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Corner Magazine #6

Le sprint est presque terminé ! Le mercato européen se clôture dans quelques jours et bon nombre de nos internationaux suisses ont trouvé un nouveau point de chute. Choix judicieux ou paris audacieux ? Corner Magazine passe en revue nos expatriés évoluant dans l'un des cinq grands championnats européens. Il y en a un qui n'a pas changé de club cet été, mais qui rayonne ! Vincent Sierro est le nouveau capitaine du navire toulousain. Sa mission est simple : conduire le bateau à bon port en direction de l'Europe. Nous l'avons rencontré avant son premier test majeur de la saison face au Paris Saint-Germain. Test réussi et entrevue exclusive. Il nous partage sa nouvelle vie à Toulouse, son départ de YB, et son ambition de revêtir le maillot helvétique. Pour compléter ce sixième numéro: Michel Pont revient sur quelques grands rendez-vous européens du Servette FC, histoire de prolonger le plaisir et de laisser place aux rêves. Il est un homme de l'ombre mais ô combien précieux. Roberto Crausaz a façonné l'équipe du grand FC Bâle grâce à la découverte de l'un des meilleurs joueurs au monde : Mohamed Salah. Nous avons eu l'opportunité de passer une après-midi dans la peau d'un recruteur. Les mots de Roberto respirent le football et la connaissance. Une interview à savourer sans modération. Tous les passionnés de football rêvent de devenir président de leur club préféré. C'est un rêve qu'a réalisé Steve Guillod un peu par hasard, en devenant la figure principale du FC Bulle. Un club qui doit entretenir l'espoir qu'un jour tout un canton retrouve le football professionnel. Un défi de taille que nous raconte un homme passionné et déterminé. Pour conclure, le consultant de blue Sport, Matteo Vanetta, partage son avis sur les chances de qualification de son ancien club, les Young Boys, en Ligue des Champions. Il aborde également un sujet qui nourrit les débats : le système de jeu de Raphaël Wicky. Et puisqu'on aime nos abonnés, une exclusivité mercato leur est destinée. Chut, c'est un secret de Polichinelle.

Le sprint est presque terminé ! Le mercato européen se clôture dans quelques jours et bon nombre de nos internationaux suisses ont trouvé un nouveau point de chute. Choix judicieux ou paris audacieux ? Corner Magazine passe en revue nos expatriés évoluant dans l'un des cinq grands championnats européens.

Il y en a un qui n'a pas changé de club cet été, mais qui rayonne ! Vincent Sierro est le nouveau capitaine du navire toulousain. Sa mission est simple : conduire le bateau à bon port en direction de l'Europe. Nous l'avons rencontré avant son premier test majeur de la saison face au Paris Saint-Germain. Test réussi et entrevue exclusive. Il nous partage sa nouvelle vie à Toulouse, son départ de YB, et son ambition de revêtir le maillot helvétique.

Pour compléter ce sixième numéro:
Michel Pont revient sur quelques grands rendez-vous européens du Servette FC, histoire de prolonger le plaisir et de laisser place aux rêves.
Il est un homme de l'ombre mais ô combien précieux. Roberto Crausaz a façonné l'équipe du grand FC Bâle grâce à la découverte de l'un des meilleurs joueurs au monde : Mohamed Salah. Nous avons eu l'opportunité de passer une après-midi dans la peau d'un recruteur. Les mots de Roberto respirent le football et la connaissance. Une interview à savourer sans modération.
Tous les passionnés de football rêvent de devenir président de leur club préféré. C'est un rêve qu'a réalisé Steve Guillod un peu par hasard, en devenant la figure principale du FC Bulle. Un club qui doit entretenir l'espoir qu'un jour tout un canton retrouve le football professionnel. Un défi de taille que nous raconte un homme passionné et déterminé.
Pour conclure, le consultant de blue Sport, Matteo Vanetta, partage son avis sur les chances de qualification de son ancien club, les Young Boys, en Ligue des Champions. Il aborde également un sujet qui nourrit les débats : le système de jeu de Raphaël Wicky.

Et puisqu'on aime nos abonnés, une exclusivité mercato leur est destinée. Chut, c'est un secret de Polichinelle.

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CORNER<br />

VINCENT<br />

SIERRO<br />

El Capitano<br />

ROBERTO<br />

CRAUSAZ<br />

L'oeil qui ne trompe pas<br />

LES GRANDS<br />

RENDEZ-VOUS<br />

du Servette FC à la loupe<br />

AOÛT 2023 <strong>#6</strong>


L'ÉDITO'<br />

Les Suisses ont la cote en<br />

Ligue 1 !<br />

Le mercato est souvent riche en<br />

enseignements, et celui-ci n'a pas<br />

fait exception : la France renoue<br />

avec son engouement pour les<br />

joueurs suisses ! Avec 9<br />

représentants en Ligue 1, la Suisse<br />

est l'un des pays européens les plus<br />

présents dans le championnat de<br />

France. Cette année, seuls<br />

l'Espagne, le Portugal et les Pays-<br />

Bas font mieux. Comment expliquer<br />

ce retour de l'histoire d'amour<br />

entre le football français et les<br />

joueurs helvétiques ?<br />

Il faut remonter à la saison 2005/06<br />

pour trouver autant de joueurs<br />

suisses dans le championnat<br />

tricolore. À l'époque, des noms<br />

comme Stefan Lichtsteiner, Patrick<br />

Müller, Alex Frei ou encore Daniel<br />

Gygax faisaient sensation. Par la<br />

suite, les footballeurs suisses se<br />

sont faits de plus en plus rares en<br />

France. Dans les faits, le nombre de<br />

joueurs suisses a augmenté de<br />

300% par rapport à la saison<br />

2018/19. Et ce n'est pas tout, car<br />

certains joueurs pourraient encore<br />

arriver d'ici la fin du mercato<br />

(Garcia, Zeqiri).<br />

Ce record de joueurs suisses<br />

s'explique en partie par les bons<br />

résultats de la Suisse contre nos<br />

voisins français. On se rappelle bien<br />

évidemment du fameux match<br />

Suisse-France lors de l'Euro 2021,<br />

encore gravé dans les mémoires,<br />

ainsi que des différentes<br />

confrontations entre les équipes<br />

M21 des deux nations. Concernant<br />

les clubs, la saison dernière, le FC<br />

Bâle a éliminé l'équipe en forme du<br />

moment, l'OGC Nice, ce qui a<br />

permis de rehausser le niveau de la<br />

Super League aux yeux des fans<br />

français. Ce championnat suisse a<br />

également suscité un vif intérêt<br />

médiatique en France avec des<br />

joueurs sélectionnés en équipe de<br />

France espoirs, comme Andy<br />

Pelmard et Andy Diouf (tous deux<br />

transférés en Ligue 1 également cet<br />

été).<br />

Toutes ces raisons ont incité les<br />

recruteurs français à mettre en<br />

avant les joueurs suisses pour<br />

réaliser de nouvelles belles affaires,<br />

à l'image de ce qu'a été Jonas Omlin<br />

récemment. Une situation qui va<br />

(re)pousser les Romands à porter<br />

un regard attentif sur un<br />

championnat qu'ils avaient<br />

précédemment jugé en perte de<br />

vitesse.


SOMMAIRE<br />

VINCENT<br />

SIERRO<br />

EL<br />

CAPITANO<br />

Baromètre des Suisses de<br />

l'étranger<br />

Ils sont trente-quatre à évoluer<br />

dans l'un des cinq grands<br />

championnats européens. Tour<br />

d'horizon.<br />

Il est celui qui a découvert<br />

Mohamed Salah !<br />

Roberto Crausaz, ancien recruteur<br />

du FC Bâle, nous raconte son<br />

histoire et son métier.<br />

Qui de mieux que Michel Pont<br />

pour nous parler de Servette ?<br />

L'ancien entraineur assistant de<br />

l'équipe de Suisse revient pour<br />

<strong>Corner</strong> <strong>Magazine</strong> sur trois grands<br />

rendez-vous européens du club<br />

genevois.<br />

FC BULLE<br />

LA PRESSION<br />

D'UN CANTON<br />

LES<br />

SECRETS<br />

D'UN<br />

RECRUTEUR<br />

La Ligue des Champions:<br />

seulement sur blue Sport ! À<br />

l'occasion du retour de la<br />

compétition reine de l'UEFA, nous<br />

avons posé sept questions à Matteo<br />

Vanetta, consultant de la chaîne.<br />

Qui sont les meilleurs gardiens de<br />

Super League ?<br />

La Suisse est connue pour être un<br />

territoire où les bons gardiens<br />

poussent en nombre. Zoom sur les<br />

gardiens du championnat de Suisse.<br />

Les copains d'avant<br />

Avant Ineos, Lausanne Sport a vécu<br />

quelques belles soirées<br />

européennes. Retour sur la belle<br />

saison 2000/01 portée par un<br />

buteur argentin.


