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Focus Famille - Automne 2020

Focus Famille est un organisme chrétien au service des familles. Notre mission est d’encourager et affermir les familles francophones au travers de l’enseignement et des ressources basés sur les principes chrétiens et de voir chaque famille transformée par l'amour, animée d'une foi dynamique et remplie d'espérance. www.focusfamille.ca

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automne <strong>2020</strong> | CULTIVER LA FOI EN FAMILLE<br />

Libérés !<br />

dépasser la culpabilité<br />

parentale<br />

pardonner,<br />

oui mais comment ?<br />

ne laissez pas votre conjoint<br />

vous mettre en colère


automne <strong>2020</strong><br />

focus famille<br />

illustration par shuwen chang


Éditorial<br />

Chers lecteurs,<br />

UUn jour, j’ai eu une vision. J’y ai vu un voyageur entrer<br />

dans une grande maison en pierre, probablement du<br />

temps de Jésus. Il portait un lourd sac de toile de jute<br />

et avait l’air d’avoir marché longtemps. Ses sandales<br />

étaient poussiéreuses, son dos courbé. À la porte, il fut<br />

accueilli avec honneur et bienveillance par un serviteur.<br />

Il déposa son lourd fardeau dans le hall d’entrée, près<br />

d’autres sacs puis, revigoré et léger, il entra dans une<br />

salle où soupaient autour d’une grande table de multiples<br />

convives. L’ambiance était festive. Notre voyageur<br />

rejoignit le groupe, qui l’accueillit avec joie, comme si<br />

sa présence était attendue. Il était transfiguré, apaisé et<br />

heureux. Il était arrivé à la maison.<br />

J’ai réalisé que ce voyageur, c’était moi. Bien que<br />

chargée, accablée et fatiguée, j’avais la possibilité, à la<br />

fin d’une longue journée, de rentrer à la maison de mon<br />

Père Céleste, où je pouvais être libérée de mes fardeaux<br />

et profiter de mon statut de membre de cette grande<br />

famille, la famille de Dieu, réunie pour un festin. Autour<br />

de cette table, l’extérieur hostile et poussiéreux semblait<br />

tellement lointain et insignifiant !<br />

C’est ce sentiment de liberté et de légèreté, expérimenté<br />

lorsqu’on se décharge de ses fardeaux, qui a inspiré ce<br />

numéro et que j’aimerais vous communiquer dans les<br />

pages qui suivent.<br />

Mais quels sont ces fardeaux qui pèsent tant à un<br />

grand nombre d’entre nous ? En voici quelques-uns :<br />

la honte, le sentiment de condamnation, l’amertume,<br />

la colère, les regrets, voire même, dans certains cas, le<br />

lourd poids de péchés cachés. Comment les dépose-t-on,<br />

me demanderez-vous ? À travers le pardon – celui reçu<br />

de Dieu et celui accordé aux autres.<br />

Prenons la culpabilité, par exemple – ce sentiment de<br />

honte qui peut parfois nous tarauder en sourdine. Je ne<br />

parle pas de la culpabilité inspirée par le Saint-Esprit<br />

lorsqu’on a péché, pour nous mener à la repentance.<br />

Celle-là est utile et un réel cadeau de Dieu. Non, je parle<br />

de la honte qui essaye de nous persuader que nous ne<br />

sommes pas à la hauteur, ni de nos attentes envers<br />

nous-mêmes, ni de celles des autres, et encore moins de<br />

celles de Dieu. Cette honte qui nous pousse à tenter de<br />

faire des prouesses pour Dieu, pour lui/nous prouver que<br />

nous sommes dignes de son amour et de son acceptation.<br />

Nul besoin de vous dire que vivre sous cette charge n’est<br />

pas le plan de notre Père Céleste pour nous. Nous en<br />

sommes libérés lorsque nous nous rappelons que, en<br />

tant que chrétiens, nous sommes en paix avec Dieu,<br />

le créateur de l’univers, celui qui a pouvoir de vie et<br />

de mort sur nous. Nous pouvons alors expérimenter<br />

le soulagement de nous savoir acceptés tels que nous<br />

sommes, pardonnés et certains que Dieu ne retient pas<br />

nos erreurs et notre méchanceté contre nous.<br />

Une autre charge que beaucoup trainent est le manque<br />

de pardon envers ceux qui les ont offensés. Grande<br />

est la liberté lorsque, avec l’aide du Saint-Esprit, nous<br />

décidons d’obéir à Dieu et de lui remettre notre colère,<br />

notre rancune, notre désir de vengeance, et parfois<br />

même notre haine envers quelqu’un qui nous a fait du<br />

mal. Le sacrifice en vaut réellement la peine.<br />

Enfin, le péché, particulièrement celui qui est caché,<br />

est également un outil que l’ennemi de notre âme utilise<br />

pour nous tenir captifs et courbés. Si c’est votre cas,<br />

je vous encourage à l’apporter à la lumière, aux pieds<br />

de Jésus, pour en être libérés et pouvoir marcher la<br />

tête haute. Soyez assurés que, lorsque nous venons à<br />

Dieu humblement, avec un cœur rempli de remords<br />

et de culpabilité, il court vers nous les bras ouverts,<br />

heureux de nous retrouver, et ne se souvient plus de<br />

notre rébellion. Il nous accepte et nous libère volontiers<br />

de la honte qui nous oppresse.<br />

Ainsi, comme ce voyageur, je vous invite à vous<br />

débarrasser de tout fardeau qui alourdit votre marche et<br />

à rentrer à la maison à la fin d’une longue journée, libérés<br />

et légers. Nos voyages quotidiens, chargés et fatigants,<br />

ne sont pas notre vraie identité. Notre appartenance est<br />

dans cette grande maison, où nous sommes attendus et<br />

accueillis à bras ouverts.<br />

Bonne lecture,<br />

Elisabeth Van Essen<br />

Éditrice de <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong><br />

AUTOMNE <strong>2020</strong><br />

3


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automne <strong>2020</strong><br />

<strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong> – <strong>Focus</strong> on the Family Canada<br />

Président<br />

Terence Rolston<br />

Vice-présidente senior<br />

Melanie Hoeppner<br />

Président du conseil<br />

Terry Jones<br />

Éditrice<br />

Elisabeth Van Essen<br />

Éditeurs associés<br />

Dominique Ourlin, Amy Van Veen<br />

Traductrice<br />

Anne Worms<br />

Design et conception graphique<br />

Amanda Regan, Shuwen Chang et Tyler Tsuyuki<br />

Directrice de la production<br />

Jane Omelaniec<br />

Note importante : Pour toute demande de réutilisation d’un article, écrivez à lettres@focusfamille.ca.<br />

NOUS CONTACTER<br />

lettres@focusfamille.ca<br />

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P.7 : © <strong>2020</strong> <strong>Focus</strong> on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés.<br />

Magazine <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong> par <strong>Focus</strong> on the Family (Canada) Association, <strong>Automne</strong> <strong>2020</strong>, vol. 12,<br />

no. 2, ISSN 1918-297x. © <strong>2020</strong> <strong>Focus</strong> on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés.<br />

Publié par <strong>Focus</strong> on the Family (Canada) Association, une organisation caritative reconnue.<br />

Notre numéro d’enregistrement d’organisation caritative est le 106845969 RR0001. <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong><br />

est une marque déposée de <strong>Focus</strong> on the Family.<br />

Pour contacter <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong> ou nous signaler un changement d’adresse, vous pouvez envoyer<br />

un courriel à lettres@focusfamille.ca ou nous écrire à : <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong>, 19946 80A Avenue,<br />

Langley, BC V2Y 0J8. TPS : 10684 5969 RT0001.<br />

ou en envoyant un chèque<br />

au nom de <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong> à :<br />

19946 80a avenue<br />

langley, bc v2y 0j8<br />

canada<br />

Imprimé au Canada par Hemlock Printers Ltd.<br />

C’est grâce à votre générosité<br />

que ce magazine voit le jour.<br />

Merci de votre soutien !


automne <strong>2020</strong><br />

sommaire<br />

16<br />

19<br />

28<br />

PRENDRE SOIN DE<br />

SON COUPLE<br />

10 Astuce pour la vie à deux<br />

Étudier la Bible en couple<br />

19 Ne laissez pas votre conjoint<br />

vous mettre en colère<br />

Prendre la responsabilité de ses émotions<br />

ouvre la porte à une relation équilibrée et<br />

constructive<br />

30 Le parcours d’un pasteur<br />

pour sortir de la pornographie<br />

Découvrez l’histoire du pouvoir<br />

rédempteur de Dieu dans la vie d’un<br />

pasteur accro à la pornographie<br />

ÉDUQUER SES ENFANTS<br />

6 Astuces éducatives<br />

« Ce que tout père devrait dire à son fils »<br />

et autres astuces<br />

12 Six idées reçues qui<br />

empêchent nos enfants de<br />

pardonner<br />

Il est important, à tout âge, de corriger les<br />

idées reçues sur le pardon afin de pouvoir<br />

donner et recevoir la grâce<br />

16 Dépasser la culpabilité<br />

parentale<br />

Lorsque, en tant que parents, nous faisons<br />

immanquablement des erreurs, Dieu nous<br />

invite à sortir de la culpabilité<br />

22 Discipliner ses enfants sans<br />

les rabaisser<br />

Il se peut que, sans nous en apercevoir,<br />

nous utilisions la honte comme outil de<br />

discipline<br />

24 Enfant prodigue : est-ce de<br />

ma faute ?<br />

Est-il possible d’être de suffisamment bons<br />

parents pour avoir la garantie que nos<br />

enfants ne s’éloigneront jamais de Dieu ?<br />

CHEMINER DANS SA FOI<br />

28 Pardonner, oui mais<br />

comment ?<br />

Comprendre ce que le pardon n’est pas<br />

afin de pouvoir pardonner et être libéré de<br />

l’amertume<br />

33 Promesses de la Bible<br />

Pardonnés, purifiés, libérés !<br />

34 Ce que vous gardez caché<br />

Garder le péché dans l’obscurité nous<br />

tient captifs. Il est temps de l’apporter à<br />

la lumière<br />

38 Recette : Bouchées<br />

énergétiques dattes et avoine<br />

Accompagnée d’une réflexion d’Anne sur<br />

sa relation à la nourriture<br />

8 Éduquer ses enfants<br />

Faire preuve de grâce et de pardon dans<br />

l’éducation de vos enfants<br />

AUTOMNE <strong>2020</strong><br />

5


ASTUCES ÉDUCATIVES<br />

Ce que tout père devrait<br />

dire à son fils<br />

par byron yawn<br />

JJ’ai vu de grands hommes bien costauds fondre en larmes<br />

comme des petits garçons quand je leur ai demandé : « Quel<br />

genre de relation aviez-vous avec votre père ? » L’amour d’un<br />

père est quelque chose de puissant. Les pères ont la possibilité<br />

d’utiliser cette influence extraordinaire pour encourager leurs<br />

fils. Il y a trois messages en particulier que nos fils ont besoin<br />

d’entendre de notre part. Chacun d’entre eux les aidera à mieux<br />

se préparer pour vivre la vie que Dieu a pour eux. Voici ces trois<br />

messages essentiels :<br />

« JE T’AIME, MÊME LORSQUE JE SUIS<br />

DÉÇU PAR TES CHOIX. »<br />

Lorsque mes fils échouent ou font face à des difficultés, je veux<br />

leur montrer que je les aime. Que je sois en train de les féliciter<br />

ou de les réprimander, il est important qu’ils sachent que tout<br />

ce que je dis, je le dis parce que je désire le meilleur pour eux.<br />

J’espère ainsi sincèrement que mon amour inconditionnel<br />

envers eux les aidera à comprendre la profondeur de l’amour de<br />

leur Père Céleste.<br />

« LE SEXE N’EST PAS UN PÉCHÉ. »<br />

De nombreux garçons entrent dans la vie adulte en étant<br />

profondément confus au sujet de la sexualité. En général,<br />

ils sont coincés entre les deux extrêmes constitués par une<br />

promiscuité débridée et des désirs enfouis. Ces jeunes hommes<br />

finissent par croire que le sexe est un péché et que les personnes<br />

respectables n’en parlent pas ou n’en éprouvent pas le désir.<br />

Une telle confusion les prépare à une lutte sans fin avec la<br />

pornographie. Pour leur éviter cela, il est important que les<br />

pères aient de nombreuses conversations avec leur fils à ce<br />

sujet. Ces discussions devraient inclure les vérités au sujet de<br />

Dieu, de l’évangile et du but du mariage, vérités qui donnent<br />

tout son sens à la sexualité.<br />

Si nous prenons le temps de leur faire part, avec courage,<br />

de ces trois messages, nos fils seront sur la bonne voie pour<br />

devenir des hommes bien équipés pour affronter la vie.<br />

© <strong>2020</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Écrit par Byron<br />

Yawn. Publié initialement en anglais sur <strong>Focus</strong>OnTheFamily.com.<br />

« APPRENDS À AIMER QUI TU ES. »<br />

Tant d’hommes passent leur vie à essayer de découvrir la<br />

personne qu’ils sont censés être. Une part importante du travail<br />

de père est d’aider ses fils à bien se connaître eux-mêmes. Plus<br />

un jeune homme arrive à apprécier la manière dont Dieu l’a créé,<br />

moins il perd de temps à chercher qui il devrait être, et plus il peut<br />

se consacrer à poursuivre les objectifs de Dieu pour sa vie.<br />

Je veux aider mes fils à comprendre leurs talents, leurs dons<br />

et leur personnalité. J’ai souvent expliqué à mon fils aîné : « Tu<br />

as réellement un talent naturel pour mener les autres. C’est un<br />

véritable don. » Mais j’ai aussi essayé d’attirer son attention sur<br />

les côtés potentiellement négatifs d’un tel trait de caractère en<br />

lui disant : « Fiston, il faut que tu apprennes à être patient avec<br />

les gens, à faire preuve de douceur. » Je suis en mesure de voir les<br />

liens qui existent entre les deux aspects de ce trait de caractère et<br />

je veux que lui aussi les comprenne. Sa capacité à utiliser au mieux<br />

le côté positif dépendra de sa capacité à maitriser le côté négatif.<br />

6 FOCUSFAMILLE.CA<br />

illustrations par tyler tsuyuki


ASTUCES ÉDUCATIVES<br />

RACONTEZ VOTRE HISTOIRE<br />

Les enfants adorent les histoires. Ainsi, plutôt que de leur<br />

lire un livre, prenez régulièrement le temps de leur raconter<br />

des épisodes de votre enfance ou de celle de vos parents.<br />

Mieux connaitre son histoire familiale a toujours contribué à<br />

renforcer leurs liens d’appartenance. Les enfants se sentent<br />

plus connectés au monde qui les entoure et, en prime, ils<br />

découvrent des côtés de leurs parents qu’ils ne soupçonnaient<br />

peut-être pas.<br />

COIFFURE DU JOUR<br />

Voici un conseil pour que votre fille ait envie de partir pour<br />

l’école en étant bien coiffée : créez un album photo avec<br />

différentes coiffures et laissez-la choisir son style pour la<br />

journée. Pour constituer votre album, vous pouvez vous aider<br />

d’images trouvées sur Internet de styles simples à reproduire<br />

ou encore prendre des photos de votre fille arborant ses<br />

coiffures préférées.<br />

FAIRE SON LIT POUR LES TOUT-PETITS<br />

Cela parait très simple, mais quand j’enseignais à mon fils de<br />

trois ans à faire son lit, je lui demandais de trouver les coins<br />

de son drap et de sa couverture et de les faire correspondre<br />

aux coins de son matelas. Ainsi, il n’avait pas l’impression<br />

de faire une corvée, mais plutôt de résoudre un casse-tête.<br />

– Evie Palmer<br />

UNE FOI QUI COMBAT LES<br />

INQUIÉTUDES<br />

Aidez vos enfants à lutter contre l’inquiétude en créant une<br />

« boite à soucis » que vous pourrez décorer avec le verset de<br />

1 Pierre 5.7. Encouragez vos enfants à écrire ce qui les angoisse<br />

et à déposer leurs soucis dans la boite. Prenez régulièrement<br />

le temps de vider la boite et de remettre à Dieu leurs peurs,<br />

proclamant la paix qu’il promet dans Philippiens 4.6-7.<br />

Questions à poser<br />

autour de la table<br />

Voici quelques idées pour lancer la discussion au<br />

moment des repas en famille et apprendre ainsi à<br />

mieux connaître vos enfants :<br />

Quelle est ton histoire de la Bible préférée ?<br />

Qu’est-ce qui te plait dans cette histoire ?<br />

Quel est ton meilleur souvenir de ce temps de<br />

confinement à la maison ?<br />

Comment sais-tu que tes parents t’aiment ?<br />

Comment te le montrent-ils ?<br />

Quel est le meilleur moyen de se faire des amis ?<br />

AUTOMNE <strong>2020</strong><br />

7


ÉDUQUER SES ENFANTS<br />

Faire preuve de grâce et de pardon<br />

dans l’éducation de vos enfants<br />

La grâce et le pardon sont indispensables à une vie de famille saine. Voyez l’impact qu’ils ont sur vos enfants<br />

