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Magazine CNC, printemps 2022

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PRINTEMPS 2022

TKTKTKTKTKTKT

Renaître

LE FEU COMME REMÈDE

natureconservancy.ca

WINTER 2021 1


Hastings Wildlife Junction, Ont.

PRINTEMPS 2022

SOMMAIRE

Conservation de la nature Canada

4 Jardiner avec des

plantes indigènes

Des végétaux faciles à cultiver.

6 Milieu humide du canton

de Pearson

Un milieu naturel d’exception

sur la rive nord du lac Supérieur.

7 Vos amies les

chauves-souris

Comment freiner le déclin de

leurs populations.

7 Une présence

toute naturelle

Répertorier la diversité sous toutes

ses formes dans la nature.

8 Brûlages dirigés

Le paradoxe du feu

12 Pygargue à tête blanche

Un oiseau splendide qui vole la vedette.

14 Un vent de changement

Dax Dasilva inspire des gens à agir

concrètement pour la nature.

16 CNC à l’œuvre

Rétablissement du bison des prairies;

travail d’intendance dans la prairie;

Hastings wildlife Junction.

18 Cachés sous nos yeux

Le monde magique, mais menacé,

des lichens.

C’est extra!

Visitez magazinecnc.ca pour accéder à du

contenu supplémentaire en lien avec ce

numéro de notre magazine.

Conservation de la nature Canada

245, avenue Eglinton Est, bureau 410 | Toronto (Ontario) Canada M4P 3J1

magazine@conservationdelanature.ca | Tél. : 416 932-3202 | Sans frais : 1 877 231-3552

Conservation de la nature Canada (CNC) est la force rassembleuse au pays pour la sauvegarde de la nature.

Par la conservation permanente de vastes territoires, CNC apporte des solutions à la double crise du déclin

rapide de la biodiversité et des changements climatiques. CNC est un organisme de bienfaisance enregistré.

Avec la nature, nous créons un mode prospère.

Le magazine Conservation de la nature Canada est offert aux personnes qui appuient CNC.

MC

Marque de commerce de La Société canadienne pour la conservation de la nature

FSC MD n’est pas responsable des calculs concernant

l’économie des ressources réalisée

en choisissant ce papier.

Imprimé sur du papier Enviro100 fait à 100 % de fibres post-consommation, certifié Écologo et Procédé

sans chlore. Ce papier est fabriqué au Canada par Rolland, qui utilise le biogaz comme source d’énergie.

L’impression est effectuée au Canada, avec des encres végétales par Warrens Waterless Printing.

La publication de ce magazine a sauvegardé 172 arbres et 56 656 litres d’eau*.

*ÉCOCALCULATEUR TKTKTKTKTKTKT : ROLLANDINC.COM. PHOTO : CNC. COUVERTURE : CHELSEA MARCANTONIO/CNC.

2 PRINTEMPS 2022 conservationdelanature.ca


Une passion pour la nature

TKTKTKTKTKTKT

DE HAUT EN BAS : AVEC LA PERMISSION DE DAWN CARR; CHEYENNE RAE; LUCY LU.

S’il y a une chose que j’ai remarquée depuis mon arrivée au

sein de la famille de Conservation de la nature Canada (CNC)

en 2021, c’est la détermination sans faille et l’ardeur dont font

preuve mes collègues, nos partenaires et les personnes qui nous appuient

pour défendre la nature. Je trouve reposant d’être entourée de gens

bienveillants, talentueux et passionnés qui, quotidiennement, agissent

concrètement et contribuent de manière positive à la protection de la

nature, et ce, à l’échelle locale, nationale et mondiale.

J’ai aussi découvert que la détermination de CNC est ancrée dans

l’indéfectible conviction que la conservation des milieux naturels est un

remède aux défis les plus criants de notre monde. Conserver la nature

pour l’intérêt commun est bénéfique pour tous.

Alors que nous faisons collectivement face à la double crise du déclin

de la biodiversité et des changements climatiques, on reconnaît de plus

en plus que la population canadienne doit partager la responsabilité non

seulement de conserver la nature, mais aussi celle de veiller à long terme

sur les espaces naturels du pays.

En juin de l’an dernier, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement,

les Nations Unies ont donné le coup d’envoi de la Décennie

pour la restauration des écosystèmes, qui se déroule de 2021 à 2030.

L’objectif de ce mouvement mondial est de « prévenir, arrêter et inverser

la dégradation des écosystèmes sur tous les continents et dans tous

les océans. » Cette initiative ne pouvait tomber à un moment plus critique,

puisqu’à l’heure actuelle, 77 % du territoire terrestre mondial

(sans compter l’Antarctique) et 87 % des océans ont été altérés par

les humains. Dans ce numéro de notre magazine, vous pourrez d’ailleurs

découvrir l’impact majeur des brûlages dirigés, une stratégie en gestion

et en restauration des terres.

Alors que le Canada s’attaque à son engagement international de

conserver la nature en protégeant 30 % de ses terres et de ses eaux d’ici

2030, CNC est en bonne position pour accélérer le rythme de son travail.

Qu’il est fantastique de faire partie d’une équipe qui valorise et met

en œuvre tant d’actions de conservation pour les collectivités, avec des

bienfaits à grande échelle!

Avec vous pour la nature,

Dawn Carr

Dawn Carr

Dawn Carr

Directrice de la conservation stratégique à CNC

Ont collaboré

à ce numéro

Susan Peters est une

auteure et éditrice

basée à Winnipeg, au

Manitoba. Ses articles

ont paru dans les

publications Canadian

Geographic, Report on

Business et The Walrus.

Elle a écrit pour CNC

l’article « Brûlage

dirigé » en page 8.

Lucy Lu est photographe

pigiste. Elle explore

l’identité culturelle, les

récits personnels, les

mythes collectifs et la

mémoire collective.

Elle a photographié

Micheline Khan pour

« Une présence toute

naturelle », page 7.

conservationdelanature.ca

PRINTEMPS 2022 3


D’UN OCÉAN

À L’AUTRE

Jardiner avec

des plantes

indigènes

Embellissez votre jardin ou votre balcon et contribuez à

enrichir la biodiversité locale avec des plantes indigènes

faciles à cultiver que vous suggèrent nos spécialistes de

différentes régions.

D’un océan à l’autre, les sols durs et gelés font peu à peu place à la verdure

qui commence à poindre partout au pays. Quelle meilleure façon d’accueillir

le changement de saison qu’en préparant votre coin de nature en vue de

profiter d’un décor fleuri cet été? Que vous partiez de zéro ou que vous poursuiviez un

projet horticole déjà entamé, l’ajout de plantes indigènes faciles à cultiver ne fera pas

qu’embellir votre jardin ou votre balcon, cela profitera également à votre écosystème

local. Jardiner est aussi une excellente occasion de prendre l’air, de bouger, de se

concentrer sur son environnement physique et d’observer des espèces sauvages. Avant

de commencer, demandez conseil aux spécialistes d’une pépinière de plantes indigènes

ou à votre association régionale de plantes indigènes pour savoir si vos choix sont

réellement locaux.

CHRISTOPHER PRICE / ALAMY STOCK PHOTO.