RÉDACTION | Julien MORET Bastien FELLER Nicolas SANDOZ<br />

Romain BLANCHARD Bénédict PERRET Ludovic CHEVALIER<br />

PRODUCTION | KMedia


Photo: Bologne FC


RENCONTRE<br />

SIERRO<br />

"REJOINDRE LE TFC ?<br />

INDÉNIABLEMENT UN<br />

BON CHOIX!"


Une Coupe de France,<br />

trois titres de champion<br />

de Suisse et deux Coupe<br />

de Suisse : le palmarès<br />

de Vincent Sierro est Udigne d'un international suisse.<br />

Pourtant, le Valaisan n'a pas encore<br />

eu l'honneur de revêtir le maillot<br />

helvétique. Pour tenter de<br />

provoquer son destin, le milieu de<br />

terrain a opté pour la Ligue 1 et le<br />

sud de la France en janvier dernier.<br />

Ce choix s'est avéré payant puisqu'il<br />

se retrouve aujourd'hui le capitaine<br />

d'une équipe ambitieuse qui<br />

participe à l'Europa League. À l'âge<br />

de 27 ans, l'ancien junior du FC Sion<br />

semble être à son apogée physique,<br />

mais surtout, il se présente comme<br />

un professionnel parfaitement<br />

aguerri. Avec un discours posé et<br />

des idées claires, Vincent Sierro sait<br />

ce qu'il vise et la direction qu'il<br />

souhaite prendre. Sa prise de<br />

responsabilités au sein de son<br />

nouveau club ne le surprend qu'à<br />

moitié, tant il est persuadé de la<br />

valeur qu'il peut apporter à la ville<br />

rose.<br />

Sa connexion avec son nouvel<br />

entraîneur, Carles Martinez, joue<br />

un rôle majeur dans son<br />

épanouissement actuel. Pour <strong>Corner</strong><br />

<strong>Magazine</strong>, il a accepté de se livrer la<br />

veille d'un match crucial contre le<br />

Paris Saint-Germain (1-1). Cette<br />

rencontre ne fera que renforcer<br />

davantage l'idée que cette saison<br />

pourrait bien être la sienne.<br />

Photo: Toulouse FC


Vincent, la saison a plutôt bien<br />

commencé pour toi et Toulouse,<br />

avec une victoire à l'extérieur<br />

contre le FC Nantes. Ce n'est pas<br />

facile de jouer à la Beaujoire, n'estce<br />

pas ?<br />

Oui, c'était une bonne victoire à<br />

l'extérieur dans un stade difficile. Il<br />

y a toujours beaucoup d'ambiance à<br />

Nantes, et c'est une équipe<br />

historique. Toulouse et Nantes<br />

entretiennent une rivalité depuis<br />

quelques années, notamment avec<br />

la finale de la coupe. Donc, c'était<br />

très important pour nous de bien<br />

démarrer ce championnat. Le<br />

match a été difficile, mais nous<br />

sommes très contents d'avoir pu<br />

prendre les trois points pour mieux<br />

préparer la suite.<br />

Sur le plan personnel, comment te<br />

sens-tu en ce début de saison ?<br />

Je me sens bien. Je crois que les<br />

idées de jeu de l'entraîneur me<br />

correspondent très bien. Je partage<br />

sa philosophie de jeu et nous<br />

communiquons beaucoup. Avoir la<br />

même vision du football est<br />

toujours important. Je me sens<br />

vraiment à l'aise dans son système<br />

de jeu. Cette année, j'ai pris des<br />

responsabilités sur le terrain, ce qui<br />

me donne beaucoup de confiance.<br />

J'ai toujours aimé<br />

prendre la parole. Je<br />

pense que j'ai<br />

toujours eu cet<br />

esprit de leader<br />

C'est d'ailleurs pour ces raisons que<br />

je suis venu à Toulouse. Nous avons<br />

effectué une bonne préparation, j'ai<br />

pu enchaîner les matchs sans<br />

blessures. Je suis vraiment<br />

impatient de disputer ce<br />

championnat.<br />

En ce qui concerne ta préparation<br />

de match, est-ce qu'il y a une<br />

différence lorsque tu affrontes une<br />

grosse équipe comme le Paris<br />

Saint-Germain ?<br />

Non, la préparation est la même. J'ai<br />

ma routine personnelle qui ne<br />

commence pas deux heures avant le<br />

match, mais presque<br />

immédiatement à la fin du dernier<br />

match. Je passe très vite en mode<br />

préparation. Que ce soit sur le<br />

terrain ou en dehors avec les<br />

physiothérapeutes, je reste focalisé<br />

sur ma routine. La préparation<br />

collective est également la même.<br />

Nous analysons rapidement<br />

l'adversaire, mais nous préservons<br />

nos principes de jeu. Ce qui change<br />

surtout, c'est l'agitation autour du<br />

match. Il y a un peu plus<br />

d'impatience lorsque tu affrontes<br />

des joueurs comme Mbappé,<br />

Dembélé et tous ces grands noms.<br />

La couverture médiatique est<br />

également beaucoup plus<br />

importante, ce qui génère une<br />

pression positive.<br />

Cette couverture médiatique peut<br />

être intéressante si tu réalises une<br />

bonne performance, n'est-ce pas ?<br />

Oui, c'est clair. C'est un peu comme<br />

pour les matchs européens.<br />

Cependant, il ne faut pas en faire<br />

trop ni surjouer. Jouer en équipe<br />

demeure le meilleur moyen<br />

d'obtenir un bon résultat.


Il y a une nouveauté. Tu es le<br />

capitaine de l'équipe pour la saison<br />

2023/24. Qu'est-ce que cela<br />

représente ?<br />

C'est une grande fierté. J'ai ressenti<br />

une grande joie lorsque l'entraîneur<br />

me l'a annoncé. Je pense que ce<br />

brassard vient récompenser mon<br />

travail depuis plusieurs années. Le<br />

rôle de capitaine correspond bien à<br />

mon profil et à ma mentalité. Je suis<br />

très content et prêt à assumer ces<br />

responsabilités, à la fois sur le<br />

terrain et en dehors. Je vais<br />

contribuer au mieux pour aider<br />

l'équipe.<br />

Est-ce que tu t'y attendais ?<br />

Avec le départ de certains joueurs<br />

cet été, j'ai remarqué que j'étais l'un<br />

des joueurs les plus expérimentés<br />

et les plus âgés de l'équipe. Sur le<br />

terrain, je communique beaucoup<br />

et j'ai une bonne relation avec<br />

l'entraîneur. Je comprends ses<br />

principes de jeu et je suis un peu<br />

son relais sur le terrain. De plus, j'ai<br />

la chance de parler plusieurs<br />

langues, ce qui me permet de<br />

communiquer facilement avec tout<br />

le monde. Pour toutes ces raisons,<br />

je n'ai pas été surpris par ce choix.<br />

Cependant, il est clair que je suis<br />

relativement nouveau dans l'équipe.<br />

Je savais que j'allais probablement<br />

faire partie des 4-5 cadres du<br />

groupe. Une fois la préparation<br />

commencée, j'ai rapidement<br />

compris qu'il y avait de fortes<br />

chances pour que je devienne le<br />

capitaine.<br />

Il y a cette vidéo devenue presque<br />

virale sur les réseaux sociaux où tu<br />

encourages tes coéquipiers avant<br />

le match contre Nantes. As-tu<br />

toujours été un leader dans le<br />

vestiaire au sein de tes anciens<br />

clubs ?<br />

Oui, depuis mon enfance, j'ai<br />

souvent été capitaine. J'ai toujours<br />

aimé prendre la parole. Je pense<br />

que j'ai toujours eu cet esprit de<br />

leader. C'est un rôle qui m'a<br />

toujours attiré et j'ai beaucoup<br />

appris en observant d'anciens<br />

coéquipiers. Lorsque j'étais à Sion,<br />

Veroljub Salatic m'a profondément<br />

marqué en tant que capitaine. Il se<br />

souciait vraiment du bien-être de<br />

tout le monde. Il était excellent. À<br />

Saint-Gall, où j'ai réalisé une<br />

excellente saison, j'étais très<br />

communicatif et à l'aise au sein de<br />

l’équipe. J'ai également eu<br />

Le projet de jeu<br />

du TFC<br />

correspond<br />

parfaitement à<br />

mes attentes<br />

l'occasion de porter le brassard à<br />

quelques reprises à YB. Prendre ces<br />

responsabilités est quelque chose<br />

que j'apprécie énormément.<br />

Cela te confère des responsabilités,<br />

mais surtout cela te permet<br />

d'aborder cette nouvelle saison<br />

avec confiance. Tu devrais être un<br />

cadre de l'équipe sur le terrain<br />

également. Est-ce que tu penses<br />

qu'arriver en hiver a été bénéfique<br />

pour une montée en puissance<br />

progressive ?<br />

Exactement, c'est pourquoi le<br />

transfert en janvier était<br />

intéressant.


