19.12.2023 Views

Transpyrénéa

Numéro spécial sur la Transpyrénéa 2023 !

Numéro spécial sur la Transpyrénéa 2023 !

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

A l'assaut du nouveau Gruissan Poli Trail<br />

En direct des<br />

Quais de Bx !<br />

www.runningmag.fr<br />

Mensuel N°226 Décembre 2023 -Janvier 2024— 2 €<br />

Le journal des courses, raids, trails et triathlons de votre région<br />

La <strong>Transpyrénéa</strong> 2023 :<br />

Au coeur du GR10 !


Le sommaire<br />

<br />

EDITO<br />

LE MOT DE ALAIN LETARD<br />

"Incroyables conditions au Cognac !"<br />

Retour sur la Transpy<br />

J’ai vu des ciels étoilés à m’en brûler les yeux. J’ai vu des levers de soleil<br />

à m’en décrocher la mâchoire. J’ai vu des couchers de soleil à en pleurer de<br />

bonheur. Je me suis extasié devant quelques isards, aigles et marmottes. J’ai<br />

dormi à la belle étoile ou dans des cabanes pas très propres. J’ai mangé dans<br />

des refuges où nous étions choyés comme des héros. J’ai traversé des dizaines<br />

de rivières et gravi autant de sommets. J’ai dévalé les pentes dans les cailloux<br />

et la poussière. Et puis surtout j’ai croisé tellement de gens bien attentionnés,<br />

d’amis qui m’attendaient ici ou là, que cela m’a réchauffé plus d’une fois le<br />

cœur, les larmes au bord des yeux !<br />

J’ai donc marché pendant des centaines d’heures sur cette Transpy 2023…<br />

J’étais venu chercher tout cela et un petit bout d’aventure. Et je n’ai pas été<br />

déçu. Pendant ces dix jours à crapahuter, le monde s’est soudain apaisé autour<br />

de moi et plus rien d’autres n’avait d’importance que de savoir où j’allais pouvoir<br />

dormir, où j’allais pouvoir manger et quel serait la suite du sentier… J’ai<br />

marché avec un copain devenu ami aussi et cela n’a pas de prix.<br />

Alors bien sûr, j’aurais bien aimé aller un peu plus loin. Juste un peu plus loin.<br />

Mais ma tête est remplie de tellement de souvenirs et d’images fortes que cela<br />

me suffit amplement. Pour le moment. Mon Dieu que le GR10 et les Pyrénées<br />

sont magnifiques. Mon Dieu que la vie est simple parfois et que nous pouvons<br />

en faire ce que nous en voulons. Merci la Transpy.<br />

J’ai aussi marché pour l’association « Les Gladiateurs » et je suis très heureux<br />

d’avoir pu contribuer à mon humble niveau à leur fonctionnement avec<br />

une petite somme récoltée durant ce périple grâce aux dons de ceux qui m’on<br />