par danny huerta<br />

La croix. Un seul mot suffit pour évoquer l’ampleur de la grâce<br />

de Dieu. Jésus est mort afin de payer le prix de nos péchés,<br />

nous donnant la vie éternelle et la capacité de faire nousmêmes<br />

preuve de compassion et de grâce envers les autres.<br />

Cela ne signifie pas pour autant que faire preuve de grâce<br />

soit chose facile. Le cerveau humain ayant la tendance à se<br />

concentrer sur le négatif, nous pouvons facilement rester<br />

coincés dans nos pensées négatives et chercher la vengeance<br />

plutôt que le pardon.<br />

Pourtant, la grâce et le pardon sont nécessaires pour créer<br />

un foyer rempli d’amour. Cela commence toujours par faire de<br />

nos relations une priorité. Il est important de voir au-delà des<br />

fautes des autres et de se rappeler que nous avons tous besoin<br />

de grâce par moments. Si nous voulons la recevoir, nous devons<br />

aussi la donner.<br />

Il y a quelques années, j’ai eu pour client un père qui avait des<br />

problèmes de colère. Il en est venu à admettre qu’il entretenait<br />

de l’amertume et de la colère envers son propre père. Nous<br />

avons parlé du fait que sa colère prenait le dessus sur son<br />

comportement en tant que père et que mari. Il a alors décidé<br />

de faire une liste de tout ce qu’il voulait pardonner à son père.<br />

Il m’a ensuite raconté que ce simple acte de pardon lui avait<br />

8 FOCUSFAMILLE.CA


ÉDUQUER SES ENFANTS<br />

Lorsque nous sommes miséricordieux envers nos<br />

enfants, nous créons un environnement où<br />

règnent la liberté, l’unité et l’amour.<br />

apporté une liberté qu’il n’avait jamais vécue auparavant. Il<br />

est devenu plus empathique, plus patient et plus proche de sa<br />

femme et de ses enfants.<br />

Si la grâce et le pardon sont l’antidote à notre négativité, ne<br />

devrait-on pas les octroyer plus librement ? Je sais que c’est<br />

difficile. Faire grâce signifie prendre sur soi ou annuler la dette<br />

de quelqu’un qui nous a blessés, déçus ou nous a manqué de<br />

respect. Cela nous demande de pardonner à quelqu’un qui,<br />

selon nous, ne mérite peut-être pas le pardon. Cela implique<br />

aussi parfois de pardonner quelque chose que nous ne pouvons<br />

pas oublier et de renoncer à la colère qui s’est installée en nous.<br />

En grandissant, nos enfants apprennent à gérer les choses<br />

de la vie, les relations et les émotions. C’est un processus<br />

complexe, parsemé d’erreurs. Même s’il y a des jours où nous<br />

n’avons tout simplement pas la patience de les accompagner<br />

dans leur apprentissage, lorsque nous sommes miséricordieux<br />

envers nos enfants, nous créons un environnement où règnent<br />

la liberté, l’unité et l’amour. Voici comment la grâce et le pardon<br />

bénéficient à nos enfants :<br />

ILS APPRENNENT À<br />

PARDONNER AUX AUTRES<br />

Lorsque vous êtes un exemple de grâce, vos enfants apprennent<br />

à se sentir eux-mêmes libres de ne pas retenir les fautes des<br />

autres contre eux. Plutôt que de vous laisser entraîner par la<br />

colère, en faisant preuve de pardon, vous leur permettez d’aller<br />

de l’avant.<br />

. . . . .<br />

ILS APPRENNENT À GÉRER LES CONFLITS<br />

ET À RESTAURER LES RELATIONS<br />

ILS SONT LIBÉRÉS DE LA HONTE ET<br />

DE LA QUÊTE DE PERFECTION<br />

Les enfants apprennent à cultiver la confiance et les relations<br />

plutôt que de vivre dans la manipulation et la perfection. Ils<br />

apprennent que personne n’est parfait, y compris eux.<br />

. . . . .<br />

ILS APPRENNENT CE QU’EST<br />

L’AMOUR PARENTAL<br />

Les enfants apprennent comment reconstruire la confiance<br />

dans une relation. Ils comprennent le fonctionnement de<br />

l’économie de l’amour : si tu aimes quelqu’un, tu connaîtras<br />

la grâce et le pardon.<br />

. . . . .<br />

Il y a quelques années de cela, ma fille aimait décortiquer les<br />

mots. En regardant le mot pardon elle s’est exclamée : « Papa,<br />

le pardon c’est vraiment un cadeau ! Regarde, ça fait ‘par-don’.<br />

Ça veut dire que ça passe par le don. »<br />

Le pardon est réellement un don, autant pour celui qui le<br />

donne que pour celui qui le reçoit. Voilà une approche qui<br />

permet à l’amour de triompher dans une famille.<br />

Danny Huerta est le vice-président de la rubrique Éducation et Adolescence<br />

chez <strong>Focus</strong> on the Family. Il est également éducateur social et conseiller<br />

psychologue, accompagnant parents et enfants sur des sujets tels que la<br />

dépression, l’anxiété, une bonne communication, le discernement des<br />

médias et une sexualité saine.<br />

© <strong>2020</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié initialement<br />

en anglais sur <strong>Focus</strong>OnTheFamily.com.<br />

Les enfants qui comprennent ce que sont la grâce et le pardon<br />

ont plus de facilité à dépasser les conflits. Être en conflit avec<br />

quelqu’un prouve que votre enfant s’implique et qu’il a une<br />

opinion, alors que faire preuve de grâce et de pardon montre<br />

qu’il met plutôt la priorité sur la relation.<br />

AUTOMNE <strong>2020</strong><br />

9


ASTUCE POUR LA VIE À DEUX<br />

Étudier la Bible en couple<br />

Lorsqu’on lit la Bible ensemble, on approfondit notre intimité spirituelle et on se rapproche l’un de l’autre<br />

par gary thomas<br />

Si vous jetez un œil à ma vieille Bible (ma femme Lisa l’a faite<br />

recouvrir pour moi il y a de cela plusieurs années, pour mon<br />

anniversaire), vous verrez qu’il y a des dates écrites à côté de<br />

différents livres de la Bible, dans la table des matières. Ces<br />

dates marquent le jour où Lisa et moi avons fini de lire ce livre<br />

de la Bible ensemble.<br />

La lecture de la Bible est un aspect de l’intimité spirituelle qui<br />

peut avoir un impact extraordinaire sur le sentiment d’unité au<br />

sein d’un couple. J’ai travaillé sur un livre avec les docteurs<br />

Steve et Rebecca Wilke, dans lequel nous avons écrit : « Après<br />

avoir suivi plusieurs couples pendant des années, nous pouvons<br />

affirmer avec assurance que la satisfaction conjugale est en<br />

lien direct avec l’intimité spirituelle : celle avec le Seigneur<br />

et celle de l’un avec l’autre. Lorsque chacun est satisfait dans<br />

sa relation avec Dieu et confiant dans son plan pour eux, le<br />

couple peut profiter ensemble de tout ce que Dieu leur a donné.<br />

Les personnes qui se soumettent à Dieu sont également plus à<br />

même de se soumettre l’une à l’autre, comprenant que servir<br />

leur conjoint est en réalité un acte d’adoration envers Dieu. »<br />

De nombreux livres et articles sur le mariage parlent de<br />

l’importance de bien communiquer, de préserver l’intimité<br />

sexuelle, de jouer et de rire ensemble, mais lire la Bible est<br />

au moins tout aussi important, si ce n’est plus. Il s’agit en<br />

fait d’écouter Dieu ensemble, car lire la Bible est de loin le<br />

meilleur moyen pour nous, en tant qu’individus et que couple,<br />

d’écouter Dieu. Tout ce que dit la Bible, c’est Dieu qui l’a dit.<br />

Il est étonnant de voir à quel point la Parole de Dieu arrive<br />

toujours au bon moment, même lorsque nous suivons un plan<br />

de lecture. Son Saint-Esprit fait toujours en sorte que nous<br />

lisions le bon passage au bon moment.<br />

Ce que j’aime dans la lecture de la Bible à deux, c’est<br />

qu’elle donne la place à Dieu pour être celui qui dirige<br />

nos conversations, nos pensées et nos prières.<br />

10 FOCUSFAMILLE.CA


ASTUCE POUR LA VIE À DEUX<br />

DES IDÉES DE SUJETS DE CONVERSATION<br />

Si vous prévoyez une sortie en amoureux ou un long trajet en<br />

voiture et que vous vous demandez si vous aurez des sujets de<br />

conversation, rappelez-vous que la lecture de la Bible en fournit<br />

de très bons. Cela n’a rien de difficile, il suffit de choisir un livre<br />

et de le lire ! Lisa et moi lisons chacun notre tour entre 8 à 12<br />

versets, selon la longueur du passage choisi. Vous pouvez vous<br />

arrêter pour discuter de ce que vous venez de lire et si personne<br />

n’a rien à dire, il suffit de continuer à lire à voix haute.<br />

Lorsque je conduis, c’est Lisa qui lit le texte en entier et moi,<br />

j’écoute. Parfois, le passage parle particulièrement à l’un d’entre<br />

nous, d’autres fois, aux deux. Parfois, il semble s’appliquer<br />

plutôt à un ami ou à un autre membre de la famille. Ce que<br />

j’aime dans la lecture de la Bible à deux, c’est qu’elle donne la<br />

place à Dieu pour être celui qui dirige nos conversations, nos<br />

pensées et nos prières.<br />

Si vous avez l’impression que vous manquez tous deux de<br />

connaissances bibliques basiques, vous pouvez essayer une<br />

approche un peu différente. Lisa et moi aimons particulièrement<br />

D. A. Carson et la série de ses livres de méditation quotidienne Le<br />

Dieu qui se dévoile 1 . Carson reprend divers passages de l’Ancien<br />

et du Nouveau Testament et y ajoute un court commentaire.<br />

Fin connaisseur de la Parole, il donne vie à chaque passage en<br />

le replaçant dans son contexte historique. Il nous montre à<br />

quel point les Écritures sont encore pertinentes aujourd’hui.<br />

Vous pouvez facilement lire ensemble les textes bibliques et le<br />

commentaire du jour. Cela peut être un exercice qui demande<br />

plus de temps, mais il ne s’agit pas d’une course. Si vous passez<br />

deux ou trois ans à lire ensemble l’un des volumes de la série,<br />

d’ici à ce que vous ayez terminé les deux livres, peut-être le Dr<br />

Carson en aura-t-il publié un nouveau.<br />

QUELQUES CONSEILS PRATIQUES<br />

Si vous n’avez pas le temps de lire la Bible ensemble tous les<br />

jours, ne vous laissez pas décourager, pensant que quelque<br />

chose ne va pas. Passer de rien du tout à lire ensemble la Bible<br />

une à deux fois par semaine est déjà un énorme progrès. Au<br />

cours de nos trente années de mariage, il est arrivé plusieurs<br />

fois que Lisa et moi ne soyons pas très assidus dans cette<br />

pratique.<br />

Si votre conjoint semble réticent, aidez-le à voir que c’est<br />

faisable en lui expliquant : « Je te demande seulement une<br />

vingtaine de minutes une ou deux fois par semaine. Si tu<br />

veux, c’est moi qui lirai. » Vous pouvez rajouter quelque chose<br />

qu’il/elle aime : « Je te ferai le café/tes biscuits préférés/un<br />

massage, … »<br />

Vous pouvez commencer par un des livres courts de la Bible,<br />

comme par exemple par 1 Jean. Terminer ensemble quelque<br />

chose de nouveau est une source de motivation. De plus, si<br />

vous commencez (comme Lisa et moi) à écrire la date dans<br />

votre Bible une fois que vous avez fini de lire un livre ensemble,<br />

vous aurez la satisfaction d’une première réussite. Vous pouvez<br />

ensuite passer à un Évangile ou à un livre qui vous prendra plus<br />

de temps.<br />

Rappelez-vous qu’il ne s’agit pas d’une course et que la<br />

dernière chose que vous voulez est de transformer ce temps<br />

de partage en une compétition pour savoir qui comprend le<br />

mieux tel ou tel passage. Vous lisez tous deux la Parole de Dieu<br />

pour apprendre, non pour étaler vos connaissances, et encore<br />

moins pour juger celles de votre conjoint. Il s’agit de consolider<br />

votre intimité spirituelle, alors si votre conjoint se sent bête,<br />

vous pouvez être sûr qu’il ou elle ne voudra plus jamais lire la<br />

Bible avec vous.<br />

1 Disponible en français (voir ci-dessous).<br />

Gary Thomas est l’auteur de nombreux livres sur le mariage et autres<br />

sujets, dont Vous avez dit oui à quoi ? et Votre mari a besoin de vous.<br />

© 2015 Gary Thomas. Publié initialement en anglais sur <strong>Focus</strong>OnTheFamily.com.<br />

Cité dans le texte :<br />

Le Dieu qui se dévoile,<br />

par D. A. Carson<br />

un guide quotidien en deux<br />

volumes pour découvrir les<br />

richesses de la bible<br />

Dans cet ouvrage de méditation personnelle quotidienne,<br />

D.A. Carson nous donne une perspective biblique unique,<br />

qui place chaque lecture dans le cadre plus large de<br />

l’histoire et du plan éternel de Dieu, nous permettant ainsi<br />

d’approfondir notre compréhension de sa souveraineté et<br />

de la puissance de sa Parole.<br />

À retrouver sur Librairie.<strong>Focus</strong><strong>Famille</strong>.ca<br />

