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Essais & Simulations n°141

DOSSIER : Spécial Covid-19 Comment les acteurs des essais et de la mesure font face à la crise

DOSSIER : Spécial Covid-19
Comment les acteurs des essais et de la mesure font face à la crise

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DOSSIER À LA UNE 42 8<br />

Spécial<br />

Covid-19<br />

Comment les acteurs des<br />

essais et de la mesure<br />

font face à la crise<br />

ESSAIS ET MODELISATION 32<br />

Le HPC, élément incontournable de la simulation<br />

DOSSIER 46<br />

L’aéronautique et la défense à l’honneur !<br />

N° 141 • Mai-juin 2020 • 25 €


High-End Solutions for Automotive<br />

Displays & Lighting Measurement<br />

www.radiantvisionsystems.eu


ÉDITORIAL<br />

Réveiller l’industrie<br />

après le chaos<br />

C’est parti pour une nouvelle crise ! Et comme la tendance veut que plus rien<br />

ne se fasse dans la demi-mesure, celle-ci se montre encore plus brutale que<br />

toutes les autres. Provoquée par l’échappée malheureuse d’un des milliers de<br />

coronavirus connus à ce jour, elle a purement et simplement causé l’effondrement<br />

de quelque vingt années de croissance.<br />

Olivier Guillon<br />

Rédacteur en chef<br />

Beaucoup d’encre a coulé dans les journaux et beaucoup de<br />

mots, d’idées, de concepts, de spéculations parfois irresponsables<br />

voire des avis complotistes ont été échangés dans des<br />

médias en quête de vérité, de nouvelles alarmantes puis de pistes<br />

pour un « vaccin miracle » et de bien maigres scoops aux allures<br />

résolument dramatiques.<br />

« Plus brutale que<br />

toutes les autres, la<br />

crise a purement et<br />

simplement causé<br />

l’effondrement de<br />

quelque vingt années de<br />

croissance »<br />

Aujourd’hui, en cette période inédite de « déconfinement »<br />

(nouveau mot faisant bientôt son apparition dans le dictionnaire),<br />

l’heure est à la réorganisation, à commencer par l’industrie<br />

qui se réveille avec la gueule de bois. La question se pose<br />

désormais de savoir comment se relever, question que la rédaction d’<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />

a décidé de poser aux représentants des associations professionnelles (et partenaires du<br />

magazine) regroupant ces centaines d’entreprises – fabricants d’instruments de mesure,<br />

sous-traitants industriels, prestataires d’essais, bureaux d’études et de simulation, éditeurs<br />

de logiciels… – qui ont aujourd’hui la lourde tâche, sinon celle de survivre, de faire rebondir<br />

une industrie lourdement affectée après deux mois d’hibernation.<br />

Olivier Guillon<br />

Envie de réagir ?<br />

@EssaiSimulation<br />

ÉDITEUR<br />

MRJ Informatique<br />

Le Trèfle<br />

22, boulevard Gambetta<br />

92130 Issy-les-Moulineaux<br />

Tel : 01 84 19 38 10<br />

Fax : 01 34 29 61 02<br />

Direction :<br />

Michaël Lévy<br />

Directeur de publication :<br />

Jérémie Roboh<br />

Rédacteur en chef :<br />

Olivier Guillon<br />

o.guillon@mrj-corp.fr<br />

COMMERCIALISATION<br />

Publicité :<br />

Patrick Barlier<br />

p.barlier@mrj-corp.fr<br />

Diffusion et Abonnements :<br />

vad.mrj-presse.fr<br />

Prix au numéro :<br />

25 €<br />

Abonnement 1 an :<br />

80 € / 4 numéros<br />

Étranger :<br />

130 €<br />

Règlement par chèque<br />

bancaire à l’ordre de MRJ<br />

RÉALISATION<br />

Conception graphique :<br />

Dolioz - Adeline Docquier<br />

Maquette, Impression :<br />

Rivadeneyra, sa<br />

Calle Torneros, 16<br />

Poligono Industrial de Los Angeles<br />

28906 Getafe - Madrid Espagne<br />

N°ISSN :<br />

1632 - 4153<br />

N° CPPAP : 1021 T 94043<br />

Dépôt légal : à parution<br />

Périodicité : Trimestrielle<br />

Numéro : 141<br />

Date : mai - juin 2020<br />

RÉDACTION<br />

Ont collaboré à ce numéro :<br />

Florence Barré (ESI Group), Navin<br />

Budhiraja (Ansys), Francisco<br />

Chinesta (ESI Group), Robert<br />

Harwood (Ansys), Neboisa<br />

Milosavljevic (Emitech), Daniel<br />

Verwaerde (Teratec)<br />

Comité de rédaction :<br />

MRJ Presse : Olivier Guillon<br />

ASTE : Alain Bettacchioli (Thales<br />

Alenia Space), Daniel Leroy<br />

(AllianTech), Yohann Mesmin<br />

(Siemens Industry Software),<br />

Patrycja Perrin (ASTE)<br />

PHOTO DE COUVERTURE :<br />

IStock - Salle blanche en laboratoire<br />

pharmaceutique<br />

Crédit : 4X-image<br />

Toute reproduction, totale ou partielle, est<br />

soumise à l’accord préalable de la société MRJ.<br />

Partenaires du magazine<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> :<br />

/Facebook.com/<br />

EssaiSimulation<br />

/@EssaiSimulation<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I1


LE RENDEZ-VOUS INTERNATIONAL<br />

CONFÉRENCES | ATELIERS | EXPOSITION<br />

THE INTERNATIONAL MEETING<br />

CONFERENCES | WORKSHOPS | EXHIBITION<br />

NOUVELLES DATES<br />

NEW DATES<br />

PARIS ILE-DE-FRANCE<br />

13 & 14 OCTOBRE OCTOBER 13 & 14<br />

PLATINUM SPONSORS<br />

GOLD SPONSORS<br />

HPC Services<br />

SILVER SPONSORS<br />

PARTENAIRE<br />

EUROPA VILLAGE


SOMMAIRE<br />

MESURES<br />

À LA UNE : FAIRE FACE À LA CRISE<br />

8 - La technologie, le rempart de l’industrie contre la crise<br />

11 - Les organisations professionnelles des essais et de la<br />

simulation sur le pied de guerre !<br />

15 - En réponse au confinement, Comsol a recours au webinar !<br />

17 - La simulation au chevet des entreprises industrielles<br />

8<br />

ACTUALITÉS<br />

Crise du Covid-19<br />

6 Les mesures de distanciation sociale<br />

sont insuffisantes, selon la simulation<br />

numérique<br />

6 Airbus Defense & Space développe un<br />

moyen d’essais de micro-vibrations<br />

unique<br />

7 ArianeGroup met à la disposition des<br />

équipementiers une centrifugeuse de<br />

grande capacité<br />

7 Succès de la phase de tests aux Pays-Bas<br />

pour le train à hydrogène Coradia iLint<br />

MESURES<br />

20 Covid-19 – Comment s’organisent les<br />

associations professionnelles de la<br />

mesure et des END<br />

25 Les Journées de la Mesure en Webconférence<br />

les 16 et 17 juin !<br />

26 Aux États-Unis, Dewesoft participe<br />

au développement d’un respirateur<br />

artificiel d’urgence<br />

28 Horiba Medical mise sur la simulation<br />

pour développer ses nouveaux dispositifs<br />

hématologiques<br />

30 Des solutions sur « mesure » pour<br />

lutter contre la crise sanitaire<br />

ESSAI ET MODÉLISATION<br />

Focus sur le HPC et le Forum Teratec<br />

2020<br />

32 À l’heure de la crise, le Forum Teratec<br />

joue la carte européenne<br />

34 Le rôle croissant de la simulation<br />

numérique dans le HPC<br />

36 Accélérer la révolution du HPC dans<br />

le Cloud<br />

Spécial maintenance des moyens<br />

d’essai<br />

39 La GMAO, outil stratégique de la<br />

maintenance d'ArianeGroup<br />

42 Comment le plus grand site de R&D<br />

d’EDF Lab organise sa maintenance<br />

44 La maintenance au cœur de la stratégie<br />

des moyens d’essai<br />

OUTILS<br />

46 La DGA crée un cluster d’innovation<br />

de défense dans l’aérospatial<br />

© EDF<br />

47 Conception et validation d’essais<br />

d’impacts laser instrumentés par un<br />

système multi-caméras<br />

50 Accompagner les évolutions des marchés<br />

de l’aéronautique et de la défense<br />

52 Soldat connecté : le recours à la<br />

simulation pour conserver une longueur<br />

d'avance sur la menace<br />

55 Socitec, un demi-siècle d’expérience au<br />

service de la défense et l’aéronautique<br />

56 Les matériaux composites, un élément<br />

incontournable de l’avion du futur<br />

56 Retour sur Compostamp, un projet qui a<br />

su fédérer aéronautique et automobile<br />

60 Des essais acoustiques pour simuler<br />

l’impact sonore du lancement de<br />

Sentinel-6A<br />

OUTILS<br />

62 Le point sur les prochaines journées<br />

techniques de l’ASTE<br />

62 Report d’Astelab 2021 « <strong>Essais</strong> et<br />

Simulation » à l’été 2021<br />

63 Agenda<br />

64 Au sommaire du prochain numéro<br />

64 Index des annonceurs et des entreprises<br />

citées<br />

64 Le chiffre à retenir<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I3


Le logiciel EDM de Crystal Instruments<br />

fournit la fonction mufti-résolution qui<br />

applique la résolution sélectionnée dans la<br />

gamme haute fréquence et 8 fois la<br />

résolution dans la gamme basse<br />

fréquence. La fréquence de coupure, qui<br />

divise les gammes basses et hautes<br />

fréquences, est calculé par le logiciel.<br />

Spider-81 Vibration Controller<br />

New CAN bus Connection ., Multi-Resolution<br />

Spectrum Analysis & Vibration Visualization<br />

dB Vib<br />

INSTRUMENTATION<br />

CRYSTAL<br />

,,. INSTRUMENTS<br />

www.dbvib-instrumentation.com


NOS DOSSIERS EN UN CLIN D’OEIL<br />

© DuPont De Nemours<br />

ACTUALITÉS<br />

À la une : faire face à la crise<br />

par la technologie p. 8 à 18<br />

De la crise sanitaire et du confinement le monde est passé à<br />

la récession économique la plus brutale jamais connue à ce<br />

jour. Après la mise en hibernation de l’économie vient le temps<br />

du rebond. Mais la chose n’est pas aisée et exige une mise<br />

en commun des forces vives : acteurs financiers, nouvelles<br />

technologies et mise en réseau des moyens d’essai, de production<br />

et des compétences.<br />

MESURES<br />

© Sisu<br />

Covid-19 : comment la mesure<br />

répond à la crise ? p. 20 à 31<br />

S’il y a bien un domaine qui a été fortement chahuté durant la<br />

crise sanitaire, c’est celui de l’hospitalier et plus généralement<br />

le monde de la santé. Or dans ces pans d’activité, le contrôle<br />

qualité occupe une place centrale. Et ce n’est qu’un des nombreux<br />

arguments en faveur des acteurs de la mesure et de la métrologie<br />

démontrant le rôle majeur qu’ils jouent au quotidien.<br />

ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

Deux sujets à l’honneur : le HPC et<br />

la maintenance p. 32 à 45<br />

© DR<br />

Le Forum Teratec n’est pas annulé mais reporté en octobre. À ce<br />

titre, la rédaction <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> porte son attention sur<br />

la place du calcul haute performance HPC dans la simulation et<br />

les essais. Par ailleurs, à l’aube des grands arrêts techniques<br />

d’été, un retour d’expérience et deux reportages concernent<br />

quant à eux la maintenance les moyens d’essai, une activité<br />

stratégique bien que peu mise en valeur.<br />

©DR<br />

DOSSIER<br />

Spécial Aéronautique et<br />

Défense p. 46 à 60<br />

Si les salons Eurosatory et Global Space n’auront pas eu lieu<br />

comme prévu (Eurosatory étant annulé et Global Space finalement<br />

abandonné) et malgré le coup brutal de la crise, anéantissant près<br />

de dix ans de carnets de commandes, les secteurs de l’aéronautique<br />

et de la défense exprimeront toujours des besoins en essais et<br />

en simulation, peut-être plus que dans le « monde d’avant ». En<br />

attendant des jours meilleurs…<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I5


ACTUALITÉS<br />

EN BREF<br />

Tomra Food virtualise<br />

ses centres de tests et de<br />

démonstration<br />

Le fabricant de trieuses à base de<br />

capteurs et des solutions intégrées<br />

post-récolte à l'industrie alimentaire<br />

(utilisant les technologies de calibrage,<br />

de tri, d’épluchage et d’analyse) a mis<br />

en place des centres de démonstration<br />

virtuels pour amener les centres de<br />

test et de démonstration directement<br />

sur le poste de travail de ses clients.<br />

Ceux-ci pourront réserver des sessions<br />

interactives avec les centres belges,<br />

chinois et américain du groupe. ●<br />

Marc-Oliver Pahl, nommé<br />

directeur de la chaire Cyber<br />

CNI d'IMT Atlantique<br />

Directeur de recherche au<br />

département Systèmes réseaux,<br />

cybersécurité et droit du numérique<br />

sur le campus de Rennes d'IMT<br />

Atlantique, Marc-Oliver Pahl prend<br />

la direction de la Chaire Cyber<br />

CNI qui conduit depuis 2016 des<br />

travaux de recherche et participe<br />

à la formation dans le domaine,<br />

dorénavant hautement stratégique, de<br />

la cybersécurité des infrastructures<br />

critiques (réseaux d'énergie,<br />

infrastructures numériques, processus<br />

industriels, usines de production<br />

d'eau, systèmes financiers). ●<br />

Symétrie s’équipe d’une<br />

nouvelle ligne de production !<br />

Afin d’augmenter sa capacité de<br />

production, Symétrie a installé un<br />

nouvel atelier de production de 200 m²<br />

à Nîmes, ce qui porte la surface<br />

totale de ses locaux à 1 200 m². Cet<br />

atelier est principalement destiné<br />

au montage et à la qualification<br />

des hexapodes de positionnement<br />

standard. Opérationnelle depuis<br />

début 2020, cette nouvelle ligne de<br />

production intègre aussi des moyens<br />

de tests, comme une machine à<br />

mesurer tridimensionnelle.●<br />

COVID-19<br />

Les mesures de distanciation sociale<br />

sont insuffisantes, selon la simulation<br />

numérique<br />

Afin d’aider les pouvoirs publics,<br />

les professionnels de santé et<br />

le grand public à comprendre<br />

l'importance de ces mesures<br />

et à mieux appliquer les gestes barrières,<br />

Ansys, spécialiste mondial de la simulation<br />

numérique, a révélé en avril dernier,<br />

sur un site dédié, les résultats de ses<br />

recherches sur la propagation des gouttelettes<br />

responsables de la transmission du<br />

L’objectif de ce nouveau banc<br />

installé à Airbus Defence and<br />

Space dans le centre d’essais<br />

de Toulouse est de caractériser<br />

au sol par moyens adaptés le niveau de<br />

micro-vibrations à de très faibles amplitudes.<br />

Après plusieurs mois de travail, les<br />

équipes d’ingénierie des essais mécaniques<br />

ont développé un banc de mesure composé<br />

d’un marbre rigide de 3 tonnes sur suspensions<br />

pneumatiques, d’une chaîne d’acquisition<br />

ultra-sensible adaptée aux faibles<br />

fréquences (de l‘ordre de 0,1 Hz) et d’un<br />

post-traitement développé en interne et<br />

permettant de corriger l’impact des modes<br />

de suspension dans la bande de fréquence<br />

utilisée.<br />

virus lors d’une interaction et durant la<br />

pratique d'un sport.<br />

Ces résultats soulignent l’insuffisance<br />

des recommandations de distanciation<br />

sociale émises par le gouvernement. En<br />

effet, la modélisation démontre que les<br />

gouttelettes peuvent être expulsées jusqu’<br />

à 28 mètres lors d’une toux ou d’un éternuement.<br />

L’éloignement entre deux<br />

personnes statiques devrait donc être de<br />

2 mètres minimum, soit le double de la<br />

distance actuellement recommandée. Les<br />

coureurs devraient quant à eux respecter<br />

une distance de 3 mètres minimum et les<br />

cyclistes de 10 mètres. ●<br />

EN SAVOIR PLUS > www.ansys.com<br />

INNOVATION<br />

Airbus Defense & Space développe un<br />

moyen d’essais de micro-vibrations<br />

unique<br />

Capable de supporter des instruments de<br />

plusieurs centaines de kilogrammes et avec<br />

une interface de 1,5 m de diamètre, ce banc<br />

micro-dynamique est désormais opérationnel.<br />

Il va être notamment utilisé pour<br />

les instruments ICI (Ice Cloud Imager)<br />

et MWI (Micro Waves Imager) du satellite<br />

d’observation de la terre MetOp-SG ●.<br />

EN SAVOIR PLUS ><br />

spaceequipment.airbusdefenceandspace.com<br />

6 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


ACTUALITÉS<br />

MOYEN D’ESSAI<br />

ArianeGroup met à la disposition des<br />

équipementiers une centrifugeuse de<br />

grande capacité<br />

ArianeGroup Tests Services<br />

partenaire reconnu des industriels<br />

français Européens dans<br />

le domaine des essais en environnement<br />

et contrôle non destructif,<br />

dispose d'une centrifugeuse de grande<br />

capacité particulièrement appréciée des<br />

équipementiers aéronautiques et défenses.<br />

FERROVIAIRE<br />

Répondant aux normes aéronautiques et<br />

défenses, notre centrifugeuse permet d'accueillir<br />

des spécimens supérieurs à 2,5<br />

mètres et 1,5 tonne.<br />

À titre d'exemple, un de ses points de performance<br />

moyen est un niveau d'accélération de<br />

80 g pour une masse d'équipement testé de<br />

400 kg. Compatible des produits à caractère<br />

pyrotechnique, cette centrifugeuse permet de<br />

qualifier vos spécimens dans des conditions<br />

extrêmes. Ce moyen d'essai a récemment<br />

accompagné des industriels dans leur qualification<br />

de produit tel que des cœurs électriques<br />

aéronautiques, ainsi que des systèmes<br />

et sous-systèmes d'armes tactiques. ●<br />

EN SAVOIR PLUS > www.ariane.group/fr/<br />

Succès de la phase de tests aux Pays-Bas<br />

pour le train à hydrogène Coradia iLint<br />

©R. Frampe<br />

EN BREF<br />

Les acteurs du HPC veulent<br />

lutter contre le covid-19<br />

Genci, le CEA, la CPU et Atos arment<br />

les scientifiques européens avec le HPC<br />

pour lutter contre le virus. Ainsi, deux<br />

des supercalculateurs les plus puissants<br />

de France, Joliot-Curie, opéré au TGCC<br />

et Occigen au Cines (centre national de<br />

calcul de la CPU), fournissent un accès<br />

prioritaire d’une grande partie de leurs<br />

ressources de calcul à des équipes<br />

de recherche européennes. Il s’agit<br />

notamment d’études épidémiologiques<br />

de la propagation du covid-19, de travaux<br />

visant à comprendre la structure<br />

moléculaire et le comportement du<br />

virus ou encore à cribler massivement<br />

des protéines et tester des potentielles<br />

futures molécules en vue d'un vaccin. ●<br />

IRT Saint Exupéry et SystemX<br />

souhaitent améliorer les<br />

processus de développement<br />

et de certification des systèmes<br />

complexes<br />

D’une durée de 48 mois, le nouveau projet<br />

inter-IRT S2C ambitionne de définir des<br />

processus de mise en œuvre et de maintien<br />

en cohérence des données échangées entre<br />

les équipes de conception d’architectures<br />

systèmes et les équipes d’analyse de la<br />

sûreté de fonctionnement (safety). Cette<br />

méthodologie intégrera les approches de<br />

modélisation (MBSE, MBSA et arbres de<br />

panne) et contribuera à la vulgarisation<br />

et l’acceptation du MBSA dans un<br />

contexte de certification des systèmes<br />

complexes, avant leur mise sur le marché.<br />

Le marché principal ciblé par ce projet<br />

est l’aéronautique civil. ●<br />

En mars dernier, Alstom a testé<br />

pendant dix jours le train Coradia<br />

iLint alimenté par une pile<br />

à hydrogène sur la ligne de 65<br />

kilomètres située entre Groningen et<br />

Leeuwarden, dans le nord des Pays-Bas.<br />

Les essais font suite à 18 mois de service<br />

voyageurs réussi sur la ligne Buxtehude–<br />

Bremervörde–Bremerhaven–Cuxhaven<br />

en Allemagne, pour laquelle 41 Coradia<br />

iLint au total ont déjà été commandés.<br />

Développé et produit par les équipes<br />

d’Alstom à Salzgitter (Allemagne) et à<br />

Tarbes, Coradia iLint est le premier train<br />

régional de passagers au monde à entrer<br />

en service commercial équipé de piles qui<br />

convertissent l’hydrogène et l’oxygène en<br />

électricité. Conçu pour circuler sur des<br />

lignes non électrifiées, il fournit une traction<br />

propre et durable sans compromis<br />

de performance, ni d’autonomie (1 000<br />

km environ), soit la même que les rames<br />

diesel de taille équivalente. ●<br />

EN SAVOIR PLUS > www.alstom.com<br />

Le programme doctoral « IA et<br />

Ingénierie » porté par Centrale<br />

Lille retenu par l’ANR<br />

Le programme doctoral AI_Engeneering_<br />

PdD@Lille dédié à l’IA en ingénierie, présenté<br />

par Centrale Lille conjointement avec l’Ensait<br />

et Yncrea, est l’un des 22 programmes<br />

retenus par l’ANR dans le cadre de l’appel<br />

à programmes lancé en juin 2019. 8 des<br />

13 thèses qu’il comprend bénéficieront<br />

chacune d’une aide financière de l’Etat de<br />

60 000 €. Ce programme est également<br />

soutenu par l’I-Site ULNE qui contribue<br />

au montage financier, ainsi que par la<br />

Région Hauts-de-France qui apportera<br />

plusieurs co-financements. ●<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020I7


ACTUALITÉS<br />

ENTRETIEN<br />

La technologie,<br />

le rempart de l’industrie contre la crise<br />

Le directeur exécutif de la Banque publique d’investissements (Bpifrance), nous fait part dans<br />

cet entretien exclusif de sa vision de la crise et surtout d’une reprise très attendue. Dans ce<br />

contexte incertain, Guillaume Mortelier rappelle le rôle essentiel de l’organisme tant dans sa<br />

mission financière que dans l’accompagnement des entreprises, mais également la place centrale<br />

qu’occupent les nouvelles technologies dans l’espoir d’un rebond rapide de l’économie.<br />