soutenu. Merci !<br />

www.runningmag.fr<br />

Rémy Jégard<br />

"Voilà quelques temps que je n'avais<br />

pas eu l'occasion de vous adresser<br />

quelques lignes. Il est vrai que j'ai eu<br />

pas mal d'activités en septembre et<br />

octobre... Alors que je dois me rendre<br />

à Teulat, pour animer l'épreuve chère<br />

au rédac chef du jounral, Rémy, je me<br />

décide. Je me suis rendu en octobre<br />

à Verfeil pour le trail du Cassoulet, à<br />

Mont de Marsan pour son marathon,<br />

à Arsac dans le Médoc pour la foulée<br />

des Vignerons, à Belvés en Dordogne<br />

pour le relais du Périgord Noir, à la<br />

Brède aussi afin de fêter les 20 ans<br />

de la croisière des bons vins, à Montagrier<br />

pour le plus ancien trail de la<br />

Dordogne (pour les anciens, un circuit<br />

qui emprunte les traces du Grand<br />

Brassac Hivernal, j'y ai même croisé<br />

Pascal Jugie parmi les bénévoles !) et<br />

pour terminer à Jarnac pour le marathon<br />

du Cognac.<br />

La ville de Jarnac, inondée des crues<br />

de la Charente, routes coupées, parkings<br />

sous les eaux et cependant une<br />

équipe qui n'a pas l'intention d'abandonner<br />

son projet. Durant les jours<br />

précédents le départ, sept projets de<br />

parcours différents, de positionnement<br />

des ravitaillements festifs, des chais à<br />

traverser... Pour arrêter le circuit définitif<br />

le vendredi matin à 10h30 moins<br />

de 24h avant le départ. Une superbe<br />

épreuve, sportive avec près de 3500<br />

participants... la plupart déguisée. Et<br />

aussi le soleil et la bonne humeur.<br />

Bravo à vous les organisateurs et<br />

bénévoles du Cognac pour votre réactivité,<br />

votre faculté d'adaptation. Une<br />

extraordinaire édition 2023 suivie bien<br />

sûr d'une soirée à la hauteur de l'événement.<br />

Grand merci !<br />

Je vous donne rendez-vous dans<br />

les courses de fin d'année. J'aurais<br />

été pour ma part du côté du Téléthon<br />

de Verfeil dans le 31 puis au Solitrail<br />

de Bouliac championnat de Gironde de<br />

trail... Mais ensuite ce sera Pécharmant<br />

en début d'année les 13 et 14<br />

du côté de la Dordogne donc et une<br />

autre épreuve qui se profile à l'horizon,<br />

les 24 et 25 février du côté de Biscarosse<br />

dans les Landes autour du lac<br />

Latécoère. On en reparlera.<br />

Bonnes fêtes à tous et à très bientôt !<br />

Alain Létard 0603757504<br />

alain.letard@sfrr.fr<br />

Inscrivez vous en ligne pour le mois de janvier<br />

sur www.chrono-start.com :<br />

- Le Trail des Côteaux, le 7 janvier<br />

- Le Trail de l'Agenais, le 7 janvier<br />

- Le Trail Nocturne des rois, le 13 janvier<br />

- Les Foulées du Malbec, le 14 janvier<br />

- Le TBZ Survivor, le 20 janvier<br />

- L'Escapade, le 28 janvier<br />

- La Ronde Givrée, le 28 janvier<br />

- Le Trail de l'Aqueduc, le 28 janvier<br />

Running Mag est édité par<br />

la société RP Presse<br />

au capital de 2.000 F<br />

Lieu dit Fourneri<br />

81500 Teulat<br />

Remy : Tél.06 13 36 08 87<br />

et Tél. Fixe. 05 31 22 66 24<br />

E.Mail: runningmag@sfr.fr<br />

Directeur de la publication :<br />

Rémy Jégard<br />

Directeur de la Rédaction :<br />

R. Jégard<br />

Ont collaboré à ce numéro :<br />

- Krys - Christine Robert - Théo<br />

Montal - Jacques Raboisson<br />

- Pierre Garaudet - Thomas<br />

Francoual - Richard Bohan -<br />

Amandine Gayan<br />

Impression : BCR Imprimeur<br />

32000 Gimont<br />

(Ce journal est imprimé dans le<br />

respect de l'environnement)<br />

N° ISSN : 2739-5006<br />

N° Commission paritaire :<br />

0224K80535<br />

Abonnement 1 an : 19 €<br />

Abonnement de soutien<br />

: 76 €<br />

Prix TTC aux taux de 2,10 %


A ne pas louper


A venir


La <strong>Transpyrénéa</strong><br />

DU CôTE DE<br />

"J'ai vu tellement<br />

"J’ai vu un départ grandiose,<br />

magique dans un fort Vauban que<br />

la mairie du Perthus met a notre<br />

disposition ...<br />

Mais j’y ai vu beaucoup d’amis,<br />

des anciens Transpy , des anciens<br />

bénévoles et même Benoit, ami<br />

vigneron , au nom de tes bouteilles,<br />

très évocateur ...<br />

Mais j’ai vu surtout du plaisir,<br />

de la souffrance, des pleurs, des<br />

larmes de joies, des embrassades,<br />

de l’amour et de l’amitié...<br />

J’ai vu un « pitchoune » gérer de<br />

bout en bout ce chemin de croix,<br />

suivi par son paternel inquiet ... et<br />

fier !<br />

J’ai vu des bénévoles héroïques<br />

qui ont dormi moins que les participants,<br />

au petit soin, au delà de<br />

toute espérances<br />

J’ai vu des pancakes, des crêpes,<br />

des barbecues de 50 personnes,<br />

Merci Xavier et Marc, Evelyne<br />

et à tous les cuistots ...<br />

J’ai vu un ami me faire des teeshirts<br />

plus pour m’aider à faire<br />

cette Transpy....un autre m’amener<br />

des lits et les amis du GRP m’aider<br />

tout au long ... merci Jacky Alain<br />

François jml et toute l’équipe.<br />

J’ai vu des pompiers coach<br />

sportifs, un médecin efficace et<br />

adorable, des infirmières dévouées<br />

et sympas, des podologues merveilleux,<br />

des kinés actifs ....<br />

J’ai vu des belges, que dire, uniques,<br />

adorables, en un mot Magiques<br />

et ce n’est pas vous Transpy<br />

qui allaient me contredire ....<br />

J’ai vu un gamin de 12 ans être<br />

bénévole et faire de la pate a tartiner<br />

maison sous des pilotis<br />

J’ai vu un québécois au service<br />

des autres, beaucoup lui doivent<br />

d’être allé au bout, Merci Ivan<br />

J’ai vu un légionnaire herculéen<br />

bouclé sa 3eme traversée et un<br />

portugais boucler sa 2eme traversée<br />

toujours avec le sourire ...<br />

J’ai vu des podologues merveilleux,<br />

Maxime, Helene, Emma,<br />

et toute ta bande merci Cédric,<br />

J’ai vu la présence et sympa<br />

indispensable de la Protection<br />

Civile. Merci Alain et Paul et l’équipe<br />

!<br />

J’ai vu aussi des refuges qui<br />

nous ont accueillis ou qui ont joué<br />

le jeu de cette aventure pyrénéenne.<br />

Merci Calou, Magali, Nathalie<br />

et pleins d’autres<br />

J’ai vu des Japonais, des Thaïs,<br />

des Coréens, des Malaisiens, des<br />

Indonésiens, des Suisses, des<br />

Norvégiens et 22 nationalités sur<br />

le départ ...héroïques ...<br />

J’ai vu de nouveaux bénévoles<br />

formidables qui se demandaient<br />

dans quelle folie ils étaient tombés<br />

...et mis la main a la pate auprès<br />

des anciens , Audrey et Esteban,<br />

Violetta , Francis et Joëlle ,Matt,<br />

Brunhilde Honorez et Jean, Nathalie,<br />

Lidya, Christine, je ne peux pas<br />

tous vous citer , mais un très grand<br />

merci à tous<br />

J’ai vu des champions, se casser<br />

les dents sur ce monstre que j’ai<br />

créé et d autres anonymes gérer<br />

leur avancée jusqu’au bout<br />

J’ai vu des champions se mettre<br />

au service des autres, tenir un CP,<br />

H24 et se mettre aux fourneaux,<br />

merci Titi<br />

J’ai vu un poète belge, me faire<br />

un poème à l’arrivée, une première,<br />

un grain de folie que j’adore ...<br />

J’ai vu un paysan du Jura au<br />

grand cœur à l’arrivée que dire<br />

...respect<br />

J’ai vu presque 60 abandons,<br />

mais qui ont quand même fait<br />

plus de 450 km ...une bagatelle,<br />

ils sont donc finishers de la Pastourale<br />

, et j’en ai vu repartir sur<br />

le 190 km ....ou même sur le 450<br />

...bravo Manu<br />

J’ai vu mes petits gars de la<br />

logistique assurer comme des<br />

bêtes ,Francis , Patrice, Violetta,<br />

Anne, Jean-Mi ... courir partout , et<br />

s’amuser de mes Velledas (c’est a<br />

ce moment qu’ils éclatent de rire)<br />

J’ai vu Xavier et son équipe être<br />

partout, aux fourneaux, sur les CP<br />

, sur le terrain et se faire quand<br />

même 300 km en skipper ...<br />

J’ai vu des assistants et assistantes<br />

surprenants et épuisés<br />

rechercher des oreillers, une place<br />

de parking une tente, leur poulain<br />

...<br />

J’ai vu et contrôlé des sacs à 5<br />

kg et d’autres à 12 kg, avec tout<br />

dedans ....je ferais un sac à 5 kg,


La <strong>Transpyrénéa</strong><br />

<br />

L'ORGANISATION<br />

de belles choses !"<br />

(avec les photos)<br />

J’ai vu des gens essayer de mettre<br />

dans des cases, des tableurs,<br />

des classements, un dispositif étalé<br />

sur 900 km et 19 jours , ce qui<br />

est totalement impossible et me<br />

voir changer le dispositif tous les<br />

matins ...avant le café .... beaucoup<br />

de café ...<br />

J’ai vu des mairies jouer le jeu<br />

et nous attendre déjà pour 2025<br />

J’ai vu un groupe de sept guerriers<br />

héroïques, Loïc, Pascal, Nico,<br />

Josyan , Julien, Christian, Giovanni,<br />

luttant contre une barrière<br />

horaire qui n’existait que dans la<br />

tête d’une serre file…<br />

Je n’aurais loupé votre arrivée<br />

pour rien au monde ...quelque<br />

aurait été le jour ...<br />

J’ai vu un PGHM a mes cotés<br />

lorsque la tempête de neige a<br />

piégé 41 Transpy a 2400 m avec<br />

des vents incroyables, pendant<br />

2 heures ou pour chercher mon<br />

amie Paulette ...<br />

J’ai vu Karen terminer, une petite<br />

anglaise adorable arrivée au bout,<br />

la seule féminine qui terminera la<br />

T900<br />

j’ai vu et rigolé, et surtout téléguidé<br />

Christophe P, toutes les<br />

nuits, grâce à l’excellent système<br />

Follow me ...que nous avons<br />

appris à gérer.<br />

J’ai rencontré Jack Sparrow,<br />

alias Philippe qui connait par cœur<br />

les Pyrénées et qui a été d’une<br />

grande aide ...sur le CP23<br />

J’ai vu des BV et des CP merveilleux<br />

et d’autres à améliorer (ou<br />

à oublier) mais tenus avec courage<br />

par les meilleurs bénévoles du<br />

monde ...Merci Audrey Esteban(le<br />

plus jeune des bénévoles) Yvette,<br />

Lydia , Christine et d’autres<br />

J’ai vu des chefs de poste héroïques<br />

, sur des Cp d’altitude ,pour<br />

vous aider et vous retenir en cas<br />

de mauvais temps , merci Bran,<br />

merci Tony<br />

J’ai vu un skipper, Pierre merveilleux<br />

m’appeler jour et nuit pour<br />

compenser un CP, un balisage<br />

, une flèche , un caillou , merci<br />

Pierre ...bravo pour ta course ...tu<br />

Yvan L’Heureux, un bénévole en or !<br />

Un lâcheur de gagne jamais, un gagnant ne lâche jamais. <strong>Transpyrénéa</strong><br />

2023, j’ai décidé d’être un gagnant en aidant les autres.<br />

En 2016, je n’avais aucune idée de ce qu’était la vraie montagne et encore<br />

moins une course longue en « non stop ». Avec une préparation de 10 mois,<br />

l’assistance de bénévoles en or, des autres raiders et de Cyril, j’ai complété<br />

cette Transpérénéa. Ce fut pour moi, petit Québécois, une quête non pas physique<br />

mais une aventure spirituelle au cœur de l’Essentiel sur de la voie du<br />

guerrier pacifique.<br />

2023 tu me voyais refaire ce chemin avec d’autres humains engagés sur le<br />

sentier du dépassement de soi. Mon ami Cyril m’avait d’ailleurs fait le grand<br />

honneur d’être parrain de la Transpy et de porter le dossard #1. Ce dossard<br />

était également offert gracieusement mais par amitié et engagement, j’ai décidé<br />

de payer mon inscription. Cyril donna donc ce dernier a un autre coureur qui<br />

ne pouvait se l’offrir. C’est ça l’Essentiel, l’esprit Transpy et la grande roue de<br />

donner et recevoir bien au-delà du « gagner et performer ».<br />

Depuis 1 an, une neuropathie d’origine inconnu crée une énorme atrophie et<br />

une perte de force - sensations dans ma jambes droite, je ne peux plus courir,<br />

je peine parfois à marcher. Étant thérapeute du sport, j’en connais un volet!<br />

Deux semaines avant le départ de la course, message à mon ami organisateur<br />

Cyril ainsi qu’à mon frère de course Frédéric Goumard : « Je ne peux pas venir,<br />

je peine à me porter simplement sur ma jambe droite, la neuropathie empire<br />

et il m’est impossible de marcher normalement.»<br />

Ça me brise le cœur, ça me déchire! Une semaine avant le départ une<br />

ancienne maxime résonne en moi. Un élève Zen dit à son Maître : «Je suis<br />

complètement découragé, que devrais-je faire?» Le Maître répond : «Encourage<br />

les autres.» Autre message : «Cyril, je vais être là pour aider et traiter les<br />

coureurs sur ta course, on s’engage, on se présente !»<br />

Avec un maximum de matos médical pour les traitements c’est un départ.<br />

Après un arrêt du temps chez mon frère de course Fred et sa belle petite famille<br />

es N° ... ah non y a pas de classement<br />

lol<br />

J’ai vu Yvette être très courageuse<br />

sur un Cp qui n’aurait pas<br />

du en être un, merci Yvette (et j’ai<br />

reçu l’opinel gravé il est magnifique)<br />

promis en 2025 tu auras le<br />

plus beau...<br />

J’ai vu le Pic du Midi de Bigorre<br />

ou toute l’équipe de Nathalie Rubio<br />

a fait des miracles ...et des étoiles<br />

plein les yeux<br />

J’ai vu un Yacht club adorable<br />

qui nous aidé a tenir l’arrivée à<br />

l’inaccessible Etoile à Hendaye,<br />

merci Luis, Merci Claude ...réserve<br />

nous 5/6 voiliers pour le dernier<br />

bivouac, j’adore ton idée ...<br />

J’ai vu l’esprit Transpy , RSO ,<br />

palpable avec une humanité, une<br />

entraide , une amitié que je revendique<br />

et maintiendrais envers et<br />

contre tous ...<br />

Notre slogan a toujours été, nous<br />

partons entre coureurs, nous rentrons<br />

entre amis ... il a pris tout<br />

son sens ...<br />

J’ai vu mon équipe, mes organisateurs,<br />

mes amis, prendre soin<br />

de moi, me mettre au lit ...me<br />

débloquer le cou ...essayer de me<br />

faire manger ...<br />

J’ai vu un médecin m’aider a<br />

ramasser un participant dans la<br />

foret , et d autres à jouer à cachecache<br />

avec des Patous , a 4h23<br />

le matin ou lutter à mains nues<br />

contre une vache folle....<br />

Mais, j’ai vu une grande aventure,<br />

une épopée héroïque, et tous<br />

ceux qui y étaient ont compris<br />

pourquoi je dis que ce n’est pas<br />

de l’Ultra Trail ....et que j’ai baptisé<br />

ça Rando Raid ou Raid !"<br />

Cyril Fondeville,<br />

organisateur de la Transpy<br />

on se présente sur la ligne de départ. Nous savions tous que je n’irais pas<br />

bien loin avec une jambe qui se dérobe spontanément sans prévenir dans un<br />

simple escalier…<br />

A 35km ça n’avance plus du tout, ma jambe est inerte! Un auto tapping de<br />

fortune la nuit (merci Franck et Pierre) avec du «ducktape» pour bloquer l’articulation<br />

du genou fera son chemin jusqu’à la première Base Vie soit 200km!<br />

Malgré les souffrances de la jambe, ce ne fut que pur bonheur avec Fred et les<br />

autres raideurs. Avec des sacs de 8 à 14 kilogrammes, que des guerriers ici!<br />

