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Running Mag N°200

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Un petit tour au Trail du Mont Aigoual !<br />

Un spécial<br />

montagne !<br />

www.runningmag.fr<br />

Mensuel <strong>N°200</strong> Septembre 2021 — 2 €<br />

Le journal des courses, raids, trails et triathlons de votre région<br />

Ultrariège, Montcalm, GRP :<br />

Un été dans<br />

les Pyrénées !!


Le sommaire<br />

<br />

LE MOT DE CLAUDY<br />

EDITO<br />

Un peu d'humanité, un peu de GRP<br />

J’ai vu des gars qui titubaient en arrivant sur un ravitaillement<br />

J’ai vu des grands gaillards qui pleuraient en serrant dans les bras leur<br />

enfant sur le parcours<br />

J’ai vu des traileurs exténués qui étaient prêts à tout pour quelques gorgées<br />

d’eau<br />

J’ai vu des assistants qui priaient pour qu’il ne soit rien arriver à leur courageux<br />

héros<br />

J’ai vu des corps complètement cramés et séchés<br />

J’ai vu des regards si perdus et désespérés qu’on pouvait y lire toute la<br />

misère d’un monde<br />

J’ai vu des femmes si courageuses et déterminées qu’on les sentait quasiment<br />

indestructibles<br />

J’ai vu des empoignades et embrassades entre des personnes qui ne se<br />

connaissaient pas quelques minutes plus tôt<br />

J’ai vu des amitiés naître et des histoires débuter<br />

J’ai vu aussi tellement de choses dans les yeux de ceux qui passaient la ligne<br />

d’arrivée, tellement de fierté et de courage aussi dans ces brefs échanges une<br />

fois le graal atteint...<br />

Que j’aurais pu rester des journées ainsi à regarder passer ce Grand Raid<br />

des Pyrénées.<br />

Il y a un moment sur le sentier, entre souffrance et espérance, où tout devient<br />

possible, où l’on redevient humain aussi...<br />

Oui c’est cela, un petit grain d’humanité... et tellement d’émotions ! Sans<br />