GUILLAUME MORTELIER, UN MOT POUR QUALIFIER<br />

CETTE CRISE…<br />

Le premier mot qui me vient à l’esprit est « brutalité ». Car<br />

si l’on se reporte à 2008, il y a eu environ un an de latence<br />

entre la crise des subprimes et son impact réel sur l’économie.<br />

Cette année, nous sommes passés d’une économie<br />

en fin de cycle un arrêt total – avec toutefois des disparités<br />

fortement marquées de manière sectorielle mais aussi en<br />

fonction de la taille et de la géographie des entreprises. Car<br />

Guillaume<br />

Mortelier<br />

DIRECTEUR EXÉCUTIF DE LA BANQUE<br />

PUBLIQUE D’INVESTISSEMENTS<br />

(BPIFRANCE)<br />

Ancien élève de l’Ecole polytechnique et diplômé de l’École<br />

nationale des Ponts et Chaussées,Guillaume Mortelier débute<br />

sa carrière en 2003 au sein du cabinet Bain & Company à Paris<br />

et San Francisco où il mène des missions de développement<br />

d'entreprises en Europe et en Amérique du Nord. Entre 2007<br />

et 2012, il réalise des investissements en fonds propres dans<br />

des ETI françaises au sein du fonds Astorg Partners puis<br />

dans des entreprises à l'étranger (Méditerranée et Chine<br />

principalement) au sein de Proparco. En septembre 2012,<br />

Guillaume Mortelier rejoint CDC Entreprises, entité constitutive<br />

de Bpifrance dont il est nommé directeur du Développement<br />

puis directeur de la Stratégie et du Développement en 2014.<br />

En décembre 2017, il devient membre du comité de direction<br />

Mid & Large Cap, en charge de la création et de la gestion<br />

du Fonds Build-up International. Guillaume Mortelier est<br />

nommé directeur exécutif en charge de l’Accompagnement<br />

le 1er août 2018.<br />

outre le tourisme – comprenant la restauration, l’événementiel<br />

et l’hôtellerie, l’industrie (en particulier l’aéronautique<br />

et l’automobile) a été fortement touchée, mettant le doigt<br />

sur un problème opérationnel : la complexité des chaînes<br />

de production et une supply chain très dense. Enfin, cette<br />

crise s’est manifestée de façon très rapide : de la mi-mars<br />

à la mi-avril, nous avons mis en hibernation l’économie.<br />

Depuis, après avoir dû relever les défis sanitaires, dialoguer<br />

avec les employés, envisager différents scénarios de confinement<br />

et travailler à distance, les entreprises doivent penser<br />

à la reprise.<br />

JUSTEMENT, COMMENT VOYEZ-VOUS L’APRÈS-<br />

CRISE ?<br />

Du point de vue de la BPI, nous nous devons d’adopter<br />

une vision à la fois théorique et optimiste. L’idéal serait<br />

donc de retrouver dans la reprise une brutalité similaire<br />

à celle de la crise. L’année 2020 aura connu trois mois «<br />

blancs » ; il faudrait être capable de rattraper ce niveau d’ici<br />

septembre. Ce scénario n’est bien entendu pas réaliste pour<br />

tous les secteurs ; seules les entreprises de services suffisamment<br />

et financièrement solides pourront adopter une<br />

reprise en « V ». Pour le reste de l’économie, le profil de la<br />

reprise prendra plutôt les allures d’un « U » tassé avec un<br />

retour à la normal au quatrième trimestre.<br />

QUELS SONT LES PRINCIPAUX ENJEUX POUR LES<br />

ENTREPRISES ?<br />

Avant tout, il faut sécuriser et rallonger la durée du cash.<br />

À ce titre, notons que les banques « ont fait le job » sur le<br />

Prêt garanti par l’État (PGE) avec près de 38 milliards d’euros<br />

de prêts accord et pas moins de 260 000 demandes en<br />

trois semaines seulement. Le rythme est impressionnant<br />

8 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


ACTUALITÉS<br />

©DR<br />

mais il faut que la dynamique aille plus loin. Parallèlement<br />

à l’action financière se joue le défi de l’accompagnement<br />

car le souhait des dirigeants est de sécuriser la reprise d’ici<br />

trois à six mois. Par exemple, l’automobile est marquée par<br />

la crise en raison des problématiques rencontrées dans sa<br />

chaîne de fournisseurs. Beaucoup d’entre eux se situent en<br />

effet en Chine. Or le cycle d’approvisionnement est très<br />

long, ce qui explique que le choc n’a été ressenti qu’au mois<br />

de mars. L’objectif est donc de comprendre et de réagir le<br />

plus rapidement possible.<br />

ET PLUS PARTICULIÈREMENT POUR NOTRE<br />

INDUSTRIE ?<br />

Indépendamment de ses effets sanitaires, la crise à souligné<br />

l’importance d’une force industrielle en France et<br />

en Europe, à l’exemple de la santé pour la production de<br />

masques, de gel et de respirateurs artificiels. On a vu le<br />

trou béant puis, dans un second temps, l’industrie (textile<br />

et mécanique notamment) a su répondre aux besoins imminents<br />

de production. En un mot, nous pouvons affirmer<br />

que l’industrie est un enjeu de souveraineté et pas seulement<br />

économique. Il va donc falloir associer différents<br />

secteurs comme la santé, la défense etc. à une priorité non<br />

plus sectorielle mais globale en adoptant une vision non<br />

plus verticale mais horizontale. Nous devons adopter une<br />

approche industrielle dans son ensemble pour assurer la<br />

sécurité de la chaîne d’approvisionnement. De là, le grand<br />

défi pour la BPI est d’assurer que les dirigeants continuent<br />

d’investir et de donner la priorité au digital et à l’Industrie<br />

du futur.<br />

DANS QUELLE MESURE L’INDUSTRIE DU FUTUR<br />

VA-T-ELLE AIDER LES ENTREPRISES À MIEUX<br />

REBONDIR ?<br />

Vous l’aurez compris, l’enjeu n’est pas de savoir comment<br />

je digitalise l’usine mais comment j’intègre la supply chain<br />

Précision et haute<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020I9


ACTUALITÉS<br />

©Connex Lab<br />

dans son ensemble. Nous pensons qu’il faut profiter de la<br />

crise pour montrer aux industriels que la technologie est<br />

la réponse essentielle. Nous remarquons à ce titre qu’en<br />

réponse à cette crise à la fois brutale et rapide, l’utilisation<br />

du digital à travers les dispositifs d’e-Learning et de webinaires<br />

s’est considérablement généralisée. À titre d’exemple,<br />

avant la crise, nous organisions deux web-conférences par<br />

mois avec une centaine de dirigeants ; depuis un mois, c’est<br />

une par jour pour 300 personnes !<br />

Cet engouement pour le digital n’est pas près de disparaître<br />

après la crise. Celle-ci nous a d’ailleurs permis de constater<br />

que les entreprises équipées de nouvelles technologies s’en<br />

sortent mieux dans leurs relations client-fournisseur sur<br />

les chaînes de production et dans la supply-chain. Enfin,<br />

du point de vue des normes, celles-ci devront être de plus<br />

en plus contraignantes. La robotisation et les capteurs intégrés<br />

sur les équipements de production permettront sans<br />

nul doute de plus facilement s’adapter.<br />

AU-DELÀ DE LA PARTIE FINANCIÈRE, QUELLES<br />

ACTIONS ALLEZ-VOUS METTRE EN ŒUVRE POUR<br />

AIDER LES ENTREPRISES ?<br />

Nous menons des actions d’accompagnement destiné à<br />

sécuriser la reprise mais aussi inciter davantage les entreprises<br />

à se saisir des diagnostics et des solutions technologiques<br />

que propose le marché. Nous travaillons en<br />

partenariat avec le Cetim à ce sujet. Nous menons également<br />

une réflexion post-crise sur ces gros enjeux ; notre<br />

volonté étant de réaliser un step-back portant sur les<br />

macro-enjeux durant les trois prochaines années.<br />

QUEL RÔLE PEUT JOUER DES ASSOCIATIONS<br />

PROFESSIONNELLES SELON VOUS ?<br />

Après cette crise sanitaire et économique, le monde ne va<br />

pas changer. Les associations et les organisations professionnelles<br />

ont une totale légitimité à la fois dans leurs<br />

actions et leur raison d’être dans cette crise qui devrait au<br />

moins durer 18 mois. L’enjeu pour elle et de simplifier la vie<br />

des dirigeants. Car s’ils ont profité de la richesse des dispositifs,<br />

ils ont également été confronté à leur complexité.<br />

C’est d’ailleurs l’un des défis des organisations telles que la<br />

BPI : donner un maximum de visibilité, identifier rapidement<br />

les interlocuteurs (entreprises et laboratoires, savoirfaire<br />

et moyens industriels) et les renvoyer vers les plus<br />

pertinents. ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

© FOUCHA<br />

10 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


ACTUALITÉS<br />

INTERVIEW CROISÉE<br />

Les organisations professionnelles des essais<br />

et de la simulation sur le pied de guerre !<br />

Daniel Leroy,<br />

président de l’Association pour le<br />

développement des sciences et techniques en<br />

environnement (ASTE)<br />

Didier Large,<br />

président de Nafems France (International<br />

Association Engineering Modelling)<br />

QUELLE LECTURE AVEZ-VOUS DE CETTE CRISE<br />

SANITAIRE ? EN QUOI CELA IMPACTE VOS<br />

ADHÉRENTS ?<br />

Daniel Leroy (D.L.) : Précurseur en 2007 avec la création de<br />

l’Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires<br />

(Eprus), qui disposait de 285 millions de masques PFP2,<br />

la France manque cette fois de moyens face au Covid-19. Par<br />

ailleurs, nous ne disposons plus sur le territoire français d'industriels<br />

pouvant fabriquer rapidement le matériel nécessaire.<br />

La seule solution - le confinement - a eu un impact très important<br />

sur la santé de notre tissu économique. Sans compter l’effet<br />

délétère de la compétition « des masques » sur nos partenaires<br />

historiques comme l’Espagne et l’Italie. Cette crise montre l’importance<br />

du politique à la fois en matière de santé publique et de<br />

politique industrielle, et de notre rayonnement européen. Dans<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020I11


ACTUALITÉS<br />

le domaine des essais, un très fort impact<br />

a été constaté : les derniers laboratoires<br />

ont fermé début avril, en l’absence d’activité<br />

; face aux impacts financiers, les<br />

directions réduisent fortement leurs<br />

programmes de développement.<br />

Didier Large (D.LG) : Cette crise<br />

impacte naturellement la vie de l’association,<br />

à commencer par ces événements,<br />

que ce soit en Europe ou aux<br />

États-Unis. Certains sont reportés, annulés<br />

ou transférés en séminaires en ligne,<br />

ce qui constitue une nouveauté pour<br />

Nafems ; d’autant qu’il se posera la difficulté<br />

des rendez-vous qui vont se bousculer<br />

en fin d’année. Néanmoins, nous<br />

continuons d’organiser chaque semaine<br />

des réunions de travail avec nos partenaires<br />

comme en France, avec les IRT<br />

SystemaTic et Saint-Exupéry ainsi que<br />

Renault et PSA à travers Nafems-Incose<br />

SMS Group, une initiative concrète<br />

portant sur la convergence de l’ingénierie<br />

systèmes (MBSE-Modelisation) et de<br />

la simulation. L’objectif à terme pour les<br />

deux constructeurs et de développer un<br />

standard pour le véhicule du futur, c’està-dire<br />

un véhicule à la fois autonome<br />

électrique. La crise du Covid-19 ne met<br />

donc fondamentalement pas en cause<br />

nos actions ; au contraire, nous avançons<br />

et envisageons même d’intégrer à<br />

ce projet les éditeurs de logiciels cet été.<br />

« L’agilité et la résilience<br />

vont devenir les qualités<br />

indispensables à la survie<br />

de notre filière, et cette<br />

évolution passe par une<br />

forte digitalisation de nos<br />

processus »<br />

- Daniel Leroy (ASTE)<br />

DE QUELLE NATURE SONT LEURS<br />

DIFFICULTÉS ET QUELS SONT LES<br />

CHALLENGES QU’IL LEUR FAUDRA<br />

RELEVER ?<br />

D.L. : En dehors de la gestion cruciale de<br />

la trésorerie, les enjeux sociétaux et politiques<br />

vont modifier les stratégies de nos<br />

décideurs, avec la prise en considération<br />

de la responsabilité sociale des entreprises<br />

(RSE), notamment dans le volet de<br />

la production locale et de l’impact environnemental.<br />

L’agilité et la résilience vont<br />

devenir les qualités indispensables à la<br />

survie de notre filière, et cette évolution<br />

passe par une forte digitalisation de nos<br />

processus.<br />

D.LG : Ce que nous remarquons, et c'est<br />

déjà une tendance qui se profilait bien<br />

avant la crise, c'est l’intensification de<br />

nos échanges avec les acteurs du Cloud.<br />

Pour eux, le confinement permet une<br />

poussée encore plus forte notamment<br />

dans le domaine des solvers CFD, du<br />

stockage des données et de la visualisation<br />

à distance.<br />

QUELLE PLACE VONT OCCUPER<br />

LES ESSAIS ET LES MOYENS DE<br />

MESURE ? EN QUOI CES METIERS<br />

VONT-ILS JOUER UN RÔLE<br />

MAJEUR ?<br />

D.L. : Les moyens de mesures sont au<br />

cœur de l’industrie 4.0. Associés à la<br />

robotisation, ce sont eux qui permettront<br />

l’adaptabilité et la polyvalence des outils<br />

de production. C’est cette polyvalence<br />

qui peut permettre en temps de crise de<br />

réorienter rapidement les lignes de fabrication.<br />

Les essais environnementaux, qui<br />

ont pour objectif de valider la qualité et<br />

la durabilité d’un produit, vont naturellement<br />

se généraliser dans les chaînes<br />

de fabrication avec notamment les tests<br />

en fin de ligne. Dans le cas d’une politique<br />

de réindustrialisation de certaines<br />

activités stratégiques, ces métiers seront<br />

essentiels à la compétitivité et à la notoriété<br />

des produits.<br />

LA SIMULATION NUMÉRIQUE EST<br />

DÉJA EN PLEINE EXPANSION.<br />

PENSEZ-VOUS QUE CETTE CRISE<br />

VA FREINER SON DÉVELOPPEMENT<br />

OU AU CONTRAIRE LUI PERMETTRE<br />

DE SE RENFORCER ?<br />

D.L. : Cette crise va favoriser les<br />

outils distants, à commencer par les<br />

jumeaux numériques. Ces technologies<br />

promettent en effet de fluidifier et<br />

de réduire le processus de conception/<br />

test/validation. Dans les programmes de<br />

développement multi-sites/multi-partenaires,<br />

l’association digitalisation/simulation/couplage<br />

physique peut permettre<br />

de tester en simultané des ensembles<br />

fonctionnels complets sans faire déplacer<br />

les équipes, avec un fort gain sur le<br />

coût et le temps de développement.<br />

D.LG : la crise actuelle va sans aucun<br />

doute bousculer une tendance que l’on<br />

12 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


ACTUALITÉS<br />

souhaite se dessiner depuis plusieurs<br />

années, à savoir la gratuité des licences.<br />

En raison du confinement, beaucoup<br />

d’éditeurs font finalement ce choix dans<br />

le but de garder leurs clients. En outre,<br />

nos membres nous demandent de partager<br />

encore davantage les méthodologies<br />

et les retours d’expérience ; c’est notamment<br />

ce qui explique le retour de grands<br />

groupes au sein de l’association Nafems<br />

(à l’exemple de G&E aux États-Unis mais<br />

aussi de Renault et Valeo en France).<br />

L’objectif pour eux et de former leurs<br />

ingénieurs dans des domaines pluridisciplinaire.<br />

UN AXE PEUT ÉGALEMENT<br />

S’OUVRIR SUR L’UTILITÉ<br />

DES ORGANISATIONS<br />

PROFESSIONNELLES. QUEL<br />

RÔLE PEUT JOUER VOTRE<br />

ASSOCIATION ?<br />

attention ! aujourd’hui, toutes nos associations<br />

sont fragilisées par l’annulation<br />

en cascade des événements. C’est pourquoi<br />

il est essentiel que nous travaillions<br />

tous ensemble, et non en concurrence<br />

sur des événements traitants du même<br />

sujet, au même moment. Cette crise<br />

sanitaire économique doit donc nous<br />

pousser à plus de collaboration afin<br />

de mieux travailler ensemble entre le<br />

monde académique (près de qui nous<br />

nous rapprochons actuellement fortement),<br />

la recherche et l’industrie, et ce<br />

à travers des événements communs. ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

D.L. : Chacun de nous jouera un rôle<br />

essentiel : Nafems dans la conception<br />

et la simulation, Cap’Tronic dans l’électronique<br />

et l’industrialisation, le CFM<br />

dans l’instrumentation et la métrologie<br />

et enfin ASTE dans la validation et<br />

la durabilité. Au sein de l’ASTE, dont la<br />

mission est de fédérer une filière afin<br />

de faire gagner à nos membres technicité<br />

et compétitivité par la mise en<br />

commun des savoir-faire et des expériences,<br />

nous travaillons pour recenser<br />

et faire connaître les moyens et les<br />

capacités de nos membres. Cette action<br />

essentielle, coordonnée et soutenue par<br />

une politique publique « industrielle<br />

», permettrait de faire gagner au tissu<br />

économique français l’agilité et la résilience<br />

recherchées… comme cela a été le<br />

cas de l’action de Cap’Tronic* 1 en faveur<br />

des appareils respiratoires !<br />

D.LG : Comme je l’ai déjà expliqué<br />

précédemment, les nouveaux besoins<br />

exprimés depuis déjà quelques années<br />

et poussés par la crise renforcent la place<br />

d’organisations comme la nôtre. Mais<br />

1 cf. encadré<br />

Exemple du rôle d'une association du<br />

secteur électronique – Cap’Tronic – en<br />

situation de crise<br />

En mars 2020, la France a eu besoin pour ses<br />

hôpitaux de produire en urgence de nouveaux<br />

respirateurs afin de faire face aux besoins<br />

engendrés par la pandémie du Covid-19.<br />

L’État a donc passé commande pour produire<br />

9 000 respirateurs en un mois auprès d’un<br />

consortium d’industriels (Air Liquide, PSA, Valeo<br />

et Schneider Electric) reposant sur leur propre<br />

réseau de sous-traitants pour la fabrication<br />

des cartes électroniques. Sans surprise, la<br />

demande en électronique médicale a connu<br />

une forte augmentation avec la crise actuelle,<br />

ce qui a renforcé les difficultés pour sécuriser<br />

les approvisionnements pour les principales<br />

catégories de composants : électromécaniques,<br />

passifs et semi-conducteurs. Problème : Les<br />

délais d’approvisionnement des composants et<br />

la durée d’acheminement par transporteur ont<br />

rendu la fabrication difficile avec des lignes de<br />

production à l’arrêt par manque de composants,<br />

alors que le besoin était aussi urgent que vital.<br />

L’INTERVENTION EXPRESS DE L'ASSOCIATION<br />

CAP’TRONIC<br />

À la demande d’un de ses partenaires en quête<br />

de composants indispensables à la poursuite<br />

de la fabrication des respirateurs, Cap’Tronic<br />

a été sollicitée. L'association a alors participé<br />

à la recherche de composants disponibles<br />

immédiatement et a questionné à son tour et de<br />

manière ciblée, son réseau d’entreprises : EMS<br />

(Electronic manufacturing services), bureaux<br />

d’études et autres fabricants de produits, afin<br />

de contribuer à cet effort national. L’initiative a<br />

donné un sérieux coup de main à ce partenaire<br />

avec plus d'une centaine de contacts en 48h<br />

et une vingtaine de contributeurs mobilisés<br />

disposant de composants en stock et prêts à<br />

livrer dans l'urgence même par transporteur<br />

privé pendant le week-end, ce qui a permis<br />

d'assurer une production dès le lundi.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020I13


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Automobile, Aéronautique, Energie, Automatisme, Production,<br />

Marine et Recherche.<br />

Toutes ces industries ont des éléments (ensembles et sous-ensembles) générant des bruits et<br />

des vibrations (NVH) excessifs.<br />

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systèmes connectés – (Norme IEC 62541). DEWESoft propose 3 solutions pour raccorder<br />

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description, valeur actuelle, Offset, mise à<br />

l’échelle, cadence d’acquisition, unité.<br />

- DÉMARRER/ARRÊTER l’ enregistrement.<br />

- VISUALISER le temps de départ, les cadences<br />

d’acquisition.<br />

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stockage, visualisation<br />

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mathématiques.<br />

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mesures, sous-échantillonnage, sauvegardes<br />

- ACCÈS ET AFFICHAGE DES DONNÉES sur le<br />

CLOUD


ACTUALITÉS<br />

ENTRETIEN<br />

La simulation<br />

au chevet des entreprises industrielles<br />

Dans la lignée droite de l’interview croisée, la rédaction d’<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> a choisi de donner la parole à un<br />

acteur majeur de la simulation numérique. Entretien avec François Weiler, directeur général de la filiale française<br />

d’Altair, pour qui si la situation et financièrement difficile, la crise ne peut que renforcer l’intérêt des industriels<br />

pour la simulation numérique.<br />

François Weiler<br />

Directeur général de la<br />

filiale française d’Altair<br />

QUELLE LECTURE AVEZ-VOUS<br />

DE CETTE CRISE SANITAIRE ET<br />

ÉCONOMIQUE ? EN QUOI CELA<br />

IMPACTE VOS CLIENTS ?<br />

Comme beaucoup, nous suivons l’évolution<br />

au jour le jour. Nous n’avons pas de<br />

boule de cristal et sommes bien incapables<br />

d’entrevoir les conditions à long terme. On<br />

sait en revanche que cette crise a et aura un<br />

impact majeur et qu’elle remettra, sans doute<br />

en cause, un certain nombre de paramètres.<br />

On l’espère pour le meilleur pour certains<br />

sujets avec une prise de conscience de changer<br />

certaines choses.<br />

En tout cas à court terme sur l’économie,<br />

l’impact négatif sera assez fort. On aura<br />

besoin des efforts de tous pour absorber ce<br />

choc. Concrètement, pour nos clients, qui<br />

pour beaucoup sont des industries manufacturières (dont un certain nombre dans le transport),<br />

les usines sont à l’arrêt ; leur capacité à vendre également ce qui engendrent de véritables<br />

problématiques de cash-flow avec une diminution drastique du financement de la<br />

R&D. Les ingénieurs, qui sont nos interlocuteurs actuels sont aussi très diminués avec des<br />

taux d’arrêt mélangés entre les congés et le chômage partiel qui peuvent atteindre 60%.<br />

Il y a donc un gros coup de frein sur l’activité. Jusqu’à quand cela va durer ? Nous sommes<br />

tous suspendus à l’évolution de la situation sanitaire pour pouvoir ensuite redémarrer l’activité<br />

économique.<br />

DE QUELLE NATURE SONT LEURS DIFFICULTÉS ET QUELS SONT LES<br />

CHALLENGES QU’IL LEUR FAUDRA RELEVER ?<br />

C’est difficile d’avoir une vision d’ensemble très claire. On reçoit des courriers de cas de<br />

force majeure de nos clients qui mettent au moins sur pause pour certains quand d’autres<br />

annulent des projets. Ce que l’on peut d’ores et déjà dire c’est qu’à très court terme, il y aura<br />

de vraies difficultés de cash-flow avec des capacités d’investissement à revoir et à gérer par<br />

conséquent. Dans quelles proportions ? Si coupes budgétaires il y a, quels projets seront<br />

impactés ? Là est toute la question.<br />

Mais dans tout challenge, il peut y avoir des opportunités. Nous pouvons espérer que des<br />

solutions, qui sont porteuses d’économie de temps et de coût, plus fortes mais plus risquées<br />

« À très court terme, il y aura de vraies difficultés de cash-flow avec<br />

des capacités d’investissement à revoir. Mais dans tout challenge,<br />

il peut y avoir des opportunités. Nous pouvons espérer que (…) les<br />

entreprises auront plus d’appétit pour des solutions plus en rupture. »<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020I15


ACTUALITÉS<br />

renforcer. Malgré le confinement, on constate déjà que certains<br />

clients se sont mis à l’usage de la puissance de calcul dans le Cloud,<br />

à disposer d’un serveur de licences hébergé. On devrait donc, au<br />

contraire, être amené à répondre à des challenges encore plus fort.<br />

Et la simulation devrait connaître une croissance forte.<br />

À QUELS CHALLENGES DEVRONT RÉPONDRE LES<br />

ÉDITEURS POUR ACCOMPAGNER LES INDUSTRIELS<br />

DURANT CETTE PÉRIODE DE CRISE SANS PRÉCÉDENT ?<br />

Analyse de la structure des griffes avec le logiciel SimSolid d’Altair<br />

car elles ont été encore peu ou pas appliquées, vont connaître un<br />

nouvel élan et que les entreprises auront plus d’appétit pour ces<br />

solutions plus en rupture.<br />

Dans le monde de l’ingénierie, à la fois innovant mais assez conservateur,<br />

nous avons besoin d’assurer la qualité d’un produit in fine.<br />

Nous avons toute une batterie de process, notamment le fameux<br />

cycle en V de développement qui reste la colonne vertébrale de<br />

beaucoup de cycles de développement. Est-ce que c’est une opportunité<br />

pour l’améliorer ? Je l’espère.<br />

QUELLES PLACES VONT OCCUPER LES ESSAIS ET LA<br />

SIMULATION ? EN QUOI CES MÉTIERS VONT-ILS JOUER<br />

UN RÔLE MAJEUR ?<br />

La situation actuelle devrait être un accélérateur puisque c’est vraiment<br />

la définition des besoins en amont de ce que l’on veut obtenir<br />

avec un produit, comment on le développe et on le valide au<br />

fur et à mesure. C’est à cela que servent les essais et la simulation.<br />

Ce besoin sera toujours vrai et sans doute plus fort. Tester, imaginer,<br />

essayer d’explorer des solutions, c’est à cela que sert la simulation.<br />

Elle aura un rôle à jouer dans le développement de solutions<br />

innovantes, autrement.<br />

On aura très certainement besoin de réagir plus vite. Je pense qu’à<br />

la fois il y aura des temps de développement sous contraintes et à la<br />

fois beaucoup moins de visibilité sur ce que l’on veut atteindre. De<br />

quoi aura besoin le marché demain ? Cet exercice a toujours été très<br />

compliqué et va se confirmer dans les mois et les années à venir.<br />

PENSEZ-VOUS QUE CETTE CRISE VA FREINER LE<br />

DÉVELOPPEMENT DE LA SIMULATION NUMÉRIQUE OU<br />

AU CONTRAIRE LUI PERMETTRE DE SE RENFORCER ?<br />

Clairement, de se renforcer. À très court terme, Altair et nos<br />

confrères allons très certainement traverser une année 2020<br />

difficile. Il faudra que nous prenions une part des difficultés<br />

économiques de nos clients. Mais à moyen terme, l’appétit pour<br />

la simulation est présent ; je reste donc persuadé que cela va se<br />

« À moyen terme, l’appétit pour la simulation<br />

va se renforcer. Malgré le confinement, on<br />

constate déjà que certains clients se sont<br />

mis à l’usage de la puissance de calcul dans<br />

le Cloud, à disposer d’un serveur de licences<br />

hébergé (…) La simulation devrait connaître<br />

une croissance forte. »<br />

Sur le côté technologique et économique, il nous faut continuer,<br />

chez Altair, de faciliter l’accès à nos solutions que ce soit par des<br />

solutions hébergées, de la puissance de calcul, des licences courtterme.<br />

À l’avenir, nos clients auront très peu de temps pour analyser,<br />

mettre en place, déployer ces solutions tout en y trouvant un<br />

retour sur investissement. Sur le plan ergonomique, nous travaillons<br />

à rendre encore plus facile l’usage de nos outils. Nous devons<br />

être capables de faire des simulations en minutes et non plus en<br />

heures ou en jours.<br />

COMMENT ALTAIR S’EST ORGANISÉ POUR ACCOMPAGNER<br />

SES CLIENTS DANS CETTE CRISE SANITAIRE ?<br />

Tout de suite nous avons communiqué auprès de nos clients pour<br />

qu’ils ne sentent pas seuls. C’est dans notre ADN d’accompagner.<br />

Nous avons par exemple proposé des solutions de prêt de licences<br />

que ce soit local ou en serveur central mais hébergé chez Altair, de<br />

fourniture de puissance de calculs. Notre support technique reste<br />

entièrement joignable. Notre numéro de téléphone est toujours<br />

valide et qui permet de répondre immédiatement à nos clients.<br />

Bien entendu les équipes Altair sont aussi joignables par mail.<br />

Chez Altair, on a une tradition qui est d’être un partenaire de long<br />

terme. Les clients le savent et n’hésitent pas à nous solliciter. On<br />

leur tend la main et nous voyons ensemble, par rapport à leur<br />

problématique très court terme. Certes, nous cherchons à faire<br />

grandir notre société et nos activités ; mais dans des contextes<br />

aussi inédits, il faut savoir se montrer à la hauteur du partenariat<br />

que l’on propose. Autant que nous pouvons le faire, nous aidons<br />

nos clients gratuitement. Le mot d’ordre : d’abord aider et nous<br />

verrons plus tard comment Altair peut s’y retrouver. ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