Le club m'a clairement fait<br />

comprendre qu'il me voulait dès cet<br />

été, mais si je pouvais arriver en<br />

janvier, c'était parfait. Je pouvais<br />

aider l'équipe, apporter mes<br />

qualités et c'était également un<br />

moyen de m'adapter. Plusieurs<br />

joueurs étaient en fin de contrat,<br />

donc c'était une opportunité<br />

formidable. J'ai pu jouer, remporter<br />

la Coupe de France et me<br />

familiariser avec le championnat.<br />

C'était indéniablement un choix<br />

judicieux.<br />

Cette Ligue 1, tu la connais déjà.<br />

Qu'est-ce qui t'a le plus marqué ?<br />

C'est un championnat réputé pour<br />

son intensité physique et j'ai pu le<br />

constater dès les premiers matchs.<br />

Sur le plan physique, il faut être<br />

prêt ! Les duels sont corsés, les<br />

qualités athlétiques sont élevées,<br />

mais il y a aussi une dimension<br />

technique importante. À ce sujet,<br />

j'ai été agréablement surpris. C'est<br />

un championnat qui compte de<br />

nombreux dribbleurs, des joueurs<br />

très habiles en un contre un. Les<br />

équipes cherchent à jouer et à<br />

proposer un beau football. Je pense<br />

que nous sommes également de ces<br />

équipes-là. Nous essayons<br />

constamment de construire depuis<br />

l'arrière et de jouer en équipe. Le<br />

projet de jeu du TFC correspond<br />

parfaitement à mes attentes.<br />

C'est vraiment un autre monde par<br />

rapport au championnat suisse ?<br />

Le rythme est plus élevé en France,<br />

les clubs disposent de moyens plus<br />

importants. Néanmoins, en Suisse,<br />

nous faisons du bon travail. Les<br />

clubs se développent et<br />

progressent, donc je ne dirais pas<br />

que la différence est abyssale.<br />

Photo: Toulouse FC


Les deux sont de haut niveau, mais<br />

tout est un peu meilleur ici. Il faut<br />

donc s'adapter. En Ligue 1, il n'y a<br />

pas de match facile. Chaque weekend,<br />

il faut se battre pour gagner<br />

des points. Je suis également ravi de<br />

voir que le Servette FC réalise de<br />

bonnes performances en Europe.<br />

Cela témoigne de la qualité de la<br />

Super League. Lorsque j'étais à<br />

Young Boys, nous avions aussi<br />

réalisé de belles campagnes<br />

européennes, tout comme Bâle,<br />

notamment la saison dernière. Cela<br />

confère une belle crédibilité au<br />

championnat suisse.<br />

Je me souviens d'une interview de<br />

Jordan Siebatcheu qui s'étonnait de<br />

l'intensité des entraînements à YB<br />

par rapport à ce qu'il avait connu<br />

en France. Les Français sont-ils<br />

vraiment moins enclins à l'effort ?<br />

(rires) Non, je dirais que c'est<br />

culturel. J'étais déjà familier avec les<br />

doubles séances d'entraînement<br />

grâce à mon passage en Allemagne,<br />

à Freiburg. La période à laquelle<br />

Jordan Siebatcheu faisait référence<br />

concernait l'époque de Gerardo<br />

Seoane. Cet entraîneur est connu<br />

pour ses séances d'entraînement<br />

très intenses. En France, cette<br />

culture n'est pas aussi<br />

prédominante. Cependant, les<br />

séances d'entraînement sont plus<br />

longues. Je suis du genre à rester<br />

après l'entraînement pour travailler<br />

sur des aspects spécifiques, ce qui<br />

rend mes journées bien remplies. Je<br />

commence ma journée vers 8h30<br />

avec le petit déjeuner et je termine<br />

vers 15h/15h30. Entre<br />

l'entraînement, les soins<br />

physiothérapeutiques et les repas,<br />

cela prend rapidement beaucoup de<br />

temps. Venir en France après mon<br />

expérience à YB est un avantage.<br />

Young Boys est réputé pour son<br />

intensité physique. Nous savions<br />

que nous serions physiquement<br />

supérieurs à nos adversaires en<br />

seconde mi-temps. C'était un point<br />

fort du club. À Toulouse, l'approche<br />

est différente. Jusqu'à présent,<br />

l'équipe la plus impressionnante<br />

physiquement en Ligue 1 que j'ai<br />

rencontrée est l'Olympique de<br />

Marseille. Ils sont très solides.<br />

L'année dernière, cette équipe<br />

cherchait systématiquement les<br />

duels. C'était un match très difficile.<br />

Sur le plan physique, ils sont un<br />

cran au-dessus.


Le staff est-il plus important à<br />

Toulouse qu’à YB ?<br />

En ce qui concerne l'analyse vidéo,<br />

oui. Le club est vraiment bien<br />

développé dans ce domaine. Sinon,<br />

de manière générale, c'est similaire<br />

à ce que j'ai connu à YB ou à<br />

Freiburg.<br />

Toulouse est reconnu pour<br />

recruter en se basant énormément<br />

sur les données. D'ailleurs, si je ne<br />

me trompe pas, tu as été recruté<br />

parce que ton profil ressemble à<br />

celui de Branco van den Broomen.<br />

Cette "obsession des données" se<br />

fait sentir au quotidien au sein du<br />

club ? Est-ce plus poussé que ce<br />

que tu as connu jusqu'à présent ?<br />

Oui, le club mise beaucoup sur les<br />

données, que ce soit pour le<br />

recrutement, les objectifs ou<br />

l'analyse des matchs. C'est assez<br />

poussé. Nous disposons de données<br />

pour mieux comprendre les<br />

schémas de transmission du ballon,<br />

mais aussi pour déterminer nos<br />

moments forts et nos moments<br />

faibles lors des matchs. Les<br />

données que nous recueillons sur<br />

nous-mêmes sont également<br />

utilisées pour étudier nos<br />

adversaires. Lors d'un processus de<br />

recrutement, le club peut<br />

véritablement affiner sa sélection<br />

en fonction des profils et des postes<br />

recherchés. Ces données servent<br />

également à définir les objectifs du<br />

club. Elles nous placent dans un<br />

classement final de la Ligue 1. C'est<br />

l'objectif à atteindre.<br />

Il s'agit de ta deuxième expérience<br />

à l'étranger. Comment la première<br />

(SC Freiburg) t'aide-t-elle dans ton<br />

adaptation à la deuxième ?<br />

En Allemagne, je n'ai pas beaucoup<br />

joué, en grande partie en raison des<br />

blessures. Celles-ci ont interrompu<br />

ma continuité. Cependant, cette<br />

expérience m'a permis de grandir<br />

en tant qu'homme et j'ai<br />

énormément appris sur le plan<br />

tactique. L'entraîneur de Freiburg,<br />

qui est d'ailleurs toujours en poste,<br />

est un excellent coach, exigeant<br />

mais formateur. Cette expérience<br />

m'a donné un aperçu du haut<br />

niveau avec quelques matchs en<br />

Bundesliga. Mes expériences à<br />

Saint-Gall et à YB m'ont fourni<br />

toutes les compétences nécessaires<br />

pour réussir ici, à Toulouse.<br />

Ton style de jeu collait<br />

parfaitement à la Bundesliga. Ton<br />

jeu a également beaucoup évolué<br />

pour te permettre de t'acclimater à<br />

la Ligue 1...<br />

Oui, je ne suis plus le même joueur.<br />

Aujourd'hui, je suis un joueur qui<br />

possède un gros volume de jeu, qui<br />

enchaîne les courses et qui a une<br />

grande capacité physique. Ce profil<br />

me donne toutes les cartes en main<br />

pour réussir à Toulouse et en<br />

France. Avant de signer, j'ai été<br />

réellement convaincu par le projet<br />

de jeu du club : avoir le contrôle du<br />

ballon et dominer l'adversaire par le<br />

jeu.<br />

Tu comptes 30 matchs de coupe<br />

d'Europe à ton actif. Est-ce<br />

l'objectif du TFC ?<br />

Oui, c'est l'objectif du club. Les<br />

données dont dispose le club ont<br />

permis de fixer l'objectif de<br />

terminer dans le top 9 du<br />

championnat. Nous savons que la<br />

compétition sera intense et qu'il<br />

faut capitaliser sur une bonne<br />

dynamique. Nous visons le plus<br />

haut niveau possible. J'ai<br />

particulièrement apprécié notre<br />

attitude lors du premier match.