Bascule immédiate sur l’équipe médicale pour traiter les coureurs avec une<br />

équipe humaine hors normes. Des journées de 16 à 18h à prodiguer des soins,<br />

massages, thérapie manuelle, acupuncture, pieds, plaies… Merci à tous pour<br />

votre reconnaissance et votre patience face à des interventions souvent très<br />

spartiates pour vous aider à continuer votre chemin. Ce fut un honneur et un<br />

privilège de partager des moments et connaissances avec cette équipe médicale<br />

et bénévole si incroyable. Il n’y a pas de mots pour exprimer cette bienveillance<br />

et altruisme! Les Paul, Philippe, Jean-Michel, Jean-Paul, Mat, Anne,<br />

Francis, Giovanni, Didier… de ce monde sans oublier notre grand « nounours<br />

râleur au grand cœur » de Cyril.<br />

Bravo à tous les raiders pour votre dépassement, vous êtes grands et ce peu<br />

importe la distance ou la finalité. Il n’existe aucun maître sur terre, seulement<br />

des étudiants qui s’entraident et cheminent vers un idéal humain. Merci au<br />

visionnaire Cyril, merci aux bénévoles. Le temps offert est la plus grande<br />

richesse car il ne repasse jamais et aider les autres c’est ultimement s’aider<br />

soi-même. Merci à tous d’avoir donné un sens profond à ma - notre Transpy.<br />

Avec toute ma bienveillance, je vous laisse sur ces mots d’Aunguttara Nikaya<br />

: « Guerriers, nous nous appelons guerriers. Nous nous battons pour la haute<br />

vertu, pour les grandes causes, pour la sagesse suprême. C’est pourquoi nous<br />

nous appelons guerriers».


