette noire. La marque a en

effet été créée par la maison de production américaine Mobile

Fidelity Sound Lab qui, elle, existe depuis 1977. Pour l’instant, elle

propose une gamme simple et courte composée de deux platines

ainsi que de trois cellules et deux préamplis Phono. La platine

Studiodeck+ est son entrée de gamme. Elle est positionnée à 1200

€, ce qui est moyennement onéreux, mais elle profite déjà d’une

conception totalement audiophile et pas du tout amateur.

par Pierre Stemmelin

1200 €

Mobile Fidelity Sound Lab est un label américain

dont le nom parle sûrement aux connaisseurs. Au

cours de son histoire, il a toujours cherché à innover

et améliorer la qualité des enregistrements sur

disque vinyle, dans une démarche typiquement

audiophile. Né dans les années 1970, il est

notamment à l’origine du procédé de gravure halfspeed,

réalisé à vitesse très réduite, 12,5 tr/min, afin

d’augmenter la précision, accroître la réponse en

fréquence et la dynamique.

MoFi a connu la banqueroute à la fin des années

1990, mais est revenu dès le début des années

2000 à la faveur du renouveau de l’engouement

pour le vinyle. Il propose aujourd’hui un important

catalogue de rééditions d’enregistrements

mythiques, comme ceux de Miles Davis, Bob Dylan,

Aretha Franklin ou Frank Sinatra. Sa marque de

fabrique consiste à partir du master d’origine, sans

y retoucher. Ses «Original Master recording» sont

disponibles sur vinyles spéciaux baptisés Gain 2

Ultra Analog LP ou Ultradisc One-Step, sur CD

Ultradisc II Gold ou encore sur SACD Ultradisc UHR.

Sa division électronique dédiée à la production de

platines vinyles, cellules Phono et préamplis RIAA

est toute récente, puisqu’elle a vu le jour en 2016.

Une platine vinyle audiophile, encore

abordable, qui étonne par sa maturité

Il est rare de rencontrer aujourd’hui une nouvelle

platine vinyle réellement originale de par sa

conception. La platine MoFi Studiodeck+ n’a rien

d’un bricolage, d’un travail d’amateur, d’un produit

rebadgé, acheté chez Pro-Ject, Teac ou VPI, par

une marque opportuniste qui voudrait ajouter une

platine vinyle à son catalogue parce que c’est la

mode. MoFi a effectué un vrai travail de fond. Le

label américain s’est adjoint les services d’Allen

Perkins, designer de Spiral Groove, une marque

de platines vinyles High End, et de l’équipe de


ON mag - Hifi 2019

47

HRS (Harmonic Resolution Systems) pour optimiser

l’amortissement des vibrations. Cela est d’autant

plus étonnant que la Studiodeck+ ne crève pas des

plafonds tarifaires et reste sous la barre des 1500 €.

La MoFi Studiodeck+ est réalisée sur une base

en bois MDF massif de 2 cm, doublée en dessous

d’un fin panneau en plexiglas et incrustée sur sa

droite d’une plaque d’aluminium destinée à casser

les vibrations. Peinte en noir granité, cette base

est inhabituellement large. Cela lui confère une

signature esthétique différenciante, mais aussi

une masse plus élevée et lui donne la possibilité

d’accueillir un bras de lecture plus long, ce qui limite

l’erreur d’angle de lecture de piste.

Le bras est ainsi un vrai modèle de 10 pouces (25,4

cm du pivot à la pointe de la cellule). Il est fait d’un

tube d’aluminium avec un robuste porte-cellule

rapporté en métal moulé, comportant une vis de

réglage d’azimut. Il est monté sur un solide pivot

à roulement à billes, ajustable en hauteur, tandis

que son antiskating est assuré par un petit poids

accroché au bout d’un filin, une méthode courante,

mais qu’on peut trouver un peu artisanale et pas très

pratique.

Le contrepoids en métal massif est de son côté vissé

par le biais d’un anneau en caoutchouc amortissant.

Il assure un réglage stable et précis, mais n’a pas

de bague graduée. Il faut donc utiliser une balance

pour ajuster la force d’appui.

Le plateau tournant est taillé dans une plaque

épaisse de 19 mm en Delrin, un matériau conciliant

grande dureté et pouvoir amortissant. Il ne pèse

pas moins de 1,75 kg. Son pourtour est taillé d’une

gouttière guidant la courroie d’entraînement, en

néoprène jaune, et évitant qu’on ne la fasse dérailler

par inadvertance en manipulant un vinyle.

En dessous du plateau, on ne trouve pas un axe

plongeant dans une gorge fixé à la base de la

platine. C’est le contraire. La gorge en bronze

avec palier en Teflon est montée sous le plateau et

s’insère sur un axe en acier trempé, relativement

large, qui est, lui, fixé à la base. L’usinage de ces

pièces est très précis. On le remarque à l’effet

ventouse ou d’amortisseur hydraulique assez

marqué se produisant lorsque l’on retire ou met le

plateau en place.

La courroie jaune, apportant une touche esthétique

fort sympathique, est tractée par un moteur dont le

couple paraît assez important. Ce moteur est placé

au fond à gauche et découplé. Les deux gorges de

sa poulie sont facilement accessibles pour opérer le

changement de vitesse (33 ou 45 tr/min) qui se fait

manuellement en déplaçant la courroie d’une gorge

uuu

Spécifications

•Type : platine vinyle à entraînement par courroie

•Moteur : à couple élevé, 300 tr/min

•Vitesse de rotation des disques : 331/3 et 45 tr/min

(changement de vitesse par déplacement manuel de la

courroie d’une poulie à l’autre)

•Plateau : en Delrin de 1,75 kg

•Base : en MDF de 20 mm

•Roulement en acier trempé avec palier en Teflon

•Pieds amortissants conçus par HRS

•Pleurage et scintillement : 0,017 à 0,025 %

•Rapport signal/bruit : 72 dB

•Consommation : <5 watts

•Dimensions : 50,2 x 13,4 x 37 cm (couvercle fourni inclus)

Poids : 8,66 kg

•Bras en aluminium de 10 pouces (25,4 cm) avec angle

vertical (VTA) et azimut ajustable, pour cellules de 5 à 10 g

•Cellule Studiotracker : MM, double aimant de type V-

Twin, diamant elliptique, corps en polymère, 3,5 mV de

niveau de sortie, poids de 6,4 g, force d’appui recommandée

de 1,8 à 2,2 g, 47 kΩ, 100 pF, compliance statique de

35 x 10e-6/dyne, compliance dynamique de 8 x 10e-6/dyne

Notre avis

Construction

Performances

Ergonomie

Musicalité


48 ON mag - Hifi 2019

à l’autre.

Enfin, mention spéciale aux quatre pieds de la MoFi

Studiodeck+. Ce sont de superbes pièces conçues

par HRS. Leurs corps en métal enferment ce qui

semble être des ressorts, très fermes pour ceux

placés à l’arrière, offrant un débattement d’environ 1

mm, et plus souples à l’avant, avec un débattement

d’environ 5 mm.

Tous les éléments de cette platine vinyle (made in

USA et non made in China) paraissent donc très

sérieux, du lève-bras qui descend tout en douceur,

au bras lui-même, en passant par le contrepoids

massif, les pieds très techniques, le costaud portecellule,

la grosse poulie du moteur, l’épais plateau

en Delrin... Encore une fois, on le répète, on est

assez surpris du niveau de qualité élevé en regard

du prix qui reste fort raisonnable.

Une platine vinyle très silencieuse qui donne

beaucoup de tension à la musique

La MoFi Studiodeck+ est livrée prête à l’emploi

avec sa cellule Studiotracker (vendue également

séparément à 190 €). Cette cellule MM, à diamant

elliptique et haut niveau de sortie (3,5 mV), est

fabriquée sur cahier des charges au Japon, semblet-il

par Audio-technica. Elle a un rendu sonore un

peu raide à notre goût. Cela peut ne pas plaire

et dans ce cas, il sera judicieux d’en adopter une

autre. Néanmoins, cela ne remet pas en cause

notre avis sur la Studiodeck+ que nous trouvons

particulièrement réussie sur tous les autres points.

Le fonctionnement de la MoFi Studiodeck+ est

particulièrement silencieux et la platine est très

bien immunisée contre les vibrations extérieures.

Contrairement à ce que l’on pouvait attendre

compte tenu de son look façon Third Man Records

et son origine américaine, elle n’a pas un son qui

donne dans la chaleur, l’ampleur ou l’ultra moelleux.

Ses timbres ont une certaine matité, avec une

touche de brillance dans le haut médium aigu.

L’image stéréophonique se construit en profondeur

légèrement en retrait par rapport au plan formé

par les enceintes. Elle ne cherche pas à déborder

du cadre. Cette platine n’est pas une adepte des

colorations ou effets sensationnels.

Si le disque est un peu usé ou d’une qualité

d’enregistrement un peu brouillonne, elle le fait

entendre. Inversement, sur certains albums, elle

est capable d’une intensité émotionnelle rare.

Elle devient alors beaucoup plus intéressante et

harmonieuse, allant chercher ce qui fait le cœur de

la musique. Elle sonne très juste, très vrai. Elle est

capable de délivrer beaucoup de nuances et de

détails. Son silence et sa stabilité de fonctionnement

permettent à la cellule de donner son plein

potentiel. Elle est transparente et précise dans le

sens où elle donne l’impression d’être en prise

directe avec ce qui est gravé au cœur du microsillon

et donc avec la musique. C’est une expérience que

l’on peut qualifier de totalement analogique (par

opposition au numérique). Elle n’a pas son pareil,

dans sa catégorie de prix, pour faire ressortir cette

tension, cette urgence, ce besoin d’instantanéité

qu’exprime parfois la musique. Elle transmet une

sorte d’énergie vitale qui s’installe en creux au fil

des enregistrements, sans s’imposer en force, et

emporte peu à peu le sentiment global.

La MoFi Studiodeck+ peut sembler réservée au

premier abord, et parfois même un peu crue, mais

elle excelle à gratter et aller chercher la petite

bête qui crée l’émotion musicale. Même si nous

ne sommes pas fans de sa cellule d’origine, c’est

une platine d’une conception à la fois très sérieuse,

solide et fonctionnelle, qui n’enjolive pas le son,

mais révèle avec beaucoup d’acuité la richesse des

enregistrements. C’est un produit coup de cœur.


L100

CLASSIC

Un classique,

revisité

www.pplaudio.com - Tél. : 04 50 17 00 49


50

ON mag - Hifi 2019

PRO-JECT

X1

800 €

La nouvelle X1 de Pro-Ject accompagnée de sa cellule Ortofon spécialement conçue sur cahier des

charges a été élue meilleure platine vinyle de la saison 2019/2020 par le jury de l’EISA. Elle joue

effectivement l’élève parfaite. Vendue à moins de 1000 €, avec tous ses accessoires et sa cellule

déjà montée, elle est de conception presque minimaliste, mais accepte aussi bien les disques 33 et

45 tr/min que les galettes en 78 tr/min, tandis qu’elle délivre un son très pur, rapide et nuancé.

par Pierre Stemmelin

Pro-ject est la marque audiophile autrichienne à

laquelle tout semble réussir. Fondée en 1991, elle

est de celles à avoir le mieux profité du retour en

grâce du disque vinyle ces dernières années. Elle

s’est imposée comme un leader dans ce domaine.

Elle fabrique des platines pour de nombreuses

autres marques. Avec sa douzaine de lignes de

platines, ses dizaines d’électroniques stéréo, ses

quelques enceintes, sans compter les produits

de Musical Fidelity dont elle est maintenant

propriétaire, Pro-ject propose un catalogue

pléthorique. Et pourtant, il semble ne rien y avoir à

jeter ni à oublier dans ce catalogue. Ce n’est pas la

nouvelle Pro-Ject X1 qui nous contredira.

Un moteur à entraînement par courroie bien

découplé et un lourd plateau en acrylique au

mouvement bien huilé

La Pro-ject X1 est une platine vinyle à entraînement

par courroie d’une construction très épurée. Elle

n’est cependant pas totalement manuelle. Si le bras

doit être déplacé avec les doigts, le changement

de vitesse pour les 33 et 45 tr/min, lui, s’effectue à

l’aide d’un petit bouton. On a même la possibilité

de lire des 78 tr/min et ce n’est que dans ce cas

que l’on doit changer la courroie plate par la ronde

(également fournie), pour la placer sur la seconde

gorge de la poulie du moteur qui se trouve en

dessous du plateau.

La base de la platine est réalisée dans un

panneau de médium (MDF) assez dense de 3,5

cm d’épaisseur, revêtue, au choix de l’acquéreur,

d’une laque piano noire 8 couches ou d’un placage

en bois verni satiné. Elle repose sur trois pieds

réglables en hauteur, chacun formé de deux petits

billots d’aluminium prenant en sandwich un épais

joint en Sorbothane. Ces pieds sont assez rigides,

mais à l’usage ils s’avèrent très efficaces, limitant de

façon étonnante la transmission de vibrations ou de

bruits microphoniques parasites.

Le moteur est placé dans un évidement de la base,

suspendu par des élastiques et silentblocs. Son

alimentation externe est un petit transformateur 15

V à courant continu.

Le lourd plateau (1,5 kg) est taillé dans de


ON mag - Hifi 2019

51

l’acrylique translucide connu pour ses qualités

d’amortissement. Il est recouvert d’une feutrine et

son entraînement se fait par l’entremise d’un sousplateau

en matériau synthétique, lui-même mis

en mouvement par la courroie plane du moteur,

entraînée par une poulie en aluminium.

L’axe du sous-plateau est en inox plongeant dans

une gorge en bronze avec un palier en téflon.

L’usinage des pièces est de haute précision

(0,001 mm de tolérance). Cela se remarque

immédiatement par l’effet ventouse assez marqué

qui se produit lorsque l’on extrait ou replace le sousplateau.

Un bras sandwich en aluminium et fibre

de carbone, haut de gamme, monté d’une

cellule Ortofon MM sur-mesure

Le bras de lecture de la Pro-Ject X1 est une superbe

pièce formée d’un tube de 8,6 pouces à structure

sandwich en aluminium et fibre de carbone tressée.

Il est moulé d’une pièce avec son porte-cellule.

Il possède un double cardan qui permet des

déplacements horizontaux avec un minimum de

friction grâce à un axe horizontal maintenu dans une

très solide pièce métallique en «U» et se terminant

par des pointes. L’antiskating est assuré par un petit

poids accroché à un fil «de pêche» en nylon. C’est le

seul élément un peu trop à l’ancienne et manquant

de praticité et notre goût.

À partir de deux petites vis, on a la possibilité

de régler la hauteur du bras et donc le VTA

(Vertical Tracking Angle) ainsi que l’azimut. Mais

rassurez-vous, lors de la réception de la platine,

l’utilisateur n’a pas à se soucier de ces réglages.

Une cellule Phono est déjà montée et ajustée. Il

s’agit du modèle MM (à aimant mobile) Pick It S2,

spécialement conçu pour Pro-Ject par Ortofon,

dérivé de la série OM et doté d’un diamant

elliptique.

