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Qui suis-je ?!
Tous ceux parmi vous qui avez eu des
petits frères et sœurs, ou bien des enfants,
ou tout simplement qui avez été en contact
avec des enfants, peut-être avez-vous
remarqué qu’à partir de deux ou trois ans,
le jeune enfant utilise le « je » pour se
distinguer du monde et des autres.
Affirmer ce « je », ce n’est pas se poser en
ennemi face aux autres, c’est uniquement
affirmer sa personnalité et exprimer la
stabilité du moi par rapport au flux du
monde qui nous entoure. Cet enfant qui
s’exprime par son « je », dit au monde que
lui, en tant qu’être humain, est unique.
Notre société n’a pas oublié cette
distinction du moi avec les autres… Au
contraire, nous vivons sans doute l’une des
époques les plus narcissiques de
l’Histoire : le moi se donne sans cesse en
spectacle. Il n’y a qu’à faire un tour rapide
sur les réseaux sociaux pour s’en
convaincre. Mais ce que notre société a
malheureusement oublié, ou plutôt, ce
qu’elle ne cesse de nier, c’est que la
construction du moi repose
fondamentalement sur la sexualité. Ceux
qui affirment qu’être homme ou qu’être
femme est une construction culturelle sont
des menteurs ! Croire cela c’est refuser son
identité, c’est nier qui l’on est réellement,
c’est mettre de l’artifice dans ce qu’il y a
de plus naturel. Choisir son genre, c’est se
donner un genre au fond. Se donner un
genre : cette expression explique en ellemême
l’absence totale de naturel ! Semer
le doute sur cette question est grave dans la
mesure où elle attaque ce qu’il y a de plus
intime à l’être humain. C’est ce doute qui
explique la féminisation des hommes et la
masculinisation des femmes… Cette
idéologie, au nom de l’égalité hommefemme,
veut supprimer toutes les
différences, alors qu’elles constituent notre
humanité ! Ce n’est pas une inégalité qui
se trouve entre l’homme et la femme, c’est
une altérité.
Certains rôles assignés aux hommes et aux
femmes sont arbitraires et évoluent d’une
culture à l’autre. Mais il existe bien des
traits propres à l’homme et d’autres
propres à la femme. Faut-il citer l’exemple
de la grossesse pour comprendre que le
rôle de la mère est différent de celui du
père ? La sexualité cependant ne se limite
pas aux fonctions biologiques de l’homme
et de la femme. La sexualité rejaillit sur
l’ensemble des relations que nous avons
avec les autres, sur nos émotions, sur
nos centres d’intérêt. Elle a donc un sens
bien plus large que celui qu’on lui attribue
habituellement car elle intervient dans tous
les aspects de la personne : en ce sens elle
est le fondement du moi.
C’est pour cela qu’il est essentiel de ne pas
oublier que nous naissons homme ou
femme et que nous ne le choisissons pas.
C’est une des choses que la nature nous
impose et sur lesquelles nous n’avons pas
de prise. Il est peut-être navrant pour
certains d’apprendre qu’on ne choisit pas
son sexe, mais c’est la simple réalité de
notre humanité.
Même si ces quelques mots ne vous auront
probablement pas appris si vous êtes un
homme ou une femme, puisque cela est
évident, ils tenaient à affirmer que la
sexualité est le fondement du moi et
qu’on ne doit pas semer quelque doute que
ce soit sur cette question. Nous n’avons
pas un genre, mais un sexe ! Cécile H.