La <strong>Transpyrénéa</strong><br />

QU'EN ONT-ILS<br />

"J'ai pleuré, j'ai ri, j'ai vécu<br />

Ali Kédami<br />

«J’aurais dû la finir cette Transpy,<br />

rien que pour faire plaisir à Cyril !<br />

J’étais un de ceux qui devaient faire<br />

la deuxième édition, et s’est passé<br />

ce qui s’est passé ! Évidemment j’ai<br />

soutenu et encouragé Cyril pour poursuivre<br />

son objectif.<br />

Mais malheureusement, ma situation<br />

du moment ne me permettait pas<br />

de participer à cette deuxième édition.<br />

Je suis d’origine libanaise et j’ai<br />

subi de plein fouet la crise au Liban.<br />

J’ai tout perdu et j’ai dû partir avec<br />

famille, mon épouse et ma fille handicapée,<br />

pour la Bretagne où des amis<br />

français à la retraite nous ont reçu et<br />

hébergé gracieusement.<br />

Je n’avais pas le moral ni la tête<br />

pour m’entrainer pour une telle compétition.<br />

Et le manque de moyen<br />

financier m’éloignait encore plus de<br />

cette course.<br />

Mais c’est sans compter sur la<br />

générosité de Cyril qui m’a offert<br />

l’inscription et a fait un appel à l’aide<br />

d’équipement dans les groupes de<br />

réseau des coureurs.<br />

J’ai fini par être présent au départ<br />

du 900km. Une douleur au genou m’a<br />

malheureusement contraint à l’arrêt<br />

à Aulus les bains, au km 275. Trois<br />

jours plus tard, je participe à la version<br />

190km en partant de la Pierre<br />

Saint Martin pour finir à Hendaye.<br />

Si ma situation le permet, je me<br />

suis promis d’être présent en 2025<br />

pour enfin participer et terminer cette<br />

rando raid.»<br />

Christian Sanroman<br />

De mon côté, c’était ma première<br />

participation. Pour résumé cette Rando<br />

Trail fût exceptionnelle tant par ces<br />

paysages magiques et magnifiques<br />

comme pour ces rencontres humaines<br />

avec les participants, bénévoles<br />

qui ont été toujours là pour que l’on<br />

puisse y arriver jusqu’au bout. Avec<br />

mon binôme Nicolas nous avons fermés<br />

l’épreuve... et qu’elle belle leçon<br />

de vie et du dépassement de soi.<br />

Christophe Bigeon<br />

Et oui, la Transpy, ça marque aussi<br />

les esprits, j’y pense tous les jours.<br />

C’est une mentalité de course qui me<br />

va bien. T’es face à toi même, et souvent<br />

seul. Donc, t’y es, tu te gère.<br />

C’est difficile, voir des fois, très<br />

difficile..Les pieds, la fatigue, la chaleur…nos<br />

proches qu’on aimerait<br />

voir… Un maître mot: on va au bout.<br />

Gilles Buffalan<br />

Pour introduire mon récit sur la<br />

<strong>Transpyrénéa</strong>, je vais vous citer<br />

Patrick Montel, voix emblématique de<br />

l’athlétisme : « Alors peut-être »<br />

Tout a commencé en 2016, traileur<br />

amateur et passionné de montagne<br />

j’ai eu écho d’une organisation, RSO<br />

qui orchestre la traversée des Pyrénées.<br />

L’idée fait son chemin dans ma<br />

tête, en suis-je capable ? en 2022<br />

je passe le pas et m’inscris sur La<br />

Pastourale, version raccourcie de la<br />

Transpy, raid de 430Kms et 25000m<br />

de dénivelé positif au départ de<br />

Bagnères de Luchon avec une arrivée<br />

à Hendaye. Imaginez-vous avoir<br />

6 jours de vacances pour parcourir<br />

450 kms !<br />

Le 08 aout 2023, assisté de mon<br />

père, je me présente à Luchon avec<br />

l’objectif de rallier Hendaye à pied<br />

par la montagne en suivant le balisage<br />

du GR10. Le départ me libère<br />

d’un énorme poids qui m’oppresse.<br />

Je me sens délivré ; enfin le début de<br />

l’aventure !<br />

6 jours dans mes pensées !<br />

6 jours à vivre cette aventure !<br />

Je n’ai parcouru que la moitié du<br />

GR10, que la partie occidentale de La<br />

<strong>Transpyrénéa</strong>, je n’avais jamais marché<br />

autant, pas de record à battre,<br />

pas de performances à égaler, juste<br />

un chemin à suivre pour rejoindre<br />

l’océan. L’assistance de mon père m’a<br />

permis de ne pas souffrir du manque<br />

de confort, pas de logistique à gérer,<br />

cette chance m’a permis de pouvoir<br />

profiter pleinement et surtout de me<br />

donner un maximum de chance de<br />

réussite ! Chapeau aux copains qui<br />

n’ont pas eu cette chance !<br />

Je viens de vivre une des plus belles<br />

expériences de ma vie, une aventure<br />

que je n’oublierai pas,<br />

J’ai pleuré, j’ai ri, j’ai vécu des<br />

moments puissants qui resteront<br />

gravés dans ma mémoire. C’était


La <strong>Transpyrénéa</strong><br />

<br />

RETENU ?<br />

des moments si puissants..."<br />

tellement bon ! Tout me rappelait la<br />

chance que j’avais d’être là, du sons<br />

des cloches d’un troupeau, du chants<br />

des oiseaux, d’un berger appelant<br />

son chien, au soleil qui se cache, en<br />

passant par tous les clins d’œil que<br />

la vie me laissait. J’ai aimé tous ces<br />

hasards, toutes ces rencontres.<br />

Il est difficile de décrire ce condensé<br />

d’émotions qui nous poussent à<br />

pratiquer ce sport. L’accomplissement,<br />

le dépassement de soi, la joie<br />

de réussir, c’est l’envie de vivre ces<br />

émotions qui nous amène ici, le bonheur<br />

de se dire « je l’ai fait ! ».<br />

Jérôme Deligny<br />

Cette Transpyrenea représente un<br />

rêve. Traverser cet écrin de merveille<br />

en mode fast and furious, quelle folie<br />

! L’aventure s arrêtera hélas pour moi<br />

au bout de 500 km, les pieds meurtris<br />

par d importantes ampoules. Je<br />

retiens la beauté des paysages et surtout<br />

les belles rencontres faites, des<br />

coureurs devenus des amis. L’aventure<br />

avait une connotation humaine car<br />

je la réalisais à titre associatif avec<br />

mon association La Traversée afin de<br />

valoriser 16 associations différentes.<br />

Jérôme Marin<br />

La Transpy, un peu plus d’un mois<br />

après mon arrivée à Hendaye, restera<br />

comme la plus grande aventure de<br />

ma vie sur les chemins.<br />

Des rencontres exceptionnelles,<br />

avec des participants et des randonneurs<br />

incroyables: Sven, un jeune<br />

d’une trentaine d’années, qui passe<br />

sa vie sur les sentiers: on s’est croisés<br />

sur les hauteurs du Pays Basque.<br />

Il était sur le point de terminer l’Hexatrek,<br />

un périple de 3034 km à travers<br />

les principaux massifs français. Le<br />

gars n’en était pas à son premier fait<br />

d’armes: titulaire notamment de la<br />

Triple Couronne aux Etats Unis ( PCT,<br />

AT et CDT), il m’explique que c’est son<br />

mode de vie, et qu’il ne descend que<br />

pour faire un boulot lui permettant de<br />

financer ses aventures. Je me suis<br />

senti tout à coup tout petit par rapport<br />

à un jeune comme lui.<br />

Côté sensations personnelles,<br />

toutes les souffrances (elles ont été<br />

nombreuses), sont effacées par tous<br />

les moments de plénitude et de joie.<br />

Le sac de 10KG environ est devenu<br />

inexistant après 5 jours, les ampoules<br />

aux talons, bien que profondes,<br />

tolérables.<br />

Ce voyage de 16 jours est compliqué,<br />

encore maintenant, à remettre<br />

dans l’ordre dans ma tête. Beaucoup<br />

de moments sont des images que je<br />

ne sais pas situer chronologiquement,<br />

tellement ils sont nombreux, et probablement<br />

liés à des instants où la<br />

fatigue extrême devait agir. Le temps<br />

fera peut-être son œuvre?<br />

2025 sera peut être l’occasion pour<br />

moi de faire à nouveau cette expérience<br />

hors du temps, non pas pour<br />

améliorer quoi que ce soit, mais uniquement<br />

pour vivre une nouvelle fois<br />

tous ces instants hors du temps.<br />

Eric Faust<br />

L’aventure est hors norme. On<br />

apprend à tout point de vue sur nous<br />

et sur nos relations aux autres. Même<br />

si on partage quelques heures avec<br />

d’autres participants et bénévoles, je<br />

trouve que les échanges sont vrais<br />

et sans chichis. Il faut toujours garder<br />

en tête que l’autre est une force,<br />

une aide pour tenir bon et dompter<br />

l’épreuve. Je rejoins le message de<br />

Cyril, que la course débute au bout de<br />

250-300km. On passe alors dans l’inconnu.<br />

L’organisation est au petit soin<br />

pour tous et s’adapte en permanence<br />

à la complexité de la gestion d’un tel<br />

raid. Enfin, c’est la seule course qui<br />

commence avec 200 coureurs et 100<br />

bénévoles et qui finit à 100 coureurs<br />

et 200 bénévoles, car l’ambiance est<br />

telle que ceux qui abandonnent n’hésitent<br />

pas à devenir bénévoles sur les<br />

checkpoints.<br />

Pour ma part l’aventure s’est finie<br />

trop tôt avec une douleur à la cuisse<br />

qui après échographie s’est avérée<br />

être une déchirure musculaire atypique<br />

de 1,5x11cm (ni l’échographe,<br />

ni le médecin ni le kinésithérapeute<br />

n’ont rencontré une telle configuration<br />

de déchirure). Avant le diagnostic,<br />

l’organisation m’a fait tenir le CP14 au<br />

col de Sencours. C’était merveilleux<br />

et j’étais super content de voir passer<br />

l’ensemble du peloton avec bien<br />

évidemment une attention particulière<br />

pour Sylvain et Fabrice.<br />

Rendez-vous en 2025.


