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ÉTÉ <strong>2022</strong><br />
Au-delà<br />
TKTKTKTKTKTKT<br />
de l’horizon<br />
Conserver la nature pour répondre aux réalités d’aujourd’hui<br />
natureconservancy.ca<br />
WINTER 2021 1
ÉTÉ <strong>2022</strong><br />
SOMMAIRE<br />
Conservation de la nature Canada<br />
4 Accélérer la conservation à plus grande échelle<br />
<strong>CNC</strong> double son impact en conservation.<br />
6 Réserve naturelle Dr Bill Freedman<br />
Située près de Halifax (N.-É.), cette réserve est dédiée à la mémoire<br />
d’un bénévole de <strong>CNC</strong> de longue date.<br />
7 Partagez vos photos de la nature<br />
Le Grand BioBlitz de <strong>CNC</strong> est de retour!<br />
7 Un bain de nature ressourçant<br />
Steven Guilbeault, le ministre de l’Environnement et du<br />
Changement climatique du Canada, explique comment la nature l’inspire.<br />
8 Vaste, audacieux et essentiel<br />
Accroître le rythme, l’ampleur et la portée de la conservation.<br />
12 Loutre de rivière<br />
Ce clown aquatique est de retour parmi nous.<br />
14 Acteur de changement<br />
Rob Prosper, membre du Conseil d’administration de <strong>CNC</strong>, voit la possibilité<br />
d’accélérer la conservation grâce aux aires protégées et gérées par les Autochtones.<br />
16 <strong>CNC</strong> à l’œuvre<br />
Investir dans notre futur, Man.; Garder « le Rocher » intact, T.-N.-L.;<br />
La bienveillance en héritage, Alb.<br />
18 Lettre d’amour à la montagne<br />
Comment la montagne a changé la vie d’une femme.<br />
C’est extra!<br />
Visitez magazinecnc.ca pour accéder à du<br />
contenu supplémentaire en lien avec ce<br />
numéro de notre magazine.<br />
Conservation de la nature Canada<br />
245, avenue Eglinton Est, bureau 410 | Toronto (Ontario) Canada M4P 3J1<br />
magazine@conservationdelanature.ca | Tél. : 416 932-3202 | Sans frais : 1 877 231-3552<br />
Conservation de la nature Canada (<strong>CNC</strong>) est la force rassembleuse au pays pour la sauvegarde de la nature.<br />
Par la conservation permanente de vastes territoires, <strong>CNC</strong> apporte des solutions à la double crise du déclin<br />
rapide de la biodiversité et des changements climatiques. <strong>CNC</strong> est un organisme de bienfaisance enregistré.<br />
Avec la nature, nous créons un mode prospère.<br />
Le magazine Conservation de la nature Canada est offert aux personnes qui appuient <strong>CNC</strong>.<br />
MC<br />
Marque de commerce de La Soci<strong>été</strong> canadienne pour la conservation de la nature<br />
FSC MD n’est pas responsable des calculs concernant<br />
l’économie des ressources réalisée<br />
en choisissant ce papier.<br />
Imprimé sur du papier Enviro100 fait à 100 % de fibres post-consommation, certifié Écologo et Procédé<br />
sans chlore. Ce papier est fabriqué au Canada par Rolland, qui utilise le biogaz comme source d’énergie.<br />
L’impression est effectuée au Canada, avec des encres végétales par Warrens Waterless Printing.<br />
La publication de ce magazine a sauvegardé 156 arbres et 51 445 litres d’eau*.<br />
TKTKTKTKTKTKT<br />
ÉCOCALCULATEUR : ROLLANDINC.COM. PHOTO : JON FELDGAJER. COUVERTURE : ANDREW WARREN.<br />
*<br />
natureconservancy.ca
« Garder le Rocher intact »,<br />
Île de Terre-Neuve.<br />
TKTKTKTKTKTKT<br />
HAUT EN BAS : GENEVIÈVE LESIEUR; ANDREW WARREN; NIV SHIMSHON.<br />
Vaste. Audacieux. Boréal.<br />
Dernièrement, de nombreux projets passionnants visant<br />
à accélérer la conservation partout au pays nous ont<br />
tenus occupés à Conservation de la nature Canada (<strong>CNC</strong>).<br />
Plusieurs réussites formidables sont à célébrer; l’une des plus<br />
marquantes est un projet que nous qualifions de vaste, audacieux<br />
et boréal. Lors du plus récent Jour de la Terre, j’ai en effet eu la<br />
chance de me joindre à mes collègues et partenaires pour annoncer<br />
le projet Terres boréales.<br />
Il s’agit certainement d’une vaste et audacieuse initiative, puisque<br />
Terres boréales est le plus important projet mené par <strong>CNC</strong> à ce jour et<br />
le plus vaste projet de conservation de terres privées jamais entrepris<br />
au Canada. Situé en Ontario, il couvre près de 1 500 kilomètres carrés<br />
de forêt boréale, un des plus grands écosystèmes forestiers de<br />
la planète.<br />
Dans ce numéro de notre magazine, vous découvrirez pourquoi<br />
la conservation à l’échelle du paysage est essentielle pour s’attaquer<br />
aux enjeux mondiaux des changements climatiques et de la perte<br />
de biodiversité. Face à ces enjeux, la nature offre de véritables<br />
solutions. C’est pourquoi nous travaillons à un rythme sans précédent<br />
pour conserver les aires naturelles dont dépend notre survie. Au<br />
cours des prochaines années, <strong>CNC</strong> vise d’ailleurs à doubler le rythme<br />
de la conservation d’un océan à l’autre et à l’autre.<br />
Tout comme la nature nous offre des solutions pour relever les<br />
défis mondiaux les plus préoccupants, travailler en collaboration est<br />
primordial pour que la nature occupe plus de place dans nos vies.<br />
Terres boréales est un projet de 46 millions de dollars et, grâce à<br />
l’appui de nos partenaires, de donatrices et donateurs individuel(le)s<br />
et de fondations, nous avons amassé plus des deux tiers des fonds<br />
nécessaires à sa réalisation. Ce printemps, nous avons lancé une<br />
campagne de financement pour mener le projet à terme.<br />
Nous avons besoin de vous! Pour en savoir plus sur la façon dont<br />
vous pouvez soutenir Terres boréales ou d’autres projets de <strong>CNC</strong>,<br />
visitez terresboreales.ca.<br />
Merci encore de votre soutien,<br />
Catherine Grenier<br />
Catherine Grenier<br />
Présidente et chef de la direction de <strong>CNC</strong><br />
Ont collaboré<br />
à ce numéro<br />
Brian Banks est auteur,<br />
réviseur, géographe<br />
et un naturaliste en<br />
herbe qui se consacre<br />
à la découverte et à la<br />
défense des espèces<br />
sauvages avec<br />
lesquelles nous<br />
coexistons ainsi qu’à<br />
l’environnement dont<br />
nous dépendons.<br />
Jacqui Oakley a réalisé<br />
des illustrations pour<br />
le New York Times,<br />
Reebok, les magazines<br />
Rolling Stone et National<br />
Geographic. Ses œuvres<br />
ont <strong>été</strong> exposées à<br />
Toronto, Los Angeles<br />
et Shanghai. Après<br />
avoir vécu en Zambie,<br />
au Bahreïn et en<br />
Angleterre, elle vit<br />
maintenant à Hamilton,<br />
en Ontario.<br />
natureconservancy.ca<br />
ÉTÉ <strong>2022</strong> 3
D’UN OCÉAN<br />
À L’AUTRE<br />
Baie Vidal, Ont.<br />
Accélérer la<br />
conservation<br />
à plus grande<br />
échelle<br />
Face aux changements climatiques et à la perte de<br />
biodiversité, Conservation de la nature Canada protège<br />
un plus grand nombre de terres, et ce, plus rapidement.<br />
Conservation de la nature Canada (<strong>CNC</strong>) travaille à une échelle<br />
sans précédent afin de maximiser son impact. En tant que plus<br />
important organisme de conservation de terres privées au pays,<br />
<strong>CNC</strong> fournit des solutions pour appuyer les objectifs du Canada visant<br />
à conserver 30 % de ses terres et de ses eaux d’ici 2030.<br />
Accélérer la conservation signifie que <strong>CNC</strong> produit un impact plus<br />
rapidement et à plus grande échelle que jamais auparavant. Nous ne nous<br />
contentons pas de mettre notre énergie et notre ambition au service de<br />
la protection et de la conservation d’aires privées, nous aidons aussi les<br />