AUTOMNE <strong>2020</strong><br />

11


12 FOCUSFAMILLE.CA


IL EST IMPORTANT, À TOUT ÂGE, DE CORRIGER LES IDÉES REÇUES SUR<br />

LE PARDON AFIN DE POUVOIR DONNER ET RECEVOIR LA GRÂCE<br />

par catherine wilson<br />

En tant que parents, nous connaissons bien cette petite routine,<br />

cette scène jouée sans cœur. C’est une pièce en trois actes qui<br />

ressemble à peu près à ça :<br />

Votre aîné porte un regard outré sur son frère, sourcils<br />

froncés, bras croisés.<br />

« Excuse-toi », lui ordonnez-vous.<br />

De longues secondes s’écoulent avant que les excuses<br />

arrivent enfin, d’un ton plus ou moins réticent : « D’accord,<br />

ça va, je m’excuse. »<br />

Le plus jeune répond avec le même ton peu sincère : « C’est<br />

bon, mais ne recommence pas ! »<br />

Si nous sommes pressés et que nous voulons désespérément<br />

maintenir la paix, cette démonstration superficielle de pardon<br />

fera temporairement l’affaire, bien que nous soyons tous<br />

conscients de sa faiblesse.<br />

De tels traités de paix négociés à la va-vite n’enseignent<br />

pas grand-chose à nos enfants sur le pardon. Il arrive souvent<br />

que l’un d’entre eux reste avec une blessure, ses sentiments<br />

n’ayant pas été correctement reconnus ou respectés. Il se peut<br />

même qu’il en garde un désir de vengeance. Quant à l’autre<br />

enfant, il n’apprend rien sur l’humilité ou sur la manière de<br />

restaurer les relations.<br />

Sur le long terme, les enfants ont besoin d’être encadrés<br />

de beaucoup plus près pour apprendre à donner et à recevoir<br />

un pardon biblique et véritable, un pardon qui restaure les<br />

relations. Les parents en sont souvent conscients, mais ils ne<br />

savent pas toujours par où commencer.<br />

Ce qui peut aider, c’est de faire le tour de ce que les enfants<br />

savent déjà et de détecter leurs idées reçues au sujet du pardon.<br />

Beaucoup d’enfants – comme d’adultes d’ailleurs – ont une<br />

idée floue de ce qu’est le pardon, ce qui les empêche d’accorder<br />

véritablement la grâce et de la recevoir.<br />

Pensez-vous que vos enfants soient aux prises avec certaines<br />

des idées reçues suivantes ?<br />

« LE PARDON N’EST PAS JUSTE. »<br />

La vérité : le pardon est bien mieux que juste<br />

Vers l’âge de cinq ou six ans, les enfants commencent à développer<br />

un sens aigu de la justice. Faute d’encadrement, ils risquent de<br />

s’installer dans une mentalité d’« œil pour œil, dent pour dent »<br />

et de n’y voir aucun inconvénient. Si tu me fais du mal, j’ai le<br />

droit de te faire du mal à mon tour. Les enfants qui ont une telle<br />

approche auront des difficultés avec l’idée de pardonner sans<br />

chercher la vengeance.<br />

Fort heureusement, ce profond sens de la justice peut aussi<br />

jouer en notre faveur. Lorsqu’on leur explique l’Évangile avec<br />

soin, les enfants de cet âge comprennent facilement que Dieu<br />

ne les traite pas comme ils le mériteraient. Face à leur propre<br />

péché, son pardon n’est pas juste : il est immensément mieux<br />

que juste !<br />

Pour conduire vos enfants à se montrer humbles et prêts à<br />

pardonner, rappelez-leur régulièrement combien le pardon<br />

de Dieu envers nous est injuste, c’est-à-dire tout ce qu’il nous<br />

a pardonné. La Dre Juli Slattery nous raconte une anecdote<br />

pour illustrer ce point : « L’un de nos enfants avait fait quelque<br />

chose de mal et il devait en payer les conséquences. […] Mon<br />

mari lui a dit : ‘Comme punition, tu devras faire 15 pompes.’<br />

Puis, il s’est allongé sur le ventre et a ajouté : ‘Mais tu sais quoi,<br />

je vais les faire à ta place […] parce que je veux te faire grâce.<br />

Je prends ta punition sur moi, pour te montrer ce que Jésus a<br />

fait pour nous.’ »<br />

« LE PARDON EST OPTIONNEL. »<br />

La vérité : Dieu nous dit que nous devons pardonner<br />

Nous espérons que nos enfants pardonnent avant tout car ils<br />

sont motivés par leur amour pour Dieu et par leur gratitude<br />

pour le pardon qu’ils ont reçu à travers le sacrifice de Christ.<br />

Nous devons toutefois leur enseigner qu’il s’agit également<br />

d’une question d’obéissance.<br />

Nos enfants doivent bien comprendre les passages clés cités<br />

entre autres dans Matthieu 5.23-24, Matthieu 6.9-15, Matthieu<br />

18.21-35 et Marc 11.25. Résumés sans détours, ces passages<br />

enseignent que le manque de pardon, celui non accordé aussi<br />

bien que celui non demandé, est un péché qui met Dieu en colère.<br />

AUTOMNE <strong>2020</strong><br />

13


« PARDONNER SIGNIFIE QUE MES<br />

SENTIMENTS NE COMPTENT PAS. »<br />

La vérité : le pardon devrait être accompagné de<br />

la reconnaissance du tort causé<br />

Lorsque quelqu’un dit : « Excuse-moi », la réponse la plus<br />

courante est : « Ce n’est pas grave. » Cette réponse peut toutefois<br />

poser problème pour certains car cela reviendrait à admettre<br />

que le tort qui leur a été causé est acceptable. Vous pouvez<br />

enseigner à vos enfants à répondre par exemple : « Merci de<br />

t’être excusé… » Ils peuvent ajouter, s’ils le souhaitent : « J’ai<br />

vraiment été blessé par ce que tu as fait. »<br />

Expliquer aux enfants qu’en refusant de pardonner, ils ne<br />

font qu’ajouter à leur mal-être peut les aider à dépasser leurs<br />

difficultés à pardonner. Dans son livre Blessée par les enfants<br />

de Dieu 1 , Anne Graham Lotz admet avoir trouvé une vraie<br />

liberté dans le pardon lorsqu’elle s’est rendue compte que<br />

« Pardonner ne signifie pas que l’autre personne a eu raison.<br />

Pardonner nous libère, nous. »<br />

Aidez votre enfant à identifier ses sentiments « avant/après »,<br />

afin qu’il puisse reconnaître à quel point il se sent mieux après<br />

avoir pardonné plutôt que de rester coincé dans :<br />

la colère (qui empêche d’entendre les encouragements<br />

du Saint-Esprit)<br />

des pensées méchantes ou de vengeance (que Satan<br />

aime beaucoup utiliser pour empirer la situation)<br />

des souvenirs difficiles ou des blessures passées<br />

l’amertume (qui peut même nous rendre malades<br />

physiquement).<br />

« PARDONNER, C’EST SE LAISSER<br />

MARCHER SUR LES PIEDS. »<br />

La vérité : pardonner demande du courage<br />

Pardonner signifie renoncer au droit de se venger ; cela ne<br />

signifie pas renoncer à attendre des changements. Jésus<br />

nous demande de pardonner aussi souvent que nécessaire,<br />

y compris jusqu’à 77 fois (voir Matthieu 18.22). Cependant,<br />

lorsqu’il n’y a aucun signe de repentance, nous n’avons pas à<br />

rester en position d’être à nouveau blessés. Enseignez à vos<br />

enfants qu’au bout d’un moment, ils ont le droit d’expliquer à<br />

leur offenseur quelque chose de similaire à ce qui suit : « Ton<br />

comportement me blesse toujours, donc pour le moment, je<br />

vais mettre des limites en place pour me protéger. »<br />

D’un autre côté, il est important que nous interpellions nos<br />

enfants chaque fois que leurs excuses semblent insincères.<br />

Dre Slattery se souvient de la manière dont elle interrogeait<br />

son fils : « Es-tu réellement désolé ? Comprends-tu ce qu’a<br />

ressenti [ton frère] quand tu t’es moqué de lui devant ses amis ?<br />

Explique-moi ce que tu aurais ressenti à sa place. »<br />

Bien que le pardon doive être accordé gratuitement, il<br />

est bon d’encourager vos enfants à poser un acte de<br />

réparation lorsqu’ils reçoivent le pardon, pour montrer<br />

qu’ils sont sincères et apprécient le pardon qu’ils ont reçu.<br />

« LE PARDON DOIT ÊTRE IMMÉDIAT. »<br />

La vérité : pardonner peut prendre du temps<br />

Certains enfants sont capables de pardonner immédiatement<br />

alors que d’autres ont besoin de plus de temps. Ces derniers<br />

peuvent se sentir hypocrites si l’on attend d’eux un pardon<br />

instantané qu’ils ne ressentent pas encore.<br />

Si vos enfants sont dans ce cas, expliquez-leur que le pardon<br />

prend parfois du temps et qu’ils ont la possibilité de demander<br />

ce temps additionnel. Concrètement, enseignez à votre enfant<br />

à dire par exemple, lorsqu’il est blessé : « Tu comptes pour moi<br />

et je veux te pardonner, mais j’ai besoin d’un peu de temps seul<br />

avant de pouvoir le faire. »<br />

Une telle option doit cependant être accompagnée de<br />

certaines conditions. L’enfant doit s’engager à :<br />

demander au Saint-Esprit de remplir son cœur du<br />

sentiment de pardon<br />

apporter une fin claire à la situation dans un lapse de<br />

temps raisonnable, informant son offenseur que leur<br />

relation est restaurée.<br />

C’est aux parents de s’assurer que ces deux conditions sont<br />

remplies.<br />

« DEMANDER PARDON ÉQUIVAUT À<br />

DIRE "DÉSOLÉ." »<br />

La vérité : une bonne demande de pardon est<br />

plus complexe, mais aussi plus efficace<br />

Il est important que les enfants comprennent que, lorsqu’ils<br />

ont blessé quelqu’un par leurs actions, cette personne a<br />

besoin d’entendre beaucoup plus qu’un simple « Désolé. »<br />

Entre autres, ils doivent montrer qu’ils ont compris à quel<br />

point l’autre a été blessé. Dans leur livre Les langages de la<br />

14 FOCUSFAMILLE.CA


éconciliation, Gary Chapman et Jennifer Thomas décrivent<br />

les cinq éléments suivants, qui constituent selon eux une<br />

bonne demande de pardon (les jeunes enfants peuvent<br />

commencer par les points 1, 3 et 5) :<br />

Exprimer des regrets : « Je suis désolé de… » (Soyez<br />

spécifique sur ce que vous et vous seul avez fait,<br />

reconnaissant le tort que vous avez causé.)<br />

Accepter ses responsabilités : « J’ai eu tort. »<br />

Réparer : « Que puis-je faire pour arranger les choses ? »<br />

Se repentir sincèrement : « Je vais essayer de ne<br />

pas recommencer. »<br />

Demander pardon : « Acceptes-tu de me pardonner ? »<br />

Lorsqu’un enfant a reçu des excuses et a promis de pardonner,<br />

il doit agir en conséquence. Ken Sande, auteur de Résoudre les<br />

conflits au quotidien, et sa femme Colette one listé plusieurs<br />

conseils pratiques qu’ils appellent « Les quatre promesses du<br />

pardon ». Selon eux, une fois le pardon accordé, on peut affirmer :<br />

« Je ne ruminerai pas sur l’incident. »<br />

« Je ne reviendrai pas dessus pour l’utiliser contre toi. »<br />

« Je n’en parlerai pas à d’autres. »<br />

Leçon sur<br />

le pardon<br />

Téléchargez notre leçon gratuite sur le pardon<br />

pour enseigner de manière ludique à vos<br />

enfants ce que dit la Bible sur le pardon et<br />

comment l’accorder.<br />

Vous y trouverez des histoires bibliques, des<br />

jeux, des prières, des activités manuelles<br />

et autres, à adapter selon leur âge et votre<br />

emploi du temps.<br />

Rendez-vous sur<br />

Grandirdanslintegrite.com<br />

dès aujourd’hui !<br />

« Je ne laisserai pas cet incident faire obstacle à notre<br />

relation. »<br />

1 Livre en anglais intitulé Wounded By God’s People.<br />

Catherine Wilson est la rédactrice en chef de la rubrique Éduquer ses<br />

Enfants chez <strong>Focus</strong> on the Family Canada.<br />

de 3 à 10 ans<br />

© <strong>2020</strong> <strong>Focus</strong> on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés.