10<br />

La <strong>Transpyrénéa</strong><br />

LE TEMOIN<br />

"Je souhaite donner<br />

Il se prénomme Christophe.<br />

Mais cela aurait tout aussi bien<br />

être Sylvain, Eric ou Nathalie.<br />

Il était au départ de la Transpy<br />

2023 et aussi à l'arrivée. Il a<br />

réalisé un de ses rêves. Et il<br />

nous raconte !<br />

«En Septembre 2016, à l’aube de<br />

mon premier ultra, je découvre la<br />

Transpyrenea. Je vais voir le site et<br />

je lis dans les conditions d’inscription<br />

qu’il faut au moins avoir fait un grand<br />

trail de 170 km. Parfait, je participe<br />

aux 100 miles du Sud de la France<br />

en Octobre. Je prends contact avec<br />

l’organisation pour obtenir des informations<br />

et en Janvier 2017, je m’inscris.<br />

Je commence alors à réfléchir à<br />

un plan d’entraînement et pendant ma<br />

prépa, je rencontre les membres d’une<br />

association pour les enfants malades<br />

et/ou en situation de handicap. C’est<br />

alors une évidence, je souhaite ajouter<br />

un caractère solidaire à mon défi,<br />

une belle motivation en plus. Après<br />

plusieurs échanges et rencontres<br />

avec les responsables d’Emo’Sion,<br />

j’ai l’honneur de devenir leur parrain.<br />

Ma traversée des Pyrénées prévue en<br />

2018 devient alors un projet sportif<br />

solidaire. Malheureusement, après 2<br />

ans de préparation, 1 mois avant la<br />

Transpy, la course est annulée à cause<br />

d’une affaire judiciaire. C’est d’abord<br />

une grosse déception mais 48 heures<br />

plus tard, je décide de faire la traversée<br />

en solitaire, en mode « OFF ». Il y<br />

a beaucoup d’enjeux et en particulier<br />

les enfants qui me suivent et la récolte<br />

de fonds pour l’association. J’avance<br />

le départ d’une semaine et le 24 Juillet<br />

2018, je commence ce que je pense<br />

alors le plus grand défi de ma vie.<br />

Je vis ma traversée en 3 parties : 1/<br />

Course en étapes sur les 7 premiers<br />

jours avec camping réservé chaque<br />

soir par ma conjointe, 2/ En autonomie<br />

complète en dormant à la belle étoile<br />

et 3/ les 3 derniers jours avec suivi de<br />

ma conjointe sur plusieurs villages et<br />

ravitos réguliers. Ce fût une réussite<br />

en 17 jours (18 depuis Banyuls) avec<br />

récolte de fonds de plus de 800 euros<br />

pour Emo’Sion.<br />

Par la suite, je garde des liens d’amitié<br />

avec Cyril et la fin de ses problèmes<br />

annonce le retour de la Transpyrenea.<br />

Je ne me voyais pas repartir pour une<br />

nouvelle traversée mais je ressens une<br />

énorme envie de vivre l’aventure avec<br />

un caractère plus humain. J’hésite<br />

quelques temps et puis je m’inscris. La<br />

prépa se réfléchit au fur et à mesure<br />

des mois qui passent car entre-temps<br />

je suis devenu Papa d’un petit Tino.<br />

J’ai plusieurs périodes de doutes car<br />

j’ai envie de rester près de mon fils et<br />

de ma conjointe. Malgré cela et une<br />

forme d’anarchie dans ma programmation,<br />

ma préparation est correcte.<br />

Je dois également négocier un aménagement<br />

de planning professionnel<br />

pour m’absenter au moins 3 semaines.<br />

J’ai peur de ne pas être capable<br />

de refaire ce que j’ai fait en 2018. Un<br />

ami vendéen prend aussi part à ce défi<br />

gigantesque. Nous échangeons régulièrement<br />

sur le sujet et nous partageons<br />

un entraînement pour tester du<br />

matériel. Nos discussions permettent<br />

d’envisager la meilleure stratégie. Je<br />

souhaite faire mieux qu’en 2018, être<br />

plus performant (moins de temps de<br />

pause) et faire encore plus parler de<br />

l’association, du monde associatif en<br />

général et de l’engagement solidaire<br />

(rencontre avec une école, un lycée et<br />

un centre de loisirs, environ 600 jeunes<br />

impliqués).<br />

En Juillet 2023, tout est prêt et je<br />

me sens à peu près bien. Une blessure<br />

au pied gauche vieille d’un an me gêne<br />

et se réveille de temps en temps. J’ai<br />

quelques peurs et je n’ai pas envie de<br />

quitter ma famille, de ne pas ou peu<br />

voir mon fils pendant une quinzaine<br />

de jours. Cependant, 2 jours avant le<br />

départ, dans le Fort de Bellegarde, je<br />

suis pris dans l’ambiance Transpy et<br />

toujours autant impressionné par tous<br />

ces aventuriers, par tous ces autres<br />

fous.<br />

1er Août 2023 à 12h, le départ est<br />

donné. La 1ère journée est très difficile<br />

mentalement, mon pied est très<br />

douloureux et mes pensées sont négatives.<br />

Une envie de stopper passe dans<br />

ma tête. Je m’accroche jusqu’au 1er<br />

CP libérateur. Finalement, mon mental<br />

se renforce dans la 1ère portion jusqu’à<br />

la 1ère base de vie. Ma Transpy<br />

est lancée ! Pendant que je me restaure,<br />

je profite de la présence de ma<br />

famille. Je suis boosté pour la suite,<br />

je relativise sur les difficultés et je me<br />

sens bien avec mon plan de course,<br />

concentré sur l’objectif. Je souhaite<br />

donner le meilleur de moi-même, je<br />

pense à la famille, aux enfants malades<br />

et aux nombreuses personnes qui<br />

me suivent. Cette Transpyrenea fait du<br />

bruit, elle est officielle. Il y a des hauts<br />

et des bas mais j’avance toujours peu<br />

importe la façon. Je bois beaucoup, je<br />

dors comme je le peux et j’ai faim, j’ai<br />

tout le temps faim ! Je mange à me<br />

faire péter le ventre dès que j’en ai<br />

l’occasion. J’adore le côté humain de<br />

la course, les bénévoles dont certains


La <strong>Transpyrénéa</strong> 11<br />

DU MOMENT<br />

le meilleur de moi!"<br />

coureurs qui ont arrêté et se sont mis<br />

au service des autres participants,<br />

les coureurs avec qui j’ai partagé<br />

quelques moments sur la première<br />

portion et les gens sur le parcours<br />

qui nous apportent leur soutien par<br />

des bonjours, des échanges brefs,<br />

qui nous accompagnent sur quelques<br />

mètres ou kilomètres et qui,<br />

parfois, nous partagent leur nourriture.<br />

Je pense que c’est cette touche<br />

d’humanité qui m’avait tant manqué<br />

en 2018. A toute cette abondance<br />

d’énergie s’ajoute mon côté compétiteur.<br />

Bien que l’esprit de la Transpyrenea<br />

se veut sans classement, savoir<br />

que je jouais les premiers rôles a été<br />

un moteur supplémentaire surtout à<br />

cause de la différence entre les coureurs.<br />

Les uns avec une assistance<br />

et les autres sans … J’avais choisis<br />

le « sans assistance » (mon amie<br />

m’apportait un minimum d’aide aux<br />

bases de vie mais je lui avais refusé<br />

un soutien au niveau des CP, sa présence<br />

occasionnelle et celle de mon<br />

fils était quand même un bon soutien<br />

psychologique).<br />

Avec la motivation d’évoluer dans<br />

une nature encore sauvage aux paysages<br />

somptueux, la force mentale<br />

qui me pousse au-delà de mes limites,<br />

l’appui des personnes qui me<br />

suivaient et un esprit de compétition,<br />

je termine la Transpyrenea 2023 en<br />

14 jours et 2h. Je suis apaisé et heureux<br />

de retrouver ma famille avec qui<br />

je passe 3 jours à Hendaye en attendant<br />

quelques coureurs pour partager<br />

cet instant de vie où tu sais que<br />

tu viens de réaliser quelque chose de<br />

grand dans ton évolution personnelle.<br />

En prime, la Transpyrenea 2023 a<br />

permis de valider la 2018 et elle sonne<br />

comme l’aboutissement de 7 ans<br />

de préparation. A mon arrivée, Cyril<br />

m’a pris dans ses bras et j’ai senti le<br />

soulagement, pour lui la renaissance<br />

et pour moi la reconnaissance. Merci<br />

Cyril, Merci RSO, Merci les bénévoles,<br />

Merci aux autres participants, Merci à<br />

toutes les personnes qui m’ont suivi<br />

et m’ont soutenu et surtout Merci à<br />

ma conjointe qui est toujours à mes<br />

côtés.»<br />

Christophe DAIN


12<br />

La <strong>Transpyrénéa</strong><br />

COMMENT FINIR<br />

"Malheureusement les blessures<br />

Une <strong>Transpyrénéa</strong>, cela ne<br />

s'invente pas. On doit se préparer,<br />

s'entraîner, optimliser et<br />

puis avoir un peu de chance<br />

aussi. Une <strong>Transpyrénéa</strong>, cela<br />

se mûrit, se rêve, se construit.<br />

Julien nous en parle mieux<br />

que personne...<br />

"Je suis assis sur ma terrasse<br />

au soleil au cœur du Pays Basque,<br />

alors que le premier concurrent a<br />

franchi la ligne d’arrivée hier aprèsmidi<br />

après 13 jours de course (bravo<br />

a lui) et qu’une petite trentaine de<br />

concurrents sont encore dans les<br />

montagnes (courage les mecs !) moi<br />

je suis là…blessé et déçu…. Alors<br />

pour éviter de tomber dans l’apitoiement,<br />

analysons les raisons de ce<br />

demi échec !<br />

Pour réussir la Transpyrenea en 17<br />

jours, il faut réunir 5 impératifs :<br />

- Progresser de manière rapide et<br />

régulière (50 km/jour et 3000mD+) :<br />

j’ai fais l’erreur d’étapes trop courtes<br />

en début de course, pensant que ça<br />

irait plus vite ensuite…. Je n’ai que<br />

très difficilement effacé mon retard<br />

(1 journée de trop à l’arrivée sur<br />

Bagnères)<br />

- Dormir peu mais régulièrement<br />

: nouvelle erreur en essayant de<br />

dormir dès les premiers CP , temps<br />

de perdu car l’excitation et la forme<br />

empêchent de trouver sommeil…<br />

une progression en nuit blanche avec<br />

micro sieste aurait été nécessaire sur<br />

les premières étapes puis des courts<br />

sommeils à horaire régulier.<br />

- Manger à sa faim : là commence<br />

un véritable dilemme, je suis sans<br />

assistance le principe de l’orga est<br />

donc 1/3 perso, 1/3 sur le chemin<br />

(refuge, commerce,..) et 1/3 sur les<br />

CP . Le tiers perso c’est du poids<br />

dans le sac et c’est clairement lourd<br />

! Le tiers sur le chemin, Oui à condition<br />

de trouver des refuges et des<br />

commerces ouverts (dans certaines<br />

zones c’est mission impossible !)<br />

et pour le tiers orga le compte n’y<br />

est pas, certains CP seront copieux<br />

(comme la BV1 et avec de la viande<br />

grillée) mais ailleurs les denrées sont<br />

pauvres et rares, les protéines quasi<br />

absentes, jamais de coca ou de St<br />

Yorre, certains petits déjeuners au<br />

pain sec !<br />

- Porter léger : Le règlement impose<br />

une liste de matériels obligatoires<br />

que j’ai essayé de réduire au minimum<br />

avec l’aide du Monsieur Matériel<br />

de la Transpy Pierre et après des<br />

mois et des mois de tests et un lourd<br />

investissement financier (pour de l’ultra<br />

light). Bilan 9 à 10 kilos minimum<br />

(sans eau). Je vais d’ailleurs passer<br />

le contrôle des sacs sans souci. Mais<br />

alors pourquoi ? Comment ? Je suis<br />

entouré dès le départ par certains<br />

participants avec des sacs de trail<br />

de 5 a 6 kilos !! .Cette différence de<br />

poids agit irrémédiablement sur l’allure,<br />

le corps, le dos, la fatigue….<br />

- Soigner ces pieds : sur ce dernier<br />

point qui sera aussi la cause<br />

de mon abandon à la BV2 (et qui a<br />

failli l’être dès le CP11) , c’est clairement<br />

primordial, nettoyer, sécher,<br />

noker, encore et toujours… malheureusement<br />

pour une raison encore<br />

inconnue j’ai vu apparaître dès<br />

le 6eme jour une sorte d’allergie/<br />

échauffement sur l’ensemble des<br />

pieds (zone de chaussettes) avec<br />

des petites cloques de partout . J’ai<br />

essayé de protéger au mieux ces<br />

zones avec du Tape pour éviter les<br />

frottements… mais au CP10 c’est<br />

le drame , un infirmier de la protection<br />

civil m’arrache les strappes et la<br />

peau !! Les cloques saignent et sont<br />

à vif , je dois désormais gérer des<br />

plaies qui me font l’effet de verre<br />

pilé dans mes chaussures !!! Aucun<br />

médecin ou podologue au CP11, je<br />

décide de stopper tant les douleurs<br />

sont vives et en l’absence de possibles<br />

pansements. Mais ce sera l’incroyable<br />

bienveillance de Stephanie<br />

(compagne et assistance de Gregory<br />

Ramoin Trail) qui prendra le temps de<br />

protéger et strapper mes pieds pour<br />

reprendre le chemin ! Malheureusement<br />

les blessures vont s’aggraver<br />

au fil des kilomètres et m’obligeront<br />

à stopper dans la montée de Super<br />

Bagnères après la BV2.<br />

En conclusion, je retiendrai de<br />

cette Transpyrenea officielle 2023 :<br />

- Le GR10 : un serpent de cailloux,<br />

de racines et de terre, magnifiquement<br />

tracé au cœur de ces vallées<br />

et montagnes Pyrénéennes, parfois<br />

extrême il est rarement plat.<br />

- Les paysages : grandioses et<br />

sauvages, les points de vue aux<br />

différentes heures du jour sont<br />

fascinants par leur variété et leur<br />

beauté…<br />

- Les Bénévoles : à toutes heures<br />

du jour et de la nuit ils sont là avec<br />

le sourire et la gentillesse sur chaque<br />

CP. Un immense merci à eux !!!<br />

- Les rencontres : impossible de<br />

vivre seul une telle aventure ! Le<br />

chemin est long et permet de partager<br />

des moments d’euphorie et de<br />

grosses galères avec des concur-


La <strong>Transpyrénéa</strong> 13<br />

CETTE EPREUVE ?<br />

vont finir par s'aggraver..."<br />

Quentin Higuret ou l'aventure d'une vie !<br />

Alors que je m’alignais sur la ligne de départ, une forme optimale pulsait<br />

en moi. Hendaye était le point d’arrivée, peu importaient les imprévus que je<br />