autres à contribuer à l’objectif 30 x 30 du Canada et partageons notre expertise<br />
en matière de conservation de terres de grande valeur écologique.<br />
Puisque nous ne pouvons y arriver seuls, nous nous engageons<br />
à collaborer, mener des consultations et réunir les gens pour changer<br />
les choses.<br />
AIDER LA NATURE À CONTINUER DE SOUTENIR LA VIE<br />
En reliant les habitats et en conservant des systèmes naturels entiers, la<br />
nature est en mesure de fournir plus efficacement ses services essentiels<br />
au maintien de la vie. En connectant des territoires qui fournissent des<br />
solutions fondées sur la nature, nous prenons soin de milieux qui purifient<br />
l’eau et l’air, absorbent et stockent le carbone et assurent la sécurité alimentaire.<br />
De plus, la protection d’habitats connectés favorise les espèces<br />
qui y vivent, ce qui inclut près d’un tiers des espèces en péril au Canada.<br />
Apprenez-en plus sur les<br />
projets qui permettent<br />
d’accélérer la conservation au<br />
Canada et sur la façon dont<br />
vous pouvez contribuer :<br />
conservationdelanature.ca/<br />
accelerer<br />
ANDREW WARREN.<br />
4 ÉTÉ <strong>2022</strong> conservationdelanature.ca
DES PROJETS QUI CHANGENT TOUT!<br />
Comment y parvenons-nous? Par l’établissement de projets de conservation, petits et grands, et de partenariats partout au<br />
pays, comme celui du Programme de conservation du patrimoine naturel du gouvernement du Canada. Voici quelques-uns<br />
des projets entrepris au cours des deux dernières années, qui ont permis d’accroître notre impact.<br />
Qat'muk, C.-B.<br />
<strong>CNC</strong> a <strong>été</strong> invité à contribuer à la résiliation permanente de<br />
tous les droits fonciers et de développement dans le projet de<br />
la vallée Jumbo et à appuyer le Conseil de la Nation Ktunaxa<br />
dans sa planification de la création d’une aire protégée de<br />
conservation autochtone. C’est un honneur pour <strong>CNC</strong> de<br />
travailler avec le Conseil de la Nation Ktunaxa pour l’aider à<br />
concrétiser sa vision de protéger complètement cet endroit.<br />
Thaidene Nëné, T.N.-O.<br />
Parfois, ce sont les plus petits projets<br />
qui ont le plus grand impact. Au sein d’une<br />
vaste zone d’importance culturelle et<br />
écologique, <strong>CNC</strong> a acquis une propri<strong>été</strong><br />
privée d’environ 1 hectare, puis l’a transférée<br />
à Parcs Canada. Cela a permis de<br />
compléter la création de la réserve de parc<br />
national Thaidene Nëné, et d’influencer la<br />
conservation de 14 000 kilomètres carrés,<br />
conformément aux souhaits des communautés<br />
autochtones locales.<br />
Buffalo Pound, Sask.<br />
Vous nous avez aidés à conserver<br />
les 7 kilomètres de rivage autour du lac<br />
Buffalo Pound pour le bien des prairies<br />
et d’espèces en péril. Ce milieu naturel<br />
fournit de l’eau potable à 25 % de la<br />
population de la province.<br />
HAUT EN BAS : PAT MORROW; PARCS CANADA; <strong>CNC</strong>; JASON BANTLE; MIKE DEMBECK; MIKE DEMBECK.<br />
Vidal Bay, Ont.<br />
Avec plus de 7 600 hectares de rivages et de forêts, ce projet contribue à redéfinir la<br />
conservation à l’échelle du paysage dans le sud de l’Ontario. Ses forêts, milieux humides<br />
et alvars captent et stockent près de 23 000 tonnes de dioxyde de carbone par année, ce<br />
qui équivaut au retrait de 5 000 voitures de nos routes, chaque année.<br />
Isthme de Chignectou,<br />
N.-É./N.-B.<br />
L’isthme de Chignectou est l’étroite<br />
bande de terre qui relie la Nouvelle-<br />
Écosse au Nouveau-Brunswick et au reste<br />
de l’Amérique du Nord. Depuis 2010, vous<br />
nous avez aidés à conserver un peu plus<br />
de 2 200 hectares des deux côtés de la<br />
frontière entre ces deux provinces, ce qui<br />
nous permet de poursuivre et d’étendre<br />
nos efforts de conservation dans ce<br />
corridor écologique essentiel.<br />
Propri<strong>été</strong> Krieg, QC<br />
La propri<strong>été</strong> Krieg, située dans la réserve naturelle des<br />
Montagnes-Vertes, est un milieu naturel idyllique débordant de<br />
vie. Ses forêts matures abritent le pioui de l’Est, un petit oiseau<br />
chanteur menacé. Plusieurs espèces de salamandres de ruisseaux<br />
vivent dans ses cours d’eau. <strong>CNC</strong> espère relier cette propri<strong>été</strong> à la<br />
réserve naturelle des Montagnes-Vertes, un lieu riche en biodiversité<br />
et une zone récréative de plein air très prisée au Québec.<br />
Upper Ohio, N.-É.<br />
La conservation d’une forêt<br />
acadienne rare à Upper Ohio, soit<br />
plus de 25 kilomètres de berges<br />
de lacs et 130 hectares de milieux<br />
humides d’eau douce, fait de ce<br />
projet la troisième plus importante<br />
acquisition de <strong>CNC</strong> en 50 ans de<br />
présence dans la province.1<br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ <strong>2022</strong> 5
SUR LES<br />
SENTIERS<br />
Murphy Cove Rd<br />
<br />
N<br />
★<br />
Prospect<br />
Bay<br />
The<br />
Alley<br />
Réserve naturelle<br />
D r Bill Freedman<br />
Prospect Bay Rd<br />
Phantom<br />
Cove<br />
Mullins<br />
Cove<br />
Hardiman<br />
Cove<br />
La Réserve naturelle<br />
D r Bill Freedman<br />
Un paysage côtier majestueux de la Nouvelle-Écosse comprenant huit types d’habitats<br />
L’écologue Bill Freedman était professeur émérite en écologie<br />
et directeur du département de biologie à l’Université Dalhousie.<br />
Il a également joué un important rôle à Conservation de la nature<br />
Canada (<strong>CNC</strong>), pendant plus de 25 ans, en tant que membre de<br />
son Conseil d’administration et bénévole. « D r Bill », comme on<br />
l’appelait affectueusement, est décédé en 2015. La Réserve<br />
naturelle D r Bill Freedman rend hommage à sa mémoire et à sa<br />
contribution à la mission de <strong>CNC</strong>.<br />
Situé à seulement 23 kilomètres au sud-ouest d’Halifax, ce paysage<br />
de landes (sol pauvre peuplé d’arbustes), forme une saillie le<br />
long du littoral atlantique entre les pittoresques baies Shad et<br />
Prospect. Huit types d’habitats le composent, soit une forêt<br />
côtière d’épinettes blanches, d’anciens champs, des marais, des<br />
tourbières, des landes de granit, des rivages de rochers et de<br />
galets, des falaises rocheuses et la haute mer.<br />
Le populaire sentier High Head, de 7,6 kilomètres aller-retour,<br />
traverse 4 sections de cette réserve naturelle de 131 hectares<br />
appartenant à <strong>CNC</strong>. Ce sentier d’intensité modérée traverse des<br />
boisés et mène à des affleurements rocheux, qui offrent une vue<br />
imprenable sur l’océan. Au cours de cette randonnée, on peut<br />
aussi voir au loin la côte déchiquetée du sud la Nouvelle-Écosse<br />
et plusieurs îles rocheuses.<br />
Les landes de granit de cette réserve naturelle purifient une<br />
énorme quantité d’eau souterraine avant qu’elle ne s’écoule vers la<br />
mer. Les brises marines fraîches et les vues panoramiques le long<br />
du sentier Head Trail en font une randonnée estivale fabuleuse et<br />
un endroit idéal pour l’observation des oiseaux.<br />
QUESTION DE SÉCURITÉ<br />
Il est important de ne laisser aucune trace de votre passage et<br />
de demeurer sur le sentier qui longe la côte. Ne pas vous<br />
aventurer à l’intérieur des terres où se trouvent des habitats<br />
écologiques sensibles ni trop près des falaises.1<br />
Pour en savoir plus conservationdelanature.ca/drbillfreedman<br />
SENTIER<br />
-- High Head<br />
★ Entrée<br />
ESPÈCES<br />
À OBSERVER<br />