Une association platine vinyle/cellule offrant

un équilibre sonore des plus réussis

La Pro-ject X1 est livrée avec une paire de gants

blancs, un capot en plexiglas transparent ainsi qu’un

câble de raccordement de qualité audiophile. Sa

mise en œuvre est relativement facile et il est aisé

de la faire évoluer en changeant de câble ou en

l’équipant d’une cellule MC par exemple.

Mais en l’état, elle est déjà parfaitement équilibrée.

La rotation se lance par un interrupteur placé sous la

base vers l’avant à gauche. On apprécie le lève-bras

qui s’abaisse pour poser tout en douceur la pointe

de la cellule sur le disque, le sélecteur de vitesse de

rotation ou encore l’absence de courroie apparente,

ce qui évite de la faire dérailler accidentellement.

La restitution sonore est particulièrement

propre. Le soin apporté à l’amortissement et

à la lutte contre les frictions parasites s’entend

instantanément. Cette platine a un fonctionnement

particulièrement silencieux. Le son est clair, d’une

grande transparence. On entend énormément de

détails de la qualité d’enregistrement et de gravure

du disque vinyle en lecture. Cette transparence

ne s’exprime pas au détriment d’une certaine

douceur. La restitution bénéficie d’une très belle

fluidité. L’image stéréophonique n’est pas trop

ample, mais concise, avec une fort agréable

sensation de profondeur et un rendu très réaliste

des acoustiques. Contrairement à d’autres platines

concurrentes, la Pro-Ject X1 n’appuie pas sur la

chaleur, mais, encore une fois, cela ne s’exerce pas

au détriment de la qualité des timbres qui sont

particulièrement élégants, délicatement nuancés

et d’une grande richesse. La dynamique et le suivi

rythmique sont aussi parmi les meilleurs. Sur l’album

jazzy, «Glow», de Robyn Bennet, que nous a fait

découvrir M Com’Musique dans sa M Box du mois

d’octobre 2019, on est tout de suite pris par le swing

de l’interprétation avec une envie irrésistible de

claquer des doigts.

La Pro-Ject X1 est une platine vinyle un peu haut de

gamme, d’une conception fort sérieuse et savante,

totalement audiophile et réellement très réussie.

Spécifications

•Type : platine vinyle à entraînement par courroie

•Vitesses de rotation : 33, 45 et 78 tr/min

•Variation de vitesse : 0,25 à 0,3 %

•Pleurage et scintillement : 0,13 à 0,15 %

•Plateau en acrylique de 20 mm d’épaisseur, de 1,5 kg

•Axe en acier inoxydable et gorge en bronze

•Bras :

- de 8,6 pouces, en carbone et aluminium

- Longueur effective : 21,85 mm

•Cellule Pick It S2 MM (par Ortofon)

- Diamant elliptique

- Réponse en fréquence : 20 Hz à 20 kHz

- Tension de sortie : 7 mV

- Force d’appui recommandée : 1,8 g

•Accessoires : transformateur 15 V DC 0,8 A, tapis en

feutrine, câble RCA de raccordement, courroies

•Consommation : 5 watts

•Dimensions : 415 x 125 x 335 mm

•Poids : 7 kg

Notre avis

Construction

Performances

Fonctions

Musicalité


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Le système 3000i 5.1 Plus avec le QB12. Profondeur. Définition. Dextérité.

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AMPLIS ET

PRÉAMPLIS


54

ON mag - Hifi 2019

ACCUPHASE

8500 €

E-480

Accuphase est un constructeur fétiche dans le monde audiophile. Il fait partie des deux ou trois

spécialistes les plus emblématiques des amplificateurs Hifi haut de gamme. Le modèle E-480 est

son intégré stéréo cœur de gamme, la dernière itération d’une longue lignée d’appareils, née en

1972 et qui en est à sa onzième génération. Nous avons pu vivre pendant près d’une semaine avec

ce monstre sacré et juger si ce qu’il a dans le ventre est à la hauteur de sa réputation.

par Pierre Stemmelin

L’E-480 est l’ampli stéréo intégré le plus puissant

et le plus complet de la gamme Accuphase. Juste

au-dessus de lui, il y a l’E-650, également un

intégré, mais moins puissant puisque fonctionnant

en pure classe A, puis les séries de préamplis et

blocs de puissance en éléments séparés. Le prix

de l’Accuphase E-480 est de 8500 €, ce qui peut

naturellement impressionner. Nous allons voir

que ce prix n’est pas uniquement justifié par les

beaux vumètres et la luxueuse carrosserie, ni par

les performances sonores seules, mais tout un

ensemble de choses en plus qui font une grande

différence sur le marché actuel de l’électronique

- trop souvent guidé par l’éphémère et le court

terme.

Un appareil intemporel, mais évolutif et

conçu pour durer des décennies

Comme tous les appareils Accuphase, l’E-480

arbore une luxueuse façade anodisée champagne,

légèrement ambrée, sur laquelle trônent deux


ON mag - Hifi 2019

55

grands vumètres à aiguille de haute précision. Il

s’agit d’un appareil imposant. Il pèse près de 25

kg. Mais ce n’est pas pour autant une créature

démesurée et difficile à vivre. Contrairement à

beaucoup d’autres gros amplis audiophiles qui

jouent aux spartiates, il ne sacrifie absolument pas

le confort d’utilisation sur l’autel des performances

sonores. Derrière la trappe qui bascule tout en

douceur en dessous de ses vumètres, on trouve des

réglages de tonalité grave et aiguë, un sélecteur

pour deux groupes d’enceintes A ou B, des boutons

pour activer le mode loudness (COMP), passer de la

stéréophonie à la monophonie, ajuster la balance,

dissocier les sections ampli et préampli, inverser la

phase ou encore contrôler un enregistrement.

La connectique de l’Accuphase est également

richement fournie. Outre la prise casque en

façade, elle comporte au dos de l’appareil six

entrées et une sortie Ligne asymétriques sur RCA,

complétées de deux entrées symétriques sur XLR.

Les sections ampli et préampli que l’on peut utiliser

indépendamment possèdent également chacune

des prises asymétriques RCA et symétriques XLR.

De série, l’appareil ne possède pas d’étage

d’entrée pour des sources numériques ni pour

une platine vinyle. Mais, rassurez-vous, ces options

sont prévues. Deux emplacements fermés par des

trappes amovibles sont prêts à accueillir des cartes

enfichables en option comme un DAC Hi-res ou une

section Phono MM/MC. C’est la meilleure façon,

à notre connaissance, d’assurer la pérennité, la

non-obsolescence à court terme de l’appareil en

lui donnant la possibilité de s’adapter aux futurs

formats.

Une construction simplement parfaite

Avec l’Accuphase E-480, on n’est absolument pas

dans le High End délirant, ni dans l’ésotérisme

audiophile ou encore dans le luxe excentrique. Il

s’agit d’un ampli Hifi cossu, mais également d’une

conception technique très sage, très avisée, sans

superflu et dans lequel tout semble avoir était

poussé à la perfection. Extérieurement, on ne

peut noter de défaut, aucun jeu, aucune faille. Les

commandes sont très douces et tout paraît d’une

solidité presque inaltérable.

Sous le capot (car nous avons inspecté en détail,

naturellement), tout l’espace est rempli avec

intelligence et précision. Aucun élément n’est

laissé au hasard. La façade de 15 mm d’épaisseur

est en aluminium et le châssis est doublé sur

ses flancs par deux panneaux de fonte de 5 mm

revêtus d’une peinture métallisée. L’agencement

interne est d’une rigueur militaire. Chaque section

est compartimentée et isolée des autres par des

panneaux métalliques.

La gestion du volume utilise un circuit AAVA

(Accuphase Analog Vari-Gain Amplifier) exclusif à la

marque qui évite la présence de toute résistance sur

le trajet du signal.

L’étage d’alimentation s’appuie sur un énorme

transformateur toroïdal capoté de 13,5 cm de

diamètre sur 10 cm de haut, suivi de deux massives

capacités de filtrage, de 40 000 µF sous 80 V

chacune, estampillées Accuphase.

Les circuits de puissance sont en configuration

triple push-pull à partir de transistors MosFet

uuu


56 ON mag - Hifi 2019

(IRFP240) pilotés par une paire d’autres transistors

de forte capacité (2SC4793 et Sanken 2SC4495). La

puissance maximale est la même que pour l’E-470

de précédente génération : 2 x 200 watts sous 8

ohms et 2 x 290 watts sous 4 ohms. Cependant, les

transistors ont gagné en capacité en courant : 12

ampères pour chacun des six transistors de chaque

canal au lieu de 10 auparavant.

Un document disponible sur le site accuphase.com,

détaille toutes les améliorations apportées au E-480

par rapport au E-470. Certaines améliorations sont

importantes comme le facteur d’amortissement

qui passe de 500 à 600. D’autres paraissent plus

infimes comme le rapport signal/bruit qui gagne 1

dB pour atteindre 109 dB en entrée Ligne. Mais elles

témoignent de la quête insatiable du constructeur

japonais de repousser les limites toujours plus loin.

Un soin tout particulier est consacré à la prévention

des pannes accidentelles. Il n’y a pas de ventilateur

de refroidissement, mais le fond de l’appareil

est une sorte de grille ajourée d’une multitude

de petites ouvertures rondes afin d’assurer aux

radiateurs internes en aluminium massif une

ventilation idéale. On note la présence de relais de

haute qualité, Omron 12 VDC made in Japan, sur les

entrées, de nouveaux capteurs de température et

photocoupleurs dans les étages de puissance ainsi

que de circuits de protection ultra rapides au plus

près des borniers haut-parleurs.

Tout est fait pour garantir la meilleure fiabilité et

la meilleure durabilité. On comprend pourquoi les

appareils Accuphase gardent une si grosse cote sur

le marché de l’occasion jusqu’à plusieurs décennies

après leur sortie.

Une transparence, une fluidité et une

maîtrise sonores semblant d’une totale

évidence

Nous avons essayé l’Accuphase E-480 dans

différentes configurations et avons sollicité les

meilleurs câbles audiophiles que nous avions à notre

disposition, les modèles haut-parleurs AudioQuest

Rocket 33 et le cordon secteur AudioQuest NRG

Moonsoon. Nous avons naturellement utilisé nos

enceintes étalons Kelinac Kel 714 MG, mais aussi

attrapé d’autres enceintes de passage pour les

mettre entre les bonnes mains de cet amplificateur


ON mag - Hifi 2019 57

Hifi extrêmement bien attentionné.

À l’écoute, il est difficile d’attitrer un caractère

ou une personnalité à l’Accuphase E-480 tant il

n’en impose aucun. Ce que l’on entend est la

signature sonore de la source, celle des enceintes

ou même celle des câbles dans leurs moindres

détails, mais pas celle de l’amplificateur qui est

d’une neutralité quasiment impossible à prendre en

défaut. La restitution sonore est fluide, très précise,

extrêmement fidèle au message enregistré. On

peut parler d’ultra Haute Fidélité et d’ultra Haute

Définition. Le son semble d’une pureté et d’une

propreté tout à fait exceptionnelles. Et cela ne se

manifeste absolument pas par un excès de clarté ou

de l’agressivité. Au contraire, lorsque les tweeters

des enceintes suivent un enregistrement qui pouvait

paraître trop acide à partir d’un autre amplificateur,

avec l’Accuphase E-480 il montre une matière et un

filé qui lui donnent une tessiture insoupçonnée.

L’E-480 est en effet extrêmement neutre et

transparent. Il permet de percevoir une foule de

micro-informations tant sur l’interprétation des

artistes, l’acoustique de la prise de son ou les

techniques d’enregistrement. Cependant, aucun

trait n’est forcé, tout s’intègre avec harmonie. Les

défauts ou limites de la source ne s’en trouvent pas

trop soulignés. La restitution de l’Accuphase E-480

est d’une cohésion totale.

Lorsqu’on le sollicite, cet amplificateur sait aussi

faire parler la poudre. Si les enceintes ont du

répondant dans les basses fréquences, il est

capable de les faire descendre dans les premières

octaves avec une maîtrise absolue. Il est en mesure

d’alimenter de très grosses enceintes et de les tenir

d’une poigne de fer. On peut pousser le volume

sans arrière-pensée, l’Accuphase E-480 conserve sa

rapidité et sa maîtrise sans faille. Les timbres sont

justes, d’une parfaite unité et cohérence. L’image

stéréophonique extrêmement bien définie semble

ancrée dans du béton. Là encore, on ne peut

que louer sa précision et ses justes proportions.

La mise au point (par analogie avec l’optique) la

focalisation sont parfaitement réalisées. Il n’y a

aucun débordement ou tassement ; chaque élément

se pose exactement à la place que lui donne

l’enregistrement.

L’Accuphase E-480 est véritablement un produit

d’exception qui établit la norme en matière de

performances, d’une conception millimétrée et

d’une construction faite pour durer.

Spécifications

•Puissance : 2 x 180 watts sous 8 ohms et 2 x 260 watts

sous 4 pour une distorsion inférieure à 0,05 %, 2 x 200

watts sous 8 ohms et 2 x 290 watts max. en régime

continu

•Connectiques : 6 entrées Ligne RCA, 2 entrées Ligne

XLR, 1 sortie Ligne RCA, 1 sortie Ligne XLR, entrée ampli

sur RCA et XLR, sortie préampli sur RCA et XLR, prise

casque jack 6,35 mm, doubles borniers haut-parleurs

•Sensibilité et impédance d’entrée Ligne : 190 mV/20

kohms (RCA), 190 mV/40 kohms (XLR)

•Contrôles de tonalité : ±10 dB à 300 Hz et 3 kHz

•Compensation Loudness : +6 dB à 100 Hz

•Rapport signal/bruit (pondération A) : 109 dB (entrées

Ligne RCA), 102 dB (entrée Ligne XLR), 125 dB (entrée

ampli)

•Facteur d’amortissement : 600 à 50 Hz sous 8 ohms

•Poids : 24,6 kg

•Dimensions : 465 x 181 x 428 mm

Notre avis

Construction

Performances

Équipement

Musicalité


58

ON mag - Hifi 2019

ANTHEM

4800 €

STR Integrated

Anthem est une marque canadienne surtout connue jusque-là pour ses ampli-tuners et blocs de

puissance très costauds dédiés au Home Cinéma ou à des applications de diffusion multiroom.

Mais depuis peu, elle s’intéresse aussi à la Hifi. Avec son premier intégré stéréo, elle nous livre un

appareil haut de gamme extrêmement bien équipé, apte à accueillir toutes les sources analogiques

et numériques et à s’adapter à toutes les situations grâce à sa grosse puissance et son système de

calibration acoustique exclusif.

par Pierre Stemmelin

L’Anthem STR Integrated est un appareil très

imposant, aux proportions inhabituelles pour le

monde de la Hifi, qui affiche tout de suite d’où vient

la marque qui l’a conçue. Son gabarit et son très

grand afficheur en façade sont en effet plus courants

dans le secteur des intégrés et amplis Home

Cinéma haut de gamme.