4 PRINTEMPS 2022 conservationdelanature.ca


Plantes

couvre-sol

Anémone du Canada

Partout au pays sauf au Yukon

IRINA NAOUMOVA / ALAMY STOCK PHOTO; ISTOCK; WIRESTOCK, INC. / ALAMY STOCK PHOTO; CHRISTOPHER PRICE / ALAMY STOCK PHOTO; AGEFOTOSTOCK / ALAMY STOCK PHOTO; DON JOHNSTON_PL / ALAMY STOCK PHOTO.

Arbustes

à petits fruits

Gadellier sanguin

C.-B.

Le gadellier sanguin est un arbuste

à feuilles caduques qui préfère

les sols humides et biens drainés.

Originaire de la côte sud de la

Colombie-Britannique, il prospère

dans les endroits ensoleillés, tout

en tolérant un peu d’ombre. Ses

grappes tombantes de fleurs roses

attirent les papillons, les colibris,

les oiseaux chanteurs et les

abeilles. Le gadellier sanguin

produit des baies bleu-noir

comestibles qui se prêtent bien

à la confection de confitures,

de sirops et de tartes.

Shépherdie du Canada

Partout au pays sauf à l’Î.-P.-É.

La shépherdie du Canada est un

arbuste à feuilles caduques trouvé

à travers l’Amérique du Nord,

notamment dans la forêt boréale,

les contreforts des forêts-parcs

à trembles et les prairies. De taille

moyenne (1 à 3 mètres de haut),

il est robuste et tolère les sols

pauvres. Il produit des fruits rouges

attrayants et comestibles, bien

qu’amers, qui sont une source de

nourriture pour des petits

mammifères et des oiseaux.

L’anémone du Canada est une

plante herbacée vivace nécessitant

peu d’entretien et qui produit

des fleurs blanches en forme de

coupes. Elle pousse dans les

prairies et les boisés frais et

humides, tout en tolérant une

variété d’autres types de sols.

Seule ou parmi les asclépiades et

les arbustes, elle forme un bon

couvre-sol. L’anémone du Canada

attire les abeilles et d’autres

pollinisateurs, ainsi que les guêpes

prédatrices, qui assurent le contrôle

des insectes nuisibles communs.

Matteuccie fougère

à l’autruche

Partout au pays sauf

au Nunavut

La matteuccie fougère à l’autruche,

qui peut se propager

de manière agressive, préfère

les sites humides relativement

riches, pleinement ensoleillés ou

ombragés. Elle peut pousser sous

la canopée dense des érables

d’arrière-cours urbaines ou dans

les jardins de pluie (qui servent

à gérer les eaux de ruissellement).

Cette fougère peut être plantée

en bordure de cours d’eau ou

d’étangs. Avant de se déployer, ses

jeunes frondes (feuilles) peuvent

être consommées, à condition de

bien les cuire (leur goût est

comparable à celui des asperges).

Magnifiques

floraisons

Gaillarde aristée

C.-B., ALB., SASK., MAN.

La gaillarde aristée est une

plante herbacée vivace de la

région des prairies mixtes, qui

tolère les sols bien drainés et

pauvres en nutriments. Ses fleurs,

qu’elle produit tout l’été, sont

persistantes. Elle est entièrement

recouverte de poils duveteux,

pouvant être irritants pour

certaines personnes. Il est facile de

trouver des graines et des plants

de sa variété indigène dans les

pépinières locales. Les abeilles et

les papillons (et autres pollinisateurs)

fréquentent cette plante.

Galane glabre

MAN., ONT., QC, N.-B., N.-É.,

Î.-P.-É., T.-N.-L.

À l’état sauvage, la galane glabre

croît dans des endroits humides,

mais s’adapte bien aux sols des

jardins si elle est régulièrement

arrosée. Elle pousse sous un soleil

partiel, dans des jardins humides

ou mouillés, et fleurit de la fin de

l’été à l’automne. Les plants de la

galane glabre se divisent et se

transplantent aisément, et une fois

établis, en prendre soin est très

facile. En fin de saison, cette plante

est une bonne source de nectar

pour les pollinisateurs et constitue

la principale plante hôte du

baltimore (un papillon).

Arbustes

Cerisier de Virginie

Partout au pays sauf au

Yukon et au Nunavut

Le cerisier de Virginie est un

arbuste qui peut atteindre 6 mètres

de haut et qui produit des grappes

de cerises rouges très acides, mais

comestibles. Il préfère un sol riche

et bien drainé et peut pousser sous

une ombre légère ou en plein

soleil. Ses fruits sont une source de

nourriture privilégiée pour une

variété d’oiseaux, dont le grand pic,

le merlebleu de l’Est et le jaseur

d’Amérique. Des mammifères,

comme le renard roux, la moufette

et le tamia, peuvent également

chercher de la nourriture dans ses

brindilles et ses bourgeons. Cette

espèce résiste au sel (de déglaçage

des routes) et peut être plantée le

long des berges ou des routes.

Amélanchier du

Canada

QC, N.-B., N.-É., Î.-P.-É.

L’amélanchier du Canada est un

arbuste à feuilles caduques qui

produit des baies comestibles de

couleur violet foncé. Ses fleurs

précoces sont très appréciées des

pollinisateurs. De nombreuses

espèces d’oiseaux se nourrissent

de ses baies, car elles leur offrent

une source de nourriture

importante avant leur migration.

Cet arbuste croît aisément dans

des conditions variées et résiste

à la pollution atmosphérique.

LE MEILLEUR MOMENT DE L’ANNÉE POUR PLANTER

En règle générale, il faut attendre après le dernier gel pour planter des fleurs et des graminées indigènes. Dans certaines régions du

pays, cela peut se faire dès le mois d’avril, tandis qu’ailleurs, on peut devoir attendre à la fin mai. Si vous partez de graines, certaines

espèces indigènes ont besoin d’une stratification froide humide, période où les graines sont exposées à des températures froides, pour

rompre la dormance des graines. Vous pouvez reproduire ces conditions à la maison en utilisant un substrat humide et stérile (comme

la perlite) dans un sac scellé et conservé au réfrigérateur (idéalement quelques semaines avant le dernier gel).

conservationdelanature.ca

PRINTEMPS 2022 5


SUR LES

SENTIERS

Réserve naturelle

de CNC

P


Réserve de conservation du milieu

humide du canton de Pearson

Hwy 597


N



Réserve naturelle

de CNC

Réserve naturelle

de CNC

Paruline à flancs marron


Droséra à feuilles rondes

Trientale boréale

Loutre de rivière

Castor


N

Milieu humide du

canton de Pearson

Un milieu naturel d’exception sur la rive nord du lac Supérieur, en Ontario

Situé dans l’aire naturelle côtière du lac Supérieur,

délimitée par Conservation de la nature Canada (CNC), le

milieu humide du canton de Pearson couvre 739 hectares.

La majeure partie de cette superficie est protégée en tant

que réserve de conservation, dont 130 hectares par CNC.

Occupant le cours supérieur de la rivière Pine, ce milieu

humide constitue un habitat essentiel pour une variété

d’animaux sauvages, comme la loutre de rivière et le castor.

Au milieu des années 1990, l’ex-directeur de programmes

à CNC pour le nord-ouest de l’Ontario, Gary Davies

(maintenant à la retraite), rêvait de créer un sentier qui

surplomberait cette zone humide d’importance provinciale.

L’objectif était d’offrir au public une expérience aussi

plaisante qu’éducative.