rencontrerais en cours de route. Cependant, rien ne m’avait préparé à une<br />

telle épopée. J’ai entamé la course au sein d’un groupe de tête, composé<br />

de deux compères. Nous imposions un rythme soutenu jusqu’à ce que la<br />

première nuit en territoire ariégeois nous rattrape. C’est là, au cœur d’une<br />

tempête furieuse, que je me suis détaché du groupe, avançant seul dans<br />

l’obscurité. Beaucoup spéculaient sur ma stratégie : avais-je démarré trop<br />

vite ? Allais-je flancher ?<br />

Contre toutes attentes, mon aventure se poursuivit en solitaire, toujours<br />

en tête. Sans assistance extérieure, traverser les étendues sans possibilité<br />

de ravitaillement s’est avéré un défi colossal. Chaque village traversé de jour<br />

m’offrait l’opportunité d’anticiper mes besoins en nourriture. Pendant ces<br />

deux semaines, je suis passé par toute les émotions, et la nature m’a testé :<br />

entre canicule, pluies diluviennes et brouillards épais. Pourtant, chaque étape<br />

m’amenait à visualiser le prochain objectif, et après 13 jours, 1 heure, 866km<br />

et 65 000D+ d’efforts intenses, je devenais le premier finisher.<br />

Ce voyage, tant humain que sportif, a été sublime. Ma gratitude va à tous<br />

les bénévoles dispersés le long du parcours. Ils étaient mon ancre, m’apportant<br />

soutien et réconfort, dissipant la solitude du coureur en tête. Comme le<br />

soulignent si bien Cyril et Balzac : « En toute chose, l’on ne reçoit qu’en raison<br />

de ce que l’on donne ».<br />

Pour les curieux, voici quelques détails : mon sac pesait 6kg sans eau,<br />

incluant l’équipement obligatoire et d’autres accessoires (double couche longue<br />

haut/bas, couche imperméable haut/bas, gants imperméables, grosse<br />

trousse pharma pour pieds + médocs). Je ne portais qu’1 litre d’eau à chaque<br />

fois.<br />

rents… certains deviennent des<br />

amis ! Au départ je m’étais engagé<br />

à marcher avec un ami jusqu’à Hendaye…<br />

c’est une autre erreur sur<br />

cette édition, il faut vivre chacun à<br />

son rythme et trouver (peut être) des<br />

compagnons de route qui seront au<br />

rythme du jour… il ne faut jamais<br />

attendre l’autre… il y a tant à faire…<br />

ne jamais se forcer à suivre l’autre…<br />

il y a tant à perdre… et demain se<br />

retrouver pourquoi pas ! Toutefois,<br />

en cas de mauvais temps ou la nuit,<br />

une progression en groupe est souhaitable<br />

par sécurité. Deux binômes<br />

inoubliables seront ceux avec Delphine<br />

dont un bivouac étoilé magique<br />

et Gregory avec qui est née une<br />

complicité évidente et qui a su me<br />

motiver comme personne … on se<br />

reverra c’est évident !<br />

Je ne sais pas si je vais mieux<br />

mais j’ai envie de voir Hendaye en<br />

2025 ! "<br />

Bien que cette année ait été exclusivement dédiée à l’escalade, je crois<br />

fermement que le succès dans une telle aventure repose sur un entraînement<br />

assidu et surtout sur un amour inconditionnel de la montagne. C’est<br />

dans de telles traversées que l’on puise dans l’ensemble de nos expériences<br />