Son premier atout est d’être particulièrement bien

équipé. L’Anthem STR Integrated ne possède pas

de lecteur de musique en réseau intégré, mais

il est prêt à accueillir de nombreuses sources

analogiques y compris une source symétrique sur

ses prises XLR ou une platine vinyle. Cette dernière

peut être dotée d’une cellule Phono à aimant

mobile (MM) ou bobine mobile (MC). L’Anthem

STR accepte les deux simultanément depuis deux

entrées indépendantes. Il est également riche

en connectique audionumérique. Il possède des

entrées optiques, coaxiales, AES/EBU (sur XLR) et

USB-Audio dont la résolution monte jusqu’en 32

bits/384 kHz ou DSD128 (en 5,6 MHz).

Des étages de puissance qui culminent

à 550 watts sous 2 ohms et un système

d’optimisation acoustique ARC incluant le

bass management

L’Anthem STR Integrated revendique une puissance

de 2 x 200 watts sous 8 ohms. Il double cette

puissance sous 4 ohms, ce qui témoigne des

capacités en courant importantes de son étage

d’alimentation et il peut même aller jusqu’à 2 x

550 watts sous 2 ohms. Il est virtuellement prêt

à alimenter tout type d’enceintes y compris des

modèles très haut de gamme et difficiles à faire

«bouger».

Mais ce qui le rend encore plus intéressant, c’est

sa capacité à s’adapter aux caractéristiques


ON mag - Hifi 2019

59

acoustiques du système, des haut-parleurs et de

la pièce d’écoute afin d’optimiser les résultats

sonores. Il est équipé de deux sorties subwoofers

et d’un système de «bass management» afin de

gérer directement deux caissons de grave et les

accorder au mieux au fonctionnement des enceintes

principales. Il est possible de faire fonctionner

ces caissons en configuration mono ou stéréo et

d’ajuster la fréquence de coupure ainsi que la phase

de chacun.

Pour chaque canal, le niveau et le délai sont

également réglables. On retrouve avec l’Anthem

STR Integrated le même menu de configuration

que sur un ampli Home Cinéma, mais adapté à

une configuration 2.0 (deux enceintes), 2.1 (deux

enceintes plus un caisson) ou 2.2 (deux enceintes

plus deux caissons). Quatre mémoires sont

disponibles pour sauvegarder différents profils,

faisant intervenir ou non des caissons, ou pour

plusieurs positions d’écoute dans la pièce. Un grand

nombre de fonctions sont personnalisables, comme

le niveau ou le nom de chaque source, tout cela à

partir du grand afficheur en façade de l’Anthem STR.

On peut facilement s’y perdre, mais les commandes

de base restent assez simples.

De même, le système de correction acoustique

ARC (Anthem Room Correction) est celui des

amplis Home Cinéma de la marque. Il est possible

de le mettre en œuvre de plusieurs manières.

L’appareil doit être raccordé au réseau local par

sa prise Ethernet pour que la prise de mesure

initiale fonctionne. Un simple iPhone ou iPad, ses

microphones intégrés et l’appli ARC Mobile peuvent

suffire pour mener à bien la procédure de calibrage

acoustique. Nous avons déjà obtenu un bon résultat

en utilisant cette solution. Mais le mieux est d’utiliser

le microphone de mesure et son pied fournis avec

l’appareil ainsi que le logiciel ARC Genesis pour

Windows ou MacOS. Il est alors possible de réaliser

des mesures jusqu’en 10 points différents de la

pièce, d’obtenir une correction acoustique plus fine

et aussi (dans le mode expert) de définir la courbe

cible (par exemple légèrement relevée dans le

grave) ainsi que le niveau d’intervention maximal de

la correction acoustique.

Il est important de préciser que le système ARC

agit uniquement sur la courbe d’égalisation des

enceintes dans le domaine numérique. Il ne touche

absolument pas à la phase.

Spécifications

•Type : ampli intégré stéréo avec système de correction

acoustique ARC

•Puissance : 2 x 200 watts sous 8 ohms, 2 x 400 watts

sous 4 ohms, 2 x 550 watts sous 2 ohms

•Connectique analogique : 4 entrées Ligne sur RCA,

entrée symétrique XLR, 2 entrées Phono MM et MC sur

RCA, sortie préampli, 2 sorties subwoofers, sortie Ligne

sur RCA

•Entrées numériques : 2 optiques Toslink, 2 coaxiales sur

•RCA, AES/EBU sur XLR, USB-Audio

•Autre connectique : 2 USB (pour mise à jour), Ethernet,

RS-232, Trigger in et out

•Consommation : 0,38 à 0,42 watts en veille, 1,1 à 1,2 watt

en veille avec réseau, 40 watts au repos, 250 watts en

régime moyen, 500 watts au max.

•Dimensions : 43,2 x 17,2 x 44,5 cm

•Poids : 18 kg

Notre avis

Construction

Performances

Fonctions

Musicalité

uuu


60 ON mag - Hifi 2019

Une construction inspirée de produits

Home Cinéma à haute tenue en

puissance

Le gabarit de l’Anthem STR

Integrated est celui d’un gros

ampli Home Cinéma et ses

circuits internes de puissance en

semblent étroitement dérivés.

Derrière sa façade en aluminium

qui atteint, en son point culminant,

près de 2,5 cm d’épaisseur et sous

son capot également an aluminium, de

2/10ème, l’appareil possède deux blocs

d’amplification montés sur de grands radiateurs

verticaux qui paraissent très proches de ceux que

l’on rencontre sur les modèles multicanal de la série

MCA d’Anthem. Ces blocs fonctionnent chacun

en configuration quadruple push-pull à partir de

transistors Toshiba à haute capacité (2SA2121

et 2SC5949 : 15 A et 220 W de dissipation max.

chacun). Leur alimentation est assurée par un gros

transformateur toroïdal encapsulé sous un chapeau

métallique (14 cm de diamètre pour 8,5 cm de haut)

suivi de quatre capacités de filtrage de 8200 µF sous

100 V chacune.

Une seconde section d’alimentation, à découpage

cette fois-ci, se charge des étages de gestion.

La section de traitement audionumérique possède

une interface USB Xmos asynchrone, une puce AKM

de suréchantillonage à 768 kHz compatible DSD256

(AK4137EQ) et un processeur Analog Devices 32

bits (ADSP-BF706). La conversion analogique vers

numérique, qui peut-être désactivée, est réalisée

par un ADC AKM 32 bits/768 kHz (AK5552VN) tandis

que la conversion numérique vers analogique est

confiée à un DAC AKM 8 canaux, 32 bits/768 kHz

(AK4456VN) de la série Velvet Sound d’AKM.

La construction ne fait aucune débauche de

solutions audiophiles ésotériques, mais elle est

très professionnelle, très propre et aérée, réalisée

au Canada à partir de composants de qualité

précisément sélectionnés. L’appareil possède en

outre des circuits avancés de protection.

Un son musclé, équilibré et sûr

Sur le terrain, l’Anthem STR Integrated fait

état d’une grosse musculature. Cet ampli est

parfaitement adapté pour alimenter des enceintes

volumineuses, dotées de boomers de grand

diamètre et éventuellement dont le rendement est

limité, pour sonoriser un grand espace.

Le système de correction acoustique ARC est un

vrai atout. Sur nos enceintes de test Kelinac Kel

714 MG et dans notre pièce habituelle, il a fourni

un gain évident d’intelligibilité et de matière dans

le registre médium. Sur la chanson «Hallelujah»

des sœurs Haim, la voix de Danielle qui prend le

premier couplet, alors qu’elle paraissait un peu

nasillarde et bouchée, devient immédiatement

mieux centrée, plus claire, mais aussi plus douce

et charnelle lorsque l’on enclenche la correction

ARC. L’image sonore gagne en cohérence et en

profondeur. Il n’est pas nécessaire de tendre les

oreilles et d’écarquiller les tympans pour entendre la

différence.

Dans le même temps, la correction ARC élimine

le phénomène de résonance autour de 80 Hz

propre à notre pièce d’écoute. Les graves sont plus

dégraissés et percutants. Si cela paraît un peu trop

sec, il est possible de redonner de l’ampleur en

jouant sur la courbe de correction cible, disponible

avec le logiciel ARC Genesis en mode expert sur

ordinateur. Par défaut, l’Anthem STR Integrated

privilégie un équilibre tonal neutre.

Par rapport à certains amplificateurs de

tempérament plus «audiophile», on peut trouver

parfois qu’il lui manque un brin de folie, de fantaisie

ou d’excentricité. Mais la possibilité de moduler sa

signature sonore, de s’affranchir de bon nombre

des défauts acoustiques de la pièce d’écoute,

d’alimenter des enceintes très exigeantes rend cet

amplificateur particulièrement intéressant. D’autant

que ses performances pures sont de très haut

niveau. Il délivre un son très propre. Son niveau

de puissance est particulièrement rare et cette

puissance s’exprime avec une superbe maîtrise. On

peut pousser très fort le volume sans craindre de

stridence dans les aigus et le registre grave brille

autant par sa densité, sa fermeté, que par sa grande

souplesse et sa lisibilité. C’est un appareil qui ne

déçoit pas et tient ses promesses.


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62

ON mag - Hifi 2019

DENON

1200 €


ON mag - Hifi 2019

63

PMA-150H

Le Denon PMA-150H est un petit amplituner

Hifi moderne extrêmement bien

connecté. Sous un gabarit compact, il intègre

un lecteur réseau Heos, propre à la marque

et particulièrement riche en fonctionnalités

tandis que ses étages d’amplification

numériques délivrent une puissance de 2 x

70 watts sous 4 ohms, déjà confortable.

par Pierre Stemmelin

Le PMA-150H est le plus gros des amplis de la série

Design de Denon. Il n’en demeure pas moins très

compact dans son élégant châssis au format «boîte

à chaussures». Ce dernier bénéficie d’un habillage

luxueux et fort soigné. Il est doté d’une façade noire

brillante avec afficheur Oled monochrome et pavé

de commandes tactiles ainsi qu’un capot et un fond

en aluminium satiné de 5 mm d’épaisseur.

Le Denon PMA-150H n’est pas compatible

Chromecast Audio. Il est effectivement plus rapide

de dire ce qu’il ne fait pas.

Pour le reste, il est difficile de se plaindre. AirPlay 2

et Spotify Connect répondent présents. Le pilotage

vocal depuis un appareil Alexa ou Google Assistant

est possible tandis que l’application de pilotage

multiroom Heos, propre à Denon et Marantz, donne

accès à Deezer, Tidal, Napster, Soundcloud, Amazon

Music ou encore TuneIn pour les webradios. La

lecture des fichiers audio disponibles sur le réseau

local en mode DLNA est aussi possible, même si

ce n’est pas la fonction la mieux mise en valeur sur

l’appli Heos.

En plus du tuner FM/DAB intégré, la connectique

du Denon PMA-150H est assez polyvalente. Elle

comporte une prise casque de qualité (avec

gestion du gain), plusieurs entrées analogiques, le

Bluetooth AptX et des entrées numériques d’une

résolution montant jusqu’au 32 bits/384 kHz et

DSD256 (11,2 MHz). Tout ce petit monde ainsi que

les fonctions réseau se gèrent simplement depuis

la télécommande, le pavé tactile en façade, les

menus déroulants de l’afficheur ou encore depuis

un smartphone. Le PMA-150H est très agréable et

facile à utiliser. Sur ce point, Denon a tout compris.

Pendant nos essais, nous n’avons rencontré qu’une

seule fois une coupure de son. Il faut juste penser

à allumer manuellement l’appareil pour qu’il soit

disponible et reconnu sur le réseau.

À l’intérieur, les circuits privilégient une approche

tout numérique. Ils font état d’un haut niveau

d’intégration et d’une implantation très propre.

L’alimentation possède un petit transformateur

en C ainsi qu’une section à découpage de forte

capacité. En entrée, on trouve une puce de

réception Xmos haut de gamme (8U7C10), une

interface de suréchantillonnage AKM (AK4137) et un

ADC Burr Brown (PCM9211). En sortie est présent

un convertisseur Burr Brown audiophile (PCM5120)

et des étages de puissance pilotés par une puce

Qualcomm DDFA (CSRA6620). Ces derniers

revendiquent 2 x 35 watts sous 8 ohms et 2 x 70

watts max. sous 4 ohms.

Un ampli Hifi compact, ultra connecté et qui

en a un peu dans le ventre

Le Denon PMA-150H est parfaitement à l’aise

pour alimenter de petites ou grosses enceintes

de bibliothèque ou encore de petites colonnes.

Nous l’avons entre autres raccordé (avec des câbles

AudioQuest Rocket 33) à une paire de JBL L100

qui vaut cinq fois son prix. Cela nous a permis de

voir ses limites. Il n’a absolument pas été ridicule.

Il délivre un son qui a la pêche avec des timbres

bien équilibrés, ne mettant pas un registre en

avant au détriment d’un autre. Ses basses sont un

peu courtes, mais d’une bonne tenue, avec de la

dynamique. Le niveau de détails est correct. L’image

stéréo est stable et concise. Le son est propre, sans

stridence ou crispation. Le Denon PMA-150H ne

cherche pas l’ultra haute performance, mais il est

plaisant à écouter.

Spécifications

•Type : ampli Hifi connecté

Puissance : 2 x 35 watts sous 8 ohms, 2 x 70 watts sous 4

ohms

•Connectique : 2 entrées Ligne analogiques, une sortie

subwoofer, 2 entrées numériques optiques, entrée numérique

coaxiale, port USB-DAC, port USB-Host, Bluetooth

AptX, antenne FM/DAB, Wi-Fi, Ethernet

•Résolution numérique : jusqu’en 32 bits/384 kHz et

DS256 (11,2 MHz)

•Fonctions réseau : AirPlay 2, Spotify Connect, Heos,

DLNA

•Consommation électrique : 60 watts

•Dimensions : 280 x 337 x 104 mm

•Poids : 4,8 kg

Notre avis

Construction

Performances

Fonctions

Musicalité


64

ON mag - Hifi 2019

DEVIALET

Expert 140 Pro

Chez ON-mag, cela faisait longtemps que nous attendions l’insigne honneur que

Devialet veuille bien nous prêter un appareil pour test. C’est chose faite, nous avons

à demeure depuis quelques semaines un Expert 140 Pro, le petit ampli HiFi de la

marque française qui fabrique «les meilleures enceintes au monde» et «le système

audiophile absolu». Un peu vexés de ne l’avoir eu plus tôt, nous étions prêts à en dire

pie que pendre. Alors certes nous allons être critique, mais pas seulement, car si le

Devialet Expert 140 Pro nous a un peu agacés, il a aussi réussi à faire vibrer notre

cœur d’audiophile.

par Pierre Stemmelin

5000 €

Devialet est connu du grand public pour ses

enceintes sans fil «explosives», Phantom Reactor

et Phantom Premier. Mais son premier métier lors

de ses débuts, il y a une dizaine d’années, était

l’amplificateur HiFi haut de gamme. Il y reste

toujours fidèle. Sa gamme d’amplis Expert Pro,

destinée aux audiophiles les plus exigeants, s’est

étoffée au fil du temps et bénéficie régulièrement

de mises à jour. Elle comporte aujourd’hui six

modèles se répartissant entre trois appareils stéréo

(simple châssis) et trois appareils dual-mono (double

châssis) que l’on peut combiner pour créer un

système multi-amplifié totalement High End.