Grâce à la généreuse contribution de bénévoles ainsi que

de donatrices et donateurs de CNC, la vision de M. Davies

est devenue réalité. Des bénévoles ont en effet consacré

plus de 150 heures à dégager les sentiers et à y installer

des panneaux de signalisation. Les 6 kilomètres du

Pearson Township Wetland Nature Trail (« sentier d’interprétation

de la nature du canton de Pearson »), se trouvent

sur des terres de la Couronne surplombant la réserve

naturelle de CNC.

Le sentier monte à partir du stationnement jusqu’à une

boucle située au sommet (plat) qui donne accès à une vue

imprenable sur le milieu humide. Le niveau de difficulté de

ce sentier, pentu par endroits, varie de modéré à difficile.

DEMEUREZ EN SÉCURITÉ

En visite sur une propriété de CNC, nous vous prions de

respecter les directives sanitaires locales.1

POUR PLUS D’INFORMATIONS

natureconservancy.ca/pearsonwetland (en anglais).

LÉGENDE

-- Sentier

★ Point de vue

P Stationnement

ESPÈCES À OBSERVER

• Loutre de rivière

• Monotrope uniflore

• Orignal

• Ours noir

• Paruline à flancs marron

• Paruline à tête cendrée

• Paruline flamboyante

• Pékan

CARTE : JACQUES PERRAULT; PHOTOS : ROBERT MCCAW.

6 PRINTEMPS 2022 conservationdelanature.ca


ACTIVITÉ

LES

INDISPENSABLES

Vos amies

les chauvessouris

Allumez le

bat-signal et

aidez leurs

populations

en déclin au

Canada.

ILLUSTRATION : BELLE WUTHRICH; PHOTO : LUCY LU.

Même si elles sont

associées à un

superhéros populaire,

les chauves-souris

sont souvent mal

comprises. Elles sont

aussi confrontées à de nombreuses menaces,

dont la perte d’habitat et le syndrome du

museau blanc, une maladie fongique qui se

propage très rapidement.

Voici quelques gestes que vous pouvez poser

pour aider les chauves-souris.

1. Fabriquez et installez un dortoir à

chauves-souris près de chez vous à l’aide

d’outils et de matériaux faciles à trouver.

2. Restez à l’affût de leur présence en

transformant votre téléphone en détecteur

de chauves-souris.

3. Si vous devez chasser des chauves-souris

de votre maison, utilisez des méthodes sans

cruauté et empêchez-les de revenir en scellant

les trous situés près de la cheminée et les

espaces entre les bardeaux.

4. Apprenez-en plus sur les différentes

espèces de chauves-souris dans votre région

et partagez sur les médias sociaux vos petits

gestes pour les aider #MonPetitGesteNature

CNC protège l’habitat de chauves-souris

à travers le pays. Nous faisons également le

suivi de leurs populations sur nos propriétés

et collaborons avec le Zoo de Toronto dans

le cadre de son programme de conservation

des chauves-souris indigènes.

Apprenez-en plus sur les petits gestes que

vous pouvez poser pour la nature et plus

particulièrement pour les chauves-souris à

conservationdelanature.ca/chauves-souris.

Une présence

toute naturelle

L’écologue Micheline Khan note ses observations sur la nature

et sur la diversité des personnes qui l’explorent

J’ai toujours été fascinée par la nature. Jeune, je m’aventurais dans le boisé

grouillant de vie près de ma maison, où de majestueux roseaux montaient la

garde au-dessus d’étangs marécageux peuplés de salamandres se faufilant sous

les roches et d’oiseaux chanteurs virevoltant en toute liberté.

Il était tout naturel que je devienne écologue et que je me fasse une place là

où peu de gens me ressemblaient. Je me souviens que la première fois que j’ai fait

du travail de terrain dans le parc Algonquin. J’y ai presque forcé deux chercheurs à

me laisser travailler avec eux bénévolement. Les regards curieux, parfois moqueurs,

qu’on nous lançait quand nous allions au village n’ont rien fait pour entamer ma

détermination. Pour certaines personnes, je n’entrais pas tout à fait dans le moule.

Reconnaissant chez moi une alliée, les chercheurs m’ont accueillie. En m’aventurant

en forêt et en canotant sur les lacs avec eux, j’ai commencé à apprécier et à être

impressionnée par l’immensité de ces espaces. Mon objectif a dès lors été de rendre

la nature plus accessible aux communautés laissées pour compte afin qu’elles sachent

qu’elles méritent elles aussi d’avoir accès à ces lieux. Il y a de la beauté ici, inexplorée,

sous-estimée et dans des recoins difficiles à trouver.

Mon sac à dos contient donc un vieil appareil photo dont mon père m’a fait cadeau

et qui me sert à capturer et diffuser non seulement des paysages naturels, mais aussi

les diverses personnes qui y travaillent et l’explorent. Je note notre présence afin que

les jeunes générations sachent qu’elles ont toutes leur place ici.1

conservationdelanature.ca

PRINTEMPS 2022 7


Brûlages

dirigés

Le paradoxe du feu : un élément destructeur

bénéfique pour le paysage

PAR Susan Peters

TKTKTKTKTKTKT

CHELSEA MARCANTONIO/CNC.

8 PRINTEMPS 2022 conservationdelanature.ca


Le feu est utilisé pour la gestion

des terres depuis des millénaires.

Debout devant les flammes, avec leurs

pelles et leurs extincteurs dorsaux, les membres

de l’équipe de brûlage examinent le feu qu’ils

ont allumé, prêts à éteindre les braises égarées.

« C’est un travail amusant, surtout quand c’est

un brûlage ‘‘ennuyant’’ » déclare Julie Sveinson Pelc, la chef des

interventions qui supervise le feu. « ‘‘Ennuyant’’ veut dire que les

choses se déroulent exactement comme prévu et que nous restons

sur place pour regarder le feu brûler », explique-t-elle. En

entrevue, au plus fort de l’hiver et pendant une hausse des cas de

COVID-19, elle me montre des photos d’un brûlage dirigé de septembre

dernier à la réserve des prairies à herbes hautes dans le

sud-est du Manitoba, où les graminées qui brûlent dégagent selon

elle une odeur qui rappelle celle de certaines huiles essentielles.

Bien que la suppression des incendies fasse partie de l’histoire

récente de l’Amérique du Nord, le feu y a été utilisé pour aménager

le territoire pendant des milliers d’années avant la colonisation

européenne. Le personnel de Conservation de la nature Canada

(CNC) a redonné au feu sa place et effectue depuis plusieurs

décennies des brûlages dirigés dans une optique de gestion des

terres protégées, et ce, en Colombie-Britannique, en Saskatchewan,

au Manitoba, et même dans les prairies ontariennes. Dans

les prairies plus particulièrement, les espèces végétales et animales

aujourd’hui présentes (que nous souhaitons aussi garder

dans l’avenir), se sont adaptées pour prospérer dans un écosystème

soumis à des perturbations régulières, comme le pâturage,

les feux, les inondations et la sécheresse.