chichi et m’as-tu vu....<br />

...et moi vraiment j’adore ça !<br />

www.runningmag.fr<br />

Rémy Jégard<br />

"C’est le dimanche 13 juin à Anduze,<br />

lors de la course de Pentecôte, et<br />

après de longs mois de disette, que<br />

des coureurs gardois ont pu enfin<br />

accrocher un dossard sur leur maillot.<br />

A cette occasion les consignes sanitaires<br />

étaient strictes, notamment<br />

pour ce qui concerne le respect des<br />

gestes barrières et le port du masque,<br />

obligatoire pour les concurrents, sauf<br />

durant la course. Dans la foulée, les<br />

trails de Laudun et du Mt-Aigoual ont<br />

pu se dérouler dans la même configuration<br />

sanitaire. C’est fin juillet,<br />

notamment sur le semi-marathon<br />

lozérien Marvejols-Mende que la<br />

donne va changer, avec l’obligation<br />

aux participants de présenter un pass<br />

sanitaire (schéma vaccinal complet,<br />

ou test pcr ou antigénique négatif de<br />

moins de 72h, ou encore certificat de<br />

La sortie du tunnel ?<br />

rétablissement de la Covid 19), lors du<br />

retrait de son dossard. Jusqu’à la fin<br />

août, et donc lors du duo nocturne de<br />

Caveirac, prévu le 27 août, il en sera<br />

ainsi. Mais à compter du 1er septembre,<br />

ce sont les organisateurs qui vont<br />

être également contraints de présenter<br />

une équipe de bénévoles munie d’un<br />

pass sanitaire. « On craignait un peu<br />

cette obligation, pour l’implication de<br />

nos bénévoles, mais les retours s’avèrent<br />

positifs » confie Jérémie Rocher,<br />

l’un des responsables du Grand Trail<br />

Cévenol, programmé le 12 septembre.<br />

Avant l’ épreuve anduzienne, ce sont<br />

les trails de Lézan et le Bip Bip ekiden<br />

de Vauvert, du 5 septembre, qui<br />

seront proposés aux coureurs pour<br />

cette rentrée automnale. La suite du<br />

programme s’annonce plutôt riche en<br />

rendez-vous, avec pour le moment,<br />

les maintiens des trails de St Jean<br />

de Maruejols et Sommières ( 18 septembre),<br />

du <strong>Running</strong> Caissargues (19<br />

septembre), du Grand Raid de Camargue<br />

(25 septembre), des courses de<br />

Beaucaire et Boisset-et-Gaujac ( 26<br />

septembre).<br />

Claudy Benoît<br />

Inscrivez vous en ligne pour les mois de<br />

mars et avril sur www.chrono-start.com :<br />

- L'Epicurienne Trail, le 11 septembre<br />

- Foulées de Villebrumier, le 12 septembre<br />

- Mond'On Run, le 12 septembre<br />

- Ekiden de Rodez, le 17 septembre<br />

- Trail de Boudou, le 19 septembre<br />

- Trail du Marguestaud, le 19 septembre<br />

- Trail du Cagire, le 25 septembre<br />

<strong>Running</strong> <strong>Mag</strong> est édité par<br />

la société RP Presse<br />

au capital de 2.000 F<br />

Lieu dit Fourneri<br />

81500 Teulat<br />

Remy : Tél.06 13 36 08 87<br />

et Tél. Fixe. 05 31 22 66 24<br />

E.Mail: runningmag@sfr.fr<br />

Directeur de la publication :<br />

Rémy Jégard<br />

Directeur de la Rédaction :<br />

R. Jégard<br />

Ont collaboré à ce numéro :<br />

Christine Robert - Pierre - Théo<br />

Géry d'Afum team - Merville<br />

Trail- Philippe Fourment<br />

Impression : Capitouls Imprimerie<br />

- 1 chemin de Rebeillou<br />

31130 Flourens - Tél.:<br />

0561244834<br />

(Ce journal est imprimé dans le<br />

respect de l'environnement)<br />

N° ISSN : 2739-5006<br />

N° Commission paritaire :<br />

0523K80535<br />

Abonnement 1 an : 19 €<br />

Abonnement de soutien<br />

: 76 €<br />

Prix TTC aux taux de 2,10 %


L'Ultrariège<br />

UNE PREMIERE<br />

Un grand projet qui<br />

Et voilà, la première édition<br />

de l'Ultrariège a bien eu lieu.<br />

Et tout s'est très bien passé<br />

pour le plus grand plaisir d'une<br />

équipe d'organisation surmotivée.<br />

Après près de deux ans de<br />

préparation, le bébé est enfin<br />

né. Et cela valait le coup d'attendre<br />

!<br />

"Je crois que tout le monde a été<br />

râvi de cette première édition. En tout<br />

cas nous n'avons que des retours très<br />

positifs !" C'est en ces termes que<br />

s'expriment Gérard Masclet, une des<br />

pièces maîtresses de l'organisation,<br />

quelques jours après l'événement.<br />

Avec un peu de recul. Et c'est vrai<br />

que pour une première édition, ce fut<br />

un coup de maître. Les organisateurs,<br />

réunis autour de quatre passionnés<br />

que sont Antoine Biard et Greg Varona,<br />

côté terrain, et Robert Vicente et<br />

Gérard, côté paperasse, n'ont pas<br />

lésiné sur les forces et le temps passés.<br />

Des heures et des heures de travail<br />

acharné, de reconnaissances pour<br />

affiner le parcours, de petits détails<br />

toujours remis sur la table pour être<br />

peaufiner et que tout soit parfait.<br />

Bref après une année blanche à<br />

cause de la COVID, beaucoup aurait<br />

cru qu'ils jeteraient l'éponge et finalement<br />

il n'en fut rien. Bien au contraire,<br />

ils se sont serrés les coudes, ils ont<br />

continué à bosser et ils ont présenté<br />

une "grande et belle" épreuve d'enttrée.<br />

L'Ariège avait sans aucun doute<br />

besoin de son Ultra. N'est-elle pas<br />

depuis toujours une terre de trail?<br />

En tout cas le projet remonte lui<br />

à quelques décennies. Et oui, aussi<br />

longtemps. Déjà en 1998, 1999,<br />

Robert Vicente et une autre équipe<br />

propose un Grand Raid Ariégeois. Il<br />

est jumelé avec la Réunion. Ce sont<br />

les prémisses des ultras en métropole.<br />

Ce genre d'épreuves n'est pas<br />

encore vraiment développée et quelques<br />

gros projets naissent des cartons.<br />

Malheureusement la météo aura<br />

raison de la passion. Une première<br />

édition aura bien lieu mais pas de<br />

deuxième. Elle tombe à l'eau. C'est le<br />

cas de le dire... Maiis forcément vingt<br />

années plus tard, quand on en reparle<br />

et que certains remettent cela sur le<br />

devant de la scène, les "anciens" sont<br />

toujours de la partie et la passion toujours<br />

aussi dévorante.<br />

Il y a trois ans, l'envie est de plus<br />

en plus forte. On réfléchit même des<br />

jours et des jours pour trouver un nom<br />

au projet. L'Ultrariège vient de voir le<br />

jour. Du moins sur le papier. Les deux<br />

supers traileurs que sont Greg et<br />

Antoine vont permettre de trouver un<br />

parcous à la mesure de l'événement.<br />

Rude, long, éprouvant, maginifique...<br />

à l'image de cette Ariège qui ne laisse<br />

jamais indifférent.<br />

Et puis Le grand départ de l’Utrariège,<br />

premier du nom, du côté d’Aulus<br />

les Bains, aura bien lieu en ce vendredi<br />

23 juillet. Un grand moment<br />

d'émotion. Beaucoup ont la larme à<br />

l'oeil, concrétisation de tant d'années<br />

de travail. Bref c’est avec un énorme<br />

soulagement que l’épreuve pouvait<br />

enfin s’élancer. Que l'aventure soit<br />

belle !<br />

Le vendredi fut donc placé sous<br />

le signe du gros soleil et quelques<br />

organismes ont d’ailleurs bien souffert<br />

d’entrée. Il y aura près de 50%<br />

d’abandons sur le long parcours.Les<br />

autres distances étaient plus épargnées,<br />

la température descendant<br />

considérablement. Sur le long, on<br />

note la belle victoire de Jean Blancheteau<br />

en 28h37’ alors que Daphné<br />

Derouch a pris la tête d’entrée et ne


L'Ultrariège<br />

<br />

EN ARIEGE<br />

voit enfin le jour...<br />

sera jamais inquiétée. Sur le 100km<br />

et le 50km, les coureurs sont partis<br />

samedi matin tôt. Mélanie Egalon et<br />

Aurelien Escolano ont été les plus<br />

véloces sur le 50 et Sebastien Capus,<br />

grandisse favori, a bien tenu son rang<br />

pour sa première escapade sur une<br />

longue distance de 100km. Perrine<br />

Vernooij, pour être tout à fait complet,<br />

gagne cette distance en féminines.<br />

Enfin sur la plus petite des distances,<br />

le 22km, on retiendra aussi que Carlotta<br />

Finn et Maxime Santiago sont les<br />

deux premiers à inscrire leur nom au<br />

palmarès.<br />

Un peu plus de 800 coureurs<br />

avaient donc pris un dossard sur cette<br />

première. En cette période toujours un<br />

peu spéciale de crise, entre reprise et<br />

frein dû au pass sanitaire, c'était presque<br />

inespéré. A une période même,<br />

les organisateurs pensaient ne pas<br />

pouvoir organiser à nouveau l'épreuve<br />

en 2021. L'arrêté préfectoral, par<br />

exemple, ne tombant que quelques<br />

jours avant le début des festivités.<br />

Mais au final tout s'est bien déroulé et<br />

les traileurs étaient vraiment heureux<br />

d'enfin pouvoir crapahuter à nouveau<br />

sur les sentiers. Le petit salon d'avant<br />

course permettait à chacun de traîner<br />

quelques minutes et de renouer<br />

quelques liens peut-être relâchés en<br />

presque deux ans...<br />

Mais de l'avis de tous, ce premier<br />

opus fut vraiment réussi et le parcours<br />

a enchanté la plupart. Reste<br />

désormais à écrire la grande histoire<br />

de cet Ultrariège. La fête ne demande<br />

qu'à être plus grande encore et que<br />

l'on puisse enfin boire une bière comme<br />

c'est la coutume, sans masque et<br />

sans pass, en toute liberté, à la fin de<br />

la deuxième édition.<br />

L'équipe d'organisation est allée<br />

au bout de son projet, de sa passion.<br />

Maintenant il tarde déjà la 2ème édition<br />

!<br />

Le mot de l'organisation<br />

"Avec l’ensemble des bénévoles, nous sommes fiers voire enchantés de<br />

vous avoir accueillis pour cette croisade sportive à travers les terres d’Ariège.<br />

Mais ces instants de bonheur à partager avec la nature on les doit aussi à la<br />

passion des hommes et des femmes qui autour de vous, de nous, œuvrent<br />

depuis plusieurs mois déjà. Ils communiquent l’amour qu’ils portent à leurs<br />

vallées, mais aussi le désir d’accueillir dans la chaleur et la générosité.<br />

C’est autant de façons de s’immerger dans leur « terroir », pour des instants<br />

uniques d’échanges et de convivialité. Ici pas de folklore, pas de recettes toutes<br />

faites, pas de busines… juste du sur-mesure pour sportifs curieux de terroir.<br />

Effort, spectacle, beauté des paysages, solidarité, convivialité…, voilà les<br />

ingrédients que toute l’équipe d’organisation à essayer de mettre en place.<br />

Aujourd’hui, en renonçant à certaines certitudes et à certaines craintes, on<br />

ne peut douter que la conjonction des talents de ces femmes et hommes du<br />

comité d’organisation, résolus, de leurs ardentes contributions et de la force<br />

que leur donne la passion pour l’UltrAriège, viennent à bout de toute engeance<br />

maléfique. La cause paraît entendue. D’ailleurs, ils attendent et veulent repartir<br />

pour une autre escapade épique !<br />

Enfin un grand merci, à vous les pèlerins traileurs, point fous ni téméraires,<br />

mais valeureux sportifs qui dans cette variété sauvage des paysages, êtes<br />

venus cherchez le plaisir comme Perceval le Graal, et avec courage, tel comme<br />

Hercule vous avez forger la légende de l’UltrAriège !<br />

« Là sont nos montagnes, là est notre pays.<br />

Là est votre liberté ! »<br />

Encore MERCI, merci pour votre participation, merci pour votre confiance.<br />

Merci pour la belle empreinte que vous avez laissé … On s’est régalé!"