L’Expert 140 Pro est le plus petit ampli Devialet,

mais il est déjà un appareil relativement haut de

gamme, voire de grand luxe. Son prix frise les

5000 €. Il se présente comme tous ses collègues

dans un boîtier très mince, à peine plus gros qu’un

ordinateur portable, ce qui ne l’empêche pas

d’annoncer une puissance de 2 x 140 watts sous 6

ohms. Certains diront qu’il ressemble à un pèsepersonne

design. Son châssis est littéralement

taillé dans un bloc d’aluminium, en finition chrome

noir poli miroir. C’est particulièrement élégant

et résistant (peu de risque de rayure), mais cela

accroche ultra facilement les marques de doigts.

Pour prendre des photos du Devialet Expert 140

Pro, nous avons dû utiliser des gants. Pendant

nos tests, nous nous sommes repris des dizaines

de fois à l’astiquer au chiffon microfibre pour faire

disparaître toutes les empreintes de petites mains

qui étaient passées par là.


ON mag - Hifi 2019

65

Core Infinity, un lecteur réseau évolutif et déjà Roon

Ready

Les amplis Devialet de dernière génération

ressemblent à s’y méprendre à ceux de précédente

génération et pour cause, le constructeur français

a toujours eu à cœur de concevoir des

appareils pérennes et évolutifs. La

principale différence concerne

l’arrivée du nouveau module

Core Infinity. Il s’agit d’une carte

lecteur réseau (ou streamer

audio) à la puissance de calcul

impressionnante. Elle intègre des

récepteurs réseau Ethernet, Wi-Fi et CPL

(inactif pour l’instant) ainsi que le Bluetooth,

associés à un processeur ARM quadricœur

(tournant à 1 GHz avec 1 Go de RAM et 4 Go de

mémoire additionnelle), une puce FPGA, une puce

DSP SHARC, trois convertisseurs de fréquence

asynchrones sans oublier une interface USB. Malgré

un tel armement, elle ne fait pour l’instant pas tant

de choses que ça. D’autant que Devialet a pris la

sage décision d’arrêter le développement de sa

propre appli de pilotage audio multiroom.

Ainsi, parmi les protocoles standard, le module

Devialet Infinity Core ne prend-il en charge que

AirPlay, Spotify Connect et l’UPnP/DLNA. Mais il

est prévu pour évoluer et s’adapter. Il comprend

aussi le protocole AIR propre à Devialet et vient de

gagner l’homologation Roon Ready. C’est une très

bonne chose, car Roon est le système de lecture de

musique en réseau le plus avancé actuellement. Il

permet la diffusion ici en audio Hi-res jusqu’en PCM

32 bits/192 kHz ou DSD64. Son défaut est d’être

payant (119 $ à l’année ou 499 $ pour une licence

définitive), mais Devialet offre la première année

d’abonnement.

Beaucoup de possibilités, des paramétrages

avancés et une connectique un peu chiche

Spécifications

•Type : ampli intégré stéréo

•Puissance : 2 x 140 watts RMS sous 6 Ω

•DHT + B : 0,0005 % à pleine puissance, 0,00025 % à

10 watts

•Rapport S/B : 130 dB

•Impédance de sortie : 0,001 Ω

•Facteur d’amortissement : 8000

•Bande passante : DC- 30 kHz à -0,1 dB, DC - 95 kHz à -3 dB

•Rotation de phase : 0,4° à 20 kHz, 1,8° à 40 kHz

•Liaisons réseau : Wi-Fi et Ethernet

•Entrées numériques : USB Audio 2.0 asynchrone, 2x

RCA, optique Toslink, mini-jack optique Toslink

•Flux numériques max. acceptés : PCM 32 bits/192 kHz,

DSD64 (3,072 MHz)

•Services connectés : UPnP, Airplay, Spotify Connect,

Roon Ready

•Entrée analogique : configurable en mode Ligne, Phono

MM ou Phono MC

•Sortie préampli : en option

•Dimensions : 383 x 383 x 40 mm

•Poids : 5,65 kg

Le Devialet Expert 140 Pro cultive les paradoxes.

Il est livré avec une superbe télécommande en

aluminium à ondes radio, très simple, très chic et

à grosse molette de volume rotative. En revanche,

son tout petit afficheur sur le dessus n’est pas des

plus pratiques, de même que son unique bouton en

façade. Ce dernier sert à l’allumage, l’extinction, la

sélection de la source. Mais on se demande et on

uuu

Notre avis

Construction

Performances

Équipements

Musicalité


66 ON mag - Hifi 2019

cherche encore pourquoi il n’est pas accompagné

de touches de volumes.

Que dire aussi du système de paramétrage par carte

mémoire SD ? C’est un peu un truc «d’ingénieur»

qui ne nous semble pas très en phase avec les

attentes d’un public actuel connecté, même

audiophile. Heureusement, ce système un peu

compliqué donne accès à des réglages forts

intéressants. Ceux-ci se font en ligne sur la page

«Configurator» du site Internet Devialet. On choisit

tout d’abord la référence de son appareil. Puis on

peut assigner, paramétrer et ajuster les niveaux de

chaque entrée, activer ou désactiver les liaisons

réseaux, entrer le nom et la clé d’un réseau Wi-Fi,

choisir un mode de correction pour ses enceintes...

Une fois tous les réglages effectués, on les

enregistre sur une carte SD que l’on insère ensuite

au dos du Devialet Expert 140 Pro qui charge alors

automatiquement les réglages.

Enfin, la connectique de l’Expert 140 Pro est un

peu chiche pour un appareil de cette classe de

prix. Devialet joue la carte de l’épure à la manière

d’Apple sur ses ordinateurs. On dispose de cinq

entrées numériques (coaxiales, optiques et USB) et

seulement d’une entrée analogique. La sensibilité

de cette dernière est configurable à un niveau

Ligne, phono MM ou Phono MC. Pour cela, elle est

associée au circuit RAM (Record Active Matching)

propre à Devialet. Le circuit travaille en mode

différentiel et assure une numérisation Hi-res du

signal en 24 bits/192 kHz.

SAM c’est celui qui conduit, DAC Magic Wire

celui qui dirige et ADH celui qui boit

le courant

Le Devialet Expert 140 Pro est entièrement conçu et

fabriqué en France. Nous avons naturellement jeté

un œil sous son capot. C’est une magnifique pièce

d’ingénierie réalisée avec une très grande rigueur

et exclusivement des circuits propriétaires d’un

niveau d’intégration à citer en exemple. Son circuit

d’alimentation à découpage est totalement isolé,

logé dans un module blindé. Au centre de l’appareil

trône la carte d’amplification ADH, elle aussi

blindée par un capot. La technologie ADH (Analog

Digital Hybrid), qui est à l’origine de la création

de la société Devialet, consiste en un système

d’amplification hybride. Elle utilise des transistors

de puissance qui travaillent en analogique, polarisés

en classe A, pour l’amplification en tension, et la

Classe D (pseudo numérique) pour l’amplification en

courant. La gestion numérique et de type 4 phases

sur 5 niveaux, cadencée à 1.6 MHz pour chaque

canal. À titre de comparaison, la plupart des amplis

numériques ou en classe D du marché s’arrêtent

à une cadence de 400 kHz, voire 700 kHz pour les

meilleurs.


ON mag - Hifi 2019 67

Le tout est directement piloté par un processeur

et le circuit numérique DAC Magic Wire (encore

une technologie propriétaire de Devialet) avec le

minimum d’étapes intermédiaires et de composants

sur le trajet du signal audio.

Enfin, cerise sur le gâteau, le Devialet Expert 140

Pro embarque la technologie SAM (Speaker Active

Matching) qui donne la possibilité à l’amplificateur

de s’adapter précisément aux caractéristiques de

vos enceintes lorsque celles-ci sont référencées

dans la base Devialet. Ce n’est pas un système

de correction tenant compte de l’acoustique de

la pièce, mais cela prouve déjà le très haut niveau

d’expertise et de maîtrise de Devialet.

La vie en musique avec Sa Majesté Devialet

Une fois correctement configuré, le Devialet Expert

140 Pro fonctionne sans aucune fausse note. Même

éteint (donc en veille), il est accessible aux requêtes

du réseau. Il lui faut juste quelques dizaines de

secondes pour sortir de son sommeil. Nous l’avons

écouté en utilisant Spotify Connect, AirPlay, Roon ou

encore en DLNA à partir de l’appli mConnect. Nous

n’avons strictement rencontré aucun bogue.

À l’écoute, le Devialet Expert 140 Pro est un ampli

HiFi relativement droit et neutre. Contrairement à

ce que l’on attend d’une électronique de puissance

fonctionnant en partie en numérique, il n’est pas

ultra incisif dans le haut du spectre ni très dégraissé

dans le bas du spectre. Sur ces points, il est très

différent des amplis Micromega M-One (voir les

tests des M-One 100 et M-One 150) que l’on peut

considérer, par leur concept, comme ses concurrents

les plus proches.

Dans le bas du spectre, le Devialet Expert 140 Pro a

de la profondeur, de l’aisance et même un peu de

rondeur tandis que dans le haut, il est doux et d’une

infinie délicatesse. Sa douceur ne l’empêche pas

pour autant d’être d’une grande transparence. Cela

s’entend parfaitement sur «Jump» de l’album «The

Confessions Tour» de Madonna. Les différences

dans la description des bruits de salle, du public,

de la profondeur de scène sont bien sensibles entre

la version compressée à 320 kbps de Spotify et la

version Lossless en AAC lue par le système de Roon.

Dans le premier cas, on assiste au concert d’un peu

loin à travers une ouverture. Dans le second cas, on

est entré dans la salle et on vit le direct.

Ne cherchant pas à paraître violent ou d’une

dynamique exacerbée, le Devialet Expert 140

Pro délivre de très jolis timbres, particulièrement

fleuris et tout en nuances sur les voix féminines.

Il est capable aussi d’une très belle scène

stéréophonique, très bien structurée, aérée et toute

en profondeur, sans effet de projection désagréable.

Sur notre extrait «Hopak» de Tchaikovsky par le

Minnesota Orchestra (en 24 bits/176,4 kHz), les

pupitres de l’orchestre se positionnent de façon très

naturelle et cohérente. Sur les montées crescendo,

leurs positions restent parfaitement stables. Les

musiciens ne se sautent pas les uns sur les autres.

Le Devialet Expert 140 Pro est d’une puissance

élevée. On peut pousser le volume sans arrièrepensée.

Mais, paradoxalement, c’est à régime

modéré ou moyen qu’il nous a le plus séduits.

Quand on monte franchement dans les tours, il

ne se désunit pas, conserve un son très propre

avec des bases franches, mais apparaît alors un

caractère légèrement synthétique, un peu classe

D. En revanche à niveau raisonnable, convenant à

des écoutes quotidiennes même un peu soutenues,

à partir d’enceintes d’un rendement correct, c’est

plus le caractère de la classe A qui s’exprime. Le

Devialet Expert 140 Pro est alors majestueux, avec

un son chaud et aéré. Sa restitution a beaucoup

de consistance, de force et de subtilité à la fois,

des timbres très élégants et donne le sentiment

d’une grande aisance, d’une réserve de puissance

prête à bondir. Nous avons donc passé d’excellents

moments musicaux avec le Devialet Expert 140 Pro

et c’est avec un regret certain que nous le voyons

partir à la fin de nos essais.


68

ON mag - Hifi 2019

GOLD NOTE

IS-1000

Il y a un an exactement, nous vous avions fait part de la naissance de

l’IS-1000, le tout premier ampli connecté de Gold Note. En quelques

années, cette marque florentine a su totalement transformer son offre

et la rendre «connectée». L’IS-1000 est l’enfant naturel du préampli

streamer P-1000 et du bloc de puissance PA-1175 MKII et disons-le tout

de suite : il chante comme ses grands frères.

par Pierre-Yves Maton

4390 €

Comme dans le monde informatique, en Hifi «le

soft pousse le hard» et vice versa. Depuis l’essor

d’Internet chez les particuliers, les tendances et

modes de consommation de la musique n’ont cessé

de changer. Les ventes de CD se sont effondrées,

tandis que le disque vinyle a connu un regain

d’intérêt, le nombre d’abonnés aux plates-formes

de streaming (musique en ligne) a explosé et de

nombreux audiophiles achètent maintenant de la

musique dématérialisée en téléchargement. Tout

ceci oblige les fabricants à revoir leur copie sans

cesse en proposant des appareils répondant au

mieux à ces nouvelles exigences.

D’autre part, nous constatons que la qualité n’est

pas en reste. Les audiophiles avertis ont vite compris

que le MP3 ne leur suffisait pas et se tournent vers

des formats de fichiers audio de bien meilleure

résolution.

Pour les fabricants d’appareils Hifi, le challenge

est donc double : proposer les appareils les plus

«ouverts» possible, sans sacrifier la qualité musicale

sur l’autel de la modernité. Depuis quelques années,

nous avons vu arriver des réponses à ces nouveaux

modes d’écoute avec des électroniques telles que

celles de Devialet, Naim Audio, Micromega, YBA,

Moon by Simaudio et bien d’autres, qui parviennent

à marier au mieux musicalité et modernité.

D’un autre côté, les audiophiles et mélomanes que

nous restons sont la plupart du temps attachés

(quelquefois de façon irrationnelle) à une marque,

une signature sonore, comme de véritables

collectionneurs. Raison pour laquelle des marques

mythiques continuent d’exister en évoluant et

se portent parfaitement bien aujourd’hui. Alors

à côté de ces «monstres sacrés», Gold Note fait

figure de «jeune marque» mais avouons qu’elle a


ON mag - Hifi 2019

69

su rapidement conquérir son public et ce à travers

la planète entière. Effectivement, lorsque l’on

constate le nombre de prix et avis positifs que son

préampli phono PH-10 a su remporter en peu de

temps, l’engouement quelque peu foudroyant des

professionnels pour cette marque est un signe qui

ne trompe pas.

L’IS-1000 ; un air de famille indéniable

Effectivement, l’air de famille avec les autres

maillons de la série 1000 (à part le PH-10 et le futur

ampli casque DS-10) est flagrant et pour cause. À

l’instar des autres appareils de cette série, l’IS-1000

bénéficie du même châssis lourd, composé d’une

base en acier que surmonte le capot et la face avant

en aluminium de forte épaisseur. Les ouvertures du

capot, réparties en quartiers de lune, permettent

un refroidissement de l’appareil et ont aussi pour

tâche de lutter contre la formation de résonances

parasites (comme sur les platines vinyles). D’après

Gold Note, c’est leur découpe et leur disposition

particulières qui leur permet de jouer ce rôle.

La face avant de l’appareil est très dépouillée,

arborant un bouton multifonction à droite et un

bel afficheur à gauche, visible même de loin. Le

bouton à droite joue sur la commande de volume,

la sélection des entrées et plus encore. Une

légère pression sur ce même bouton SKC permet

d’accéder à plusieurs réglages comme l’équilibre

du niveau gauche et droit, mais pas seulement.