Forte de 20 ans d’expérience en matière de brûlage dirigé,

Julie Sveinson Pelc, qui gère le programme d’intendance de CNC

au Manitoba, est bien placée pour vanter les mérites d’un brûlage

de surface léger par rapport à un incendie de forte intensité :

« Le brûlage peut faire entrer les arbres en ébullition; on peut

voir leurs fluides bouillonner. »

Le feu déclenché dans la réserve des prairies à herbes hautes

avait pour but d’aider à la restauration en cours de 20 hectares

constituant un habitat de prédilection pour le papillon monarque,

une espèce en voie de disparition. Il a permis d’éliminer les saules

et les autres arbustes ligneux qui poussaient parmi les graminées

et qui, s’ils n’avaient pas été maîtrisés, auraient transformé ce

vaste terrain ouvert en une forêt de trembles et de chênes à gros

fruits. Les feux brûlent les herbes séchées et les feuilles mortes,

conservationdelanature.ca

PRINTEMPS 2022 9


Dans le sens horaire à partir d’en haut : Julie Sveinson Pelc supervise

l’équipe chargée du brûlage dirigé à la Réserve des prairies à

herbes hautes (Man.); équipe d’incendie examinant le feu; Plaines

du lac Rice (Ont.).

et leurs nutriments sont alors restitués au sol,

laissant le terrain ouvert pour que la pluie

puisse s’y infiltrer. Le brûlage de cette zone

précédemment ensemencée favorisera la

croissance de plantes dont les chenilles et les

adultes du papillon monarque dépendent.

Ces feux allumés intentionnellement et

contrôlés par des spécialistes, dans une zone

prédéterminée et dans des conditions étroitement

surveillées, sont faits dans le seul but de

restaurer un habitat naturel — un autre type

de brûlage est effectué en agriculture pour

brûler les tiges (ou chaumes) de certaines

graminées après la récolte.

La planification d’un brûlage dirigé requiert

la consultation d’un plan de rétablissement,

de gestion et de recherche visant les

espèces multiples en péril (Multi-SAR) pour

orienter la prise de décisions. On détermine

alors une période durant laquelle le brûlage

serait favorable à la survie d’espèces données,

comme la platanthère blanchâtre (une

orchidée) ou l’hespérie de Poweshiek (un

papillon), qui sont deux espèces en voie de

disparition. Lors de la planification, il faut

évaluer la sécheresse du sol, l’humidité relative,

le vent et la température, obtenir des

permis de brûlage auprès de la municipalité

ou de la province concernée et sensibiliser

les services d’incendie et les personnes demeurant

à proximité, qui pourraient craindre

qu’un incendie incontrôlé ne détruise leur

maison ou leur ranch.

Lorsque CNC entreprend des brûlages

dirigés, c’est généralement dans l’objectif

de réduire l’accumulation au sol de litière végétale

et d’empêcher les espèces ligneuses

d’envahir une prairie ou une zone herbeuse,

comme c’est le cas dans la réserve des prairies

à herbes hautes (bien qu’on prévoie également

d’utiliser le feu dans le but de dégager

le sous-bois de certaines forêts ouvertes,

comme celles de l’aire de conservation de

Darkwoods, en Colombie-Britannique).

Partout en Amérique du Nord, les brûlages

dirigés sont gérés par les services des parcs

fédéraux et provinciaux, les communautés

autochtones et les municipalités, notamment

pour prévenir les feux de forêt incontrôlables.

« Lorsque la charge de combustible s’accumule,

les feux peuvent dégager davantage de

chaleur et couvrir de plus grandes surfaces,

ce qui peut être dévastateur. Parfois, des feux

sont allumés dans l’objectif de diminuer les

risques d’incendies catastrophiques, afin d’assurer

la sécurité du public », explique Sam

Knight, biologiste de la conservation responsable

du programme scientifique de la famille

Weston ainsi que du programme national de

recherche en conservation de CNC. « Beaucoup

d’écosystèmes sont adaptés au feu et

leur maintien dépend de perturbations,

comme le pâturage et le feu. »

Flammes sous contrôle

Au Manitoba, lors du brûlage dirigé de septembre

dernier, une équipe de 10 personnes

a pulvérisé de l’eau le long de la ligne d’arrêt

d’une large superficie tondue en guise de

coupe-feu. L’équipe a ensuite utilisé des

lance-flammes à action localisée conçus spécialement

pour allumer le feu le long de la

ligne d’arrêt, créant ainsi une triple barrière

de défense contre un incendie qui aurait pu

autrement échapper à leur contrôle. « Les

gens aiment se vanter du fait que leurs lignes

d’arrêt sont très droites », raconte M me Pelc

en haussant les épaules. Elle se dit toutefois

fière de la façon dont travaille son équipe formée

de nouveaux employé(e)s de CNC et

d’autres plus expérimenté(e)s. Avec leurs

bottes, gants en cuir, combinaisons ignifuges,

masques et lunettes de sécurité, tous coopèrent

sans hâte, se déplaçant lentement afin

de compléter la ligne d’arrêt, avant que la tête

du feu se propage de manière spectaculaire,

poussée par le vent, vers le centre du secteur

visé. Née au Manitoba et y vivant depuis toujours,

c’est à la réserve des prairies à herbes

hautes que M me Pelc a été témoin d’un brûlage

dirigé pour la première fois alors qu’elle

était étudiante à la maîtrise en botanique et

qu’elle s’était portée volontaire pour surveiller

les braises qui traversaient le pare-feu. Elle

supervise maintenant les brûlages dans cette

même réserve, ainsi que dans les prairies

mixtes de deux autres propriétés de CNC au

Manitoba, soit Yellow Quill et Fort Ellice.

Plus à l’est, en Ontario, des brûlages dirigés

sont effectués depuis une dizaine d’années

dans l’aire naturelle des plaines du lac

Rice, près de Peterborough. Ses prairies à

herbes hautes et sa savane à chênes noirs

sont gérées par CNC en partenariat avec

d’autres organismes de conservation et la Première

Nation d’Alderville. Selon Val Deziel,

coordonnatrice en biologie de la conservation

EN HAUT À GAUCHE : CNC; AUTRES PHOTOS : CHELSEA MARCANTONIO/CNC.

10 PRINTEMPS 2022 conservationdelanature.ca


CNC; MÉDAILLON : CHELSEA MARCANTONIO/CNC.

à CNC pour l’Ontario, la savane à chênes

noirs d’Alderville est un véritable vestige de

ce qui fut jadis une prairie. « Au cours des dix

dernières années, nous avons concentré nos

efforts non seulement sur la conservation,

mais aussi sur la restauration des terres de la

région », précise M me Deziel, dont le travail

consiste notamment à superviser les brûlages

menés par des entrepreneurs privés.

L’élagage des arbres à la scie à chaîne ainsi

que les brûlages dirigés contribuent à maintenir

les prairies ouvertes. « Les pics-bois

adorent les forêts brûlées – une fois achevé

par le feu, un arbre regorgeant d’insectes,

comme un vieux pin, est une source d’alimentation

pour les oiseaux », affirme M me Deziel.

Ayant grandi dans la région, elle raconte

comment, avant la colonisation, les gens procédaient

à des brûlages pour cultiver des

plantes médicinales, mais aussi des herbes

vertes et luxuriantes afin d’attirer des animaux

de pâturage pour les chasseurs. Alors

que nous entamons la deuxième année de la

Décennie des Nations unies pour la restauration

des écosystèmes (2021-2030), le recours

au feu est un excellent exemple de la façon

dont nous pouvons contribuer à la gestion et

à la restauration de la nature à long terme.

Des brûlages dirigés sont également effectués

sur des terres de CNC en Colombie-Britannique.