DÉPASSER<br />

culpabilité<br />

la parentale<br />

16 FOCUSFAMILLE.CA


LORSQUE, EN TANT QUE PARENTS, NOUS FAISONS IMMANQUABLEMENT<br />

DES ERREURS, DIEU NOUS INVITE À SORTIR DE LA CULPABILITÉ<br />

par dominique ourlin<br />

On se marie. Les enfants arrivent. Ils grandissent bien plus<br />

vite qu’on ne pense et quoi qu’on en pense. Les années passent.<br />

On aime regarder de temps en temps les photos qui nous<br />

rappellent les bons souvenirs. Les mauvais font plus rarement<br />

la une de ces moments de retour vers le passé proche ou plus<br />

lointain. Il n’est pas toujours plaisant et aisé de poser un regard<br />

objectif sur nos performances en tant que parents.<br />

Réactions excessives, colères mal maîtrisées, promesses<br />

non tenues, plus de « non » infligés que nécessaire par<br />

impatience ou agacement, trop d’absences à des moments<br />

cruciaux et pas assez de moments d’écoute de qualité… Qui n’a<br />

pas sa liste d’écarts, d’erreurs et de négligences, consciente ou<br />

non, avouée ou pas ?<br />

Rares – et sans doute un peu naïfs – sont ceux qui sont<br />

pleinement satisfaits et convaincus d’avoir accompli au<br />

mieux leur mission parentale. Il faut dire que le « métier » de<br />

parent est sans doute celui auquel on a été le moins formés et<br />

préparés. De plus, nos propres parents n’ont pas toujours été le<br />

modèle espéré, malgré, sans doute, leur bonne volonté. Mais<br />

ne leur jetons pas trop vite la pierre. Il sera plus constructif de<br />

s’examiner soi-même que de se comparer aux autres.<br />

C’est ainsi que nombre d’entre nous traînent souvent le<br />

boulet d’un sentiment de culpabilité, réelle ou supposée, ou<br />

tout au moins de regrets multiples et divers, de torts parfois<br />

irréparables.<br />

Mon épouse et moi avons deux enfants dans la trentaine<br />

avancée – ce qui vous aide à deviner notre âge. J’ai été pasteur<br />

pendant plus de trente ans. Peut-être imaginez-vous donc<br />

que tout a été merveilleux et glorieux. Pour le savoir, mieux<br />

vaudrait demander… à nos enfants ! Nous sommes fiers d’eux<br />

et des adultes qu’ils sont devenus. Nous avons beaucoup de<br />

précieux souvenirs que nous chérissons ensemble, mais ni eux<br />

ni nous ne sommes dupes. Malgré tout notre amour et toute<br />

notre bonne volonté, nous avons souvent été pour le moins…<br />

maladroits envers eux. Si je devais me noter moi-même en tant<br />

que père, je reprendrais la formule scolaire : « Peut (ou aurait<br />

pu) mieux faire. »<br />

Le « problème » avec la vie, c’est qu’on apprend surtout par<br />

l’expérience, et que l’on peut rarement revenir en arrière. On<br />

apprend sur le tas – et de plus en plus souvent sur le tard !<br />

Quelques-uns de mes faux pas — quels<br />

sont les vôtres ?<br />

Avec le recul du temps, voici quelques-uns de mes regrets<br />

paternels…<br />

• J’aurais aimé amener nos enfants à prendre davantage<br />

confiance en eux-mêmes en leur faisant davantage<br />

confiance – et plus tôt. Non, je ne crois pas que nous<br />

soyons tous appelés à faire de nos enfants des « héros » et<br />

des « champions ». Mais chacun doit être encouragé à être<br />

le meilleur de lui-même, grâce aux dons et aux capacités<br />

que Dieu a investis en lui ou en elle dès sa conception.<br />

• J’aurais voulu être moins craintif et protectif. Bien sûr,<br />

les parents sont là pour fixer des bornes, mais pas pour<br />

constamment dire « Attention », au risque de paralyser<br />

les enfants face à toute situation ou aventure inconnue.<br />

Parfois, trop protéger ses enfants, c’est surtout se protéger<br />

soi-même des éventuelles conséquences de leurs faux pas<br />

qu’il nous faudra assumer pour eux ou avec eux. (S’il se<br />

casse une jambe en patinant sur la glace, c’est moi qui vais<br />

devoir l’amener à l’hôpital !)<br />

• J’aurais aimé être un meilleur exemple de sérénité face<br />

aux situations de crise. Mon attitude et mes réactions face<br />

aux problèmes de la vie, petits ou grands, ont forcément<br />

marqué mes enfants plus que tous les sermons qu’ils m’ont<br />

entendu prêcher.<br />

• J’aurais aimé faire preuve de plus de patience envers eux.<br />

Mon impatience a souvent été le reflet du fait que mon<br />

esprit était bien plus absorbé par mes responsabilités hors<br />

du foyer que par le souci du bien-être et de l’éducation de<br />

mes enfants.<br />

• J’aurais aimé toujours tenir promesse. J’ai souvent fait des<br />

promesses par amour pour mes enfants, mais par manque<br />

de détermination ou de discipline, je me suis souvent<br />

laissé déborder et n’ai pas toujours été fidèle à ma parole.<br />

Cela laisse des blessures profondes que j’aurais tant voulu<br />

épargner à mes chers enfants.<br />

AUTOMNE <strong>2020</strong><br />

17


« Si c’était à refaire… » — mais ce n’est<br />

pas à refaire<br />

Propos peu utiles, car le passé est ce qu’il est. Il faut accepter<br />

le fait que l’on ne peut défaire et refaire le passé. On peut tout<br />

au plus faire de son mieux pour le racheter. Se morfondre<br />

dans les regrets ne change rien. Puissions-nous plutôt avoir le<br />

courage de réagir constructivement pour corriger et réparer<br />

ce qui peut l’être.<br />

• LE COURAGE D’ÉCOUTER LES GRIEFS QUE NOS ENFANTS,<br />

QUEL QUE SOIT LEUR ÂGE, PEUVENT AVOIR CONTRE NOUS,<br />

qu’ils soient justifiés ou non. Ce sera sans doute à nous,<br />

parents, de créer un climat favorable à une telle ouverture,<br />

ou de savoir saisir l’occasion à la faveur d’un moment<br />

intime avec chacun de nos enfants. Ayons toutefois<br />

l’humilité de les laisser s’exprimer – sans bondir pour<br />

tenter de nous justifier. Nous ne leur faisons pas une<br />

faveur en leur offrant cette opportunité. Nous la leur<br />

devons. Si nos enfants ont quitté le nid familial, nous<br />

avons peut-être une lettre à leur écrire (pas un courriel ni<br />

un texto, s’il vous plaît…).<br />

• LE COURAGE DE LEUR DEMANDER PARDON LÀ OÙ CELA EST<br />

NÉCESSAIRE. Mais attention que ce ne soit pas l’occasion<br />

d’en « rajouter une couche » en voulant minimiser nos<br />

fautes et nos erreurs. (Si tu savais comment j’ai été élevé,<br />

tu me comprendrais mieux. Même si c’est peut-être vrai !)<br />

Demander pardon, c’est assumer nos fautes et nos lacunes.<br />

Ce n’est pas amadouer l’autre pour qu’il s’apitoie sur<br />

nous. De plus, on ne peut exiger le pardon – seulement<br />

le demander. Gardons-nous de penser que notre enfant<br />

devrait être émerveillé et attendri à nous entendre lui<br />

demander pardon. Ce ne sera pas forcément le cas. Il<br />

lui faudra peut-être du temps pour « digérer » et pour<br />

constater par lui-même que notre démarche est sincère.<br />

• LE COURAGE DE « LAISSER DU TEMPS AU TEMPS ». Une<br />

blessure ne se referme bien qu’avec le temps. Osons croire<br />

en la grâce – faveur imméritée de Dieu – qui saura être un<br />

baume, guérissant et apaisant les cœurs et les colères. Le<br />

temps seul ne guérit rien. Mais Dieu, lui, connaît les cœurs<br />

et agit avec le temps.<br />

Assumer et dépasser la culpabilité<br />

Nous ne pouvons refaire le passé, mais nous pouvons œuvrer<br />

à restaurer les relations qui ont pu être blessées ou brisées.<br />

Nous ne pouvons rien forcer, mais nous pouvons être présents<br />

et « opportunistes » en saisissant les moments favorables pour<br />

tenir ce genre de conversation avec nos enfants, sans doute le<br />

plus souvent, individuellement.<br />

Et dans tous les cas, puissions-nous garder le contact à tout<br />

prix – un coup de fil, un courriel, un texto, etc. Partageons avec<br />

eux des paroles et des gestes d’encouragement et d’affirmation,<br />

même si l’on n’approuve pas tous leurs choix et opinions. Nos<br />

enfants ne sont pas nos clones – Dieu merci !<br />

Quand tout le reste aura été fait, puissions-nous continuer de<br />

les aimer et les aimer encore. Inlassablement. Infatigablement.<br />

Inconditionnellement.<br />

Puissions-nous aussi ne jamais nous lasser de prier pour<br />

eux, de les bénir en demandant à Dieu chaque jour une grâce<br />

particulière pour chacun d’eux dans sa réalité présente.<br />

Certitudes rassurantes pour<br />

eux comme pour nous…<br />

« On t’appellera réparateur de brèches, restaurateur<br />

de sentiers fréquentés 1 . »<br />

Brèches de discorde, disputes, mésententes, ruptures.<br />

Sentiers de dialogue, d’échange, d’écoute, de respect. Si nos<br />

lacunes ont parfois creusé des brèches entre nous et nos<br />

enfants, Dieu est capable de nous rendre aptes à les réparer si<br />

nous comptons sur sa grâce et agissons avec grâce et douceur.<br />

Il est un Dieu de réconciliation.<br />

« Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour<br />

ceux qui sont en Jésus-Christ 2 . »<br />

Être chrétien, c’est oser croire au pardon de Dieu envers<br />

nous, quelle que soit la somme de nos fautes et de nos<br />

manquements. C’est donc refuser de patauger dans le marécage<br />

de la culpabilité et de la condamnation, ce qui devient parfois<br />

une excuse déguisée pour ne pas se retrousser les manches et<br />

réagir en adultes responsables.<br />

« N’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actes et<br />

avec vérité… En effet, même si notre cœur nous condamne, Dieu<br />

est plus grand que notre cœur et il connaît tout 3 . »<br />

Si nous travaillons à « réparer les brèches » et à « restaurer<br />

les sentiers fréquentés », nous pouvons et devons bannir toute<br />

crainte et condamnation. Nous pouvons alors avancer vers<br />

l’avenir avec humilité et assurance. C’est le meilleur exemple<br />

que nous puissions encore laisser à ces précieux enfants que<br />

Dieu nous a confiés.<br />

1 Ésaïe 58.12<br />

2 Romains 8.1<br />

3 1 Jean 3.18-20<br />

Dominique Ourlin est pasteur retraité vivant au Québec depuis plus de 19<br />

ans, avec son épouse Candy. Il est aussi l’auteur de deux livres, disponibles<br />

sur PainSurLesEaux.com.<br />

© <strong>2020</strong> Dominique Ourlin. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.<br />

18 FOCUSFAMILLE.CA


Ne laissez pas votre conjoint<br />

vous mettre<br />

en colère<br />

PRENDRE LA RESPONSABILITÉ DE SES ÉMOTIONS OUVRE LA<br />

PORTE À UNE RELATION ÉQUILIBRÉE ET CONSTRUCTIVE<br />

par mike bechtle<br />

AUTOMNE <strong>2020</strong><br />

19


J« Je pense qu’on devrait se prendre un peu de vacances et partir<br />

quelque part. Pourquoi pas la fin de semaine prochaine ? », ai-je<br />

demandé à ma femme, Diane. Nous avions passé quelques mois<br />

difficiles, je pensais donc qu’une petite pause serait la bienvenue.<br />

J’étais sûr qu’elle serait ravie. Je me trompais.<br />

Sa réponse a tardé : « Oui, peut-être… »<br />

« On dirait que tu n’es pas très enthousiaste à cette idée »,<br />

ai-je répondu.<br />

« Je le suis », a-t-elle réagi avec un léger agacement dans la<br />

voix. « C’est juste que j’aimerais bien qu’on termine enfin la<br />

terrasse. » J’avais commencé à rénover la grande terrasse en<br />

bois derrière la maison l’été précédent. C’était une tâche bien<br />

plus complexe que ce que je pensais et j’avais eu peu de temps<br />

pour y travailler. Plusieurs mois après, la terrasse était toujours<br />

en chantier.<br />

Quelle fut ma première réaction face au rejet de mon idée<br />

de fin de semaine ? J’étais énervé et je voulais la punir par mon<br />

silence ou mon sarcasme car elle m’avait blessé et contrarié.<br />

Mais dans le fond, je savais bien que ce n’était pas elle qui me<br />

mettait en colère. L’irritation que je ressentais venait de la<br />

manière dont je choisissais de réagir.<br />

Nous avons tous déjà lancé un : « Tu m’énerves tellement ! »<br />

Cependant, lorsque nous tenons l’autre pour responsable de ce<br />

que l’on ressent, c’est comme s’il devenait propriétaire de nos<br />

émotions. Il devient alors maitre de ce que l’on ressent et nous<br />

pensons qu’il peut aussi faire en sorte que nous allions mieux.<br />

Il est plus facile d’être locataire que propriétaire de sa maison.<br />

Mais un locataire ne s’investit pas autant pour réparer et<br />

entretenir le lieu où il habite. Il est limité dans ses possibilités<br />

d’amélioration. Lorsque quelqu’un est propriétaire, il peut<br />

imaginer et rêver à loisir et faire les changements qu’il veut.<br />

Tout est possible, mais cela implique souvent de devoir faire le<br />

travail soi-même.<br />

Un mariage ne peut pas prospérer quand les conjoints<br />

sont locataires de la relation, s’attendant à ce que leur<br />

partenaire s’occupe de remédier à leurs émotions négatives.<br />

Si nous devenons propriétaires de nos émotions, nous<br />

pouvons réellement investir dans la relation. On se donne<br />

ainsi la possibilité de construire quelque chose de vraiment<br />

solide à deux.<br />

Par où commencer ? Voici trois étapes simples et pratiques :<br />

Changer de perspective<br />

Si nous partons du principe que nos ressentis sont la faute de<br />

notre conjoint, nous nous plaçons dans une position de victime.<br />

Voici le schéma typique :<br />

1. Je me sentais bien.<br />

2. Tu as dit ou fait quelque chose et je ne me sens plus bien.<br />

3. C’est de ta faute si je me sens mal.<br />

4. Je suis la victime donc tu es le problème.<br />

La réalité est que personne ne peut nous forcer à nous sentir<br />

d’une certaine manière. Bien sûr, notre conjoint peut agir<br />

d’une manière qui nous met en colère, nous frustre ou nous<br />

décourage. Ce n’est pas quelque chose que nous anticipons, ça<br />

se produit, c’est tout. C’est ce que nous faisons ensuite qui est<br />

de notre ressort et non de celui de notre conjoint. Il s’agit de la<br />

différence entre une réaction et une réponse.<br />

Une réaction n’est rien d’autre qu’une émotion. Elle n’est ni<br />

bonne ni mauvaise. Quelqu’un dit ou fait quelque chose et une<br />

émotion émerge. Il ou elle n’a pas mis cette émotion en nous ;<br />

elle nous appartient.<br />

Nous nous considérons souvent comme prisonniers d’une<br />

émotion, comme si nous ne pouvions rien y faire alors qu’en<br />

fait, nous pouvons choisir notre réponse. Une réponse consiste<br />

à reconnaitre la réalité de l’émotion ressentie tout en nous<br />

laissant le choix de ce que nous allons en faire. Si nous restons<br />

coincés, c’est que nous attendons que le propriétaire fasse<br />

quelque chose. Lorsque nous prenons en charge nos émotions,<br />

nous sommes libres de trouver une solution saine.<br />

Deux personnes peuvent être dans la même voiture, coincées<br />

dans le même bouchon, en retard pour le même rendez-vous,<br />

mais l’une d’entre elles sera exaspérée alors que l’autre restera<br />

calme. Qu’est-ce qui les différencie ? L’une accuse tout le monde<br />

de ses difficultés et laisse ses émotions prendre le dessus alors<br />

que l’autre sait qu’elle ne peut pas contrôler la situation et<br />

choisit de maitriser son approche.<br />

Dans son livre En quête d’une raison d’être 1 , Viktor Frankl<br />

a écrit : « Lorsque nous ne pouvons pas changer la situation,<br />

le défi devient de nous changer nous-mêmes. » Comment<br />

donc apprendre à remplacer nos réactions par des réponses ?<br />

En changeant de perspective. Lorsque nous ressentons une<br />

émotion forte (réaction), c’est un signal qu’il est temps de<br />

ralentir et de choisir ce que nous allons en faire (réponse).<br />

Se concentrer sur ce que l’on<br />

peut changer<br />

Vous est-il déjà arrivé de mettre des glaçons dans un grand<br />

verre d’eau bien froide ? Les glaçons fondent un peu puis<br />

s’agglutinent en un seul bloc de glace. Lorsque vous voulez<br />

boire, la glace glisse vers vous, renversant sur vous la moitié<br />

de votre verre.<br />

Au début de notre mariage, nous sommes souvent émerveillés<br />

par tous les bons côtés de notre conjoint et espérons qu’il ou<br />

elle ne changera jamais. Quelques années plus tard, les petites<br />

irritations se sont agglomérées en un iceberg de frustrations et<br />

20 FOCUSFAMILLE.CA


Quand notre bonheur tient au fait que quelqu’un<br />

change, c’est la frustration garantie.<br />

nous nous demandons s’il y aura un jour du changement.<br />

Oui, les gens peuvent changer. Cependant, quand notre<br />

bonheur tient au fait que quelqu’un change, c’est la frustration<br />

garantie. Ce n’est plus nous qui sommes maitres de ce que nous<br />

ressentons, c’est notre partenaire. Pour avoir des relations<br />

saines, il faut que les deux partis soient responsables de leurs<br />

propres choix. C’est comme un match de tennis : je suis<br />

responsable de ce qui se passe de mon côté du court et de la<br />

manière dont je vais jouer le service qui m’est envoyé. Si je<br />

commence à aller du côté de Diane pour changer ce qu’elle fait,<br />

cela est déplacé de ma part et très irritant pour elle.<br />

Bien que nous ne puissions pas forcer notre conjoint à<br />

changer, les choix que nous faisons auront une influence. Il n’y<br />

a aucune garantie, mais il y a toujours de l’espoir. Lorsque nous<br />

passons notre temps à examiner les problèmes des autres, nous<br />

n’avons pas le temps de travailler sur les nôtres.<br />

L’apôtre Paul offre des conseils étonnamment pratiques au<br />

sujet des émotions. Il nous dit de ne nous inquiéter de rien et<br />

de simplement prier. C’est un bon conseil, qui peut pourtant<br />

paraître banal quand nous sommes en plein conflit, submergés<br />

par nos émotions. Même si nous prions, notre émotion a<br />

tendance à rester collée à nous. C’est pourquoi Paul rajoute<br />

quelques versets, nous conseillant de remplacer nos émotions<br />

négatives par ce qui est vrai, honorable, pur : « Portez vos<br />

pensées sur tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce<br />

qui est juste, tout ce qui est pur, … » (Philippiens 4.4-8)<br />

Choisir ses mots avec soin<br />

Lorsque nous vivons des émotions fortes, nos paroles révèlent<br />

qui en est responsable :<br />

• « Tu m’énerves. » ou « Je suis énervé. »<br />

• « Tu m’as menti. » ou « Je me sens dupé. »<br />

• « Tu me blesses quand tu te renfermes » ou « Quand tu te<br />

renfermes, je me sens blessé. »<br />

Rendre notre conjoint responsable de la manière dont nous<br />

nous sentons se transforme souvent en critique. Après tout, si<br />

c’est de sa faute, c’est normal que je sois irrité, non ? Lorsque<br />

notre mari ou notre femme ne se repent pas, cela ne fait<br />

qu’augmenter nos sentiments négatifs. Nos paroles deviennent<br />

alors souvent sarcastiques ou méchantes.<br />

Voici le filtre que l’Écriture nous propose d’appliquer :<br />

« Qu’aucune parole malsaine ne sorte de votre bouche, mais<br />

seulement de bonnes paroles qui, en fonction des besoins, servent<br />

à l’édification et transmettent une grâce à ceux qui les entendent »<br />

(Éphésiens 4.29). La première partie suggère qu’il est souvent<br />

mieux de ne rien dire et d’écouter ; la seconde partie nous<br />

appelle à prendre les rênes de nos émotions et de la manière<br />

dont nous les exprimons.<br />

Lorsqu’un couple a pris l’habitude d’être locataire de ses<br />

émotions, il peut paraître impossible de reprendre le dessus.<br />

C’est vrai que réussir à régler les difficultés profondes qui se<br />

sont installées dans un mariage peut demander du temps, voire<br />

même une aide professionnelle. Mais cela peut aussi passer par<br />

quelques changements personnels simples qui ne dépendent<br />

pas des réactions de l’autre, puisqu’il s’agit de la responsabilité<br />

personnelle de chacun.<br />

Lorsque nous redevenons propriétaires de nos émotions et<br />

que nous arrêtons d’accuser notre conjoint, nous cessons de<br />

le considérer comme le problème. Nous pouvons alors le voir<br />

comme un partenaire précieux et unique dans cette grande<br />

aventure et à poser les bases d’une relation de première classe.<br />

Si vous vous posez la question quant à notre fin de semaine,<br />

nous ne sommes pas partis. En revanche, nous avons bien<br />

avancé les travaux de la terrasse, au point que nous avons<br />

décidé, à l’unisson, de prendre quelques jours de vacances.<br />

1 Livre en anglais intitulé Man’s Search for Meaning.<br />

Le Dr Mike Bechtle est écrivain, orateur et conseiller senior chez<br />

FranklinCovey. Il est l’auteur de cinq livres, dont Dealing with the<br />

Elephant in the Room [Faire face à l’éléphant dans la pièce].<br />

© <strong>2020</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Écrit par Dr<br />