passées.<br />

La portée de mon exploit ne m’a pas encore frappé, mais je sais que j’ai<br />

trouvé ce que j’étais venu chercher. Longue vie à l’esprit Transpy!<br />

Julien Haule


A noter 15


16<br />

La <strong>Transpyrénéa</strong><br />

INTO THE<br />

"J'ai des souvenirs<br />

La famille de l'ultra est une<br />

grande famille. Celle de l'utrarando<br />

est encore plus unie,<br />

sans aucun doute. Les compagnons<br />

de chemins et de sentiers<br />

deviennent des compagnons<br />

de vie tout simplement...<br />

Xavier en a pris plein la tête et<br />

plein le coeur !<br />

"Lors de mon périple sur les chemins<br />

de Saint Jacques de compostelle<br />

en 2021 je rends visite à Cyril qui<br />

se trouve sur la route. Nous échangeons<br />

sur nos différents projets, lui<br />

organisateur de raids et moi plutôt<br />

consommateur de grand évènement,<br />

il m’annonce que son prochain gros<br />

défi pour 2023 sera une nouvelle<br />

transpyrenea.<br />

Les inscriptions ouvertes je m’empresse<br />

à poser ma candidature.<br />

À ma grande surprise Cyril me téléphone<br />

pour me demander de venir<br />

l’aider dans ce nouveau challenge et<br />

que j’aurais l’honneur d’être directeur<br />

de course et de skipper.<br />

Un long travail de prêt de 2 ans,<br />

des vidéos conférences, des échanges<br />

téléphoniques, des déplacements<br />

dans les Pyrénées et j’en passe, mais<br />

principalement c’est surtout mon<br />

expérience de la course d’ultra trail,<br />

d’être finisher de cette course 2016 et<br />

surtout travailler sur l’alimentation, le<br />

matériel obligatoire et l’organisation<br />

des BV et CP .<br />

A sa demande je compose deux<br />

équipes, une pour tenir la BV1 et une<br />

autre de skipper pour être plus proche<br />

des coureurs.<br />

Quelques défections au dernier<br />

moment dans mon propre staff, mais<br />

je me promets de combler ce manque<br />

par mon envie de bien faire<br />

Dimanche 30 juillet<br />

Départ avec jean pour le Perthus<br />

dans les Pyrénées avec une voiture<br />

réfrigérée surchargée, tout le matos<br />

pour affronter 3 semaines de raid<br />

intense, un gros travail nous attend<br />

pour l’installation dans le fort et première<br />

prise de contact avec les autres<br />

bénévoles<br />

Lundi 31 juillet<br />

Nous voilà donc dans le vif du<br />

sujet,arrivées des premiers concurrents<br />

tous plus motivés les uns que<br />

les autres, mais pour la plupart sans<br />

savoir se qu’ils leurs attends<br />

Contrôle des sacs, déjà quelques<br />

râleurs qu’ils pensent que c’est des<br />

vacances en club<br />

Après avoir alerté le staff, nous<br />

nous rendons vite compte que un<br />

grand nombre de GPS n’ont pas la<br />

bonne trace et surtout que certains ne<br />

savent pas s’en servir, un gros travail<br />

nous attend.<br />

Jean fait tout pour palier à ce défaut<br />

et en sauvera certainement beaucoup<br />

sans le savoir.<br />

J’organise une Pasta partie improvisée<br />

avec quelques bénévoles qui se<br />

révèle un grand succès, bénévoles,<br />

participants, accompagnants, staff<br />

tous on trouvés cela super sympa.<br />

Mardi 1er août<br />

Le jour J<br />

Après notre cérémonie des drapea,<br />

,nous avançons dans cette grande<br />

descente pour donner le départ de<br />

l’aventure, certainement le plus<br />

grand rando raid que l’on connaisse<br />

(un grand moment d’émotion et de<br />

solitude qui me rappelait 2016).<br />

Les coureurs lâchés, tous équipés<br />

de balise GPS de géo-localisation,<br />

malgré mes conseils,ils partent vraiment<br />

trop vite, mais on verra plus<br />

tard.<br />

Notre mission terminée au fort du<br />

perthus, rangement fait,tentes pliées,<br />

nettoyage exécuté nous voilà partis


La <strong>Transpyrénéa</strong> 17<br />

TRANSPY<br />

plein la tête..."<br />

pour Merens les vals pour organiser<br />

la première BV1.<br />

Les premiers soucis arrivent,<br />

contrôle des douane sur la route,<br />

tout fini bien, arrivée au camping nos<br />

deux immenses barnums sont bien<br />

installés, mais il manque le principal,<br />

l’eau, l’électricité et les douches.<br />

Mais c’est sans compter la sympathie<br />

de monsieur le maire, que tout<br />

rentre dans l’ordre, et que notre lieu<br />

est plus-que-parfait une base de vie<br />

exceptionnelle.<br />

Après avoir balisé notre accueil,<br />

nous étions un peu à l’écart du GR<br />

10,pour plus de facilité pour des<br />

concurrents fatigués,nous attendons<br />

les premiers participants.<br />

Mais nous voilà confronté à la réalité,<br />

Cyril m’appelle en pleine nuit, un<br />

premier concurrent égaré, un deuxième<br />

retrouvés par le pghm ,tout rentre<br />

dans l’ordre, mais malheureusement<br />

les complications continuent, cause<br />

météo exécrable, pluie, neige, grésille,<br />

brouillard nous prenons la décision<br />

de suspendre la course, plus de<br />

départ pour le refuge de la Rulhe et<br />

faire redescendre ceux qui étaient en<br />

route pour le refuge de Besines et du<br />

lac des bouillouses pour se mettre à<br />

l’abri<br />

Après quelques heures d’attente<br />

tout rentre dans l’ordre et la confrontation<br />

peut continuer .<br />

Les premiers abandons affluent,<br />

les pieds très éprouvés, les podologues<br />

sont surchargés de travail,<br />

beaucoup de complications musculaires,<br />

un manque de sommeil pour<br />

beaucoup, mais malgré les conseils,<br />

une fois de plus toujours les mêmes<br />

erreurs et surtout ne pas sous estimer<br />

l’Arriège et les Pyrénées, c’est<br />

très rigoureux,les chemins escarpés,<br />

la boue,les pierriers,les montées<br />

brutes et sèches de même pour les<br />

descentes.....<br />

Après avoir réalisé un sans faute<br />

à nôtre BV, repas, tentes, soins, kiné<br />

et peu de sommeil, nous quittons<br />

Merens un peu éprouvés physiquement<br />

mais prêt pour une nouvelle<br />

aventure.<br />

Mission terminée pour Jean, nous<br />

voilà avec Didier pour de nouvelles<br />

aventures.<br />

Lundi 7 août<br />

Je commence mon rôle que affectionne<br />

particulièrement «skipper»,je<br />

pars sur le parcours à la rencontres<br />

des participants, pour les motiver,les<br />

aider, les conseiller et Didier prend<br />

la voiture la dépose au prochain CP<br />

et vient à ma rencontres, une bonne<br />

complicité ou chacun trouve son<br />

plaisir.<br />

Un stop à Fos ou je retrouve mes<br />

amis, Joëlle et Francis que je me propose<br />

de les aider à ce CP pendant 48<br />

heures pour les décharger un peu.<br />

Nous avançons jusqu’à Luchon «le<br />

mi parcours»ou nous constatons un<br />

grand nombres d’abandons,et oui<br />

madame Pyrénées ne laisse pas le<br />

choix au manque de condition et surtout<br />

aux pieds pas assez préparés.<br />

Notre aventure grands sommets<br />

va tourner court, arrivée à<br />

loudenvielle,Cyril m’appelle en<br />

urgence pour prendre de nouveaux<br />

la responsabilité du CP22 suite au<br />

remplacement de bénévoles rentrés<br />

précipitamments.<br />

Apres une pose à Vielle Aure<br />

Franck Didier et moi prenons la direction<br />

de Saint Étienne de baigorry ou<br />

nous sommes de nouveau obligés de<br />

négocier un local «vestiaire du rugby<br />

«pour pouvoir accueillir les participants<br />

bien entamés physiquement.<br />

Les premiers concurrents du 190<br />

km ,du 450 et de l’intégral arrivent.<br />

De nouveau notre CP nous en faisons<br />

vraie base vie, il faut prendre<br />

des décisions qui ne font pas toujours<br />

plaisir aux coureurs, interdire<br />

de partir la nuit «crêtes d’iparla» trop<br />

dangereuses et brouillard, stopper<br />

certains concurrents trop fatigués ou<br />

pieds trop endommagés.<br />

Avec notre équipe nous réussissons<br />

à tous les remettre sur pieds,les<br />

accompagnés,et nôtre mission<br />

improvisée se révèle de nouveau un<br />

succès car 100%des participants qui<br />

passeront au CP22 seront finisher.<br />

Après un passage éclair au CP21,<br />

pour remplacer le chef de poste,de<br />

nouveau notre équipe à réaliser un<br />

sans faute et surtout le sentiment<br />

d’avoir réussit le challenge «job<br />

improviseur «skipper/médecin/podologues/cuisinier/conseiller/médiateur<br />

/accompagnateurs etc.<br />

Les serres file passés, mission<br />

terminée, rangement fait, voiture<br />

surchargée nous nous dirigeons vers<br />

Hendaye à la rencontres des participants<br />

des bénévoles et surtout des<br />

derniers arrivant .<br />

Bien sur mon petit récit qui retrace<br />

cette Transpyrenea 2023 est très<br />

compressé, mais tellement de choses<br />

à dire et des souvenirs plein la tête<br />

que je pourrais en faire un livre.<br />

Je tenais vraiment à remercier<br />

toutes mon équipe et se qui m’ont<br />

rejoint durant cette aventure extraordinaire,<br />

toujours sur le front, jamais<br />

de coup de gueule, toujours présent<br />

quand il le fallait, aussi bien sur le<br />

terrain, pour les repas, pour les soins<br />

des participants, pour motiver les<br />

concurrents, trouver les mots justes<br />

pour les aider, aller chercher des participants<br />

égarés ou qui on abandonnés<br />

etc etc<br />

Sachant que notre mission a changé<br />

de jours en jours et improvisé à la<br />

dernière minute .<br />

Vous comprendrez mieux maintenant<br />

pourquoi je me suis reconverti à<br />

l’ultra trail, le rando raid, une grande<br />

famille, solidaire, tous dans la même<br />

galère, et même les plus forts restent<br />

humble et sans prétentions<br />

le dicton «pour le plaisir»<br />

Et surtout se qui me fait très chaud<br />

au cœur, tout vos messages, vos<br />

appels, vos remerciements oraux<br />

et merci à vous tous bénévoles,<br />

coureurs, organisateurs, suiveurs et<br />

accompagnants<br />

En quelques lignes<br />

Nombres de km en montagne :<br />

+300 km<br />

Nombres de dénivelés +: 20000<br />

D+<br />

Nombres de km en voiture :3000<br />

km<br />

Nombres de nuits entières : o<br />

Nombres nuits blanches : beaucoup<br />

Nombres de repas : énormément<br />

Nombres de soins : énormément<br />

Nombres de d’omelette : des centaines<br />

Nombres de kg de pâtes :des<br />

dizaines de kg<br />

Et surtout je n’oublie pas le nombre<br />

de bon moments ensemble, de<br />

rigolade et de bonnes mousses !<br />

Un grand merci à mes coéquipiers,<br />

Jean-Toussaint, Didier, franck,Joëlle,<br />

Francis, Philippe, Josiane ,Jean<br />

Michel et tous ceux que j’ai recruté<br />

au fur et à mesure de l’aventure<br />

Merci Cyril de m’avoir fait confiance<br />

et que la transpyrenea vive longtemps."<br />

Xavier Chau


18<br />

Les courses<br />

LES 10KM DES<br />

Froid dans l'atmosphère,<br />

Cette nouvelle édition des 10 km<br />

des quais a été marquée par une<br />

météo catastrophique. Il s’en est<br />

fallut de peu que l’évènement soit<br />

annulé. En effet, après un mois de<br />

septembre et d’octobre plus qu’estival,<br />

l’automne s’est invité de manière<br />

brutale pendant les vacances de la<br />