Dans la réserve de chênes de Gary

de Cowichan, sur l’île de Vancouver, le brûlage

des prés de chênes de Garry permet non

seulement de réduire les risques de feux de

forêt, mais aussi de contrôler les plantes envahissantes

et favoriser la croissance d’espèces

indigènes adaptées au feu. Dans cette

province, le moment où les brûlages doivent

avoir lieu demeure une décision importante

pour CNC, car les étés secs augmentent

les risques d’incendie forestier d’intensité

extrême. Les brûlages ont lieu à l’automne,

quand ces risques sont faibles.

Les feux intentionnels allumés dans la

réserve de chênes de Garry de Cowichan sont

souvent de faible intensité et n’atteignent pas

un niveau de chaleur très élevé. « Cinq minutes

après le passage du feu, le sol a suffisamment

refroidi pour qu’on le touche »,

précise Ginny Hudson, gestionnaire de la

conservation et de l’intendance pour CNC en

Colombie-Britannique. Pendant des milliers

d’années, les peuples autochtones ont traditionnellement

utilisé le feu pour aménager

ces types de prés. Un des objectifs des brûlages

dans cette réserve est de promouvoir la

croissance de plantes comestibles ancrées

dans la culture, comme la quamassie, dont les

racines au goût sucré peuvent être cuites ou

séchées. CNC souhaite collaborer plus étroitement

avec les peuples autochtones locaux

pour mener les brûlages, comme c’est le cas

dans les plaines du lac Rice en Ontario.

Un remède pour la terre

De nombreux peuples autochtones de partout

dans le monde aménagent le territoire en

procédant à des brûlages. Amy Cardinal

Christianson est spécialiste scientifique pour

l’aspect social des feux de forêt au Service

canadien des forêts et co-animatrice du balado

Good Fire. D’origine métisse, elle est

également l’auteure de Blazing the Trail:

Celebrating Indigenous Fire Stewardship.

« Quand les colons sont arrivés au Canada, ils

avaient une mentalité européenne en matière

d’aménagement des forêts. Ils voulaient protéger

le bois d’œuvre et considéraient le feu

comme un risque pour les forêts ». M me Christianson

fait la distinction entre un brûlage

culturel et un brûlage dirigé : le premier

est lent, de faible intensité, couvre une petite

parcelle de terre et s’effectue pour des

motifs culturels (elle qualifie ces brûlages de

« remède pour la terre »; le second est

généralement de forte intensité, atteint un

niveau de chaleur élevé, couvre de grandes

surfaces et est effectué dans le but de réduire

le combustible ou de défricher des

terres pour des raisons écologiques. Amy

déplore que le savoir autochtone ne soit pas

pris en compte par les programmes obligatoires

de formation et de certification, ce qui

peut représenter un obstacle. Elle aimerait

que davantage d’Autochtones soient impliqués

et que les décisions relatives aux brûlages

se prennent de manière plus autonome

à l’échelle locale. « Espérons qu’au cours des

10 prochaines années, les communautés et

les organismes de lutte contre les incendies

forestiers pourront travailler ensemble »,

ajoute-t-elle.

Revenons au brûlage de septembre à la

réserve des prairies à herbes hautes, au

Manitoba, où les résultats étaient notables

dès le lendemain du feu. Julie Sveinson Pelc

décrit les îlots d’herbes intacts dans un

océan noir de suie, où des parcelles d’herbes

indigènes repousseront grâce à leurs racines

nouvellement revigorées. « En tant que responsable,

je trouve le travail associé aux

brûlages un peu intense, mais une fois que

tout est terminé, c’est gratifiant », confie-telle.

Le chef des pompiers locaux s’arrête

pour voir les nouvelles radios bidirectionnelles

qu’il avait recommandées à l’équipe de

brûlage, tandis que des résidents ralentissent

pour saluer l’équipe en passant en voiture.

En 2021, M me Pelc a supervisé 8 brûlages

dirigés sur 167 hectares, soit la plus grande

superficie brûlée par CNC au Manitoba au

cours des 10 dernières années. Déjà, elle se

prépare pour le printemps, car dès que les

pompiers de son équipe auront renouvelé

leur formation, que la neige aura fondu, que

le sol sera suffisamment sec et que le vent

sera faible, un bon brûlage doit être effectué

à Fort Ellice.1

Alors que nous entrons dans la deuxième année de la

Décennie des Nations Unies pour la restauration des

écosystèmes (2021-2030), le recours au feu est un excellent

exemple de la façon dont nous pouvons contribuer à la

gestion et à la restauration de la nature à long terme.

conservationdelanature.ca

PRINTEMPS 2022 11


PROFIL

D’ESPÈCE

Pygargue

à tête blanche

Avec une envergure d’ailes de plus de 2 mètres,

cet oiseau splendide vole la vedette.

JUNIORS BILDARCHIV GMBH / ALAMY STOCK PHOTO.

12 PRINTEMPS 2022 conservationdelanature.ca


PHOTO : GUNTER MARX / WI / ALAMY STOCK PHOTO. ILLUSTRATIONS : CORY PROULX.

APPARENCE

Bald eagle, son nom anglais, traduit mal

l’allure du pygargue à tête blanche, puisqu’il est

tout sauf chauve (bald). Bald vient plutôt de piebald ou

pie (en français), qui fait référence au plumage blanc de sa

tête et de sa queue et au brun foncé du reste de son corps.

Son bec est jaune, tout comme ses pattes. Ses ailes, d’une

envergure de plus de 2 mètres, sont faites pour planer. Les

pygargues mesurent environ 76 centimètres de hauteur et

pèsent de 3 à 7 kilos. La femelle est généralement plus

grosse que le mâle, mais leurs plumages sont identiques.

Les juvéniles, souvent confondus avec l’urubu à tête

rouge et l’aigle royal, ont principalement la tête et

la queue foncées. Il leur faut de 4 à 5 ans pour

prendre leur couleur d’adultes.

AIRE DE

DISTRIBUTION

L’aire de répartition du pygargue à tête

blanche, d’une superficie d’environ 2,5 millions

de kilomètres carrés s’étend de la côte Ouest à la côte

Est de l’Amérique du Nord, et de la forêt boréale

canadienne jusqu’au nord du Mexique. Au Canada,

la plupart des individus de cette espèce vivent dans

les régions côtières de la Colombie-Britannique,

avec des populations habitant les forêts boréales de

l’intérieur du pays et d’autres en Nouvelle-Écosse

et l’île de Terre-Neuve. Le pygargue à tête blanche

vit dans des zones boisées situées près

de lacs, de rivières, de marais ou

d’habitats côtiers.

MENACES

Le pygargue à tête blanche n’est pas

désigné en péril à l’heure actuelle et ses

populations sont en bonne santé dans la plus grande

partie de son aire de répartition, mais il n’en a pas

toujours été ainsi. Par le passé, l’espèce a connu un déclin

marqué provoqué par une perte de son habitat et un

empoisonnement non intentionnel au DDT. L’éducation du

public, la conservation de son habitat et des mesures

réglementaires ont contribué au rétablissement de ses

populations. Aujourd’hui, des scientifiques, des

organismes de conservation et des programmes

de science participative continuent de suivre de

près les progrès de cet oiseau

impressionnant.

Aidez

à protéger

l’habitat de

cette espèce

Visitez conservationdelanature.ca/donnez

Pygargues festoyant sur la rivière Squamish. C.-B.

Que fait CNC pour protéger

l’habitat de cette espèce?