L'Ultrariège<br />

UNE PREMIERE<br />

Rencontres au bout<br />

Rencontres avec deux traileurs<br />

inscrits sur le 160km et qui<br />

sont allés au bout. Au bout de<br />

leur effort mais aussi au bout<br />

de leur rêve. Kevin et Daphnée.<br />

Ils nous racontent leur périple !<br />

Kevin Le Bronec<br />

J’ai commencé le trail il y a environ<br />

8 ans en commençant par un 42 km,<br />

le Marat trail de Lacaune. J’ai immédiatement<br />

pris goût à cette discipline,<br />

et naturellement je me suis tourné<br />

vers les formats « Ultra ». Ma dernière<br />

course remonte au 6 octobre 2018, où<br />

je me suis aligné sur la magnifique<br />

traversée du 100 miles du Sud de la<br />

France. Depuis cette date, pour des<br />

raisons professionnelles et par manque<br />

de temps, j’ai laissé les courses<br />

de trail de côté mais en continuant<br />

toujours à courir. Depuis maintenant<br />

1 an et demi, je suis affecté en poste<br />

à l’étranger à Kinshasa en Afrique.Je<br />

me suis lancé le pari fou à la fin de<br />

l’année dernière, de me remettre au<br />

trail et de m’aligner sur la première<br />

édition de l’UltrAriège. Mon domicile,<br />

ainsi que ma concubine étant<br />

dans ce département il m’est apparu<br />

naturel de m’aligner sur le 165 km,<br />

le parcours passant par des endroits<br />

où j’avais l’habitude de m’entraîner<br />

quand j’étais encore en poste à<br />

Pamiers (Mont Fourcat).<br />

Le partage, l’ambiance course,<br />

les sensations de départ/arrivée de<br />

course, la gestion de l’effort, etc, etc,<br />

tant de choses qui m’ont manqué. J’ai<br />

repris contact avec mon coach Rémy<br />

Marcel, qui m’entraînait dans le passé<br />

afin de lui exposer mon projet et de<br />

savoir s’il était possible de préparer<br />

cette course sur un tapis, étant<br />

donné que la chaleur et le contexte<br />

particulier du pays dans lequel je vis<br />

actuellement, je n’avais aucun autre<br />

moyen d’entraînement. C’est ainsi<br />

qu’aux environs de début décembre<br />

nous avons attaqué cette préparation.<br />

Cette dernière représentait environ 5<br />

séances par semaine. Une première<br />

période axée sur du travail de VMA,<br />

avec des fractionnés plus ou moins<br />

court, du travail de seuil, des séances<br />

de 1h00 à 1h30 avec du dénivelé, de<br />

la PPG. Une deuxième période où le<br />

volume des entraînements s’est intensifié<br />

: toujours de la VMA à différentes<br />

allures et avec des durées variées, du<br />

travail spécifique à différents degrés<br />

d’inclinaison sur le tapis (de 15% à<br />

30% par exemple), 1-2 séances longues<br />

par semaine (2h30 à 4h00 avec<br />

2000 de D+). Bon j’avoue que passer<br />

3 ou 4 heures sur un tapis, c’est un<br />

peu monotone et décourageant.<br />

Mon coach organisait également<br />

des challenges entre tous ses coureurs<br />

( 5 km – 2h avec le plus de distance<br />

ou de dénivelé…). Ces challenges<br />

permettaient de voir les progrès<br />

faits. J’ai pu constater que le tapis me<br />

permaitait de progresser énormément<br />

en cardio, d’augmenter ma VMA et<br />

d’être plus à l’aise dans les montées.<br />

Malheureusement l’inconnu résidait<br />

dans les sensations sur les descentes<br />

qu’on ne peut bien évidemment<br />

pas le travailler sur tapis. J’essayais<br />

au maximum d’effectuer mes sorties<br />

VMA sur route autour du fleuve, car<br />

les muscles s’habituent vite au confort<br />

du tapis. L’impact musculaire d’une<br />

course dehors n’est pas le même sur<br />

route que sur tapis. Je suis rentré en<br />

vacances en France début juillet et j’ai<br />

eu l’occasion d’aller faire deux sorties<br />

en montagne une quinzaine de<br />

jours avant la course. Une sortie de<br />

1800 D+ et une autre le lendemain<br />

de 3x500 D+. J’ai mis quasi 5 jours<br />

avant de récupérer complètement<br />

(quadri). Je n’étais pas trop confiant<br />

mais Rémy n’a pas douté de mes<br />

capacités de réussite. Il fallait que je<br />

sois prudent sur la course car les difficultés<br />

arrivaient à partir du km 74.<br />

Sur la course les sensations ont été<br />

plutôt bonnes j’ai juste été plus vigilant<br />

dans les descentes afin d’économiser<br />

au maximum mes quadriceps.<br />

Il faut dire aussi que je n’avais plus<br />

aucune technique de descente, donc<br />

je comptais sur mes courses passées<br />

pour compenser. Durant la course j’ai<br />

accroché au niveau du Prat Detal Frédéric<br />

et Daphné (1ère féminine). Leur<br />

gestion me correspondait parfaitement,<br />

on prenait notre temps pour<br />

discuter, se ravitailler sans avoir l’esprit<br />

occupé par le temps et le classement.<br />

J’ai aussi eu la chance d’avoir<br />

l’assistance de mon fils et de mon<br />

ami Marco qui m’ont suivi sur toute la<br />

course mais également de Philippe et<br />

Christine qui suivaient Fred. Ces soutiens-là<br />

nous ont été d’un réconfort<br />

et d’une aide précieuse pour pouvoir<br />

finir cette course.<br />

Les moments de la course pour<br />

moi :<br />

La vue imprenable au sommet du<br />

Fourcat de nuit sur le Saint Barth


L'Ultrariège<br />

<br />

EN ARIEGE<br />

d'un sentier...<br />

L’entraide mutuelle avec Daphné tout<br />

au long de la course La montée du<br />

Scaramus après 130 km qui était<br />

interminable La ligne d’arrivée que<br />

j’ai franchie avec Daphné où tout le<br />

monde nous attendait Evidemment<br />

l’ambiance, les rencontres et les<br />

moments de partage restent pour<br />

moi mon plus beau souvenir. Ce que<br />

je retiens. De part ma propre expérience,<br />

oui c’est possible de faire un<br />

Ultra-trail en le préparant sur un tapis.<br />

Je conseille fortement à ceux qui veulent<br />

reproduire la même chose que<br />

moi de se faire aider par un coach car<br />

eux savent exactement structurer un<br />

programme d’entraînement.<br />

Des entraînements, du renforcement<br />

musculaire et un bon moral pour<br />

faire des séances longues (garder son<br />

objectif en tête).<br />

Daphnée Derouch<br />

Alors je suis née le 9 février 89 j’ai<br />

don 32 ans et je suis ingénieur mécanique.<br />

J’ai toujours fait du sport avec<br />

mon papa qui est un grand fan de<br />

raids multisports mais j’ai vraiment<br />

commencé le trail en 2013. J’ai<br />

commencé par un 36 puis un 45,<br />

55 et j’ai terminé l’année par le 75<br />

des Templiers. La petite anecdote est<br />

que à chaque course, je tombais sur<br />

des pubs pour d’autres trails avec<br />

des distances plus grandes et j’avais<br />

envie d’essayer un peu plus, encore<br />

un peu plus... Et c’est sûrement pour<br />

ça qu’aujourd’hui ma plus longue<br />

distance est la GOLDSTEIG race en<br />

Allemagne 661 km que j’ai faite en<br />

septembre 2019. Bien sûr si je trouve<br />

plus long, je suis partante immédiatement<br />

! Celle-ci était un challenge pour<br />

moi car peu de dénivelé et ce n’est<br />

pas mon truc courir sur le plat. J’ai<br />

terminé 1er ex æquo avec une japonaise.<br />

Dans le même genre mais très<br />

compliqué au vu des conditions climatiques<br />

il y a la Spine Race en 2018.<br />

Sur le 450 km, je termine 2ème. J’ai<br />

aussi couru le Legend Trail en 2020<br />

et ses 500 km. Je termine encore 1er<br />

ex æquo et 4ème au général. Pour ces<br />

deux courses c’est plutôt pluie, neige<br />

brouillard, vent et nuits ... Ce qui me<br />

plaît c’est l’aventure, j’ai l’impression<br />

d’être dans un univers parallèle en<br />

dehors de la réalité. J’adore les rencontres<br />

que l’on fait, c’est incroyable<br />

et unique. J’adore le challenge et voir<br />

ce que le corps peut faire et comment<br />

il peut s’adapter aux situations<br />

les plus extrêmes quand on croit que<br />

tout est finit, qu’on ne pourra pas aller<br />

plus loin le corps est capable de puiser<br />

dans les moindres ressources et<br />

de continuer c’est hallucinant. On peut<br />

découvrir des endroits fabuleux d’une<br />

façon différente et les sensations sont<br />

inégalables. Le dépassement de soi<br />

est une sensation indescriptible. Je<br />

m’entraîne au feeling. Aucun plans<br />

d’entraînement, aucune contrainte,<br />

c’est un plaisir et ça doit le rester. Si<br />

j’ai envie de courir je cours si je n’ai<br />

pas envie je n’y vais pas. Je suis très<br />

solitaire également pour m’entraîner<br />

et j’adore partir seule avec mes<br />

chiens. Pour les courses je planifie de<br />

la même façon, je suis incapable de<br />

prévoir. Pour mon palmarès je vais<br />

juste vous dire les courses qui m’ont<br />

marquées et que j’ai gagnée :<br />

la 6666 en 2015<br />

L’infernal trail des Vosges 200 km<br />

en 2016 et Via Romana en corse 65<br />

km<br />

2018 Grand Trail du Canigou et Via<br />

Romana<br />

2019 UTCAM 150 et trail du Frison<br />

Roche<br />

2020 Legend Trail<br />

2021 UltrAriège<br />

Il y en a pleins d’autres et je dirais<br />

que les plus marquantes sont la Spine<br />

Race, le Legend Trail et la Goldsteig.<br />

Egalement le Tor des géants et la<br />

Swiss Peak que mon conjoint Diego a<br />

terminé également. J’étais très fière<br />

car il n’avait commencé le trail que<br />

depuis 2 ans.<br />

(Photos RJ. et JC Gauvrit)


Le Grand Raid des Pyrénées<br />

UNE SEMAINE ET<br />

Un Suisse qui impressionne,<br />

C'était donc la treizième édition<br />

du Grand Raid des Pyrénées<br />

et après une année noire<br />

liée à la pandémie, cela faisait<br />

plaisir de retrouver la petite<br />

vallée d'Aure. Le GRP, gâté<br />

cette année par la météo, est<br />

une grande épreuve, avec plus<br />

de 5500 dossards distribués,<br />

mais qui sait garder les pieds<br />

sur terre et préserver la convivialité<br />

!<br />

Difficile de revenir ici sur toutes les<br />

performances, sur tous les résultats.<br />

Avec sept épreuves au programme, il<br />

faudrait en effet tout un ouvrage pour<br />

ne rien oublier. Pourtant à l’heure<br />

des bilans, un nom revient peut-être<br />

un peu plus dans les esprits, c’est<br />

celui du Suisse, Roman Casanovas. Il<br />

cherchait une course en fin d’été pour<br />

faire des kilomètres, il s’est inscrit au<br />

dernier moment et il a fait un cavalier<br />

solitaire de bout en bout. Avec<br />

toujours une grande avance sur son<br />

second. Bref il a impressionné son<br />

monde en mettant, par exemple, le<br />

même temps sur sa première boucle<br />

de 60km que le vainqueur du trail du<br />

Moudang sur ce même tronçon. On<br />

peut dire que c’est l’homme du weekend.<br />

Avec ses 38h pour venir à bout<br />

des 220km et plus de 13000m de D+.<br />

Mais on pourrait tout aussi bien citer<br />

un Rémi Badoc, qui gagne encore et<br />

toujours au GRP. Cette année sur le<br />

80km, autrefois sur le 120km. Et puis<br />

aussi également deuxième une autre<br />

fois. C’est devenu d’une certaine<br />

manière la mascotte de l’épreuve<br />

pyrénéenne qu’il affectionne tout<br />

particulièrement.<br />

En quatre jours de course quasi<br />

non stop, il y en aurait des anecdotes<br />

à raconter, des morceaux de vie à<br />

décrire. Il y a bien sûr les coureurs, qui<br />

viennent là pour vivre quelque chose<br />

de grand et de fort, qui ont essayé de<br />

relever un défi plus ou moins grand.<br />

Il y aussi les accompagnateurs, les<br />

assistants. Ceux qui oeuvrent le plus<br />

souvent dans l’ombre et qui pourtant<br />

font souvent toute la différence. Eux<br />

aussi ont vécu quelques journées plus<br />

ou moins difficiles, entre rallye de voiture<br />

et émotions partagées.<br />

Je retiendrai juste quelques<br />

moments.<br />

Celui de deux coureurs qui dans la<br />

montée du Portet, alors qu’ils venaient<br />

de passer au Pla d’Adet, avaient l’air<br />

de souffrir en queue de peloton. L’un<br />

des deux qui explique à l’autre : «<br />

Il y a au moins une bonne nouvelle<br />

dans tout ça, c’est que de toute façon<br />

quoiqu’il arrive avec une montée,<br />

c’est qu’elle s’arrête forcément à un<br />

moment… »<br />

Il y a ce petit bonhomme aussi,<br />

assis sur le bord d’un trottoir à quelques<br />

kilomètres de l’arrivée. Qui<br />

devait avoir quatre ou cinq ans et qui<br />

criait à tous ceux qui passaient : «<br />

C’est bientôt fini, c’est bientôt fini ! »<br />

Et puis il y a l’histoire de ce chien<br />

assez incroyable. Qui avait l’air un<br />

peu perdu à Vignec juste après le<br />

départ et qui va se mettre à suivre<br />

la course pendant des kilomètres et<br />

des kilomètres. Il stoppera du côté de<br />

Fabian, vers le 30ème, et quelqu’un le<br />

ramènera même chez son propriétaire<br />

grâce à son collier marqué. Un chien<br />

de traileur sans doute !<br />

On pourrait ainsi écrire et écrire des<br />

heures durant pour tout raconter sur<br />

ce GRP. Le mieux encore est de venir<br />

y assister en personne lors d’une prochaine<br />

édition. Cela ira plus vite !<br />

R.J.