Mike Bechtle. Publié initialement en anglais sur <strong>Focus</strong>OnTheFamily.com.<br />

AUTOMNE <strong>2020</strong><br />

21


IL SE PEUT QUE, SANS NOUS EN APERCEVOIR, NOUS<br />

UTILISIONS LA HONTE COMME OUTIL DE DISCIPLINE<br />

— par le dr kelly flanagan —<br />

Quinn devait avoir quatre ans quand il a frappé sa sœur de deux<br />

ans en plein visage.<br />

Je l’ai amené dans sa chambre, j’ai fermé la porte derrière<br />

moi et me suis agenouillé pour être à son niveau. La colère dans<br />

mon regard se reflétait dans ses yeux. Je voulais lui demander :<br />

« Qu’est-ce qui ne va pas chez toi ? » et répondre à ma propre<br />

question par une remarque cinglante comme : « Tu es un<br />

méchant garçon. »<br />

En d’autres termes, je voulais qu’il ressente de la honte.<br />

La honte est un message que nous recevons de notre<br />

entourage, affirmant que nous sommes mauvais, incorrigibles<br />

ou bons à rien. La honte est différente de la culpabilité. Un<br />

sentiment de culpabilité qui n’a pas été produit par quelqu’un<br />

d’autre peut être une émotion très saine, qui est là pour nous<br />

indiquer que nous avons fait quelque chose de mal. La honte<br />

est une émotion malsaine qui envahit notre âme pour nous<br />

dire que nous sommes mauvais. La culpabilité peut nous aider<br />

à corriger notre trajectoire alors que la honte nous condamne<br />

en tant que personne.<br />

En tant que parent, il est tentant d’utiliser la honte comme<br />

outil de discipline. Pourquoi ? Parce que ça fonctionne.<br />

La honte est un sentiment tellement douloureux qu’un<br />

enfant fera tout pour éviter de la ressentir à nouveau. Il voudra<br />

changer tout comportement ou niveau de performance afin<br />

d’éviter d’être condamné pour qui il est. À court terme, la honte<br />

est donc un outil très efficace pour changer un comportement.<br />

22 FOCUSFAMILLE.CA


Cependant, avec le temps, ce sentiment forge l’âme de l’enfant<br />

de manière particulièrement négative.<br />

Fort heureusement, il y a une alternative : se réjouir de<br />

ses enfants.<br />

Des célébrations inattendues<br />

Il était une fois un fils prodigue qui avait bien mal agi (Luc<br />

15.11-32). Il demanda l’héritage qui lui était dû lorsque son père<br />

mourrait. Après l’avoir reçu, il s’en alla et dilapida sa fortune<br />

dans la débauche. Un jour, il se réveilla au milieu des cochons,<br />

sale et affamé. Il revint à la raison et décida de rentrer chez son<br />

père, la tête basse, espérant y obtenir un travail.<br />

Le père scrutait chaque jour l’horizon du regard, cherchant<br />

son fils rebelle. Puis un jour, il l’aperçut au loin. Avec joie, il<br />

souleva sa tunique pour courir à sa rencontre, le prendre dans<br />

ses bras et célébrer son retour. Un père qui se réjouit de son<br />

enfant sait que son fil a mal agi, mais qu’il n’en perd pas sa<br />

valeur pour autant.<br />

Bien que, à genoux devant Quinn, j’étais tenté de lui faire<br />

honte, ce jour-là, j’ai marqué un point en tant que père : je<br />

ne l’ai pas couvert de honte. Au lieu de cela, j’ai choisi de<br />

l’apprécier pour qui il était. Je lui ai dit : « Quinn, je sais que<br />

tu aimes ta sœur, et je sais que tu as un cœur tendre. Peux-tu<br />

essayer de lui demander pardon ? Quand tu seras prêt à le faire,<br />

tu pourras sortir de ta chambre. »<br />

Quelques minutes se sont écoulées, puis une demi-heure.<br />

Puis une heure. La porte de la chambre s’est entrouverte et<br />

Quinn est sorti avec quelque chose à la main. Il avait passé<br />

une heure à fabriquer une carte d’excuse pour sa petite sœur.<br />

Elle était magnifique. En exprimant mon appréciation pour<br />

ce qu’il y avait de bon en mon fils, je l’avais aidé à le voir<br />

aussi lui-même. Ainsi, ayant conscience de sa propre valeur,<br />

il avait pu prendre la bonne décision.<br />

Soyez des parents qui se délectent<br />

de leurs enfants<br />

Que peut-on apprendre de ce père qui court en relevant sa<br />

tunique sur la manière de discipliner nos enfants ? Ce père,<br />

qui représente Dieu le Père, nous enseigne à être des parents<br />

qui prennent grand plaisir en nos enfants plutôt que de les<br />

rabaisser. Cette histoire nous enseigne trois éléments clés pour<br />

nous délecter de nos enfants :<br />

Leur prêter attention<br />

Nous devons toujours scruter l’horizon à la recherche de nos<br />

enfants. Lorsque leur comportement n’a rien de réjouissant,<br />

nous devons bien sûr appliquer des conséquences, mais<br />

attention à ce que celles-ci soient ancrées dans ce que nous<br />

savons être appréciable concernant leur cœur. Pour cela, il<br />

nous faut réellement passer du temps à les observer. Cela<br />

signifie mettre de côté nos téléphones et nos ambitions et<br />

faire l’effort de réellement voir nos enfants. Cela demande un<br />

investissement à long terme.<br />

Les prendre dans les bras<br />

Un câlin est empreint de douceur. Il renvoie un message<br />

contraire à celui empreint de honte : « Même quand ton<br />

comportement est mauvais, tu seras toujours aimé dans ces<br />

bras. Tu feras peut-être des erreurs, mais tu n’es pas une<br />

erreur et tu seras toujours le bienvenu. » Nous pouvons faire<br />

ressentir ce message à nos enfants par nos gestes, nos paroles<br />

et l’attention que nous leurs portons.<br />

Les célébrer<br />

Quand le fils prodigue est rentré, son père a organisé une fête<br />

pour lui. Il a mis du temps à part pour se réjouir de son fils<br />

désobéissant. Ne nous attendons toutefois pas à pouvoir nous<br />

réjouir quand nous sommes sous le coup de la colère. Il est<br />

important de mettre régulièrement du temps à part pour nous<br />

rassembler en famille, pour offrir à nos enfants notre pleine<br />

attention et prendre le temps de nous délecter de leur personne.<br />

Quinn a maintenant dix ans. Hier soir, au moment du repas,<br />

son grand frère a accidentellement déchiré une page de son livre<br />

préféré. Pendant quelques minutes, je l’ai vu se battre avec les<br />

sentiments de tristesse et de fureur qui montaient en lui. Puis<br />

soudain, la vérité sur son identité a pris le dessus. Il a demandé<br />

à son frère de réparer son livre, puis, se tournant vers le reste<br />

de la famille, il nous a invités à parler de quelque chose de plus<br />

réjouissant, me demandant comment s’était passée ma journée.<br />

Je l’ai regardé, le cœur rempli de joie.<br />

Kelly Flanagan est docteur en psychologie et co-fondateur de la clinique Artisan<br />

Clinical Associates à Naperville, dans l’Illinois, aux États-Unis. Kelly a épousé une<br />

docteure en psychologie qui s’appelle elle aussi Kelly. Ensemble, ils ont trois enfants.<br />

© <strong>2020</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Écrit par le Dr<br />

Kelly Flanagan. Publié initialement en anglais sur <strong>Focus</strong>OnTheFamily.com.<br />