Même lorsque nous étions menés<br />

au score à l'extérieur, nous sommes<br />

restés offensifs pour continuer à<br />

jouer. Notre persévérance a été<br />

récompensée par cette victoire.<br />

C'est l'état d'esprit que nous devons<br />

maintenir.<br />

L'année dernière, le club a<br />

enregistré sa plus grande moyenne<br />

de spectateurs (24'000) depuis la<br />

saison 2004/05 (24'162), qui était<br />

historique à cet égard. Est-ce<br />

qu'un enthousiasme particulier se<br />

développe avec cette équipe ?<br />

Absolument. Le club a traversé des<br />

périodes difficiles et la descente en<br />

Ligue 2 n'a pas aidé. Depuis l'arrivée<br />

du nouveau président, les<br />

supporters s'identifient au projet du<br />

club et en sont fiers. Les idées sont<br />

prometteuses, avec une volonté de<br />

proposer un football offensif et<br />

tourné vers l'avant. Cela attire les<br />

supporters, et le stade se remplit.<br />

Depuis mon arrivée, le stade est<br />

presque plein, comme lors de notre<br />

dernier match amical contre l'AS<br />

Rome.<br />

Un petit mot sur Cales Martinez, le<br />

coach espagnol du TFC. Est-ce<br />

qu'il y a des ressemblances avec<br />

certains coachs que tu as connus<br />

jusqu'à présent ?<br />

Parmi les entraîneurs que j'ai<br />

côtoyés, il est celui qui accorde le<br />

plus d'importance à la possession et<br />

à la domination de l'adversaire. Il<br />

me fait penser à Pep Guardiola.<br />

C'est d'ailleurs une référence pour<br />

lui. Travailler avec lui est très<br />

intéressant. Il est arrivé en<br />

décembre en tant qu'assistant. Je<br />

suis arrivé un mois plus tard et<br />

comme je parle espagnol, le courant<br />

est vite passé entre nous. À<br />

l'époque, nous avons eu plusieurs<br />

sessions vidéo ensemble. Nous<br />

partageons des idées similaires sur<br />

la façon de jouer et l'approche du<br />

jeu. Peu importe l'adversaire, sa<br />

philosophie reste constante. Il a de<br />

grandes ambitions et je suis<br />

convaincu qu'il sera un excellent<br />

entraîneur.<br />

À YB, je<br />

n'obtenais pas la<br />

continuité dont<br />

j'avais besoin<br />

Tu as disputé 38 matchs avec Sion,<br />

39 avec Saint-Gall et 119 avec YB.<br />

A-t-il été plus difficile de quitter<br />

YB ?<br />

Je ne sais pas. Quitter Sion a<br />

également été très difficile. C'est<br />

mon club de toujours, j'y ai passé 13<br />

ans. Ce départ marquait aussi ma<br />

première séparation, donc c'était<br />

un saut dans l'inconnu. Ce n'est<br />

jamais facile de quitter le club qui<br />

t'a formé, celui où tu as toutes tes<br />

habitudes.<br />

La famille aussi…<br />

Oui, tout à fait. À l'époque, c'était<br />

pour un projet qui me paraissait<br />

très intéressant, très prometteur.<br />

Malheureusement, les choses ne se<br />

sont pas déroulées comme prévu.<br />

En ce qui concerne YB, c'est certain<br />

que ce n'était pas une décision<br />

facile. J'y ai passé 3 ans et demi, j'ai<br />

remporté des titres. Je me sentais<br />

vraiment bien au sein de l'équipe,


avec les autres joueurs. Nous<br />

partagions de nombreuses activités<br />

ensemble. Cependant, pour être<br />

franc, lorsque je suis arrivé à YB,<br />

mon objectif a toujours été clair : je<br />

voulais retourner à l'étranger et<br />

réussir. Il y a eu des discussions<br />

pour renouveler mon contrat.<br />

J'avais deux options : repartir pour<br />

un nouveau cycle ou tenter ma<br />

chance ailleurs. Je suis<br />

extrêmement satisfait d'avoir fait ce<br />

choix et d'entamer cette nouvelle<br />

aventure.<br />

D'ailleurs, ce départ... Von Bergen<br />

a laissé entendre dans certains<br />

médias que le club voulait<br />

continuer avec toi, mais pas dans le<br />

rôle que tu recherchais. Que cela<br />

signifie-t-il ? Le brassard de<br />

capitaine à Toulouse, était-ce ce<br />

que tu recherchais à YB ?<br />

Oui, c'est exact. Je voulais me sentir<br />

essentiel pour l'équipe. Je croyais<br />

que mes performances le<br />

justifiaient. Même lorsque je n'étais<br />

pas titulaire, lorsque je rentrais en<br />

jeu, je faisais la différence.<br />

Cependant, je n'obtenais pas la<br />

continuité dont j'avais besoin.<br />

J'espérais franchir un cap<br />

supplémentaire avec YB. Ensuite,<br />

l'offre de Toulouse est arrivée. Ici,<br />

on voulait que je devienne un<br />

leader. Associé à cela, le projet<br />

sportif était convaincant, ce qui a<br />

influencé ma décision.<br />

Cette saison est également une<br />

opportunité en or pour toi de<br />

découvrir l'équipe nationale<br />

suisse. Suis-tu attentivement<br />

chaque liste ?<br />

Tout d'abord, c'est un rêve de<br />

pouvoir représenter la Suisse et de<br />

démontrer mes qualités à ce niveau.<br />

Depuis quelques années, cela fait<br />

également partie de mes objectifs.<br />

Cependant, la sélection dépend<br />

toujours de la forme des autres<br />

joueurs et des choix de l'entraîneur.<br />

Je ne veux pas me cacher derrière<br />

cela, je veux faire partie de l'équipe<br />

nationale suisse. J'ai suivi les listes<br />

récentes et j'ai été inclus dans la<br />

liste élargie. Cela signifie pour moi<br />

que l'entraîneur suit mes<br />

performances et que si je continue<br />

sur ma lancée, ma chance viendra.<br />

Jouer en Ligue 1 et en Europa<br />

League met toutes les chances de<br />

mon côté.<br />

As-tu déjà eu des contacts avec<br />

Murat Yakin ou son entourage ?<br />

Mon agent a eu plusieurs contacts<br />

avec Murat Yakin à différentes<br />

occasions. On m'a rapporté que j'ai<br />

été proche d'être sélectionné à<br />

plusieurs reprises, notamment<br />

lorsque nous nous sommes qualifiés<br />

pour la Ligue des Champions avec<br />

les Young Boys. J'avais joué un rôle<br />

important dans l'équipe et j'avais<br />

réalisé plusieurs bonnes<br />

performances. Évidemment, ta<br />

visibilité augmente au niveau<br />

européen. Personnellement, je n'ai<br />

jamais eu de contact direct avec le<br />

sélectionneur national. Je suis<br />

également conscient qu'à mon<br />

poste, la concurrence en Suisse est<br />

forte. Je m'efforce de donner le<br />

meilleur de moi-même pour être<br />

pris en compte.<br />

Est-ce que finalement Michel<br />

Aebischer est ton plus grand<br />

concurrent à ce poste ?<br />

Je ne prête pas trop d'attention à<br />

cela. De plus, j'entretiens<br />

d'excellentes relations avec Michel.<br />

Nous avons joué ensemble aux<br />

Young Boys et sommes restés en<br />

contact.


En tant que capitaine d'une équipe<br />

du top 5, avec des engagements en<br />

Europa League, je vise à enchaîner<br />

les matchs de haute qualité. Je suis<br />

prêt à fournir ma meilleure saison<br />

possible pour augmenter mes<br />

chances de faire partie de l'Euro.<br />

Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter<br />

pour cette saison ?<br />

Tout d'abord, la santé. J'ai connu<br />

des blessures par le passé et je<br />

comprends à quel point la bonne<br />

condition physique est cruciale.<br />

Ensuite, je souhaite beaucoup de<br />

plaisir sur le terrain. C'est en<br />

prenant du plaisir que les bonnes<br />

performances s'enchaînent. Enfin,<br />

j'espère accumuler les victoires,<br />

aller aussi loin que possible en<br />

Europe et pourquoi pas décrocher<br />

un trophée à la fin de la saison.<br />

Photo: Toulouse FC<br />

Nous avons même partagé un repas<br />

cet été lorsque je suis retourné à<br />

Berne. Je me concentre sur mon<br />

travail et sur le fait de rendre le<br />

choix du sélectionneur plus<br />

difficile. Ensuite, c'est à lui de faire<br />

ses sélections. Je trace mon propre<br />

chemin.<br />

L'Euro 2024 est-il un objectif<br />

personnel que tu t'es fixé ?<br />

Ce serait malhonnête de dire que je<br />

n'ai pas cette ambition en tête. Je<br />

ferai tout en mon pouvoir pour y<br />

participer.


Formé à<br />

2017-19<br />

FC Sion<br />

FC Freiburg<br />

2018-19 FC Saint-Gall (prêt)<br />

2019-23 BSC Young Boys<br />

2023- Toulouse FC<br />

222<br />

matchs<br />

08.10.1995<br />

Sion<br />

30<br />

buts<br />

Photo: Toulouse FC


SUPER LEAGUE<br />

QUI SONT LES<br />

MEILLEURS GARDIENS<br />

DE SUPER LEAGUE ?