Le Grand Raid des Pyrénées<br />

<br />

SEPT EPREUVES<br />

des petites histoires à la pelle !<br />

Clap de fin !<br />

Et voilà, encore une édition du<br />

Grand Raid des Pyrénées qui se finit.<br />

Encore une. Et des images plein la<br />

tête. C’est fou ce que ces quelques<br />

jours passent vite. Tant de gens croisés,<br />

tant de rencontres inattendues,<br />

de paroles échangées, d’émotions<br />

partagées.<br />

Il y a les coureurs qui sont allés au<br />

bout et qui ont accompli un de leur<br />

rêve. Qui ont atteint leur objectif.<br />

Ceux-ci sont les plus heureux des<br />

hommes (et des femmes) pendant<br />

encore quelques jours. Ils planent un<br />

peu au-dessus de la réalité.<br />

Et puis il y a les coureurs qui sont<br />

passés à côté, qui n’ont pas pu franchir<br />

la ligne d’arrivée pour diverses<br />

raisons. Ceux-là sont, bien sûr, déçus<br />

et se posent plein de questions mais<br />

déjà ils pensent à l’année prochaine<br />

et se projettent vers d’autres aventures.<br />

Le GRP n’est pas une épreuve<br />

facile. Et ce, quelque soit la distance<br />

retenue. Il faut faire avec les passages<br />

de pierriers, avec les tronçons de<br />

racines. Il faut s’adapter à une météo<br />

qui change très vite. Mais le GRP est<br />

surtout une épreuve magnifique. Les<br />

décors sont pour la plupart splendides<br />

et on ne s’en lasse jamais. Le<br />

GRP garde son petit goût d’authenticité.<br />

Avec ces départs et arrivées<br />

dans un tout petit village de montagne.<br />

Une «grande» encore loin des<br />

mastodontes que l’on connait tous.<br />

Et c’est très bien ainsi.<br />

Il y a plein d’images qui me trottent<br />

dans la tête, de retour à la maison.<br />

Comme tous ceux qui y étaient,<br />

j’imagine...<br />

Pourtant si je dois en garder une,<br />

c’est celle de ces courageux qui en<br />

finissaient sur leur 220km après plus<br />

de trois jours passés à crapahuter<br />

dans la montagne.<br />

Comme tous les ans, j’ai en effet<br />

pris l’habitude de manger un bout<br />

dans un tout petit restaurant de<br />

Vignec. Placé juste à la sortie du<br />

sentier. Là tous les coureurs passent<br />

et les applaudissement ne cessent<br />

quasiment jamais. Là les traileurs<br />

sortent de nulle part et retrouvent un<br />

peu de civilisation, sentant l’arrivée<br />

désormais toute proche. A moins de<br />

trois kilomètres.<br />

Là j’en ai vu qui étaient perclus de<br />

douleur et qui semblaient marcher<br />

sur des oeufs tellement ils devaient<br />

souffrir des pieds. J’en ai vu qui<br />

étaient courbés en deux, vieillis prématurément<br />

et d’autres qui étaient<br />

crottés de la tête au pied n’allant plus<br />

très droit et titubant presque comme<br />

soûlés des efforts répétés.<br />

Et encore une fois je me suis<br />

demandé : «Mais qu’est-ce qui peut<br />

bien les amener à se mettre dans des<br />

états pareils? Qu’est-ce qui fait qu’au<br />

final on s’inscrit à une telle épreuve?<br />

Faut-il être réellement maso?»<br />

Et encore une fois, après tant et<br />

tant d’années, je n’ai pas la réponse.<br />

Je vois ces gens souffrir et aller au<br />

bout du bout de ce qu’ils pouvaient<br />

endurer et je suis juste ému. Car si<br />

une chose en eux demeure pourtant<br />

intact, c’est la lumière qu’ils ont dans<br />

le regard. Ils ont simplement accompli<br />

un rêve ou atteint un objectif. Leur<br />

rêve. Leur objectif. Et ainsi, ils pourront<br />

dire ensuite : «Je l’ai fait ! J’ai<br />

réussi !»<br />

Ici, à ce moment-là de la course,<br />

perdu à la sortie d’un tout petit village<br />

des Pyrénées, il n’y a pas de<br />

faux semblant, pas de préjugé, pas<br />

de connexion, pas de mise en avant.<br />

Il y a juste l’humilité de quelques<br />

gars qui ont accompli quelque chose<br />

de grand. Leur graal à eux.<br />

Peut-être, bien sûr, que pour certains<br />

cela ne veut rien dire, cela n’a<br />

pas d’importance, mais eux du moins,<br />

à ce moment-là, sont devenus des<br />

«grands». Juste finishers et déjà plus<br />

tout à fait les mêmes. Pour quelques<br />

minutes d’éternité. Le sport n’est pas<br />

essentiel, l’ultra encore moins, mais<br />

il peut vous changer à jamais !!<br />

Vive le prochain GRP - Grand Raid<br />

des Pyrénées !<br />

Rémy Jégard


10<br />

Le Grand Raid des Pyrénées<br />

Quentin Guillon termine onzième<br />

du Tour des Lacs de 80km.<br />

Pour un premier essai sur un<br />

trail aussi long. Mais en plus<br />

d'être coureur, Quentin est<br />

aussi un journaliste à la plume<br />

légère. Récit !<br />

"Vendredi 20 août, à 21 heures,<br />

veille du Tour des Lacs du Grand Raid<br />

des Pyrénées (GRP). Le corps est tout<br />

émoustillé, il frétille à l’idée de se lancer<br />

sur son premier 80 km en haute<br />

montagne (5 000 m D+), après une<br />

chouette et grosse préparation.<br />

Il n’y aura pas de pluie. Il n’y<br />

aura pas d’orage. Il n’y aura pas de<br />

brouillard. Tous les voyants sont au<br />

vert.<br />

Quatre heures plus tard samedi<br />

matin 1 heure. Le corps agité et<br />

transpirant ne trouve toujours pas le<br />

sommeil. La tête est pilonnée au marteau<br />

piqueur. Les voyants « s’orangissent<br />

».<br />

Samedi matin, 2 heures. Grosse<br />

migraine, toujours. Je lis un paragraphe<br />

du premier bouquin qui passe et<br />

les lignes ne se superposent pas sur<br />

mes yeux heurtés : elle n’est donc pas<br />

ophtalmique. (Mais c’est quoi, lors ?<br />

s’enfièvre mon cerveau) Nausées.<br />

Chaque geste, épingler le dossard,<br />

enfiler les chaussettes, mettre l’eau<br />

à bouillir est effectué au ralenti.<br />

Le corps regimbe à finir le café<br />

qui le dégoûte ; le corps ne peut<br />

rien mangé, en fait. Le feu passe à<br />

l’orange vif. Très vif.<br />

Les yeux percutés par un marteau<br />

piqueur invisible<br />

Samedi matin 2h45 heures à deux<br />

heures du grand départ maintenant.<br />

Le feu vient de passer au rouge. Le<br />

corps est recroquevillé en chien de<br />

fusil dans le lit, les yeux fermés reçoivent<br />

uppercut sur uppercut : c’est<br />

décidé, je ne prends pas le départ.<br />

La pensée même de grimper le<br />

Portet est douloureuse...et le corps<br />

entier frémit à l’idée du danger à<br />

venir. Le torrent de questions afflue,<br />

simultané : « Pourquoi cette migraine,<br />

maintenant, ce qui ne m’arrive jamais<br />

? » ; « Mais tu es faible, non, de ne<br />

pas tenter ? Elle a servi à quoi, la<br />

préparation ? » Et dans la foulée : «<br />

Enfin bon, si c’est pour se retrouver<br />

en carafe à 2 500 m d’altitude… »<br />

Ce serait l’occasion d’un baptême en<br />

hélico, à la limite. Subitement, comme<br />

mû par une force invisible (celle<br />

de la dernière chance ?) je m’oblige<br />

à quitter cet état lugubre et me dirige<br />

vers le PC course, tout proche sur la<br />

ligne d’arrivée et de départ, en quête<br />

d’un médecin. Pour quoi faire ? Il est<br />

2h57.<br />

Explorateurs de son propre corps<br />

Le speaker est fidèle au poste,<br />

mais le médecin est tout là-haut sur<br />

la montagne. Je rebrousse chemin<br />

mais les quelques minutes de marche<br />

me font du bien. Le corps tolère<br />

quelques petites tartines de pain, à<br />

3h30. Le petit déjeuner (enfin du riz)<br />

était prévu à 2 heures mais la vie<br />

n’est-elle pas une perpétuelle adaptation<br />

? La perspective de boire de<br />

l’eau ne me fait plus de haut le cœur,<br />

désormais.<br />

Ne pas s’affoler ; ne pas paniquer ;<br />

ne pas penser et ne pas se perdre en<br />

conjonctures, surtout.<br />

Samedi matin 5 heures sur la ligne<br />

de départ les coureurs agitent les<br />

bras portés par l’ivresse du speaker<br />

et, visage tendu, j’ai déjà le cœur qui<br />

pulse, l’équivalent d’un début de footing<br />

à 15 à l’heure. J’agite mollement<br />

deux bouts de poignet. Le départ est<br />

donné, le feu (re)passe au rouge<br />

orangé et le radar ne flashe pas. Pas<br />

encore ?<br />

Que peut un corps, donc ?<br />

C’est peut-être la question que se<br />

posent tous ces coureurs, tous ces<br />

traileurs qui sont autant d’explorateurs<br />

du corps - de manière plus ou<br />

moins consciente. Aller fouiller ce<br />

que nous avons au plus profond de<br />

nous, se découvrir ; comprendre cette<br />

matière dont nous sommes faits, tenter<br />

d’en cerner les contours.<br />

DANS LA FOULEE<br />

"Que peut un<br />

Sentir le danger qui guette au cœur<br />

d’un environnement, la montagne, qui<br />

peut se révéler hostile.<br />

Sentir l’adrénaline battre les tempes<br />

et brûler le sang. Sentir la vie<br />

qui bouillonne en soi. Une vie dans<br />

la vie<br />