16 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


ACTUALITÉS<br />

COMPTE-RENDU<br />

En réponse au confinement,<br />

Comsol a recours au webinar !<br />

Le 2 avril dernier, l’éditeur a organisé ses Comsol Days, une journée de conférences devant initialement se<br />

tenir à Grenoble et qui finalement s’est déroulée sous la forme d’un webinaire riche en informations portant<br />

sur la simulation numérique, ses enjeux et la présentation de la dernière version – v5.5 – Comsol Multiphysics.<br />

Une table ronde, animée par la rédaction du magazine <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong>, a également permis d’exposer<br />

les bonnes pratiques à adopter pour mettre en place la simulation dans l’entreprise.<br />

Très enclin au dialogue, il permet en outre, avec Comsol Compiler,<br />

de transformer cet outil de simulation en un « exécutable »<br />

et de se déployer à grande échelle grâce à Comsol Server : il<br />

s’agit d’un logiciel auquel on peut se connecter via le Web pour<br />

recréer une bibliothèque de l’ensemble des modèles. Ainsi, avec<br />

un login d’accès, n’importe quelle personne autorisée peut accéder<br />

et relancer le modèle. L’exemple utilisé à partir d’un siège chauffant<br />

a permis d’illustrer de façon concrète les usages complémentaires<br />

de ces deux fonctions permettant au plus grand nombre<br />

d’exploiter le modèle.<br />

Les solutions sont conçues Comsol pour permettre à<br />

tous, sans compétence initiale en modélisation, d’utiliser<br />

le logiciel mais aussi pour dialoguer / communiquer<br />

entre les différents services et partager des résultats de<br />

simulation, interagir et faire évoluer les modèles. C’est dans cet<br />

esprit de la seconde journée des Comsol Days s’est tenue sous<br />

la forme d’un webinaire le 2 avril dernier (la première ayant<br />

eu lieu le 24 mars).<br />

Après quelques mots d’accueil d’Éric Favre, directeur de Comsol<br />

France, Barbara Comis, ingénieure technico-commerciale chez<br />

Comsol France depuis trois ans, est venue présenter Comsol<br />

dans son ensemble ainsi que l’outil phare de l’éditeur, Comsol<br />

Multiphysics, mettant notamment l’accent sur les deux modes<br />

de déploiement de la licence : Comsol Server (permettant de<br />

rendre accessible les applications à de multiples collaborateurs/<br />

services) et Comsol Compiler servant à compiler des applications<br />

autonomes. Ensuite, ce fut au tour de Colas Joannin (ingénieur<br />

d’application de Comsol France) d’entrer dans le détail de l’interface<br />

Comsol Multiphysics. Outre l’avantage de l’interface unique,<br />

quels que soient les travaux à réaliser (thermique, fluidique et<br />

autres phénomènes physiques), Comsol Multiphysics offre la<br />

possibilité de générer des séquences de maillage automatiques.<br />

DÉMONSTRATION DE LA NOUVELLE VERSION DE COMSOL<br />

MULTIPHYSICS 5.5<br />

Dans cette présentation, Colas Joannin précise que chez Comsol,<br />

« une nouvelle version est toujours le fruit d’un travail d’écoute<br />

et de prise en compte des besoins et des attentes des utilisateurs<br />

». Parmi les nombreuses nouveautés, ingénieur d’application<br />

a notamment sélectionné la géométrie permettant d’en faire<br />

un outil CAO encore plus performant ; de même, cette nouvelle<br />

version a fortement mis l’accent sur ses performances HPC. Aussi,<br />

le logiciel se montre toujours plus simple d’utilisation dans la<br />

mise en œuvre d’une amélioration topologique et géométrique.<br />

De nouveaux modules apparaissent également dans cette version<br />

5.5 comme l’écoulement dans les milieux poreux et le lancement<br />

nouveau produit « Metal Processing Modul ». Enfin, l’éditeur a<br />

optimisé la dynamique des structures à l’image des vibrations<br />

aléatoires comme celles générées par le vent ; une fonctionnalité<br />

répondant à une volonté de certains secteurs comme le génie<br />

civil, éolien, transport pour certifier les produits.<br />

Ensuite, Pascal Scott, ingénieur au CEA à Grenoble, est venu<br />

témoigner de son expérience de l’outil Comsol Multiphysics<br />

portant sur la modélisation d’une pile à combustible, puis Miguel<br />

Moleron, chercheur en acoustique au sein de la société grenobloise<br />

Hap2U, qui s’est attardé que les opérations de simulation<br />

multiphysique chargées de concevoir et d’optimiser les surfaces<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020I17


ACTUALITÉS<br />

Rendre la simulation<br />

plus accessible<br />

haptiques. Des conférences qui donneront éventuellement lieu à<br />

des retours d’expérience que l’on pourra retrouver dans le magazine<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong>.<br />

L’après-midi s’est déroulée la table ronde animée par le magazine<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong>, laquelle était spécialement consacrée<br />

aux enjeux de la simulation numérique. Y participaient<br />

M'hamed Boutaous, maître de conférences à l’INSA de Lyon,<br />

Patrick Namy, dirigeant de la société d’ingénierie Simtec (certifié<br />

Comsol), Maxime Villière, docteur-ingénieur de recherche au<br />

sein de Capacités, une société de valorisation de la recherche de<br />

l’université de Nantes, et enfin Jean-Marc Petit, VP of Business<br />

Developement chez Comsol France. Enfin, la journée s’est achevée<br />

sur une intervention d’Éric Favre portant sur les solutions d’accompagnement<br />

des entreprises dans leur utilisation de Comsol<br />

Multiphysics. ●<br />

Au programme de cette table ronde, destinée autant à des<br />

habitués et des néophytes en matière d’outils de modélisation,<br />

les intervenants ont chacun énuméré les principes et les enjeux de<br />

la simulation numérique et des outils logiciels qui l’accompagnent.<br />

Marché en pleine croissance, tant en France que dans le monde<br />

entier (de l’ordre de 5% à 10% par an), la simulation numérique<br />

se heurte encore à des idées reçues, décourageant souvent les<br />

non initiés (en particulier chez PME) alors que les solutions tels<br />

que la dernière version de Comsol Multiphysics sont de plus en<br />

plus accessibles.<br />

À l’inverse, certaines entreprises s’imaginent qu’au vue des interfaces<br />

de plus en plus conviviales, ce type d’outil de modélisation et de<br />

simulation sont simples à utiliser. « Faux ! s’insurge M’hamed<br />

Boutaous. Il ne faut pas tomber dans le piège de la facilité et<br />

penser que la simulation peut tout faire ». Patrick Namy ajoute<br />

que « la simulation ne doit pas se faire sur un coin de table » et<br />

qu’il faut « à tout prix être conscient des limites du modèle qu’on<br />

veut développer ». Dans tous les cas, l’une clefs de réussite réside<br />

dans la modélisation précise d’éléments physiques et bien cerner<br />

les problèmes – « sans rien négliger », avertit M’hamed Boutaous<br />

– avant d’entamer les opérations de simulation à proprement parlé.<br />

De son côté, Maxime Villière insiste sur l’importance de « ne pas<br />

laisser la réalité de côté en faisant trop confiance à la simulation<br />

et à faire trop de modèles ; cela peut vite devenir une usine à gaz ».<br />

« Y aller étape par étape demeure la bonne façon de faire », conclut<br />

Jean-Marc Petit.<br />

Olivier Guillon<br />

18 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


MESURES<br />

INTERVIEW CROISÉE<br />

Covid-19 - Comment s’organisent les associations<br />

professionnelles de la mesure et des END<br />

Sandrine Gazal,<br />

directrice du<br />

Collège français<br />

de métrologie<br />

(CFM)<br />

Marc-Robert<br />

Henrard,<br />

président du<br />

Réseau Mesure<br />

depuis juin 2018<br />

François Champigny,<br />

président de la<br />

Confédération française<br />

pour les essais non<br />

destructifs (Cofrend)<br />

Mustapha El<br />

Bouchouafi,<br />

président du groupe<br />

mesure-visioncontrôle<br />

du Symop<br />

QUELLE LECTURE AVEZ-VOUS DE CETTE CRISE<br />

SANITAIRE ? EN QUOI CELA IMPACTE VOS<br />

ADHÉRENTS ?<br />

Sandrine Gazal (S.G.) : Le Collège français de métrologie<br />

(CFM), avec près de 700 adhérents, couvre tous les secteurs<br />

d’activités industriels, les laboratoires, l’enseignement… De<br />

ce fait, l’impact de la crise sanitaire actuelle est brutal pour<br />

le milieu industriel dans lequel nous évoluons. Cependant,<br />

cet impact est différent selon les secteurs d’activité : pour<br />

le médical et l’industrie pharmaceutique, il s’agit plutôt<br />

d’une période de suractivité alors que du côté de la mécanique,<br />

c’est un arrêt presque complet.<br />

Marc-Robert Henrard (MR.H) : Cette crise sanitaire inattendue<br />

et de très forte ampleur impacte de façon importante<br />

les activité commerciales et logistiques des adhérents<br />

du Réseau Mesure. En effet, la première conséquence<br />

Photo AB Vision<br />

et la plus difficile à contrôler est la chute de chiffre d’affaires<br />

pour certains d’entre eux qui n’ont plus la possibilité<br />

de se déplacer chez leurs clients. De plus, ces derniers<br />

ayant eux-mêmes un manque de visibilité sur l’évolution<br />

de la situation adoptent souvent des stratégies de repli et<br />

réduisent leurs achats. Ces difficultés commerciales sont<br />

amplifiées par les dysfonctionnements logistiques en très<br />

grands nombres.<br />

François Champigny (F.C.) : Indéniablement, la crise sanitaire,<br />

inédite pour la très grande majorité des français, des<br />

entreprises, des collectivités, a et va avoir des répercussions<br />

importantes et peut être dramatiques pour certains d’entre<br />

nous au-delà des décès trop nombreux constatés jusqu’à<br />

maintenant. Le contexte économique qui touche nos adhérents,<br />

impacte inévitablement les activités de la Cofrend<br />

à court et moyen terme. Comme beaucoup de sociétés<br />

et d’associations qui reçoivent du public, nous avons dû,<br />

dès le 16 mars, fermer nos locaux, siège de la Confédération<br />

et centre d’examen national de Certification Cofrend<br />

Niveau 3. Il en a été de même pour les centres d’examen<br />

agréés Cofrend, Niveau 1 & 2. En accord avec le Cofrac,<br />

nous avons pu prolonger les dates de validité des certificats.<br />

Le deuxième impact concerne l’activité scientifique de la<br />

Cofrend qui est aussi au ralenti mais l’impulsion que nous<br />

avons donnée pour développer le « Structural Health Monitoring<br />

», la branche SHM de la Cofrend reste active, ce qui<br />

nous conforte dans le fait de continuer dans cette voie et de<br />

toujours être force de proposition et d’accueil de nouveaux<br />

participants. Le troisième impact concerne l’évènementiel<br />

et la communication et, en particulier, l’organisation du<br />

Congrès de la Confédération, les Journées Cofrend 2020,<br />

20 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


MESURES<br />

à Marseille, qui ont dû être reportées à la fin de l’année.<br />

Mustapha El Bouchouafi (M.EB) : Dans un contexte de<br />

crise sanitaire inédite ou le marché a connu l’une de ses<br />

plus fortes baisses au premier trimestre, le Symop, tout<br />

comme ces adhérents, subit une baisse d’activité. Notre<br />

engagement, déjà ancien, afin de conseiller et d’accompagner<br />

nos adhérents, s’est considérablement affermi par<br />

les dispositifs mis en place dès le début de la crise : FAQ,<br />

hotline, bourse à l’entraide industrielle (Cf. encadré).<br />

©djama<br />

DE QUELLE NATURE SONT LEURS DIFFICULTÉS<br />

ET QUELS SONT LES CHALLENGES QU’IL LEUR<br />

FAUDRA RELEVER ?<br />

S.G. : Comme pour toute l’industrie, il faut avant tout passer<br />

ce moment difficile, peut-être réduire momentanément<br />

les activités pour réorganiser rapidement les méthodes de<br />

travail : il va certainement falloir s’habituer à travailler avec<br />

un masque ! Les relations à distance sont également en train<br />

de se développer à une vitesse folle : les outils existaient déjà<br />

mais aujourd’hui, la vidéo est devenue indispensable. Et les<br />

nouvelles méthodes induites par la crise sanitaire ne seront<br />

pas oubliées après.<br />

MR.H : L’enjeu pour les adhérents est simple : maintenir<br />

un cash-flow nécessaire à une reprise de l’activité dynamique<br />

dès la sortie de crise. Les nombreuses mesures mises<br />

en place sont très bénéfiques aux entreprises mais réussiront-elles<br />

à compenser l’arrêt d’activité sur le second<br />

semestre ? Les reports de salons professionnels ont fortement<br />

impacté la stratégie de communication de nos adhérents<br />

qui vont devoir redoubler d’efforts commerciaux et<br />

marketing afin de combler le manque à gagner causé par<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I21


MESURES<br />

la crise du Covid-19. Les structures les plus solides financièrement<br />

peuvent mettre en place des stratégies leurs<br />

permettant de terminer l’année dans des conditions de<br />

consolidation de l’activité mais les plus fragiles ne vont<br />

pas pouvoir gérer cette crise sans remise en cause de leur<br />

pérennité.<br />

F.C. : Comment reprendre la certification du personnel en<br />

respectant les consignes gouvernementales et en répondant<br />

aux besoins de l’industrie ? Si la formation et les examens<br />

théoriques vont évoluer rapidement vers la dématérialisation<br />

(e-formation, e-examen), les examens pratiques pourront-ils<br />

continuer à être mis en œuvre comme maintenant ?<br />

Sans avoir de réponse à cette question, la crise sanitaire va<br />

conduire à nous interroger rapidement et à prendre des<br />

mesures rapidement.<br />

Sur le plan scientifique, le temps mis à disposition par<br />

les entreprises, les écoles, centres de recherche, universités,<br />

laboratoires risque d’être plus compté dans un futur<br />

proche et ralentir tout ce travail scientifique collaboratif.<br />

Je ne peux espérer qu’une chose, me tromper sur ce point.<br />

M.EB : Pour les adhérents, il est clair qu’il faudra assurer<br />

la sécurité des collaborateurs et des clients lors des interventions,<br />

préparer au mieux le post-confinement afin de<br />

répondre au plus vite et au mieux aux attentes des clients<br />

et des prospects et ainsi limiter autant que possible l’impact<br />

de la crise que nous vivons. Les circonstances sont à<br />

la fois graves et inédites et toutes les actions des adhérents<br />

dépendront des OEMs (équipementiers) ; ces derniers<br />

peuvent amortir le choc en favorisant une génération de<br />

revenu pour leurs fournisseurs. La mobilisation et l’agilité<br />

des collaborateurs seront également clef dans cette<br />

période inédite.<br />

QUELLES PLACES VONT OCCUPER LES MOYENS<br />

DE MESURE ET LES ESSAIS NON DEESTRUCTIFS ?<br />

EN QUOI CES METIERS VONT JOUER UN RÔLE<br />

MAJEUR ?<br />

22 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


MESURES<br />

Photo Accretech<br />

MR.H : En pleine crise, les métiers de la mesure et de la<br />

métrologie jouent déjà un rôle majeur notamment dans<br />

la fourniture de solutions aux hôpitaux et aux laboratoires<br />

mais également dans le contrôle et l’étalonnage de solutions<br />

produites en France répondant aux besoins des acteurs<br />

médicaux. Demain, les usines vont de nouveau – espérons-le<br />

– se remettre à fonctionner à 100%. Les enjeux de<br />

certification, de maintenance et de qualité sont importants<br />

afin que les acteurs économiques industriels restent compétitifs<br />

et puissent répondre à une demande qui va évoluer.<br />

F.C. : La place des END dans l’industrie reste d’importance<br />

dès lors que la sécurité des personnes et la sûreté<br />

des équipements sont des enjeux primordiaux. Je ne pense<br />

pas qu’il y ait une remise en cause de ces aspects fondamentaux<br />

à la suite de la crise sanitaire. Je pense plutôt que<br />

dans l’arsenal des mesures à prendre, il serait dangereux<br />

de faire des impasses au seul motif de la rentabilité à très<br />

court terme. D’ailleurs, la crise sanitaire a montré que les<br />

pays qui disposent de l’industrie d’appareillage de pointe,<br />

notamment médical, associée à des politiques volontaristes<br />

fortes, s’en sortent avec moins de mal que d’autres.<br />

Je reste donc confiant sur nos capacités et sur la qualité<br />

des personnes qui font ce métier de contrôleur, quel que<br />

soit le domaine, pour continuer à être reconnu sans pour<br />

autant faire de triomphalisme. Cela reste un combat de<br />

tous les jours.<br />

Experts en<br />

essais vibratoires<br />

• Contrôle vibratoire<br />

• Essai de choc<br />

• Analyse vibratoire et acoustique<br />

• Analyse modale expérimentale<br />

• Analyse de machines tournantes<br />

• Bancs d’essais<br />

m+p international Sarl<br />

5, rue du Chant des Oiseaux<br />

78360 Montesson<br />

Tél. : +33 130 157874<br />

sales.fr@mpihome.com<br />

www.mpihome.com<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I23


MESURES<br />

Photo Endress Hauser<br />

M.EB : Le rôle du contrôle de qualité ne va pas changer.<br />

En revanche, il y aura une prudence du coté client sur<br />

les investissements. Plus que jamais, la productivité et la<br />

qualité seront les moteurs des entreprises dans le but d’assurer<br />

une compétitivité internationale.<br />

UN AXE PEUT ÉGALEMENT S’OUVRIR SUR L’UTILITÉ<br />

DES ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES. QUEL<br />

RÔLE PEUT JOUER VOTRE ASSOCIATION ?<br />

S.G. : Le CFM a pour mission de promouvoir les bonnes<br />

pratiques mesure et métrologie pour l’amélioration des<br />

processus industriels. Cette mission sera d’autant plus<br />

d’actualité à la sortie de la crise. En effet, l’industrie va<br />

devoir se réinventer car il est illusoire d’imaginer que<br />

nous allons « faire comme avant » et rattraper le temps<br />

perdu pendant le confinement. Les semaines que nous<br />

sommes en train de traverser nous montrent également<br />

que nous sommes capables de relancer en France et en<br />

Europe une industrie viable avec une compétence technique<br />

indéniable. Enfin, le moment est venu de véritablement<br />

lancer ce « green deal » industriel dont nous avons<br />

tous besoin. Dans toutes ces phases, les outils, méthodes<br />

et innovations de la mesure et de la métrologie auront<br />

leur place, sans aucun doute !<br />

MR.H : Le rôle du Réseau Mesure est avant tout d’informer<br />

et de soutenir ses adhérents durant cette période<br />

difficile, notamment par le biais d’actions mutualisées<br />

pragmatiques et efficaces. L’objectif est de permettre<br />

à nos adhérents de gagner du temps, de la visibilité et<br />

des opportunités commerciales. L’association donne la<br />

possibilité aux équipes de rompre leur isolement en ces<br />

périodes complexes et de développer des synergies techniques<br />

et commerciales.<br />

F.C. : La Cofrend, en tant qu’association reste un acteur<br />

incontournable pour la certification END et sa communauté<br />

scientifique. Notre mission d’assurer le niveau des<br />

compétences des agents en contrôles non destructifs va<br />

nous obliger à rattraper toutes les extensions de validité<br />

faites pendant la période de confinement. Les équipes du<br />

pôle certification ont déjà anticipé la reprise des examens<br />

dans leurs centres avec la mise en place de règles sanitaires<br />

permettant d’accueillir les candidats dans les meilleures<br />

conditions et en toute sécurité. La crise sanitaire va aussi<br />

nous contraindre à accélérer le développement de plateformes<br />

de formation et d'examens en ligne. Fin mars, la<br />

Cofrend a reçu l’arrêté de renouvellement de son habilitation<br />

dans les Équipements sous pression du ministère de<br />

la Transition écologique, et ce pour une durée de trois ans.<br />

24 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


MESURES<br />

Par ailleurs, la Cofrend a continué de tisser des liens<br />

étroits avec ses partenaires institutionnels tels que<br />

l’Afiap, le Gifen, le Gifas, l’Afnor, et renforcé ses contacts<br />

avec les grands acteurs en END et les grands donneurs<br />

d’ordre, pour être au plus près des enjeux industriels et<br />

ainsi répondre aux requêtes de ses adhérents. Parmi les<br />

autres activités de la Cofrend, nous avons des projets stratégiques,<br />

comme la mise en application en France d’une<br />

certification en CND propre au génie civil pour contrôler<br />

le vieillissement des ouvrages d’arts ou le lancement de<br />

la filière SHM Cofrend en France. Même si la crise sanitaire<br />

nous impose un ralentissement temporaire dans nos<br />

acticités, je reste convaincu du bienfondé de nos actions<br />

de développement en France comme à l’étranger.<br />

M.EB : Le rôle d’une association professionnelle est de<br />

protéger l’exercice de la profession et de sauvegarder les<br />

intérêts professionnels et économiques de ses membres.<br />

Je ne vois pas en quoi le post-crise sanitaire peut impacter<br />

ces associations si ce n’est pas pour les renforcer. ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

