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la vérité, provoque une perte de repères,
installe une mentalité de jouisseur et de
profit au détriment de tout le reste,
instaure la «Loi du plus fort » et instille
l’idée qu’autrui est un adversaire et un
empêchement puisque ses besoins et ses
désirs entrent en contradiction avec les
miens.
Il est d’ailleurs à la fois amusant et
grotesque de constater que l’actualité
politique est pleine de "rassembler",
"commun", "s’unir", "valeurs", "société",
"nation" et autres mots-clés, quand
justement il est impossible d’opérer cette
union et ce rassemblement tout en
continuant à vivre selon ce même mode
individualiste et relativiste. L’Aigle de
Meaux nous disait : « Dieu se rit des
hommes qui déplorent les effets dont ils
chérissent les causes ». Il n’aura jamais
eu autant raison qu’aujourd’hui, d’autant
plus que cette remise en cause peut et
doit se faire à tous les niveaux, en
commencer par chacun d’entre nous.
Cela devient même gravement
malhonnête lorsque les politiciens jouent
sur ces termes en sachant pertinemment
qu’ils ne peuvent mais surtout ne veulent
changer ce modèle de fonctionnement,
bafouant et salissant les espérances de
tout un peuple qui, bien que très
largement marqué par la gangrène
individualiste, au fond n’aspire qu’à plus
de paix et de justice.
Il semblerait presque que rien ne puisse
arrêter l’individualisme et le relativisme
dans leur monopole et leur gonflement.
Peut-être faudra-t-il attendre qu’il
s’effondre de lui-même, à la manière d’une
étoile en fin de vie qui s’est trop gonflé à la
recherche de combustible. Peut-être
qu’une fois que tous les hommes se
seront cramés à l’enfer non pas des
autres, mais de leur propre solitude et du
néant de leur misère ; peut-être qu’une
fois qu’ils se seront pleinement déchirés
entre leur autolâtrie et la fuite d’euxmêmes
; quand le monde s’arrêtera d’aller
à contresens de lui-même et qu’il se
reposera, épuisé ; peut-être qu’il y aura de
nouveau un peu de place pour la Lumière.
Il y a cette solution. Et il y en a d’autres.
Si le relativisme cessait, ou plutôt si nous
parvenions à manifester inexorablement la
justice et la bonne volonté dans la
recherche de la vérité, si décidions de
choisir ce qui est bon et ce qui est juste au
détriment de nos petites vanités, si nous
choisissions de suivre et de servir nos
grands idéaux plutôt que la maigreur de
nos petits désirs, si enfin nous suivions et
faisions retentir en tout et partout le
témoignage de la Charité et de la
Lumière ; l’individualisme cesserait de luimême,
n’étant plus alimenté ni soutenu
par une mentalité perverse, égocentrée et
mensongère.
Tout à coup, plus d’individu souverain,
mais un individu ordonné à sa place
sans faire l’économie de son librearbitre.
Tout à coup, plus de désir
impitoyable entraînant partout avec lui
désordres et discordes, et leurs lots
d’effets inadmissibles tels que les lois
folles en matière de bioéthique, de droit
des biens et des personnes ou encore de
justice sociale ; les rapports de forces
incessants ; la mort de l’amour et la
disparition de l’espérance.
Il semble qu’il n’appartienne qu’à nous de
décider que cela soit. Autant dans nos
vies personnelles que dans la Cité. L’on
nous dit souvent que la jeunesse est
l’avenir du monde. A l’heure où l’on nous
propose un nouvel ordre pour le monde,
reproduirons-nous les erreurs de celui-ci ?
JBL.