C’est ce que ce genre de course<br />

est un morceau de vie, une vie dans<br />

la vie, en fait : un voyage de 4 heures,<br />

10 heures, ou 72 heures selon le<br />

format choisi. Un funambule sur un<br />

fil en équilibre permanent des heures<br />

durant : il ne faut ne pas se laisser<br />

griser quand tout va bien puisque<br />

tout peut aller mal dix minutes plus<br />

tard ; il ne faut ne pas se morfondre<br />

quand tout va mal puisque tout peut<br />

aller mieux dix minutes plus tard. Je<br />

parviens à gérer les premières heures<br />

de course. J’avais prévu de suivre le<br />

cardio pour éviter de me mettre dans<br />

le rouge mais m’en détache rapidement<br />

: il s’emballe très vite on<br />

sait pourquoi. Je me cale donc sur<br />

le ressenti de mon souffle. Objectif<br />

intermédiaire après objectif intermédiaire,<br />

points clés après points clés<br />

d’un parcours dûment repéré.<br />

Je ne me dis jamais, quand bien<br />

même je le sais au fond de moi, qu’il<br />

me reste 70 kilomètres, puis 60 kilomètres,<br />

puis 50 kilomètres, etc…<br />

Je vise le sommet du col du Portet<br />

(14e km) où m’attends le premier<br />

ravitaillement épaulé par une équipe<br />

de choc ; puis sur le col du Bastanet<br />

(autour du 20e), puis sur la descente<br />

un peu technique que je n’aime pas<br />

mais qui passera finalement plutôt<br />

bien ; puis le mur qui précède le<br />

ravitaillement de La Mongie (autour<br />

du 30e), etc... Dans l’instant présent,<br />

en laissant filer les pensées négatives<br />

qui vont et viennent. Concentré sur<br />

l’hydratation régulière ; concentré<br />

sur les barres à ingérer toutes les 45<br />

minutes / une heure. L’instant présent,<br />

c’est aussi s’abreuver du lever<br />

du soleil, somptueux, qui vient caresser<br />

le lac de l’Oule et les sommets. Il<br />

n’y a pas grand-chose de mieux que<br />

de contempler ce formidable paysage<br />

arpenté sur ces deux jambes – lever<br />

les deux yeux au ciel et éviter les<br />

cailloux sur le chemin requiert une<br />

certaine coordination. On est là pour<br />

ça aussi, non, ou tout ce qui compte<br />

c’est le classement final ?<br />

Les larmes, subites, incroyables,<br />

me surprennent<br />

J’avais prévu de gérer la première<br />

partie jusqu’au pic du Midi (sis en


D'UN TRAILEUR<br />

Le Grand Raid des Pyrénées 11<br />

corps ?"<br />

gros à mi-parcours avec l’essentiel<br />

du dénivelé positif) pour m’envoyer<br />

dans la seconde, qui m’est favorable.<br />

Mais je ne suis pas architecte et mon<br />

plan est parti en fumée depuis bien<br />

longtemps. Je suis déjà bien entamé<br />

quand j’arrive à 2 836 mètres, mais<br />

d’autres le sont encore plus.<br />

La question n’est pas de savoir<br />

celui qui est le plus frais.<br />

La question est de savoir celui qui<br />

est le moins farci.<br />

Je passe 6e dans la grande descente<br />

qui mène à Tournaboup (km<br />

51). Je me sens très bien, je suis tout<br />

seul dans l’immensité, je profite et<br />

c’est magique et ça va le faire et la<br />

vie et le trail c’est trop bien.<br />

Vingt minutes plus tard, à la fin de<br />

la descente, les larmes, soudaines,<br />

incroyables, me surprennent quand<br />

un couple m’encourage à cinq minutes<br />

de cet avant-dernier grand ravitaillement.<br />

Nous sommes calibrés pour tout<br />

contrôler, tout comprendre. Je ne<br />

contrôle pas et je ne comprends pas.<br />

Mes fidèles compagnons d’assistance<br />

et d’aventure m’attendent à<br />

Tournaboup. Je vais me poser cinq<br />

minutes, m’asseoir, bien récupérer et<br />

repartir de plus belle pour conserver<br />

cette 6e place. Voire mieux ? C’est<br />

l’esquisse imaginé. Mais la main qui<br />

crayonne le dessin frissonne.<br />

Les mains sur la barrière et les<br />

oreilles bourdonnantes, qui n’ont pas<br />

« débouché » de toute la descente.<br />

Un mot à Manue, l’entraîneure : « J’ai<br />

envie de chialer ». « - C’est normal<br />

que ça soit dur, c’est génial ce que<br />

tu es en train de faire, tu es obligé de<br />

passer par ce genre de phases ».<br />

Que peut un corps ? Quand surgit<br />

le moment crucial où il sied de remiser<br />

les outils de son exploration, sur<br />

ce fil de crête où le vide n’est jamais<br />

très loin ? Le cœur palpite, les mains<br />

tremblent, les doigts sont engourdis,<br />

la tête bourdonne. Je m’apprête à<br />

repartir (faut pas la lâcher, cette 6e<br />

place !) mais un-quelque-chosede-plus-profond-au-fond-moi<br />

me<br />

retient. Je me connais et je sais que<br />

ces sensations ne sont pas normales.<br />

Je me sens très vulnérable, je crois.<br />

Une chaise à l’ombre. Les mains se<br />

posent naturellement sur la tête,<br />

nuque penchée. Les larmes coulent<br />

à flot, désormais. Il se passe quoi,<br />

sérieux ? La générosité des bénévole<br />

est un baume, une caresse<br />

Une bénévole, disons Carole -<br />

c’est toujours moins impersonnel<br />

qu’un nom commun - s’enquiert de<br />

ma détresse - ils sont des centaines<br />

à occuper le même poste pendant<br />

plus de trois jours sur ce Grand Raid<br />

des Pyrénées, et ont tous fait preuve<br />

d’une générosité et d’une gentillesse<br />

sans pareilles ! Elle m’invite à m’allonger<br />

dans la salle de repos attenante.<br />

Là, un pompier - disons Thibaultet<br />

une autre bénévole – Chrystelle<br />

– m’expliquent que j’ai descendu le<br />

Pic du Midi trop vite en rapport à la<br />

migraine et l’absence de sommeil<br />

de la veille. Associés à la différence<br />

d’altitude subite (2 830 à 1 450 m en<br />

13 km), cela a provoqué un genre de<br />

décompression, qui influe sur l’état<br />

émotionnel, m’expliquent-t-il. Les<br />

mots rassurants sont un baume. La<br />

tension et la saturation en oxygène<br />

sont normales. Quelques exercices de<br />

respiration. C’est fou comment nous<br />

pouvons présenter deux visages différents<br />

en si peu de temps. Lunettes<br />

désembuées, je repars déterminé,<br />

quinze minutes après être arrivé dans<br />

un état second.<br />

La suite sera une succession de «<br />

moyen-hauts » et de très bas : l’obligation<br />

de s’arrêter quatre - cinq minutes<br />

à l’ombre, s’allonger et fermer<br />

les yeux quand les forces semblent<br />

s’évanouir (mais je vais m’écrouler là,<br />

non ?) ; l’immense fatigue nerveuse<br />

accumulée qui finit par supplanter<br />

l’esprit de compétition (tu préfères<br />

quoi : tout faire pour finir 6e et risquer<br />

de basculer du mauvais côté ou lisser<br />

au mieux l’effort pour arriver sur tes<br />

deux jambes et la cervelle à peu près<br />

à l’endroit ?) ; la chasse permanente<br />

aux pensées négatives (je marche<br />

alors que je dois facilement courir<br />

ici, sans compter que je ne cesse de<br />

m’arrêter toutes les deux minutes) ;<br />

la nécessité d’oublier la chaleur qui<br />

alanguit et le cerveau et le corps<br />

entier (mais tu préfères un violent<br />

orage ou un bon gros brouillard ?) ;<br />

s’échiner à ne pas lever la tête vers le<br />

sommet la Hourquette de Nère, pourtant<br />

pas si difficile à l’aune des difficultés<br />

rencontrées jusqu’à présent<br />

mais qui paraît inaccessible (avance<br />

mec, avance, pas après pas, et regarde<br />

tes pieds) ; la délivrance en haut<br />

avant de vite de basculer vers le prochain<br />

point de repère (concentre toi<br />

dans la descente, concentre toi bordel<br />

et ne fais pas d’erreurs) ; un coup<br />

l’envie de vomir, un coup les jambes<br />

qui se remettent à tourner ; un coup<br />

la tête qui vacille, un coup la griserie<br />

de la descente qui pointe (force toi à<br />

boire, même si l’eau est chauffée par<br />

le soleil, et arrose toi au ruisseau ; oh<br />

oui surtout, arrose toi).<br />

Le coup de crayon est un peu<br />

moins fin. Les trente derniers kilomètres<br />

sont communs aux 80 kilomètres,<br />

aux 120, aux 160 et aux 220<br />

kilomètres.<br />

C’est une longue procession vers<br />

l’arrivée (un chemin de croix ?).<br />

Des regards sont vides. Des jambes<br />

balbutient. Des bâtons s’entrechoquent.<br />

Vu au détour d’un sentier et rapporté<br />

par la coach. Un coureur du 160<br />

pointe son bâton à l’horizon :<br />

« - Tu le vois, le chien là-bas ? »<br />

Son compère d’(in)fortune :<br />

« - Ah non !<br />

-Oh merde, je commence à avoir<br />

des hallucinations. »<br />

A la reconnaissance, la dernière<br />

descente du Portet s’annonçait comme<br />

un régal, boulevard tout schuss<br />

vers Saint-Lary. Après 70 bornes dans<br />

les jambes, 11 heures d’effort et d’oscillations<br />

émotionnelles, c’est un peu<br />

moins le cas. Le coup de crayon, une<br />

nouvelle, est un peu moins fin.<br />