Une bourse d’entraide<br />

lancée au sein du Symop pour<br />

l’ensemble des industriels<br />

français !<br />

Lancé en collaboration avec le Groupement des<br />

équipementiers du process et du packaging des<br />

industries agroalimentaires et non-alimentaires (Geppia)<br />

et complètement ouvert à l’ensemble de l’industrie, ce<br />

service de bourse à l’entraide industrielle est disponible<br />

en ligne pour tous les professionnels (sans adhésion ni<br />

inscription). Il a pour objectif d’aider concrètement les<br />

entreprises qui rencontrent des difficultés dans la continuité<br />

de leur activité en comptant sur la solidarité des autres<br />

industriels. Fiabilité des chaînes d’approvisionnement,<br />

maintien d’activité des fournisseurs de matières premières<br />

et de pièces de rechange, sous-traitance disponible,<br />

problèmes administratifs... le site apporte toutes les<br />

réponses nécessaires à la lisibilité du tissu industriel<br />

actuel, et donc à la continuité d’activité.<br />

EN SAVOIR PLUS > www.bourse-entraide-industrie.com<br />

ÉVÉNEMENT<br />

Les Journées<br />

de la Mesure<br />

en Web-conférence<br />

les 16 et 17 juin !<br />

EN SAVOIR PLUS > www.cfmetrologie.com<br />

Organisées par le Collège français de métrologie, les JM<br />

2020 se dérouleront par Web-conférence les 16 et 17 juin.<br />

Initialement prévues pour se dérouler à Lyon, ces journées<br />

aborderont la mesure au plus près des besoins avec des<br />

bonnes pratiques présentées lors de tutoriels et des mises<br />

en application en ateliers.<br />

Le déroulé des journées a été revue par rapport aux éditions<br />

précédentes : le premier jour est consacré aux bases de la<br />

métrologie et aux incertitudes de mesure, tandis que le<br />

second sera décliné dans trois directions : le dimensionnel,<br />

les laboratoires et le climatique.<br />

Les secteurs applicatifs concernés sont vastes : la mécanique,<br />

le pharmaceutique, l’agro-alimentaire, la biologie,<br />

l’environnement… Les responsables et techniciens<br />

de laboratoire, les responsables qualité et responsable du<br />

processus métrologie se retrouveront dans les contenus.<br />

Le programme détaillé est accessible en ligne sur le site<br />

Web du CFM. ●<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I25


MESURES<br />

ÉVÉNEMENT<br />

Lancement de<br />

la 3 e édition du<br />

salon Mesures<br />

Solutions Expo,<br />

le salon des<br />

professionnels<br />

de la Mesure<br />

Action phare du Réseau Mesure pour l'année 2020,<br />

la troisième édition du salon Mesures Solutions<br />

Expo2020 se tiendra les 14 et 15 octobre prochain à<br />

la Cité des Congrès de Lyon. Ce nouvel événement<br />

présentera l'exhaustivité de l'offre de la mesure,<br />

du monde de la recherche à celui de la production,<br />

des solutions actuelles aux perspectives futures.<br />

Être au plus près des clients, telle est la devise du salon<br />

Mesures Solutions Expo. En proposant une offre générale<br />

répondant aux besoins potentiels multiples, les exposants<br />

ont souhaité réunir les professionnels de la mesure<br />

sur un même lieu afin de leur proposer des solutions complètes.<br />

Les visiteurs peuvent ainsi accéder à une offre diversifiée, quels<br />

que soient leurs attentes, les techniques et les procédés utilisés.<br />

Les produits innovants seront présents au même titre que les<br />

savoir-faire les plus pointus, tant sur les stands qu'au cours des<br />

ateliers exposants. Organisé autour de plus de 130 stands, les visiteurs<br />

auront l’occasion de découvrir près de 300 grandes marques<br />

françaises et internationales. Du conseil à la réalisation de projets,<br />

les experts présents sur ce salon conseilleront les visiteurs non<br />

seulement à travers des solutions innovantes présentées sur leurs<br />

stands, mais aussi grâce à l'organisation d'une vingtaine d'ateliers<br />

thématiques, au cours desquels ils présenteront leurs savoir-faire<br />

et leurs nouveautés.<br />

NOUVEAUTÉS : LES START-UP ET L’EMPLOI-FORMATION<br />

À L’HONNEUR<br />

Cette année, un espace sera dédié aux Start-Up afin qu’elles<br />

puissent présenter leurs projets. Le monde de la mesure évolue<br />

et touche de plus en plus de domaines pour lesquels de nouvelles<br />

expertises sont maintenant disponibles. Former et recruter en<br />

adéquation avec le marché, une nécessité pour continuer à<br />

répondre au mieux aux besoins des clients. Mesures Solutions<br />

EXPO2020 proposera cette année un espace d’échanges entre<br />

professionnels de la mesure, écoles et acteurs du recrutement.<br />

Des opportunités d’emploi sont nombreuses.<br />

LE CFM PARTENAIRE DE L'ÉVÉNEMENT<br />

Dans ce cadre, le Collège français de métrologie animera le Pavillon<br />

« Innovation Métrologie » du salon, un espace dédié aux adhérents<br />

du CFM qui souhaitent se rapprocher de cette thématique.<br />

Il organise également un cycle de conférences sur des sujets en<br />

phase avec les besoins industriels et des quizz orientés qualité,<br />

méthodes et techniques, ainsi que des animations ludiques et<br />

pragmatiques sur la métrologie : Aurez-vous la bonne mesure ?<br />

La réponse cet automne ! ●<br />

EN SAVOIR PLUS > mesures-solutions-expo.fr<br />

26 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


www.aste.asso.fr<br />

Formations Spécifiques<br />

Formations Aste :<br />

Les dernières techniques d’essais, de modélisation et<br />

de simulation d’essais d’environnements pour les<br />

ingénieurs et techniciens.<br />

Par son approche originale centrée «<br />

essais et simulation des environnements<br />

rencontrés par vos produits au cours de<br />

leur cycle de vie », la formation ASTE<br />

vous permet d’optimiser vos processus<br />

de mise en œuvre de produits.<br />

2020


MESURES<br />

RETOUR D’EXPÉRIENCE<br />

Horiba Medical<br />

mise sur la simulation<br />

pour développer ses<br />

nouveaux dispositifs<br />

hématologiques<br />

Avec la crise du coronavirus, le domaine de<br />

la santé se place aujourd’hui au cœur des<br />

problématiques sociales, économiques et<br />

industrielles. Mais les acteurs du médical<br />

doivent en permanence améliorer leur outil de<br />

production pour mieux répondre à la demande.<br />

C’est le cas d’Horiba Medical, fabricants<br />

d’automates d’analyses hématologiques,<br />

qui a notamment eu recours à la simulation<br />

multiphysique pour optimiser la conception<br />

de ses produits.<br />

Cela fait plus de trente ans qu’Horiba Medical<br />

conçoit, fabrique et commercialise des automates<br />

performants d’analyses hématologiques<br />

pour les laboratoires et hôpitaux. Une expertise<br />

qui a fait de cette société l’un des acteurs majeurs du<br />

diagnostic in vitro. Mais les évolutions du marché, l’apparition<br />

de nouveaux concurrents ou encore l’entrée dans le<br />

domaine public de technologies historiques brevetées ont<br />

Exemple de simulation d’écoulement dans des tuyaux bifurcations<br />

amené l’entreprise à développer de nouvelles solutions<br />

innovantes pour se différencier et rester compétitive.<br />

Aujourd’hui, pour réaliser un bilan sanguin complet<br />

(hémogramme), l'analyseur effectue de manière totalement<br />

automatisée, en moins d’une minute, le prélèvement<br />

de l’échantillon dans le tube de sang, la préparation<br />

chimique et, avec différents types de capteurs, la caractérisation<br />

et le comptage des différentes cellules sanguines,<br />

la recherche d’éventuelles cellules immatures ou pathologiques,<br />

et enfin l’analyse et la transmission du résultat. De<br />

tels automates, déployés notamment dans les hôpitaux ou<br />

les grands plateaux techniques, sont également soumis à<br />

des contraintes d’usage telles que, la haute cadence ou l’automatisation<br />

complète du diagnostic. Ceci impose donc<br />

de compter un nombre important de cellules en un temps<br />

très court, ce qui génère des conditions multiphysiques<br />

très complexes.<br />

La stratégie d’Horiba Medical repose sur le développement<br />

de nouveaux produits plus performants, mais aussi<br />

l’élargissement de son offre. Améliorer les cadences et<br />

l'utilisation des instruments, détecter des pathologies<br />

particulières, aider à une meilleure compréhension des<br />

mesures à l'échelle cellulaire ou encore déployer les<br />

diagnostics médicaux au plus près du patient (POCT :<br />

Point Of Care Testing) sont quelques-uns des axes choisis.<br />

Ceux-ci imposent de devoir appréhender de nouvelles<br />

28 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


MESURES<br />

Plus précisément, développer des dispositifs hématologiques<br />

implique de prendre en compte des phénomènes<br />

physiques électriques, optiques, hydrauliques, chimiques,<br />

thermiques et microfluidiques, ainsi que les couplages associés.<br />

Par exemple, au niveau électrique, les cellules passent<br />

dans un micro-orifice entre des électrodes (principe Coulter),<br />

afin de mesurer la variation d’impédance qui en résulte<br />

et compter les cellules. La tâche est délicate au vu des 5<br />

millions de globules rouges présents dans un microlitre<br />

de sang. En outre, des bancs optiques sont utilisés pour<br />

différencier les cellules d’après leur contenu intracellulaire.<br />

Le transfert des échantillons dans les canaux s'effectue<br />

par écoulement de fluide, dont les propriétés sont parfois<br />

complexes.<br />

Concernant la chimie, des réactifs spécifiques sont conçus<br />

en fonction des populations à mesurer. La thermique ayant<br />

un impact majeur, il est donc primordial d’en contrôler et<br />

réguler la température. Enfin, la microfluidique s'impose<br />

pour le développement des nouveaux dispositifs hématologiques<br />

miniaturisés, beaucoup plus compacts que les<br />

produits existants, et qui nécessitent d'étudier les écoulements<br />

à l'échelle micrométrique.<br />

Exemple de simulation des impacts de défauts<br />

mécaniques dans un système mécanique<br />

problématiques que sont la compacité des systèmes et la<br />

robustesse.<br />

RECOURS À LA SIMULATION NUMÉRIQUE ET MULTI-<br />

PHYSIQUE<br />

Dans le secteur industriel biomédical, les approches expérimentales<br />

sont privilégiées. Cependant ces méthodes restent<br />

limitées, notamment au regard de la complexité des phénomènes<br />

biomécaniques et physico-chimiques qui entrent en<br />

jeu dans les analyseurs sanguins. C’est là que la simulation<br />

numérique intervient. Pour élargir son expertise et relever<br />

ces nouveaux challenges, Horiba Medical a ainsi décidé<br />

de développer depuis plusieurs années l’activité de simulation<br />

numérique au sein de sa R&D. L’entreprise a choisi<br />

de s’orienter vers la solution logicielle Comsol Multiphysics<br />

et ses modules CFD, Heat Transfer, AC/DC et Microfluidics<br />

dans le but de mieux comprendre les phénomènes<br />

physiques dépendant de l'architecture et des géométries<br />

des systèmes, et d’obtenir in fine un design et des performances<br />

optimaux.<br />

Mais pour déployer des applications métiers au sein de leur<br />

organisation, Horiba Medical utilise également Comsol<br />

Compiler. Ces applications sont développées à l'aide de<br />

l'Application Builder de Comsol Multiphysics, laquelle<br />

donne la possibilité de créer des interfaces dédiées facilement<br />

utilisables par des non experts impliqués dans le développement<br />

de nouveaux produits. L’objectif est le suivant<br />

: rendre les ingénieurs et les intégrateurs plus autonomes<br />

dans l'utilisation de la simulation afin de développer les<br />

nouveaux prototypes. Ces applications dédiées sont directement<br />

accessibles sur leurs postes et il leur est ainsi possible<br />

de modifier les paramètres des modèles jusqu'à obtenir<br />

les résultats visés. Ceci n'élimine pas la mise au point de<br />

prototypes et les tests associés, mais réduit le nombre d'essais<br />

et permet d'optimiser les designs. « Aujourd’hui, la<br />

simulation est utilisée chez Horiba Medical, en R&D en<br />

complément de l’expérimentation pour plus d’efficacité dans<br />

la conception des systèmes complexes, explique Damien<br />

Isebe, responsable de projet chez Horiba Medical. C’est<br />

devenu un outil essentiel d’aide à la décision ». ●<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I29


MESURES<br />

PANORAMA<br />

Des solutions sur « mesure »<br />

pour lutter contre la crise sanitaire<br />

Face à la crise économique et sanitaire, de nombreux industriels ont mis les bouchées doubles<br />

pour participer à leur manière à l'effort industriel. Parmi eux figurent des grands groupes<br />

mais aussi des PME, à la fois fabricant ou fournisseurs de technologies mais également des<br />

prestataires de services.<br />

UN BIOCOLLECTEUR D'AIR CORIOLIS Μ (MICRO) POUR<br />

LUTTER CONTRE LA PROPAGATION DU CORONAVIRUS<br />

Les biocollecteurs d'air Coriolis µ, développé et produit par<br />

Bertin Technologies, sont actuellement utilisés par les Centres<br />

de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de Shenzhen<br />

et de Guangzhou, ainsi que par l'Institut des sciences environnementales<br />

de Chine du Sud afin de collecter le coronavirus<br />

SARS-CoV-2, responsable de la pandémie Covid-19, et évaluer<br />

le risque de contamination dans l’air dans les zones critiques. Ils<br />

sont également utilisés en Europe pour collecter le virus dans<br />

des environnements hospitaliers. L'alerte, la détection et l'identification<br />

de la contamination microbiologique de l'air est cruciale<br />

pour lutter contre la propagation d’un virus. De nombreuses<br />

maladies causées par des agents biologiques sont très contagieuses,<br />

et sans détection, les personnes infectées continuent<br />

de propager la maladie, augmentant ainsi sa portée. En outre,<br />

les difficultés de détection des agents biologiques constituent<br />

un problème majeur pour la sécurité intérieure. ●<br />

UN BIOCOLLECTEUR D'AIR CORIOLIS Μ (MICRO)<br />

UNE NOUVELLE CARTE INDICATRICE DE<br />

TEMPÉRATURE POUR LES TESTS DE DÉPISTAGE<br />

COVID 19<br />

Spécialisé dans le contrôle des conditions de transport<br />

des produits et marchandises depuis 1986, Tilt-Import a<br />

annoncé être en mesure de fournir une solution simple<br />

d’utilisation et permettant un contrôle rapide avec sa<br />

nouvelle carte de contrôle de la chaîne du froid. Objectif<br />

? Répondre à l’afflux de demandes des laboratoires pour<br />

contrôler la température lors de l’acheminement des tests de<br />

dépistage Covid-19. Durant la période de crise, Tilt-Import<br />

reste disponible pour livrer en masse ce nouveau produit.<br />

Car bien que les informations soient contradictoires sur<br />

le sujet, il semble que la concentration de virus dans une<br />

gouttelette de prélèvement diminue très rapidement dans le<br />

temps si on reste à température ambiante de 25°C. Ainsi, le<br />

contrôle de la température permettrait de limiter le risque<br />

que le test de dépistage donne de fausses indications («<br />

faux-négatif ») si l’acheminement et le stockage n’est pas<br />

fait dans de bonnes conditions. ●<br />

30 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


MESURES<br />

HTDS MET À DISPOSITION<br />

UN NOUVEAU SYSTÈME DE<br />

VÉRIFICATION À DISTANCE DE LA<br />

TEMPÉRATURE CUTANÉE<br />

Dans le cadre de son département<br />

« Sûreté et Détection », et afin d’aider<br />

les différents organismes (collectivités,<br />

armées, forces de l’ordre, services<br />

de sécurité...) à lutter contre l’épidémie<br />

de Covid-19, HTDS a décidé<br />

d’accélérer la mise à disposition de la<br />

nouvelle caméra thermique XI400,<br />

un système innovant de mesure à<br />

distance de la température cutanée.<br />

Conçu pour la sécurité sanitaire et<br />

adapté à une détection sans contact<br />

d’une potentielle fièvre chez les voyageurs<br />

et les personnes fréquentant les<br />

lieux publics, le système XI400 est basé<br />

sur un fonctionnement discret. La<br />

caméra de taille réduite permet de<br />

distinguer précisément dans la foule<br />

les personnes dont la température de<br />

la peau dépasse une valeur prédéfinie.<br />

Une alarme visuelle donne à l’opérateur<br />

la possibilité d’identifier et d'isoler<br />

immédiatement les personnes<br />

suspectes afin qu’un examen médical<br />

puisse être mené rapidement. Enfin,<br />

en assurant une livraison immédiate<br />

de cette nouvelle caméra thermique,<br />

HTDS souhaite pouvoir faciliter et<br />

développer à grande échelle l’inspection<br />

des personnes pour améliorer la<br />

protection sanitaire. ●<br />

DES RESPIRATEURS ARTIFICIELS<br />

GRÂCE À DES PHYSICIENS<br />

SPÉCIALISTES DE MATIÈRE<br />

NOIRE !<br />

Le Mechanical Ventilator Milano<br />

(MVM), un respirateur artificiel open<br />

source pour un soutien aux patients<br />

gravement atteints par le Covid-19, est<br />

passé de la conception à la réalité en<br />

six semaines sous l’impulsion de physiciens<br />

spécialistes de la matière noire<br />

abandonnant pour un temps leur quête<br />

de particules inconnues . Il vient d’être<br />

reconnu par la Food and Drug Administration<br />

(FDA) des États-Unis comme<br />

relevant du champ d'application de l'autorisation<br />

d'utilisation d'urgence pour<br />

les ventilateurs en thérapie intensive.<br />

Ce résultat a été rendu possible par une<br />

collaboration internationale de scientifiques<br />

et d'entreprises principalement<br />

en Italie, au Canada et aux Etats-Unis.<br />

En France, le laboratoire Astroparticule<br />

et cosmologie (CNRS/Université<br />

de Paris) a été moteur dès le début, aux<br />

côtés du laboratoire Subatech (CNRS/<br />

Université de Nantes/IMT Atlantique)<br />

et de Mines ParisTech. Le laboratoire<br />

Astroparticule et cosmologie avec<br />

Davide Franco, chercheur du CNRS, a<br />

été promoteur de l’initiative en France<br />

et a participé aux tests avec un simulateur<br />

mécanique de respiration pour<br />

le développement et la certification de<br />

MVM. Un véritable élan à la préparation<br />

du déploiement et d’une production<br />

en France a été donné grâce à<br />

MINES ParisTech / Armines et au<br />

laboratoire Subatech qui ont rejoint le<br />

projet. ●<br />

Emitech apporte<br />

son concours à<br />

l’opération 10 000<br />

respirateurs en<br />

cinquante jours<br />

Dans le cadre de la demande à la<br />

fin mars du gouvernement auprès<br />

des industriels français (groupement<br />

piloté par Air Liquide et composé de<br />

PSA, Schneider Electric et Valeo)<br />

pour fournir 10 000 respirateurs en<br />

cinquante jours de début avril à mi-mai,<br />

les laboratoires Emitech ont offert<br />

la campagne d’essais en compatibilité<br />

électromagnétique destinée à vérifier<br />

la conformité des respirateurs dans<br />

ce domaine. « Tout est parti d’une<br />

initiative individuelle de nos salariés<br />

qui nous ont rapidement fait part de<br />

la demande d’essais qui nous était<br />

adressée, explique Stephan Lassausse,<br />

directeur général du groupe Emitech.<br />

La gratuité de l’opération a aussitôt<br />

été validée et l’organisation a été mise<br />

en place pour réaliser au plus tôt<br />

la campagne d’essais demandée et<br />

garantir la fourniture des rapports<br />

de tests sous les meilleurs délais. »<br />

Emitech a répondu et mené les essais<br />

en trois jours ouvrés.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I31


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

© Teratec 2019<br />

ÉVÉNEMENT<br />

À l’heure de la crise,<br />

le Forum Teratec joue la<br />

carte européenne<br />

À l’heure où la crise<br />

économique succède à la<br />

pandémie, le calcul haute<br />

performance (HPC) entend<br />

jouer un rôle d’avant-garde<br />

tant dans le domaine de la<br />

santé que dans l’industrie<br />

toute entière. Reporté aux<br />

13 et 14 octobre prochains,<br />

le Forum Teratec s’inscrit<br />

plus que jamais comme un<br />

rendez-vous incontournable<br />

des acteurs français,<br />

européens et mondiaux<br />

du HPC.<br />

© © Teratec 2019<br />

Initialement prévu au mois de juin, l’événement<br />

majeur de la simulation numérique,<br />

du HPC, du Big Data et de l’IA a finalement<br />

été reporté à la mi-octobre. Pas question<br />

en effet d’annuler purement et simplement<br />

ce rendez-vous chargé de faire le point sur les<br />

avancées dans le domaine ; « d’autant que le HPC<br />

avance très vite et le reporter d’une année équivaut<br />

à sauter une génération de progrès technologiques,<br />

insiste Daniel Verwaerde, président de Teratec. Il<br />

s’agit également d’un moment privilégié de contacts<br />

entre les acteurs du secteur. Ce qui compte, c’est<br />

que la communauté soit au rendez-vous du redémarrage<br />

économique et qu’elle y tienne une place<br />

essentielle ».<br />

À l’heure où nous écrivons ces lignes, le<br />

programme est en cours de finalisation – l’axe<br />

du Forum Teratec restant cependant inchangé<br />

par rapport aux éditions précédentes avec une<br />

des sessions plénières, des tables rondes, des<br />

ateliers techniques et applicatifs et une exposition<br />

de matériel, logiciels et services. Et si les<br />

intervenants ont tous répondu présent et donné<br />

leur accord de principe, ils ne peuvent naturellement<br />

pas s’engager définitivement compte tenu<br />

de la situation actuelle. Mais ici, à Bruyères-le-<br />

Châtel (Essonne), tout le monde y croit d’autant<br />

que 2020 s’annonce un cru exceptionnel pour<br />

le Forum Teratec car celui-ci doit concrétiser<br />

les ambitions fortes que Teratec nourrit depuis<br />

plusieurs années. Si cette nouvelle édition repren-<br />

32 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

dra la même formule que les précédentes, des nouveautés feront<br />

leur apparition : d’une part, un « Village » entièrement dédié<br />

aux start-up, visant à mettre en valeur les pépites de la hightech<br />

et, d’autre part, un « Village européen » chargé de mettre<br />

en lumière les initiatives et les projets à la fois des industriels<br />

et issus de la Commission européenne.<br />

UNE DIMENSION RÉSOLUMENT EUROPÉENNE<br />

L’édition de 2020 est censée marquer un grand coup d’accélérateur<br />

en prenant le parti du calcul haute performance en Europe ;<br />

« La dimension européenne du HPC se renforce chaque jour. À<br />

l’occasion du Forum Teratec, des personnalités européennes et<br />

de la Commission ont été invitées, poursuit Daniel Verwaerde.<br />

Il faut dire que depuis dix ans, la dynamique est en marche ».<br />

Autre phénomène, les nouveaux usages du HPC et la volonté<br />

de certains grands industriels de partager sur le Forum Teratec<br />

leur expérience dans le domaine. « Nous sommes en train<br />

de transformer l’Europe et de lui apporter plus de souveraineté »,<br />

se réjouit le président de Teratec.<br />

À ce titre, le Forum Teratec ne manquera pas de mettre en<br />

avant EuroHPC, une « Joint Undertaking » européenne dont la<br />

mission est d’acquérir les plus gros calculateurs et de les mettre<br />

à la disposition des entreprises présentes sur le Vieux Continent.<br />

« L’objectif à terme est de produire autant de HPC que l’on<br />

en consomme », résume Daniel Verwaerde. Autre mission d’EuroHPC,<br />

développer à terme un super-réseau destiné à connecter<br />

l’ensemble des centres de calcul européen pour permettre<br />

aux entreprises d’y accéder dans les meilleures conditions. Une<br />

ambition qui passera par l’acquisition d’un supercalculateur<br />

exaflopique d’ici 2023 en France et en Allemagne.<br />

LE RÔLE ÉVIDENT DU HPC DANS LA CRISE<br />

Dans cette crise à la fois économique et sanitaire, le HPC se<br />

révèle être un acteur présent. Et comme le fait remarquer à<br />

juste titre le président de Teratec, « le calcul haute performance<br />

est né avec la défense et a depuis toujours contribué<br />

au domaine sécuritaire ». Dans ce cas du Covid-19, le HPC<br />

occupe une place de premier choix dans les logiciels de chimie<br />

quantique afin de mesurer les molécules les plus actives parmi<br />

des milliards. « La puissance de calcul et le traitement d’innombrables<br />

données permettront d’améliorer les connaissances et de<br />

dresser de nouvelles barrières protectrices ».<br />

Le HPC comme accélérateur formidable pour trouver la bonne<br />

molécule et agir dans la perspective d’un vaccin ? Daniel<br />

Verwaerde en est convaincu. Mais au-delà du Covid-19, dans<br />

le domaine de la santé, le calcul haute performance peut aider<br />

à développer la médecine personnalisée. Enfin, il peut être en<br />

mesure d’aider considérablement la recherche à l’exemple de ce<br />

qui se fait déjà dans la cosmétique, à commencer par L’Oréal ;<br />

l’industriel français fait en effet appel depuis une dizaine d’années<br />

à la simulation numérique et à la modélisation dans le but<br />

de réduire la quasi-totalité de ses tests sur les animaux. Ainsi,<br />

les équipes de R&D modélisent la peau et les cheveux pour<br />

déterminer l’impact des produits sur les différentes parties du<br />

corps humain. « Nous pouvons tout à fait envisager la même<br />

chose dans la médecine ; à ce titre, le HPC est capable de durcir<br />

encore davantage les sciences comme la médecine, la biologie et<br />

la santé en faisant entrer la modélisation et la simulation mais<br />

aussi le traitement et l’analyse de données ». ●<br />

Olivier Guillon<br />

« Verbatim »<br />

Le HPC/HPDA, un outil<br />

fondamental pour redémarrer<br />

l’économie !<br />

« Le HPC est un outil<br />

de compétitivité des<br />

entreprises depuis<br />

près de vingt ans, en<br />

particulier dans le<br />

domaine manufacturier,<br />

alors que le HPDA 1 s’est<br />

Daniel Verwaerde<br />

Président de Teratec<br />

plus brutalement imposé comme outil indispensable à<br />

toute l’économie ces dernières années. Une des leçons<br />

importantes que l’on tire déjà de cette crise sanitaire sans<br />

précédent, c’est la nécessité de relocaliser en Occident – et<br />

en particulier en Europe – la production d’un très grand<br />

nombre de produits manufacturés. Ce déficit est matérialisé<br />

en un chiffre : la part de la production manufacturière dans le<br />

PIB de la France avoisine les 10% en 2019 ! La relocalisation<br />

des chaînes de production en France ne sera viable que<br />

si nos industriels savent apporter une solution aux deux<br />

raisons qui ont conduit aux délocalisations massives des<br />

vingt dernières années, à savoir : un coût compétitif et une<br />

production respectueuse de l’environnement.<br />

Le HPC est l’outil fondamental pour définir des produits qui<br />

satisferont à ces deux conditions : il permet de diminuer les<br />

coûts de revient grâce aux capacités d’optimisation qu’il procure<br />

pour la conception des produits et apporte les moyens de<br />

tester « virtuellement » des solutions nouvelles (matériaux,<br />

produits chimiques, process de fabrication) permettant<br />

de répondre au haut niveau d’exigence environnemental<br />

européen. »<br />

1 (High-Performance Computing / High-Performance<br />

Data Analytics)<br />

© © Teratec 2019<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I33


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

POINT DE VUE<br />

Le rôle croissant de la simulation<br />

numérique dans le HPC<br />

La simulation numérique a toujours été intimement liée au HPC – le High Performance Computing<br />

depuis ses débuts dans les années 1970-1980. La puissance de calcul est un atout indispensable<br />

pourlancer et faire des simulations numériques, comme en témoignent Florence Barré, Corporate<br />

& Financial Communication Manager d’ESI Group, et Francisco Chinesta, directeur du Département<br />

scientifique d’ESI Group.<br />

Dès la création de l’entreprise en 1973, ESI et ses<br />

fondateurs ont tout de suite compris le lien fort<br />

qui existait entre la simulation et la HPC mais<br />

surtout que le HPC offrait un potentiel de création<br />

de valeur « infini » pour la simulation. Dès ses débuts,<br />

ESI s’est associé à plusieurs grands noms du HPC pour son<br />

développement : Cray et IBM. On peut notamment citer deux<br />

faits marquants. D’une part, le premier crash virtuel de l’histoire<br />

réalisé en 1985 pour un consortium d’industriels automobiles<br />

dont Volkswagen, a été effectuée sur supercalculateur<br />

vectoriel Cray. D’autre part, c’est avec IBM et des études pour<br />

des grands noms de l’industrie automobile nippone que le<br />

groupe ESI s’est développé au pays du Soleil Levant au début<br />

des années 1990.<br />

Le développement de l’entreprise n’a eu de cesse d’accompagner<br />

celui des grands acteurs du High Performance<br />

Computing. L’augmentation des puissances de calcul<br />

permet de proposer des solutions de simulation de plus en<br />

plus rapides avec des volumes accrus pour des problématiques<br />

toujours plus complexes pour les acteurs industriels.<br />

Le groupe aide les industriels à trouver des solutions pour<br />

simuler le comportement et la performance de produits<br />

pour lesquels le recours aux tests physiques était impossible<br />

soit à cause d’une trop grande complexité, soit à cause<br />

de l’impossibilité pure et simple du recours au réel (par<br />

exemple : la simulation du crash d’un avion sur une centrale<br />

nucléaire). Encore aujourd’hui, le défi du groupe ESI est<br />

d’accompagner les industriels à pouvoir s’engager sur des<br />

34 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

résultats ; sur la performance de leur produit lorsqu’il est utilisé. C’est<br />

ainsi qu’ESI aide des industriels à s’engager sur un nombre d’atterrissage<br />

supporté par des trains d’atterrissage ou sur le nombre d’heures de vol<br />

d’aéronefs avant le recours aux opérations de maintenance.<br />

D’une simulation durant plusieurs jours à la possibilité de réaliser des<br />

milliers de simulations en une nuit grâce à un couplage de HPC et des<br />

méthodologies de réduction de modèles, la puissance du HPC a accompagné<br />

cet accroissement de valeur proposée aux industriels. Impliqués<br />

depuis leur création avec Teratec ou le Genci par exemple, ESI Group<br />

développe ses solutions tournant dans des architectures massivement<br />

parallèles, multicœurs… pour ainsi en quelques heures effectuer l’équivalent<br />

des dizaines de millions d’heures de calcul !<br />

L’ÉMERGENCE DU BIG-DATA ET DU CALCUL QUANTIQUE<br />

Les acteurs du HPC ont décuplé la puissance de leur super-calculateur.<br />

De nouvelles terminologies ont ainsi émergé : le big data et le calcul<br />

quantique. Ces sujets sont tous les deux adressés par les équipes ESI pour<br />

décupler la valeur, réduire les temps de calcul et optimiser les systèmes et<br />

solution existants. Toutefois, malgré les avancées parfois spectaculaires,<br />

certains défis restent d’actualité ; défis qui sont adressés par les solutions<br />

paramétriques fabriquées par ESI grâce aux techniques de réduction de<br />

modèles PGD. Elles apportent une solution à des problèmes incluant une<br />

multitude de possibilité de choix de paramètres. Par exemple : le comportement<br />

lors d’un crash intégrant nombre scénarios d’intensité de l’impact<br />

ainsi que plusieurs choix de matériaux, épaisseurs des structures…<br />

Prix L’Usine Digitale 2019 remis lors du Forum<br />

Teratec 2019 pour le concept d’Hybrid Twin<br />

d’ESI Group<br />

Quand il s’agit de chercher un optimal dans ce dédale de solutions, on<br />

doit parcourir toutes les combinaisons possibles, nombre qui croit exponentiellement.<br />

