Anesthésie et analgésie des interruptions volontaires de ... - Mapar
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7.4. ANALGESIE PERIDURALE<br />
OBSTETRIQUE 75<br />
Beaucoup d’auteurs citent l’<strong>analgésie</strong> péridurale <strong>et</strong> en reconnaissent l’efficacité [1, 4].<br />
Elle diminue le recours à l’anesthésie générale d’expulsion ou <strong>de</strong> révision utérine. Elle<br />
entraîne, moyennant l’utilisation d’anesthésiques locaux dilués <strong>et</strong> l’adjonction <strong>de</strong> morphiniques<br />
liposolubles, <strong><strong>de</strong>s</strong> eff<strong>et</strong>s hémodynamiques réduits ainsi qu’une meilleure<br />
préservation <strong>de</strong> la motricité <strong>de</strong> la patiente.<br />
La pose du cathéter péridural est parfois délicate, ces patientes ont souvent «les<br />
nerfs à fleur <strong>de</strong> peau» ce qui les fait sursauter à la moindre stimulation.<br />
L’entr<strong>et</strong>ien <strong>et</strong> la surveillance <strong>de</strong> l’<strong>analgésie</strong> sont les principaux soucis d’organisation.<br />
Zimbris envisage un entr<strong>et</strong>ien par bolus manuels itératifs [5]. Ce protocole pose le<br />
problème <strong>de</strong> la disponibilité <strong>de</strong> l’anesthésiste pour un acte d’<strong>analgésie</strong> durant parfois<br />
50 heures dans sa série.<br />
L’entr<strong>et</strong>ien par un pousse-seringue électrique du fait <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te même durée, risque<br />
d’induire <strong><strong>de</strong>s</strong> surdosages d’anesthésiques locaux ou <strong>de</strong> morphiniques. La morphine en<br />
injection unique par voie péridurale en début <strong>de</strong> travail, a été employée avec succès par<br />
Magora & coll. Dans c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong>, les auteurs pratiquaient une injection <strong>de</strong> 2 mg suivie<br />
d’une éventuelle réinjection <strong>de</strong> bupivacaïne [17]. Si c<strong>et</strong>te technique semble séduisante,<br />
elle pose, comme la PCEA, le problème <strong>de</strong> la surveillance respiratoire <strong>de</strong> la patiente<br />
dans un service d’obstétrique <strong>et</strong> impose une formation <strong><strong>de</strong>s</strong> personnels.<br />
Peu <strong>de</strong> travaux envisagent la possibilité d’utiliser une PCEA qui procure une <strong>analgésie</strong><br />
satisfaisante, adaptable à toutes les phases du travail. Certains auteurs ne proposent<br />
un recours à la PCEA qu’en cas d’échec <strong>de</strong> la nalbuphine [5]. Benhamou signale une<br />
meilleure satisfaction <strong><strong>de</strong>s</strong> patientes <strong>et</strong> une meilleure efficacité <strong>de</strong> la PCEA comparée à<br />
la PCA au cours du travail [16].<br />
Les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> signalant une réduction <strong><strong>de</strong>s</strong> consommations d’anesthésiques locaux <strong>et</strong><br />
<strong>de</strong> morphiniques lors <strong>de</strong> l’emploi <strong>de</strong> la PCEA au cours du travail sont nombreuses [18-<br />
21]. Cohen m<strong>et</strong> en évi<strong>de</strong>nce une meilleure efficacité du sufentanil par rapport au<br />
fentanyl [22]. L’emploi <strong>de</strong> la bupivacaïne est approuvé par <strong>de</strong> nombreux auteurs <strong>et</strong> Sia<br />
rapporte une efficacité certaine <strong>de</strong> la ropivacaïne 0,2 % dans c<strong>et</strong>te indication avec une<br />
inci<strong>de</strong>nce moindre du bloc moteur [23].<br />
Depuis 1992 nous proposions, dès le début <strong><strong>de</strong>s</strong> contractions douloureuses, une administration<br />
<strong>de</strong> morphine par PCA avant le terme <strong>de</strong> 20 SA <strong>et</strong> une PCEA au-<strong>de</strong>là.<br />
L’examen <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> rétrospective nous conduit actuellement à proposer<br />
une <strong>analgésie</strong> péridurale avec PCEA quel que soit le terme <strong>de</strong> la grossesse.<br />
Bien que, pour certains auteurs, l’utilisation <strong><strong>de</strong>s</strong> prostaglandines pour les IMG impose<br />
une surveillance au bloc obstétrical [1], nous prônons, <strong>de</strong>puis 1992, le r<strong>et</strong>our <strong>de</strong> la<br />
patiente dans sa chambre d’hospitalisation après la pose du cathéter péridural.<br />
Ce r<strong>et</strong>our en chambre, présente plusieurs avantages : un confort meilleur pour la<br />
patiente dans son lit, ne pas occuper une salle d’accouchement <strong>et</strong> éviter à la patiente<br />
d’entendre les cris d’enfants <strong><strong>de</strong>s</strong> salles d’accouchement voisines. Dans notre étu<strong>de</strong>, les<br />
patientes passent 86 % <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> l’IMG dans leur chambre.<br />
7.5. PROTOCOLES DE PCA, PCEA ET SURVEILLANCE<br />
Nous utilisons un protocole <strong>de</strong> PCEA comportant un mélange <strong>de</strong> bupivacaïne 0,125 %<br />
ou <strong>de</strong> ropivacaïne 0,2 % additionné <strong>de</strong> sufentanil à 0,5 µg.mL-1 . Les bolus sont <strong>de</strong> 5 mL<br />
en 5 minutes avec une pério<strong>de</strong> réfractaire <strong>de</strong> 15 minutes.<br />
Le protocole <strong>de</strong> PCA comporte un mélange <strong>de</strong> 1 mg <strong>de</strong> morphine + 0,1 mg <strong>de</strong> dropéridol<br />
par mL. Les bolus sont <strong>de</strong> 1 mL en flash, la pério<strong>de</strong> réfractaire est 8 à 10 minutes.<br />
La consommation moyenne est <strong>de</strong> 1,16 à 0,66 mg <strong>de</strong> morphine par heure dans le<br />
groupe PCA <strong>et</strong> <strong>de</strong> 6,62 à 9 µg <strong>de</strong> sufentanil par heure dans le groupe PCEA. Les éven-