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tous aussi bien que moi. La nouveauté attire toujours. Mais voyez-vous un sens, une
quelconque beauté à troquer notre “merci” aux sonorités si douces par un vulgaire “cimer”?
“femme” par “meuf”? Les mots “si je serai toi” ne vous font-ils pas saigner les oreilles?
Je ne suis qu’un simple commandant de bord, mais pourtant, à vous tous qui m’écoutez j’ose
dire que c’en est trop. N’écorchez pas, ne massacrez pas notre langue. Ayez le souci de
transmettre intact un trésor amassé par tous nos ancêtres depuis des centaines d’années… Oh
bannissez ces anglicismes qui n’ont pas lieu d’être! Parlez-vous français ou franglish? Là est la
question. Parlez-vous le français pur ou un français que l’on pourrait oser appeler un
Organisme Génétiquement Modifié?
Après une telle harangue cher René - permettez que je vous appelle René- les volontaires se feront
sûrement nombreux. A ces hommes et ces femmes qui s'apprêtent à mener avec vous ce combat pour
sauver LF, que voudriez-vous dire?
Je ne sais trop quoi leur dire sinon MERCI, avec tout ce que ce mot implique de reconnaissance.
Si je devais leur donner un conseil, ce serait de lire ce passage de la magnifique prière de Mr.
Vladimir Volkoff, écrivain français, adressée à sainte Jeanne d’Arc:
“Troisièmement je voudrais vous demander d’avoir une pensée pour notre belle langue française.
Rendez-nous la première partie de la négation: faites que nous disions “je ne vais pas voter oui” et non
“jvais pas voter ouais”. Rendez-nous l’accord du participe qui est en train de disparaître. Rendez le
subjonctif à encore que et l’indicatif à après que. Rendez-nous les liaisons: “vous-z-aussi” et non pas
“vouossi”. Otez la bouillie de certaines bouches contemporaines, surtout celles de beaucoup de jeunes gens
et des acteurs en vogue. Faites que nous recommencions tous à dire bonjour et pas bonjoureu. Essayez de
nous épargner les anglicismes et les américanismes, pas seulement dans le vocabulaire, surtout dans les
tournures de phrases contre nature que nous inspirent les langues anglo-saxonnes. (...) Si j’osais Jeanne, si
j’osais- mais je sais que j’exagère- je vous demanderais timidement de ressusciter aussi, ne serait-ce que
sporadiquement, l'imparfait du subjonctif.”