• Aulne blanc<br />
• Bouleau à papier<br />
• Camarine (arbuste)<br />
• Cerf de Virginie<br />
• Érable rouge<br />
• Gélinotte huppée<br />
• Lièvre d’Amérique<br />
• Némopanthe<br />
mucroné (arbuste)<br />
• Sapin baumier<br />
• Viorne cassinoïde<br />
(arbrisseau)<br />
CARTE : JACQUES PERRAULT. ILLUSTRATION : JOEL KIMMEL. PHOTOS, HAUT EN BAS : ROBERT MCCAW; MIKE DEMBECK; ANDREW HERYGERS/<strong>CNC</strong>.<br />
6 ÉTÉ <strong>2022</strong> conservationdelanature.ca
ACTIVITÉ<br />
LES<br />
INDISPENSABLES<br />
Un bain<br />
de nature<br />
ressourçant<br />
GAUCHE À DROITE : BRENT CALVER; AVEC LA PERMISSION D’ ENVIRONNEMENT ET CHANGEMENT CLIMATIQUE CANADA.<br />
Partagez<br />
vos photos<br />
de la nature<br />
Cet <strong>été</strong>, participez au<br />
Grand BioBlitz de <strong>CNC</strong>.<br />
Saviez-vous que photographier les plantes, les<br />
animaux et les champignons est un moyen facile<br />
de se connecter à la nature tout en contribuant<br />
à la science et à la conservation?<br />
Cet <strong>été</strong>, Conservation de la nature Canada (<strong>CNC</strong>)<br />
vous encourage une fois de plus à participer à son<br />
Grand BioBlitz annuel. Puisque le travail de<br />
conservation requiert la collecte d’un très grand<br />
nombre de données, nous vous invitons à prendre<br />
part à cet événement au cours duquel vous<br />
partagerez vos observations des espèces qui vous<br />
entourent. Ces observations aideront les scientifiques<br />
à comprendre la répartition des espèces et,<br />
en donnant de votre temps, vous contribuerez à<br />
améliorer les connaissances sur les espèces de<br />
votre région. Voici comment participer :<br />
1. Inscrivez-vous au Grand BioBlitz à<br />
conservationdelanature.ca/bioblitz<strong>2022</strong>.<br />
2. Suivez les instructions pour vous assurer que<br />
vos observations soient intégrées à l’effort collectif.<br />
3. Faites équipe avec votre famille et vos<br />
ami(e)s, ou profitez-en pour vous offrir un<br />
tête-à-tête avec la nature.<br />
Que vous soyez néophyte ou adepte des BioBlitz,<br />
joignez-vous à nous!<br />
Les bienfaits de la nature sont une source de motivation<br />
pour l’honorable Steven Guilbeault, ministre de<br />
l’Environnement et du Changement climatique du Canada.<br />
La nature me fascine depuis mon adolescence.<br />
Quand j’y vais, je ne mets<br />
pas toujours les mêmes articles dans<br />
mon sac à dos, car j’ai tendance à varier la<br />
destination et la durée de mes sorties. J’aime<br />
apporter un appareil photo pour documenter<br />
les paysages à couper le souffle que nous<br />
avons la chance d’avoir dans notre pays.<br />
Que ce soit en randonnée dans les magnifiques<br />
monts Chic-Chocs en Gaspésie [Québec],<br />
en canot en Ontario, en kayak au milieu<br />
d’un banc de dauphins à flancs blancs dans<br />
le nord de la Colombie-Britannique, ou pendant<br />
ma lune de miel, dans la réserve du<br />
parc national de l’Archipel-de-Mingan, au<br />
Québec, la nature a toujours occupé une<br />
place très spéciale dans mon cœur. D’aussi<br />
loin que je me souvienne, je me suis accordé<br />
chaque année ces rendez-vous indispensables<br />
avec la nature. En plein air, je ressens le<br />
calme et j’y éprouve le besoin de protéger la<br />
nature le plus possible.<br />
Même si mon sac à dos ne peut pas<br />
contenir cet autre indispensable qu’est ma<br />
famille, elle est souvent présente dans mes<br />
sorties dans la nature. Avec ma femme ou<br />
mes enfants, ou en solo, ces moments en<br />
plein air me permettent de décrocher de<br />
notre vie chargée, et de me reconnecter à<br />
nous et à l’extraordinaire nature du Canada. Le simple fait d’être dans la nature<br />
me permet de ralentir et de me ressourcer.<br />
Et je ne suis pas le seul à vanter ces bienfaits! Grâce au programme PaRx<br />
(Prescri-Nature) de la BC Parks Foundation, des médecins prescrivent des laissez-passer<br />
pour les parcs et les aires naturelles du Canada afin d’améliorer la<br />
santé mentale et physique des gens en les invitant à se connecter à la nature.<br />
La nature est une source de calme, mais aussi de motivation. Elle a également<br />
le potentiel incroyable de renforcer la résilience, d’atténuer les émissions de gaz à<br />
effet de serre, de faire croître l’économie nationale et de procurer des bienfaits à la<br />
soci<strong>été</strong> en général. Lorsque nous protégeons la nature, tout le monde en profite.1<br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ <strong>2022</strong> 7
Terres boréales : le plus important projet de<br />
conservation privé jamais mené au Canada.<br />
Vaste,<br />
audacieux<br />
ET<br />
essentiel<br />
Face aux crises urgentes que sont la perte rapide de biodiversité<br />
et les changements climatiques, nous devons accroître le rythme,<br />
l’ampleur et la portée de la conservation.<br />
PAR Brian Banks<br />
ANDREW WARREN.<br />
8 ÉTÉ <strong>2022</strong> conservationdelanature.ca
Accrochez au mur une carte de<br />
l’Ontario et lancez-y une fléchette<br />
en plein centre. Si vous visez juste,<br />
elle touchera la forêt boréale,<br />
quelque part près de Hornepayne,<br />
un village forestier situé à 500 kilomètres (km) au<br />
nord-est de Thunder Bay.<br />
Depuis deux ans, cette région fait l’objet<br />
d’une attention particulière de la part de Kristyn<br />
Ferguson, directrice de programme pour les<br />
paysages à grande échelle à Conservation de la<br />
nature Canada (<strong>CNC</strong>) pour l’Ontario. Il s’agit plus<br />
précisément de 1 450 km 2 (145 000 hectares)<br />
situés à l’ouest et au sud de la communauté de<br />
Hearst, à environ 900 km au nord de Toronto. Ces<br />
terres sont riches en habitats de forêt boréale, en<br />
lacs et rivières vierges et en tourbières qui<br />
stockent du carbone.<br />
En avril, à l’occasion du Jour de la Terre, <strong>CNC</strong><br />
a annoncé une campagne de collecte de fonds pour<br />
compléter la conservation de ces terres d’une superficie<br />
plus de deux fois supérieure à celle de Toronto.<br />
Une fois réalisé, ce projet de conservation privé,<br />
nommé Terres boréales, sera le plus important<br />
jamais mené au Canada.<br />
« La première fois que j’ai visité la propri<strong>été</strong>,<br />
c’était à la fin de septembre 2021 », explique<br />
Mme Ferguson. « C’était au plus fort de la saison<br />
automnale, quand le jaune des feuilles des peupliers<br />
et des bouleaux contraste avec les conifères<br />
foncés. Il suffit de monter un peu pour voir la forêt<br />
s’étendre à l’infini. La couleur verte et vive des<br />
lacs leur donne un aspect glaciaire. Cet endroit<br />
est tout simplement envoûtant. »<br />
L’importance de ce projet est à la fois tangible<br />
et symbolique.<br />
La propri<strong>été</strong>, détenue à l’origine par Domtar, avec<br />
qui <strong>CNC</strong> a négocié une option pour en faire l’acquisition,<br />
a une valeur de conservation considérable. On<br />
y trouve le caribou des bois, une espèce menacée,<br />
ainsi que d’autres grands mammifères comme l’ours<br />
noir, le lynx, le loup et l’orignal; elle fournit aussi<br />
des habitats de nidification, de reproduction et des<br />
haltes migratoires à une multitude d’oiseaux.<br />
Terres boréales est un exemple parfait de la manière<br />
dont <strong>CNC</strong>, en tant que principal organisme<br />
privé de conservation au pays, répond aux crises de<br />
la perte rapide de biodiversité et des changements<br />
climatiques en augmentant le rythme, l’échelle et la<br />