Depuis les années 1990, CNC dirige les efforts de

conservation de sites d’hivernage essentiels à la plus

grande concentration de pygargues à tête blanche

jamais observée en Amérique du Nord. De novembre

à mars, c’est en effet par milliers que les rapaces se

rassemblent dans la petite communauté de Brackendale,

au nord de Vancouver (C.-B.), pour s’y régaler du

saumon qui abonde dans les rivières Squamish et

Cheakamus au moment de la fraie.

En collaboration avec le Cheakamus Center, un centre

éducatif axé sur la nature et l’environnement, CNC a

mis en place une entente de conservation visant les

170 hectares du centre situé le long de la rivière

Cheakamus. Cela contribuera à assurer la protection

à long terme de la superbe forêt ancienne qui s’y

trouve, ainsi que des berges de cette rivière riche en

saumons. CNC a également pris part à une campagne

lancée dans le but d’éduquer la population sur

l’importance de respecter les aigles de Brackendale

lors de leur observation. Cette campagne incluait,

entre autres, la construction d’un observatoire et la

pose de panneaux d’interprétation. Une effervescence

particulière se fait aussi sentir dans la communauté

chaque année, en janvier, lors du décompte annuel

des aigles, un événement populaire qui remonte au

moins à 1986.1

HABITAT

Le pygargue à tête blanche se

reproduit dans des zones boisées à

proximité de grands plans et cours d’eau,

comme sur les côtes ou les berges

des lacs. Il aime se percher sur les branches de

grands arbres matures afin de bien voir ce qui

l’entoure. En hiver, on le retrouve près de

plans d’eau qui ne gèlent pas, ce qui lui

permet de pêcher le poisson, qui

compose l’essentiel de son

alimentation.

conservationdelanature.ca

PRINTEMPS 2022 13


UNE FORCE POUR

LA NATURE

Un vent de

changement

Dax Dasilva, fondateur de la plateforme de commerce électronique Lightspeed,

encourage d’autres personnes à faire une différence pour la nature.

GUILLAUME SIMONEAU.

14 PRINTEMPS 2022 conservationdelanature.ca


À

cinq minutes du bureau de Dax Dasilva, au Québec,

coule un trésor naturel abritant des formes de vies aussi

grandes que la baleine à bosse et minuscule que le krill.

Il s’agit également d’une voie de communication majeure pour la

faune et les humains que, peut-être, trop peu de gens apprécient

à sa juste valeur : le fleuve Saint-Laurent.

« La nature occupe une place très importante

dans ma vie. Elle me rappelle constamment à

quel point elle est précieuse et fragile face à

la croissance perpétuelle de l’humanité », affirme

Dax Dasilva, fondateur de la plateforme

de commerce électronique Lightspeed et de

Age of Union, une alliance environnementale

à but non lucratif. Il attribue son lien profond

avec la nature à son enfance passée sur la

côte Ouest, où il avait accès à de magnifiques

paysages. Peu importe où il a voyagé ou vécu,

la randonnée et l’aventure ont toujours fait

partie de son style de vie.

« Exposé à la nature en bas âge, j’ai senti

que quand j’aurais les ressources et la plateforme

nécessaires, je ferais tout mon possible

pour faire progresser la conservation, dit-il. Je

crois que les gens se tournent vers les leaders

en technologie et leur manière d’aborder des

défis comme l’impact de l’humanité sur l’avenir

de la Terre. Pour moi, il n’y a pas de façon

plus importante d’être un leader qu’en protégeant

notre planète et ses espèces. »

C’est cette vision de la sauvegarde de la

nature qui a motivé M. Dasilva à créer Age

of Union, un organisme qui soutient les personnes

qui œuvrent à la protection des espèces

et des écosystèmes menacés de notre

planète. Il est maintenant bien décidé à soutenir

des projets de conservation bien

concrets dans sa province et dans le monde

entier, grâce aux contributions de chefs

d’entreprise et d’organismes de conservation

partageant les mêmes idées.

SOUTENIR LA CONSERVATION LE LONG DU

SAINT-LAURENT

Le fleuve Saint-Laurent est l’une des plus

grandes réserves d’eau douce au monde. Il

devient un estuaire (rencontre de l’eau douce

et l’eau salée), puis un golfe ouvert sur l’océan

Atlantique. Sur toute sa longueur (1 197 kilomètres),

il regorge d’une vie qui demeure productive

tout au long de l’année. M. Dasilva a

pu observer de près ce fleuve majestueux lors

de visites avec Joël Bonin, vice-président associé

de Conservation de la nature Canada

(CNC) pour la région du Québec.

« À seulement une heure de route de

Montréal se trouve la plaine inondable du lac

Saint-Pierre, qui ressemblent aux Everglades

de Floride. Nous avons documenté toute

la faune et la flore qui se trouvent près des

zones habitées et c’était incroyablement

impressionnant. Le fait de voir cela de ses

propres yeux vous motive à faire tout ce

que vous pouvez pour y préserver la vie »,

explique M. Dasilva.

Lors d’une récente visite, alors qu’ils

naviguaient dans les canaux étroits de

l’archipel du lac Saint-Pierre (un élargissement

du Saint-Laurent), M. Bonin et M. Dasilva

ont pu observer les formes de vie interreliées

des rives, des îles et des milieux humides.

À cet endroit, les poissons dépendent du lit

des rivières pour frayer.

Malheureusement, ces zones peuvent

être menacées par le déboisement des

plaines inondables, car le sol exposé peut

être emporté dans l’écosystème d’eau douce

pendant les cycles naturels d’inondation. La

santé des milieux humides qui bordent le

fleuve est également essentielle au maintien

du système de filtration naturel, qui assure

à la fois la subsistance des humains et des

espèces sauvages.

La protection de ces eaux et de ces

terres nécessite un effort collectif, ou

une union, comme l’appelle M. Dasilva.

C'est dans ce contexte que Age of Union

peut contribuer au travail de CNC visant

à protéger ces habitats, notamment en

soutenant des activités de restauration,

de nettoyage des berges et de reboisement

des plaines inondables.

Avec le soutien de l’alliance, CNC

a contribué à la protection de plus de

205 hectares, à la restauration de plus

de 15 hectares, à la plantation de plus de

1 700 végétaux et au rétablissement de

32 espèces en péril. Cela inclut des travaux

de restauration de la barre de sable du

Barachois de Malbaie (Gaspésie), où de la

végétation a été plantée pour réduire

l’érosion naturelle et restaurer des zones

dégradées. De plus, des mesures de contrôle

du phragmite vont bon train sur l’île aux

Grues, à environ 80 kilomètres de la ville

de Québec, où l’objectif est d’enrayer la

propagation de ce roseau envahissant.

Le financement octroyé par l’alliance a

également contribué à la protection de plus

de 200 hectares à l’extrémité ouest de la

ceinture verte de Montréal, dont 1,6 kilomètre

de rivage de la rivière du Nord : un

habitat pour la tortue géographique (l’une

des 17 espèces en péril protégées par cette

nouvelle acquisition).

« Il est temps de passer du pilote automatique

de notre routine quotidienne à une

mentalité axée sur le fait que nous partageons

la même planète. Il faut se considérer comme

responsables de sa défense et non comme des

consommatrices et consommateurs de ses

ressources », estime M. Dasilva.