C’est le même problème que celui de trouver un parcours<br />

optimal. Le calcul quantique s’appuyant sur les propriétés quantiques de<br />

la superposition d’états permet, d’une certaine façon, l’accès à tous les<br />

choix d’un seul coup, sans avoir besoin de les parcourir un à un. Cela<br />

permet des gains inimaginables. Il ne s’agit pas d’une différence quantitative,<br />

mais qualitative. C’est un nouveau<br />

paradigme, qui nécessite de tout repenser :<br />

hardware, software, algorithmes, logique et<br />

mentalités.<br />

VERS DES DONNÉES PLUS<br />

« INTELLIGENTES »<br />

Les données, traitées par intelligence artificielle,<br />

se marient à merveille avec la<br />

physique, commandée par les mathématiques.<br />

Ce « mariage » permet aux modèles<br />

de devenir plus précis grâce aux données,<br />

et à ces données de devenir plus « intelligentes<br />

» grâce aux modèles. ESI se base donc<br />

davantage sur ce concept de Smart Data<br />

(identifier la bonne donnée, où et quand la<br />

mesurer) plutôt que sur celui du Big Data.<br />

Les deux méthodologies ont été associées<br />

harmonieusement dans le concept d’Hybrid<br />

Twin (le jumeau hybride) créé par ESI<br />

Group et attirent désormais l’intérêt de tous,<br />

chercheurs et industriels.<br />

Afin de permettre une utilisation en temps<br />

réel, le HPC est incontournable. Il permet<br />

l’utilisation de techniques d’apprentissage<br />

machine (Machine Learning) nécessaires<br />

au stockage et à la manipulation de grandes<br />

quantités des données en temps-réel. Mais<br />

ici aussi, les limites se font sentir. L’ordinateur<br />

quantique bouleversera les pratiques,<br />

et l’optimisation, au cœur des techniques<br />

d’apprentissage, y sera clef.<br />

Florence Barré et<br />

Francisco Chinesta (ESI Group)<br />

Francisco Chinesta, Directeur du Département<br />

scientifique d’ESI Group, Médaille d’argent du CNRS 2019<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I35


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

SOLUTION<br />

Accélérer la révolution<br />

du HPC dans le Cloud<br />

Désormais, les ingénieurs souhaitent accéder<br />

au calcul haute performance (HPC : high<br />

performance computing) quand et où ils en ont<br />

besoin, sans devoir passer par des processus<br />

complexes d’authentification, d’installation ou<br />

de configuration. Ils attendent des solutions qui<br />

bousculent le statu quo prévalant et permettant<br />

d’accélérer la conception et le développement<br />

de produits de nouvelle génération, notamment<br />

grâce au déploiement du HPC dans le Cloud.<br />

Qu’il s’agisse des budgets, de l’approvisionnement<br />

ou de la maintenance, la tendance en<br />

matière de HPC a fortement évolué durant<br />

les dernières années. Les ingénieurs en simulation<br />

se tournent de plus en plus vers le Cloud pour<br />

réaliser des modélisations très complexes et, ainsi, accélérer<br />

le développement de leurs produits. En 2011, seules<br />

13% des entreprises recouraient à des installations dans<br />

le Cloud pour leurs besoins en HPC, tandis qu’elles<br />

étaient 68% en 2018 1 . Une croissance exponentielle qui<br />

devrait se confirmer sur le long terme. Ainsi, en 2022 on<br />

estime que 28% des dépenses des entreprises technologiques<br />

seront consacrées au Cloud, soit dix-neuf points<br />

de plus qu’en 2018 2 . Le HPC, dont l’usage est largement<br />

stimulé par l’essor du logiciel en tant que service (Saas :<br />

Software-as-a-service) au sein des entreprises, pourrait<br />

ainsi représenter 75% du volume total des calculs effectués<br />

dans le Cloud en 2021 3 .<br />

1. HPCWire, Hyperion: Deep Learning, AI Helping Drive Healthy HPC<br />

Industry Growth. hpcwire.com/2017/06/20/hyperion-deep-learning-aihelping-drive-healthy-hpc-industry-growth<br />

2. Gartner, Gartner Says 28 Percent of Spending in Key IT Segments<br />

Will Shift to the Cloud by 2022. gartner.com/en/newsroom/press-releases/2018-09-18-gartner-says-28-percent-of-spending-in-key-ITsegments-will-shift-to-the-Cloud-by-2022<br />

3 Cisco Systems, Cisco Global Cloud Index: Forecast and Methodology,<br />

2016–2021 White Paper. cisco.com/c/en/us/solutions/collateral/<br />

service-provider/global-Cloud-index-gci/white-paper-c11-738085.html<br />

Navin Budhiraja<br />

Vice-président et directeur Cloud et<br />

Plateforme chez Ansys<br />

Mais comment expliquer cette tendance ? Généralement,<br />

les entreprises technologiques réalisent une mise<br />

à niveau de leurs capital informatique tous les deux à<br />

trois ans. Elles enrichissent par exemple leurs solutions<br />

HPC pour gagner en puissance de calcul, adoptent de<br />

nouveaux modèles de puces et les technologies les plus<br />

récentes. Bien que la plupart des entreprises disposent<br />

du budget nécessaire, elles cherchent à améliorer leur<br />

efficacité opérationnelle tout en limitant les investissements<br />

lourds. Ainsi, plutôt que d’acheter ou de mettre à<br />

niveau leurs propres serveurs, ces dernières se tournent<br />

massivement vers le Cloud afin de pallier les limites de<br />

leurs ressources informatiques, booster l’innovation et<br />

réduire les délais de mise sur le marché des produits. Le<br />

Cloud leur offre davantage de souplesse, elles ne payent<br />

que ce qu’elles utilisent, capitalisent sur les dépenses<br />

de fonctionnement et optimisent ainsi leur trésorerie.<br />

Ansys, spécialiste mondial de la simulation numérique,<br />

propose donc plusieurs solutions de déploiement dans<br />

le Cloud afin de répondre aux besoins des industriels<br />

en matière de HPC. En 2019, l’entreprise a lancé Ansys<br />

Cloud qui offre un accès instantané au calcul intensif<br />

36 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

les modélisations en réduisant le maillage ou en simplifiant<br />

les modèles physiques, de manière à pouvoir finir<br />

les simulations dans des délais raisonnables (12 heures<br />

en moyenne). La simulation dans le Cloud permet de<br />

pallier ces contraintes de temps et de ressources. Les<br />

ingénieurs peuvent en effet créer et analyser des modèles<br />

plus grands et complexes, et disposent ainsi d’une meilleure<br />

compréhension des performances de leurs produits.<br />

L’optimisation paramétrique (optimisation des dimensions<br />

d’une structure mécanique) leur permet également<br />

d’évaluer automatiquement de nombreux designs pour<br />

déterminer la conception optimale. L’essor du Cloud<br />

offre donc de nouvelles perspectives aux ingénieurs en<br />

matière de productivité. Ils obtiennent les résultats des<br />

simulations bien plus rapidement et peuvent corriger<br />

les problèmes susceptibles d’entraver le développement<br />

du produit, dès la phase de conception.<br />

dans le Cloud depuis les logiciels Ansys Mechanical,<br />

Ansys Fluent et Ansys Electrics Desktop.<br />

Par ailleurs, pour les petites et moyennes entreprises,<br />

le déploiement d’une plateforme HPC de pointe peut<br />

s’avérer complexe car, bien souvent, elles ne disposent<br />

pas en interne de l’expertise nécessaire à la configuration<br />

et à la gestion de l’outil. De plus, si leurs besoins en<br />

simulation sont limités ou variables, la démarche peut<br />

s’avérer trop onéreuse.<br />

Quant aux grandes sociétés d’ingénierie qui possèdent<br />

leurs propres outils HPC intégrés, elles peuvent faire<br />

face à une demande accrue, à laquelle les ressources<br />

existantes ne peuvent pas toujours répondre. Dans un<br />

cas comme dans l’autre, le HPC dans le Cloud permet<br />

aux entreprises d’augmenter leurs capacités de calcul en<br />

fonction de leurs besoins et de payer uniquement ce qui<br />

est utile et nécessaire.<br />

Visualisation des résultats dans l'interface Web<br />

Ainsi, les ingénieurs peuvent accéder à la demande à<br />

une puissance de calcul illimitée, dont seules les grandes<br />

entreprises disposent actuellement, et ce, depuis l’interface<br />

du logiciel. L’outil est optimisé pour les solveurs<br />

Ansys et propose aux ingénieurs des dispositifs HPC<br />

préconfigurés afin d’obtenir des résultats plus rapidement.<br />

Ces derniers peuvent également s’appuyer sur<br />

l’accompagnement et l’assistance de l’équipe Ansys<br />

Customer Excellence dans le déploiement de la solution.<br />

LES AVANTAGES DU CLOUD POUR LA SIMULATION<br />

Selon une étude interne d’Ansys, 90% des entreprises qui<br />

utilisent la simulation doivent faire des concessions sur<br />

LE DÉPLOIEMENT DANS LE CLOUD TRADITIONNEL<br />

Bien que le HPC dans le Cloud présente de nombreux<br />

avantages, son déploiement peut aussi impliquer des<br />

obstacles, particulièrement si l’entreprise gère déjà son<br />

propre environnement Cloud. Elle doit alors choisir un<br />

fournisseur de Cloud tiers, créer un compte, installer<br />

un logiciel compatible avec le service, puis démarrer le<br />

serveur de licence dans le Cloud, etc.<br />

Autre responsabilité importante pour l’entreprise : le<br />

choix des meilleures options matérielles pour exécuter<br />

les simulations. En effet, les fournisseurs de Cloud<br />

proposent pléthore de solutions ce qui implique pour<br />

les ingénieurs de posséder une certaine expertise du<br />

calcul intensif. Les ingénieurs doivent sélectionner les<br />

machines virtuelles appropriées, évaluer le nombre<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I37


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

Visualisation des résultats d’un calcul CFD dans la plateforme web<br />

de cœurs et la mémoire vive nécessaire pour chaque<br />

machine, le stockage ou encore la méthode de communication<br />

interprocessus. En définitive, un environnement<br />

Cloud mal configuré peut faire perdre beaucoup<br />

de temps et d’argent.<br />

AU CŒUR D’ANSYS CLOUD<br />

Ansys Cloud a été conçu par l’éditeur afin de répondre à<br />

l’utilisation croissante du Cloud par ses clients. Selon des<br />

estimations internes, l’utilisation des logiciels de simulation<br />

Ansys au sein des réseaux Cloud tiers a augmenté<br />

de 90% durant la première moitié de l’année 2018. Avec<br />

Ansys Cloud, les utilisateurs peuvent accéder instantanément<br />

à des ressources de calcul intensif sur le Cloud<br />

depuis l’interface utilisateur d’Ansys Mechanical, Ansys<br />

Fluent et Ansys Electronics Desktop, et ce, directement<br />

depuis leur ordinateur. De cette manière, l’utilisateur<br />

n’a pas besoin de configurer un réseau Cloud, d’installer<br />

de nouvelles licences ni même de recourir à un fournisseur<br />

de Cloud tiers ; l’exploitation et la maintenance<br />

sont entièrement gérées au sein d’une solution globale.<br />

Proposé sous un modèle de licence facturé à l’utilisation,<br />

Ansys Cloud permet aux entreprises d’adapter et<br />

de mobiliser rapidement leurs ressources en fonction<br />

des besoins et des nouveaux projets. L’outil offre des<br />

ressources de calcul dans le Cloud quasi illimitées, ce qui<br />

permet aux ingénieurs d'effectuer plus rapidement des<br />

simulations haute-fidélité, plus complexes et précises. Les<br />

cycles de développement peuvent ainsi être raccourcis<br />

de plusieurs mois, accélérant ainsi la mise sur le marché<br />

de produits de pointe.<br />

« Les équipements à haut rendement sont essentiels pour<br />

améliorer les performances des usines dans l'industrie<br />

pétrolière et gazière, explique Luis Baikauskas, ingénieur<br />

de procédé chez Hytech Ingenieria. Ansys Cloud permet<br />

à Hytech Ingenieria de calculer des géométries importantes<br />

et complètes en quelques heures, au lieu de plusieurs jours<br />

ou semaines. Un gain de temps considérable qui permet<br />

également aux ingénieurs d’évaluer davantage de variations<br />

de conception et de trouver la plus optimale. ».<br />

Ansys Cloud intègre la technologie éprouvée de Microsoft,<br />

Azure – permettant aux utilisateurs d’effectuer des<br />

simulations dans le Cloud avec une sécurité maximale.<br />

La solution intègre plusieurs couches de défense, dont<br />

des protocoles stricts interdisant les accès non autorisés<br />

et des méthodes de chiffrement de pointe afin de protéger<br />

les données des utilisateurs.●<br />

38 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

REPORTAGE<br />

La GMAO, outil stratégique de la maintenance<br />

d'ArianeGroup<br />

Le site de production de moteurs de fusée d'ArianeGroup est une institution à Vernon (Eure), employant<br />

un millier de personnes (sur les 9 000 collaborateurs du groupe). Porté par la concurrence acharnée<br />

dans le spatial due en partie à l'arrivée de nouveaux acteurs, la co-entreprise d'Airbus et de Safran<br />

n'a d'autres choix que d'améliorer en permanence la production de ses appareils, à commencer par<br />

la mise en service d'Ariane VI et de son moteur Prometheus. Mais au niveau de la maintenance aussi,<br />

les pistes d'amélioration et d'optimisation se révèlent stratégiques... ce qui ne fait que confirmer<br />

l'utilisation fine d’un outil de gestion de maintenance assistée par ordinateur (GMAO).<br />

Pierre-<br />

Guillaume<br />

Ritter<br />

Actuellement responsable de<br />

Méthodes support maintenance<br />

chez ArianeGroup, Pierre-<br />

Guillaume Ritter a démarré sa<br />

carrière en tant que technicien<br />

de maintenance dans l'industrie<br />

pétrolière avant d'intégrer<br />

le géant suédois Ikea à la<br />

maintenance puis de reprendre<br />

des études d'ingénieur. Son<br />

diplôme en poche en 2013, il<br />

entre chez ArianeGroup (ex<br />

Snecma) en septembre 2014. Le<br />

29 janvier dernier, sur le Sepem<br />

de Rouen, Pierre-Guillaume<br />

Ritter est venu détailler<br />

l'utilisation de l'outil GMAO au<br />

sein de l'entreprise.<br />

Le lieu est bucolique, paisible et verdoyant, y compris<br />

en ce mois de janvier. Mais l'épaisse forêt de Vernon<br />

(dans l'Eure) n'abrite pas qu'une nature généreuse.<br />

Pas moins de 130 hectares dont près de 50 000 m²<br />

de locaux tertiaires, d’ateliers et une quinzaine de bureaux,<br />

d'usines et de laboratoires, et 116 hectares entièrement<br />

dédiés aux essais physiques des moteurs de fusées ! Oui,<br />

car bien loin de la zone de lancement de la fusée Ariane à<br />

Kourou, en Guyane, le site de Vernon s'impose comme le<br />

lieu de la conception, la production et les tests des moteurs<br />

équipant Ariane V puis, à compter de cette année, Ariane<br />

VI. Plus précisément, la première zone, appelée CAT (centre<br />

administratif et technique), réunit sur 15 ha le bureau de<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I39


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

aux nombreux équipements de production et de mesure<br />

– une centaines de machines (centres d'usinage, tours,<br />

machines d'assemblage et deux d'impression 3D métal),<br />

robots industriels, moyens de contrôle non destructif<br />

(CND), de traitement de surface et de métrologie (endoscopie<br />

par exemple), la maintenance est principalement assurée<br />

par des prestataires de service, imposant un suivi des<br />

fournisseurs et des prestataires, des contrats de maintenance<br />

et des interventions. En revanche, en ce qui concerne les<br />

activités liées aux essais moteurs, toute la maintenance est<br />

« internalisée ». Les personnels dits « œuvrant » sont des<br />

salariés ArianeGroup. Les nombreux essais impliquent des<br />

campagnes en conditions extrêmes et nécessitent des moyens<br />

peu communs, à l'image des bancs dédiés au système de<br />

propulsion hydrogène méthane, aux chambres de combustion<br />

et autres turbopompes, clapets et systèmes intégrés,<br />

aux prototypes et aux moyens fluidiques. La zone d’essais<br />

est d'ailleurs classée Seveso seuil haut ; une classification qui<br />

n'est pas étrangère au choix d'une solution GMAO.<br />

LA GMAO COMME CLEF DE VOÛTE DE LA<br />

MAINTENANCE<br />

conception et définition des moteurs, un hall consacré<br />

aux procédés spéciaux, la partie production et usinage, le<br />

laboratoire de chimie matériaux et procédés, le montage<br />

des moteurs HM7 et de la ligne Vulcain, et enfin le projet<br />

Prometheus, le fameux « moteur du futur » qui équipera les<br />

nouvelles fusées. « Ce moteur sera environ dix fois moins cher<br />

à produire et atteindra 10 tonnes de poussée ; il sera en partie<br />

fabriqué en impression 3D et intégrera de l'intelligence embarquée<br />

», résume Félicien Banzokou, chargé du pôle Visites<br />

du site. Dans la partie dédiée aux essais en environnement,<br />

l'imposant site abrite de grands réservoirs d'ergols cryotechniques<br />

permettant de mener des tests grandeur nature<br />

et en températures plus élevées que le magma !<br />

Au total, une quarantaine de personnes effectuent des<br />

interventions de maintenance et près de 300 personnes<br />

sont impliquées dans le métier ; « sur le site, les activités de<br />

maintenance se répartissent autour des moyens industriels<br />

de production et de montage, des infrastructures et de facility<br />

management, et enfin des moyens d'essais », explique<br />

Pierre-Guillaume Ritter, responsable de Méthodes support<br />

maintenance, qui opère sur différents sites du groupe. Face<br />

« Très tôt, au cours de mon expérience professionnelle, j'ai<br />

compris que la GMAO joue pleinement un rôle stratégique<br />

pour la maintenance », révèle Pierre-Guillaume Ritter.<br />

Difficile de prêcher un convaincu, d'autant que le responsable<br />

Méthodes support maintenance utilise de nombreux<br />

modules ; « il faut reconnaître que depuis toutes ces années,<br />

nous avons acquis une solide expérience en la matière, allant<br />

jusqu'à développer des fonctionnalités nous-mêmes, sans avoir<br />

à solliciter les équipes de l’éditeur Carl Software. Certes, ces<br />

développements nécessitent des spécialistes en informatique<br />

mais ces évolutions ont été possibles grâce au système à la fois<br />

ouvert et évolutif de Carl Source ». Si près de 300 personnes<br />

utilisent quotidiennement ou régulièrement la GMAO, l'outil<br />

est ouvert au millier de collaborateurs du site ; « cela va<br />

du ''simple'' lecteur aux 200 intervenants en maintenance<br />

en passant par la vingtaine de chargés d'affaires qui réceptionnent<br />

et aiguillent les interventions ».<br />

Parmi les fonctionnalités utilisées figurent le module Équipements<br />

(utilisé à 90% des fonctionnalités comme l'arborescence,<br />

les matériels, les points de structure, les modèles, les<br />

fiches sécurité), le module Travaux pour les demandes d’interventions<br />

et les interventions elles-mêmes, les comptes<br />

rendus, les gammes ou encore les fiches de maintenance et<br />

les plans préventifs. Autres modules également très utilisés,<br />

les Stocks (pour la gestion d'articles, les inventaires,<br />

les entrées et sorties, les réservations et les réapprovisionnements),<br />

les modules Analyse et Système (paramétrage,<br />

droits, KPI, formulaires personnalisés, rapports, interfaces,<br />

40 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

Utilisateur de la GMAO Carl Source V3 depuis 2013 (Carl<br />

Master avant cela), ArianeGroup évolue aujourd’hui avec<br />

Carl Source V5. « L'outil offre une analyse des données très<br />

poussée », notamment grâce à l’écran d’accueil doté d'indicateurs<br />

issus des recherches multicritères et d'indicateurs reposant<br />

sur des requêtes SQL. Des seuils peuvent être mis en<br />

place avec le lancement automatique d'emails. Des rapports<br />

sont directement créés dans l’application grâce à la fonction<br />

« assistant de création de rapport ».<br />

D’AUTRES ÉVOLUTIONS À VENIR<br />

logs, traces). Sont aussi utilisés, mais dans une moindre<br />

mesure, les modules Achat (par les fournisseurs et certaines<br />

demandes d’achats), Ressources et Comptes.<br />

À Vernon, la sécurité et plus particulièrement les mesures<br />

de la maîtrise des risques (MMR) sont au cœur des priorités<br />

de l'entreprise. En cela, l'option « Carl Control’S » s'avère<br />

particulièrement adaptée. Elle permet de gérer automatiquement<br />

le suivi des rapports de contrôle dans la GMAO,<br />

de leur intégration, au déclenchement des interventions<br />

pour lever les réserves, à la mise à jour des rapports dans<br />

les plateformes des différents organismes de contrôle. Carl<br />

Control’S devrait être installée en fin d'année ; cette action<br />

est aujourd’hui réalisée manuellement par les pilotes maintenance.<br />

Autre projet d'envergure, la fusion d'ici le premier<br />

semestre 2021 des trois GMAO des activités FM / MI /<br />

<strong>Essais</strong> au sein de Carl Source ; « pour ce faire, l’application<br />

''Carl Loader'' devrait nous permettre de réaliser cette<br />

fusion en interne ».<br />

Olivier Guillon<br />

Un carrefour d’échanges incontournable pour les experts,<br />

les ingénieurs et les techniciens de l’environnement<br />

Rejoignez-nous<br />

pour enrichir vos connaissances et participer activement à la promotion, à la<br />

diffusion et à la mise en œuvre au sein de l’industrie française des dernières<br />

techniques d’essais et de simulation de l’environnement.<br />

Nos adhérents bénéficient de réductions substantielles sur les tarifs<br />

de nos stages de formation, journées techniques, colloques, salons,<br />

ouvrages et guides techniques.<br />

Depuis 1967, nous avons formé plus de 6 000 scientifiques, ingénieurs<br />

et techniciens. Nos formations sont dispensées par les meilleurs experts<br />

du moment, sélectionnés au sein des sociétés et laboratoires français<br />

de pointe.<br />

Qui est concerné par notre activité ?<br />

• Les laboratoires d’essais, les équipementiers,<br />

les concepteurs et intégrateurs de systèmes<br />

• Les scientifiques, ingénieurs et techniciens<br />

en charge de la conception, des essais,<br />

de la fabrication et de la qualité<br />

• Les concepteurs, constructeurs et vendeurs<br />

des moyens d’essais<br />

• Les étudiants et les enseignants<br />

Association pour le développement des Sciences et Techniques de l’Environnement - Association régie par la loi 1901<br />

1, place Charles de Gaulle - 78180 MONTIGNY LE BRETONNEUX - www.aste.asso.fr - Tel : 01 61 38 96 32<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I41


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

REPORTAGE<br />

Comment le plus<br />

grand site de R&D<br />

d’EDF organise sa<br />

maintenance<br />

Salle climatique<br />

Rester à la pointe de la recherche en maintenant les compétences et les moyens d’essais, tel<br />

est l’objectif du Laboratoire des matériels électriques (LME), implanté sur le site EDF Lab les<br />