À ceux qui en doutent encore, la Suisse est bien un pays<br />

de gardien de but. En effet, avec pas moins de 5 hommes<br />

(Sommer, Omlin, Kobel, Köhn, Mvogo) qui jouent dans<br />

les principaux championnats européens, la qualité pour<br />

l’équipe nationale est au rendez-vous. Et alors qu’en estil<br />

de notre championnat ? Qui sont les meilleurs gardiens<br />

de Super League ? Tour d’horizon.<br />

PASCAL<br />

LORETZ<br />

20 ans<br />

C’est la révélation de la saison<br />

dernière et ce sera peut-être aussi<br />

le meilleur gardien de ce<br />

championnat 2023-2024. À 20 ans,<br />

Pascal Loretz est passé du statut de<br />

jeune inconnu à étoile montante du<br />

football suisse. Déjà en verve avec<br />

les M21 lucernois en tête de<br />

Promotion League, il a frappé fort<br />

lorsqu’il a remplacé en l’espace de<br />

quelques matches Marius Müller et<br />

Vasco Vasic l’an dernier. A tel point<br />

que les dirigeants de Suissecentrale<br />

n’ont pas hésité longtemps<br />

à le promouvoir titulaire lors du<br />

départ de l’Allemand vers Schalke<br />

cet été. Loretz a déjà presque fait<br />

oublier son prédécesseur et<br />

s’inscrit dans la lignée de Jonas<br />

Omlin.


DAVID<br />

VAN BALLMOOS<br />

28 ans<br />

ANTHONY<br />

RACIOPPI<br />

24 ans<br />

MARVIN<br />

KELLER<br />

24 ans<br />

La situation pour le poste de<br />

gardien chez le grand dominateur<br />

du championnat est semblable que<br />

pour tout l’effectif. Ainsi, les<br />

Bernois ont triplé les positions et<br />

ont là aussi l’embarras du choix.<br />

Commençons par le titulaire de<br />

longue date actuellement blessé,<br />

David Von Ballmoos. L’homme de<br />

28 ans a pu retrouver le sourire<br />

avec son mariage au mois de mai. Il<br />

aura toutefois fort à faire pour<br />

revenir au plus haut niveau après<br />

plus de 10 mois sur la touche et une<br />

opération aux ligaments croisés.<br />

Reviendra-t-il en numéro 1 ou<br />

Anthony Racioppi lui brûlera la<br />

politesse ?<br />

En effet, le Genevois formé à<br />

l’Olympique Lyonnais (comme son<br />

compère Jérémy Frick) a réussi une<br />

belle fin de saison 2022-2023. Il a<br />

aussi débuté la saison en tant que<br />

titulaire. Ancien gardien des espoirs<br />

M21 suisses et de Dijon en Ligue 1, il<br />

est capable d’exploits comme de<br />

grosses bourdes qui lui ont coûté sa<br />

place de titulaire en France. Cette<br />

dangereuse cohabitation va<br />

probablement se terminer comme<br />

au Bayern de Munich entre Yann<br />

Sommer et Manuel Neuer. Face à<br />

deux talents de force presque égale,<br />

c’est l’homme de la région qui sera<br />

préféré. N’oublions pas que David<br />

Von Ballmoos est Bernois et a été<br />

formé au club. L’homme du cru<br />

devrait donc prendre le dessus en<br />

attendant l’avènement naturel avec<br />

l’explosion du talent Marvin Keller<br />

(21 ans seulement) qui tôt ou tard<br />

arrivera.


MARWIN<br />

HITZ<br />

34 ans<br />

Chez le demi-finaliste de<br />

Conference League de l’an dernier,<br />

la hiérarchie est on ne peut plus<br />

claire. Le numéro un incontesté est<br />

l’ancien portier de Bundesliga<br />

Marwin Hitz. L’homme qui a joué<br />

un match avec l’équipe de Suisse et<br />

ancien vainqueur de la Coupe<br />

d’Allemagne avec le Borussia<br />

Dortmund est aussi le plus<br />

expérimenté et le plus âgé du<br />

championnat.<br />

Capable de parades spectaculaires,<br />

il peut aussi se trouer à de très<br />

rares occasions comme le montre<br />

son erreur lors de la journée<br />

d’ouverture contre Saint-Gall.<br />

Néanmoins, l’homme devrait être<br />

un des piliers du FC Bâle cette<br />

saison, avec une petite idée derrière<br />

la tête. Et oui, peut-être ne le<br />

savez-vous pas, mais Marwin a la<br />

particularité d’avoir été buteur en<br />

Bundesliga avec Augsburg et<br />

souhaite récidiver en Suisse: « Mes<br />

enfants n’ont pas pu assister à mon<br />

premier but professionnel en<br />

Allemagne. Je souhaite donc en<br />

marquer un avec Bâle cette saison<br />

afin qu’ils puissent avoir la joie de<br />

célébrer avec moi. C’est la mission<br />

qu’ils m’ont confiée pour ma fin de<br />

carrière en Suisse. »<br />

Ses remplaçants en cas de blessure<br />

devraient être en No 2 Mirko Salvi<br />

(29 ans) et en No 3 Nils de Mol (22<br />

ans). Les deux sont trop justes pour<br />

en cas de blessure du numéro un.


LAWRENCE ATI<br />

ZIGI<br />

26 ans<br />

Les Brodeurs ont deux gardiens<br />

dans la force de l’âge. Tout d’abord<br />

l’incontesté numéro 1, le Ghanéen<br />

Lawrence Ati-Zigi. Celui qui a<br />

disputé la dernière Coupe du<br />

Monde au Qatar est l’homme de<br />

Peter Zeidler. L’Allemand l’a fait<br />

venir de son ancien club Sochaux<br />

en France. Véritable produit Red<br />

Bull, il est notamment passé par la<br />

réserve autrichienne du FC<br />

Liefering avant de percer en Suisse.<br />

Très sûr sur sa ligne, il peut<br />

néanmoins de temps en temps se<br />

montrer nonchalant ou suffisant. Sa<br />

doublure allemande, Lukas<br />

Watkowiak (27 ans) venu de Mainz, a<br />

déjà prouvé par le passé qu’il était<br />

un remplaçant offrant de belles<br />

garanties. Mais pas assez pour<br />

prétendre déloger Zigi ou le<br />

remplacer un jour.<br />

AMIR<br />

SAIPI<br />

23 ans<br />

C’est peut-être le gardien de<br />

l’équipe de Suisse de demain. Il<br />

aura cependant à faire face à une<br />

féroce concurrence au sein de la<br />

Nati. À 23 ans, Amir Saipi vient de<br />

disputer un Euro M21 2023<br />

excellent, mais est-il assez bon<br />

pour atteindre le niveau de Kobel et<br />

de Köhn, ses deux concurrents pour<br />

l’héritage de Yann Sommer ?<br />

La campagne européenne du FC<br />

Lugano sera certainement un début<br />

de réponse. Très bon en<br />

championnat, le jeune homme né à<br />

Schaffhouse peut déjà presque être<br />

considéré comme l’un des trois<br />

meilleurs gardiens de Super<br />

League. Réussira-t-il à résister à la<br />

pression de la course au titre et à<br />

l’utiliser comme un tremplin pour<br />

l’étranger ? Son avenir en équipe de<br />

Suisse en dépend.


JÉRÉMY<br />

FRICK<br />

30 ans<br />

Le gardien né et formé à Genève est<br />

parti terminer son parcours junior<br />

à l’Olympique Lyonnais.<br />

Malheureusement pour lui, il ne<br />

disputera jamais de match en<br />

équipe première, mais une<br />

cinquantaine dans la deuxième<br />

garniture. Revenu au Servette en<br />

2016 en passant par Bienne, il s’est<br />

ensuite très vite imposé comme le<br />

titulaire indiscutable.<br />

Et ce, depuis 7 saisons maintenant.<br />

Appelé un peu à la surprise<br />

générale en équipe de Suisse au<br />

printemps 2023, il a encore à 30 ans<br />

quelques belles années devant lui.<br />

Peut-il porter Servette au titre ? Pas<br />

sûr, mais il forme avec sa nouvelle<br />

doublure, Joël Mall (32 ans) revenu<br />

de première division de Chypre, un<br />

solide duo dans les buts.<br />

YANNICK<br />

BRECHER<br />

31 ans<br />

Il n’est presque plus à présenter du<br />

côté du FC Zurich. Champion de<br />

Suisse avec André Breitenreiter en<br />

2021/22, le gardien haut de 194 cm<br />

est depuis plus de 10 ans au club.<br />

Véritable figure et capitaine de son<br />

équipe, il a conquis le cœur des<br />

supporters avec des prestations<br />

solides.<br />

Néanmoins, il est assez clair qu’il ne<br />

sera jamais appelé en sélection<br />

nationale et qu’il peut lui arriver de<br />

se trouer de temps à autre. Jamais<br />

100% fautif, mais rarement ultradécisif,<br />

c’est peut-être bien là le<br />

problème pour Yannick Brecher.