L’utilisateur peut, suivant ses enceintes, jouer sur

deux paramètres : le facteur d’amortissement (25 ou

250) avec une bouche de contre-réaction différente

donc un son plus «tube», ou plus «transistor». Un

second réglage «Boost» à 3 positions agit sur le

niveau du grave, ce qui n’est pas inutile pour les

enceintes de bibliothèque.

L’arrière de l’appareil est bien fourni et dispose

d’une enfilade de plusieurs prises type Cardas de

haut niveau. Le Gold Note IS-1000 offre 3 entrées

analogiques haut niveau (2 RCA et 1 XLR), dont une

hybride que l’on peut transformer en Phono (MM et

MC). On note aussi la présence de 2 sorties (variable

et fixe), ce qui laisse un large champ de possibilités

: ajout d’un bloc de puissance ou d’un caisson

de grave, renvoi du signal vers un enregistreur.

Plusieurs entrées numériques et connexions réseau

sont également à disposition : 3 optiques Toslink, 1

coaxiale, 1 USB A, 1 port Ethernet et une antenne

Wi-Fi.

Et sous le capot : un vrai moteur de course à

l’italienne

L’Italie nous a habitués à des bolides extrêmes

représentés par des marques emblématiques tels

que Ferrari, Lamborghini, Alpha Romeo. Est-ce que

cette quête de l’absolu va se retrouver dans cet

intégré ? Eh bien oui, car en retirant le capot, nous

sommes largement rassurés. Tout d’abord, comment

ne pas tomber en admiration devant l’énorme

transformateur triple blindage de 600 VA à très

faible bruit qui saute aux yeux ? Il est totalement

amorti mécaniquement et entouré d’une plaque de

métal isolante. Nous sentons que nous allons en

avoir sous le pied.

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70 ON mag - Hifi 2019

Ce transformateur est réalisé spécialement en

Italie pour Gold Note : une preuve que chaque

composant est choisi avec un soin extrême, comme

l’indique souvent le fondateur de la marque

Maurizio Aterni dans ses différentes interviews.

La réserve d’énergie est confiée à 4 condensateurs

Konek de 4700 µF chacun, positionnés au plus près

des étages de puissance. Ces derniers adoptent un

montage particulier mettant en œuvre un schéma

parallèle avec pour chaque canal un transistor

bipolaire pour piloter l’étage de sortie Mosfet.

Ainsi les ingénieurs Gold Note peuvent-ils marier

musicalité et grande puissance tout en abaissant le

niveau de distorsion. À l’écoute, c’est réussi.

Tous les composants sont montés sur une épaisse

carte avec pistes larges afin de limiter toute perte

de signal et obtenir une bonne rigidité mécanique

de l’ensemble. Les 4 transistors de puissance

sont montés sur un radiateur implanté à droite de

l’appareil. Ce dernier est coiffé de deux ventilateurs

parfaitement silencieux ; nous ne les avons jamais

entendus. On repère également que l’étage phono

n’a pas été fait à la va-vite. Il reprend le montage en

classe A du PH-10 et gère les cellules MM comme

les MC.

Et le numérique n’est pas en reste

Le Gold Note IS-1000 dispose de toutes les entrées

numériques que nous sommes en droit d’attendre

et offre la possibilité de se connecter au réseau

soit en filaire, soit sans fil. Il peut se connecter à

n’importe quel serveur NAS contenant des fichiers

de musique. La partie numérique, disposée sur des

cartes filles, est gérée par un contrôleur Cortex-M4

32 bits dont on connaît les qualités de stabilité. Cet

intégré Gold Note IS-1000 embarque une puce

de conversion Burr-Brown PCM1796 (24 bits/192

kHz), mais lors de sa commande, l’acheteur peut

opter pour un Dac PCM1792A (version Deluxe),

de meilleure qualité. Sur le plan des résolutions

admises, les 4 entrées S/PDIF (Toslink et coaxiale)

n’acceptent que du 24 bits/192 kHz alors que le

port USB A, comme le réseau, permet la lecture

de fichiers DSD64 sous PCM (DoP). Les formats

de codage supportés sont nombreux : AIFF, WAV,

FLAC, WMA, WAX, ASX, MPEG-4, AAC, MP3 et

DSD64 sous DoP.

Pour piloter le Gold Note IS-1000, nous pouvons

nous servir de la petite télécommande livrée avec

l’appareil, mais pour aller plus loin, l’utilisation

de l’application dédiée MConnect Control -

disponible pour iOS et Android - est très agréable.

Avec elle, nous prenons conscience de l’étendue

des possibilités de cet appareil. En plus de sa

compatibilité DLNA/UPnP et Airplay 1, il est Roon

Ready, un système de gestion des bibliothèques

musicales très avancé, donnant accès à plusieurs

plates-formes de streaming : Tidal, Qobuz, Spotify,

Deezer et vTuner. Il peut même aller chercher

votre musique sur votre Cloud ou d’autres lieux de

stockage comme OneDrive ou Dropbox.


ON mag - Hifi 2019 71

Une restitution tout en fluidité et douceur

qui cache un tempérament hyper percutant

Dans un premier temps, félicitons Gold Note pour

la facilité d’utilisation de son intégré comme sa

stabilité. Nous avons pu conserver cet appareil assez

longtemps, un temps nécessaire à une période de

rodage bien méritée. Son interface de pilotage

s’avère d’une facilité déconcertante avec même

un réglage de volume. On passe d’une source à

l’autre (NAS, plate-forme de Streaming) sans aucun

problème. À part notre serveur Lumïn (seconde

génération) dont nous nous sommes servis pour

mieux faire le tour du Gold Note IS-1000, pour nos

tests, nous avons utilisé notre platine vinyle VPI

Prime avec une cellule phono Gold Note Donatello

ainsi que notre paire d’enceintes Grand Cru

Horizon, le tout câblé en Eterna de chez Esprit avec

solution secteur Gigawatts.

Malgré un châssis imposant, le Gold Note IS-1000

ne se dépare pas d’une certaine élégance, une

élégance que nous constatons aussi au niveau de

son rendu sonore. C’est une caractéristique qui

nous avait déjà enchantés lors des différents tests

que nous avons effectués sur les platines, cellule

et amplis intégrés de la marque. Le son est fluide,

consistant et offre une image stéréophonique

holographique dans laquelle chaque intervenant

peut prendre toutes ses aises. En cela, le Gold Note

IS-1000 a un léger côté «tube» qui fera plaisir à

bien des mélomanes, mais il fait preuve aussi d’une

vitalité, d’une capacité à nuancer la musique avec

une joie de vivre assez époustouflante.

Vous l’avez compris, avec lui, la transparence,

la liquidité du son ne se paye pas au prix d’une

quelconque raideur, ou déséquilibre de son spectre,

c’est bien le contraire qui se passe.

Notre avis

Construction

Performances

Design - finition

Musicalité

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Spécifications

•Type : ampli stéréo connecté

•Puissance : 2 x 125 W sous 8 Ω et 2 x 250 W

•Connectique numérique et réseau : 3 optiques (Toslink),

1 coaxiale, 1 USB (type A), 1 port Ethernet et Wi-Fi

•Connectique analogique : 3 dont 1 XLR et 1 hybride

Phono MM/MC, 2 sorties (fixe et variable)

•Fonctions réseau : Roon Ready, Airplay 1, Spotify

Connect, DLNA/UPnP

•Dimensions : 43 x 13.5 x 37.5 cm

•Poids : 18 kg

•Prix : 4390 € (5190 € avec covertisseur PCM1792A)

•Finition noir et aluminium. Doré sur commande


72 ON mag - Hifi 2019

L’écoute des Double Concertos pour Violon et

Hautbois de Bach joué par l’orchestre Camerata

Köln nous conforte dans nos premières impressions.

Les timbres de cet instrument de premier plan

sont magnifiquement reproduits et sonnent

particulièrement juste. Ils oscillent entre sentiment

de puissance et douceur, ils ne manquent pas

de charme en tout cas. Clair ou plein de rondeur

et de chaleur, la sensibilité de l’interprétation du

musicien, qui appuie certaines notes et laisse

d’autres s’épanouir, est flagrante avec le Gold Note

IS-1000. L’image stéréophonique est bien calée

entre les enceintes. Sur ce plan, cet intégré n’en fait

pas trop. En passant le même morceau depuis notre

Lumïn, c’est sur ce point que l’on gagne le plus.

Dans cette configuration, on obtient une meilleure

aération, mais l’addition s’alourdit beaucoup.

Le son du Gold Note est vif, plutôt nerveux et

extrêmement contrasté. De plus, on obtient un beau

recul des plans sonores, avec un suivi des lignes

basses parfaitement bien soulignées. C’est vivant,

entraînant, et pourquoi pas le dire «jouissif».

Puis nous sommes allés le «chatouiller», comme

nous l’avons déjà fait avec les Martin Logan ESL,

sur le terrain de la puissance et de la bonne tenue

générale, y compris avec des messages sonores

complexes. Pour cela, rien de mieux que le vinyle

du fabricant ClearAudio «The Percussion Record»

du groupe O-Zone. À la finesse de ses timbres

comme à la qualité de son rendu holographique,

cet intégré ajoute une belle musculature. Entre les

coups de cymbales, de caisse-claire et plein d’autres

instruments à sonorité cristalline, le Gold Note IS-

1000 nous donne l’impression de se balader et de

tout tenir d’une main de fer.

Les coups de grosse-caisse, puissants sur ce disque,

passent sans aucun souci. Ce Gold Note a non

seulement un bas du spectre qui déchire, mais il

descend aussi sans broncher une seule seconde.

On assiste à un vrai festival où des sonorités

brillent à droite comme à gauche. On a les sons

fondamentaux hyper dynamiques mais aussi la vraie

nature de chaque instrument. Les tweeters à ruban

de nos enceintes sont vraiment à la fête avec ce

disque et cet ampli.

Même chose avec de la musique Electro. En passant

«Endless Revisions» de Chloé, nous sommes

rapidement conquis par la puissance des nappes

graves de synthé. Ce disque nous dévoile un relief

sonore qui jusqu’à présent était passé inaperçu sur

notre système. Chaque sonorité est différenciée

avec la précision d’un chirurgien. La vie qu’insuffle

cet ampli donne comme une âme à cette musique

totalement synthétique. Nous restons surpris de la

consistance de l’image stéréophonique avec des

sons au tout premier plan alors que d’autres derrière

sont parfaitement repérables et audibles. Le tout

donnant à ce disque un intérêt certain pour juger un

système.

Conclusion

Au regard des capacités, des possibilités, de la

qualité de fabrication comme celle de la restitution

sonore, le prix annoncé est totalement justifié. Nous

avons vécu avec ce Gold Note IS-1000 des heures

de bonheur musical tant il sait «chanter». Gold

Note est résolument une marque sur laquelle il faut

compter dans le secteur de la Hifi haut de gamme.

Ce n’est pas uniquement la performance acoustique

que ses ingénieurs recherchent mais aussi la chaleur,

la nuance, la précision et surtout la vitalité musicale

que doit nous apporter un appareil Hifi digne de ce

nom.



74

ON mag - Hifi 2019

ILLUSONIC

14 000 €

IAP 4

Illusonic est une jeune société suisse spécialisée dans la recherche et le consulting en optimisation

acoustique. Elle s’adresse aussi bien au marché des constructeurs automobiles qu’à celui des

marques de produits audio. Elle possède également une gamme de quatre préamplis-processeurs,

disposant d’un système de correction acoustique avancée et sur-mesure, conçus pour les

audiophiles et fans de Home Cinéma. Nous avons testé son modèle IAP 4, notamment capable de

gérer un système stéréo en bi-amplification active.

par Pierre Stemmelin

Les électroniques de la série IAP de la marque suisse

Illusonic sont des appareils audio très atypiques

et peut-être sans pareils. Il s’agit de préamplisprocesseurs

équipés de 2, 4, 8 ou 16 canaux,

capables de piloter un système stéréo classique,

mais aussi un système en multi-amplification active

ou encore en multicanal, tout cela avec ou sans

caissons de grave. Les quatre modèles Illusonic

(IAP 2, IAP 4, IAP 8 et IAP 16) sont des modèles

résolument haut de gamme, commercialisés entre

environ 10 000 € pour le modèle 2 canaux et 20 000

€ pour la référence 16 canaux.

Ces appareils sont tous développés sur la même

base. Ils n’intègrent pas de décodeur Dolby ou

DTS, mais les modèles équipés de 8 et 16 canaux

peuvent très bien être utilisés pour des applications

Home Cinéma multicanal du moment qu’ils sont

raccordés à une source disposant de ces décodeurs.

Chacun est équipé d’un étage phono, de plusieurs

entrées analogiques, audionumériques et HDMI,

ainsi que d’un lecteur de type Renderer DLNA pour

l’écoute de musique depuis le réseau. Mais surtout,

les Illusonic IAP sont tous dotés d’un système de

mesure des paramètres acoustiques de l’installation.

Celui-ci permet à l’équipe de la marque, par le biais

des égaliseurs et DSP de l’appareil, d’optimiser à

distance le fonctionnement du système audio en

tenant compte des paramètres exacts de la pièce

d’écoute ainsi que du comportement des enceintes

et haut-parleurs dans celle-ci.


ON mag - Hifi 2019

75

Entrée Phono MM et MC, Ligne,

audionumériques et HDMI, sans oublier un

Renderer DLNA pour la lecture de musique

en réseau

Nous avons eu en main et entre les oreilles le

modèle Illusonic IAP 4. La présentation est sobre

et l’appareil est fort compact. Il n’est absolument

pas tape-à-l’œil, mais comme nous allons le voir, sa

conception est particulièrement professionnelle.

En façade, on ne dispose que de trois touches

et d’une roue codeuse à pression pour ajuster le

volume, sélectionner les sources et naviguer entre

les modes d’écoute et certains menus de réglages.

Ce n’est pas toujours évident de s’y retrouver, mais

le grand écran permet toujours de savoir où on en

est. Une petite télécommande Apple est également

livrée et donne accès à toutes les fonctions.

À l’arrière, on dispose d’une entrée Phono MM/MC,

d’une entrée Ligne, de 4 entrées et sorties HDMI

ainsi que de 5 entrées audionumériques (optiques,

coaxiales et USB). Les sorties vers les amplificateurs

sont au nombre de 4, sur prises RCA asymétriques

et XLR symétriques.

La connexion au réseau peut se faire uniquement en

filaire par le port Ethernet. Elle donne la possibilité

de piloter l’Illusonic IAP 4 depuis une application

UPnP/DLNA comme mConnect ou BubbleUPnP,

pour lire de la musique depuis des services de

musique en ligne (Qobuz, Tidal, Deezer...) ou une

unité de stockage distante ou encore d’écouter les

webradios.

