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IL EST IMPORTANT, À TOUT ÂGE, DE CORRIGER LES IDÉES REÇUES SUR LE PARDON AFIN DE POUVOIR DONNER ET RECEVOIR LA GRÂCE par catherine wilson En tant que parents, nous connaissons bien cette petite routine, cette scène jouée sans cœur. C’est une pièce en trois actes qui ressemble à peu près à ça : Votre aîné porte un regard outré sur son frère, sourcils froncés, bras croisés. « Excuse-toi », lui ordonnez-vous. De longues secondes s’écoulent avant que les excuses arrivent enfin, d’un ton plus ou moins réticent : « D’accord, ça va, je m’excuse. » Le plus jeune répond avec le même ton peu sincère : « C’est bon, mais ne recommence pas ! » Si nous sommes pressés et que nous voulons désespérément maintenir la paix, cette démonstration superficielle de pardon fera temporairement l’affaire, bien que nous soyons tous conscients de sa faiblesse. De tels traités de paix négociés à la va-vite n’enseignent pas grand-chose à nos enfants sur le pardon. Il arrive souvent que l’un d’entre eux reste avec une blessure, ses sentiments n’ayant pas été correctement reconnus ou respectés. Il se peut même qu’il en garde un désir de vengeance. Quant à l’autre enfant, il n’apprend rien sur l’humilité ou sur la manière de restaurer les relations. Sur le long terme, les enfants ont besoin d’être encadrés de beaucoup plus près pour apprendre à donner et à recevoir un pardon biblique et véritable, un pardon qui restaure les relations. Les parents en sont souvent conscients, mais ils ne savent pas toujours par où commencer. Ce qui peut aider, c’est de faire le tour de ce que les enfants savent déjà et de détecter leurs idées reçues au sujet du pardon. Beaucoup d’enfants – comme d’adultes d’ailleurs – ont une idée floue de ce qu’est le pardon, ce qui les empêche d’accorder véritablement la grâce et de la recevoir. Pensez-vous que vos enfants soient aux prises avec certaines des idées reçues suivantes ? « LE PARDON N’EST PAS JUSTE. » La vérité : le pardon est bien mieux que juste Vers l’âge de cinq ou six ans, les enfants commencent à développer un sens aigu de la justice. Faute d’encadrement, ils risquent de s’installer dans une mentalité d’« œil pour œil, dent pour dent » et de n’y voir aucun inconvénient. Si tu me fais du mal, j’ai le droit de te faire du mal à mon tour. Les enfants qui ont une telle approche auront des difficultés avec l’idée de pardonner sans chercher la vengeance. Fort heureusement, ce profond sens de la justice peut aussi jouer en notre faveur. Lorsqu’on leur explique l’Évangile avec soin, les enfants de cet âge comprennent facilement que Dieu ne les traite pas comme ils le mériteraient. Face à leur propre péché, son pardon n’est pas juste : il est immensément mieux que juste ! Pour conduire vos enfants à se montrer humbles et prêts à pardonner, rappelez-leur régulièrement combien le pardon de Dieu envers nous est injuste, c’est-à-dire tout ce qu’il nous a pardonné. La Dre Juli Slattery nous raconte une anecdote pour illustrer ce point : « L’un de nos enfants avait fait quelque chose de mal et il devait en payer les conséquences. […] Mon mari lui a dit : ‘Comme punition, tu devras faire 15 pompes.’ Puis, il s’est allongé sur le ventre et a ajouté : ‘Mais tu sais quoi, je vais les faire à ta place […] parce que je veux te faire grâce. Je prends ta punition sur moi, pour te montrer ce que Jésus a fait pour nous.’ » « LE PARDON EST OPTIONNEL. » La vérité : Dieu nous dit que nous devons pardonner Nous espérons que nos enfants pardonnent avant tout car ils sont motivés par leur amour pour Dieu et par leur gratitude pour le pardon qu’ils ont reçu à travers le sacrifice de Christ. Nous devons toutefois leur enseigner qu’il s’agit également d’une question d’obéissance. Nos enfants doivent bien comprendre les passages clés cités entre autres dans Matthieu 5.23-24, Matthieu 6.9-15, Matthieu 18.21-35 et Marc 11.25. Résumés sans détours, ces passages enseignent que le manque de pardon, celui non accordé aussi bien que celui non demandé, est un péché qui met Dieu en colère. AUTOMNE <strong>2020</strong> 13