Toussaint avec des tempêtes précoces<br />

et violentes une semaine avant<br />

l’évènement. Le bassin d’Arcachon a<br />

connu sont lot de destruction et une<br />

tempête avec des vents de plus de<br />

100 km/h était annoncée la veille<br />

de la course, toute la nuit. Et effectivement,<br />

il s’est mis a soufflé vers<br />

20h, jusqu’au petit matin. Au retrait<br />

des dossards, nombreux étaient<br />

les coureurs qui demandaient si la<br />

course étaient maintenue. AU vu des<br />

prévisions météo, oui, en revanche,<br />

pas de stands installés pour déposer<br />

les sacs consignes ou se faire masser<br />

après la course. Un village course<br />

réduit à son strict minimum. A chaque<br />

coureur de s’organiser pour ses<br />

affaires d’après course, ce qui n’allait<br />

pas arranger les chronos. Nombre ont<br />

couru avec un sac à dos sur l’épaule,<br />

d’autres ont peut-être eu de la famille<br />

à l’arrivée pour les seconder. Toujours<br />

est-il que malgré ces conditions spéciales,<br />

le record de classés a été<br />

une nouvelle fois franchi, avec 3776<br />

coureurs. Cette année pas de relais,<br />

mais un 5 km non chronométré pour<br />

quelques 500 participants. Ces derniers<br />

partis vers 11h ont connu des<br />

conditions dantesques avec une pluie<br />

diluvienne qui s’est abattue sur eux,<br />

les coureurs aux environ d’une heure<br />

et plus ont connu le même sort. Si<br />

le temps de la course, les dieux du<br />

ciel ont été bienveillants en offrant<br />

des conditions idéales aux coureurs<br />

les plus rapides, il n’en n’a pas été<br />

de même pour les plus lents. La zone<br />

d’arrivée qui regorgeait de milliers de<br />

coureurs contents de leur matinée et<br />

qui échangeaient et refaisaient leur<br />

course avec les copains, s’est vidée<br />

en moins de cinq minutes. Cette édition<br />

laissera assurément un souvenir<br />

impérissable, aux coureurs et aux<br />

organisateurs.<br />

Côté performance, malgré ces<br />

conditions climatiques, le vent s’est<br />

bien calmé le temps de la course et<br />

de nombreux records persos sont<br />

tombés. La course au label national<br />

a fait venir du monde de très loin, a<br />

commencé par les deux lauréats de<br />

l’épreuve, tous les deux membres du<br />

Team Hoka, sponsor de l’épreuve :<br />

Léonard Rory, Britanique, qui pulvérise<br />

son record de plus d’une minute<br />

en claquant l’arche d’arrivée en<br />

29’03, et en ayant pris les commandes<br />

de la course dès le 1er km, sans<br />

jamais être inquiété. Côté féminin,<br />

c’est l’athlète milanaise, originaire<br />

de Venise, Giovanna Epis, s’impose<br />

en 33’52. Elle aussi bat son record.<br />

Dans quinze jours elle participera aux<br />

championnats italiens du marathon.<br />

Il faut aussi remarquer la remarquable<br />

densité de niveau grâce à un<br />

travail de fond pour faire venir les<br />

meilleurs, orchestré par Kevin Sourrigues,<br />

athlète du club depuis ses plus<br />

jeunes années, et bien évidemment<br />

Eric Dubus, l’ancien spécialiste du<br />

1500 et 3000m, qu’on ne présente<br />

plus. A noter, 12 athlètes sous les 30<br />

minutes, 38 sous les 31, 108 sous les<br />

33 et 45 femmes sous les 40 minutes,<br />

un très beau plateau d’élites<br />

donc. Autre statistique, la présence<br />

des femmes toujours plus importante<br />

avec près de 40% du peloton, petit<br />

à petit, on se rapproche de la parité,<br />

c’est une excellente nouvelle. Il y a<br />

20 ans, les femmes ne représentaient<br />

alors que 15 à 20% d’un peloton de<br />

10 km.<br />

Rendez-vous maintenant dans un<br />

an.<br />

Ils ont dit :<br />

Giovanna Epis, 35 ans, Milan,<br />

vainqueure : Je suis satisfaite de ma<br />

course, je suis un petit peu loin de<br />

mon record (33’) mais dans 15 jours<br />

je participerai aux championnats italiens<br />

de marathon. Je repars demain<br />

mais je vais quand même essayer de<br />

visiter la ville cet après-midi. Je suis


Les courses 19<br />

QUAIS DE BORDEAUX<br />

chaud sur le bitume !<br />

athlète professionnelle et je travaille<br />

chez les carabiniers (police italienne),<br />

c’est un des moyens que l’on nous<br />

offre pour être aidée dans nos préparations.<br />

Adele Barthez, 24 ans, Saucats,<br />

1h00’22 : « C’était bien dur, mais j’ai<br />

battu mon record, je suis en-dessous<br />

des 1h, donc je suis contente. C’était<br />

très sympa. »<br />

Maxence Vandermersch, Bordeaux,<br />

54’27 : « C’est mon 3è 10 km, je fais<br />

en-dessous de 55’, donc un nouveau<br />

record. C’est grâce à cette course<br />

que l’on s’est mis à courir cet été<br />

avec Adelle, c’était notre objectif. »<br />

Camille Aglave, 28, Laruscade,<br />

54’42 : « C’est ma deuxième course,<br />

et première fois à Bordeaux cela s’est<br />

bien passé, la météo a été clémente,<br />

je n’ai pas suivi la meneuse d’allure<br />

mais je l’ai vue à la fin et j’ai essayé<br />

de la rattraper, et je crois même que<br />

je l’ai dépassée.<br />

Alexandre Collignan, 29 ans, Saint<br />

André de Cubzac 54’29 : « C’est ma<br />

toute première course, j’ai été encouragé<br />

du début à la fin, c’était très<br />

sympa, il y a eu de bonnes conditions,<br />

il n’y avait pas trop de vent. .<br />

On courotte un peu et à la on s’est<br />

décidé à courir un peu plus sérieusement.<br />

»<br />

Maïvenn Lecorre, 26 ans, Stade<br />

Rennais, 3è F et 34’27 : « ça doit<br />

faire 15 ans que je cours, j’ai battu<br />

mon record, que j’avais déjà battu il<br />

y a une quinzaine de jours à Rennes.<br />

On est venus à plusieurs, mon copain<br />

l’avait fait l’année dernière, il avait<br />

beaucoup aimé, c’est une bonne<br />

organisation. Je fais le marathon de<br />

Valence dans un mois, ce sera mon<br />

second, j’ai fait 2h42 à Paris. »<br />

Texte : Nathalie Wurry<br />

Photos : Charles Brunet<br />

C’était la 18ème édition du<br />

Gruissan Poli Trail. Et malgré<br />

une nouvelle date, plus ou<br />

moins imposée, l’épreuve a<br />

encore fait le plein. 1500 dos-


20<br />

Les trails<br />

LE 18EME GRUISSAN<br />

Ah, la fameuse magie du<br />

sards. Pas un de plus. Quota<br />

également imposé. Et tous<br />

les chanceux qui ont pris part<br />

à l’événement, en ont aussi<br />

pris plein les yeux. La météo<br />

idéale, même en plein cœur de<br />

décembre, a bien aidé. C’était<br />

juste magique !<br />

C’est un décor de carte postale.<br />

Vraiment. Vous partez de Gruissan<br />

et vous montez doucement dans<br />

les hauteurs. Vous êtes déjà dans la<br />

Caple. Du côté des Auzils par exemple.<br />

Et là le soleil se lève doucement<br />

et se reflète déjà sur le lac en contrebas.<br />

Plus loin on devine facilement<br />

la Méditerranée. Il n’en faut pas<br />

plus. La température est fraîche à ce<br />

moment-là mais il est juste un peu<br />

plus de 8h du matin. Et nous sommes<br />

en plein mois de décembre. La<br />

journée s’annonce grandiose. Au bon<br />

moment, au bon endroit. Nombreux<br />

sont les traileurs à s’arrêter à la volée<br />

immortaliser le moment. Surtout sur<br />

le 50km où le temps compte un peu<br />

moins.<br />

C’est un décor de carte postale. Je<br />

radote. Mais pourtant… Le soir alors<br />

que tous les coureurs sont rentrés<br />

au bercail. Il est 17h30. Le soleil se<br />

couche derrière la tour de Gruissan.<br />

Les couleurs sont un mélange de<br />

rose et d’orange. On dirait que le lac<br />

s’embrase. Fin d’un footing pour s’en<br />

remettre. C’est juste ça La Clape en<br />

hiver. Des couleurs, des couleurs et<br />

encore des couleurs. On en oublierait<br />

presque les cailloux piégeux qui<br />

jalonnent les sentiers et chemins.<br />

Sylvie Ferrasse a prévenu. « Le GPT<br />

ne va pas mourir. Peut-être que c’est<br />

de plus en plus d’organiser mais nous<br />

ne baisserons pas les bras. L’épreuve<br />

est trop belle. Les gens sont trop<br />

ravis. Et ils nous le disent sans cesse.<br />

Alors nous formons des jeunes depuis<br />

quelques années et ils sont déjà<br />

prêts à prendre la relève. Avec Yves<br />

ça fait une vingtaine d’années que<br />

nous nous retroussons les manches<br />

mais nous pouvons compter sur une


Les trails<br />

21<br />

POLI TRAIL<br />

massif de la Clape !<br />

équipe soudée de bénévoles. Le GPT<br />

est désormais majeur, nous pouvons<br />

donc le laisser voler de ses propres<br />

ailes. Même si nous ne serons jamais<br />

bien loin… »<br />

Le week-end du Gruissan Poli<br />

Trail est un week-end à part dans le<br />

calendrier régional. Pour beaucoup<br />

de passionnés, cela reste une référence.<br />

Et pour cause, les meilleurs<br />

français se sont frottés aux sentiers<br />

caillouteux du Massif de la Clape.<br />

L’épreuve a longtemps été une manche<br />

du Trail Tour National. On se souvient<br />

des Manu Gault, des Sébastien<br />

Spheler, des Benoît Cori, des Maxime<br />

Cazajous, des Fabien Chartoire et j’en<br />

passe…<br />

Depuis beaucoup de modifications<br />

ont été amenées, la plupart imposée<br />

par des obligations environnementales.<br />

L’endroit est en effet de plus<br />

en plus protégé et les organisateurs<br />

s’adaptent de bon coeur aux nouvelles<br />

mesures. Ainsi le quota maximal<br />

possible désormais est de 1500 dossards<br />

sur l’ensemble du week-end,<br />

ainsi la date ne peut plus être choisie<br />

au hasard. Et après février qui a longtemps<br />

été la période de référence<br />

pour le GPT, nous sommes passés à<br />

novembre l’an passé et donc décembre<br />

cette année. Mais la beauté du<br />

site est toujours aussi envoûtante et<br />

les traileurs adorent toujours autant<br />

ce trail qui a fait le plein à chaque<br />

fois, quoiqu’il arrive.<br />

Pour le samedi, tous les yeux<br />

étaient tournés vers le 18 et le 12km,<br />

les deux distances proposées. Estelle<br />

Giovannangeli et Gautier Cochonneau<br />

se sont imposés sur le long et Artur<br />

Bador, encore cadet, et Chloé Barré<br />

s’adjugent la courte distance. Météo<br />

clémente ce jour-là et vraiment idéale<br />

le dimanche.<br />

Sur l’épreuve phare des 50km,<br />

les Esclops d’Azun ont dicté leur loi.<br />

Robin Bonduelle, même s’il a un peu<br />

cafouillé sur un bout de parcours,<br />

est bel et bien déclaré vainqueur en<br />

4h51’ devant Cyril Pasturel en 4h53’.<br />

Laure Paradan est la grande lauréate<br />

sur cette distance. Enfin sur le 25km,<br />

ce sont Nicolas Godin et Bérénice<br />

Gautier qui inscrivent leurs noms au<br />

palmarès !<br />

Mais le plus important était sans<br />

aucun doute de traîner un peu à table,<br />

lors du traditionnel repas d’après<br />

course aux produits locaux de la mer,<br />

et d’écouter les participants revenir<br />

sur leurs exploits à peine achevés.<br />

Car tous étaient unanimes pour<br />

reconnaitre qu’ils venaient de passer<br />

un moment vraiment extraordinaire.<br />

Presqu’hors du temps. C’est bien ça<br />

l’effet GPT. Et pourvu que ça dure !


22<br />

Les rendez-vous


A ne pas louper 23

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!