portée de son travail – se concentrant sur des projets<br />
à grande échelle dans toutes les régions et en<br />
s’appuyant sur sa longue expérience en matière de<br />
protection d’habitats essentiels dans le sud du pays.<br />
Cette orientation, pierre angulaire de la nouvelle<br />
feuille de route de <strong>CNC</strong> pour les huit prochaines<br />
années, permettra à l’organisation de protéger<br />
plus de terres, et ce, plus rapidement, soit par l’acquisition<br />
traditionnelle de terres en fief simple,<br />
comme c’est le cas pour les Terres boréales, soit<br />
en partageant son expertise pour, par exemple,<br />
obtenir du financement privé ou acquérir des<br />
droits d’exploitation des ressources, afin d’aider<br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ <strong>2022</strong> 9
à la réalisation de projets menés par des gouvernements,<br />
des communautés autochtones<br />
ou d’autres partenaires.<br />
L’objectif est de doubler l’impact de <strong>CNC</strong><br />
d’ici 2030, en conservant 1 million d’hectares<br />
supplémentaires et en obtenant de nouveaux<br />
résultats se chiffrant à 1, 5 milliard de dollars<br />
en conservation. Ainsi, <strong>CNC</strong> aidera le Canada<br />
à respecter sa promesse, en tant que membre<br />
de la Coalition de la Haute Ambition pour la<br />
Nature et les Peuples, de protéger 30 % de<br />
ses terres et de ses eaux d’ici 2030.<br />
« Notre nouveau plan stratégique représente<br />
notre boîte à outils ainsi que nos valeurs,<br />
et reconnaît qu’avec les changements<br />
climatiques et la perte de biodiversité, nous<br />
avons un rôle important à jouer », affirme<br />
Nancy Newhouse, vice-présidente de <strong>CNC</strong><br />
pour la région de la Colombie-Britannique.<br />
C’est une approche qu’appuie Mike Wong,<br />
vice-président nord-américain de la Commission<br />
mondiale des aires protégées de l’Union<br />
internationale pour la conservation de la<br />
nature (UICN).<br />
« Les aires protégées sont l’un des meilleurs<br />
outils de conservation au monde, affirme<br />
M. Wong, établi à Gatineau, au Québec. Quand<br />
on dispose de grandes aires naturelles intactes<br />
bien gérées, on conserve à la fois la biodiversité<br />
et le carbone qui y est stocké. »<br />
Des partenaires fiables<br />
L’une des forces dont fait preuve <strong>CNC</strong> depuis<br />
longtemps est sa capacité à réunir des propriétaires<br />
fonciers, des donatrices et donateurs,<br />
des partenaires de collecte de fonds, des gouvernements,<br />
des communautés autochtones et<br />
d’autres organismes à but non lucratif en vue<br />
de protéger la nature. Habituellement, le résultat<br />
est que <strong>CNC</strong> devient propriétaire des<br />
terres. Jouer un rôle de soutien dans les projets<br />
d’autres groupes ou organisations n’est<br />
pas tout à fait nouveau, mais selon Dawn Carr,<br />
directrice, Stratégie en conservation à <strong>CNC</strong>,<br />
cela s’est surtout fait dans des cas particuliers.<br />
« Nous n’avons pas fait beaucoup de démarches<br />
auprès de partenaires potentiels<br />
pour leur demander : quels sont vos objectifs<br />
de conservation que nos compétences ou nos<br />
capacités pourraient soutenir? », explique-telle.<br />
« Plus nous poserons la question, plus les<br />
occasions de soutenir des projets de conservation<br />
durables se présenteront. »<br />
<strong>CNC</strong> cherche en effet de plus en plus<br />
à accroître le nombre de ses collaborations<br />
avec des partenaires par une approche<br />
plus proactive.<br />
Les négociations en cours entre la Première<br />
Nation Ktunaxa et le gouvernement de<br />
la Colombie-Britannique en vue d’établir une<br />
aire protégée de conservation autochtone<br />
(APCA) dans les montagnes centrales de la<br />
Qat’muk, C.-B.<br />
Quand on dispose de grandes aires<br />
naturelles intactes bien gérées, on<br />
conserve à la fois la biodiversité et le<br />
carbone qui y est stocké.<br />
Mike Wong, vice-président nord-américain de la Commission mondiale des aires protégées<br />
de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).<br />
chaîne Purcell sont un excellent exemple du<br />
potentiel de <strong>CNC</strong> dans ce rôle de soutien.<br />
L’APCA englobera une aire connue sous<br />
le nom de Qat’muk, un paysage sacré que<br />
les Ktunaxa considèrent comme la demeure<br />
spirituelle du grizzly.<br />
En 2019, <strong>CNC</strong> a <strong>été</strong> invité à collaborer<br />
avec le Conseil de la Nation Ktunaxa pour<br />
l’aider à concrétiser sa vision de protéger<br />
intégralement Qat’muk, une région riche<br />
en biodiversité qui comprend la vallée<br />
Jumbo et les bassins versants environnants.<br />
La principale menace pesant sur la région<br />
était un projet de station de ski dans la<br />
vallée Jumbo, contre lequel les Ktunaxa et<br />
la communauté qui les appuie s’opposaient<br />
depuis 30 ans. Après des décennies de<br />
batailles juridiques, l’occasion de négocier<br />
un accord avec le promoteur et d’ouvrir<br />
la voie au développement d’une APCA<br />
s’est présentée.<br />
<strong>CNC</strong> a tout d’abord aidé les Ktunaxa à élaborer<br />
leur argumentaire écologique en faveur<br />
de la protection du site, ce qui était nécessaire<br />
pour mobiliser les fonds pour la création de<br />
l’APCA. Ensuite, il a agi comme négociateur<br />
au nom des Ktunaxa dans les pourparlers visant<br />
à mettre fin aux droits fonciers du<br />
promoteur et aux droits de développement<br />
associés à la station. <strong>CNC</strong> est maintenant prêt<br />
à aider les Ktunaxa à planifier le travail de<br />
conservation, en leur fournissant des cartes<br />
et des données écologiques relatives<br />
à l’APCA de Qat’muk, et ce, une fois que tous<br />
les détails la concernant auront <strong>été</strong> finalisés.<br />
« Les Ktunaxa mènent les échanges<br />
de gouvernement à gouvernement au sujet<br />
de ce à quoi ressemblera Qat’muk », affirme<br />
Nancy Newhouse. « À présent, notre rôle à<br />
cet endroit est de soutenir la Nation comme<br />
il nous a <strong>été</strong> demandé ».<br />
L’exemple de Qat’muk démontre aussi que,<br />
de manière plus générale, le travail avec des<br />
communautés autochtones, et ce, sous différentes<br />
formes, deviendra de plus en plus important<br />
pour <strong>CNC</strong> au fur et à mesure que ses<br />
efforts au sein de paysages à grande échelle<br />
prendront de l’ampleur. Le projet Terres boréales<br />
en est un bon exemple. Bien qu’il ne<br />
deviendra pas une APCA, il comprend les territoires<br />
traditionnels de nombreuses Premières<br />
Nations et communautés autochtones<br />
relevant du Traité no 9.<br />
« Nous nous assurons de nous entretenir<br />
avec toutes les communautés, d’apprendre<br />
comment elles ont utilisé le site dans le<br />
PAT MORROW.<br />
10 ÉTÉ <strong>2022</strong> conservationdelanature.ca
CLAUDE CÔTÉ.<br />
passé et comment elles aimeraient l’utiliser<br />
dans l’avenir », explique Mme Ferguson.<br />
« Nous entamons tout juste le développement<br />
de partenariats que <strong>CNC</strong> souhaite durables,<br />
respectueux, significatifs et bénéfiques pour<br />
les communautés. »<br />
Protéger et connecter<br />
Quelle que soit sa superficie, toute parcelle<br />
de terre constituant l’habitat essentiel d’espèces<br />
en péril est cruciale pour aider à enrayer<br />
leur disparition et à conserver la biodiversité<br />
dans son ensemble.<br />
D’un point de vue écologique, les projets<br />