Lorsqu’on lui demande ce qu’il pense du

fait d’inspirer les autres, il répond : « Ce n'est

pas en étant pessimiste que l’on réussira à

motiver les gens. Si nous sommes témoins

d‘exemples positifs auxquels nous pouvons

nous identifier, qui nous permettent de faire

avancer les choses, nous aurons le sentiment

de pouvoir atteindre notre objectif. Nous

pouvons avoir un impact positif chaque jour.

Chacune et chacun d’entre nous a la capacité

de faire quelque chose de positif en faveur

de la nature, nous pouvons être des actrices

et des acteurs du changement. »

Ce pouvoir de l’union, entre les gens et la

nature, est ce qui suscitera un changement

positif en cette époque d’urgence climatique.

Les chefs d’entreprise comme Dax Dasilva

espèrent qu’en mettant de l’avant des causes

orientées vers des actions et leurs impacts,

en partageant les expériences des gens et en

tirant parti de partenariats, plus d’actrices

et d’acteurs du changement commenceront

à poser leurs propres petits gestes pour

la nature.

« J’espère que d’autres sauront trouver

des projets qui leur tiennent à cœur et

suivront notre exemple », affirme-t-il avec

confiance.1

conservationdelanature.ca

PRINTEMPS 2022 15


CNC

À L’ŒUVRE

1

Une harde de bisons des prairies rétablie

avec succès sur les terres de la Première

nation de Key

SASKATCHEWAN

1

2

3

MERCI!

Votre appui a permis la réalisation de

ces projets. Pour en savoir plus, visitez :

conservationdelanature.ca/nous-trouver.

Le mashkode-bizhiki/bison des prairies est une espèce

emblématique des prairies. Des peuples autochtones d’Amérique

du Nord s’en sont nourris pendant des millénaires avant que la

colonisation européenne conduise rapidement leurs populations vers

une quasi-extinction en raison de leur chasse non durable.

En Saskatchewan, 20 bisons des prairies du parc national des Prairies

et 20 de l’aire de conservation des prairies patrimoniales Old Man

on His Back ont récemment été transférés avec succès sur les terres de

la Première nation de Key relevant du Traité no 4. Avec ce projet, la

Première nation de Key, Parcs Canada et CNC collaborent pour assurer

la survie et le bien-être de cet animal majestueux.

Le retour du mashkode-bizhiki à la Première Nation de Key fait progresser

la conservation menée par les Autochtones dans cette région,

notamment par une gestion de la harde basée sur le savoir écologique

autochtone, la création et le renforcement de relations entre les nations

et les parties prenantes, et le maintien d’activités culturelles et socioéconomiques

pour les membres des communautés autochtones.

Chris Gareau, conseiller de la Première nation de Key et membre du

Groupe consultatif autochtone de CNC en Saskatchewan, affirme : « Le

retour des bisons à la Première nation de Key a favorisé l’unité au sein

de la collectivité et, avant tout, une atmosphère de guérison, dont les

bienfaits illimités sont partagés entre tous. Nos ancêtres dépendaient

fortement du bison pour leur survie et leur bien-être, utilisant chaque

partie de l’animal pour se nourrir, se vêtir, s’abriter, fabriquer des outils,

des instruments et mener diverses cérémonies. »

Le rétablissement d’espèces menacées au profit des Autochtones est

une étape importante vers la réconciliation. En février dernier, l’honorable

Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement

climatique et ministre responsable de Parcs Canada, et Jennifer

McKillop, vice-présidente de CNC pour la Saskatchewan, étaient présents

lors d’une célébration soulignant la relocalisation des 40 bisons

des prairies pour l’établissement d’une nouvelle harde avec la Première

nation de Key.

MARK TAYLOR; MÉDAILLON : PARCS CANADA.

Le retour du bison des prairies/mashkode-bizhiki sur le territoire des

nations autochtones est un pas important vers la réconciliation.

16 PRINTEMPS 2022 conservationdelanature.ca


Employée de Wild + Pine

au travail.

G. À D. : CARYS RICHARDS/CNC; CNC; MAIDA TANWEER.

Ranch Marsh, Alberta

2

L’intendance des prairies pour les maintenir en santé

LES PRAIRIES

Une nouvelle collaboration, la plus importante à ce jour pour soutenir l’intendance des Prairies canadiennes,

vise à prendre soin de ces écosystèmes uniques et menacés en Alberta, en Saskatchewan et au

Manitoba. En plus d’abriter des espèces végétales et animales rares et menacées, les prairies séquestrent

le carbone, filtrent l’eau et stabilisent les sols.

Au cours des prochaines années, CNC, en collaboration avec quatre fiducies foncières établies dans

les Prairies, administrera le Programme d’investissement dans l’intendance de la Weston Family Prairie

Grasslands Initiative.

Lancé en juin 2021, ce programme aura un impact sur la biodiversité sur près de 1,4 million d’hectares

de prairies, par le versement de jusqu’à 800 subventions individuelles. Les éleveurs de bétail

ayant conclu des ententes de conservation avec CNC, les pâturages communautaires et les particuliers

qui louent des terres de CNC et d’autres fiducies foncières peuvent faire une demande de financement

pour mettre en œuvre des projets favorisant la conservation de la biodiversité sur les pâturages, de la

pose de clôtures sécuritaires pour la faune en passant par l’installation de systèmes d’arrosage à distance

alimentés à l’énergie solaire.

En dotant d’outils de gestion les principaux propriétaires et gestionnaires des prairies restantes, et en

leur offrant des avantages, une formation et du soutien, nous encouragerons l’adoption de pratiques de

gestion qui appuient la biodiversité. L’amélioration de l’utilisation et de la productivité des prairies permettra

d’assurer la subsistance de tous ses habitants et de réduire le risque de les voir disparaîtrent davantage.

3

Derniers efforts pour protéger un

paysage unique en son genre

SUD DE L’ONTARIO

CNC travaille sur un important projet visant à protéger 8 000 hectares

près de Bancroft. Le projet Hastings Wildlife Junction a pour objectif

de conserver des habitats naturels parmi les meilleurs qui subsistent

dans cette région. Ces terres abritent de nombreuses espèces en péril

et mammifères à grand domaine vital, comme le wapiti, ainsi que

des espèces d’oiseaux et de tortues. De plus, de vastes quantités de

carbone sont stockées dans ses forêts et ses milieux humides. Situé

dans le bassin versant du lac Ontario et dans les eaux d’amont de la

baie de Quinte, le projet est particulièrement important pour

préserver la qualité de l’eau pour la vie aquatique locale et les

collectivités situées en aval, de Toronto à Kingston.

CNC, seule organisation du genre au pays à œuvrer pour

atteindre des résultats d’une telle envergure, a fait ses preuves en

Hastings Wildlife Junction, Ont.

ce qui a trait à la connexion, à la conservation et au maintien de

vastes milieux naturels.

Jusqu’à présent, un total de 5 000 hectares ont été protégés grâce au projet Hastings Wildlife

Junction, mais il reste encore beaucoup à faire. CNC s’est en effet donné comme objectif de conserver

8 000 hectares de forêts et de milieux humides intacts dans la région. Joignez-vous à nous dans cet

effort historique pour assurer l’avenir de ce projet en faisant un don unique ou en vous engageant à nous

appuyer sur plusieurs années. Pour en savoir plus : conservationdelanature.ca/hastings

Pleins feux sur

nos partenaires

Depuis plus d’une décennie,

Wild + Pine Sustainability œuvre

à la restauration d’écosystèmes

à travers le pays. En utilisant

l’écotechnologie pour faire

pousser des semis dans leur serre

Bioprism Advanced Vertical

Greenhouse, ils parviennent à

imiter les conditions présentes

dans les écosystèmes où les semis

seront plantés.