Une électronique compacte, conçue avec une

rigueur toute suisse, comme un appareil de

haute précision de laboratoire

L’Illusonic est fabriqué en Suisse, à Yverdon-les-

Bains sur les bords du lac de Neuchâtel. Le châssis

de l’appareil est comme un petit coffre blindé. Il

est entièrement réalisé en panneaux d’aluminium

de 3 mm, avec une façade qui atteint 14 mm. Sous

le capot, l’implantation des circuits fait penser

à celle d’un appareillage de mesure de haute

précision. L’entrée phono utilise des amplis Op

haut de gamme (Texas Instruments OPA209A) et les

sources analogiques sont numérisées par un ADC

24 bits/216 kHz (Burr Brown PCM4202). Du côté des

sources numériques se trouvent une interface Xmos

et une carte d’entrée HDMI de chez Momentum

Data System. Le lecteur réseau est géré par un

processeur Analog Devices (ADSP-BF537) et tous

les signaux passent ensuite par un transmetteur

à très faible jitter (Cirrus Logic/Wolfson WM8805)

de type 24 bits/192 kHz, avant d’attaquer la carte

de traitement audio propre à Illusonic, pilotée par

un processeur Sharc travaillant sur 40 bits à virgule

flottante (Analog Devices ADSP-21489).

On remarque le grand soin apporté aux circuits

uuu


76 ON mag - Hifi 2019

de masse, gage d’un fonctionnement silencieux,

ainsi qu’aux alimentations régulées, indépendantes

pour chaque section. Le transformateur toroïdal

d’alimentation est digne d’un petit ampli intégré

audiophile. Il provient de chez Noratel (une

référence) et mesure 7 cm de haut pour 9 cm de

diamètre.

Un outil de calibrage acoustique très pointu

et de niveau professionnel

À partir d’un signal stéréo, l’Illusonic IAP 4 peut

piloter quatre canaux de puissance et autant

d’enceintes acoustiques ou de voies de hautparleurs.

Sa vocation est d’être le chef d’orchestre

d’un système audio High End. Celui-ci peut

comporter deux enceintes principales et deux

caissons de grave ou bien de très grandes colonnes

passives ou actives, dont les sections graves et

aiguës peuvent être alimentées séparément, c’est-àdire

en bi-amplification. Mais l’appareil permet aussi

d’ajouter une voie centrale ou bien de piloter deux

systèmes stéréo dans deux pièces séparées.

Dans notre cas, afin que nous puissions découvrir

par nous-même l’étendue des possibilités de

l’appareil, le représentant pour la France d’Illusonic,

Rhapsody Hifi, nous a fourni tous les câbles, le

microphone et la carte son pour faire les mesures

de notre système depuis un ordinateur. La mise en

place est un peu technique, mais pas hors de portée

pour un passionné. De toute manière, dans la

pratique, lors de la vente, le revendeur/installateur

doit proposer de se charger de faire les mesures

chez le client.

Ces mesures se font en 9 points prédéterminés

de la pièce d’écoute à partir du logiciel IAP

Calibration propre à la marque, fonctionnant sous

Windows et MacOS. Celui-ci pilote simultanément

le préampli-processeur Illusonic et la carte son

reliée au microphone de mesures. À partir d’un son

en fréquence glissante, il capture les courbes de

réponse, de taux de distorsion par harmonique, de

phase, d’impulsion pour chaque point et chaque

canal. Le résultat est ensuite exporté sous forme

d’un fichier de données et d’un fichier audio.

Le calibrage n’est pas automatique. Il se fait

manuellement à partir d’un égaliseur 11 bandes

paramétriques proposant des filtres passe-haut,

passe-bas avec pentes ajustables ou en cloche avec

facteur Q variable. Des réglages de niveaux, délais

et tonalité grave et aigu avec fréquences d’inflexion

personnalisables ou encore un filtre subsonique sont

également disponibles pour chaque canal.

Un service sur-mesure : l’acousticien

en chef d’Illusonic optimise lui-même les

réglages de votre système comme s’il était

dans votre salon

Pour nos tests, nous nous sommes essayés au

calibrage par nous-même afin, encore une fois, de

bien appréhender comment fonctionne l’Illusonic

IAP 4. L’outil constitue un formidable terrain de

jeu pour geek audiophile. Mais en temps normal,

le client n’a à s’occuper de rien. Les fichiers de

mesures sont transmis à Illusonic. Christof Faller, son


ON mag - Hifi 2019 77

fondateur, spécialiste en acoustique à l’origine de

nombreuses publications scientifiques, se charge

lui-même d’effectuer et optimiser les réglages, ainsi

que de créer le fichier de configuration de l’appareil

selon les desiderata et besoins de l’acquéreur.

Un second logiciel, baptisé IAP Configuration,

permet à la fois de charger la courbe de correction

finale vers l’Illusonic IAP 4 et donne accès à

plusieurs réglages supplémentaires liés aux effets

DSP propres à la marque. Naturellement, encore

une fois, tous les réglages initiaux et le chargement

du fichier de configuration vers l’appareil peuvent

être assurés par le revendeur/installateur. Le client

a le loisir de demander jusqu’à 10 préréglages de

modes d’écoute personnalisés. Outre l’activation ou

non de la correction acoustique, ces modes peuvent

faire intervenir les réglages de tonalités, le bass

management et les effets DSP propres à Illusonic

(Clarity, Dynamic Range, Immersion, Gain, Depth...)

chacun ajustables sur 25 paliers.

Un message sonore mieux construit et d’une

lisibilité musicale accrue

Après avoir joué par nous-même sur un grand

nombre de réglages dans les logiciels et menus IAP,

nous avons demandé à Christof Faller d’Illusonic de

nous créer le fichier de configuration final. Même si

nous avons un peu d’expérience dans le domaine,

son résultat s’est révélé bien supérieur au nôtre. La

correction acoustique qu’il nous a fournie apporte

un gain indéniable dans le détourage du registre

grave, la précision de la scène sonore, la justesse

des timbres. Il est assez étonnant de constater à

quel point une égalisation pointue de chaque canal,

réalisée avec art, réorganise la structure de l’image

stéréophonique et redessine les contours. Cela ne

joue pas uniquement sur l’équilibre des timbres,

mais aussi énormément sur la lisibilité du message

musical. Cela ne se manifeste pas par une sensation

de transparence artificielle, mais plus par celle de

détails qui renaissent à la vie de façon très naturelle.

Pour ce qui est des qualités intrinsèques à

l’électronique de l’Illusonic IAP 4, sa restitution est

d’une grande neutralité et précision. Elle ne cherche

pas à imposer une personnalité et on ne relève

aucune coloration. L’appareil ne joue absolument

pas sur le registre de l’audiophilie ésotérique,

mais s’applique plutôt à une rigueur que l’on peut

qualifier de scientifique. L’émotion musicale n’en est

pas pour autant absente. Les effets DSP proposés

sont d’ailleurs fort intéressants. Absolument pas

caricaturaux, ils magnifient l’expérience sonore avec

beaucoup de réalisme.

Pendant nos essais, sur deux canaux, nous n’avons

pu qu’effleurer le potentiel de l’Illusonic IAP 4. Nous

pensons qu’il peut aller beaucoup plus loin et que

les possibilités d’ajouter une voie centrale et de

passer en bi-amplification active représentent de

très gros atouts. Cet appareil est proposé à un prix

très élevé, mais il est relativement unique en son

genre, le seul modèle qui puisse s’en rapprocher

étant l’Amethyst de la marque française Trinnov.

Spécifications

•Type : préampli-processeur 4 canaux, avec correction

acoustique et Renderer DLNA

•Entrées : 4 HDMI 2.0 b (jusqu’à 8 canaux supportés en

24 bits/192 kHz), 2 audionumériques coaxiales sur RCA,

2 audionumériques optiques Toslink, USB Audio, port

Ethernet, entrée Ligne sur RCA, entrée Phono MM/MC

sur RCA, USB de contrôle

•Sorties : HDMI 2.0 b, 4 canaux analogiques sur RCA

et XLR

•Processeur : égaliseur 11 canaux paramétriques, Bass

management, filtre subsonique, filtres passe-haut et

passe-bas, réglages de tonalités paramétrables, 7 modes

DSP propriétaires, personnalisables et combinables

•Dimensions : 341 x 314 x 97 mm

•Poids : 5,9 kg

Notre avis

Construction

Ergonomie

Fonctions

Performances


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ON mag - Hifi 2019

MOON by

SIMAUDIO

390 + 330A

9650 €

Moon by Simaudio, ce n’est certainement pas le nom qui vient en premier à l’esprit des

audiophiles français lorsque l’on parle d’amplis stéréo haut de gamme. Naim Audio,

Accuphase ou McIntosh sont bien plus connus. Pourtant ce constructeur canadien mériterait,

à notre avis, plus de reconnaissance. Car il applique des règles de conception éthiques et

durables assez peu communes et ses produits bénéficient d’une qualité de réalisation du plus

haut niveau. Explication avec le lecteur réseau/préampli Moon 390 et le bloc de puissance

stéréo Moon 330A. par Pierre Stemmelin

Moon by Simaudio déclare sur son site : «notre

mission : créer et offrir des produits d’exception qui

cristallisent la pureté sonore, gage d’émotions».

De la part d’un constructeur de produits Hifi, c’est

jusque-là assez banal comme déclaration. Mais

le plus intéressant figure dans son paragraphe

concernant le développement durable : «contre

l’obsolescence : notre garantie de 10 ans sur nos

produits confirme que chez MOON, la haute

qualité rime avec pérennité et fierté. Nous faisons

bien plus que fabriquer des produits durables,

afin de minimiser notre empreinte carbone, nous

privilégions des fournisseurs et sous-traitants qui ont

la même philosophie que nous. Nos produits sont

conçus pour toute une vie».

Tout cela ne semble pas des paroles en l’air. La

garantie de 10 ans est déjà un engagement fort.

En outre d’après nos sources, Moon by Simaudio

concentre le maximum d’étapes de production au

sein de sa propre usine de Boucherville (juste à côté

de Montréal au Québec). Les parts de la société

seraient uniquement détenues par un groupe de

salariés dirigeants. La société appliquerait une

politique de management «familiale», accordant

une grande importance à la qualité des conditions

de travail, au bien-être de ses employés, ainsi qu’à

offrir des rémunérations de bon niveau. Ces efforts

se traduisent peut-être au final par un prix de vente

relativement élevé, mais la démarche est louable et

donne un intérêt tout particulier aux électroniques

Moon by Simaudio.

Moon 390 : le préampli stéréo le plus

abordable de Simaudio, doublé d’un lecteur

de musique en réseau tourné vers l’audio

Hi-Res

Pour ce test, nous nous sommes intéressés au

préampli connecté Moon 390 et au bloc de

puissance Moon 330A de Simaudio. Les deux

appareils sont de même taille, formant un ensemble

relativement compact. Leurs robustes châssis sont

de structure similaire, d’un dessin sobre, mais

profitent d’un assemblage millimétré. La partie

centrale de leur façade est un panneau d’aluminium

de 1 cm d’épaisseur tandis que les joues bombées

de part et d’autre sont en plastique. Les flancs sont

striés à la manière de dissipateurs thermiques et le

reste fait appel à des tôles fort rigides de 3/10ème

d’épaisseur.


ON mag - Hifi 2019

79

Le Moon 390 est positionné à 5950 €. C’est le

préamplificateur le plus abordable de la gamme

Simaudio et le plus complet pour ce qui concerne

ses fonctions. Il possède 3 entrées analogiques

dont une Phono configurable en MM ou MC et

une XLR, ainsi que 8 entrées audionumériques sous

tous les formats : optique Toslink, coaxiale RCA,

USB, AES/EBU sur XLR et même HDMI. Il ajoute

en complément un port USB Host, des liaisons

réseau Ethernet et Wi-Fi ainsi qu’une prise jack en

façade pouvant alimenter des casques ayant une

impédance jusqu’à 600 Ω.

La sortie préampli est à la fois sur prises

asymétriques RCA et prises symétriques XLR. Une

sortie HDMI ARC est également présente, sans

oublier divers ports Trigger 12 V et SimLink pour la

synchronisation avec d’autres appareils.

La section numérique du Simaudio Moon 390

accepte des flux jusqu’en PCM ou MQA 32 bits/384

kHz et en DSD256 (11,2896 MHz). Le lecteur réseau

est piloté par une solution propre à Simaudio,

baptisée MiND (Moon intelligent Network Device).

Ses possibilités ne sont pas extrêmement étendues,

mais privilégient l’accès aux services de musique de

la meilleure qualité : Tidal Masters, Deezer Hi-Fi et

Qobuz Sublime+. La compatibilité Roon est aussi de

la partie, de même que les webradios.

La configuration de la connexion Wi-Fi se fait

en passant par les boutons de la façade ou la

télécommande. Elle est un peu fastidieuse à réaliser.

En revanche, en dehors de l’absence de fonction de

lecture DLNA/UPnP efficiente, nous avons trouvé

l’appli MiND (sous iOS et Android) claire, élégante

et simple. Pour l’utilisation de Roon assez gourmand

en ressources réseau, la liaison Wi-Fi s’est montrée

un peu instable, mais nous n’avons rencontré aucun

souci en utilisant la connexion Ethernet.

Une conception et une construction

extrêmement propres pour le Moon 390

comme pour le Moon 330A

La réalisation des Moon 390 et 330A est impeccable.

On sent la volonté de Simaudio de s’en tenir aux

solutions les plus sûres, fiables et durables sans

négliger aucun détail.

L’intérieur du Moon 390 est compartimenté en deux

parties. Sa section d’alimentation à découpage très

léchée est enfermée sous un capot de blindage

l’isolant des circuits de traitement du signal audio.

Ces derniers, implantés au plus près des prises

d’entrées et sorties, utilisent une puce FPGA

(Lattice LCMX02) pour la gestion des fonctions

réseaux et une puce ESS Sabre Pro (ES9026PRO)

pour la conversion. Ils sont montés sur trois

cartes, dissociant la connectique HDMI, le module

réseau et les étages de traitement numérique. On

remarque, côté numérique, un suréchantillonneur

PCM/DSD 32 bits/768 kHz (AKM AK4137EQ) et,

pour le réseau, un récepteur (KSZ8795CLXIC)

Spécifications

Préampli/lecteur réseau Moon 390

•Type : préampli, lecteur réseau, DAC, ampli casque

•Entrées : 2 analogiques sur RCA dont Phono MM/MC,

analogique XLR, 4 audionumériques (optique, coaxial,

AES/EBU, USB), 4 HDMI, 1 HDMI ARC, Bluetooth AptX

•Sorties : 2 préamplis sur RCA et XLR, analogique fixe

sur RCA, HDMI ARC, prise casque jack 6,35 mm (0,8 watt

sous 50 Ω, 200 mW sous 300 Ω, 100 mW sous 600 Ω)

•Fonctions réseau : Roon Ready, Tidal Masters, Deezer

Hi-Fi, Qobuz Sublime+, webradios

•Communication : Wi-Fi, 2 Ethernet, ports IR, Trigger 12 V

et SimLink

•Dimensions : 429 x 89 x 366 mm

•Poids : 10 kg

•Prix : 5750 €

Ampli de puissance 330A

•Type : bloc de puissance stéréo

•Puissance : 2 x 125 watts sous 8 Ω, 2 x 250 watts sous 4

Ω, 400 watts sous 8 Ω en mode ponté

•Entrées : XLR et RCA

•Dimensions : 429 x 89 x 356

•Poids : 15 kg

•Prix : 3900 €

Notre avis

Construction

Performances

Fonctions

Musicalité

uuu


80 ON mag - Hifi 2019

de chez Micrel, une société

spécialisée dans les composants

pour usage militaire ou médical.

