MINCEUR & NUTRITION // Food & formeDiabèteLE REMÈDE ESTDANS L’ASSIETTELes plus hauts responsables de la nutrition ont-ils tous perdu laraison ? Plusieurs questions pourraient nous tarauder en lisantcertaines de leurs recommandations déconcertantes bienqu’elles soient supposées nous aider à être en meilleure santé.Par Sarah Sarhane74 I Santé+ Magazine
QUAND LA SCIENCERÉVOLUTIONNE LANUTRITIONOn cite que parmi les principauxobjectifs du Programme nationalnutrition santé, il est recommandé« d’augmenter la consommation deglucides afin qu’ils contribuent à plusde 50 % des apports énergétiquesjournaliers en favorisant laconsommation des aliments sourced’amidon. »Les experts recommandent àl’unanimité de privilégier le pain, lespommes de terre, les légumes secs,les céréales et les produits céréalierscomme sources principales descalories glucidiques.En effet, cette promesse peutsembler légitime pour celles et ceuxqui ne s’intéressent pas de près à lanutrition. Finalement, les bienfaitssanté des produits céréaliers nesont-ils pas massivement vantés parl’industrie agroalimentaire à traversles médias ? Et les diététiciens neconfirment-ils pas que ce n’est pasle pain qui est à l’origine des amasde graisses mais plutôt ce qu’onmet dessus ? Et la pomme de terren’est-elle pas une mine de glucidescomplexes ?LE REVERS DE LA MÉDAILLEEn réalité, ces aliments ne sontprobablement pas nocifs si vous êtespassionnés de marathons. Cela dit,si vous vous contentez de suivre unrégime alimentaire de 800 à 1200calories par jour conformémentaux recommandations officielles, etbasé essentiellement sur du pain,des pommes de terre ou des pâtes(composées à 80% de farine blanche),vous augmentez vos risques d’êtreatteint plus ou moins rapidement dediabète ou prédiabète.La description la plus ancienne dudiabète remonte au IVème siècleavant J-C. En Inde, des médecinsont constaté que l’urine de certainspatients était plus attrayante pour lesCes Chinois qui gardaient la ligne consommaient trèspeu de graisses et essentiellement du riz (glucide) !fourmis et ont nommé cette trouvailleMadhumeha.En Asie mineure pendant lepremier siècle après J-C, Aretæusde Cappadoce passe en revue unemaladie rare dont souffrent certainsde ses patients et qu’il nommediabète (signifiant excès d’urineen grec). Le diabète commence àfaire son apparition en Chine sixsiècles plus tard et le médecin ChenChhuan détaille tous les symptômesde la maladie. De nos jours,l’accroissement de l’incidence dudiabète n’épargne aucun pays.Aux Etats Unis, la situation sembleplus inquiétante que ces nous,où il est estimé que le tiers desAméricains en bonne santé finirapar devenir diabétique. Prenons letemps d’analyser le cas du diabètedans ce pays qui met en exergue laresponsabilité des pâtes, des pommesde terre, du pain et des céréales dansla propagation de cette maladie. Entre1960 et 2010, le nombre de nouveauxcas aux Etats-Unis a été multipliépar plus de 4. Qu’est-ce qui a bien pudéclencher un tel accroissement dudiabète pendant cette période ?Des chercheurs américains quiétaient rentrés au pays après unséjour en Chine avaient remarqué queles gens étaient minces. Ces Chinoisqui gardaient la ligne consommaienttrès peu de graisses et essentiellementdu riz (glucide) ! Il était donc évidentpour ces chercheurs, comme pourbeaucoup de nutritionnistes qui y ontcru et y croient encore, que le secretpour maigrir résidait dans ce type derégime.C’est sur cette fausse base qu’ont étéfondées les recommandations visant àmanger « un féculent à chaque repas »et « moins gras » et qui trouvent échoauprès de millions de personnes.Cette confusion est l’une desprincipales causes de la propagationdu diabète dans le monde.LES ÉTATS-UNIS : UNEXEMPLE TRÈS PARLANTDepuis 1961, des campagnes desensibilisation ont été conduites parle ministère de la santé américainincitant les citoyens à adopter unrégime alimentaire privilégiant lepain, le riz et les pommes de terre etlimitant la consommation de matièresgrasses. Suivant le modèle chinois. Unaméricain consommait à cette époque375 grammes de glucides par jour etle diabète touchait moins de 2% de lapopulation.Le gouvernement américain a alorsrecommandé en 1980 aux citoyensde réajuster leur diète en mangeantencore moins d’aliments gras avectoujours plus de féculents et decéréales. Ces aliments étant louéspar les nutritionnistes, les acteurs del’industrie agroalimentaire ont assuréune offre abondante de produitsperçus comme sains vu leur faibleapport en graisse : pommes de terreen flocons, frites surgelées, barrescéréalières chocolatées, croissantset viennoiseries, pains de mie, rizinstantané, crackers, céréales du petitdéjeuner, biscuits et gâteaux, galettesde blé soufflé, pop-corn.De plus, les glucides remplacentpartiellement les matières grassescontenues dans les aliments courants,comme c’est le cas dans les yaourts0% où les graisses saturées cèdentla place aux amidons. Parti deswww.santeplusmag.com I 75