En 2020, Wild + Pine a approché

Conservation de la nature Canada

(CNC) pour proposer de concevoir

et de mettre en œuvre un

projet appuyé par une campagne

de sociofinancement. Ce projet

a permis à des entreprises

canadiennes, conciliant leurs

objectifs et leurs profits tout en

tenant compte de l’impact de leur

travail, de financer le reboisement

et la restauration de 25 hectares

d’anciennes terres agricoles sur

une propriété de CNC du centre

de l’Alberta.

En 2021, Wild + Pine a préparé le

site et planté 52 000 semis de

peuplier faux-tremble, de

peuplier baumier, de bouleau à

papier, d’épinette blanche et de

mélèze, et des espèces complémentaires

d’arbustes. En 2022,

5 000 autres semis seront plantés

et des bénévoles de CNC aideront

à désherber le site nouvellement

reboisé afin de fournir aux semis

l’espace nécessaire pour se

développer.

Chaque arbre planté crée encore

plus d’habitats pour les espèces

indigènes de l’Alberta. En tant

que partenaire, Wild + Pine

contribue à accélérer le rythme

de la conservation.

conservationdelanature.ca


GRANDEUR

NATURE

Cachés sous nos yeux

Par Doug Van Hemessen, coordonnateur à l’intendance des terres à CNC, pour la Nouvelle-Écosse.

Il m’arrive souvent de sortir me promener

sans but précis, surtout dans le boisé

qui borde ma maison. C’est l’occasion de

me défaire des soucis qui m’habitent et de

prendre conscience de l’environnement qui

m’entoure. Je peux voir, écouter, sentir, toucher

et même goûter, quand quelque chose

de comestible est à portée de main. Aucune

destination, aucun plan, ni sentier.

C’est cet état d’esprit qui me permet

de découvrir ce qui est minuscule et qui

passe inaperçu. Je suis enthousiasmé par

les minuscules parcelles « d’univers » que

je déniche. Il s’agit souvent de lichens et

de mousses qui, pour être appréciés, nous

obligent à nous arrêter pour bien les observer.

En regardant de plus près, des subtilités

apparaissent. Observer réellement et en

profondeur, prend du temps.

Les lichens sont présents tout autour de

nous. On les trouve partout dans le monde,

des littoraux des océans jusqu’au sommet

des montagnes, et ce, de l’Arctique à

l’Antarctique. Ils poussent sur presque

toutes les surfaces et se présentent sous des

formes très diverses (et parfois étranges).

Les rochers, le sol et les végétaux représentent

tous des surfaces où vivent les

lichens. Dans les zones nouvellement dépouillées

de végétation, les lichens sont

généralement les premiers organismes

à s’implanter. Ils constituent la base d’écosystèmes

plus complexes.

La capacité des lichens à résister à des températures

extrêmes et aux sécheresses me fascine

également. Cependant, plusieurs d’entre

eux sont sensibles aux polluants présents

dans l’air. Leur absence peut d’ailleurs être

un indicateur de la mauvaise qualité de l’air.

Selon l’endroit où vous vous trouvez, les

lichens peuvent être discrets ou bien visibles.

Certains sont flamboyants, d’autres doivent

être examinés à l’aide d’une loupe ou d’un

microscope pour que se révèle à nous leur

monde extraordinaire et rempli de détails.

Un de mes lichens préférés est l’usnée

barbue. Ses filaments hirsutes me rappellent

les guirlandes gris-vert pâle qui ornent les

sapins de Noël.

Malheureusement, malgré leur omniprésence

et leur nature généralement robuste,

certains lichens sont désignés comme des

espèces en péril. Par exemple, l’érioderme

boréal et l’érioderme mou sont en voie de

disparition. Leur déclin est lié en partie

aux vents dominants qui transportent depuis

le centre du Canada et l’est des États-Unis

de la pollution qui tombe sous forme de

pluies acides en Nouvelle-Écosse, ma province

natale. Mais ce n’est pas tout, les

lichens sont aussi menacés par les changements

d’utilisation des sols et les changements

climatiques.

Le temps passé dans la nature est du

temps de qualité. Allez-y! Sortez et explorez.

Arrêtez-vous et fermez les yeux. Écoutez.

Sentez. Ressentez. Respirez. Libérez-vous de

vos soucis. Puis ouvrez les yeux... Pouvez-vous

trouver un lichen maintenant?1

TERRY ALLEN / ALAMY STOCK PHOTO.

18 PRINTEMPS 2022 conservationdelanature.ca


METTEZ VOTRE

PASSION AU

CŒUR DE

VOTRE

HÉRITAGE

Votre passion pour les espaces naturels qui nous entourent est au

cœur de votre vie. Et maintenant, vous pouvez en faire votre héritage.

Un don testamentaire à Conservation de la nature Canada, quel que soit

le montant, vous permet de contribuer à la protection de nos habitats

les plus vulnérables et de la faune qu’ils abritent. Pour aujourd’hui,

pour demain, et pour les générations à venir.

Commandez votre livret d’information sur

les dons planifiés dès aujourd’hui.

Communiquez avec Marcella au 1 877 231-3552,

poste 2276 ou visitez natureenheritage.ca


VOTRE

IMPACT

Isthme de Chignectou

Coup de pouce pour

le Moose Sex project

La conservation d’une vaste parcelle de près de

400 hectares de forêts, de milieux humides et

riverains sur l’isthme de Chignectou a été rendue

possible grâce à un généreux don de terres et au

soutien provenant du Programme de conservation

du patrimoine naturel du gouvernement fédéral.

La bande de terre surnommée Moose Sex Corridor

(« Pour l’amour des orignaux ») permet aux orignaux

de Nouvelle-Écosse, en voie de disparition, de

rejoindre leurs congénères du Nouveau-Brunswick.

À ce jour, vous avez contribué à la protection de

1 949 hectares de ce corridor, et ce, des deux côtés

de la frontière entre ces provinces.

Cinq générations

En Alberta, la famille Pisony exploite depuis cinq générations une terre dont la

superficie atteint maintenant 879 hectares. Situé dans l’aire naturelle du bassin

versant de Castle-Crowsnest, ce ranch en exploitation comprend des forêts,

des prairies et des milieux humides vitaux (un habitat rare dans cette province).

Avec le soutien du Programme de conservation du patrimoine naturel et la

collaboration de CNC, la famille Pisony a conclu une entente de conservation

sur une portion de sa terre, assurant ainsi l’avenir de la vie sauvage qui s’y trouve

et la qualité de l’eau qui alimente la rivière Oldman.

Merci de tout ce que vous faites pour la nature au Canada!

28 JUILLET–1 ER AOÛT 2022

En août prochain, prenez

votre appareil photo et

sortez observer la nature

autour de vous! Ensemble,

nous documenterons et

enrichirons l'inventaire

des espèces présentes à

travers le pays, afin que les

expert(e)s en science et

en conservation puissent

utiliser ces données pour

planifier des projets en

protection de la nature.

Les inscriptions débutent

en juin. Surveillez vos

courriels pour une

invitation ou inscrivez-vous!

conservationdelanature.ca/

jeminscris

DE HAUT EN BAS : MIKE DEMBECK; BRENT CALVER.

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