Moon 330A : un ampli de 2 x

125 watts sous 8 ohms qui a

suffisamment de réserve de

courant pour monter à 2 x

250 watts sous 4 ohms

L’amplificateur Moon 330A délivre

2 x 125 watts sous 8 ohms et

double cette puissance sous

4 ohms pour monter à 2 x 250

watts. Il atteint donc sur ce point

l’idéal théorique. On a aussi la

possibilité de le ponter en mono.

Il délivre alors 400 watts. Son

fonctionnement est symétrique

et polarisé en classe A jusqu’à

5 watts. Simaudio annonce en outre un facteur

d’amortissement élevé.

Les circuits de l’appareil s’articulent autour d’un

gros transformateur toroïdal de 400 VA (modèle

Avel Lindberg Inc. de 14 cm de diamètre pour 5,5

cm de haut) suivi de 8 condensateurs de 10 000 µF

sous 63 V chacun, fabriqués sur cahier des charges

propre à la marque. Les transistors de puissance

sont des modèles bipolaires (Moon 25061 et 25062)

travaillant en configuration double push-pull. Là

encore, la qualité de réalisation est du plus haut

niveau, extrêmement propre, avec des composants

de choix, des cartes en verre époxy à larges pistes

et aucun câblage qui traîne.

Des performances de haut niveau et une

restitution qui n’a rien d’excentrique, mais

est toujours dans le vrai

Nous avons essayé le Moon 390 et le Moon 330A

de Simaudio avec nos enceintes Kelinac Kel 714

MG qui nous servent de juges de paix, raccordées

avec du câble HP AudioQuest Type 4. La liaison

entre le préampli et l’ampli était assurée par de

l’AudioQuest Red River. Pour l’alimentation, nous

disposions de cordons secteur AudioQuest NRG Y

et Z.

À l’écoute, ce couple Moon by Simaudio

affiche immédiatement une restitution sonore

particulièrement fine et précise. Sur ce point

également, on peut dire que le travail de la marque

est impeccable. La transcription musicale brille par

sa neutralité, son sens du détail et sa belle fluidité.

Elle n’a rien d’excentrique ou d’exagéré, chaque

registre est savamment équilibré. L’aigu file haut. Il

est aérien et transparent, mais ne force absolument

pas le trait. Il est clair sans être cinglant ou agressif.

Il sait toujours conserver une certaine douceur.

Le médium fait preuve d’une belle richesse de

timbres. Il a beaucoup de nuances, mais là encore

sans coloration. De même, le registre grave est très

mesuré. Il ne se manifeste que quand il le faut. Il sait

être présent quand c’est nécessaire, mais n’en fait

jamais trop.

La restitution sonore du Moon 390 associé au Moon

330A ne montre aucun excès. On n’est absolument

pas dans un style ultra dynamique caractérisé

par des basses qui assènent des uppercuts. On

n’est pas non plus dans du gros son, moelleux

et généreux, ni un rendu hyper acéré, rapide et

incisif, ni encore, inversement, dans une écoute

toute en douceur et délicatesse. Cet ensemble

d’électroniques Moon by Simaudio est à mi-chemin

de tout cela à la fois, s’attachant à un parfait

équilibre entre tous les paramètres. La réponse en

fréquence subjective est précisément dosée et il

en va de même pour l’image stéréophonique. Elle

n’est ni ample, ni resserrée et s’évertue à avoir des

proportions réalistes s’étalant autant sur les côtés

que vers l’avant et en profondeur.

Les Moon 390 et 330A de Simaudio jouent donc les

élèves parfaits cherchant à être totalement fidèles

à la musique sans jamais en rajouter. Ils pourraient

paraître trop sages et manquer de caractère.

Pourtant, paradoxalement, ce n’est pas tout à fait

le cas. Outre ses jolies harmonies, ses timbres

agréables, son approche égale de tous les styles

de musique, le son de ces électroniques n’est pas

exempt d’un goût prononcé pour l’élégance ou

d’une petite brillance qui donnent une magnifique

signature acoustique aux voix féminines par

exemple. D’un morceau à l’autre, on n’est ainsi pas

à l’abri de belles surprises.

Cet ensemble Simaudio Moon 390 + Moon 330A

sonne donc juste et très vrai. Il est carré, performant

et fidèle, mais il peut aussi se montrer très raffiné et

adore donner dans le beau.


Ce magazine vous est offert par

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Plus de

950 TESTS

en ligne


82

ON mag - Hifi 2019

PRIMARE

i25

2500 €

Nous vous avons déjà présenté dans un précédent test l’i15 Prisma, le petit intégré

stéréo du constructeur suédois Primare. Il est équipé d’une section DAC complète

et d’un lecteur réseau parmi les plus ouverts. Son grand frère, Primare i25, a un

pied dans le haut de gamme audiophile. Il gagne une modularité à la carte et des

performances qui explosent.

par Pierre Stemmelin

Le Primare i25 reprend la même présentation que

l’i15, mais il grossit pour adopter la taille d’une

électronique Hifi standard. Du coup, il gagne un peu

en ergonomie, grâce à l’apparition d’un bouton de

volume rotatif et de deux boutons séparés pour la

sélection des sources. Sa connectique est aussi plus

riche et devient évolutive. Dans sa version de base,

il possède 5 entrées et une sortie Ligne, ainsi qu’une

sortie préampli. Pour l’analogique, il ne lui manque

donc qu’une entrée Phono.

Deux emplacements sont prévus pour ajouter

des cartes optionnelles. La première est un DAC

(convertisseur) de haute voltige travaillant jusqu’en

PCM 32 bits/768 kHz ou DSD256. La seconde est le

module réseau Primare Prisma, un des plus ouverts

que nous connaissions puisqu’il est compatible

AirPlay, Chromecast, Spotify Connect, DLNA, Roon

(à travers Chromecast) sans oublier une liaison

Bluetooth.

La construction du Primare i25 est hyper sérieuse.

La façade en aluminium de 8 mm est légèrement

déportée et renferme derrière elle les étages de

commande dans un compartiment blindé. Les autres

circuits sont logés dans un solide boîtier en tôles

de 2/10e. À l’intérieur, l’implantation des circuits

est magnifiquement propre. Sur la carte DAC, le

convertisseur est un AKM AK4497. L’interface USB

est de type asynchrone (Xmos PG5X21). Les cartes

d’entrée analogique et numérique sont dans des

compartiments isolés. La moitié avant est occupée

par une section d’alimentation à découpage

de course comportant pas moins de 6 gros

condensateurs (4 de 80 V sous 4700 µF et 2 de 450 V

sous 330 µF). L’étage de puissance est très compact.

Il travaille en classe D et fait appel à la technologie

propriétaire Primare UFPD 2.

L’ampli Hifi, à la fois très performant,

audiophile et qui a tout compris ?

Pour l’écoute, le distributeur nous avait dit qu’il

fallait roder le Primare i25-DAC que nous avions


ON mag - Hifi 2019

83

en test, car il était tout neuf. Nous l’avons branché

par acquit de conscience avec un câble secteur

AudioQuest NRG Z3 et raccordé à nos enceintes

points de repère Kelinac KEL 714G. Et... nous avons

tout de suite adoré. Le Primare i25 donne une

impression de puissance, de maîtrise et d’aisance

très confortables. Il a des basses profondes et

fermes. Le haut du spectre est précis et détaillé,

sans être trop incisif. Le registre médium présente

une excellente définition, tout en ayant du corps,

de la matière et de l’ouverture. L’ensemble chante

de façon harmonieuse. L’image stéréophonique est

bien construite ; elle met parfaitement en évidence

les différences entre plusieurs enregistrements ou,

mieux encore, entre plusieurs sources. Elle sait faire

preuve de profondeur, largeur, relief, ampleur ou

présence appuyée lorsqu’il le faut et toujours à bon

escient.

Le Primare i25 est également très dynamique. Il est

musclé, capable d’alimenter des enceintes déjà

assez volumineuses et difficiles. Mais c’est aussi le

parfait «dur au cœur tendre» en mesure d’asséner

des coups de massue sur un morceau de Rap

vindicatif, et de vous tirer ensuite une petite larme

d’émotion, quelques instants plus tard, sur une

balade Pop Country émotive.

Spécifications

•Type : ampli Hifi intégré

•Puissance : 2 x 100 watts sous 8 Ω, 2 x 200 watts sous 4 Ω

•Connectique analogique : 5x entrées Ligne, sortie Ligne,

sortie préampli

•Connectique de contrôle : entrée et sortie IR, Trigger 12

V, RS232

•Module DAC optionnel : 2x entrées coaxiales RCA, 4x

entrées optiques TosLink, 2x USB-Audio, sortie coaxiale

RCA

•Module lecteur réseau Prisma optionnel : connexion Wi-

Fi, Ethernet et Bluetooth, compatible AirPlay, Chromecast,

Spotify Connect, DLNA, Roon

•Poids : 11 kg

•Poids : 430 x 106 x 420 mm

•Prix : 2500 € en version de base, 3100 € avec module

DAC, 3500 € avec DAC et Prisma

Notre avis

Construction

Performances

Equipement

Musicalité


BLISSJUBILE

Lamusiqueenévidence

LaMusiquedoithumblement

chercheràfaireplaisir,

l'extrêmecomplication

estlecontrairedel'Art.

ClaudeDebussy

www.jm-reynaud.com

www.facebook.com/JMReynaud


CHAÎNES

STÉRÉO


86

ON mag - Hifi 2019

ATOLL +

DAVIS ACOUSTICS

3000 €

3000 €

SDA200 Signature + Courbet n°5

À l’occasion des fêtes de fin d’année, les marques françaises Davis Acoustics et Atoll se sont

associées pour proposer un système Hifi haut de gamme totalement «made in France». Cette

chaîne est composée des enceintes colonnes Davis Courbet N°5, petites sœurs des Courbet n°7 que

nous avons déjà testées, et de l’ampli stéréo connecté Atoll SDA200 Signature. Jusqu’à fin 2019,

elle est proposée à 4950 € au lieu de 6000 €. Mais ce n’est pas son unique atout et chacun de ses

éléments, disponibles également séparément, est d’un grand intérêt audiophile.

par Pierre Stemmelin

Davis Courbet N°5 : des enceintes colonnes

discrètes dans des coffrets au penchant

esthétique

La série Courbet, c’est la nouvelle gamme

d’enceintes Hifi qui monte très fort en ce moment

chez le constructeur français Davis Acoustics. Elle

propose une approche légèrement haut de gamme,

tout en restant encore abordable ; elle se compose

d’un modèle compact (ou de bibliothèque) Courbet

N°3 (1800 € la paire) ainsi que, désormais, de trois

colonnes Courbet N°4, 5 et 7 (jusqu’à 4500 € la paire).

Toutes ces enceintes adoptent un coffret légèrement

incliné vers l’arrière rehaussé d’une épaisse base

déportée pour les colonnes, ce qui leur confère une

intéressante singularité esthétique.

Les Davis Courbet N°5 sont de fines colonnes 3

voies à 4 haut-parleurs et double charge acoustique

accordée en bass-reflex. Leurs ébénisteries sont

construites en panneaux de médium de 19 mm

d’épaisseur et comportent une cloison interne

horizontale, à peu près aux deux tiers de la hauteur,

délimitant la charge des boomers, en bas, accordée

par un gros évent frontal, et celle du transducteur de

médium, en haut, accordée par un petit évent dorsal.

En haut des Davis Courbet N°5 on retrouve le

même tweeter à dôme textile de 28 mm et chambre

d’amortissement arrière tubulaire ainsi que le même

haut-parleur de médium de 13 cm à membrane en

fibre de Kevlar tressée que sur les Courbet N°7.

Ces deux transducteurs sont relayés dans le bas

du spectre par les deux boomers, qui mesurent

également 13 cm de diamètre. Ces derniers utilisent

des cônes en fibre de carbone tressée.

Une restitution sonore très vive et tonique

À l’écoute, les Courbet N°5 sont des enceintes

fines et délicates qui ont beaucoup de peps. Elles

distillent la musique avec de l’esprit, de la vivacité


ON mag - Hifi 2019

87

et des basses toniques. Leur équilibre tonal est

subtilement physiologique, se caractérisant par

des aigus brillants et aériens et des basses qui ont

du corps. Le registre médium n’en paraît pas pour

autant mis en sourdine. Au contraire, la restitution

sonore est sur ce registre très spontanée et vivante

tandis que les autres registres fusionnent avec un

beau naturel.

Les basses ne sont pas aussi profondes que celles

fournies par les grandes sœurs Courbet N°7, mais

se défendent déjà pas mal. L’avantage en est que

les Courbet N°5 s’adaptent mieux à une pièce

d’écoute de petites ou moyennes dimensions.

Dans la nôtre, d’une vingtaine de mètres carrés,

largement ouverte sur une superficie totale de

plus de 40 m2, nous n’avons ressenti, en poussant

le volume, aucun phénomène de saturation ou

d’effet boomy dans le grave. Les Courbet N°5

sont un peu directives, mais bien adaptées à une

écoute en champ relativement proche. Lorsqu’on

les dirige précisément vers le point d’écoute, elles

délivrent une image stéréophonique bien centrée et

concise. Elles ne demandent pas non plus beaucoup

d’espace entre le mur et l’arrière de leurs coffrets.

Selon l’acoustique de la pièce, 10 à 20 cm peuvent

suffire pour laisser respirer l’évent dorsal de leur

charge de médium.

Les Davis Acoustics Courbet N°5 sont donc des

enceintes relativement faciles, qui ont du charme,

de l’élégance, un caractère chantant sur tous les

styles de musique.

Atoll SDA200 Signature : un ampli Hifi

connecté qui affiche tout sur sa façade

L’Atoll SDA200 est un ampli Hifi connecté de 2 x

120 watts RMS sous 8 ohms. Il intègre à la fois un

convertisseur et un lecteur de musique en réseau

Hi-Res. En plus de ses entrées Ligne analogiques,

il possède des entrées numériques optiques,

coaxiales et USB d’une résolution montant à 24

bits/192 kHz, ainsi qu’une connexion Bluetooth, une

sortie casque et des connexions réseau Wi-Fi et

Ethernet.

Son lecteur réseau intégré utilise un module

audiophile de chez StreamUnlimited. Celui-ci

dispose d’un moteur de réception des webradios

Airable et de lecture UPnP/DLNA. Il ne propose pas

la compatibilité avec les protocoles AirPlay, Google

Cast ou Spotify Connect. Mais il fait le choix de la

qualité, permettant la lecture de fichiers jusqu’à une

résolution de 24 bits/192 kHz.

L’ergonomie de l’interface réseau est un peu à

l’ancienne. Le paramétrage de la connexion Wi-Fi

peut être, par exemple, un peu fastidieux. Il ne se

fait pas depuis une appli sur smartphone mais par

le méthode de reconnaissance automatique WPS

ou manuellement en passant par le menu du grand

écran de la façade du SDA200 Signature.