Je me laisse glisser et la cours bien,<br />

malgré tout, sans chercher à trop en<br />

faire : le couteau de la pente transperce<br />

les quadriceps ; l’estomac se<br />

prend à hoqueter après avoir ingurgité<br />

pas loin de dix litres d’eau plate, d’eau<br />

gazeuse, de coca, et de la nourriture<br />

en veux-tu en voilà ; la poitrine et le<br />

cœur tressautent étrangement (manquerait<br />

plus que je fasse une autre<br />

décompression, avec l’enchaînement<br />

des montées - descentes à plus de<br />

2 000 mètres, et la longue descente<br />

vers Saint-Lary depuis le Portet) ; les<br />

bourdonnements affleurent dans le<br />

cerveau et dans les mains ; les derniers<br />

kilomètres accompagnés par<br />

Manue, Yannick, Etienne, Juliette sont<br />

un bonheur tout à la fois délicieux et<br />

douloureux ; le franchissement de la<br />

ligne, finalement 11e en 12h15 et pas<br />

si loin de cette fameuse 6e place, une<br />

libération.<br />

Que peut un corps, donc ? Il ne<br />

peut pas boire de bière, là tout de<br />

suite maintenant. Haché menu, titubant,<br />

il lui faut d’abord deux à trois<br />

bonnes heures pour se remettre un<br />

tant soit peu d’aplomb.<br />

Mais sûr qu’un corps, votre corps<br />

et tous les corps, peuvent accomplir<br />

beaucoup de choses : tournez la clé,<br />

et ouvrez la porte."<br />

Quentin Guillon


12<br />

Le Grand Raid des Pyrénées<br />

DANS LA FOULEE<br />

"Vis ma vie de<br />

Philippe adore le trail. Pourtant<br />

cette année sur le GRP, il a<br />

décidé de ne pas prendre de<br />

dossard. Boulot, préparation...<br />

pour plein de raisons même si<br />

c'est pas l'envie qui lui manquait.<br />

Aussi il a tout de même<br />

voulu faire partie de la fête en<br />

accompagnant un ami à lui<br />

inscrit sur le 160 km !<br />

"Dans les ultras, on peut être actif,<br />

ou actif, je m’explique. Courir un ultratrail,<br />

c’est toujours compliqué, il faut<br />

se préparer de longs mois à l’avance<br />

forcément, avec des séances spécifiques,<br />

des moments de biens, de<br />

moins bien, d’euphorie aussi.<br />

Et puis arrive le jour du départ. On<br />

se sent prêt, ou pas et on doute, ou<br />

pas. On se demande aussi comment<br />

on va le gérer, est-ce que tout va aller<br />

bien au niveau des ravitaillements. Y<br />

aura-t-il ce que je souhaite manger,<br />

boire... Et pour cela, beaucoup font<br />

appel aux « suiveurs ».<br />

Ce week-end, avec Cricri ma compagne,<br />

nous avons décidé de suivre<br />

celui que j’appelle « mon pangolin ».<br />

On ne lui a pas dit, on a décidé de lui<br />

faire la surprise comme nous l’avions<br />

fait sur l’UltrAriège un mois auparavant.<br />

Mais tout comme le coureur, il faut<br />

que nous nous préparions. Discussions<br />

avec Fred pour connaître ses<br />

ambitions, ses idées de temps de<br />

passage, ce qu’il redoute, ce qu’il<br />

aime, etc, etc.., tout en précisant que<br />

nous serons à la plage et que nous le<br />

suivrons sur l’appli du GRP.<br />

Quelques repas à la maison et on a<br />

une idée de la chose.<br />

Nous voici donc partis, le jour du<br />

160 km en direction du Col du Tourmalet<br />

pour une nuit fraîche dans la<br />

voiture. J’ai la chance d’avoir un<br />

break aménagé pour l’occasion avec<br />

un lit de deux places à l’arrière. C’est<br />

un peu serré mais si je rentre le ventre,<br />

ça passe sans problème.<br />

Premier jour : le soleil se lève et<br />

nous admirons ce spectacle avant de<br />

partir en marchant vers le Col du Sencours.<br />

Arrivés là en avance, on regarde<br />

l’appli en question et on constate<br />

que Fred est bien parti et que nous<br />

avons le temps de faire un aller/retour<br />

au Pic. On ne va pas s’en priver, il y<br />

a toujours un très beau spectacle làhaut.<br />

On croise les derniers coureurs<br />

du 220 km, les premiers du 160 km<br />

qu’on ne se prive pas de les encourager.<br />

On revient au Sencours, la cloche<br />

de vache à la main et on attend Fred<br />

qui ne tarde pas à arriver. Quelle joie<br />

de le voir en forme après déjà 40 bornes.<br />

Lui à peine surpris... «Je vous<br />

attendais mais seulement ce soir »<br />

nous lâche-t-il. Comme lors de nos<br />

précédents périples, je partage avec<br />

lui un Orangina qui, je sais, lui fera<br />

plaisir mais aussi du bien au palais.<br />

Et puis je ferais l’aller/retour au<br />

Pic avec lui, histoire de l’encourager,<br />

et aussi d’immortaliser ce moment<br />

toujours particulier sur mon smartphone.<br />

Cricri reste en bas pour photographier<br />

les autres coureurs mais aussi<br />

les autres supporters comme un couple<br />

de basques venus supporter leur<br />

fils. Il y a aussi Ginette Moreto qui est<br />

là pour suivre un groupe de coureurs<br />

de Salon de Provence. On la connaît<br />

bien Ginette, elle qui a tellement marqué<br />

la course de montagne, tant dans<br />

les Pyrénées que partout en France<br />

(et pas que). Elle était là pour les premiers<br />

tracés de cette course.<br />

Mais voici qu’avec Fred nous redescendons<br />

et qu’après le Sencours,<br />

nous sommes obligés de nous séparer<br />

jusqu’à Hautacam.<br />

Nous redescendons donc, Cricri,<br />

Ginette et moi jusqu’au Toumalet pour<br />

nous séparer et nous donner rendezvous<br />

à Hautacam. C’est quand-même<br />

plus d’une heure de route... Compliqué<br />

en voiture alors que les coureurs<br />

n’ont que 20 km à parcourir. Bon,<br />

ils mettront plus de temps et on est<br />

larges (environ 4 heures pour eux)...<br />

Du coup on prend le temps, on s’arrête<br />

dans la montée d’Hautacam pour<br />

discuter avec Ginette. Quand tout-àcoup<br />

une cycliste faisant l’ascension<br />

à vélo s’arrête... « Vous êtes Phil Auch<br />

non ? » me lance-t-elle... « Et là, c’est<br />

Cricri ? »... Euh oui... et vous ? Je suis<br />

Fraguel Point, on est amis sur Facebook<br />

! Elle du Var, nous du Gers, on se<br />

rencontre à Hautacam. Juste énorme.<br />

On reste un moment à discuter de<br />

tout, de rien, mais bien sûr de course<br />

à pied et de Grand Raid des Pyrénées.<br />

Son mari a aidé Cricri lors de sa tentative<br />

de 160 et ça, on s’en souvient<br />

toujours.<br />

Arrivés à Hautacam bien sûr nous<br />

retrouvons Ginette, mais aussi Véronique<br />

Delavente qui est là en soutient<br />

de son compagnon Patrick Sabarros.<br />

Moments de partages encore en<br />

attendant nos coureurs respectifs qui<br />

ne tardent pas à arriver. Serge semble<br />

en forme, Patrick un peu moins et<br />

Fred encore moins.<br />

On les booste, on leur dit qu’il n’y<br />

a que 14 km de descente avant Pierrefite<br />

où il pourront se reposer un<br />

peu mais dans notre tête, nous qui<br />

avons connu ça, on sait que le doute<br />

commence à s’installer donc on les<br />

encourage du mieux qu’on peut sans<br />

jamais leur faire penser à l’abandon.<br />

Départ d’Hautacam pour Pierrefite.<br />

Encore une fois, facile pour nous en<br />

voiture mais ça fait déjà un moment<br />

qu’on roule et la fatigue malgré tout<br />

s’installe (je ne devrais pas dire ça,<br />

j’ai honte). On attend nos coureurs,<br />

on rencontre d’autres amis, du Gers,<br />

d’Occitanie.<br />

Pierrefite c’est la base vie et c’est<br />

aussi là où la nuit commence et où<br />

le doute s’installe véritablement dans<br />

la tête des coureurs... 75 km déjà<br />

dans les guibolles... tant d’abandons<br />

à Hautacam et là « le luxe »... De quoi<br />

se doucher, se reposer, se ravitailler<br />

correctement aussi.<br />

Beaucoup s’arrêtent ici. C’est aussi<br />

le choix de Fred qui nous dit qu’il est<br />

trop fatigué.<br />

Avec Cricri on lui dit que non, c’est<br />

pas possible. Cricri lui dit de se reposer<br />

au moins une heure, de profiter<br />

des soins sur place et qu’après il<br />

pourra prendre sa décision.<br />

C’est ce qu’il fait. Un massage, passage<br />

chez la podologue pour quelques<br />

soucis et il disparaît 1 heure 30 sans<br />

nouvelles. Cricri dans la voiture, moi<br />

à la sortie du ravitaillement.<br />

23h50. Message du Pangolin : « je<br />

repars dans 10 minutes » Ouf, le Job<br />

est fait.<br />

Il repart en effet et semble en très<br />

bonne forme pour rejoindre Cauterets,<br />

prochain lieu possible de rencontre.<br />

Pour Cricri et moi c’est à nouveau<br />

une petite nuit dans la voiture avec un<br />

réveil à 6 heures pour aller sur la zone<br />

de pointage.<br />

A peine arrivés, Voilà Fred. Malheureusement,<br />

il est trop fatigué et<br />

jette l’éponge. il rend son dossard.<br />

Pour nous pas la peine de le pousser<br />

plus loin, il est trop près de la barrière<br />

horaire et ça ne sert à rien.