Renardières, au sud-est de la région parisienne. Mais pour cela, il est indispensable d’assurer<br />

une surveillance de tous les instants de l’ensemble des équipements et d’organiser au mieux<br />

les interventions de maintenance.<br />

Sur les trois centres de R&D d’EDF – appelés EDF Lab<br />

– que sont Paris-Saclay, Chatou et les Renardières, ce<br />

dernier, bien qu’ancien, demeure le plus vaste. Celui-ci<br />

s’étend sur près de 80 hectares et abrite plus de 700<br />

postes de travail, quarante laboratoires répartis à travers<br />

soixante-dix bâtiments, trois départements de recherche, un<br />

Fab Lab ainsi qu’un institut international. Au sein de ce site<br />

implanté en Seine-et-Marne, le département Laboratoire des<br />

matériels électriques (LME) dispose d’une équipe en charge de<br />

la maintenance de ses moyens d’essais.<br />

Composé de 155 salariés (chercheurs et cadres mais aussi des<br />

techniciens d’essais et de maintenance), une dizaine de doctorants<br />

et de nombreux et importants moyens d’essais, ce département<br />

s’appuie sur une connaissance approfondie des matériels<br />

et technologies, dans le domaine des matériels électriques :<br />

appareillages et transformateurs, câbles et accessoires, auto-<br />

Laboratoire Batteries<br />

Franck Aragnou,<br />

Chef de département délégué au sein<br />

du LME<br />

Michael Drault,<br />

Pilote de la maintenance du<br />

Département LME à la R&D d’EDF<br />

matismes et protection, composants électroniques, batteries,<br />

électronique de puissance et systèmes de stockage d’énergie 1 .<br />

UN CHALLENGE PERMANENT CONCERNANT LES PLAN-<br />

NINGS DE MAINTENANCE<br />

Le Département LME repose également sur de solides compétences<br />

à la fois disciplinaires (électrotechnique, électromagnétisme,<br />

électronique, diélectrique, nouveaux matériaux et<br />

électrochimie, compatibilité électromagnétique), expérimentales<br />

(essais électriques et mécano-climatiques) ou encore en modélisation<br />

: foudre, phénomènes thermiques dans les câbles… le<br />

tout au service de la performance des métiers du groupe mais<br />

également des industriels et des entreprises privées, deux types<br />

1. Retrouvez le reportage sur site paru dans le numéro 139 d’<strong>Essais</strong> &<br />

<strong>Simulations</strong> à l’automne 2019<br />

42 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

Concept Grid<br />

de clients dont les demandes ne font que croître depuis plusieurs<br />

années. En effet, depuis 2013, le groupe a choisi d’ouvrir ses<br />

laboratoires aux clients externes et a massivement investi dans<br />

l’amélioration et la rénovation des moyens d’essais.<br />

D’où un challenge à relever concernant les plannings de maintenance<br />

: répondre à une sollicitation importante des moyens<br />

d’essais et de mesures spécifiques « et, pour beaucoup, uniques<br />

en Europe tant en matière de taille que de niveau de puissance<br />

ou de grandeurs électriques atteintes, souligne Franck Aragnou,<br />

chef de département délégué au sein du LME. Au total, le laboratoire<br />

abrite près de 3 200 appareils de mesure. Ces instruments<br />

et les différents équipements sont surveillés et maintenus en<br />

permanence grâce à une équipe d’une vingtaine de personnes<br />

intervenant quotidiennement pour le bon fonctionnement<br />

des moyens d’essais ». Plus précisément, le service est réparti<br />

en trois entités : « Informatique industrielle », « Métrologie »<br />

et « Maintenance ».<br />

OBJECTIF : DES INSTALLATIONS D’ESSAIS<br />

OPÉRATIONNELLES À 100 %<br />

Dans le domaine de la maintenance, les problématiques<br />

auxquelles est confronté le laboratoire sont multiples et Michael<br />

Drault, pilote de la maintenance du Département LME à la<br />

R&D d’EDF, est bien placé pour en parler : « Parmi les problématiques<br />

auxquelles nous faisons face figurent la formation et<br />

le maintien des compétences dans la mesure où ces installations<br />

sont pour la plupart uniques en leur genre. Nos techniciens de<br />

maintenance doivent être polyvalents de façon à pouvoir travailler<br />

dans de nombreux domaines comme l’électricité haute et basse<br />

tension, l’hydraulique, l’air comprimé ou encore la mécanique.<br />

Et lorsque l’on recrute une personne, nous mettons près de trois<br />

ans à la former en compagnonnage afin qu’elle soit capable d’intervenir<br />

seule sur n’importe quel équipement. »<br />

Mais la gestion des compétences n’est pas le seul défi du responsable<br />

maintenance. L’approvisionnement en pièces détachées<br />

représente un enjeu crucial et un casse-tête pour le service, du<br />

fait notamment de l’obsolescence de nombreux composants –<br />

souvent très spécifiques – et dont les fabricants ont stoppé la<br />

production ou ont purement et simplement disparu. « C’est le<br />

cas par exemple des disjoncteurs à air comprimé montés sur des<br />

stations à haute puissance ; il est quasiment impossible de trouver<br />

des appareils aussi rapides or nous ne pouvons pas les remplacer.<br />

C’est pourquoi nous avons monté une formation mixte avec<br />

Alstom-GE. Celle-ci était composée de jeunes et d’anciens techniciens<br />

chargés de démonter l’appareil et d’identifier de A à Z<br />

leur montage et leurs composants, puis de fabriquer ou de faire<br />

produire des pièces manquantes. Dans le même temps, cela nous<br />

a permis de former les jeunes et de transférer les compétences.<br />

Les emplois proposés ont une dimension technique élevée (forte)<br />

et autorisent des évolutions de carrières. »<br />

Autre problématique évidente, les temps d’intervention. Car<br />

qu’il s’agisse de répondre aux besoins internes de recherche<br />

et développement pour le groupe EDF ou de prestations d’essais<br />

pour ses clients, les délais sont toujours plus serrés. « Nos<br />

équipements doivent tourner tout le temps, c’est pourquoi nous<br />

les surveillons en permanence, précise Michael Drault. D’ailleurs,<br />

lorsque j’ai intégré le service en 2013, mon prédécesseur<br />

m’avait bien prévenu : le groupe de maintenance, c’est comme le<br />

tambour d’une machine à laver ! La cadence est soutenue et ça<br />

ne s’arrête jamais… ».<br />

UNE SURVEILLANCE DE TOUS LES INSTANTS<br />

Pour répondre à ces évolutions, le service Maintenance a mis<br />

en œuvre des solutions de monitoring afin de mieux surveiller<br />

les moyens de tests. De nombreux capteurs ont ainsi été installés<br />

sur des machines neuves ou anciennes (mais entièrement<br />

rénovées à l’occasion d’opérations de rétrofit). « Pour certaines<br />

d’entre elles, nous avons aussi la possibilité de nous connecter<br />

à distance et d’intervenir à partir d’un système de supervision.<br />

Nous avons également instrumenté de nombreuses alarmes que<br />

l’on a ajoutées sur nos installations ». Une manière de mieux<br />

anticiper les pannes éventuelles et de sécuriser l’ensemble du<br />

processus d’essai. De même, ces moyens de surveillance, associés<br />

à un logiciel de gestion de la maintenance par ordinateur<br />

(GMAO), ont permis de mieux planifier et organiser les arrêts<br />

périodiques de maintenance. Il faut dire que la période estivale<br />

approche… et qu’une partie des moyens d’essai devra entamer<br />

un arrêt de deux à trois semaines. ●<br />

Hall 420 kV<br />

Olivier Guillon<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I43


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

ENTRETIEN<br />

La maintenance au cœur de la stratégie<br />

des moyens d’essai<br />

Spécialiste de la production, de la vente et de la maintenance d’enceintes climatiques, Systèmes<br />

Climatiques Service (SCS) occupe tous les fronts de cette catégorie d’équipements. L’occasion<br />

pour la rédaction d’<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> d’interroger Stéphane Haubourdin, directeur du<br />

département Maintenance & Innovation afin de mieux comprendre les problématiques de<br />

maintenance dans les laboratoires d’essai.<br />

Stéphane Haubourdin,<br />

Spécialiste du climatique depuis 1995, Stéphane<br />

Haubourdin dirige aujourd’hui le service Maintenance<br />

& Innovation chez Systèmes Climatiques Service<br />

(SCS), une société de 70 personnes implantée à<br />

Saint-Ouen l’Aumône (Val-d’Oise) et composée de<br />

trois entités : un laboratoire qui met à disposition<br />

de ses clients des enceintes climatiques, un service<br />

dédié à la maintenance, la location et la vente de<br />

machines d’occasion et, depuis 2012, un atelier de<br />

production de machines spécifiques et standard.<br />

Atelier SCS<br />

QUI SONT VOS CLIENTS ET À QUELS SECTEURS D’AC-<br />

TIVITÉ APPARTIENNENT-T-IL ?<br />

Nos clients principalement dans l’aéronautique, l’automobile<br />

(dans tous les domaines, des pneus aux essuie-glaces),<br />

l’armement, la pharmacie ou encore l’industrie plastique.<br />

En somme, il s’agit de tout ce qui exige plus de qualité pour<br />

leurs produits.<br />

COMMENT A ÉVOLUÉ LE MARCHÉ DES ENCEINTES<br />

CLIMATIQUES CES DERNIÈRES ANNÉES ?<br />

Ce marché est très cyclique : certains décident d’acheter<br />

une enceinte climatique et d’assurer eux-mêmes la maintenance.<br />

Puis, dix ans plus tard, ces mêmes entreprises optent<br />

finalement pour une utilisation externalisée de la machine,<br />

s’affranchissant dans le même temps des opérations de maintenance.<br />

On assiste également à l’effet inverse : certaines<br />

sociétés ayant jusqu’à présent recours à nos équipements<br />

se décident finalement à investir dans leur propre machine.<br />

À QUELLES PROBLÉMATIQUES DE MAINTENANCE SONT<br />

CONFRONTÉS VOS CLIENTS ?<br />

L’objectif principal est de valider la fiabilité du produit.<br />

Celle-ci est essentielle car elle impacte, outre la qualité intrinsèque<br />

du produit en sortie de chaîne, son coût de production<br />

et l’image même de l’entreprise. Mais les opérations de<br />

maintenance varient beaucoup en fonction de l’usage des<br />

machines d’essai. Pour une même enceinte climatique, le<br />

vieillissement sera très différent si une entreprise n’effectue<br />

que des tests de stabilité, et une autre va au contraire réaliser<br />

des essais de stress et de vibrations.<br />

Notre problématique en tant que maintenancier et fabricant<br />

et de savoir quel profil de teste le client va faire. Et<br />

combien d’heures il va utiliser la machine dans l’année.<br />

C’est aujourd’hui la difficulté que l’on rencontre au niveau<br />

de la GMAO (outils de gestion de maintenance assistée par<br />

ordinateur - NDLR) ; les indicateurs ne sont pertinents<br />

que quand ils sont associés à un programme de mainte-<br />

44 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

Atelier de fabrication<br />

nance. Sans une réelle traçabilité, il est difficile<br />

de faire du suivi de fiabilité. À ce titre,<br />

des indicateurs tels que la MTBF (mean<br />

time between failures, c’est-à-dire la durée<br />

moyenne entre pannes - NDLR) nous donne<br />

la possibilité d’enregistrer des temps d’arrêt<br />

et la date de remise en service. Concernant<br />

les taux de fonctionnement, il est nécessaire<br />

d’intégrer un capteur horaire sur l’enceinte<br />

climatique car une machine fait souvent des<br />

pauses au cours de la journée, ce qui n’est pas<br />

sans poser des soucis dans le calcul effectif<br />

de son utilisation réelle. C’est le problème<br />

notamment des parcs anciens de machines,<br />

lesquelles ne sont équipées d’aucun capteur ;<br />

c’est donc à nous de nous adapter. D’ailleurs,<br />

nous sommes capables – ce qui est rare – de<br />

proposer également sur les moyens d’essais<br />

anciens ou vétustes des opérations de rétrofit,<br />

qu’il s’agisse d’équipements frigorifiques,<br />

électriques ou informatiques sur des châssis<br />

souvent encore en bon état.<br />

JUSTEMENT, QUEL RÔLE JOUE LE MONI-<br />

TORING DES ÉQUIPEMENTS ?<br />

Depuis plusieurs années déjà, les logiciels de<br />

pilotage nous permettent d’enregistrer l’ensemble<br />

des sollicitations de la machine avec<br />

de nombreux capteurs chargés de relever la<br />

température, les vibrations et les chocs, de<br />

détecter la présence de fluide ou encore de<br />

gérer la ventilation… Grâce à ce monitoring,<br />

il est désormais possible d’analyser les pannes<br />

et donc d’en connaître les causes réelles. Ces<br />

« Les indicateurs<br />

ne sont pertinents<br />

que quand ils<br />

sont associés à<br />

un programme<br />

de maintenance.<br />

Sans une réelle<br />

traçabilité, il<br />

est difficile de<br />

faire du suivi de<br />

fiabilité. »<br />

informations sont également combinées aux<br />

indicateurs de maintenance permettant de<br />

faire de la maintenance prévisionnelle, même<br />

s’il n’existe pas encore de moyens de détecter<br />

les vibrations sur les moteurs. Or le démarrage<br />

des compresseurs vient souvent perturber<br />

l’interprétation de la mesure des informations<br />

sur l’enceinte elle-même. Nous travaillerons<br />

donc à isoler ces phénomènes de résonances<br />

de vibrations.<br />

L’ENJEU EST DONC DE PASSER DU<br />

PRÉVENTIF AU PRÉDICTIF ?<br />

Tout à fait. C’est la raison pour laquelle nous<br />

avons créé un banc de test spécialement dédié<br />

à cela afin de mieux déterminer les taux<br />

d’usure anormaux. Concrètement, ce banc de<br />

test initié il y a deux ans avec notre partenaire<br />

pour la partie compresseur, se présente sous la<br />

forme d’une grosse machine frigorifique bardé<br />

de capteurs. Ce banc est dédié à la recherche<br />

menée sur les enceintes climatiques et la maintenance<br />

prévisionnelle. Il s’agit d’une enceinte<br />

multi-volumes en cours de finalisation (pour<br />

notamment s’adapter à tous types de compresseurs)<br />

mais opérationnelle depuis six mois.<br />

Propos recueillis<br />

par Olivier Guillon<br />

Enceinte sur pot<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I45


DOSSIER<br />

INAUGURATION<br />

La DGA crée un cluster d’innovation<br />

de défense dans l’aérospatial<br />

La Direction générale de l’armement a inauguré le 5 décembre dernier sur le site Aerocampus<br />

Aquitaine un cluster régional d’innovation technique de défense dédié au domaine aérospatial.<br />

Baptisé Aliénor, ce cluster associe quatre partenaires : la DGA, Aerospace Valley, l’armée de<br />

l’Air et l’armée de Terre.<br />

LE CINQUIÈME CLUSTER<br />

D’INNOVATION TECHNIQUE CRÉÉ<br />

L’AN DERNIER<br />

Résultats obtenus à l’aide d’une application utilisée par les escadrons<br />

de chasse en France et lors d’exercices internationaux (NTM, VOLFA)<br />

Aliénor est co-présidé par le directeur<br />

du centre d’expertise et d’essais DGA<br />

<strong>Essais</strong> de missiles et le président d’Aerospace<br />

Valley, et son comité de pilotage<br />

comprend un représentant de chaque<br />

membre fondateur. Aliénor s’inscrit dans<br />

l’effort global du ministère des Armées<br />

en faveur du soutien à l’innovation,<br />

coordonné par l’agence de l’innovation<br />

de défense en lien étroit avec la DGA.<br />

Le cluster Aliénor a pour objectif<br />

de détecter, orienter et expérimenter<br />

les innovations portées<br />

par les acteurs régionaux afin<br />

de faire émerger de nouvelles solutions<br />

technologiques pour la défense aérospatiale,<br />

en lien avec l’agence de l’innovation<br />

de défense. Implantée près de<br />

Bordeaux, la structure pourra bénéficier<br />

de la richesse de l’écosystème industriel<br />

et académique local dans le domaine<br />

aérospatial, tout en restant ouvert à des<br />

partenariats avec des acteurs implantés<br />

dans d’autres régions de France.<br />

Sa mission sera d’animer et de fédérer<br />

tous les acteurs régionaux et particulièrement<br />

les PME/ITE, TPE et start-up.<br />

Il associera les chercheurs du territoire<br />

(université de Bordeaux, ENSAM…)<br />

et coordonnera les initiatives locales<br />

notamment en travaillant avec la région.<br />

Les activités et projets du cluster<br />

Aliénor s’appuieront sur les travaux<br />

des trois ateliers suivants : sous le<br />

pilotage des Forces armées, l’identification<br />

des besoins en innovation<br />

à partir des nouvelles exigences<br />

opérationnelles transmises par les<br />

Forces armées (besoins des futurs<br />

programmes d’armement, ruptures<br />

technologiques, nouveaux contextes<br />

d’emploi, évolution du soutien) ; sous<br />

le pilotage d’Aerospace Valley, la<br />

détection et orientation des propositions<br />

d’innovation captées au sein du<br />

tissu industriel et académique local,<br />

au regard de leur éventuelle utilité<br />

pour les systèmes de défense ; enfin,<br />

sous le pilotage de la DGA, l’accompagnement<br />

des partenaires pour<br />

l’évaluation ou la montée en maturité<br />

du projet.<br />

Au total, quatre clusters d’innovation<br />

techniques ont déjà été créés en 2019<br />

par la DGA autour de ses centres d’expertise<br />

et d’essais, Aliénor étant le<br />

cinquième : Gimnote à Toulon et Orion<br />

à Brest pour le domaine des techniques<br />

navales, Ginco à Vert-le-Petit (Essonne)<br />

dans le domaine de la maîtrise des techniques<br />

nucléaire, radiologique, biologique<br />

et chimique, et enfin Lahitolle à<br />

Bourges dans le domaine des techniques<br />

terrestres. ●<br />

Capteur ultrasonore miniature (à gauche),<br />

en comparaison avec un capteur d’ancienne<br />

génération (à droite) dans le cadre d’un<br />

projet mené avec la société CMPhy<br />

46 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


DOSSIER<br />

EN APPLICATION<br />

Conception et validation d’essais<br />

d’impacts laser instrumentés par un<br />

système multi-caméras<br />

ALPhANOV 1 , centre technologique optique et laser implanté à Talence depuis 2007, et MBDA 2 ,<br />

leader européen du domaine de la défense, disposent depuis 2019 d’un laboratoire commun au<br />

service de l’interaction laser-matière autour d’une cabine équipée d’une source infrarouge de<br />

grande puissance. Afin d’optimiser la phase d’essais de la cabine, les deux partenaires ont fait<br />

appel à la société Eikosim et son logiciel Blender de rendu 3D.<br />

Grâce à une architecture flexible et pérenne,<br />

des expériences complexes, reconfigurables,<br />

fortement instrumentées, sans danger pour le<br />

personnel, y sont réalisées. Un automate de<br />

sécurité supervisant l’état de la cabine et des périphériques<br />

autorise le tir. Un second automate, dit de process, pilote<br />

le laser, un robot, un scanner galvanométrique et un zoom<br />

optique. Une IHM ALPhANOV permet la programmation.<br />

L’instrumentation est composée de caméras rapides dans<br />

l’infrarouge et le visible, de pyromètres, etc. Tous ces appareils<br />

sont synchronisés sur le même signal. Les données<br />

vidéos et analogiques sont relues dans la même interface.<br />

L’étude suivante, réalisée par Eikosim en collaboration avec<br />

MBDA, ALPhANOV et le Laboratoire de mécanique et<br />

technologie (ENS Paris-Saclay), concerne des plaques en<br />

acier soumises à une série de tirs laser en leur centre dans<br />

la cabine laser. Le but de ces mesures est de quantifier les<br />

effets thermomécaniques subis par la plaque grâce, notamment,<br />

à la mesure de champs de déplacements par corrélation<br />

d’images.<br />

PRÉ-ÉTUDE NUMÉRIQUE<br />

Concevoir des essais instrumentés par imagerie dans un<br />

environnement expérimental complexe peut être une<br />

source de difficulté. En effet, lors de l’étude d’une pièce<br />

dans un espace confiné et encombré comme la cabine laser,<br />

il peut-être difficile d’anticiper le positionnement appro-<br />

1. www.alphanov.com/alphanov-mbda-laboratoire-commun-interaction-laser-matiere<br />

2. www.mbda-systems.com/press-releases/mbda-and-alphanov-inaugurate-a-test-lab-for-laser-weapons-in-bordeaux/<br />

prié des caméras afin de garantir que la zone étudiée soit<br />

visible pendant l’ensemble de l’essai. L’utilisation du logiciel<br />

Blender permet de s’affranchir de cette problématique.<br />

Blender est un logiciel libre de rendu 3D principalement<br />

utilisé dans l’industrie du cinéma. Il permet de créer une<br />

scène dans laquelle l’utilisateur peut choisir le positionnement<br />

des caméras autour de la pièce étudiée et peut<br />

ensuite générer des images de la configuration de référence<br />

et des configurations déformées en utilisant les résultats<br />

des simulations numériques préliminaires. Par la suite,<br />

ces images peuvent être traitées avec un logiciel de corrélation<br />

d’images, afin d’estimer à l’avance la performance<br />

métrologique (en termes d’incertitudes de mesures) que<br />

l’utilisateur de ce logiciel sera en droit d’attendre dans ces<br />

conditions idéales.<br />

Dans le cadre de cette étude, quatre caméras ont été positionnées<br />

dans la scène Blender. L’espace restreint de la<br />

cabine laser contraint grandement la position des caméras.<br />

De plus, afin de ne pas être endommagées, elles ne doivent<br />

pas se trouver sur la trajectoire du faisceau laser qui arrive<br />

presque horizontalement au centre de la plaque étudiée.<br />

Une vue en contrebas a donc été adoptée (cf. Figure 1).<br />

Une visualisation animée de la scène en 3D est disponible<br />

sur le site d’EikoSim 3 . Le post-traitement des images<br />

idéales générées par Blender avec le logiciel EikoTwin-<br />

DIC permet d’estimer pour ce cas particulier une incertitude<br />

de mesure en déplacements de l’ordre de 5 µm pour<br />

les composantes dans le plan de la plaque, et de 15 µm<br />

pour la composante hors plan.<br />

3. http://eikosim.com/articles-techniques/… /<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I47


DOSSIER<br />

Figure 3 - Plaque mouchetée sur son support<br />

Figure 1 - Positionnement des quatre caméras<br />

dans la cabine laser (deux représentées<br />

par des pyramides et deux par des pavés)<br />

MISE EN PLACE DE L’ESSAI<br />

Les essais sont instrumentés avec un dispositif de stéréovision<br />

(i.e., à deux caméras). Une caméra IR et une caméra dite « logarithmique<br />

» (prêtée par l’entreprise NIT) sont aussi présentes<br />

dans la cabine. L’équipe d’ALPhANOV les a placées en adoptant<br />

les positions déterminées lors de la pré-étude par Eikosim<br />

(cf. Figure 2) et a préparé l’ensemble du setup expérimental en<br />

environ une journée.<br />

Lors de cette campagne d’essais, plusieurs plaques ont été<br />

soumises à des tirs laser (cf. Figure 3). Au total, plus de dix<br />

tirs ont été effectués au cours de la journée et demie d’essais.<br />

De plus, les plaques ont été préalablement mouchetées pour<br />

créer un contraste suffisant pour la corrélation d’images. De<br />

manière à explorer une autre technologie de réalisation des<br />

mouchetis que la peinture, ALPhANOV a réalisé un mouchetis<br />

par nano-structuration laser de la surface métallique 4 , sur<br />

la base de la topologie fournie par Eikosim.<br />

RÉSULTATS DE LA MESURE PAR STÉRÉOCORRÉLATION<br />

>> Quantification des incertitudes<br />

Afin de quantifier l’incertitude lors de l’essai, une mesure de<br />

déplacement a été réalisée sur un jeu d’images au repos. On<br />

peut ainsi mesurer l’effet du bruit d’acquisition par rapport au<br />

déplacement (nul) attendu pour ces images. Dans le cadre de<br />

cette étude, la mesure a été réalisée sur un ensemble de trente<br />

images par caméra avant chaque tir. Quelle que soit la direction,<br />

les niveaux d’incertitudes sont très proches de l’estimation<br />

qui avait été réalisée lors de la pré-étude.<br />

>> Champs de déplacements<br />

Figure 2 - Instrumentation de l’essai<br />

La stéréocorrélation d’images permet de mesurer, sans contact,<br />

les champs de déplacements 3D surfaciques de la pièce étudiée<br />

à partir d’images prises par deux des caméras durant l’essai.<br />

Cette technique est basée sur l’hypothèse de conservation des<br />

niveaux de gris dans les images. Les champs mesurés sont exprimés<br />

directement sur le modèle 3D surfacique utilisé pour la<br />

simulation par éléments finis. La mesure nous apprend que la<br />

plaque subit une déformation en trois temps :<br />

• Dans un premier temps, après activation du laser, la<br />

plaque gonfle dans la direction du laser au niveau de<br />

la zone d’impact.<br />

• Dans un deuxième temps, la plaque s’enfonce dans la<br />

direction opposée au laser au niveau de la zone d’impact<br />

(cf. Figure 4).<br />

• Dans un troisième temps, après avoir coupé le laser, la<br />

4. A.Y. Vorobyev, C. Guo, Direct creation of black silicon using femtosecond<br />

laser pulses, Applied Surface Science, 2011 ; 257 : 7291–7294<br />

48 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


DOSSIER<br />

plaque retrouve partiellement<br />

sa position initiale en se refroidissant.<br />

Une vidéo de la déformée mesurée<br />

de la plaque pendant l’essai est<br />

disponible sur le site d’EikoSim 5 .<br />

Le comportement observé sur les<br />

champs de déplacements est également<br />

confirmé par ceux mesurés<br />

au niveau du capteur de déplacement<br />

virtuel positionné sur le maillage<br />

de la plaque (cf. Figure 4). En<br />

effet, la corrélation d’images numériques<br />

donne accès aux déplacements<br />

en fonction du temps en n’importe<br />

quel point du maillage de mesure (cf.<br />

Figure 5).<br />

Finalement, ces travaux ont permis de démontrer la faisabilité d’une approche expérimentale<br />

par corrélation d’images numériques avec des résultats très encourageants.<br />

Évidemment, ils ne sont qu’une première étape dans l’exploration de l’interprétation de<br />

phénomènes d’interaction laser - matière par corrélation d’images numériques. ●<br />

5. http:// eikosim.com/articles-techniques/…<br />

/<br />

Figure 4 - Champs de déplacement maximum<br />

selon Z (hors plan) au deuxième<br />

temps de la déformation + Capteur de<br />

déplacement en vert<br />

Figure 5 - Évolution du déplacement hors plan en<br />

fonction du temps mesuré par le capteur virtuel de la<br />

Figure 4<br />

www.socitec.com<br />

www.vibrodynamics.com<br />

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DÉFENSE - NAVAL - NUCLÉAIRE<br />