AUTOMNE <strong>2020</strong><br />

23


ENFANT<br />

PRODIGUE :<br />

EST-IL POSSIBLE D’ÊTRE DE SUFFISAMMENT BONS PARENTS POUR AVOIR LA<br />

GARANTIE QUE NOS ENFANTS NE S’ÉLOIGNERONT JAMAIS DE DIEU ?<br />

— par gary thomas —<br />

AArianna avait le cœur brisé par les choix<br />

immoraux que son fils faisait en tant que<br />

jeune adulte. Elle lui a demandé où se<br />

situait Jésus dans tout cela.<br />

« C’est quelque chose que j’ai besoin de<br />

reconsidérer. Ça fait longtemps que je<br />

me questionne au sujet de Jésus », lui a<br />

répondu son fils. Voilà les paroles les plus<br />

douloureuses qu’Arianna ait entendues.<br />

Un mauvais comportement est une<br />

chose, mais perdre la foi en Jésus est<br />

beaucoup plus grave.<br />

Lors de notre discussion, Arianna se<br />

demandait ce qu’elle avait mal fait en<br />

tant que mère. Aurait-elle dû lui faire<br />

l’école à la maison ? L’avait-elle laissé<br />

consacrer trop de temps aux activités<br />

sportives ? Lui avait-elle parlé trop peu<br />

de la foi ?<br />

« Est-ce de ma faute ? Suis-je un<br />

mauvais parent ? », s’interrogeait-elle.<br />

Il n’y a aucune garantie<br />

En tant que pasteur, il est toujours<br />

difficile d’expliquer aux parents que le<br />

fait d’aimer Jésus, d’élever ses enfants<br />

dans une bonne église et de prendre du<br />

temps à la maison pour leur enseigner<br />

les bases de la foi ne leur garantit pas de<br />

systématiquement obtenir les résultats<br />

escomptés. Combien je voudrais<br />

pouvoir leur promettre que nos efforts<br />

continus amèneront infailliblement<br />

nos enfants à aimer et à suivre Dieu !<br />

Le fait est que nous ne sommes pas en<br />

train de programmer des ordinateurs.<br />

Nous élevons des jeunes adultes créés à<br />

l’image de Dieu, image qui repose sur la<br />

capacité des êtres humains à faire des<br />

choix.<br />

J’ai lu avec Arianna le passage de<br />

Marc 13.12-13 où Jésus, s’adressant à<br />

des croyants, explique : « Les enfants se<br />

soulèveront contre leurs parents et les<br />

feront mourir. Vous serez détestés de tous<br />

à cause de mon nom. »<br />

24 FOCUSFAMILLE.CA


est-ce de<br />

ma faute ?<br />

5<br />

Dans ces promesses, que personne ne<br />

désire vraiment s’approprier, Jésus avait<br />

prédit que certains croyants verraient<br />

leurs enfants se rebeller, non seulement<br />

contre eux, mais aussi contre lui. Avoir<br />

part aux souffrances de Christ peut<br />

inclure vivre la douleur de voir ceux que<br />

l’on aime rejeter la vérité.<br />

L’une de ces promesses semble<br />

s’appliquer en particulier aux enfants :<br />

« S’il y a cinq personnes dans une famille,<br />

elles seront divisées, trois contre deux et<br />

deux contre trois, le père contre le fils et le<br />

fils contre le père, la mère contre la fille et<br />

la fille contre la mère, la belle-mère contre<br />

la belle-fille et la belle-fille contre la bellemère.<br />

» (Luc 12.52-53)<br />

La réaction d’Ariana à ces promesses<br />

fut la réponse classique : « Je préfère de<br />

loin le verset qui dit que, si on élève un<br />

enfant dans les voies de Dieu, il ne s’en<br />

éloignera pas. »<br />

N’est-ce pas notre cas à tous ?<br />

Une ligne de division<br />

Bien que ce ne soit pas une réalité sur<br />

laquelle beaucoup de parents veuillent<br />

s’arrêter, être disciple de Jésus ne nous<br />

garantit pas que nos enfants le suivront<br />

également. D’ailleurs, Jésus a affirmé qu’il<br />

pouvait devenir une « épée » de division,<br />

créant une séparation entre parents<br />

et enfants, entre fidèles et infidèles<br />

(Matthieu 10.34-36). Ce n’est donc pas<br />

un signe d’échec pour un parent chrétien.<br />

La raison pour laquelle Jésus dit cela, et<br />

peut-être l’une des raisons pour lesquelles<br />

Dieu l’a inclus dans la Bible, c’est pour<br />

que les parents sachent que la rébellion<br />

d’un enfant ne signifie pas qu’ils ont<br />

échoué en tant que parents. En d’autres<br />

termes, Jésus ne dit pas cela pour nous<br />

condamner, mais pour nous préparer.<br />

Le Dr Steve Wilke explique aux<br />

parents attristés : « Bien que Dieu ait<br />

créé un monde parfait pour Adam et Ève,<br />

cela ne les a pas empêchés de pécher.<br />

Pensez-vous que la Trinité s’est alors<br />

demandé : ‘Où s’est-on trompé ?’ »<br />

Pensez au roi David, que Dieu a promu<br />

de berger à roi d’Israël, lui donnant<br />

une grande influence. David a réagi en<br />

commettant un meurtre et un adultère.<br />

Pensez-vous que Dieu se soit demandé :<br />

« Qu’aurais-je pu faire différemment ?<br />

Ah, si seulement j’avais été un meilleur<br />

Père ! »<br />

Lorsque Jésus a vécu en tant que<br />

Messie parfait, offrant à Judas de<br />

merveilleux enseignements, des conseils<br />

parfaits et le meilleur exemple qui ait<br />

jamais existé, mais que cela n’a pas suffi,<br />

Jésus s’est-il interrogé : « Qu’ai-je mal<br />

fait en tant que rabbin ? »<br />

AUTOMNE <strong>2020</strong><br />

25


Chacun fait ses propres choix. Penser<br />

que nous pouvons être des parents<br />

suffisamment bons pour que nos enfants<br />

ne s’éloignent jamais de Dieu revient à<br />

penser que nous pouvons faire mieux<br />

que la Trinité. En tant que parents, vous<br />

ne pouvez pas créer un jardin d’Eden<br />

parfait pour vos enfants. Et même si<br />

vous le pouviez, cela ne les empêcherait<br />

pas de pécher.<br />

Le syndrome de Samuel<br />

Samuel est une figure fondatrice de<br />

l’histoire d’Israël. Selon ce qu’on sait<br />

de lui, il fut un fidèle serviteur de Dieu<br />

(1 Samuel 2.35 ; 12.1-5). Cependant, ses<br />

deux enfants se sont rebellés contre<br />

Dieu : «Lorsque Samuel devint vieux, il<br />

établit ses fils juges sur Israël. […] Les<br />

fils de Samuel ne marchèrent point sur<br />

ses traces ; ils se livraient à la cupidité,<br />

recevaient des présents, et violaient la<br />

justice. » (1 Samuel 8.1, 3)<br />

Certains auteurs chrétiens ont estimé<br />

que c’était la faute de Samuel, suggérant<br />

qu’il aurait échoué en tant que père,<br />

ajoutant qu’un travail dans le ministère<br />

peut parfois venir entraver le rôle de<br />

parent. Mais cela n’apparaît pas dans<br />

la Bible. Il est seulement dit que les<br />

fils de Samuel se sont révélés être de<br />

mauvaises personnes. Eli, à qui Samuel<br />

a succédé, est pour sa part accusé de ne<br />

pas avoir réprimandé ses fils (1 Samuel<br />

3.13). Le fait que la Bible ne dise rien<br />

de tel concernant Samuel signifie donc<br />

probablement que Dieu ne le tient pas<br />

pour coupable des choix de ses enfants.<br />

En tant que parents, nous avons<br />

tendance à vivre les échecs de nos<br />

enfants comme si c’étaient les nôtres.<br />

Je ne dis pas que cela soit une bonne<br />

chose, mais c’est généralement le cas.<br />

Nous avons tendance à trop vite nous<br />

attribuer leurs réussites et à nous tenir<br />

pour responsables de leurs échecs et<br />

rébellions. Il est difficile d’accepter le<br />

fait qu’aucun d’entre nous ne peut être<br />

un parent tellement bon que Dieu se<br />

retrouve à devoir sauver l’âme de nos<br />

enfants, comme par obligation envers<br />

nous. D’un autre côté, il peut être<br />

rassurant de savoir qu’aucun d’entre nous<br />

ne peut se tromper à tel point que notre<br />

enfant devienne irrécupérable pour Dieu.<br />

Prenez le roi Asa par exemple, qui<br />

craignait Dieu au début de son règne,<br />

mais qui finit par s’en détourner pour<br />

s’appuyer sur des puissances étrangères<br />

afin de vaincre ses ennemis. Asa mit en<br />

prison le prophète qui lui annonçait la<br />

vérité. Pourtant, en dépit de sa rébellion,<br />

son fils Josaphat a été fidèle à Dieu<br />

(2 Chroniques 17.3). Dans ce cas, le<br />

mauvais exemple d’Asa n’a pas détourné<br />

son fils de Dieu.<br />

La leçon à tirer est donc celle-ci : la<br />

Bible recueille les histoires de fidèles<br />

serviteurs de Dieu, tels que Samuel,<br />

dont les enfants sont devenus rebelles.<br />

On y voit aussi le parcours de ceux qui<br />

ont abandonné Dieu, comme Asa, et<br />

dont les enfants sont pourtant restés<br />

fidèles à Dieu. On y trouve même un roi<br />

particulièrement méchant (Achaz), père<br />

d’un fils héroïque, excellent disciple de<br />

Dieu (Ézéchias).<br />

Je ne dis pas que nos erreurs en tant<br />

que parents n’ont aucun effet sur le bienêtre<br />

de nos enfants, ni que par nos lacunes,<br />

ils ne peuvent pas s’éloigner de Dieu. Je<br />

dis que les échecs des enfants ne reflètent<br />

pas nécessairement l’échec des parents,<br />

même si c’est souvent l’impression que<br />

nous en avons, en tant que parents. La<br />

culpabilité fera toujours partie de nos vies<br />

de parents imparfaits, appelés à élever<br />

des enfants pécheurs. Nous ne serons<br />

jamais des parents parfaits.<br />

Une lueur d’espoir<br />

Si, comme Arianna, vous vous demandez<br />

si vous êtes responsable des choix de<br />

votre enfant, vous pouvez vous confier<br />

dans la promesse suivante : Dieu se<br />

préoccupe encore plus que vous du<br />

bien-être spirituel de votre enfant. Il<br />

n’est ni silencieux, ni limité dans<br />

sa puissance. Cette vérité constitue<br />

un grand encouragement pour moi<br />

personnellement. Si Dieu a pu me garder,<br />

moi, près de lui, existe-t-il quelqu’un qui<br />

soit trop perdu pour lui ?<br />

Vous ne savez peut-être pas où votre<br />

fils en est avec Dieu, mais vous savez où<br />

Dieu en est avec votre fils. Dieu, notre<br />

Sauveur, aime votre enfant et désire le<br />

sauver. Il veut que tous soient sauvés<br />

et parviennent à la connaissance de la<br />

vérité (1 Timothée 2.4).<br />

Si nous nous focalisons sur nos enfants<br />

et sur leurs choix, nous risquons de nous<br />

renfermer dans la peur et le désespoir,<br />

alors que si nous redirigeons nos pensées<br />

vers Dieu, son caractère et sa puissance,<br />

nous serons portés par l’espérance.<br />

Un leader chrétien rempli de sagesse,<br />

dont le cœur était brisé par la rébellion<br />

d’un de ses enfants, m’a un jour confié<br />

qu’il lui avait fallu une année entière pour<br />

réussir à faire en sorte que sa joie ne soit<br />

plus liée aux choix de ses enfants. « J’ai<br />

enfin décidé que les choix moraux de mes<br />

enfants ne devaient plus m’empêcher de<br />

marcher dans la joie de Christ. »<br />

La joie n’efface toutefois pas une<br />

tristesse très réelle. De la même manière<br />

que nous n’attendons pas de quelqu’un<br />

qui vit un deuil de simplement « aller<br />

mieux », nous ne devrions pas exiger<br />

un rétablissement rapide d’un parent<br />

attristé par la rébellion d’un enfant.<br />

Chacun traverse le deuil à son rythme ;<br />

un des parents peut s’en remettre<br />

rapidement, tandis que l’autre pourrait se<br />

sentir paralysé par la peur et le désespoir<br />

pendant longtemps. Si votre conjoint et<br />

vous avez des réactions différentes face<br />

à la rébellion de vos enfants, ne laissez<br />

pas ce fait creuser un fossé entre vous. Il<br />

s’agit au contraire d’une occasion de faire<br />

preuve d’encore plus de miséricorde et<br />

d’écoute l’un envers l’autre.<br />

Alors, quand vous priez pour votre<br />

enfant, fixez votre regard sur Jésus<br />

plus que sur les péchés de votre fils<br />

26 FOCUSFAMILLE.CA


ou de votre fille. Si votre enfant a des<br />

problèmes d’addiction, des ennuis avec<br />

la justice ou s’il fait des mauvais choix<br />

relationnels, il est facile de se focaliser<br />

sur la situation qui vous trouble, laissant<br />

la peur des conséquences potentielles de<br />

leur comportement devenir le moteur de<br />

vos prières. Cela revient à s’attaquer aux<br />

symptômes plutôt qu’à la maladie, qui<br />

est la séparation d’avec Jésus. Dieu peut<br />

très bien se servir d’une addiction, d’un<br />

séjour en prison ou d’un cœur brisé pour<br />

ramener un enfant prodigue près de lui.<br />

Un pécheur n’est pas condamné par son<br />

comportement, il est condamné quand il<br />

ne recherche pas le pardon et le salut de<br />

son Sauveur. Demandez à Dieu que votre<br />

enfant soit submergé par la beauté et la<br />

gloire de Christ.<br />

Le salut de nos enfants n’a jamais<br />

dépendu de nous. La bonne nouvelle,<br />

qui est source d’espérance pour nous,<br />

c’est que le retour à Dieu de notre enfant<br />

prodigue ne dépend pas de nous non<br />

plus. Dieu peut utiliser de nombreux<br />

chemins et de nombreuses personnes<br />

pour ramener ses enfants à lui. C’est<br />

notre droit et notre privilège de prier<br />

avec espérance, tout en permettant à<br />

Dieu de choisir sa méthode pour appeler<br />

nos enfants à lui.<br />

Vous ne serez jamais seul dans<br />

ce combat. Vous êtes des partenaires<br />

du Dieu de l’univers, qui est plus que<br />

capable de combler nos lacunes et de<br />

reconstruire ce qui a été détruit.<br />

Si nous nous focalisons sur nos enfants et<br />

sur leurs choix, nous risquons de nous renfermer<br />

dans la peur et le désespoir, alors que si nous<br />

redirigeons nos pensées vers Dieu, son caractère<br />

et sa puissance, nous serons portés par<br />

L’ESPÉRANCE.<br />

4<br />

Gary Thomas est un orateur international et<br />

auteur de plusieurs livres, dont Vous avez dit oui<br />

à quoi ? et Votre mari a besoin de vous.<br />

© <strong>2020</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés.<br />

Utilisation autorisée. Écrit par Gary Thomas. Publié<br />

initialement en anglais sur <strong>Focus</strong>OnTheFamily.com.<br />

Soumettez-nous vos sujets de<br />

prière : Notre équipe se réunit<br />

tous les matins pour prier pour<br />

vous et pour vos enfants. Si vous<br />

le souhaitez, vous pouvez nous<br />

envoyer les noms de vos enfants prodigues par<br />

courriel à lettres@focusfamille.ca. Nous serons<br />

heureux de joindre, en toute confidentialité, nos<br />

voix aux vôtres pour le salut de ceux qui vous<br />

sont chers.<br />

AUTOMNE <strong>2020</strong><br />

27


oui mais comment ?<br />

COMPRENDRE CE QUE LE PARDON N’EST PAS AFIN DE POUVOIR<br />

PARDONNER ET ÊTRE LIBÉRÉ DE L’AMERTUME<br />

— par laura petherbridge —<br />

Angela savait qu’elle devait pardonner à Leslie, mais elle ne<br />

savait pas comment. Après tout, Leslie avait trahi leur amitié<br />

en faisant part à d’autres personnes de conversations qui<br />

auraient dû rester entre elles. Cependant, elle savait que si elle<br />

ne se débarrassait pas de sa colère et n’accordait pas son pardon<br />

à Leslie, l’amertume menaçait de la ronger.<br />

Cela fait vingt ans que j’enseigne dans des conférences où j’ai<br />

rencontré de nombreuses personnes qui ont du mal à pardonner.<br />

Elles comprennent l’importance du pardon, mais peu d’entre<br />

elles ont appris comment pardonner. Le cycle de l’amertume<br />

et de la vengeance se perpétue, souvent à cause d’une vision<br />

inexacte du pardon. Il existe de nombreuses ressources pour<br />

expliquer ce qu’est le pardon, mais bien peu pour nous montrer<br />

ce qu’il n’est pas. C’est pourtant souvent la clé.<br />

1.<br />

Le pardon n’est pas un sentiment<br />

Si vous attendez d’être rempli d’un sentiment de pardon, il<br />

y a peu de chances que cela arrive. Le pardon est un acte<br />

d’obéissance à Dieu, qui provient de notre gratitude envers<br />

sa grâce. Dieu sait que la vengeance, la colère et la rage<br />

peuvent nous détruire spirituellement, émotionnellement et<br />

physiquement. Jésus a payé un trop grand prix pour que ses<br />

bien-aimés soient esclaves, en particulier de la haine. Il veut<br />

que ses enfants soient libres. On ne peut pourtant pas être libre<br />

lorsqu’on vit sous le poids de l’amertume. Lorsque les chaînes<br />

de la vengeance enserrent nos poignets, il est impossible de<br />

lever les mains pour louer Dieu.<br />

2.<br />

Pardonner ne signifie pas faire semblant<br />

de ne pas avoir été blessé<br />

Se promener en affichant un faux sourire alors que l’on<br />

bouillonne à l’intérieur, ce n’est pas pardonner. Dans la<br />

Bible, nous ne voyons jamais Jésus faire semblant. Lorsqu’il<br />

était triste, il pleurait (Jean 11.35). Lorsqu’il était en colère,<br />

il renversait les tables dans le temple (Jean 2.15-16). Dans<br />

votre cas, quelqu’un a trahi votre confiance, a abîmé votre<br />

âme ou vous a pris quelque chose de précieux. Il est normal<br />

de reconnaître et de ressentir la souffrance infligée par le<br />

comportement d’une autre personne.<br />

3.<br />

Pardonner ne veut pas dire fermer les<br />

yeux sur le mal que l’on vous a fait<br />

De nombreuses personnes hésitent à pardonner car elles ont<br />

l’impression que cela revient à approuver les choix de leur<br />

offenseur ou bien qu’ainsi, il va s’en sortir. Ce n’est pas le cas.<br />

Le pardon vous décharge plutôt vous de l’amertume et libère<br />

l’offenseur de sa dette envers vous.<br />

4.<br />

Pardonner ne signifie pas faire<br />

confiance à son offenseur<br />

Après une trahison, l’offenseur n’a pas un droit automatique<br />

à votre confiance. Pardonner ne signifie pas laisser<br />

28 FOCUSFAMILLE.CA


immédiatement la personne reprendre sa place dans votre vie<br />

ou dans votre cœur. Si celle-ci se repent et désire travailler à<br />

restaurer la relation, vous serez peut-être à même de lui faire<br />

confiance à nouveau après un certain temps. Cependant, il<br />

arrive parfois qu’on ne puisse plus à nouveau faire confiance à<br />

ceux qui nous ont blessés.<br />

Bien qu’accorder le pardon ne doive pas dépendre de la<br />

repentance du responsable, une personne qui se repent<br />

réellement n’exige pas le pardon, ou ne se sert pas de versets<br />

bibliques pour essayer de vous culpabiliser. Il accepte<br />

humblement les conséquences de ses actions, ainsi que toute<br />

responsabilité pour les fautes commises (Psaume 51). Une des<br />

conséquences peut être le besoin de vous laisser du temps, pour<br />

voir si vous pouvez à nouveau lui faire confiance.<br />

Il y a des gens dans mon entourage auxquels j’ai pardonné<br />

mais à qui je ne fais plus confiance car ils ont choisi de rester<br />

dans les mêmes schémas négatifs qui ont été une source de<br />

souffrance pour moi.<br />

5.<br />

Le pardon ne décharge pas l’offenseur<br />

de ses responsabilités<br />

Une personne ne devrait pas être « tirée d’affaire » et libre de<br />

toute responsabilité simplement parce que vous avez choisi de<br />

lui pardonner. Par exemple, une épouse peut être pardonnée<br />

pour avoir mené sa famille à la ruine financière, mais elle<br />

devrait tout de même rester responsable de rembourser les<br />

dettes accumulées. Un ex-mari peut être pardonné pour avoir<br />

détruit son mariage par un adultère, mais il doit quand même<br />

payer une pension alimentaire à son ex-femme.<br />

Le pardon n’efface pas la responsabilité. Mettre quelqu’un<br />

face à ses responsabilités n’est pas un manque d’amour. C’est<br />

souvent, au contraire, la meilleure chose que l’on puisse faire,<br />

car cela pourrait mener à la repentance.<br />

Pardonner, c’est-à-dire renoncer au ressentiment et effacer<br />

la dette de la personne qui vous a offensé ou blessé, est<br />

rarement un événement ponctuel. La douleur ne disparaît<br />

pas nécessairement une fois que vous avez pardonné. Il arrive<br />

également que ceux qui nous sont les plus proches nous<br />

blessent de manière répétée, ce qui nous oblige à pardonner de<br />

manière répétée.<br />

Le meilleur moyen de faire un pas en avant vers le pardon<br />

est de reconnaître que vous avez besoin de pardonner. Soyez<br />

honnête avec Dieu et demandez-lui de vous révéler toutes les<br />

pensées biaisées que vous pourriez avoir concernant le pardon.<br />

Cela commence souvent par découvrir la différence entre ce<br />

qu’est le pardon, et ce qu’il n’est pas.<br />

Laura Petherbridge est formatrice pour le programme DivorceCare, un<br />

programme de rétablissement suite à un divorce, utilisé dans plus de 12 000<br />

églises au monde. Elle est également auteure de plusieurs livres.<br />

© <strong>2020</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Écrit par Laura<br />