En contrepartie, cet écran est fort lisible. Il affiche

les pochettes d’albums ou les logos des radios,

ainsi qu’un grand nombre d’informations sur le flux

en cours de lecture. L’accès aux webradios et aux

fichiers de musique disponibles sur le réseau local

en mode DLNA peut se piloter entièrement depuis

l’afficheur, à partir de la télécommande ou de la

molette et du bouton à gauche de la façade. C’est

Spécifications : Atoll SDA200 Signature

•Type : ampli Hifi connecté

•Puissance : 2 x 120 watts RMS sous 8 ohms, 2 x 200

watts RMS sous 4 ohms

•Streamer audio intégré compatible DLNA et Airable

(webradios), avec appli donnant accès à Qobuz, Deezer

et Tidal

•Connectique : 2 entrées Ligne, 6 entrées numériques

(optiques, coaxiales et USB), port Ethernet, Wi-Fi, entrée

Bluetooth, sortie préampli, sorties numériques (optique

et coaxiale), sortie Trigger 12 V, prise casque

•Dimensions : 440 x 90 x 255 mm

•Poids : 11 kg

Notre avis : Atoll SDA 200 Signature

Construction

Performances

Fonctions

Musicalité

Notre avis : Davis Courbet n°5

Construction

Performances

Finition

Musicalité

uuu

Spécifications : Davis Courbet n°5

•Type : enceinte Hifi colonne, 3 voies, bass-reflex

•Tweeter : 28 mm à dôme textile

•Transducteur de médium : 13 cm à membrane en fibre

de Kevlar tressée

•Boomers : 2x 13 cm à membrane en fibre de carbone

tressée

•Puissance admissible nom./max. : 100/160 watts

•Rendement : 90 dB

•Bande passante (±3 dB) : 50 Hz à 25 kHz

•Impédance : 4/8 ohms

•Fréquences de coupure : 400 Hz et 4 kHz

•Dimensions : 98 x 16 x 25,5 cm


88 ON mag - Hifi 2019

assez plaisant de pouvoir écouter de la musique

depuis le réseau sans être obligé de sortir son

smartphone ou sa tablette pour le faire.

Naturellement, le pilotage depuis une appli est aussi

possible. Celle d’Atoll donne accès aux services

Qobuz, Tidal ou Deezer en plus des webradios et

du DLNA. Il est également permis d’utiliser d’autres

applis comme les grands classiques mConnect ou

BubbleUPnP.

Une conception audiophile exemplaire

Nous avons bien entendu jeté un œil sous le

capot de l’Atoll SDA200 Signature et avons été

extrêmement impressionnés par la qualité de

conception de cet appareil.

Pour commencer, l’étage d’alimentation est digne

d’un amplificateur bien plus puissant. Il ne comporte

pas un (comme c’est habituel dans cette classe

de prix), mais deux transformateurs toroïdaux de

340 VA chacun, ce qui fait une valeur totale de 680

VA ! Ces transformateurs sont suivis de pas moins

de 8 condensateurs Nippon Chemi-Con, réalisés

sur cahier des charges Atoll, de 6800 µF sous 71 V

chacun, pour une capacité totale de 54 400 µF !

L’Atoll SDA200 Signature est donc configuré

en double mono. Chacun de ses étages de

puissance, gauche et droit, fonctionne en double

push-pull à partir de transistors Mos-Fet de chez

International Rectifier (IRFP140N et IRFP9140N).

Leurs dissipateurs thermiques en aluminium

peuvent paraître relativement petits. C’est un choix

volontaire et récurrent chez Atoll, dont la fiabilité

des produits n’est plus à démontrer. Il témoigne de

la volonté de la marque d’optimiser ses produits, de

dépenser là où cela est nécessaire, pour en donner

un maximum à l’utilisateur en fonction de son

investissement.

La carte de gestion de la musique est une

Stream810 de StreamUnlimited. Elle est

accompagnée d’un transmetteur numérique AKM

(AK4104), d’un receveur Cirrus Logic (CS8416)

et d’un convertisseur Burr Brown (PCM1792,

24 bits/192 kHz). S’en suivent des étages de

préamplification enfermés dans des modules

blindés, certainement en composants discrets,

faisant penser aux fameux modules HDAM de

Marantz.

Enfin, on peut souligner le soin apporté au châssis

doté d’une épaisse façade en aluminium usinée

et d’un capot amorti par une plaque de bitume

ainsi que la présence d’un interrupteur à l’arrière

permettant d’éteindre totalement tous les circuits

de l’appareil.

Une association française qui prend de

l’ampleur

Pour associer les enceintes Davis Courbet N°5 et

l’ampli Hifi connecté Atoll SDA200 Signature nous

avons utilisé les câbles AudioQuest nous servant

de référence, Type 4 pour les liaisons HP et NRG Y3

pour le courant secteur.

Le fonctionnement en réseau de l’Atoll SDA200

Signature s’est révélé d’une excellente stabilité, sans

bogue. Nous avons accédé sans problème à nos

morceaux de musique stockés sur un disque NAS,

avec affichage des pochettes des albums.

L’association de ces productions françaises offre

un rendu sonore particulièrement esthétique. Par

rapport à notre amplificateur de référence, avec

le SDA200 Signature d’Atoll, on gagne plus de

brillance et de luminosité dans le haut du spectre

et une image stéréophonique bien plus ample et

spatialisée. On sent que l’ampli en a beaucoup sous

le pied et pourrait alimenter des enceintes bien

plus exigeantes. La restitution est extrêmement

bien articulée avec des timbres particulièrement

élégants. Sur l’enregistrement «Live at FIP» de «Vol

de Nuit» du Hadouk Trio, on a un sentiment de très

belle transparence qui se manifeste par un très haut

degré de lisibilité du jeu de chaque musicien. La

reprise façon impro de quelques notes de «(I can’t

get no) Satisfaction» des Rolling Stones s’installe

avec beaucoup de subtilité jazzistique, mélangée

de consonance orientaliste, pour ensuite laisser

exploser un court instant son caractère Rock. Les

cordes ont une superbe tessiture, c’est beau, avec

une excellente sensation de présence et des basses

qui descendent en souplesse.

Les enceintes Davis Acoustics Courbet N°5 et l’ampli

connecté Atoll SDA200 Signature sont donc des

produits Hifi bien nés, capables de très bonnes

performances et de beaucoup de musicalité. On sent

qu’ils ont été conçus par des gens passionnés qui ont

à cœur de bien faire leur métier. Félicitations !


Vivent les libellules !

Superbe !

La Libellule Noire DragonFly Black €99.95

“Avec la Libellule (“DragonFly”), AudioQuest a

créé un moyen simple et abordable d’atteindre

le haut de gamme pour une nouvelle génération

d’auditeurs, ainsi que le produit parfait pour le

système audio personnel de tout audiophile.”

—Robert Harley, The Absolute Sound

Ou mieux encore!

La Libellule Rouge (“DragonFly Red”) €199.95

“Les Libellules Rouge et Noire (“DragonFly Red and

Black”) figurent parmi les meilleurs exemples d’hifi

pour Monsieur Toutlemonde à jamais avoir été

publiés dans notre revue. Leurs valeurs de quotient

explosent le cadran. ”

—John Darko, Darko.Audio

Et le top du top !

La Libellule Cobalt (“DragonFly Cobalt”) €299.95

La Libellule Cobalt (“DragonFly Cobalt”) rassemble tout ce que les auditeurs

aiment dans la gamme Libellule (“DragonFly”), le son superbement dynamique

et séducteur, dont elle améliore la mise au point tout en enlevant le duvet et le

brouillard dont l’auditeur n’avait même pas conscience jusqu’à ce qu’il

ne l’entende plus ! La Cobalt dispose de la même tension de

sortie 2.1 capable de tout lire que la Rouge, avec son

contrôle de volume numérique à bit parfait, une

qualité de rendement MQA exceptionnelle et

une compatibilité parfaitement fluide avec les

appareils Apple et Androïd.

Quelques ingrédients importants qui

expliquent la performance de Cobalt qui lui

permet aujourd’hui de créer un précédent en

la matière :

• La puce ESS ES9038Q2M DAC dotée

d’un filtre de phase minimum à coupure

progressive permettant un son plus naturel.

• La micropuce PIC32MX274 microprocesseur réduit

l’appel de courant et augmente la vitesse de traitement de

33% par rapport aux Libellules Noire et Rouge (DragonFlys Black

and Red).

• Un système d’alimentation et de filtrage amélioré, conçu spécifiquement pour

réduire les bruits de fond cellulaires ou encore ceux dus au Wifi ou au Bluetooth.

• Comporte un adaptateur Queue de libellule DragonTail USB-C vers USB-A

modulable. Toutes les Queues de Libellule (DragonTails) utilisent les câbles USB à

teneur en carbone de chez AudioQuest.

DragonFly Le DAC + Preamp + Amp de Casque

Du MP3 au MQA et à la Haute Résolution, les Libellules préservent tout

le corps et toutes la chaleur et la couleur naturelle de votre musique.

Profitez de plus de beauté musicale chez vous et partout où vous choisirez

d’écouter votre musique.


90

ON mag - Hifi 2019

YAMAHA

CRX-B270D/370D

Que peut-on attendre d’une minichaîne à 400 € ? S’agit-il d’un système

véritablement Hifi ? Yamaha, spécialiste japonais de l’audio domestique,

présent sur presque tous les segments de marché et toutes les tranches

de budget, nous propose sa réponse avec la CRX-B270D et sa version

PianoCraft CRX-B370D.

par Pierre Stemmelin

400 €

Les minichaînes Yamaha CRX-B270D et CRX-B370D

partagent la même unité centrale au format boîte

à chaussures. Celle-ci s’habille d’une élégante

façade en aluminium. Logée dans un solide châssis

en métal, elle accueille un lecteur de CD-Audio, un

tuner pour les radios FM et DAB+ et un récepteur

Bluetooth compatible avec le codec AAC. La

dotation est complétée par une entrée numérique

optique, une entrée analogique sur mini-jack, une

prise casque, une sortie subwoofer et un port USB

Host permettant de lire des fichiers Hi-res jusqu’en

24 bits/192 kHz. Une grande télécommande, d’une

bonne ergonomie, pilote toutes les fonctions.

La différence tient juste dans la finition des

enceintes

La finition de l’unité centrale est soignée et une

visite sous son capot montre des circuits simples,

mais sains et d’une grande propreté. L’alimentation

à découpage est séparée des autres circuits par une

plaque de blindage afin d’éviter les interférences.

L’interface audionumérique est de type 24 bits/216

kHz (Burr Brown PCM9211). L’amplificateur est

un petit module travaillant en classe D, Texas

Instruments TPA3118, capable de délivrer jusqu’à 2 x

30 watts sous 8 ohms.

Chacune des deux enceintes qui accompagnent

cette unité centrale possède un coffret construit

en panneaux de bois aggloméré d’environ 10 mm

d’épaisseur avec un baffle doublé d’une plaque

en matériau plastique. Pour la Yamaha CRX-

B270D, l’habillage des coffrets est un simple vinyle

noir imitant les veinures du bois. Pour la version

PianoCraft CRX-B370D, les enceintes ont droit à une

finition plus chic constituée d’un épais revêtement

synthétique brillant façon laque piano. Ce détail

explique les 50 € de différence entre les prix des

deux versions.

Les enceintes fonctionnent dans les deux cas en

deux voies et à partir des mêmes haut-parleurs

: tweeters à diaphragme conico-sphérique

synthétique de 25 mm et boomers de 10,5 cm

à membrane polypropylène, accordés en bassreflex

par des évents tubulaires arrière. À noter

: les coffrets des enceintes ont des façades très

ramassées, mais ils sont assez allongés et donc

profonds, certainement pour de bonnes raisons

acoustiques (plus de volume de charge, meilleur

amortissement interne).

Aparté sur l’absence de fonctions

connectées et sur la durabilité

On peut regretter que Yamaha n’ait pas intégré

dans sa minichaîne CRX-B270D/370D son système

audio connecté MusicCast. Cela aurait pu être

intéressant de remplacer le lecteur CD par un


ON mag - Hifi 2019

91

lecteur réseau. Il est possible d’avoir les deux, mais

en se tournant vers le modèle supérieur dans la

gamme, la minichaîne Yamaha MusicCast MCR-

N470B (600 €).

Compte tenu des tarifs de la CRX-B270D/370D, on

peut comprendre le choix de Yamaha. Les licences

à payer auprès d’Apple, Google et consorts pour

proposer un produit connecté sont fort coûteuses.

Par ailleurs, un produit non connecté n’est-il pas

plus durable ? Certes, la mécanique de lecture des

CD de la minichaîne CRX-B270D/370D n’est pas

garantie pouvoir tenir plusieurs décennies, mais

l’espérance de vie de l’ensemble ne sera pas limitée

dans le futur par l’obsolescence des fonctions

réseau.

Enfin, pour profiter de la musique en réseau, on

peut toujours s’équiper d’un petit lecteur connecté

complémentaire, beaucoup moins cher à renouveler

que tout un système lorsqu’une mise à jour

«hardware» s’impose.

Une minichaîne simple et modeste, mais qui

sonne bien et redonne goût à la stéréo

Sur le terrain, la simplicité d’utilisation de la

minichaîne Yamaha CRX-B270D/370D apparaît

évidente et à l’écoute on sent rapidement que de

bonnes oreilles se sont penchées sur sa conception.

La puissance acoustique disponible n’est pas très

importante, mais déjà suffisante pour animer une

petite soirée. Par rapport à certaines enceintes touten-un,

par exemple la Sonos Play 5 dont les hautparleurs

travaillent en configuration active gérée par

DSP, les enceintes passives alimentées par un ampli

traditionnel de la minichaîne Yamaha apportent

un peu moins de profondeur et d’impact dans les

basses. Cependant, ce registre n’est absolument

pas maigre. Il bénéficie déjà d’une très bonne

ampleur et il a un bon punch. L’équilibre global est

légèrement physiologique, chaleureux avec une

petite pointe de brillance dans les aigus. Les timbres

affichent une belle cohérence. Le rendu est vivant,

naturel et harmonieux. Sur ce point, peu d’enceintes

tout-en-un savent faire aussi bien. En outre, avec

la minichaîne Yamaha, on bénéficie d’une véritable

image stéréophonique. Celle-ci ne peut être

aussi large qu’avec un gros système Hifi, mais sa

construction est déjà stable et précise. L’écartement

idéal entre les deux enceintes se situe aux alentours

d’un mètre et elles sont parfaitement adaptées à

une écoute de proximité dans une pièce de petite

ou moyenne superficie.

Spécifications

•Type : minichaîne Hifi

•Sources intégrées : lecteur de CD, tuner FM/DAB+

•Connectique : entrée numérique optique, entrée analogique

sur mini-jack, sortie casque sur jack 6,35 mm, sortie

subwoofer sur RCA, USB Host, Bluetooth AAC

•Puissance : 2 x 20 watts sous 6 ohms

•Enceintes : 2 voies, bass-reflex, boomers de 10,5 cm,

tweeters de 25 mm

•Dimensions : 180 x 118 x 322 mm pour l’unité centrale,

123 x 192 x 298 mm par enceinte

•Poids : 2,7 kg pour l’unité centrale, 2,2 kg par enceinte

•Prix : 400 € pour la version MCR-B270D, 450 € pour la

MCR-B370D

Notre avis

Construction

Performances

Équipement

Musicalité


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