FÉRROVIAIRE - SISMIQUE<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I49


DOSSIER<br />

AVIS D’EXPERT<br />

Accompagner les évolutions des marchés<br />

de l’aéronautique et de la défense<br />

Les mondes de l’aéronautique et de la défense évoluent au rythme de la technologie et d’une<br />

intégration de plus en plus prononcée. Des spécificités en qualification en découlent, notamment<br />

en compatibilité électromagnétique (CEM) et pas seulement par l’évolution des normes et moyens<br />

d’essais.<br />

Fig 1 - Cage système<br />

« baie » nécessitant d’être positionnées<br />

directement au sol sur le plan<br />

de masse de la cage.<br />

Ces cages répondent aux méthodes<br />

d’essais actuelles et l’ensemble des<br />

essais appelés par les programmes<br />

de qualifications peuvent y être réalisés<br />

qu’il s’agisse de mesures en émission<br />

ou de tests d’immunité.<br />

À<br />

l’origine, les essais étaient<br />

réalisés sur des sous-systèmes<br />

(carte électronique<br />

ou boîtier) individuellement.<br />

Les équipements sous tests<br />

(EST), pour s’isoler des interférences<br />

extérieures (en essais d’émission) ou<br />

ne pas perturber des installations<br />

voisines (en essais d’immunité)<br />

nécessitaient d’utiliser des cages de<br />

Faraday dédiées à des tests sur des<br />

petits volumes, des cages de Faraday<br />

aux dimensions modestes.<br />

Néanmoins, avec des systèmes aéronautiques<br />

et militaires de plus en plus<br />

complets et complexes, des matériels<br />

de plus en plus interconnectés,<br />

les plans de qualifications évoluent<br />

visant plus à qualifier un système<br />

complet que des sous-systèmes<br />

considérés individuellement.<br />

Depuis quelques années, nous avons<br />

vu les besoins de nos donneurs<br />

d’ordres évolués vers ces essais de<br />

systèmes complets qui, dans le détail,<br />

sont souvent composés de plusieurs<br />

sous-systèmes reliés par plusieurs<br />

mètres de câble. Les installations<br />

du laboratoire Emitech de qualification<br />

CEM du site des Coudriers,<br />

complètement revues à l’issue de son<br />

plan stratégique de modernisation<br />

Emitech 2020 se font l’écho de ces<br />

besoins nouveaux.<br />

Le site a ainsi été doté de plusieurs<br />

cages système (figure n° 1), de<br />

grandes cages de Faraday dont les<br />

tables d’essais ont une capacité de 5<br />

à 8m de longueur, capacité qui peut<br />

être doublée si nécessaire. Du fait de<br />

leur configuration, les EST peuvent<br />

également être des systèmes de type<br />

DES CAGES RÉVERBÉRANTES<br />

POUR S’ADAPTER AUX<br />

NOUVELLES EXIGENCES DE CES<br />

QUALIFICATIONS<br />

Pour réaliser des essais rayonnés (en<br />

immunité et en émission) sur des<br />

systèmes complets dans de bonnes<br />

conditions de reproductibilité des<br />

tests, de nouvelles méthodes d’essais<br />

sont apparues faisant appel aux<br />

particularités des cages réverbérantes<br />

(figure n° 2).<br />

Les laboratoires ayant à mener des<br />

campagnes de qualification sur des<br />

systèmes complets doivent être dotés<br />

de chambres réverbérantes de gros<br />

Fig 2 - Cage réverbérante<br />

50 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


DOSSIER<br />

Salle Tarmac (Tests des alimentations<br />

réseaux militaires et<br />

aéronautiques civils)<br />

volume de dernière génération. Il<br />

s’agit d’une part de pouvoir réaliser<br />

des niveaux de champs très importants<br />

sur des EST à fort encombrement<br />

et, d’autre part, de réaliser des<br />

mesures rayonnées sur des systèmes<br />

complets en optimisant la durée d’essais.<br />

En effet, là où une cage réverbérante<br />

permet d’obtenir en une<br />

seule passe l’enveloppe maximale<br />

des champs EM émis par l’installation,<br />

une installation en cage<br />

classique nécessiterait de pivoter<br />

l’installation complète pour obtenir<br />

la même précision ou se limiterait<br />

aux mesures d’émission « d’une<br />

face » de l’EST.<br />

Dernière conséquence des évolutions<br />

technologiques, l’émergence des<br />

avions électriques remet en cause les<br />

méthodes d’essais classiques à cause<br />

de la haute tension utilisée pour<br />

alimenter les systèmes. Il ne s’agit<br />

plus ici de faire évoluer les cages de<br />

Faraday, mais bien de revoir l’instrumentation<br />

devant être utilisée.<br />

Travaillant main dans la main avec<br />

ses donneurs d’ordres, Emitech<br />

travaille sur de nouveaux moyens<br />

(de protection, d’injection, etc.)<br />

pour réaliser les essais foudres sur<br />

les broches qui sont alimentées en<br />

haute tension. Ces systèmes alimentés<br />

en haute tension sont également<br />

soumis aux traditionnels essais électriques<br />

: surtensions, sous-tensions,<br />

microcoupures, etc. La plupart des<br />

moyens déjà existants n’étaient pas<br />

adaptés et des laboratoires comme<br />

Emitech ont investi dans des alimentations<br />

programmables haute tension<br />

et développé des moyens permettant<br />

de couvrir les différents types d’essais<br />

électriques.<br />

Le laboratoire de qualification CEM<br />

d’Emitech Île-de-France (site des<br />

Coudriers) dédié aux campagnes de<br />

qualifications militaires, aéronautiques<br />

et spatiales compte quatre<br />

cages réverbérantes, quatre cages<br />

systèmes, six cages de Faraday traditionnelles,<br />

trois bancs d’essai foudre<br />

et une salle dédiée à la famille d’essais<br />

électriques (figure n°3). Les<br />

installations ont été inaugurées le<br />

26 septembre 2019 après deux ans<br />

de travaux et d’aménagement pour<br />

un investissement évalué à 3,8 M€. ●<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I51


DOSSIER<br />

TECHNOLOGIE<br />

Soldat connecté :<br />

le recours à la<br />

simulation pour<br />

conserver une<br />

longueur d'avance<br />

sur la menace<br />

L'avènement d'une connectivité intelligente<br />

persistante à haut débit – permis par l’essor de<br />

la 5G – transforme profondément la plupart des<br />

secteurs d’activité, à commencer par l'armée<br />

avec – notamment – le soldat connecté, l’un des<br />

piliers de l’IoBT (Internet of Battefield things).<br />

Objectif ? Interconnecter des ressources multidomaine<br />

(protections, radios, armes, etc.) pour<br />

offrir au soldat une connaissance de la situation<br />

et une vision opérationnelle inégalées.<br />

Toutefois, le développement de technologies militaires<br />

implique des défis bien plus complexes que pour la<br />

création de systèmes électroniques destinés aux applications<br />

commerciales. Les ingénieurs doivent, par<br />

exemple, garantir la sécurité des puces électroniques lors d’attaques<br />

par canal auxiliaire (attaque informatique exploitant<br />

des failles dans leur implémentation logicielle ou matérielle) et<br />

concevoir des dispositifs suffisamment robustes et fiables pour<br />

fonctionner dans les environnements physiques et électromagnétiques<br />

les plus difficiles.<br />

À cet effet, la simulation numérique multiphysiques s’avère<br />

essentielle pour développer des technologies militaires au<br />

service du soldat connecté d’aujourd’hui, et de demain. La<br />

simulation permet ainsi de réduire d’environ 25% la durée des<br />

cycles de développement, de 30% les coûts de main d’œuvre et<br />

de plus de 35% les cycles de test de sécurité. De la micropuce<br />

à la mission opérationnelle, la simulation demeure essentielle<br />

pour permettre au soldat de conserver une longueur d’avance<br />

sur les menaces.<br />

LA SÉCURITÉ AVANT TOUT<br />

Les attaques par canal auxiliaire constituent l’une des menaces<br />

les plus importantes pesant actuellement sur le matériel de sécurité<br />

moderne. Au niveau des puces et cartes, la détection des<br />

interférences extérieures et la génération thermiques et électromagnétiques<br />

intrinsèques peut permettre de mieux comprendre<br />

le comportement physique de ces appareils.<br />

Grâce à la simulation, la vulnérabilité d’un circuit par l’attaque<br />

d’un canal auxiliaire puissance-bruit peut être analysée jusqu’à<br />

quatorze fois plus rapidement que les techniques conventionnelles<br />

en combinant l’analyse de fuite à un flot robuste de vérification<br />

sur trois étapes de la conception. La première au niveau<br />

RTL qui fournit une analyse précoce de la microarchitecture, la<br />

seconde au niveau portes qui permet de quantifier la fuite du<br />

canal auxiliaire, et la dernière en phase de vérification finale<br />

du circuit qui permet d’analyser la sécurité de l’ensemble chip,<br />

boitier et système électronique.<br />

GARANTIR LA FIABILITÉ DES SYSTÈMES<br />

L'environnement difficile des soldats exige une fiabilité technologique<br />

à tous les niveaux : électronique, thermique et<br />

52 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


DOSSIER<br />

mécanique. Pour y parvenir, les ingénieurs s'appuient sur la<br />

simulation afin de concevoir des équipements capables de résister<br />

aux dommages potentiels provoqués par des forces physiques<br />

sur le champ de bataille, notamment des variations importantes<br />

de température, des impacts, des explosions ou encore<br />

des champs électromagnétiques hostiles.<br />

Pour permettre aux soldats d’optimiser leurs missions, la taille<br />

et le poids de leur équipement doit être optimisé en fonction<br />

des besoins en énergie et en chaleur. Par exemple, simuler des<br />

batteries dans des environnements représentatifs des conditions<br />

réelles permet de s'assurer qu’elles ont une capacité suffisante<br />

et qu’elles restent opérationnelles à des températures extrêmes.<br />

Ce processus nécessite beaucoup moins de temps que des essais<br />

physiques et permet de réduire significativement les coûts de<br />

développement.<br />

La question de la survie reste également un aspect essentiel. A<br />

cet effet, les simulations mécaniques permettent d'évaluer la<br />

capacité des équipements électroniques à survivre à un impact.<br />

Les modèles d'explosion permettent de prédire la manière dont<br />

les ondes de choc altèrent l'électronique, aidant ainsi les ingénieurs<br />

à rendre les systèmes plus robustes et légers afin qu’ils<br />

puissent résister à des scénarios violents. La nature hautement<br />

interdépendante de l'électronique moderne exige des processus<br />

de simulation multiphysiques. A ce jour, il s’agit du seul moyen<br />

d’évaluer rapidement et précisément la fiabilité d’un système<br />

électronique et de pouvoir prédire son cycle de vie.<br />

UNE CONNECTIVITÉ PERMANENTE<br />

Les soldats connectés et les plates-formes avec lesquelles ils<br />

interagissent embarquent de multiples systèmes électroniques<br />

ainsi que les antennes associées. Qu’elles soient isolées ou dans<br />

des conditions normales, ces antennes doivent délivrer des<br />

performances conformes aux attentes. Cependant, en présence<br />

de plusieurs autres systèmes, un couplage d'antennes peut se<br />

produire, entraînant des interférences électromagnétiques<br />

(EMI) et une dégradation, voire une défaillance des performances.<br />

Pour les systèmes militaires, ce phénomène peut être<br />

amplifié par des champs électromagnétiques hostiles. Tester<br />

physiquement les performances des antennes installées peut être<br />

très coûteux et chronophage. La tâche peut également s’avérer<br />

complexe en raison des très nombreux scénarios auxquels les<br />

militaires peuvent être confrontés sur le terrain.<br />

Alors que l'armée s'appuie de plus en plus sur des systèmes électroniques<br />

avancés qui fournissent une connectivité au combattant<br />

via l’internet des objets du champ de bataille, relever les<br />

défis de la sécurité et de la fiabilité tout en offrant une connectivité<br />

persistante est plus essentiel que jamais. La simulation<br />

physique depuis le comportement de la puce jusqu’à la mission<br />

elle-même est un élément essentiel de la solution et peut être<br />

utilisée pour relever ces défis plus rapidement et à moindre<br />

coût, garantissant ainsi que le combattant reste en avance sur<br />

la menace. ●<br />

Robert Harwood<br />

Industry Marketing Director Ansys<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I53


VENDREDI 20 NOVEMBRE 2020<br />

MAISON DE LA MUTUALITÉ - PARIS<br />

EN PARTENARIAT AVEC


DOSSIER<br />

FOCUS PME<br />

Socitec, un demi-siècle d’expérience au<br />

service de la défense et l’aéronautique<br />

Fort d’un savoir-faire de plus d’un demi-siècle acquis dans le domaine de l’ingénierie des chocs, vibrations<br />

et séismes, Socitec propose des prestations d’études mécaniques pour la conception, la simulation<br />

et le développement d’équipements embarqués ou au sol, soumis aux sollicitations dynamiques les<br />

plus sévères. Le point avec Jean-Michel Courzereau, responsable commercial de la société.<br />

À QUELS TYPES DE CLIENTS VOUS ADRESSEZ-VOUS<br />

DANS LES DOMAINES AÉRONAUTIQUE ET DÉFENSE ?<br />

Tout type de client ayant une problématique de protection de matériels<br />

fragiles vis-à-vis de chocs et/ou de vibrations très sévères. Les<br />

chocs sont de tout type (tirs canon, grenadage, chocs de roulage,<br />

chutes de conteneurs…). Et les vibrations correspondent à des<br />

sollicitations d’environnement mécanique (vibrations de transport,<br />

vibrations générées par les boosters lors du départ d’un lanceur…).<br />

Ces données de chocs et/ ou de vibrations figurent dans les spécifications<br />

émises par les donneurs d’ordre / clients.<br />

Socitec est en charge de définir le calage élastique (amortisseurs)<br />

qui permet de filtrer au mieux ces chocs et ces vibrations, et de<br />

fournir la partie justificative (simulation et essais). La tendance<br />

générale est, pour le client ou le donneur d’ordre, de « soigner »<br />

le calage élastique pour éviter de « durcir » l’équipement. Et ainsi<br />

de privilégier l’emploi de COTS (matériel sur étagère).<br />

QUELS SONT LEURS BESOINS EN MATIÈRE D'ESSAI ET À<br />

QUELLES PROBLÉMATIQUES SONT-ILS CONFRONTÉS ?<br />

En général, la démarche consiste, avant d’effectuer ces essais de<br />

chocs / vibrations, à réaliser<br />

des simulations numériques<br />

soit par calculs EF<br />

ou à l’aide d’un logiciel<br />

de simulation développé<br />

par Socitec (Symos) qui<br />

permet de calculer les<br />

performances du calage<br />

élastique. Il est à noter<br />

que ce logiciel est également<br />

utilisé par certains<br />

donneurs d’ordres. Les<br />

essais sont réalisés ensuite<br />

sur pots vibrant (ou<br />

autres moyens d’essais) et<br />

doivent valider les résultats<br />

des calculs.<br />

Système armé sur un bâtiment naval<br />

Socitec ne fournit pas directement la réalisation de ces essais mais<br />

s’adresse pour cela à des laboratoires tels que Sopemea, Emitech…<br />

En clair, Socitec fournit le produit amortisseur et la partie ingénierie.<br />

SUR QUELS SAVOIR-FAIRE ET SUR QUELLES<br />

TECHNOLOGIES REPOSE SOCITEC ?<br />

Le savoir-faire de Socitec repose sur sa capacité à définir une solution<br />

de protection et de la valider en très peu de temps. Et ce, grâce<br />

à sa structure légère.<br />

POUVEZ-VOUS NOUS DONNER QUELQUES EXEMPLES<br />

CONCRETS ?<br />

Nous sommes intervenus par exemple sur des solutions de protection<br />

d’équipements de conduite de tirs sur un canon de 155 mm<br />

monté sur véhicule (vis-à-vis de chocs générés par le tir) et auprès<br />

de fabricants de protection d’équipements et de réservoirs montés<br />

sur un futur lanceur et soumis à des chocs de séparation d’étages et<br />

de vibrations des boosters. Nous intervenons en effet beaucoup au<br />

niveau de la protection vis-à-vis de chocs de roulage et de chutes,<br />

et d’équipements transportés en conteneurs. ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I55


DOSSIER<br />

RECHERCHE<br />

Les matériaux<br />

composites, un<br />

élément incontournable<br />

de l’avion du futur<br />

À travers le projet Vertex, lancé il y a quatre<br />

ans par Airbus et Sogeclair, les chercheurs<br />

du département DMSM de l’Isae-Supaero<br />

parviennent à prédire le comportement des<br />

structures composites des aéronefs en plein<br />

vol. Détails avec Yves Gourinat, professeur de<br />

Mécanique des structures au sein d’ISAE.<br />

Pr. Yves Gourinat,<br />

Professeur depuis 2003 à l’Insa Supaero et<br />

spécialiste en mécanique des structures, Yves<br />

Gourinat se définit plus précisément comme un<br />

« dynamicien » des structures aéronautiques et<br />

de systèmes vivants. Yves Gourinat a démarré sa<br />

carrière chez Airbus en 1988 en tant qu’ingénieur<br />

structure composite chargé de travailler sur<br />

l’A340, avant de servir une dizaine d’années<br />

durant le secteur spatial puis devenir professeur<br />

au début des années 2000.<br />

Pour le Pr. Yves Gourinat, les choses sont claires : « les<br />

composites font aujourd’hui redécouvrir une chose<br />

vieille comme la nature : les fibres de carbone ont été<br />

découverts grâce au tronc des arbres par des métiers<br />

bien plus anciens que les nôtres à l’image des tonneliers et<br />

des charpentiers ; ceux-ci ont su apprivoiser les structures en<br />

carbone pour en fabriquer des poutres ou des coques ». Certes,<br />

la réalité scientifique et industriels est plus compliquée que cela<br />

mais l’idée est là : alors que la Caravelle et autres Boeing 707<br />

puis 747 notamment, qui ont pris leur envol dans les années<br />

60, étaient composé à 90 % d’aluminium, le programme A320<br />

a révolutionné l’aéronautique en intégrant de plus en plus de<br />

matériaux composites et l’électrification des commandes. Jusqu’à<br />

atteindre son apogée avec l’A350…<br />

Cette révolution repose en grande partie sur l’usage grandissant de<br />

la fibre de carbone et, surtout, dans la maîtrise de ses performances.<br />

« En effet, nous ne maîtrisions auparavant qu’une infime partie du<br />

potentiel des composites ce qui nous permettait de gagner au mieux<br />

15 % de poids. Aujourd’hui, nous parvenons à utiliser l’intégralité<br />

de leurs performances grâce à l’arrivée de la troisième génération des<br />

matériaux composites permettant des gains de 30 à 40 % en matière<br />

de poids et de performance, mais aussi des gains écologiques et des<br />

coûts de fabrication réduits. Il nous aura tout de même fallu trente<br />

ans pour en arriver là ». Mais pour le professeur, le plus important<br />

reste à venir car l’usage de ces matériaux sont aujourd’hui le signe<br />

de l’avion de demain.<br />

PRÉDIRE LE COMPORTEMENT DES COMPOSITES DANS<br />

LA DURÉE<br />

Les matériaux composites se trouvent incontestablement au<br />

cœur de cette révolution. À ce titre, la France n’est pas en reste, à<br />

l’exemple des équipes de chercheurs de l’Institut Clément Ader, dont<br />

Microstructure composite à matrice céramique<br />

©Wikipedia<br />

56 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


DOSSIER<br />

Réservoir composite bobiné<br />

©Nasa<br />

durant toute sa durée de vie. Cette combinaison est rendue possible<br />

grâce à un démonstrateur situé au sein de l’Espace Clément Ader, à<br />

Montaubans. Cet équipement est capable de décomposer les phases<br />

d’essai en sous-étapes et de combiner cinq cas de charge en même<br />

temps. Globalement, l’idée est de lever trois verrous : la combinaison<br />

de charges, les flux d’efforts réels (les efforts des verts et des<br />

bras de levier) que la structure subit en plein vol, à l’échelle 1, et,<br />

enfin, les moyens d’observation, de visualisation et de monitoring<br />

de la structure en 3D ; des caméras en stéréo permettent de voir<br />

comment la structure se déforme et casse. « On arrive à tout visualiser,<br />

du délaminage à la propagation de fissures jusqu’à la rupture ».<br />

UN PAS DE PLUS VERS L’AVION DU FUTUR<br />

l’Isae-Supaero est membre fondateur. Celles-ci testent ces matériaux<br />

dans le but de savoir ce qui s’y passe à l’intérieur ; ils fournissent<br />

ensuite les modèles mathématiques aux avionneurs et aux<br />

industriels comme Airbus, Boeing ou Thales, ainsi qu’aux les certificateurs<br />

(FAA, EASA). Cela permet à ces derniers de prendre des<br />

décisions stratégiques par rapport à la conception des avions du<br />

futur : architecture de l’avion, fibre optique, intégration d’hydrogène<br />

à bord ou pas, etc.<br />

À titre d’exemple, les chercheurs du département DMSM de<br />

l’Isae-Supaero travaillent depuis quatre ans avec Airbus et Sogeclair<br />

sur le projet Vertex portant sur la validation de structures.<br />

Concrètement, il s’agit de réaliser des essais d’endommagement des<br />

matériaux afin d’étudier leur résistance sous sollicitation d’impact<br />

ou de crash. Pour ce faire, l’Institut Clément Ader abrite plusieurs<br />

équipements de recherche tels qu’une tour de chute pour les crashs<br />

tests ou encore une plateforme d’impact pour les structures composites.<br />

Ces essais permettent de démontrer la solidité du fuselage,<br />

supérieure à celle d’un bâtiment, « ce qui explique qu’en quinze ans<br />

il n’y a jamais eu une rupture d’avion en vol (et il n’y en aura pas !) »,<br />

insiste-t-on au sein du laboratoire. Deux thèses et des brevets ont<br />

d’ores et déjà été publiés sur le sujet.<br />

« Grâce à ses travaux, nous sommes capables de prédire le comportement<br />

des composites dans la durée. L’objectif étant de continuer à<br />

faire de l’avion l’endroit le plus sûr et le plus performant de la Terre »,<br />

précise Yves Gourinat. En somme, l’une des grandes valeurs ajoutées<br />

de ce projet et d’être en mesure de combiner l’ensemble de ces sollicitations<br />

et de ne pas faire d’études séparées et indépendantes ; car<br />

additionner les résultats ne suffit pas : l’enjeu réside dans la réunion<br />

de ceux-ci afin de mieux prédire les comportements de la structure<br />

Les premiers résultats de ce projet sont concluants : « depuis quatre<br />

ans, nous sommes parvenus à beaucoup mieux connaître et maîtriser<br />

cette troisième génération de composites thermodynamiques, relate<br />

Yves Gourinat. Notre rôle est de fournir des mathématiques aux<br />

avionneurs pour qu’ils exploitent les matériaux de leurs aéronefs.<br />

Ainsi, performances et sécurité vont de pair, ce qui n’était pas le cas<br />

auparavant. »<br />

L’équipe de recherche a eu également recours de façon croissante<br />

au calcul numérique et aux capacités de prédictions des comportements<br />

des structures, permettant ainsi d’optimiser les temps et<br />

la qualité des essais. Enfin, le projet vertex donnera la possibilité<br />

de suivre plus finement le cycle de vie de l’avion jusqu’à sa fin de<br />

vie et après, au moment de la reconversion de l’avion en d’autres<br />

produits ou du recyclage des thermoplastique qui, à la différence des<br />

composites thermodurcissable, sont moins compliqués à recycler.<br />

Prochaine étape ? « Dans la recherche, on ne peut pas savoir sur<br />

quoi on va aboutir mais chose est sûre, ce projet apportera une pierre<br />

l’avion du futur », s’enthousiasme le professeur, déjà à l’origine d’un<br />

article technique sur l’aile volante, un programme d’avion écologique<br />

doté d’une structure composée quasi exclusivement de matériaux<br />

composites. ●<br />

Olivier Guillon<br />

Concept d’avion du futur<br />

©Imperial College<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I57


DOSSIER<br />

RECHERCHE & DÉVELOPPEMENT<br />

Retour sur<br />

Compostamp,<br />

un projet qui<br />

a su fédérer<br />

aéronautique<br />

et automobile<br />

Réunir les secteurs de l'aéronautique<br />

et de l'automobile au sein d'un seul<br />

et même projet, tel était le défi<br />

de l'IRT Jules Verne. C’est le cas<br />

du projet baptisé Compostamp.<br />

Orchestré par l’IRT Jules Verne, il<br />

avait pour but de tester la faisabilité<br />

du procédé de thermo-estampage/<br />

surmoulage pour la fabrication de<br />

pièces aéronautiques.<br />

Lancé en janvier 2015, le projet<br />

baptisé Compostamp portait sur<br />

l'estampage-surmoulage deux<br />

pièces en composite dans le but de<br />

réduire les coûts de production et d'augmenter<br />

les cadences. Deux ans et demi plus<br />

tard, l'institut de recherche situé en région<br />

Pays de la Loire lançait Cosmos, un projet<br />

visant à améliorer la performance pour une<br />

meilleure compréhension des phénomènes<br />

physiques de pièces composites surmoulées.<br />

Nouveauté, ce projet a fait appel au<br />

moyen d'essais de l'IRT et à davantage de<br />

moyens de simulation.<br />

Si les besoins sont différents entre le monde<br />

de l'automobile et celui de l'aéronautique,<br />

les enjeux sont similaires. À l'image de<br />

l'ensemble de l'industrie, les défis relevant des coûts de production et des<br />

montées en cadence semblent les mêmes pour tous. Mais de là à impliquer<br />

des industriels, des acteurs de la R&D issus de deux filières radicalement<br />

différentes, le pari n'était pas joué d'avance, d'autant que les finalités ne sont<br />

pas tout à fait les mêmes. « Pour l'automobile, l'idée est de produire une<br />

pièce par minute contre une pièce toutes les cinq minutes dans l'aéronautique<br />

», précise-t-on au sein de l’IRT.<br />

Il en est de même, pour les niveaux de maturité entre l'automobile qui utilise<br />

essentiellement des polyamides à base de fibre de verre, et l'aéronautique,<br />

grand utilisateur de matériaux à base de fibres de carbone haute performance,<br />

aux températures très élevées. « Pour l'automobile, la démarche est<br />

différente car l'objectif était de réaliser une pièce école mettant en avant les<br />

difficultés de fonctionnement, de test et de géométrie. Pour l'aéronautique,<br />

l'objectif au contraire était de valider la mise en œuvre de ce type de matériaux<br />

et de leurs performances mécaniques afin de démontrer leur faisabilité<br />

mécanique sur un clip, une pièce permettant la liaison entre le fuselage<br />

et le raidisseur. »<br />

DE NOMBREUX PARTENAIRES SUR LE PROJET<br />

Mais Compostamp ne s'est pas contenté de réunir des acteurs de l'automobile<br />

tels que Renault, PSA et Faurecia, de l'aéronautique avec Airbus et Daher. Le<br />