JUSTIN<br />

HAMMEL<br />

22 ans<br />

Les Sauterelles ont perdu l’un des<br />

meilleurs gardiens de Super League<br />

l’an dernier. En effet, André<br />

Moreira n’a pas été étranger au bon<br />

classement réussi par GC. Il a<br />

d’ailleurs été élu joueur de l’année<br />

chez les Zurichois. Avec son départ<br />

cet été, un chantier s’est ouvert<br />

permettant la titularisation du<br />

jeune Justin Hammel.<br />

Formé à Bâle, le jeune homme de 22<br />

ans n’a pas encore montré tout<br />

l’étendue de son talent et le début<br />

de championnat pourrait être<br />

compliqué pour lui. À lui de garder<br />

ses nerfs et croire en son talent<br />

sans trop être déstabilisé par la<br />

pression. Son remplaçant est un<br />

nouveau venu en la personne de<br />

l’Autrichien Manuel Kuttin (29 ans).<br />

MARKUS<br />

KURSTER<br />

29 ans<br />

Arrivé l’hiver dernier pour pallier la<br />

blessure de Timothy Fayulu,<br />

l’ancien international autrichien a<br />

plutôt fait bonne impression lors de<br />

la fin de saison dernière. Il a<br />

notamment permis aux Zurichois<br />

de Bruno Berner de se maintenir en<br />

Super League aux dépens du FC<br />

Sion.<br />

Reconduit en juin avec le nouveau<br />

coach Patrick Rahmen, l’homme qui<br />

est passé par la Bundesliga 2 espère<br />

garder sa place de titulaire aussi<br />

longtemps que possible face au<br />

jeune Jozef Pukaj (23 ans) formé à<br />

Bâle. C’est pour le moment mission<br />

réussie, malgré quelques doutes ici<br />

et là.


THOMAS<br />

CASTELLA<br />

30 ans<br />

Souvent sujet aux blessures,<br />

Thomas Castella retrouve les joies<br />

de la Super League en tant que<br />

gardien titulaire. Déjà présent lors<br />

de la dernière montée du club, il<br />

avait dû céder sa place à Mory Diaw<br />

parti maintenant en Ligue 1 à<br />

Clermont.<br />

En concurrence avec Raphael<br />

Spiegel (30 ans), le Romand semble<br />

avoir pour le moment la confiance<br />

du coach Vaudois Ludovic Magnin.<br />

Toutefois, attention aux sorties<br />

risquées, blessures et erreurs<br />

individuelles qui pourraient sur le<br />

long terme mettre en péril sa place<br />

dans les cages du néo-promu<br />

lausannois.<br />

DANNY<br />

DA SILVA<br />

30 ans<br />

C’est un peu l’inconnue chez les<br />

Stadistes en ce qui concerne le réel<br />

niveau de Dany Da Silva. Passé par<br />

le FC Bulle, il s’est soudain retrouvé<br />

propulsé gardien titulaire en fin de<br />

saison dernière et avec brio (24<br />

matchs). En effet, les Lausannois<br />

ont fait tomber le FC Sion en<br />

Challenge League pour fêter leur<br />

première promotion dans l’élite. Le<br />

Vaudois qui est passé par Yverdon<br />

et Lausanne notamment sait qu’il a<br />

reçu une chance en or de se faire<br />

une place dans l’élite suisse.<br />

Parviendra-t-il à faire taire ses<br />

détracteurs ? Il risque malgré de<br />

bonnes prestations de souvent<br />

devoir aller chercher le ballon<br />

derrière ses filets cette saison. Da<br />

Silva pourrait d'ailleurs bien être en<br />

danger rapidement, puisque les<br />

Stadistes ont engagé le Français<br />

Jérémy Vachoux. Ancien<br />

pensionnaire de ligue 1 et ligue 2,<br />

avec notamment plus de 40 matchs<br />

avec le RC Lens, il pourrait bien<br />

chiper la place de titulaire au<br />

lausannois. Une lutte serrée pour le<br />

poste de dernier rempart au SLO<br />

s'annonce donc.


SÉBASTIEN<br />

BREZA<br />

25 ans<br />

KÉVIN<br />

MARTIN<br />

28 ans<br />

La hiérarchie n’est peut-être pas<br />

encore totalement claire du côté du<br />

néo-promu. Si Kevin Martin était le<br />

titulaire en Challenge League, les<br />

nouveaux investisseurs ont fait<br />

venir le Canadien Sébastien Breza<br />

de 3ème division italienne. Une<br />

recrue plutôt attendue dans les<br />

buts, mais surprise sur le choix.<br />

Prêté en 2022 en MLS avec<br />

plusieurs apparitions,<br />

l’ancien international espoir a<br />

disputé quelques matches l’an<br />

dernier à Carrarese. Pas de quoi<br />

inquiéter Jean-Pierre Nsamé ou<br />

Cédric Itten. Bien que Kevin Martin<br />

(28 ans) n'ait pas toujours été sans<br />

reproches l’an dernier, ce transfert<br />

ne fait que peu de sens pour un<br />

gardien qui devra s’acclimater au<br />

championnat suisse. Se dirige-t-on<br />

vers un duel et un revirement pour<br />

la place de titulaire toute la saison ?<br />

SUPER<br />

LEAGUE


Photo: BSC Young Boys


À L'ÉTRANGER<br />

ZOOM SUR<br />

LES SUISSES<br />

DE L'ÉTRANGER


A l’heure où nous écrivons ces lignes, ce sont trente-quatre joueurs<br />

suisses qui évoluent dans l’un des cinq grands championnats européens.<br />

Alors que le football des clubs reprend ses droits, tour d’horizon des<br />

perspectives de nos compatriotes de l’étranger pour la saison à venir.<br />

Photo: Bayer Leverkusen


undesliga<br />

Gregor Kobel, 25 ans, Borussia Dortmund<br />

La déception du titre perdu lors la dernière journée prédomine toujours.<br />

Mais Gregor Kobel est sorti plus grand de la dernière saison, malgré ses<br />

quelques bourdes. Son impact est tel sur l'équipe qu'il a été choisi comme<br />

vice-capitaine. Leader.<br />

Jonas Omlin, 29 ans, Borussia Möchengladbach<br />

Promu capitaine et auteur de belles performances, le gardien n°3 de<br />

l’équipe nationale est également très apprécié pour ses qualités<br />

humaines. En seulement six mois, il a déjà fait forte impression.<br />

Granit Xhaka, 30 ans, Bayer Leverkusen<br />

Le capitaine de la Nati sort de sa meilleure saison avec Arsenal, qu'il a<br />

quitté comme un roi. Il a privilégié le côté familial au sportif en<br />

s'engageant au Bayer. Le club entraîné par Xabi Alonso a toutefois<br />

l'ambition de retrouver le haut du tableau en Bundesliga et d’être<br />

compétitif en Ligue Europa. Intéressant.<br />

Silvan Widmer, 30 ans, Mayence<br />

Capitaine, le latéral droit attitré de l'équipe nationale semble avoir trouvé<br />

son équilibre à Mayence. La qualification européenne a échappé de peu à<br />

son club la saison dernière, qui reste une valeur sûre du championnat<br />

allemand.<br />

Edimilson Fernandes, 27 ans, Mayence<br />

Milieu offensif ou défensif, ailier, latéral : Edi sait tout faire. C’est<br />

toutefois en tant que défenseur central que le Valaisan s’est<br />

définitivement fixé à Mayence. La saison dernière, il a été l’un des joueurs<br />

les plus utilisés de l’effectif. Une belle saison en perspective.<br />

Cédric Zesiger, 25 ans, Wolfsburg<br />

Le solide défenseur central était devenu trop fort pour la Super League.<br />

Logiquement, son chemin s'inscrit désormais en Allemagne. Il cherchera<br />

à se faire sa place dans un effectif qui compte six centraux, dont l'ancien<br />

Lausannois Moritz Jenz.


Filip Stojilkovic, 23 ans, SV Darmstadt 98<br />

En quittant Sion pour Bochum et la deuxième division l'année passée,<br />

Filip Stojilkovic a fait un pari. Réussi pour l'instant. L'international espoir<br />

cherchera à accumuler les minutes en Bundesliga.<br />

Noah Loosli, 26 ans, VFL Bochum<br />

Même si Noah Loosli s'était imposé comme une valeur sûre du<br />

championnat suisse, on ne l’attendait pas forcément en Bundesliga. Un<br />

défi intéressant pour le central. Reste à voir s’il sera titulaire.<br />

Ruben Vargas, 25 ans, Augsbourg<br />

Ruben Vargas commence à tourner en rond à Augsbourg. Malgré<br />

quelques rumeurs l'envoyant dans des clubs plus huppés, en Allemagne<br />

ou en Angleterre, le petit ailier devrait remplir pour une cinquième saison<br />

en Bavière. Il doit passer un cap la saison prochaine.<br />

Nico Elvedi, 26 ans, Borussia Mönchengladbach<br />

Après six ans de bons et loyaux services, le Zurichois souhaite changer<br />

d’air. Son transfert à Wolverhampton semblait acté, avant qu’il n’échoue<br />

au dernier moment. Il doit se trouver un nouveau club d’ici la fin du<br />

mercato, s’il ne veut pas passer les prochains mois en tribune ou sur le<br />

banc.<br />

Leonidas Stergiou, 21 ans, VFB Stuttgart<br />

21 ans et déjà 153 matchs de Super League ! Chaque année ou presque<br />

depuis plusieurs saisons, les rumeurs de transfert revenaient, sans se<br />

concrétiser. Cet été aura le bon pour le talentueux central, qui aura<br />

l’occasion de passer un palier en Bundesliga. Il aura toutefois fort à faire<br />

pour se tailler une part de lion dans le onze de Stuttgart: un temps<br />

d’adaptation sera nécessaire.


