Psychologie Positive n°31

TÉMOIGNAGE
Rien n’est
impossible si vous
continuez à croire
en vos rêves.
La Néerlandaise Manon Ossevoort (44 ans) est devenue
célèbre dans le monde entier lors de son expédition jusqu’au
pôle Sud à bord d’un tracteur. Mais ce que l’on ne savait pas,
c’est que cette aventure hors du commun était
indissociablement liée à une expérience traumatisante.
J
’avais
18 ans, ma première
année à l’École de théâtre
touchait à sa fin. Je rentrais
d’un week-end chez mes
parents, mon sac de voyage empli de
vêtements propres. À la gare, tandis
que j’attendais mon petit ami, un
homme d’environ 35 ans a engagé la
conversation avec moi. Il m’a raconté
qu’il était photographe et m’a demandé
si je serais intéressée par un shooting.
Beaucoup de mes camarades de classe
en avaient déjà fait, donc je me suis
dit : pourquoi pas ? Et je lui ai donné
mon numéro de téléphone. Nous avons
pris rendez-vous.
Nous devions faire des photos sur la
place Rembrandt à Amsterdam, mais
ce jour-là, il y avait selon lui trop de
monde. Il m’a donc proposé de
m’emmener dans son studio. Je n’étais
pas très à l’aise, car je n’étais jamais
montée dans la voiture de quelqu’un
que je ne connaissais pas, mais j’ai
balayé ce sentiment. Mince ! où allonsnous
? me suis-je demandé lorsqu’il
s’est engagé dans un tunnel. J’étais un
peu inquiète, mais il me distrayait en
discutant avec moi. Le “studio” s’est
avéré être une maison vide en dehors
de la ville. C’est là qu’il m’a violée. J’ai
bien sûr résisté, mais je n’ai pas osé me
battre avec lui – il était clair qu’il
voulait coûte que coûte parvenir à ses
fins. Lorsqu’il m’a ramenée à
Amsterdam, il faisait déjà presque noir.
Je ne me souviens pratiquement plus de
la nuit qui a suivi. Je ne sais pas si je
me suis de nouveau douchée – il
m’avait en effet déjà mise sous la
douche. Je crois que je suis restée là,
à regarder fixement devant moi,
comme pétrifiée. Deux jours plus tard,
j’ai eu un entretien d’évaluation à
l’école. De but en blanc, mon mentor
m’a dit que je n’étais pas admise en
deuxième année ; ils me considéraient
comme une jeune fille gentille et naïve
et doutaient que je sois assez forte pour
suivre la formation. Je me suis
effondrée. Mon rêve de faire du théâtre
s’était lui aussi brisé.
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