à grande échelle jouent toutefois un rôle<br />
unique en assurant l’existence de grandes<br />
étendues d’habitats connectés et protégés.<br />
Ces milieux naturels sont essentiels pour les<br />
animaux de grande taille qui migrent de façon<br />
saisonnière ou qui ont besoin de vastes territoires<br />
pour se nourrir et se reproduire. Face<br />
à un climat changeant, ils fournissent également<br />
un certain degré de résilience, en offrant<br />
à de nombreuses espèces animales et<br />
végétales l’occasion de s’adapter et d’ajuster<br />
leur emplacement au fil du temps.<br />
Dans le sud-est du Québec, plus précisément<br />
dans le corridor appalachien, la réserve<br />
naturelle des Montagnes-Vertes est un excellent<br />
exemple de la valeur de la connectivité à<br />
grande échelle dans le portefeuille de terres<br />
de <strong>CNC</strong>. Établie en 2008, la réserve continue<br />
de s’agrandir grâce aux dons et à l’achat de<br />
parcelles adjacentes. Sa superficie atteint<br />
désormais près de 8 000 hectares. De plus,<br />
elle est directement liée aux aires protégées<br />
voisines, c’est-à-dire celles situées au sud de<br />
la frontière américaine.<br />
« Si vous consultez une carte satellite,<br />
vous pouvez voir que chaque parcelle de terre<br />
entourant la réserve est constituée de villes<br />
ou de fermes, et qu’il y a peu de forêts. Il est<br />
donc très important de conserver ce corridor<br />
pour les espèces qui migrent vers le nord en<br />
raison des changements climatiques », affirme<br />
Cynthia Patry, chargée de projets pour<br />
les Montagnes-Vertes du Nord à <strong>CNC</strong>. « Des<br />
mammifères à grand domaine vital traversent<br />
toujours la frontière et utilisent ce corridor,<br />
comme le lynx, l’orignal et l’ours. En dehors<br />
de ce corridor, on ne trouve pas de lynx, c’est<br />
pourquoi nous souhaitons vraiment le conserver<br />
au profit de cette espèce. »<br />
La réserve naturelle des Montagnes-Vertes<br />
est l’une des rares aires protégées à grande<br />
échelle de <strong>CNC</strong> dans le sud du Canada.<br />
La plus récente du genre est la Hastings<br />
Wildlife Junction, une acquisition prévue<br />
de 8 000 hectares constituée d’importantes<br />
forêts et de milieux humides se trouvant<br />
entre Belleville et Bancroft dans le sud-est<br />
de l’Ontario. Compte tenu de la densité de<br />
la population dans le sud du pays, <strong>CNC</strong> s’attend<br />
à ce que dans l’avenir, la plupart des<br />
occasions de créer des aires protégées à<br />
grande échelle se situeront plus au nord.<br />
Ce constat, associé au fait que la<br />
majeure partie du Nord canadien se compose<br />
de terres de la Couronne, explique aussi<br />
pourquoi le rôle de <strong>CNC</strong> sera probablement<br />
celui de partenaire de soutien dans ce<br />
type de projets. Comme l’explique<br />
Mme Newhouse, la Couronne demeurera<br />
propriétaire, mais dans de nombreux cas,<br />
comme pour Qat’muk et un autre projet<br />
récent en Colombie-Britannique, soit l’aire de<br />
conservation Tenh Dzetle, rendu possible<br />
grâce à l’abandon de titres miniers, le rôle de<br />
<strong>CNC</strong> sera de « créer des ententes en vertu<br />
desquelles, au moment de l’abandon de ces<br />
droits fonciers privés, un processus parallèle<br />
permettra de créer une aire protégée ».<br />
Réserve naturelle des Montagnes-Vertes, QC<br />
M. Wong de l’UICN se dit heureux d’apprendre<br />
que <strong>CNC</strong> envisage une façon différente<br />
de faire les choses, car cela représente<br />
le genre d’approche que tous, soit les individus,<br />
les gouvernements, les entreprises, les<br />
ONG et les autres parties prenantes, doivent<br />
adopter si le Canada et le reste du monde<br />
comptent respecter leurs engagements visant<br />
à protéger 30 % de leurs territoires d’ici 2030.<br />
Il met également de l’avant l’incapacité<br />
de la plupart des pays à atteindre l’objectif<br />
précédent de l’UICN, qui visait à protéger<br />
17 % de leurs terres d’ici 2020. Dans le cas<br />
du Canada, nous n’en sommes qu’à 13,5 %.<br />
« Si nous n’avons pas atteint l’objectif de<br />
17 %, comment pouvons-nous arriver à<br />
30 %? », s’interroge-t-il. « On doit faire les<br />
choses différemment, non? ».<br />
Kristyn Ferguson partage cet avis :« Nous<br />
tirons une grande fierté de tout ce que <strong>CNC</strong><br />
a accompli au cours des 60 dernières années<br />
avec l’aide de ceux et celles qui nous appuient.<br />
Cependant, nous reconnaissons que<br />
nous avons atteint un point critique et que<br />
nous devons voir plus grand et penser différemment,<br />
faire appel à différents partenaires<br />
et collaborer. »<br />
AIDEZ-NOUS À FAIRE<br />
DES TERRES<br />
BORÉALES UNE<br />
RÉALITÉ<br />
Avec une superficie plus de deux<br />
fois supérieure à celle de Toronto,<br />
ce projet de conservation de terres<br />
privées sera, une fois terminé, le plus<br />
ambitieux de l’histoire du Canada.<br />
Nous vous invitons à vous joindre<br />
à nous pour passer à l’histoire en<br />
matière de protection de la nature.<br />
Le projet Terres boréales assurera<br />
l’avenir de plus de 1 300 kilomètres de<br />
rivières et de cours d’eau, de vastes<br />
tourbières qui stockent du carbone et<br />
d’étendues quasi infinies de forêt<br />
intérieure. À elles seules, les Terres<br />
boréales stockent plus de 192 millions<br />
de tonnes de CO2, c’est-à-dire<br />
l’équivalent des émissions moyennes à<br />
vie de 3 millions de voitures. Voilà qui<br />
témoigne de l’impact positif direct que<br />
la conservation de ce territoire<br />
pourrait avoir pour freiner les crises<br />
mondiales des changements climatiques<br />
et de la perte de biodiversité.<br />
Maintenant que nous avons réussi<br />
à amasser les deux tiers de notre<br />
objectif de collecte de fonds, nous<br />
avons besoin que vous vous joigniez<br />
à nous pour conclure cette<br />
campagne historique.<br />
En savoir plus terresboreales.ca<br />
Se remémorant sa visite des Terres boréales,<br />
elle décrit s’être tenue sur les berges<br />
de la rivière Shekak aux côtés du conseiller<br />
de la Première Nation de Constance Lake,<br />
Wayne Neegan, l’accompagnateur de <strong>CNC</strong><br />
sur le terrain. Devant cette rivière qui coule<br />
vers la baie d’Hudson, il lui a montré des<br />
traces d’orignal et comment il appelle cet<br />
animal quand il le chasse.<br />
À propos de ce moment, et d’autres depuis,<br />
Kristyn Ferguson fait une réflexion :<br />
« Je crois que nous reconnaissons tous que<br />
nous sommes sur la bonne voie, en travaillant<br />
ensemble sur des projets qui ont des retombées<br />
à grande échelle. Nous agissons au profit<br />
du territoire et du caribou, mais aussi de<br />
la population. Nous réalisons que nous ne<br />
sommes pas différents de la nature, mais que<br />
nous en faisons partie. Donc, chaque fois que<br />
nous venons en aide à la nature, nous nous<br />
aidons nous-mêmes. »1<br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ <strong>2022</strong> 11
PROFIL<br />
D’ESPÈCE<br />
Loutre de rivière<br />
Les populations de loutres de rivière, espèce présente partout en Amérique du<br />
Nord, sont stables après s’être rétablies d’un important déclin aux 19 e et 20 e siècles.<br />
JOE BLOSSOM/ALAMY STOCK PHOTO.<br />
12 ÉTÉ <strong>2022</strong> conservationdelanature.ca
APPARENCE<br />
La loutre de rivière peut mesurer jusqu’à<br />
1,4 m, du nez à la queue, et peser jusqu’à<br />
14 kg. Son pelage brun est imperméable, ses<br />