premier league<br />

Manuel Akanji, 28 ans, Manchester City<br />

Vainqueur de la Ligue des Champions, du championnat et de la coupe<br />

d’Angleterre, en jouant 48 matchs : pas mal pour une première saison !<br />

Arrivé pour « seulement » 18 millions l’année dernière, Akanji a tout de<br />

suite convaincu Pep Gardiola d’en faire une pièce-maîtresse de sa<br />

défense. Cette saison, il devra faire avec la concurrence supplémentaire<br />

de Gvardiol, défenseur le plus cher de l’histoire.<br />

Fabian Schär, 31 ans, Newcastle United<br />

Gentiment rentré dans la trentaine, Fabian Schär n’est pas loin de revivre<br />

en Angleterre. Pilier de la défense de Newcastle, 4ème de la dernière<br />

Premier League, l’ancien Bâlois retrouvera la Ligue des Champions. Et<br />

pourquoi pas une place de titulaire en équipe de Suisse ?<br />

Zeki Amdouni, 22 ans, Burnley FC<br />

La pépite, qui s’est imposée cette année comme l’atout n°1 de la Nati en<br />

attaque, est entraînée par un Vincent Kompany qui le suit depuis<br />

longtemps. Il aura ses minutes de jeu à Burnley. Peut-être l’une des<br />

révélations à venir de la saison en Premier League.<br />

Remo Freuler, 31 ans, Nottingham Forest<br />

Il avait plutôt bien commencé son aventure anglaise, jouant l’intégralité<br />

des matchs en championnat de septembre 2022 au mois d’avril 2023.<br />

Depuis, il n’a plus quitté le banc. Il pourrait déjà repartir, une petite<br />

année seulement après son arrivée.<br />

Kevin Mbabu, 28 ans, Fulham<br />

S’il a retrouvé la joie de jouer au foot, son prêt à Servette a également mis<br />

en avant ses quelques lacunes défensives. Logiques, tant le Genevois<br />

n’avait plus joué depuis longtemps. Son horizon étant bouché en<br />

Angleterre, il se cherche une porte de sortie. Compliqué toutefois pour<br />

des clubs français ou allemands de s’aligner sur son salaire.<br />

Andi Zeqiri, 24 ans, Brighton & Hove Albion<br />

Il est un peu dans la même situation que Mbabu. Même si son prêt à Bâle<br />

la saison dernière a démontré qu’il restait un joueur capable de marquer<br />

régulièrement. Doit se trouver un club dans lequel il pourra jouer et<br />

scorer.


Photo: Burnley


serie a<br />

Yann Sommer, 34 ans, Inter Milan<br />

Bayern Munich, puis l‘Inter Milan. La fin de carrière de Yann Sommer est<br />

magnifique. Une reconnaissance (tardive) pour l'un des meilleurs<br />

gardiens de sa génération. La concurrence pousse fort en équipe de<br />

Suisse et Yann Sommer devra continuer à aligner les bonnes<br />

performances s’il veut terminer sa carrière internationale sur l’Euro 2024.<br />

Noah Okafor, 23 ans, AC Milan<br />

La Bundesliga autrichienne était devenue trop petite pour le talent de<br />

l'ancien Bâlois. Ses excellentes prestations en Ligue des Champions<br />

l'année passée, avec notamment un but contre son futur employeur, ont<br />

convaincu celui-ci de mettre 17 millions. Il ne partira pas titulaire, mais<br />

aura se chance.<br />

Michel Aebischer, 26 ans, Bologne FC<br />

Trois ans qu'il alterne le bon et le moins bon avec Bologne. Tantôt ailier,<br />

tantôt milieu central, le Fribourgois n'a pas encore trouvé sa place, même<br />

s'il joue régulièrement. S'il ne s'impose pas, Michel Aebischer pourrait se<br />

chercher rapidement une porte de sortie.<br />

Dan Ndoye, 22 ans, Bologne FC<br />

Le Vaudois a explosé aux yeux de l’Europe en Conference League.<br />

Logiquement, une bonne dizaine de clubs ont essayé de le faire venir cet<br />

été. C’est un peu l’inconnue de la saison à venir, cela peut très bien<br />

marcher comme être plus compliqué pour lui.<br />

Ricardo Rodriguez, 30 ans, Torino<br />

Le fidèle Rodriguez rempile pour une saison au Torino, dont il est<br />

capitaine. Une valeur sûre, indéboulonnable. Il fait tellement partie des<br />

meubles que des fois, on oublie qu’il a seulement 30 ans.<br />

Silvan Hefti, 25 ans, Genoa<br />

Relégué pour sa première saison, promu pour la seconde : Silvan Hefti a<br />

déjà vécu beaucoup de choses en Italie. S’il veut passer un cap et<br />

connaître les joies d’une sélection en équipe nationale, le latéral devra<br />

toutefois vite s’imposer. Sans quoi il sera contraint de se trouver un<br />

nouveau défi très bientôt.


Nicolas Haas, 27 ans, Empoli<br />

Le milieu de terrain fait son petit bonhomme de chemin en Italie. Il reste<br />

toutefois un peu juste pour l’équipe de Suisse.<br />

Kevin Ruegg, 25 ans, Hellas Vérone<br />

Son prêt à YB devait lui permettre de relancer sa carrière. Rien ne s’est<br />

passé comme prévu pour l’ancien capitaine du FCZ, souvent blessé, et peu<br />

en jambes lorsqu’il était sur le terrain. Il serait étonnant qu’il joue<br />

beaucoup en Italie. Un nouveau prêt pourrait revenir sur la table.<br />

Photo: Inter


ligue 1<br />

Breel Embolo, 26 ans, AS Monaco<br />

Ruptures des ligaments croisés et saison blanche à venir. La poisse colle<br />

lui colle aux basques. L’objectif pour Embolo sera de revenir au plus haut<br />

niveau pour le printemps prochain. Courage Breel.<br />

Denis Zakaria, 26 ans, AS Monaco<br />

La très bonne nouvelle du mercato, à la fois pour lui comme pour l’équipe<br />

de Suisse. Denis Zakaria retrouvera Adi Hütter pour la troisième fois<br />

après YB et Gladbach. C’est d’ailleurs sous ses ordres qu’il avait connu ses<br />

meilleures années. De bonne augure !<br />

Philip Köhn, 25 ans, AS Monaco<br />

Enfin un défi à la hauteur de son talent. Il sera le gardien titulaire du club<br />

de la Principauté, qui se doit retrouver l’Europe. Philip Köhn a en tout-cas<br />

les épaules pour relever le défi.<br />

Yvon Mvogo, 29 ans, FC Lorient<br />

Ses très bons débuts en Bretagne la saison dernière avaient été stoppés<br />

net par une blessure. Remis, le Fribourgeois, auteur d’une excellente<br />

prestation contre le PSG lors du match d’ouverture, semble repartir sur<br />

les mêmes bases. Il peut s’imposer comme l’un des meilleurs gardiens de<br />

Ligue 1.<br />

Jordan Lotomba, 24 ans. OGC Nice<br />

Le latéral vaudois est un joueur important des Aiglons, pour lesquels il a<br />

déjà disputé plus de cent matchs en trois ans. Polyvalent, rapide et<br />

technique, son profil est unique en équipe de Suisse. On espère l’y revoir<br />

bientôt !<br />

Vincent Sierro, 27 ans, Toulouse FC<br />

Arrivé au début de l’année, Vincent Sierro est déjà capitaine ! Une<br />

situation qui s’explique par l’exode des milieux de terrain de Toulouse,<br />

mais surtout par le caractère du Valaisan. Il partira titulaire. De bonnes<br />

prestations pourraient lui valoir une convocation tout prochainement en<br />

équipe de Suisse


Becir Omeragic, 21 ans, Montpellier HSC<br />

L’apprentissage continue pour Becir Omeragic. Il ne sera pas facile pour<br />

lui de se faire sa place. Une saison qui doit lui permettre de s’acclimater à<br />

un nouveau championnat.<br />

Gabriel Barès, 22 ans, Montpellier HSC<br />

On ne voit pas vraiment comme l’ancien joueur du Lausanne-Sport<br />

pourrait aligner les minutes cette saison à Montpellier. Un nouveau prêt<br />

lui serait bénéfique.<br />

Eray Cömert, 25 ans, FC Nantes<br />

Le Bâlois n'entrait plus dans les plans du FC Valence. Logiquement, il s'est<br />

cherché une porte de sortie. Difficile à dire ce que cela donnera chez les<br />

canaris (prêt avec option d'achat), certes finaliste de la dernière coupe de<br />

France, mais en très grosse difficulté en championnat. Comme la saison<br />

dernière en Espagne, il pourrait se retrouver à se battre contre la<br />

relégation. Pas forcément la situation idéale s'il veut participer à l'Euro<br />

2024.<br />

Photo: AS Monaco


la liga<br />

Photo: FC Séville<br />

Djibril Sow, 26 ans, Séville FC<br />

L’autre très bon transfert de l’été. Métronome de Francfort, déjà<br />

vainqueur de l’Europa League, Djibril Sow se cherchait un nouveau défi<br />

après quatre saisons en Allemagne. Il découvrira un nouveau type de<br />

football en Espagne et pourrait très vite gagner une nouvelle<br />

compétition européenne.