Le Grand Raid des Pyrénées 13<br />

D'UN SUIVEUR<br />

suiveur d'Ultratraileur !"<br />

Il ne semble pas déçu. Nous un peu,<br />

mais son choix, nous nous devons de<br />

le respecter.<br />

Il reste à rentrer sur Vielle-Aure avec<br />

un Traileur de 2 jours. C’est entre le<br />

putois écrasé il y a 3 semaines et le<br />

bouc en fin d’estive... Comment dire,<br />

on roule fenêtres ouvertes !<br />

Enfin, fin du suivi, partage avec les<br />

amis sur le site de Vieille Aure. Douze<br />

cafés, passage aux toilettes, échanges<br />

avec ceux des autres courses<br />

déjà arrivés.<br />

Petit-déj avec Pascal Gaillard, un<br />

gersois qui termine 13ème de l’Ultra<br />

Tour (220km) et ses parents qui l’ont<br />

suivi pendant ses 50 heures de virée<br />

à 80 ans, c’est juste un exploit dans<br />

l’exploit.<br />

Il ne reste plus qu’à rentrer sur<br />

Auch, 48 heures après. Des images<br />

pleins les yeux. Bien sûr des paysages,<br />

mais aussi des coureurs valeureux,<br />

super forts, des visages radieux,<br />

souffrants, tristes. Pour ma part, après<br />

3 abandons, je ne peux qu’être admiratif<br />

pour tous ceux qui sont allés au<br />

bout. Bravo."<br />

Philippe Fourment<br />

Tour du Néouvielle (40 km) hommes :<br />

1. BenjaminTREMONT : 04:23:21<br />

2. Romain BIDAU : 04:39:41<br />

3. Brice CAMPO : 04:47:59<br />

Tour du Néouvielle (40 km) femmes :<br />

1. Émilie LABOYRIE : 05:24:54<br />

2. Juliette LEMAITRE : 05:30:57<br />

3. Emilie BURTE : 05:38:26<br />

Tour de la Géla (40 km) hommes :<br />

1. Bastien LADAURADE : 05:14:23<br />

2. El-Habib ZOUBERT : 05:15:56<br />

3. Christophe BASSONS : 05:38:40<br />

Tour de la Géla (40 km) femmes :<br />

1. Camille LEYSSENE : 07:26:14<br />

2. Julie ESTIVALET : 07:36:20<br />

3. Florence BELINGAR : 07:54:54<br />

Tour du Moudang (60 km) hommes :<br />

1. Brice DENIS : 07:26:52<br />

2. Samuel TÉCHENÉ : 07:39:48<br />

3. Grégory KIÉNÉ : 07:43:34<br />

Tous les podiums<br />

Tour du Moudang (60 km) femmes :<br />

1. Laura MAYNIEL : 08:48:19<br />

2. Elodie VARRAINE : 08:51:43<br />

3. Carole DUHART : 09:17:50<br />

Tour des Lacs (80 km) hommes :<br />

1. Rémi BADOC : 10:07:25<br />

2. Matthieu SIMON : 10:32:43<br />

3. Pierre PAGNOUX : 11:00:03<br />

Tour des Lacs (80 km) femmes :<br />

1. Mélanie LOUSPLAAS : 13:10:30<br />

2. Anne-Lise LE QUÉRÉ : 13:30:35<br />

3. Mélanie FINAS : 13:31:24<br />

Tour des Cirques (120 km) hommes :<br />

1. Guillaume AIO : 21:10:40<br />

2. Ronan VISDELOUP : 21:55:48<br />

3. Hadrien JOURDAN : 22:47:42<br />

Tour des Cirques (120 km) femmes :<br />

1. Linda SCHIARATURA : 27:07:45<br />

2. Sarah LOUSTAU : 28:03:32<br />

3. Alexia EYMAS : 28:52:36<br />

Ultra Tour (160 km) hommes :<br />

1. Anthony PIPITONE : 24:46:23<br />

2. Renaud ROUANET : 27:00:30<br />

3. Simon EDOUARD : 27:35:09<br />

Ultra Tour (160 km) femmes :<br />

1. Marie-Cecile CAVELL : 36:17:14<br />

2. Karen NASH : 38:57:11<br />

3. I s a b e l l e J O U A N O L O U :<br />

39:48:47<br />

Ultra Tour (220 km) hommes :<br />

1. Ramon CASANOVAS : 38:27:21<br />

2. Ben DHIMAN : 39:50:35<br />

3. Xabier ETXEBERRIA : 46:04:59<br />

Ultra Tour (220 km) femmes :<br />

1. Consuelo VELASCO BARROS : 60:56:54<br />

2. Gloria VELILLA ABAD : 62:40:38


14<br />

Le Challenge du Montcalm<br />

LE CHALLENGE DES<br />

Duel au<br />

Le challenge du Montcalm<br />

pour la première fois s'est<br />

étendu sur quatre journées<br />

avec donc cinq épreuves disctinctes<br />

au programme. Il y en a<br />

eu pour tous les goûts et toutes<br />

les envies. Certaines même<br />

se sont inscrits sur quasiment<br />

toutes les courses pour un défi<br />

ultime. Et la joie de retrouver<br />

les 3000 ariégeois prenait<br />

même le pas sur l'absence de<br />

fête à l'arrivée, déplacée pour<br />

l'occasion dans le stade !<br />

<strong>Mag</strong>nifique duel sur les pentes<br />

du Montcalm avec au programme<br />

donc le marathon. 42km et 2700 m<br />

de D+. Ils étaient un peu plus de 500<br />

à s’élancer vers les deux 3000 ariégeois<br />

proposés au programme et la<br />

principale source de discussion était<br />

bien entendu la chaleur annoncée.<br />

Et c’est vrai qu’il a fait particulièrement<br />

chaud, surtout autour du stade<br />

d’Auzat où tout le monde arrivait.<br />

Mais le soleil tapait fort également<br />

dans les pentes exposées qui mènent<br />

au refuge du Pinet. Et même si au<br />

sommet il ne faisait qu’une vingtaine<br />

de degrés, c’est pour dire l’intensité<br />

du soleil. Cela n’aura pas empêché<br />

Sébastien Capus, tout auréolé de sa<br />

récente victoire au 100km de l’Ultrariège<br />

de partir bille en tête. Torse nu,<br />

à longues enjambées, il prend le large<br />

et compte déjà quelques minutes au<br />

Pinet sur Julien Coulaud, habitué<br />

des lieux. Un petit groupe arrive bien<br />

plus loin avec notamment Christophe<br />

Bassons et Aurélien Escalano... La<br />

course ne fait que commencer toutefois<br />

car, comme souvent, tout se joue<br />

en descente sur cette épreuve atypique.<br />

Ainsi Aurélien, qui lui a gagné le<br />

50km de l’Ultrariège, met les gazes<br />

et refait son retard en prenant tous<br />

les risques dans les rochers. Il est à<br />

son aise. Il revient déjà sur l’homme<br />

de tête à mi-descente. Julien marque<br />

le coup. La messe est dite. Christophe<br />

parviendra même à prendre la dernière<br />

marche du podium. Chez les<br />

féminines, les écarts sont plus importants.<br />

Pourtant le scénario ressemble<br />

un peu. Mélanie Finas part devant.<br />

Mais dans ses talons, Val Cayrol Flament<br />

veille au grain. Elle ne laisse<br />

que quelques centaines de mètres<br />

et progresse à vue. Elle fait une descente<br />

de feu et s’envole ainsi vers la<br />

victoire. Mélanie assure la deuxième<br />

place. Mais évidemment, les derniers<br />

ne parviendront à revenir dans la vallée<br />

que beaucoup plus tard.... en fin<br />

de soirée ! Et que dire des quelques<br />

rescapés qui ont réussi à enchaîner<br />

pour le moment le KV, la Picariège et<br />

le Marathon? Ils leurs restent encore<br />

les Novis demain matin. Mais est-ce<br />

qu’il en restera encore un à boucler ce<br />

fameux challenge? Pour le moment,<br />

en effet, ils n’étaient que cinq sur dixneuf<br />

au départ à être encore dans les<br />

temps.... On notera que sur le Trail<br />

des Mineurs (13km), Benjamin Bellamy<br />

s’impose devant Mael Allaire et<br />

Laurie Pagnac gagne chez les filles.<br />

Et pour être complet, sur le Trail des<br />

Novis (25km), Miguel Balaven, tout en<br />

gestion après un départ plus prudent,<br />

l’emporte devant Clément Delbes et<br />

Grégory Bé. Chiara Casari reste royale<br />

sur cette distance !<br />

Retour en arrière<br />

Le Marathon du Montcalm, aussi<br />

appelé Challenge des 3000 ariégeois,<br />

s’étend cette année sur quatre jours.<br />

Une épreuve par jour en gros pour<br />

ainsi étaler le nombre de concurrents<br />

et de visiteurs sur site. Seul le<br />

dimanche verra s’élancer deux courses<br />

avec le 25 et le 13km. Le lieu<br />

des départs-arrivées a lui aussi été<br />

modifier pour plus de fluidité et tout le<br />

monde se retrouve désormais du côté<br />

du stade d’Auzat. Mais cela n’a aucunement<br />

enlevé toute la ferveur qui<br />

existe autour de cet événement. Les<br />

passionnés de montagne, les vrais de<br />

vrais, étaient heureux de se retrouver<br />

enfin après une année «sans».<br />

Tout débutait donc le jeudi avec le<br />

désormais traditionnel KV. Une centaine<br />

de spécialistes au départ et on<br />

note la victoire fulgurante de Thomas<br />

Darrodes en moins de 44’. Chez les<br />

féminines, la Roumaine Oana Mikalcea<br />

l’emporte en 55’58’’ mais Marion<br />

Rouvier n’est vraiment pas si loin. A<br />

quelques secondes. Le gros morceau<br />

du long week-end s’élançait donc


3000 ARIEGEOIS<br />

sommet !<br />

Le Challenge du Montcalm 15<br />

vendredi matin avec la Picariège. Un<br />

beau morceau de 70km pour 7000m<br />

de D+ avec pas mal de passages<br />

au 3000 et dans des pentes pour le<br />

moins techniques à souhaits. Rappelons<br />

que le parcours a été tracé<br />

par Nahu Passerat himself que l’on<br />

ne présente plus. La chaleur a bien<br />

sûr joué son rôle dans cette affaire<br />

et beaucoup s’en serait bien passé.<br />

Pour le moment, on sait que le grand<br />

vainqueur s’appelle Jonatan Cuesta<br />

Santamaria. L’espagnol l’emporte<br />

en 12h59’. C’est tout simplement<br />

fabuleux mais il est vrai que c’est<br />

un sérieux client qui a déjà remporté<br />

la Mitic en Andorre ou même pris la<br />

onzième place aux Mondiaux de trail.<br />

Agnés Rochas gagne chez les féminines.<br />

On notera que sur le 25km du<br />

dimanche, Trail des Novis, ce sont<br />

Miguel Balaven et Chiasa Casari qui<br />

sont allés les plus vite alors que sur<br />

le 13km, Trail des Mineurs, Benjamin<br />

Bellamy (tenant du titre sur le 42km)<br />

et Laurie Pagnac ont gravé leur nom<br />

au palmarès !<br />

Le mot du président<br />

Le premier sentiment est une grande joie, un immense plaisir, une grosse satisfaction pour notre association Cap<br />

Montcalm. Après une annulation en 2020 pour cause de COVID, nous avions à c?ur d’organiser cette 31° édition,<br />

mais cela ne fut pas évident. Personnellement mi juillet après les annonces gouvernementales sur les pass sanitaires<br />

dans les manifestations de plus de 50 personnes, je pensais annuler la course. Cependant, après réflexions et suite<br />

à une réunion avec les différents responsables, nous avons décidé de maintenir cette manifestation en respectant<br />

les contraintes sanitaires. Claude Pauly, un des piliers de cette manifestation depuis plus de 30 ans a été la voix de<br />

la sagesse et nous a apporté tout son savoir et expérience pour mettre en place des départs et arrivées inédits sur la<br />

plaine des sports d’Auzat. Cette 31 ° édition a été marquée par la première PicAriège et ce fut un succés fabuleux.<br />

Malgré la chaleur, le nombre de finishers est supérieur à la plupart des ultras. Le retour des coureurs est unanime<br />

pour louer la gentillesse des bénévoles et leur nombre tout le long du parcours.<br />

Sans eux la course n’existerait pas et n’aurait pas cette notorièté.<br />

Un coup de chapeau aux 6 finishers du défi du Montcalm qui sont repartis avec un joli caillou du Montcalm en<br />

cadeau.<br />

Des épreuves pendant 4 jours, de l’animation dans les villages, une activité touristique accrue, la notorièté du<br />

Montcalm sont le fruit du travail de cette équipe de bénévoles récompensée par la présence de 1356 traileurs.<br />

Merci aux collectivités notamment au conseil départemental de l’Ariège, au conseil régional d’occitanie et à la<br />

communauté des communes de Haute ariège qui nous apportent une grosse aide financière. Ensuite les petites<br />

communes du territoire (auzat, val de sos, gesties, lercoul, illier, orus ) ont contribué largement à la réussite de cette<br />

épreuve en apportant leur contribution.<br />

Merci aux équipes de sécurité, les médecins, gendarmes, pompiers.<br />

Merci à tous nos sponsors et plus particulièrement à EDF pour son soutien financier et logistique.<br />

Rendez vous en 2022 pour la 32° édition<br />

Gilles Denjean


16<br />

A ne pas louper


KS LIGHT<br />

17


18<br />

Le Challenge du Montcalm<br />

LE CHALLENGE DES<br />

Un petit bout<br />

Chapeau bas !<br />

Dans le cadre des courses du Montcalm, les organisateurs avaient lancé, en<br />

marge des épreuves, un petit challenge pas piqué des hannetons pour ceux<br />

qui se le «sentaient» !<br />

Il s’agissait en effet d’enchaîner les quatre épreuves du week-end, à savoir<br />

le KV du jeudi avec 5km et 1080 de D+, la Picariège du vendredi avec 73km<br />

et 7300m de D+, le marathon du samedi avec 42km et 2700m de D+ et le<br />

trail des Novis du dimanche avec 25km et 1250m de D+ !!!<br />

Et oui vous avez bien lu : soit en tout quelques 145km et 12330m de D+ !<br />

Ils furent donc une vingtaine à s’être inscrits à la «TOTALE» mais seulement<br />

six à tout boucler dans les temps. Il est vrai qu’avec la chaleur étouffante et les<br />

barrières horaires, ce fut encore plus rude que prévu. Si l’on peut dire.<br />

Certains sont donc arrivés de la Picariège dans la nuit du vendredi à samedi,<br />

vers 3h du mat, pour repartir pile poil à 7h sur le Marathon. Juste le temps de<br />

manger, de se faire masser et de dormir deux heures. Oufff !<br />

Ils sont donc six à avoir réussi ce challenge de «fous». Nicolas Fruchart aura<br />