pieds sont palmés et sa queue longue et puissante<br />
lui permet de se propulser dans l’eau. Le dessous<br />
de son corps est habituellement plus pâle. Sous<br />
l‘eau, ses minuscules oreilles se referment et sa<br />
fourrure épaisse la garde bien au chaud. Pour<br />
détecter la présence de nourriture (poissons,<br />
palourdes, insectes), elle compte<br />
sur ses longues moustaches qui<br />
sont très sensibles.<br />
Cherry Meadows, C.-B.<br />
Petite curieuse<br />
ILLUSTRATIONS : CORY PROULX. PHOTOS : <strong>CNC</strong>; ALAMY STOCK PHOTO.<br />
HABITAT<br />
Cette loutre peut s’établir dans divers<br />
habitats aquatiques, comme les rivières, les<br />
lacs et les grands ruisseaux. Elle se plaît aussi sur<br />
la terre ferme. On peut d’ailleurs la voir parfois<br />
batifoler dans la neige ou glisser sur des pentes<br />
boueuses. Le jeu lui permet de développer des<br />
liens sociaux ainsi que, chez les petits, des habiletés<br />
pour la chasse.<br />
Le terrier de la loutre de rivière se trouve<br />
habituellement près de l’eau et est souvent<br />
aménagé pour être accessible à la fois<br />
au niveau du sol et sous l’eau.<br />
AIRE DE<br />
DISTRIBUTION<br />
La loutre de rivière est présente<br />
partout en Amérique du Nord. Au<br />
Canada, on la trouve dans l’ensemble<br />
des provinces et des territoires.<br />
À l’Île-du-Prince-Édouard, son retour<br />
est toutefois récent, car elle en<br />
était disparue au début du<br />
20 e siècle.<br />
BIOLOGIE<br />
La loutre de rivière se reproduit de la<br />
fin de l’hiver au début du printemps. Bien<br />
qu’elle puisse donner naissance chaque année,<br />
elle le fait habituellement aux 2 ans. Les portées<br />
comptent de 1 à 6 petits (généralement 2 ou 3).<br />
Ces derniers naissent aveugles et passent le premier<br />
mois de leur vie au terrier avec la femelle. Lorsqu’ils<br />
peuvent voir, vers l’âge de 2 mois, la femelle<br />
leur apprend à nager.<br />
Cette espèce n’hiberne pas. Elle demeure active<br />
même sous les surfaces gelées, en respirant<br />
par les brèches dans la glace. Elle peut<br />
retenir son souffle sous l’eau<br />
jusqu’à 8 minutes.<br />
Que fait <strong>CNC</strong> pour<br />
protéger l’habitat de<br />
cette espèce?<br />
À la fin des années 1800, les populations<br />
de loutres de rivière ont décliné<br />
de façon considérable en raison de<br />
la chasse excessive et de la pollution<br />
de l’eau. Depuis, grâce aux efforts<br />
en gestion de la conservation et en<br />
réintroduction de l’espèce, les populations<br />
se sont rétablies et sont maintenant<br />
stables, voire en croissance.<br />
La loutre de rivière dépend d’habitats<br />
aquatiques sains pour survivre.<br />
Conservation de la nature Canada<br />
(<strong>CNC</strong>) continue de protéger de tels<br />
habitats à travers le pays. Par exemple,<br />
sur la propri<strong>été</strong> Cherry Meadows, près<br />
de Kimberley, en Colombie-Britannique.<br />
Située dans le sillon des<br />
Rocheuses, cette zone possède de<br />
vastes milieux humides qui sont<br />
parfaits pour la loutre de rivière.1<br />
Aidez à protéger<br />
cette espèce<br />
Pour aider à conserver l’habitat<br />
naturel de cette espèce, visitez<br />
conservationdelanature.ca/donnez.<br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ <strong>2022</strong> 13
UNE FORCE POUR<br />
LA NATURE<br />
Acteur du<br />
changement<br />
Rob Prosper voit la possibilité d’accélérer la conservation grâce aux<br />
aires protégées et gérées par les Autochtones<br />
JESSICA DEEKS.<br />
14 ÉTÉ <strong>2022</strong> conservationdelanature.ca
Pendant la première partie de sa carrière à<br />
Parcs Canada, Rob Prosper a vécu et travaillé<br />
dans des aires naturelles parmi les plus<br />
emblématiques au pays, comme la réserve de parc<br />
national Nahanni (T.N.-O). Dans ces lieux aux reliefs<br />
impressionnants et aux magnifiques cours d’eau, il<br />
remarque aussi comment les communautés qui s’y<br />
trouvent touchent celles et ceux qui les visitent.<br />
Réserve de parc national Thaidene Nëné (T.N.-O.)<br />
JESSICA DEEKS.<br />
« J’avais l’habitude de dire que les gens sont d’abord attirés par la<br />
géographie, explique Rob Prosper, et qu’ils repartent après avoir vécu<br />
une expérience culturelle; et que c’est ce qui marque le plus. »<br />
Selon lui, les personnes qui visitent ces aires naturelles sont grandement<br />
touchées par les pratiques et les traditions des communautés<br />
autochtones qui y vivent depuis des temps immémoriaux, comme<br />
la Première Nation Dehcho de Nahanni. Il estime que ce contact avec<br />
la culture est important pour promouvoir l’idée d’une éthique de<br />
la conservation.<br />
Directeur des Affaires autochtones et vice-président de l’établissement<br />
et de la conservation des aires protégées au bureau national de<br />
Parcs Canada, M. Prosper avait pour responsabilité de créer des relations<br />
significatives avec les peuples autochtones. Membre de la Première<br />
Nation d’Acadia, il raconte que sa relation avec les leaders autochtones<br />
l’a grandement inspiré en matière de conservation.<br />
Récemment à la retraite, après 38 ans de carrière, il siège maintenant<br />
au Conseil d’administration de Conservation de la nature Canada<br />
(<strong>CNC</strong>) et explique ce qui l’a inspiré. « C’est un organisme qui contribue<br />
concrètement à la conservation et en tant que gestionnaire de<br />
terres, il favorise la création de liens avec les peuples autochtones. »<br />
[Les aires protégées et de conservation<br />
autochtones] favorisent la conservation tout en<br />
mettant à l’avant-plan la culture et les langues<br />
autochtones, ce qui est très prometteur.<br />
PROMOUVOIR LA CONSERVATION ET LA RÉCONCILIATION<br />
M. Prosper était le responsable fédéral de l’initiative En route vers<br />
l’objectif 1 du Canada, mise en place par le gouvernement pour<br />
conserver 17 % des zones terrestres et d’eaux intérieures et 10 %<br />
des zones côtières et marines d’ici 2020. Le Canada vise maintenant<br />
à conserver 30 % des terres et des océans d’ici 2030.<br />
Pour atteindre ces nouveaux objectifs, M. Prosper croit qu’une approche<br />
globale et inclusive est nécessaire et il voit un grand potentiel<br />
dans la collaboration avec les communautés autochtones.<br />
« Les gains en conservation les plus importants que le Canada<br />
peut faire pour atteindre ses engagements internationaux sont au<br />
chapitre des aires protégées et de conservation autochtones, ce<br />
qui peut prendre plusieurs formes », explique-t-il.<br />
Comme définies dans le rapport 2018 du Cercle autochtone d’experts,<br />
les aires protégées et de conservation autochtones (APCA)<br />
sont « des terres et des eaux où les gouvernements autochtones ont<br />
un rôle primordial à jouer dans la protection et la conservation des<br />
écosystèmes grâce aux lois, à la gouvernance<br />
et aux systèmes de connaissances autochtones.<br />
La culture et la langue sont l’âme et le<br />
cœur qui font vivre une APCA. »<br />
Selon M. Prosper, ces aires favorisent la<br />
conservation tout en mettant à l’avant-plan la<br />
culture et les langues autochtones, ce qui est<br />
très prometteur. « Je doute qu’il y ait de manifestation<br />
plus éloquente de la réconciliation<br />
avec les Autochtones que leur autonomie en<br />
matière de gestion du territoire », déclare-t-il.<br />
Partout au pays, <strong>CNC</strong> collabore à des<br />
projets avec des communautés autochtones.<br />
M. Prosper considère que l’expertise scientifique<br />