Petherbridge en anglais.<br />

AUTOMNE <strong>2020</strong><br />

29


30 FOCUSFAMILLE.CA


DÉCOUVREZ L’HISTOIRE DU POUVOIR RÉDEMPTEUR DE DIEU DANS<br />

LA VIE D’UN PASTEUR ACCRO À LA PORNOGRAPHIE<br />

par nick stumbo<br />

En 2010, ma vie avait l’air parfaite de l’extérieur. J’étais jeune<br />

pasteur dans une église en pleine croissance. J’avais trois beaux<br />

enfants et une femme merveilleuse, Michelle. J’avais une belle<br />

maison, de bons amis et un avenir radieux. Que pourrait-on<br />

demander de plus ?<br />

Mais en mon for intérieur, j’étais constamment tourmenté<br />

par une lutte incessante contre la convoitise et la pornographie,<br />

qui avait commencé quinze ans plus tôt. Lorsque je prêchais<br />

devant mon assemblée chaque dimanche, une voix accusatrice<br />

résonnait dans mon oreille : « Tu n’es qu’un hypocrite.<br />

S’ils savaient le genre de pensées et les luttes que tu as, ils<br />

quitteraient l’église immédiatement. » La honte et le sentiment<br />

de médiocrité m’accompagnaient au quotidien. J’étais coincé<br />

dans un cycle de consommation intense de pornographie<br />

suivie d’un rejet total, qui me laissait dans un état constant<br />

d’isolement et de dégout de moi-même.<br />

CONFESSION ET PRIÈRE<br />

En quinze ans, j’avais essayé toutes les solutions que mon<br />

éducation chrétienne m’avait enseigné pour résoudre les<br />

problèmes de la vie. J’ai prié. J’ai lu les versets sur la convoitise,<br />

la tentation, la liberté et la victoire ; je pouvais les citer par cœur.<br />

Je confessais cette difficulté chaque fois que cela me semblait<br />

approprié : à mon animateur de camp d’été, au doyen de mon<br />

université, à mon premier pasteur associé, au conseil des anciens<br />

et, à de nombreuses reprises, à ma femme. Ce sont ces confessions<br />

qui, puisque nous n’étions pas réellement équipés pour les gérer<br />

de manière constructive, ont mené notre mariage au bord de la<br />

rupture, menaçant tout ce qui me tenait à cœur.<br />

J’avais tant besoin de l’aide et des encouragements de Dieu.<br />

J’ai prié pour qu’il me délivre. J’avais la foi et je m’attendais à<br />

ce que Dieu supprime mes désirs en un instant et me libère de<br />

ce combat. Au lieu de cela, il m’a surpris.<br />

UNE OFFRE DE GRACE<br />

En avril 2010, j’ai participé à une conférence de pasteurs dans<br />

ma région. Lors de cet événement, Ted Roberts, fondateur de<br />

Pure Desire Ministries a parlé de l’amour inébranlable de Dieu<br />

pour nous tel qu’il était présenté dans l’histoire d’Osée et de<br />

Gomer. Il nous a encouragés à voir que nous, pasteurs, étions<br />

Gomer dans cette histoire, abandonnant l’amour de Dieu pour<br />

les fausses promesses du péché sexuel et de la pornographie.<br />

À la fin de la conférence, on nous a fait part d’un plan d’aide<br />

pour les pasteurs qui avaient des difficultés dans le domaine<br />

de la pureté sexuelle. Tant que nous n’avions pas eu des<br />

comportements illégaux, ils voulaient nous aider à nous libérer<br />

de la pornographie et à garder notre travail. Il s’agissait là d’une<br />

offre merveilleuse et pleine de grâce, qui nous fournissait une<br />

occasion structurée de transformation vers la rédemption.<br />

C’était exactement ce dont j’avais besoin. Pourtant, la honte<br />

avait créé en moi tellement de mensonges pour rationaliser et<br />

minimiser mon problème que je m’étais convaincu que je n’avais<br />

pas besoin d’autant d’aide. Par la grâce de Dieu, ma femme était<br />

assise à côté de moi lors de cette conférence. La souffrance que<br />

lui causait ma dépendance était si profonde qu’elle a tout de suite<br />

compris combien nous avions besoin d’aide. En la regardant,<br />

j’ai aperçu dans ses yeux un rayon d’espoir que je n’y avais pas<br />

vu depuis des années. Alors que je cherchais des excuses pour<br />

refuser cette aide, Michelle y a vu une porte ouverte vers une réel<br />

changement.<br />

UNE FIN HEUREUSE, ET BIEN PLUS<br />

Grâce à l’honnêteté courageuse de Michelle envers moi, nous<br />

avons commencé le chemin vers la liberté avec le programme de<br />

Pure Desire. Il s’agissait d’une rencontre hebdomadaire en petits<br />

groupes ainsi que d’un accompagnement individuel sur toute<br />

une année. Ma vie a été transformée. J’ai appris à me montrer<br />

parfaitement honnête et à me construire des garde-fous efficaces<br />

contre certains comportements. J’ai creusé et dévoilé les blessures<br />

profondes et les fausses croyances qui m’avaient conduit dans ce<br />

piège. On nous a expliqué le fonctionnement du cerveau humain,<br />

tout en nous donnant des fondements bibliques afin de créer un<br />

changement durable dans notre manière de penser et d’agir. J’ai<br />

été libéré de ma dépendance à la pornographie et notre mariage<br />

est reparti sur de nouvelles bases, plus solides.<br />

Cela aurait pu être la fin heureuse de notre histoire. J’étais<br />

enfin libre et ma femme avait réussi à me pardonner et à aller<br />

de l’avant. Mais pour Dieu, ce n’était que le début. Comme<br />

l’explique clairement Paul dans 2 Corinthiens 1, ce que Dieu<br />

fait en nous, il veut aussi le faire à travers nous.<br />

Près d’un an après le début de notre propre cheminement<br />

AUTOMNE <strong>2020</strong><br />

31


vers la liberté, j’étais à nouveau devant mon assemblée pour<br />

prêcher. En terminant mon sermon sur Romains 7, j’ai confessé<br />

à l’église mes difficultés avec la pornographie. Je leur ai demandé<br />

pardon de les avoir déçus en tant que leader. Bien plus, je leur ai<br />

demandé de m’aider à lancer un ministère pour aider les femmes<br />

et les hommes qui font face à ce genre de combat, afin qu’eux<br />

aussi découvrent la véritable intégrité sexuelle et la liberté.<br />

Certains amis m’avaient averti du risque que plusieurs<br />

personnes quittent l’église si je me montrais complètement<br />

honnête. C’est exactement l’inverse qui s’est passé. Lorsque<br />

le pasteur a eu le courage de dire : « J’ai péché, mais Dieu<br />

m’a apporté vérité, transformation et liberté », les personnes<br />

de mon assemblée ont reçu cette révélation comme une<br />

permission de faire face à leurs propres combats. Plutôt que de<br />

garder les comportements sexuels compulsifs cachés et tabous<br />

au sein de l’église, nous avons ouvert la porte à ce qu’ils soient<br />

révélés pour qu’on puisse aborder honnêtement leurs effets<br />

dévastateurs sur nos vies et sur nos mariages.<br />

MA RÉDEMPTION<br />

Michelle et moi avons eu la joie immense de voir notre église se<br />

transformer au cours des cinq années qui ont suivi. Des couples<br />

qui souffraient en silence ont pu retrouver grâce et espoir à<br />

travers des groupes où chacun pouvait se sentir en sécurité. Des<br />

hommes qui s’étaient mis à l’écart par peur d’être découverts ou<br />

par honte ont pu prendre des rôles de leadership plus importants.<br />

Des femmes qui se sentaient prisonnières à cause des problèmes<br />

de leur mari ont pu être entendues et guérir émotionnellement.<br />

Notre église est devenue plus vivante que jamais.<br />

Pendant cette période, j’ai écrit le livre Nous affranchir 1 , qui<br />

raconte notre histoire. Sa publication m’a donné l’opportunité<br />

de parler lors de conférences organisées par Pure Desire<br />

Ministries. Fin 2015, l’équipe dirigeante du ministère m’a<br />

proposé de me joindre à eux en tant que directeur exécutif.<br />

Ted Roberts avait alors 70 ans et il était temps de préparer<br />

l’avenir du ministère. Michelle et moi avons prié et Dieu nous<br />

a clairement invités à accepter cette nouvelle étape. Notre<br />

histoire de guérison et de délivrance changeait des vies et nous<br />

avions le sentiment que cette œuvre était appelée à grandir.<br />

Promouvoir la guérison dans le domaine de l’immoralité<br />

sexuelle est aujourd’hui mon appel et ma passion. J’ai vu<br />

Dieu conduire de nombreuses personnes prises au piège<br />

de la pornographie sur un chemin de guérison impliquant<br />

honnêteté, communauté et un travail personnel en profondeur,<br />

leur permettant d’acquérir de meilleures compétences<br />

relationnelles et d’être renouvelées spirituellement.<br />

1 Livre en anglais intitulé Setting Us Free, par Nick Stumbo.<br />

Nick Stumbo est le directeur exécutif de Pure Desire Ministries, un organisme<br />

de soutien et d’éducation face à la dépendance à la pornographie.<br />

© <strong>2020</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Écrit par Nick<br />

Stumbo. Publié initialement en anglais sur <strong>Focus</strong>OnTheFamily.com.<br />

découvrir la liberté en dieu face à la pornographie<br />

La pornographie affecte-t-elle votre vie ou celle d’un être cher ?<br />

Chez <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong>, nous souhaitons vous encourager en vous<br />

rappelant qu’il y a de l’espoir et qu’il est possible de s’en sortir.<br />

Nous ne voulons pas que vous vous sentiez isolé et rongé par<br />

la honte. Nous sommes là pour vous accompagner en vous<br />

proposant des ressources qui peuvent vous aider dans ce combat.<br />

Si vous avez été blessé par la dépendance à la pornographie de<br />

votre partenaire, sachez qu’il est possible de trouver du soutien.<br />

Nous vous proposons de lire l’article de Louise Madill : La<br />

pornographie ? Pas mon mari ! disponible sur notre site internet<br />

<strong>Focus</strong><strong>Famille</strong>.ca. Nous espérons qu’il vous aidera à voir que, même<br />

si votre conjoint fait face à ce problème depuis des années, la<br />

restauration est encore possible. Dieu peut vous aider à sortir de<br />

la prison de la pornographie.<br />

32 FOCUSFAMILLE.CA


PROMESSES DE LA BIBLE<br />

Pardonnés, purifiés, libérés !<br />

QQuand vient la voix de l’accusateur, vous condamnant pour vos anciennes erreurs, vos manquements<br />

et vos péchés contre Dieu, nous vous encourageons à lire et à relire la sélection de versets ci-dessous.<br />

Considérez-les comme une prescription médicale pour votre âme, lorsqu’elle est accablée par les poids<br />

de la honte, de la condamnation et de l’amertume.<br />

Pour se rappeler du pardon de Dieu<br />

« Mais lui, il était blessé à cause de nos transgressions, brisé à cause de nos fautes :<br />

la punition qui nous donne la paix est tombée sur lui. » (Ésaïe 53.5)<br />

« J’ai effacé tes crimes comme un épais nuage et tes péchés comme un brouillard.<br />

Reviens à moi, car je t’ai délivré. » (Ésaïe 44.22)<br />

« [L’Éternel] se tient à la droite du pauvre pour le délivrer de ceux qui le<br />

condamnent. » (Psaume 109.31)<br />

Pour pouvoir accorder le pardon aux autres<br />

« Ce n’est pas par la colère qu’un homme accomplit ce qui est juste aux yeux de Dieu. »<br />

(Jacques 1.20)<br />

« Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas de rancune contre les membres de<br />

ton peuple. » (Lévitique 19.18)<br />

« L’homme avisé est lent à la colère, il met sa gloire à passer par-dessus une<br />

offense. » (Proverbes 19.11)<br />

Pour marcher continuellement dans la lumière<br />

« Ne pensez plus aux événements passés, et ne considérez plus ce qui est ancien. »<br />

(Ésaïe 43.18)<br />

« Débarrassons-nous de tout fardeau, et du péché qui nous cerne si facilement de tous<br />

côtés, et courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée. » (Hébreux 12.1)<br />

« Christ nous a rendus libres pour que nous connaissions la vraie liberté. C’est pourquoi<br />

tenez bon et ne vous mettez pas à nouveau sous le joug de l’esclavage. » (Galates 5.1)<br />

