« Si c’était à refaire… » — mais ce n’est pas à refaire Propos peu utiles, car le passé est ce qu’il est. Il faut accepter le fait que l’on ne peut défaire et refaire le passé. On peut tout au plus faire de son mieux pour le racheter. Se morfondre dans les regrets ne change rien. Puissions-nous plutôt avoir le courage de réagir constructivement pour corriger et réparer ce qui peut l’être. • LE COURAGE D’ÉCOUTER LES GRIEFS QUE NOS ENFANTS, QUEL QUE SOIT LEUR ÂGE, PEUVENT AVOIR CONTRE NOUS, qu’ils soient justifiés ou non. Ce sera sans doute à nous, parents, de créer un climat favorable à une telle ouverture, ou de savoir saisir l’occasion à la faveur d’un moment intime avec chacun de nos enfants. Ayons toutefois l’humilité de les laisser s’exprimer – sans bondir pour tenter de nous justifier. Nous ne leur faisons pas une faveur en leur offrant cette opportunité. Nous la leur devons. Si nos enfants ont quitté le nid familial, nous avons peut-être une lettre à leur écrire (pas un courriel ni un texto, s’il vous plaît…). • LE COURAGE DE LEUR DEMANDER PARDON LÀ OÙ CELA EST NÉCESSAIRE. Mais attention que ce ne soit pas l’occasion d’en « rajouter une couche » en voulant minimiser nos fautes et nos erreurs. (Si tu savais comment j’ai été élevé, tu me comprendrais mieux. Même si c’est peut-être vrai !) Demander pardon, c’est assumer nos fautes et nos lacunes. Ce n’est pas amadouer l’autre pour qu’il s’apitoie sur nous. De plus, on ne peut exiger le pardon – seulement le demander. Gardons-nous de penser que notre enfant devrait être émerveillé et attendri à nous entendre lui demander pardon. Ce ne sera pas forcément le cas. Il lui faudra peut-être du temps pour « digérer » et pour constater par lui-même que notre démarche est sincère. • LE COURAGE DE « LAISSER DU TEMPS AU TEMPS ». Une blessure ne se referme bien qu’avec le temps. Osons croire en la grâce – faveur imméritée de Dieu – qui saura être un baume, guérissant et apaisant les cœurs et les colères. Le temps seul ne guérit rien. Mais Dieu, lui, connaît les cœurs et agit avec le temps. Assumer et dépasser la culpabilité Nous ne pouvons refaire le passé, mais nous pouvons œuvrer à restaurer les relations qui ont pu être blessées ou brisées. Nous ne pouvons rien forcer, mais nous pouvons être présents et « opportunistes » en saisissant les moments favorables pour tenir ce genre de conversation avec nos enfants, sans doute le plus souvent, individuellement. Et dans tous les cas, puissions-nous garder le contact à tout prix – un coup de fil, un courriel, un texto, etc. Partageons avec eux des paroles et des gestes d’encouragement et d’affirmation, même si l’on n’approuve pas tous leurs choix et opinions. Nos enfants ne sont pas nos clones – Dieu merci ! Quand tout le reste aura été fait, puissions-nous continuer de les aimer et les aimer encore. Inlassablement. Infatigablement. Inconditionnellement. Puissions-nous aussi ne jamais nous lasser de prier pour eux, de les bénir en demandant à Dieu chaque jour une grâce particulière pour chacun d’eux dans sa réalité présente. Certitudes rassurantes pour eux comme pour nous… « On t’appellera réparateur de brèches, restaurateur de sentiers fréquentés 1 . » Brèches de discorde, disputes, mésententes, ruptures. Sentiers de dialogue, d’échange, d’écoute, de respect. Si nos lacunes ont parfois creusé des brèches entre nous et nos enfants, Dieu est capable de nous rendre aptes à les réparer si nous comptons sur sa grâce et agissons avec grâce et douceur. Il est un Dieu de réconciliation. « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ 2 . » Être chrétien, c’est oser croire au pardon de Dieu envers nous, quelle que soit la somme de nos fautes et de nos manquements. C’est donc refuser de patauger dans le marécage de la culpabilité et de la condamnation, ce qui devient parfois une excuse déguisée pour ne pas se retrousser les manches et réagir en adultes responsables. « N’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actes et avec vérité… En effet, même si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît tout 3 . » Si nous travaillons à « réparer les brèches » et à « restaurer les sentiers fréquentés », nous pouvons et devons bannir toute crainte et condamnation. Nous pouvons alors avancer vers l’avenir avec humilité et assurance. C’est le meilleur exemple que nous puissions encore laisser à ces précieux enfants que Dieu nous a confiés. 1 Ésaïe 58.12 2 Romains 8.1 3 1 Jean 3.18-20 Dominique Ourlin est pasteur retraité vivant au Québec depuis plus de 19 ans, avec son épouse Candy. Il est aussi l’auteur de deux livres, disponibles sur PainSurLesEaux.com. © <strong>2020</strong> Dominique Ourlin. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. 18 FOCUSFAMILLE.CA
Ne laissez pas votre conjoint vous mettre en colère PRENDRE LA RESPONSABILITÉ DE SES ÉMOTIONS OUVRE LA PORTE À UNE RELATION ÉQUILIBRÉE ET CONSTRUCTIVE par mike bechtle AUTOMNE <strong>2020</strong> 19