Cetim et l'IPC de Laval étaient également de la partie ; cet appui de centre<br />

58 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


DOSSIER<br />

Compostamp ne s'est pas contenté de réunir des acteurs de l'automobile ;<br />

le Cetim et l'IPC de Laval étaient également de la partie<br />

sous la presse ; une méthode de surmoulage qui s’applique<br />

sur différentes pièces. Dans le domaine de l'aéronautique,<br />

les essais se faisaient à très haute température sur une presse<br />

horizontale chez Dedienne ».<br />

Les essais ce sont d'abord dérouler sur des éprouvettes<br />

simples puis de plus en plus complexes afin d'en sortir quatre<br />

pièces au total. Dans l'automobile, les résultats sont à la<br />

hauteur des attentes en matière de cadence de production<br />

avec une pièce produite par minute et en termes de procédé,<br />

de caractérisation de tester de contrôle de pièces : « nous<br />

avons constaté une bonne santé de la matière sur les pièces une<br />

bonne répétabilité dans le process ». Dans le domaine aéronautique,<br />

des essais ont porté sur des éprouvettes simples sur<br />

lesquelles a pu être validée la mise en œuvre des matériaux.<br />

Le premier niveau de performances mécaniques atteint s’est<br />

révélé encourageant. La pièce démonstratrice – le clip – a<br />

bien été produite dans les temps et a permis à Airbus et à<br />

Daher d'obtenir de précieuses informations leur permettant<br />

de procéder à une analyse technico-économique dans le but<br />

de savoir si cette pièce a un potentiel. Celle-ci a ainsi servi<br />

de base aux deux constructeurs qui aujourd'hui produisent<br />

leurs pièces estampées, usinées puis assemblées avec un seul<br />

et même outillage, sans reprise.<br />

technique avait pour rôle de coordonner la méthodologie<br />

et de contrôler l'aspect technique mais aussi et surtout de<br />

fournir des moyens d'essais (le Cetim et l'IPC pour l'automobile,<br />

Dedienne pour outillage aéronautique).<br />

En matière d'essai justement, dans l'automobile, l'objectif<br />

était de confronter les pièces sur une presse horizontale<br />

à l'IPC et sur une pièce presse verticale au Cetim. « Cela<br />

consistait à chauffer un semi produit sous la forme d'une<br />

plaque composite à une température de fusion pour obtenir<br />

une matière molle et ensuite l'injecter dans les moules puis<br />

Clip fabriqué selon le procédé de thermo-estampage/surmoulage<br />

dans le cadre du projet Compostamp<br />

UN NOUVEAU CONSORTIUM POUR UN NOUVEAU<br />

PROJET<br />

Dans l’esprit de Compostamp, le projet Cosmos a vu le jour<br />

en octobre 2017, pour le volet aéronautique uniquement,<br />

le niveau de maturité des pièces automobile étant suffisant.<br />

Objectif : améliorer la performance des pièces composites<br />

surmoulées pour mieux en comprendre les phénomènes<br />

physiques. « Ce projet de trois ans intègre beaucoup plus de<br />

simulation numérique. Particularité de Cosmos, la campagne<br />

de tests a eu lieu au sein de l’IRT Jules Verne. Le premier essai<br />

a été concluant ; les tests vont dans le sens de l’amélioration<br />

des propriétés mécaniques afin d’augmenter les performances<br />

des pièces écoles dont on a complexifié les géométries ».<br />

Du contrôle en ligne est également effectué afin de mieux<br />

comprendre les paramètres du procédé. Celui-ci fait aussi<br />

l’objet de simulation au sein du laboratoire mécanique des<br />

contacts et des structures (Lamcos) sur les opérations d’estampage.<br />

Idem pour le procédé d’inspection. Puis tout est<br />

importé dans le logiciel Abaqus. « L’objectif [cette année] de<br />

ce nouveau projet est de fournir les paramètres process pour<br />

la fabrication des pièces, et d’atteindre les meilleures performances<br />

possibles de la pièce ainsi fabriquée », a précisé Dominique<br />

Bailly, directeur de l’innovation chez Daher. ●<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I59


DOSSIER<br />

SPATIAL<br />

Des essais acoustiques pour simuler<br />

l’impact sonore du lancement de Sentinel-6A<br />

Le satellite d’observation de la Terre Sentinel-6A en prend actuellement plein les oreilles. Les ingénieurs<br />

spatiaux d’Airbus « bombardent » de sons le tout dernier satellite du programme européen pour<br />

l’environnement et la sécurité Copernicus dans une chambre réverbérante dédiée du centre d’essais<br />

spatiaux de la société IABG (Industrieanlagen-Betriebsgesellschaft mbH) à Ottobrunn, près de Munich.<br />

Les essais acoustiques simulent l’impact sonore auquel le satellite sera exposé lors du lancement.<br />

D’une surface d’environ 100 m2, la pièce dotée de gigantesques<br />

haut-parleurs est hermétiquement fermée pendant<br />

les essais. Les tests consistent en quatre explosions sonores<br />

de 60 secondes, dirigées sur le satellite avec une intensité<br />

croissante qui culminera à 140 décibels (dB). À titre de<br />

comparaison, les niveaux sonores d’environ 50 dB sont<br />

agréables à nos oreilles, à 100 dB ils commencent à être<br />

déplaisants et deviennent douloureux à environ 120 dB.<br />

Les marteaux-piqueurs et les tronçonneuses produisent<br />

environ 100 dB. Une augmentation de 10 dB représente<br />

un doublement de l’intensité sonore perçue.<br />

« Copernicus Sentinel-6 » est une mission d’altimétrie<br />

océanographique qui mesurera la topographie des océans<br />

au cours de la prochaine décennie. Les deux satellites Sentinel-6<br />

sont équipés d’un radar altimètre fournissant des<br />

observations fréquentes et ultra précises sur la hauteur des<br />

océans à l’échelle planétaire. Ces informations sont indispensables<br />

à la surveillance continue de l’évolution du niveau<br />

des mers, indicateur important du changement climatique<br />

et élément essentiel de l’océanographie. Couvrant jusqu’à<br />

95 % de la surface des océans libres de glace tous les dix<br />

jours, Sentinel-6 fournira des informations cruciales sur<br />

les courants océaniques, la vitesse du vent et la hauteur des<br />

vagues, afin d’améliorer la sécurité maritime.<br />

PERPÉTUER LES MESURES DE LA SURFACE DES<br />

OCÉANS<br />

Les deux satellites Sentinel-6 dédiés à Copernicus,<br />

programme européen pour l’environnement et la sécurité,<br />

ont été développés sous la maîtrise d’œuvre industrielle<br />

d’Airbus. Bien qu’ils fassent partie de la série de missions<br />

Copernicus de l’Union européenne, ils sont aussi le fruit<br />

d’une coopération internationale impliquant l’ESA, la Nasa,<br />

la NOAA et Eumetsat, les agences spatiales et météorologiques<br />

européennes et américaines.<br />

Dès novembre 2020, Sentinel-6A sera le premier des deux<br />

satellites Sentinel-6 à perpétuer les mesures de la surface<br />

des océans commencées en 1992. Sentinel-6B suivra en<br />

2025. Sentinel-6 profite de l’héritage de la famille des satellites<br />

de topographie océanique Jason, ainsi que des missions<br />

de l’ESA CryoSat-2, Sentinel-2 et Grace, toutes trois réalisées<br />

sous la maîtrise d’œuvre d’Airbus. ●<br />

© Airbus/Daniel Miller-2020<br />

Sentinel-6A dans la chambre réverbérante<br />

© Airbus/Sandra Walther-2020<br />

Test de bruit acoustique sur Sentinel-6A<br />

60 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


Cycles<br />

Code<br />

Formation<br />

de Base<br />

ou Spécifique<br />

Intervenant et lieu<br />

Durée<br />

en jours<br />

Prix<br />

Adhérent<br />

ASTE HT<br />

Dates proposées<br />

Mécanique vibratoire<br />

Mesure et analyses des phénomènes vibratoires<br />

(Niveau 1)<br />

Mesure et analyses des phénomènes vibratoires<br />

(Niveau 2)<br />

MV1<br />

B<br />

IUT du Limousin<br />

3 1 570 €<br />

31 mars-02 avril<br />

et 08-10 septembre<br />

MV2 3 1 570 € 15-17 septembre<br />

Application au domaine industriel MV3 B SOPEMEA (78) 3 1 570 €<br />

24-26 mars<br />

et 13-15 octobre<br />

Chocs mécaniques : mesures, spécifications, essais<br />

et analyses de risques<br />

MV4<br />

S<br />

Christian LALANNE, Henri<br />

GRZESKOWIAK et Yvon MORI (78)<br />

3 1 570 € 17-19 novembre<br />

Traitement des signaux<br />

Principes de base et caractérisation des signaux TS1 B IUT du Limousin 3 1 570 € 12-14 mai<br />

Traitement du signal avancé des signaux vibratoires TS2 S<br />

Analyse modale et Pilotage<br />

Pierre-Augustin GRIVELET et Bruno<br />

COLIN (78)<br />

3 1 570 € 15-17 septembre<br />

Pilotage des générateurs de vibration : principes utilisés<br />

et applications<br />

Analyse modale expérimentale et Initiation aux calculs de structure<br />

et essais<br />

PV S SOPEMEA (78) 4 1 890 € 24-27 novembre<br />

AM S SOPEMEA ou AIRBUS D&S (31) 3 1 570 € 06-08 octobre<br />

Climatique<br />

Principes de base et mesure des phénomènes thermiques CL1 B IUT du Limousin 3 1 570 € 17-19 novembre<br />

Les fondamentaux des essais climatiques CL2 B SOPEMEA (78) 2 1 350 €<br />

12-13 mai<br />

et 08-09 décembre<br />

Electromagnétisme<br />

Sensibilisation à la compatibilité électromagnétique EL1 S IUT du Limousin 3 1 570 € 09-11 juin<br />

Compatibilité ÉlectroMagnétique (CEM) Exploitation<br />

des normes<br />

EL2 S EMITECH (78) 2 1 170 € A définir<br />

Personnalisation Environnement<br />

Prise en compte de l’environnement dans un programme industriel<br />

(norme NFX-50144-1)<br />

Prise en compte de l’environnement mécanique (norme NFX-50144-3)<br />

Principes de personnalisation de base<br />

Prise en compte de l’environnement mécanique (norme NFX-50144-3)<br />

Principes de personnalisation avancées<br />

Prise en compte de la norme NFX-50144 dans la conception<br />

des systèmes<br />

P1 S Henri GRZESKOWIAK (78) 2 1 170 € 15-16 septembre<br />

P2-1 S Bruno COLIN et Pascal LELAN (78) 3 1 570 € 06-08 octobre<br />

P2-2 S Bruno COLIN et Pascal LELAN (78) 3 1570 24-26 novembre<br />

P3 S Bruno COLIN (78) 3 1 570 € 17-19 novembre<br />

Prise en compte de l’environnement climatique<br />

(norme NFX-50144-4)<br />

P4<br />

S<br />

Henri GRZESKOWIAK et Henri<br />

TOLOSA (78)<br />

3 1 570 € 22-24 septembre<br />

Mesure<br />

Extensomètrie : collage de jauge, analyse des résultats<br />

et de leur qualité<br />

M1 S Raymond BUISSON (78) 3 1 570 € 01-03 décembre<br />

Concevoir, réaliser, exploiter une campagne de mesures M2 B Pascal LELAN (78) 2 1 170 € 08-09 décembre<br />

Mesure tridimensionnelle M3 B IUT de LIMOGES 1 900 € 05 novembre<br />

Fiabilité et <strong>Essais</strong><br />

Conception et validation de la fiabilité - dimensionnement<br />

des essais pour la validation de la conception des produits<br />

E1 S Alaa CHATEAUNEF (78) 3 1 570 € A définir<br />

Les essais accélérés et aggravés E2 S Alaa CHATEAUNEF (78) 2 1 170 € A définir<br />

Fatigue des matériaux métalliques :<br />

<strong>Essais</strong>, dimensionnement et calcul de durée de vie<br />

sous chargement complexe<br />

E3 S Alexis BANVILLET 2 1 170 € 24-26 novembre<br />

Gestion d’une Salle blanche : application dans un Centre d’<strong>Essais</strong> ME1 S AIRBUS D&S (31) 2 1 170 € A définir<br />

L’assurance qualité dans les laboratoires d’essais selon le référentiel<br />

EN ISO/CEI 17025<br />

ME2 S EMITECH (78) 2 1 170 € A définir<br />

Thermométrie<br />

Thermométrie pour les essais vide thermique T1 S Alain BETTACCHIOLI (78) 1 900 € A définir<br />

Simulation<br />

La simulation numérique et les essais : complémentarités -<br />

comparaisons<br />

S1 B Philippe PASQUET (78) 2 1 170 € A définir<br />

Formations 2020


VIE DE L’ASTE<br />

ÉVÉNEMENT<br />

Le point sur les prochaines journées<br />

techniques de l’ASTE<br />

Cette journée, dont la date est à confirmer, aura pour thème l’« Évolution des méthodes d’appréhension du confort<br />

thermique dans les bâtiments et les habitacles ». Elle se déroulera en automne 2020 à CSTB Nantes.<br />

MATINÉE - CONFÉRENCES TECHNIQUES :<br />

CSTB : Modèle de thermophysiologie dynamique<br />

pour l’évaluation du confort et du stress thermique des<br />

usagers<br />

CSTB : Méthode PULSE d’évaluation du gout et de<br />

l’odeur de l’eau, ouverture vers le multisensoriel.<br />

Alaa Châteauneuf – Cideco/Université Blaise Pascal :<br />

Optimisation des performances énergétique du bâtiment,<br />

prise en compte des changements climatiques.<br />

Cette infrastructure de recherche internationale permet<br />

ainsi de tester, en un seul lieu, tout équipement à différentes<br />

échelles, jusqu’à l’échelle 1, en reproduisant toutes<br />

les conditions climatiques, et en couplant démarche<br />

numérique et expérimentale pour obtenir les résultats<br />

les plus performants.<br />

>> À venir : une journée technique intitulée « Les<br />

mesures optiques appliquées aux essais » en novembre<br />

2020 à Ariane Group – Issac<br />

Nicolas François - Valeo : Les nouveaux défis de la simulation<br />

CFD pour optimiser le confort et la gestion thermique<br />

des véhicules électriques<br />

Airbus : « Mesure du confort des cabines » (sous<br />

réserve)<br />

APRÈS-MIDI - VISITE DES INSTALLATIONS DE<br />

CSTB NANTES :<br />

• La soufflerie climatique Jules Verne<br />

• La soufflerie à couche limite atmosphérique (pour<br />

l’étude des bâtiments à échelle réduite)<br />

• Le bâtiment Aquisim dédié à l‘étude expérimentale<br />

du cycle de l’eau dans le bâtiment et au développement<br />

de nouveaux procédés innovants de traitement,<br />

récupération d’énergie ...<br />

Modernisée et agrandie pour répondre aux enjeux<br />

émergents, la soufflerie Jules Verne est aujourd’hui une<br />

infrastructure scientifique et technique de pointe, unique<br />

par ses équipements innovants et son offre pluridisciplinaire.<br />

Elle est la seule au monde à pouvoir soumettre<br />

divers ouvrages et systèmes, dans les domaines de la<br />

construction, des transports et des énergies nouvelles,<br />

aux phénomènes climatiques, des plus simples aux plus<br />

extrêmes.<br />

Vue du CEA Cesta<br />

POUR PLUS DE RENSEIGNEMENTS, CONTACTEZ ><br />

Patrycja Perrin au 01 61 38 96 32, pperrin@aste.asso.fr<br />

Report d’Astelab 2021<br />

« <strong>Essais</strong> et Simulation » à<br />

l’été 2021<br />

Les Journées nationales de l’environnement mécanique<br />

Astelab 2021 « <strong>Essais</strong> et Simulation » se dérouleront<br />

du 30 juin au 2 juillet 2021 au CEA Cesta (Le Barp -<br />

Gironde). Cet événement sera organisé par L’ASTE en<br />

partenariat avec le CEA Cesta et Nafems sur le thème<br />

« <strong>Essais</strong> et Simulation », en rapport avec la prise en<br />

compte de l'environnement mécanique.<br />

62 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


AGENDA<br />

Les 16 et 17 septembre 2020<br />

ANALYSE INDUSTRIELLE<br />

La 32 e édition du salon des solutions en Analyse Industrielle (initialement prévue les 1<br />

et 2 avril ) tiendra finalement les 16 et 17 septembre à Paris - Espace Champerret. Le<br />

salon rassemblera un espace exposition, des conférences techniques et des ateliers.<br />

À Paris - Espace Champerret<br />

www.analyse-industrielle.fr<br />

Les 23 et 24 septembre 2020<br />

RF & MICROWAVE<br />

RF & Microwave, salon entièrement dédié aux secteurs des radiofréquences, des<br />

hyperfréquences, du wireless, de la CEM et de la fibre optique, lancera finalement<br />

sa neuvième édition les 23 et 24 septembre prochain.<br />

À Paris Porte de Versailles<br />

www.microwave-rf.com<br />

Les 13 et 14 octobre 2020<br />

FORUM TERATEC<br />

Évènement majeur en France et en Europe regroupant les meilleurs experts<br />

internationaux de la simulation, du HPC, du Big Data et de l'IA, le Forum Teratec<br />

aura bien lieu cette année, événement ayant été reporté à la mi-octobre.<br />

À l’Ecole Polytechnique (91)<br />

www.teratec.eu<br />

Les 14 et 15 octobre 2020<br />

MESURES SOLUTIONS EXPO<br />

La troisième édition du salon Mesures Solutions Expo2020 se tiendra à la mi-octobre<br />

à Lyon. Ce nouvel événement présentera l'exhaustivité de l'offre de la mesure, de<br />

la recherche à la production, des solutions actuelles aux perspectives futures.<br />

À la Cité des Congrès de Lyon<br />

mesures-solutions-expo.fr<br />

Le 20 novembre 2020<br />

PARIS AIR FORUM<br />

Paris Air Forum aura bien lieu, mais en novembre. Créé en 2014 par le groupe ADP,<br />

La Tribune et Forum Media, le Paris Air Forum réunit une succession de débats,<br />

de conférences et de keynotes.<br />

À la Maison de la Mutualité<br />

evenement.latribune.fr/paris-air-forum/fr<br />

Du 8 au 10 décembre 2020<br />

JOURNÉES COFREND 2020<br />

Le coup d’envoi est lancé pour les Journées Cofrend, qui se tiendront finalement<br />

à Marseille du 8 au 10 décembre prochain. Sous la thématique des « END, voir et<br />

prévoir, gage de qualité et de sécurité », pas moins de 2 500 participants français<br />

et étrangers sont attendus pour cette 10ème édition.<br />

À Marseille (Palais Chanot)<br />

www.cofrend2020.com<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I63


INDEX<br />

Au sommaire du prochain numéro :<br />

© ESI Group<br />

DOSSIER<br />

Spécial Automobile et Mobilité<br />

Appareils et instruments d'essai, de simulation<br />

et de mesure vibroacoustique<br />

pour les<br />

essais, la simulation et<br />

la mesure automobile.<br />

ESSAIS ET MODELISATION<br />

• Spécial « rentrée des classes »<br />

Formations continues & développement<br />

de compétences : prestataires et matériel<br />

didactique à l’honneur<br />

• <strong>Essais</strong> et mesures dans l’électronique<br />

Corrosion, fatigue, robustesse,<br />

perturbations...<br />

MESURES<br />

• Spécial Mesure Expo Solutions.<br />

Toutes les technologies de mesure et de métrologie<br />

pour l’industrie, la production et<br />

les essais.<br />

• Focus World Nuclear Exhibition<br />

(WNE) Moyen d’essais / mesure de<br />

choc et sismiques dans le nucléaire.<br />

© EDF<br />

© Cetim Sud Ouest<br />

Liste des entreprises citées et index des annonceurs<br />

AIRBUS................................................................... 56 et 60<br />

AIRBUS SPACE & DEFENSE........................................... 6<br />

ALSTOM............................................................................. 8<br />

ALTAIR ENGINEERING.................................................. 15<br />

ANSYS................................................................ 6, 36 et 52<br />

ARIANEGROUP........................................................ 8 et 39<br />

ASTE..................................................... 11, 27, 41, 61 et 62<br />

BPIFRANCE...................................................................... 8<br />

CLIMATS............................................................................ 6<br />

COFREND............................................................... 20 et 63<br />

COLLÈGE FRANÇAIS DE MÉTROLOGIE.............. 20 et 25<br />

COMSOL...................................17 et 4 e DE COUVERTURE<br />

DAHER............................................................................. 58<br />

DB VIB............................................................................... 4<br />

DEWE FRANCE............................................................... 14<br />

DGA.................................................................................. 46<br />

DJB INSTRUMENTS....................................................... 21<br />

EDF LAB.......................................................................... 42<br />

EIKOSIM.......................................................................... 51<br />

EMITECH......................................................................... 50<br />

ESI GROUP...................................................................... 34<br />

FORUM TERATEC.............................................. 2, 32 et 63<br />

IMT ATLANTIQUE............................................................. 6<br />

INSA LYON...................................................................... 17<br />

IRT ST-EXUPÉRY............................................................. 8<br />

IRT JULES VERNE.......................................................... 58<br />

ISAE-SUPAERO.............................................................. 56<br />

JOURNÉES DE LA MESURE.......................................... 25<br />

KONICA MINOLTA........19, 24,32 et 2 e DE COUVERTURE<br />

M+P INTERNATIONAL................................................... 23<br />

MAYR FRANCE................................................................. 9<br />

MESURES&TESTS......................................................... 19<br />

MESURES SOLUTION EXPO....63 et 3 e DE COUVERTURE<br />

NAFEMS.......................................................................... 11<br />

PARIS AIR FORUM................................................ 54 et 63<br />

RÉSEAU MESURE................................................. 20 et 25<br />

SIMTEC............................................................................ 17<br />

SOCITEC................................................................. 49 et 55<br />

SOGECLAIR..................................................................... 56<br />

SYMETRIE......................................................................... 6<br />

SYMOP............................................................................. 20<br />

SYSTEMES CLIMATIQUES SERVICE (SCS).................. 44<br />

LE CHIFFRE À RETENIR<br />

400<br />

C’est le nombre d’entreprises membres du Gifas, la principale<br />

organisation française des industriels et des acteurs de<br />

l’aéronautique. Ce trimestre, le choix de prendre ce chiffre n’a<br />

pas été pris au hasard puisque si la crise a touché l’ensemble de<br />

l’industrie française, elle n’a en aucun cas épargné l’aéronautique<br />

et mis à genoux l’une des rares filières dans laquelle l’Hexagone<br />

brille autant en Europe internationale. Or, chose est sûre, ce<br />

nombre de 400 entreprises risque fortement de ne plus être<br />

le même dans un an ou deux..<br />

Retrouvez nos anciens numéros sur :<br />

www.essais-simulations.com<br />

64 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020


www.mesures-solutions-expo.fr<br />

MESURES DES LIQUIDES<br />

MESURES PHYSIQUES DES GAZ<br />

CONTRÔLE DE SALLES BLANCHES<br />

MESURES DE QUALITÉ D'AIR<br />

CONTRÔLE DE FUITE<br />

MESURES PHYSIQUES DES GAZ<br />

VÉRIFICATION<br />

MESURES DE VITESSE D’AIR ET D’HUMIDITÉ<br />

ACQUISITION DE DONNÉES<br />

MESURES DE PRESSION ET TEMPÉRATURE<br />

DÉVELOPPEMENT DE SOLUTIONS DE MESURE<br />

DÉBITMÉTRIE<br />

ÉTALONNAGE<br />

MESURES DE FORCE, COUPLE ET DÉPLACEMENT<br />

MESURES DE PRESSION ET TEMPÉRATURE<br />

MESURES DE FORCE, COUPLE ET DÉPLACEMENT<br />

MESURES DES LIQUIDES<br />

MÉTROLOGIE<br />

MESURES DE PRESSION ET TEMPÉRATURE<br />

CONTRÔLE<br />

LE SALON DES SPÉCIALISTES<br />

DE LA MESURE<br />

LES 14 & 15 OCTOBRE 2020<br />

Cité Centre de Congrès Lyon<br />

Halls 4/5/6 - Entrée H<br />

CAPTEURS SOLUTIONS > SUR MESURE > SUPPORT & DÉVELOPPEMENT<br />

50 Quai Charles de Gaulle - 69006 Lyon Inscription gratuite sur www.mesures-solutions-expo.fr


Des simulations de tests de bruits et<br />

vibrations que vous pouvez voir et entendre !<br />

Visualisation du niveau<br />

de pression acoustique à<br />

l’extérieur de la boîte de<br />

vitesse et des contraintes de<br />

von Mises induites par les<br />

vibrations dans son carter.<br />

L’approche la plus efficace pour réduire le rayonnement<br />

sonore d’une boîte de vitesses consiste à effectuer<br />

une analyse vibro-acoustique pour savoir comment en<br />

améliorer la conception. Les essais de bruits, vibrations<br />

(NVH) sont une partie importante du processus de<br />

conception et peuvent être simulés avec un logiciel<br />

multiphysique.<br />

Le logiciel COMSOL Multiphysics® est utilisé pour<br />

la conception et la simulation des composants et des<br />

procédés dans tous les domaines de l’ingénierie, de la<br />

fabrication et de la recherche. Découvrez comment vous<br />

pouvez l’appliquer pour la modélisation des vibrations et<br />

du bruit des boîtes de vitesses.<br />

comsol.blog/NVH-simulation

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