AUTOMNE <strong>2020</strong><br />

33


Ce que vous<br />

GARDEZ<br />

CACHÉ<br />

34 FOCUSFAMILLE.CA


GARDER LE PÉCHÉ DANS L’OBSCURITÉ NOUS TIENT CAPTIFS.<br />

IL EST TEMPS DE L’APPORTER À LA LUMIÈRE<br />

par carolyn mcculley<br />

De nos jours, dans les bons comme dans les mauvais moments,<br />

nous vivons à plein volume. Quelqu’un publie la photo d’un<br />

homme dans le métro qui aide un père à résoudre le problème<br />

de maths de son enfant et cet acte de gentillesse devient viral.<br />

Un client met en ligne la photo d’une serveuse découpant la<br />

viande d’un homme âgé dans un restaurant et son amabilité<br />

devient virale. Quelqu’un d’autre publie la vidéo de deux<br />

hommes noirs qui se font arrêter alors qu’ils sont simplement<br />

assis dans un café et l’indignation que leur arrestation suscite<br />

pousse une grande enseigne à changer ses pratiques. Une<br />

célébrité tweete un commentaire raciste et elle perd son<br />

émission et ses sponsors.<br />

Il est vrai que les caméras sur nos téléphones et les réseaux<br />

sociaux amplifient le fait que nos actes finissent par être<br />

exposés (pour le meilleur et pour le pire). Cette réalité ne date<br />

toutefois pas d’aujourd’hui. Il s’agit d’une promesse biblique :<br />

« Il n’y a en effet rien de caché qui ne doive être mis en lumière,<br />

rien de secret qui ne doive être connu et mis au jour. » (Luc 8.17)<br />

D’une certaine manière, la technologie du vingt-et-unième<br />

siècle n’est qu’une nouvelle expression d’un corollaire agraire :<br />

« Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un<br />

homme aura semé, il le récoltera aussi. Celui qui sème pour<br />

satisfaire sa nature propre récoltera d’elle la ruine, mais celui<br />

qui sème pour l’Esprit récoltera de l’Esprit la vie éternelle. »<br />

(Galates 6.7-8)<br />

Ce verset illustre une vérité intemporelle : nos actions de<br />

chaque jour sèment des réactions futures. Les conséquences<br />

sont parfois une vague d’indignation sur Twitter, mais la<br />

plupart du temps, elles ne sont pas aussi immédiates. Voilà<br />

pourquoi l’image de semer et de récolter est importante.<br />

Nous pouvons facilement nous<br />

convaincre que les mauvaises graines<br />

ne prennent pas réellement racine<br />

puisqu’il faut souvent du temps<br />

avant d’arriver à la récolte. Le péché<br />

nous murmure que nous pouvons<br />

enterrer nos mauvaises graines sans<br />

que personne n’en sache rien. Il nous<br />

promet que nous serons l’exception<br />

à la loi universelle qui veut que l’on<br />

récolte ce que l’on sème.<br />

Ce que nous considérons<br />

comme « la vie normale »<br />

est en fait le champ d’une<br />

bataille spirituelle intense,<br />

dans lequel nous vivons sans<br />

nous y préparer, voire měme<br />

sans savoir qu’il existe.<br />

Mais cela n’est jamais le cas. Les graines finissent toujours<br />

par sortir du sol et la récolte apparait au grand jour. Semer et<br />

récolter, ténèbres et lumière – que ce soit dans cette vie ou lors<br />

du jugement à venir, nos actions à tous seront entièrement<br />

dévoilées.<br />

UN CHAMP DE<br />

bataille spirituelle<br />

Quand j’étais petite, je pensais naïvement que toute activité<br />

s’arrêtait au moment où je quittais la pièce, et que la vie<br />

reprenait lorsque je revenais. Puisque je ne pouvais pas voir<br />

ce qu’il se passait quand je n’étais pas là, je partais du principe<br />

qu’il ne se passait rien. Pour moi, ce que je pouvais percevoir<br />

constituait la réalité dans son intégrité. Évidemment, ce n’était<br />

pas vrai.<br />

Penser qu’on peut planter des mauvaises graines et obtenir<br />

une bonne récolte est dangereux, tout autant que de vivre<br />

comme si le monde physique visible était la seule chose qui<br />

compte. Il existe une réalité spirituelle que nous ne voyons<br />

pas et qui est tout aussi réelle que ce que nous pouvons voir,<br />

entendre ou toucher. Ce que nous considérons comme « la vie<br />

normale » est en fait le champ d’une bataille spirituelle intense,<br />

dans lequel nous vivons sans nous y préparer, voire même sans<br />

savoir qu’il existe. Nous vivons comme si nous n’avions pas un<br />

ennemi spirituel qui cherche à nous détruire.<br />

Reconnaître que le péché est un ennemi intérieur auquel il<br />

faut faire face ne suffit pas. Vous devez également vous préparer<br />

à combattre l’ennemi extérieur, un<br />

être qui vous déstabilise, vous tente<br />

et vous fait obstacle. Pour réussir<br />

à le vaincre, il faut connaitre ses<br />

stratégies d’attaque.<br />

La première ligne de défense est de<br />

savoir reconnaître les « campagnes<br />

de désinformation » de la tentation.<br />

Le péché qui détruit une vie ne se<br />

présente pas à nous sous sa vraie<br />

forme de carcasse infecte. Non,<br />

AUTOMNE <strong>2020</strong><br />

35


l’ennemi nous le présente comme l’objet de nos désirs, qui nous<br />

attire par ses mensonges séduisants : « Personne ne le saura…<br />

Allez, juste une fois… Ce sera la dernière… Tu le mérites bien… »<br />

Les attaques de l’ennemi sont incessantes. Ce ne sont pas<br />

juste des tentations qu’il nous présente sans cesse ou les<br />

mensonges qu’il répand ; il s’attaque aussi à nos faiblesses. Il<br />

nous étudie et nous voit planter nos graines secrètement. Il<br />

se sert de ces péchés cachés afin de nous détruire, nous qui<br />

sommes les enfants bien-aimés de Dieu.<br />

L’une de ses tactiques de guerre préférées est de nous attirer<br />

seuls sur le champ de bataille, isolés des autres et réticents à<br />

demander de l’aide. Il nous fait croire que nous pouvons gérer<br />

seuls notre péché, que ce n’est pas si grave que ça en a l’air, ou<br />

que personne ne nous comprendrait si on en parlait.<br />

Le pire, c’est qu’il nous fait croire que la lumière rédemptrice<br />

de Dieu nous fera du mal et qu’il vaut mieux pour nous rester<br />

dans l’ombre, doutant de la bonté et des objectifs de Dieu pour<br />

notre vie.<br />

LA LIBERTÉ QU’OFFRE<br />

la confession<br />

« J’ai quelque chose de sérieux à te dire. Mais pour commencer,<br />

je veux te demander pardon parce que cela fait longtemps que<br />

je te mens. »<br />

C’est ainsi qu’un ami avait entamé une conversation difficile<br />

avec moi concernant un péché caché qui avait détruit sa vie.<br />

Alors qu’il me révélait qu’il avait abusé sexuellement de ses<br />

enfants, j’étais choquée, à la fois par ses actions et par le fait<br />

qu’il avait pu si bien les cacher, pendant si longtemps.<br />

Je repensai à sa forte résistance à la confession, même<br />

lorsque de nombreuses occasions s’étaient présentées à lui<br />

au cours des années. Il m’expliqua : « Mon pasteur m’avait<br />

interrogé sans détours sur des allégations passées et je lui ai<br />

menti sans honte. J’ai affirmé que ces accusations étaient des<br />

mensonges. Il aurait mieux valu que je<br />

confesse tout à ce moment-là, parce que<br />

je n’ai fait que continuer à pécher. »<br />

Ses paroles me hantent encore. Alors<br />

qu’il parlait, je me demandais en quoi<br />

cela aurait été différent s’il avait confessé<br />

ses tentations dès le départ, avant de<br />

commettre un crime, de détruire sa<br />

famille et d’être mis en prison. Cela<br />

aurait certainement été très difficile à faire, mais en rien aussi<br />

dévastateur que de ne rien dire.<br />

Le péché caché qui croupit dans le noir est un outil que<br />

Le péché caché qui<br />

croupit dans le noir est<br />

un outil que l’ennemi<br />

utilise vicieusement<br />

pour notre destruction.<br />

l’ennemi utilise vicieusement pour notre destruction. Ce que<br />

nous gardons dans l’obscurité devient notre propre prison.<br />

Même lorsque Dieu nous donne l’occasion de venir à la lumière<br />

et de confesser ce que nous cachons, nous pensons souvent que<br />

le prix de cette liberté est trop élevé. C’est encore un mensonge.<br />

La vérité, c’est que nous payons un prix bien plus cher<br />

lorsque nous gardons notre péché secret. Cacher le péché<br />

corrompt notre âme, blesse ceux qui nous entourent et détruit<br />

notre témoignage. C’est une blessure que nous nous infligeons<br />

à nous-mêmes sur le champ de bataille spirituel.<br />

Il y a toutefois un moyen d’obtenir la protection : en<br />

confessant nos péchés. La confession dévoile ce que nous<br />

essayons de cacher et place notre péché dans la lumière de<br />

Dieu, celle qui nous guérit. Confesser ouvre également la porte<br />

au reste de notre bataillon, pour qu’il puisse nous accompagner,<br />

prier pour nous et nous protéger.<br />

Certes, il arrive parfois que la confession nous attire<br />

jugement et condamnation de la part de certains chrétiens<br />

immatures. Ceux-là doivent encore acquérir l’humilité<br />

spirituelle mentionnée dans Galates 6.1, où Paul nous dit que<br />

ceux qui sont surpris dans le péché doivent être redressés<br />

avec « un esprit de douceur ». Mais je vous assure que même<br />

la condamnation de ces personnes est bien moins grave que la<br />

destruction qui découle d’un péché non confessé 1 .<br />

LA FORCE DE<br />

se savoir aimé<br />

C’est pour la liberté que Christ nous a rendus libres (Galates<br />

5.1), mais nous ne sommes pas libres lorsque nous sommes<br />

esclaves du péché. Oui, être réprimandé peut s’avérer<br />

douloureux. L’ennemi vous fera croire qu’il est bien pire d’être<br />

découvert que de rester dans le péché. Mais n’oublions pas<br />

que la correction « produit plus tard chez ceux qu’elle a ainsi<br />

exercés un fruit porteur de paix : la justice » (Hébreux 12.11).<br />

Dieu, qui est riche en miséricorde envers<br />

ses enfants, n’expose le péché que pour<br />

restaurer sa justice en nous.<br />

Lorsque Jésus interpelle la femme<br />

adultère au sujet de son péché, c’est dans<br />

le but de restaurer sa dignité en tant que<br />

porteuse de l’image de Dieu.<br />

Jésus lui a demandé : « “Femme, où<br />

sont ceux qui t’accusaient ? Personne ne<br />

t’a-t-il condamnée ?” Elle répondit : “Non, Seigneur.” Et Jésus<br />

lui dit : “Je ne te condamne pas non plus : va, et ne pèche plus.” »<br />

(Jean 8.10-11)<br />

36 FOCUSFAMILLE.CA


Imaginez que vous êtes à la place de cette femme. Elle pensait<br />

mourir à cause de son péché, mais soudain, elle se retrouve<br />

pardonnée et libérée ! Elle faisait face à la condamnation sans<br />

appel de sa communauté, mais la sainteté de Jésus a empêché<br />

les pharisiens de la lapider. Son cœur a dû être rempli d’amour<br />

et de gratitude suite à cette rencontre avec Jésus.<br />

L’amour de Jésus, à travers lequel il a donné sa vie pour que<br />

nous soyons purifiés et libérés du péché, est la raison pour<br />

laquelle nous pouvons déterrer les graines de destruction, ne<br />

leur laissant pas le temps de grandir en nous. C’est aussi la<br />

raison pour laquelle nous pouvons rallier nos troupes, leur<br />

confiant sans crainte la vérité. Grâce à l’amour de Jésus, nous<br />

pouvons librement apporter nos péchés cachés à la lumière de<br />

Dieu, sachant que sa correction n’est qu’un des aspects de sa<br />

miséricorde réparatrice. Il est difficile de confesser nos péchés.<br />

Nous rencontrerons la même opposition à chaque fois, mais<br />

rien ne surpasse la liberté qui en découle.<br />

C’est pourquoi l’apôtre Paul prie pour que les Éphésiens<br />

comprennent l’amour de Dieu. Avez-vous déjà remarqué cette<br />

vérité enfouie à la fin du chapitre 3 ? Dans sa prière, Paul<br />

dessine cette image incroyable : « Que vous soyez enracinés<br />

et fondés dans l’amour pour être capables de comprendre avec<br />

tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et<br />

la hauteur de l’amour de Christ, et de connaître cet amour qui<br />

surpasse toute connaissance, afin que vous soyez remplis de toute<br />

la plénitude de Dieu. » (Éphésiens 3.17-18)<br />

En tant que chrétiens, nous avons la force de croire et d’agir<br />

en fonction de l’amour de Dieu et de vivre dans sa lumière. C’est<br />

ma prière pour chacun d’entre nous.<br />

1 N.D.É. : il est important de noter qu’en cas de faute morale grave, la confession doit se<br />

faire avec prudence et sagesse. Il peut être nécessaire de se faire accompagner par un<br />

conseiller ou un pasteur dans cette démarche.<br />

Carolyn McCulley est auteure, oratrice et cinéaste chez Citygate Films. Son<br />

livre le plus récent est intitulé The Measure of Success: Uncovering the<br />

Biblical Perspective on Women, Work, and the Home [La mesure du succès :<br />

Dévoiler la perspective biblique sur les femmes, le travail et la maison].<br />

© <strong>2020</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Écrit par Carolyn<br />

McCulley. Publié initialement en anglais sur <strong>Focus</strong>OnTheFamily.com.<br />

Requêtes de prière : Notre équipe se réunit tous les matins pour<br />

prier pour vous. Si vous le souhaitez, vous pouvez nous faire<br />

part de vos combats par courriel à lettres@focusfamille.ca.<br />

Nous serions honorés de vous soutenir par la prière et ce, en<br />

toute confidentialité.<br />

Grace à l’amour de Jésus, nous pouvons librement<br />

apporter nos péchés cachés à la lumière de Dieu,<br />

sachant que sa correction n’est qu’un des aspects<br />

de sa miséricorde réparatrice.<br />

AUTOMNE <strong>2020</strong><br />

37


RECETTE À PARTAGER<br />

La nourriture et moi<br />

Même quand on a un rapport compliqué à la nourriture, Dieu peut nous<br />

accompagner vers plus de grâce et de liberté<br />

par anne worms<br />

La nourriture. La nourriture fait partie des extraordinaires<br />

cadeaux de Dieu à ses créatures. Elle est pour nous une source<br />

de subsistance, elle nous fortifie et calme notre faim. Dieu a<br />

choisi de la créer multiple, incroyablement variée, colorée,<br />

source de plaisir, de créativité, de partage et de découverte.<br />

La nourriture est vraiment une manière pour Dieu de nous<br />

communiquer un peu de qui il est : un Dieu pourvoyeur qui<br />

peut commander à des corbeaux d’apporter à manger à ses<br />

enfants ou faire tomber une nourriture divine directement du<br />

ciel ; un Père dont le réflexe est d’ordonner un festin pour le<br />

retour de son fils égaré et qui nous promet le plus somptueux<br />

des banquets de mariage lors des grandes noces de l’Agneau ;<br />

un Sauveur qui a choisi comme symbole de son incarnation le<br />

pain et le vin, que nous partageons régulièrement en souvenir<br />

de son sacrifice…<br />

Comme toutes les plus belles bénédictions de Dieu envers<br />

ses enfants, l’ennemi et notre propre chair n’ont pas tardé<br />

à s’associer pour venir l’entacher. Ils ont essayé de nous<br />

empêcher d’en profiter tel que Dieu l’a prévu et de ruiner ce<br />

qui est parfait. C’est ainsi que pour certains, la nourriture<br />

devient une source de tentation, un sujet d’angoisse, une lutte<br />

incessante contre elle ou pour elle… En fait, notre rapport à<br />

la nourriture devient souvent complètement déformé. Entre<br />

ceux qui adorent la nourriture et en font le centre de leur vie et<br />

ceux qui pensent qu’ils peuvent s’en passer complètement, il y<br />

a toute une variété de comportements plus ou moins déviants<br />

et de luttes intérieures dans lesquelles, malheureusement,<br />

beaucoup d’entre nous peuvent se reconnaitre.<br />

En tout cas, pour ma part, je fais certainement partie des<br />

personnes qui ont un rapport malsain à la nourriture. Elle<br />

devient bien trop souvent (quotidiennement) un refuge et<br />

le lieu où je recherche plaisir et réconfort. Je me tourne<br />

vers la nourriture quand je suis angoissée, triste, fatiguée,<br />

énervée, stressée, heureuse, contrariée, blessée, ou même<br />

quand je m’ennuie… Vous n’avez pas l’impression qu’il y a là un<br />

problème ? En plus de voir mon poids et ma santé faire le yoyo<br />

constamment, cette difficulté m’a souvent donné l’impression<br />

que je ne pourrais jamais en sortir. Cela fait des années que je<br />

prie par rapport à ce problème et que je demande à Dieu de me<br />

donner la liberté qu’il promet à ceux qui le suivent. Cependant,<br />

cela reste un combat qui me parait sans fin et dont je ne semble<br />

pas pouvoir me débarrasser complètement<br />

C’est souvent un combat acharné et parsemé de victoires et<br />

de terribles rechutes. Mais ce que je voudrais partager ici, c’est<br />

qu’une chose qui m’aide dans mon cheminement sur ce sujet<br />

est de reconnaitre qu’en plus d’avoir besoin de délivrance, j’ai<br />

besoin d’ajouter une bonne grosse dose de… repentance. Oui,<br />

manger trop ou faire de la nourriture une idole est un péché.<br />

Plus je le reconnais, plus cela me pousse à tourner mon regard<br />

vers Dieu à chaque fois que je tombe, à reconnaitre que je ne lui<br />

ai pas donné sa bonne place dans ma vie et dans mon cœur et<br />

à recevoir de lui ce que je cherche en vain dans les sucreries :<br />

amour, réconfort, paix, sentiment de complétude et plus encore.<br />

J’avoue que souvent, je trouve ça plus facile à dire qu’à faire,<br />

mais en comprenant à quel point la nourriture est un cadeau<br />

merveilleux, je suis trop triste de la voir comme une ennemie<br />

ou comme une idole. J’ai envie de me battre pour redécouvrir<br />

cette beauté, ce reflet de mon extraordinaire Dieu et de son<br />

amour plein de fantaisie, de gout et de créativité pour moi.<br />

La création est riche en saveurs et en aliments, tous plus<br />

étonnants ou nourrissants les uns que les autres. Ne dit-on pas<br />

que les fruits sont les bonbons de la nature ? Bon, je n’ai pas<br />

la recette des fruits, c’est un des petits secrets de Dieu, mais<br />

en poussant un peu ce principe, je vous propose une recette<br />

pour une petite collation ou gâterie dont le gout sucré et les<br />

propriétés énergétiques proviennent tout droit de la nature :<br />

de délicieuses dattes et quelques canneberges séchées. Un petit<br />

plaisir naturel et bon pour la santé, à tout de même consommer<br />

avec modération.<br />

Anne Worms est traductrice et coordinatrice chez <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong>. Disciple<br />

de Jésus, elle aime cuisiner de bons petits plats pour ses proches et trouver<br />

des recettes délicieuses et saines à partager.<br />

© <strong>2020</strong> Anne Worms. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.<br />

38 FOCUSFAMILLE.CA


RECETTE À PARTAGER<br />

Bouchées énergétiques dattes et avoine<br />

POUR UNE VINGTAINE DE BOUCHÉES • TEMPS DE PRÉPARATION : 10 MIN<br />

Ingrédients<br />

• 200 g de dattes sans noyaux<br />

• 50 g de flocons d’avoine<br />

• 100 g d’amandes effilées<br />

• 75 g de canneberges séchées<br />

• 1 c. à soupe de sirop d’érable<br />

• 2 c. à soupe de graines de chia<br />

Instructions<br />

• Noix de coco râpée non sucrée,<br />

pour décorer<br />

1. Mettez tous les ingrédients, sauf la noix de coco,<br />

dans votre robot et mixez pendant deux à trois<br />

minutes, jusqu’à ce que vos ingrédients soient<br />

hachés très fin. Selon votre gout, vous pouvez<br />

garder un peu d’amandes et de canneberges de côté<br />

et les rajouter dans votre robot à la fin, pour avoir<br />

quelques morceaux plus gros dans vos bouchées.<br />

Votre mélange ne ressemblera probablement pas à<br />

une pâte, mais ne vous inquiétez pas.<br />

2. Prenez dans une main l’équivalent d’une cuillère à<br />

soupe du mélange et pressez bien pour compacter.<br />

Roulez ensuite le mélange entre vos mains pour<br />

former une boule.<br />

3. Disposez un peu de noix de coco râpée dans une<br />

petite assiette et roulez chaque boule dedans, pour<br />

la recouvrir de noix de coco.<br />

4. Vos bouchées se garderont dans une boite fermée au<br />

réfrigérateur pendant une semaine sans problème.<br />

AUTOMNE <strong>2020</strong><br />

39


VOICI COMMENT DIEU PROUVE<br />

son amour envers nous :<br />

ALORS QUE NOUS ÉTIONS<br />

encore des pécheurs,<br />

Christ est mort<br />

pour nous.<br />

ROMAINS 5.8<br />

19946 80a avenue<br />

langley, bc v2y 0j8<br />

courriel lettres@focusfamille.ca<br />

web focusfamille.ca<br />

FF20I

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