de l’organisme permet, par exemple,<br />
l’identification de zones riches en biodiversité,<br />
tandis que le savoir culturel et l’approche<br />
à double perspective des peuples autochtones<br />
favorisent une vision holistique de la gestion<br />
des terres et des eaux.<br />
En réfléchissant à son propre lien avec<br />
la nature, M. Prosper se remémore ses<br />
expériences sur le terrain et les relations qu’il<br />
y a créées. « Découvrir Nahanni à travers le<br />
regard de la communauté de Nahanni Butte<br />
et de celui des Premières Nations Dehcho<br />
m’a grandement marqué », confie-t-il.<br />
À Parcs Canada, M. Prosper a assuré la<br />
création de plusieurs aires protégées, notamment<br />
celles de l’Île-de-Sable (N.-É.), de<br />
Tallurutiup Imanga (Nunavut) et de Thaidene<br />
Nëné (T.N.-O.). Il habite maintenant le sudest<br />
de l’Ontario avec sa famille et possède<br />
une ferme près de chez lui, ce qui lui permet<br />
de rester connecté à la terre. Rob Prosper<br />
cultive, tout en laissant les choses pousser un<br />
peu à l’état sauvage pour contribuer à la biodiversité.<br />
Il plaisante : « Je gère dorénavant ma<br />
propre ma propre aire de conservation. »1<br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ <strong>2022</strong> 15
<strong>CNC</strong><br />
À L’ŒUVRE<br />
1<br />
Investir dans notre futur<br />
SUD-OUEST DU MANITOBA<br />
3<br />
1<br />
MERCI!<br />
Votre appui a permis la réalisation de<br />
ces projets. Pour en savoir plus, visitez :<br />
conservationdelanature.ca/nous-trouver.<br />
Redonner<br />
« C’est important de montrer aux jeunes<br />
générations qu’il faut toujours redonner,<br />
pour les inciter à contribuer à la protection<br />
de l’environnement et à préserver les habitats<br />
naturels. Nous voyons une valeur réelle dans le<br />
fait de fournir un important flux de financement<br />
régulier qui peut servir de catalyseur pour<br />
accélérer l’atteinte des ambitieux objectifs de<br />
Conservation de la nature Canada.<br />
2<br />
Investir dans la nature n’a jamais <strong>été</strong> aussi important. En plus<br />
d’offrir un habitat essentiel aux espèces rares et en voie de disparition,<br />
les prairies, les forêts, les milieux humides et les lacs du Manitoba<br />
contribuent à réduire les risques d’inondation, à filtrer notre eau<br />
potable et à capter et séquestrer le carbone. Ils attirent également les<br />
pollinisateurs et protègent les terres de la sécheresse.<br />
Ces écosystèmes naturels, comme la prairie d’herbes mixtes et les<br />
milieux humides du projet Jackson Pipestone Prairies & Wetlands, sont<br />
un cadeau de la nature, car ils sont nos alliés face aux crises mondiales<br />
des changements climatiques et de la perte de biodiversité. Ce projet<br />
de conservation comporte deux Zones importantes pour la conservation<br />
des oiseaux (ZICO) et représente une occasion unique de soutenir<br />
la protection des prairies de la province, de ses lacs et leurs affluents.<br />
Situé dans le sud-ouest du Manitoba, près de Broomhill, ce projet<br />
englobe certaines des dernières grandes étendues de prairies d’herbes<br />
mixtes interconnectées de la province. L’acquisition de ces terres<br />
garantit la pérennité d’habitats importants et des milliers d’espèces<br />
qui en dépendent.<br />
Parmi les nombreuses espèces en péril qui y vivent, on compte le<br />
bruant de Baird, le pipit de Sprague, la buse rouilleuse, le plectrophane<br />
à ventre noir, la pie-grièche migratrice des Prairies, la chevêche des<br />
terriers, le crapaud des steppes et l’hirondelle rustique. Les lacs Maple<br />
et Plum sont également des haltes migratoires d’importance pour les<br />
oiseaux aquatiques.<br />
<strong>CNC</strong> collabore avec des membres de la communauté agricole et des<br />
producteurs locaux afin d’améliorer la santé à long terme des prairies.<br />
Ce projet est géré conjointement avec des terres voisines dans le cadre<br />
d’une opération de production de bétail plus large, ce qui profite également<br />
à l’économie locale.<br />
Grâce à votre soutien, nous pourrons protéger cet endroit remarquable<br />
au profit des différentes espèces résidentes et migratrices.<br />
Pour plus d’information, visitez natureconservancy.ca/jacksonpipestone.ca<br />
Chevêche des terriers<br />
GLYN THOMAS/ALAMY STOCK PHOTO. MÉDAILLON : <strong>CNC</strong>.<br />
Notre intention est que notre don de 1 million<br />
de dollars encourage d’autres personnes ou<br />
familles à offrir un financement flexible pour<br />
protéger l’environnement. Nous espérons que<br />
ce sera un exemple que d’autres donatrices ou<br />
donateurs souhaiteront suivre. Le changement<br />
ne se fera pas du jour au lendemain, mais<br />
si, grâce à notre don, plus de personnes<br />
connaissent <strong>CNC</strong> et passent à l’action pour<br />
soutenir vos projets et programmes, dans 10,<br />
15 ou même 20 ans, nous verrons encore plus<br />
de terres conservées, plus d’espèces sauvages<br />
prospérer et plus de gens profiter de la nature. »<br />
~ Al Collings et Hilary Stevens, Collings<br />
Stevens Family Foundation, donateurs<br />
depuis 2017<br />
16 ÉTÉ <strong>2022</strong> conservationdelanature.ca
CARIBOU : MIKE DEMBECK. ROCHER : CLAUDIA HANEL. WATERTON : LETA PEZDERIC.<br />
Caribou<br />
2<br />
Garder « le Rocher » intact<br />
TERRE-NEUVE-ET-LABRADOR<br />
La campagne de financement Garder « le Rocher » intact (Keep The Rock Rugged) est une démarche<br />
ambitieuse pour collecter 3 millions $ afin de faire progresser la conservation à Terre-Neuve-et-Labrador.<br />
Plus de 1 million $ en don ont déjà <strong>été</strong> promis.<br />
Terre-Neuve-et-Labrador possède le troisième plus petit pourcentage de terres protégées au pays.<br />
Cette campagne de financement vise à agrandir ses réserves naturelles vitales, à soutenir les stages<br />
d’étudiant(e)s, les programmes de bénévolat et les projets de recherche, ainsi qu’à investir dans les<br />
nouvelles technologies pour que progresse la conservation de la nature dans cette province.<br />
Pour en savoir plus, visitez natureconservancy.ca/keeptherockrugged (en anglais)<br />
Waterton Park Front, Alb.<br />
3<br />
La bienveillance en héritage<br />
RÉGION DU PROJET DU PARC WATERTON, ALBERTA<br />
Terre-Neuve-et-Labrador<br />
Partout au pays, <strong>CNC</strong> œuvre dans des communautés qui veillent sur les terres et les eaux qui les entourent<br />
depuis des générations. Au printemps 2021, la famille Bectell s’est adressée à <strong>CNC</strong> pour discuter<br />
de l’avenir des terres qu’elle protège depuis des années.<br />
En travaillant de concert avec <strong>CNC</strong>, la famille a instauré une servitude de conservation sur sa terre,<br />
située à 10 kilomètres à l’est du parc national des Lacs-Waterton. La propri<strong>été</strong> comprend des prairies<br />
indigènes et des milieux humides et abrite plusieurs espèces en péril, comme la buse rouilleuse, l’ours<br />
grizzly et l’iris du Missouri. En plus de procurer un habitat important aux oiseaux de proie et au tétras<br />
à queue fine, la propri<strong>été</strong> est adjacente à une zone clé pour la faune et la biodiversité.<br />
D’une superficie de 324 hectares, la propri<strong>été</strong> des Bectell s’ajoute au réseau existant de terres<br />
gérées par <strong>CNC</strong> dans la région du parc Waterton. L’entente garantit le maintien de la propri<strong>été</strong> dans<br />
un état naturel, sain et non fragmenté, tout en permettant son utilisation en tant que ranch.<br />
