Essais & Simulations 145
Spatial : Des moyens d'essais toujours plus convoités
Spatial : Des moyens d'essais toujours plus convoités
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DOSSIER<br />
ARTICLE TECHNIQUE<br />
<strong>Essais</strong> vide-Thermiques – le cas<br />
de la qualification d’un satellite<br />
Paul-Éric Dupuis, Managing Director d’Intespace BV (groupe Airbus Defence and Space), revient sur un riche<br />
retour d’expérience de la solution DynaWorks appliquée aux essais vide-thermique, catégorie d’essais très<br />
caractéristiques du domaine spatial. Il a développé des compétences et des moyens afin de concevoir, construire<br />
et tester les satellites qu’il construit que ce soit pour les télécommunications, l’observation de la terre ou les<br />
missions scientifiques.<br />
Paul-Éric<br />
Dupuis<br />
Managing<br />
Director at<br />
Intespace BV<br />
(Airbus Defence<br />
and Space)<br />
De la même manière qu’un avion<br />
doit subir des essais de qualification<br />
avant de s’envoler, un<br />
satellite se doit d’être préparé au mieux<br />
à l’environnement qu’il va rencontrer au<br />
long de sa durée de vie. Parmi tous ces<br />
essais, ceux qui distinguent le domaine<br />
spatial des autres sont ceux consacrés<br />
à la qualification à l’environnement en<br />
orbite, caractérisé par l’absence de fluide<br />
environnant et la présence de forts gradients<br />
thermiques.<br />
Les températures rencontrées en orbite<br />
sont extrêmes : on peut passer de +200°C<br />
sur une face exposée au soleil à -200°C et<br />
moins lorsque la face à l’ombre vise l’espace<br />
profond. L’absence de fluide environnant,<br />
comme l’air sur notre terre, supprimant<br />
l’inertie, les variations peuvent être<br />
très brutales et les gradients thermiques<br />
très conséquents au sein de la structure.<br />
Les essais de qualification revêtent alors<br />
une très grande importance, d’autant<br />
plus que, contrairement à un avion, la<br />
maintenance n’est ordinairement pas<br />
possible une fois le satellite lancé.<br />
Airbus Defence and Space, comme tous<br />
les grands constructeurs de satellites, a<br />
développé des compétences et des moyens<br />
afin de concevoir, construire et tester les<br />
satellites qu’il construit que ce soit pour<br />
les télécommunications, l’observation<br />
de la terre ou les missions scientifiques.<br />
LA CONCEPTION<br />
Tout commence donc par une phase de<br />
conception pour répondre aux besoins<br />
de la mission. Les équipes du bureau<br />
d’études mettent leurs compétences au<br />
service des architectes qui conçoivent le<br />
moyen de répondre au cahier des charges<br />
de la mission.<br />
Le satellite est généralement constitué<br />
d’un module de service qui va fournir<br />
l’énergie au module de la charge utile<br />
qui est le cœur de la mission. Les équipes<br />
d’Airbus Defence and Space sont réparties<br />
dans quatre pays (France, Angleterre,<br />
Allemagne et Espagne) et chacune a son<br />
rôle à jouer en fonction de la mission du<br />
satellite. L’assemblage final et les essais de<br />
qualification étant généralement effectués<br />
à Toulouse qui est le principal site de la<br />
division spatiale.<br />
Fig. 1 - Modèle thermique d’un satellite<br />
La préparation des essais de qualification,<br />
s’effectue dès le niveau de la conception.<br />
Ainsi pour valider l’architecture et le bon<br />
fonctionnement de tous les modules, un<br />
plan d’instrumentation est soigneusement<br />
mis au point. Chaque capteur est<br />
positionné pour valider un ou plusieurs<br />
équipements et comme il faut considérer<br />
plusieurs températures de fonctionnement<br />
en fonction de la phase où travaille<br />
le satellite, il est aussi nécessaire de définir<br />
plusieurs phases d’essais à des températures<br />
d’environnement différentes. Mise<br />
bout à bout toutes ces phases réalisées en<br />
3 équipes, peuvent représenter plusieurs<br />
semaines et même plusieurs mois pour<br />
les satellites les plus complexes, le record<br />
ayant été battu cette année avec 120 jours<br />
d’essais pour le dernier né des satellites<br />
de télécommunication.<br />
30 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>145</strong> • juin-juillet-août 2021