été le plus rapide mais suivent Clément Brisse, Jordi Vidal, Pierrick Bonazza,<br />

Mingo Ruiz et Jérôme Abellaneda.<br />

Cela valait bien un grand coup de chapeau.<br />

C’est juste incroyable quand on connait le type de terrain emprunté !<br />

Direction Auzat en ce vendredi<br />

13 aôut pour la 31ème édition<br />

du challenge du Montcalm,<br />

plus communèment appelé<br />

Marathon du Montcalm. Et<br />

oui, plus de trente ans que<br />

cette course existe en Ariège.<br />

Sûrement l'une des plus vieilles. Si<br />

ce n'est la plus vielle. Petit changement<br />

qui saute d'emblée aux yeux,<br />

l'aire des départs et arrivées a changé.<br />

Elle se situe désormais du côté du<br />

stade à la sortie de la ville. Ce sont les<br />

conséquences directes de la COVID et<br />

des restrictions qui s'en suivent. Le<br />

festival du Montcalm qui avait lieu en<br />

même temps que les courses, haut<br />

lieu de rassemblements de passionnés<br />

de montagne et de produits du<br />

terroir n'aura donc pas lieu. Trop de<br />

monde, trop de foules à brasser, trop<br />

de tout. Bref c'est l'ambiance qui en<br />

prend un coup et les arrivées sur<br />

la piste ont une toute autre saveur.<br />

Public en moins et spectateurs moins<br />

présents. Heureusement que l'année<br />

prochaîne tout rentrera dans l'ordre et<br />

que le marathon retrouvera son vrai<br />

éclat, celui porté par les vibrations de<br />

toute une population qui se déplace<br />

pour applaudir les courageux. Ce<br />

n'est que partie remise et de toute<br />

façon, c'était ça ou rien. On l'a bien<br />

compris. Tous ceux qui, comme moi,<br />

adorent cette épreuve atypique, sont<br />

déjà tout heureux de la revoir enfin<br />

après une année blanche. Ou noire<br />

c'est selon !<br />

Aussi cette fois, et c'est un autre<br />

changement qui découle toujours<br />

de la pandémie, les courses proposées<br />

vont s'étaler sur quatre jours<br />

non stop. Le jeudi soir avec le KV, le<br />

vendredi avec la Picariège, le samedi<br />

avec le marathon et le dimanche avec<br />

les trails des Novis et des Mineurs. Lr<br />

programme est chargée. Pas de Picapica<br />

toutefois, la "terrible" invention<br />

de Nahu Passerat, l'un des piliers de<br />

l'organisation, avec ses 104km pour<br />

11000m de D+, ne peut avoir lieu à<br />

cause des passages en Andorre et<br />

en Espagne. Les organsiateurs ne<br />

se sont pas découragés pour autant


Le Challenge du Montcalm 19<br />

3000 ARIEGEOIS<br />

de légende !<br />

et ont vite trouvé une solution altenative<br />

avec une Picarège rugueuse<br />

et engagée : 70km et 7000m de D+.<br />

Le ratio fait peur à beaucoup, surtout<br />

quand on connait la technicité de certains<br />

passages. On parle d'aérien ou<br />

de montagne. En tout cas beaucoup<br />

de passages au-dessus des 3000m.<br />

C'est ce qui a toujours fait la légende<br />

de cette épreuve justement. Il faut<br />

avoir des "corones" pour dévaler,<br />

par exemple, à fond les manettes<br />

les pentes rocheuses qui reviennent<br />

du Montcalm ou de l'Estats. Certains<br />

y creusent des écarts incroyables,<br />

débranchant quasiment leur cerveau,<br />

d'autres y laissent leur quadri et ne<br />

pourront plus marcher pendant des<br />

journées entières ensuite !<br />

En tout cas le vendredi, un 13<br />

comme par hasard, ils sont quelques<br />

centaines à s'élancer sur la Picariège,<br />

première du nom. Et avec les<br />

conditions météos particulièrement<br />

chaudes (mais on est quand même<br />

encore mi-août), les dégâts se font<br />

sentir. Beaucoup d'abandons et des<br />

barrières horaires qui font halluciner<br />

certains. Certains rentreront tard dans<br />

la nuit ou tôt le matn suivant. C'est<br />

selon. Juste le temps de se laver et<br />

de manger pour assister au grand<br />

départ, celui du mythique Marathon.<br />

Les fameux 42km avec 2400m<br />

de D+. La légende est en marche.<br />

Combien de noms de champions<br />

ont marqué à jamais cette épreuve.<br />

Tikonov, Lanne et son record, Bellamy,<br />

Pinsach, Frezoul et ses chaussures<br />

usées jusqu'à la semelle? On ne souvient<br />

plus de tout. Pourtant des histoires<br />

incroyables se sont jouées sur<br />

ses sommets ariégeois. Cette année,<br />

c'est Aurélien Escalano qui va marquer<br />

de son empreinte cette nouvelle<br />

édition. Même si, malheureusement,<br />

l'armada catalane n'avait pas pu faire<br />

son déplacement habituel. Toujousr ce<br />

foutu virus !<br />

Mais le Montcalm a bien eu lieu<br />

cette année et c'est là le plus important.<br />

En 2022, on remet ça et on croise<br />

les doigts pour que tout redevienne<br />

comme avant. Exactement. Ce sera la<br />

32ème édition !<br />

Ambiance de Montcalm<br />

Il y a ces cris d’encouragements qui te semblent si près et qui pourtant<br />

sont si loin<br />

Il y a ces bénévoles aux endroits improbables que tu bénirais presque de<br />

te venir en aide<br />

Il y a ces potes venus t’encourager et que tu n’avais pas vus depuis si<br />

longtemps<br />

Il y a ces regards plein de détresse échangés pas loin du sommet avec<br />

d’autres traileurs<br />

Il y a ces grandes ombres dessinés sur un versant de la montagne et qui<br />

petit à petit s’amenuisent<br />

Il y a ces sourires donnés à la volée pour te persuader que jusque là tout<br />

va encore bien<br />

Il y a ces rochers où les pieds vacillent et ces cailloux qui glissent sous tes<br />

pieds<br />

Il y a ces crampes qui débarquent d’on ne sait où et qui petit à petit te<br />

démontent le moral<br />

Il y a ces barrières horaires qui te semblent de plus en plus improbables<br />

Il y a ce soleil qui tape sur tes épaules de toutes ses forces<br />

Il y a ce grand refuge et ce petit étang où tu voudrais tant flâner<br />

Il y a cette ligne d’arrivée qui se rapproche enfin et dont tu n’osais rêver<br />

Il y a cette première gorgée de bière qui coule toi comme un liquide sacrée<br />

Il y a ces larmes de bonheur d’un défi réalisé, d’une quête aboutie<br />

Il y a surtout toute cette joie non contenue d’être juste là au Montcalm et<br />

de vivre ta passion !


20<br />

En Languedoc<br />

TRAIL DU MONT AIGOUAL<br />

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Une fois n’est pas coutume,<br />

c’est sous la pluie que s’est<br />

déroulée cette 18e édition<br />

de l’épreuve du Trail de<br />

l'Aigoual....<br />

Ce qui n’était pas pour déplaire aux<br />

403 concurrents qui seront finalement<br />

classés sur l’ensemble des trois<br />

courses de la matinée. Parti le premier<br />

sous les averses, le peloton des<br />

participants aux 37km de l’Aigoual<br />

(149 coureurs), va vite s’étirer sous<br />

l’impulsion des favoris. A ce jeu là,<br />

c’est un trio composé du Sétois Rudy<br />

Rucinski, du Bergeracois Christophe<br />

Besse et du Nîmois Gilles Séni, leader<br />

masculin du challenge Gardois, qui<br />

va se détacher. C’est au passage au<br />

sommet de l’Aigoual (1565m) que le<br />

coureur de la Dordogne va progressivement<br />

creuser l’écart et terminer<br />

en solo en 2h53’58, assez loin devant<br />

le duo des poursuivants, qui franchiront<br />

ensemble l’arche d’arrivée en<br />

3h0’6 . Chez les dames, l’héraultaise<br />

Evelyne Cance, des Képi Pescalunes,<br />

3e en 2019, va cette fois monter sur<br />

la plus haute marche du podium au<br />

terme d’une belle balade de 3h48’40.<br />

Il faudra attendre près de 20 minutes<br />

pour voir arriver la 2e, Schéra<br />

Sahraoui, de Millau, 4h7’58, tandis<br />

que le bronze revenait à Laetitia<br />

Massiès de Clermont Endurance, en<br />

4h25’2. A noter la 5e place de l’Anduzienne<br />

Inés El Hage, 4h28’1, déjà 4e<br />

à laudun, qui du même coup se positionne<br />

en tête du challenge féminin,<br />

avant la prochaine manche prévue le<br />

12 septembre sur ses terres à l’occasion<br />

du trail Cévenol. Sur les 15km<br />

du Montals (194 coureurs), Simon<br />

Carrière du Vélo club Mt Aigoual,<br />

va rester maitre sur ses sentiers et<br />

s’imposer en 59’56, juste devant le<br />

Drômois de Valence, Samuel Bonnaud,<br />

1h1’12, et le Lozérien de Marvejols,<br />

Robin Defever, troisième donc<br />

en 1h2’42. En féminines, c’est un<br />

retour gagnant à la compétition que<br />

va réaliser la Nîmoise Jana Lelut, victorieuse<br />

à l’Espérou en 2011, 2015<br />

et 2017, qui va réussir la passe de<br />

quatre en 1h19’37, à 10 minutes<br />

néanmoins de son record du circuit<br />

qui date de 2011. Priscille Cartayrade<br />

des Gazelles à Vos Trousses,<br />

termine, justement, dans sa foulée<br />

en 1h20’17, assez loin devant Emilie<br />

Audouard, de St Afrique, 1h26’38.<br />

Sur les 8km du Puechlong (57 coureurs<br />

classés), c’est Bertrand Gras<br />

de Passion Triathlon qui sera le plus<br />

véloce en 31’7, tandis que la première<br />

dame, Marine Monzo, franchira<br />

l’arche en 41’5.<br />

Conseils et coaching<br />

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A noter<br />

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• Photos: Fotolia • Juin 2021


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Le rendez-vous


A venir 23

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