Pleins feux sur<br />
nos partenaires<br />
Techno nature RBC est un<br />
engagement pluriannuel visant<br />
à protéger notre avenir collectif<br />
en misant sur la nouveauté en<br />
matière d’idées, de technologies<br />
et de partenariats. Voilà<br />
pourquoi Fondation RBC s’est<br />
alliée à Conservation de la<br />
nature Canada (<strong>CNC</strong>) afin<br />
d’investir dans la puissance de<br />
technologies novatrices.<br />
Techno nature RBC a aidé <strong>CNC</strong><br />
à développer des outils basés<br />
sur l’intelligence artificielle (IA)<br />
permettant de planifier des<br />
efforts de conservation efficaces<br />
à travers le pays. Ces outils, qui<br />
utilisent des données existantes<br />
sur les espèces, les habitats, le<br />
climat, la connectivité et les<br />
menaces, permettent de<br />
déterminer les sites les plus<br />
importants à conserver et les<br />
mesures de conservation à<br />
mettre en place. Au Canada, ils<br />
comptent parmi les premiers<br />
outils à hiérarchiser les actions à<br />
entreprendre une fois qu’il a <strong>été</strong><br />
confirmé qu’une propri<strong>été</strong> doit<br />
être protégée.<br />
Ce partenariat souligne<br />
l’importance de conserver les<br />
habitats et les sites naturels les<br />
plus à risque, et de recourir aux<br />
bons processus dans notre<br />
travail qui vise à résoudre la<br />
double crise de la perte de<br />
biodiversité et des changements<br />
climatiques. En fin de<br />
compte, ces outils basés sur l’IA<br />
soutiennent la prise de décision<br />
afin d’optimiser l’impact de <strong>CNC</strong><br />
d’un océan à l’autre et à l’autre.<br />
conservationdelanature.ca
GRANDEUR<br />
NATURE<br />
Lettre<br />
d’amour à la<br />
montagne<br />
Par Gayle Roodman, directrice des services éditoriaux à <strong>CNC</strong><br />
Chère montagne,<br />
Tu ne me connais pas personnellement,<br />
mais tu pourrais sans<br />
doute reconnaître mes traces. Je<br />
te parcours en ski, à pied, en raquettes<br />
et à vélo depuis plusieurs<br />
décennies.<br />
Vois-tu, chère montagne, tu<br />
as changé le cours de ma vie.<br />
Quand j’ai terminé mes études<br />
secondaires en Ontario, je n’avais<br />
aucune idée de ce que j’allais<br />
faire de ma vie.<br />
Dès l’obtention de mon diplôme,<br />
j’ai pris le train vers le lac<br />
Louise, en Alberta, pour y travailler<br />
le temps d’un <strong>été</strong>. Je me souviendrai<br />
toujours de ma réaction<br />
en apercevant les Rocheuses<br />
pour la première fois. J’étais ébahie.<br />
En voyant de mes propres<br />
yeux tes cimes grises et tes glaciers<br />
d’un blanc bleuté, je suis<br />
restée bouche bée. Entre mes<br />
quarts de travail, je passais la plupart<br />
de mon temps libre à explorer<br />
tes reliefs. J’ai même suivi des<br />
cours d’alpinisme pour me rapprocher<br />
de toi.<br />
L’hiver, je retournais travailler<br />
à Ottawa. J’ai fait l’aller-retour<br />
pendant quelques années, jusqu’à<br />
ce que ton appel devienne trop<br />
insistant pour être ignoré. Je ne<br />
pouvais plus vivre sans toi, alors<br />
j’ai déménagé dans l’Ouest.<br />
Nouvelle dans la région, j’ai<br />
intégré des clubs de plein air<br />
regroupant des personnes aux<br />
intérêts communs. Sur tes sentiers<br />
sont nées des amitiés qui<br />
perdurent encore aujourd’hui. Tu<br />
m’as aussi ouvert un monde de<br />
possibilités. J’ai sillonné les Adirondacks,<br />
l’Himalaya, les monts<br />
Tatras et les Andes. Chacune de<br />
tes chaînes cousines est unique<br />
en son genre, mais, peu importe<br />
l’emplacement géographique,<br />
vous avez en commun le pouvoir<br />
de me mettre de bonne humeur,<br />
de me ressourcer, de repousser<br />
mes limites et de renforcer mon<br />
lien avec le monde naturel.<br />
Toutefois, belle montagne,<br />
tu n’as pas la vie facile. Tu offres<br />
beaucoup, notamment de l’air<br />
pur, de l’eau, un espace de loisirs,<br />
un refuge pour la faune et<br />
la flore et des bienfaits spirituels.<br />
Pourtant, il m’arrive d’oublier<br />
que malgré ta force imposante,<br />
tu demeures vulnérable au développement<br />
et aux effets des<br />
changements climatiques.<br />
Pour te remercier de tout ce<br />
que tu m’as donné, voici ce que<br />
je te promets : tes paysages ne<br />
seront jamais qu’un simple fond<br />
d’écran à mes yeux; je ne cesserai<br />
de m’étonner de la lumière dansante<br />
sur tes crêtes; je maintiendrai<br />
fermement ma croyance que<br />
tu es tout aussi jolie enneigée<br />
qu’impressionnante sans ce voile<br />
blanc; je continuerai d’aller à ta<br />
rencontre quand j’aurai besoin de<br />
me vider l’esprit et d’accélérer<br />
mon rythme cardiaque; je respecterai<br />
tes changements d’humeurs<br />
et de m<strong>été</strong>o; j’honorerai<br />
la présence des animaux que tu<br />
héberges; je n’oublierai jamais<br />
qu’il s’agit d’un privilège de<br />
s’émerveiller devant tes<br />
paysages; puis, je ferai de mon<br />
mieux pour que les autres te<br />
traitent avec la bienveillance et<br />
le respect dont tu es digne.<br />
Merci et continue ton<br />
excellent travail!<br />
Gayle<br />
JACQUI OAKLEY.<br />
18 ÉTÉ <strong>2022</strong> conservationdelanature.ca
METTEZ VOTRE<br />
PASSION AU<br />
CŒUR DE<br />
VOTRE<br />
HÉRITAGE<br />
Votre passion pour les espaces naturels qui nous entourent est au<br />
cœur de votre vie. Et maintenant, vous pouvez en faire votre héritage.<br />
Un don testamentaire à Conservation de la nature Canada, quel que soit<br />
le montant, vous permet de contribuer à la protection de nos habitats<br />
les plus vulnérables et de la faune qu’ils abritent. Pour aujourd’hui,<br />
pour demain, et pour les générations à venir.<br />
Commandez votre livret d’information sur<br />
les dons planifiés dès aujourd’hui.<br />
Communiquez avec Marcella au 1 877 231-3552,<br />
poste 2276 ou visitez natureenheritage.ca
VOTRE<br />
IMPACT<br />
Petits renards véloces,<br />
Sud de la Saskatchewan<br />
Protéger les<br />
prairies indigènes<br />
De nos jours, seulement moins de 20 % des prairies<br />
indigènes de la Saskatchewan sont toujours<br />
intactes. Mais grâce à votre soutien, 629 hectares<br />
de prairies et de milieux humides menacés de<br />
la propri<strong>été</strong> du lac Lonetree ont <strong>été</strong> protégés.<br />
D’autres donatrices et donateurs privés ont aussi<br />
contribué en grand nombre à la conservation du<br />
lac Lonetree, notamment les membres du groupe<br />
Facebook Field of Dreams, créé par Marc Spooner,<br />
professeur à l'Université de Regina. Ce qui a débuté<br />
par une question : « Que faire de nos remises<br />
de la Saskatchewan Government Insurance », est<br />
devenu une incroyable initiative permettant de<br />
recueillir 103 500 $ pour la protection de l'habitat<br />
grouillant de vie qu’est le lac Lonetree.<br />
Hastings Wildlife Junction, Ont.<br />
HAUT EN BAS : JOHN E. MARRIOTT; MIKE DEMBECK.<br />
Un projet crucial dans<br />
le sud de l’Ontario<br />
Le projet Hastings Wildlife Junction, d’une<br />
superficie de 8 000 hectares, jouera un rôle crucial<br />
dans l’atténuation des effets des changements<br />
climatiques et du déclin de la biodiversité. Situé à<br />
la rencontre des corridors écologiques Algonquin-<br />
Adirondacks et The Land Between, ce projet est<br />
d’une ampleur et d’une importance écologique<br />
extrêmement rare pour le sud de l’Ontario où une<br />
vaste portion du territoire est développée.<br />
Merci de tout ce que vous faites pour la nature!