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CP_GAZETTE_VIGNE_DOMAINE D'HENRI OK

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Claude<br />

et Marie-<br />

Thérèse :<br />

Une vie<br />

de vendanges<br />

Portrait de la saison<br />

06<br />

LEUR HISTOIRE<br />

Nos vies sont ponctuées de rendez-vous que l’on attend<br />

avec impatience. Pour certains, c’est le déjeuner dominical<br />

avec les grands-parents, pour d’autres, Noël, son sapin et les<br />

montagnes de cadeaux. Pour Claude et Marie-Thérèse, ce<br />

moment tant attendu, ce sont les vendanges !<br />

Fidèles depuis 40 ans au domaine Forget-Chemin, notre<br />

partenaire Champenois chez Cuvée Privée, Marie-Thérèse<br />

et Claude mettent chaque année leur quotidien entre<br />

parenthèses pour être présents au domaine pendant les dix<br />

jours des vendanges.<br />

Tout a commencé en 1980, Claude et Marie-Thérèse, curieux<br />

du monde viticole, décident de s’essayer à la cueillette des<br />

raisins. Embauchés comme cueilleurs, le couple travaille en<br />

binôme. Chacun d’un côté du rang de vignes, l’un coupe à<br />

gauche, l’autre à droite, ils avancent en essayant de ne pas<br />

couper les doigts du voisin ! «Claude est grand alors pour<br />

couper les raisins du bas c’était difficile, on avançait le dos<br />

courbé. Au départ on était lent, on était toujours les derniers,<br />

alors les autres cueilleurs venaient nous aider», se souvient<br />

Marie-Thérèse avec amusement. Au bout du dixième<br />

jour, le verdict est sans appel : «c’est trop difficile, nous<br />

n’y retournerons plus», décident Marie-Thérèse et Claude.<br />

Pourtant l’année suivante, lorsque Denise et Edmond, les<br />

«Depuis 40 ans,<br />

nous n’avons<br />

jamais manqué<br />

une année<br />

de vendanges !»<br />

Claude et Marie-Thérèse,<br />

Fidèles vendangeurs<br />

du domaine Forget-Chemin<br />

caisses afin de commencer l’opération de pressurage»,<br />

explique Claude qui a tout appris là-bas.<br />

De son côté, Marie-Thérèse aussi se voit offrir un<br />

nouveau poste. Denise Forget lui propose de travailler<br />

en cuisine pour nourrir les 25 personnes présentes<br />

tous les midis ! «Je n’avais jamais cuisiné pour autant<br />

de personnes, je ne pensais pas en être capable,<br />

puis à force d’essayer, j’ai réussi et je suis restée !»<br />

raconte Marie-Thérèse. Désormais, tous les travailleurs<br />

attendent avec impatience les délicieux boeufs-carottes<br />

et autres blanquettes, ainsi que le pain perdu qu’ils<br />

peuvent venir chercher à tout moment de la journée !<br />

Peu importe les emplois<br />

du temps de chacun, les<br />

obligations professionnelles<br />

ou la vie de famille,<br />

les vendanges c’est sacré !<br />

vignerons du domaine les rappellent pour leur proposer<br />

de revenir, les souvenirs des difficultés sont loin et<br />

d’autres refont surface. «On s’est souvenu de la bonne<br />

ambiance, de la gentillesse des vignerons, du plaisir de<br />

cueillir de belles grappes, des déjeuners succulents que<br />

l’on nous amenait dans les vignes... alors on a dit oui et<br />

après cela, on n’a plus jamais dit non !», racontent-t-ils.<br />

À partir de ce moment-là, qu’importe l’emploi du temps<br />

chargé, les activités professionnelles et la vie de famille,<br />

les vendanges, c’était sacré !<br />

Au fil du temps, ils perfectionnent leur technique de<br />

cueillette, gagnent en efficacité pour remplir les caisses<br />

de jolies grappes et leur mémoire de beaux souvenirs.<br />

«Une année, il pleuvait tous les jours, c’était tellement<br />

catastrophique que c’en était gaguesque, Claude<br />

glissait dans ses bottes, on déjeunait sous des bâches<br />

mais on riait !» se souvient le couple.<br />

Quelques vendanges plus tard, Edmond Forget, le<br />

vigneron, se retrouve sans personne pour l’assister<br />

au pressoir et propose à Claude de travailler avec lui.<br />

Sans hésiter, Claude accepte et découvre une nouvelle<br />

facette des vendanges. «Le rôle des ouvriers au pressoir<br />

est de réceptionner les caisses et de peser le raisin<br />

afin d’atteindre les quatres tonnes nécessaires pour<br />

lancer le pressoir. «On doit tout répertorier pour savoir<br />

exactement qui a cueilli quoi et on finit par vider les<br />

L’année dernière, lors de la Saint-Vincent, la grande fête<br />

des vignerons, le couple a eu la surprise de recevoir une<br />

médaille pour célébrer et honorer leur quarantième<br />

année de vendanges. À 73 et 75 ans, Marie-Thérèse et<br />

Claude ont toujours autant de plaisir et chaque année,<br />

malgré la fatigue, la joie que tout se soit bien déroulé<br />

se mélange à la tristesse de fermer cette parenthèse<br />

enchantée quand sonne l’heure du cochelet. «Le<br />

cochelet c’est la tradition de la fin des vendanges : on<br />

prépare un repas amélioré, on met une jolie nappe, on<br />

boit du champagne, on chante, on danse, on rit, on se<br />

déguise, on relâche la pression dans une ambiance<br />

festive !»

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