Photo: FC Bologne


IL ÉTAIT UNE FOIS<br />

LAUSANNE<br />

SPORT<br />

2000/01<br />

Il approche bientôt deux décennies<br />

depuis que Lausanne-Sport sous la<br />

présidence de Waldemar Kita a<br />

réalisé un exploit inoubliable en<br />

éliminant l'Ajax Amsterdam au<br />

deuxième tour de la Coupe de<br />

l'UEFA. Face à un adversaire<br />

alignant des joueurs de renommée<br />

mondiale tels que Cristian Chivu,<br />

Rafael van der Vaart et Aron Winter,<br />

les Vaudois, alors dirigés par<br />

Pierre-André Schürmann, avaient<br />

brillamment remporté le match<br />

aller 1-0 à la Pontaise, grâce à un<br />

but de l'Argentin Javier Mazzoni.<br />

Lors du match retour à l'ArenA le 9<br />

novembre, ils avaient tenu en échec<br />

l'équipe adverse avec un résultat de<br />

2-2, signant ainsi l'un des moments<br />

les plus mémorables de l'histoire du<br />

club sur la scène européenne.<br />

Une attaque de feux<br />

« Comme tout bon Argentin, Javier<br />

nous a apporté sa grinta, Il avait un<br />

jeu de tête vraiment très bon. Il<br />

avait aussi soif de revanche. Il avait<br />

rejoint Lausanne après une<br />

expérience malheureuse à Nantes. »<br />

Les propos de Massimo Lombardo à<br />

la Liberté résume bien l'apport de<br />

l'attaquant argentin. Pour<br />

l'accompagner, le LS pouvait<br />

compter sur le Polonais Marcin<br />

Kuzba et le Sénégalais Pape Thiaw.<br />

En plus de Lausanne, les trois<br />

compères ont une histoire<br />

commune: ils ont tous évoluer en<br />

France. Ce passage de l'autre côté<br />

de la frontière est<br />

malheureusement en lien avec une<br />

histoire moins glorieuse de l'époque<br />

du club vaudois: la faillite.


En juin 2001, Lausanne se retrouve<br />

au bord de la faillite avec un<br />

endettement à hauteur de 3 millions<br />

de francs. En juin 2002, dans une<br />

situation critique, Bernard Jaton<br />

(président de l'Association Lausanne<br />

Sport) demande un sursis<br />

concordataire. Peu après, un accord<br />

est finalement trouvé avec<br />

Waldemar Kita. Celui-ci accepte de<br />

transférer la propriété des joueurs<br />

au LS, à l'exception de trois d'entre<br />

eux – Lutsenko, Kuzba et Thiaw –<br />

pour lesquels des arrangements<br />

particuliers sont faits.<br />

Les droits sur les deux premiers<br />

joueurs restent chez Kita, tandis que<br />

pour le troisième les revenus d'une<br />

éventuelle transaction de 2 millions<br />

de francs ou plus seront partagés<br />

entre les deux parties. Après cette<br />

clarification, le sursis concordataire<br />

est accepté par le juge.<br />

«Derrière chaque exploit, se cache une<br />

part d’ombre prête à faire surface» Ce<br />

n'est pas le LS qui dira le contraire.


SOUVENIRS<br />

Servette au confluent de<br />

son histoire<br />

Après des années de souffrance, le Servette FC retrouve des couleurs, tant<br />

en Suisse qu’en Europe. Grâce à ses bonnes performances de l’été, le club<br />

s’est même qualifié pour l’Europa League. Une première depuis 2001. En<br />

compagnie de Michel Pont, <strong>Corner</strong> <strong>Magazine</strong> revient sur trois moments<br />

marquants de l’histoire européenne des Grenat.


Michel Pont<br />

Ancien entraîneur assistant<br />

Équipe de Suisse/Servette FC<br />

Servette-Liverpool (1-0)<br />

15 septembre 1971<br />

Coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupe<br />

1er tour, match aller<br />

Stade des Charmilles, 21'000 spectateurs<br />

« Ce match-là, j’étais gamin, mais j’en<br />

garde un souvenir fort, confie Michel<br />

Pont. Assis sur le muret des<br />

Charmilles, j’assistais à une vraie<br />

ferveur populaire. Un peu la même<br />

que j’ai pu vivre contre les Glasgow<br />

Rangers. » Vainqueur de la Coupe de<br />

Suisse pour la troisième fois la<br />

saison précédente, le Servette<br />

entraîné par Jean Snella et qui<br />

comptait dans ses rangs des joueurs<br />

emblématiques tels que le gardien<br />

Jacques Barlie ou les milieux de<br />

terrain André Bosson et Michel<br />

Desbiolles, avait gagné le droit de<br />

défier le Liverpool FC entraîné par<br />

le bouillant Bill Shankly (783 matchs<br />

à la tête des Reds).<br />

Les Charmilles explosaient après 25<br />

minutes de jeu, lorsque<br />

l’international Bernd Dörfel, qui<br />

avait notamment largement<br />

contribué à la qualification de la<br />

Mannschaft à la Coupe du Monde<br />

1970 (mais ne sera plus jamais<br />

appelé en équipe nationale), ouvrait<br />

le score. Après que Liverpool ait<br />

égalisé par l’intermédiaire de Chris<br />

Lawler, c’est le tout jeune Frantz<br />

Barriquand (21 ans) qui donnera la<br />

victoire par un but de la tête, à la<br />

suite d’une folle percée sur corner.<br />

Après la défaite au match retour (2-<br />

0), et pour les féliciter de leur<br />

bravoure, les spectateurs du déjà<br />

mythique Anfield avaient gratifié les<br />

Grenat d’applaudissements nourris<br />

lors d’un tour d’honneur.


3 novembre 1993<br />

Coupe de l’UEFA<br />

2ème tour match<br />

retour<br />

Stade des<br />

Charmilles<br />

18'000 spectateurs<br />

Servette-Girondins<br />

de Bordeaux (0-1)<br />

Éliminé des qualifications pour la<br />

Ligue des Champions par le grand<br />

Steaua Bucarest, Servette avait été<br />

reversé au 2ème tour de<br />

qualifications pour le Coupe de<br />

l’UEFA. Sur la route du champion de<br />

Suisse se dresse un ogre du football<br />

français : les Girondins de<br />

Bordeaux.<br />

Michel Pont a vécu cette double<br />

confrontation alors qu’il était<br />

l’assistant d’Ilija Petkovic au sein<br />

club grenat : « Champion de Suisse la<br />

saison précédente, nous avions défié<br />

une équipe de stars, emmenée par<br />

Zidane, Lizarazu ou encore Dugarry.<br />

Un sacré défi nous attendait ! Nous<br />

savions que cela allait être très<br />

difficile, mais c’était extraordinaire<br />

d’aller jouer à Bordeaux ».<br />

Au match aller, les Genevois avait<br />

perdu d’un but seulement (2-1). Un<br />

bon résultat. Tout restait donc<br />

possible avant le retour aux<br />

Charmilles.<br />

Trente ans après, l’ancien adjoint de<br />

la Nati rigole de la tactique choisie à<br />

Genève par l’entraîneur serbe pour<br />

contrer celui qui allait devenir le<br />

futur capitaine de l’équipe de<br />

France : « En conférence de presse,<br />

Ilija Petkovic avait dit “on va faire le<br />

bunker !“. Cela avait bien fait parler à<br />

l’époque. La tactique était claire. » Le<br />

bunker, ou plutôt le soldat, désigné<br />

pour annihiler le jeu de ZZ : Denis<br />

Duchosal, 21 ans à l’époque. « Le<br />

pauvre, il était bien mal tombé de se<br />

retrouver au marquage de Zidane. »<br />

Malgré les efforts du valeureux<br />

soldat, qui finira le match<br />

prématurément après avoir écopé<br />

d’un carton rouge, Servette<br />

s’inclinera sur le plus petit des<br />

scores (un autogoal de Schepull).<br />

Non sans avoir vaillamment résisté.


Campagne européenne 2001-2002<br />

Coupe de l’UEFA<br />

Slavia Prague (1-0; 1-1), Saragosse<br />

(0-0; 1-0), Herta Berlin (0-0; 3-0)<br />

et FC Valence (0-3; 2-2)<br />

Difficile de ne garder qu’un match<br />

de l’incroyable épopée européenne<br />

vécue par l’équipe de Lucien Favre<br />

en Coupe de l’UEFA, au début des<br />

années 2000. La génération des<br />

Fournier, Lonfat, Comisetti,<br />

emmenée en attaque par un certain<br />

Alexander Frei, avait procuré de<br />

magnifiques émotions aux amateurs<br />

de foot suisse.<br />

Vainqueur de la Coupe de Suisse la<br />

saison précédente, mais seulement<br />

5èmes du championnat, les<br />

Genevois attaquaient le 1er tour de<br />

qualification de la Coupe de l’UEFA<br />

contre le Slavia Prague, vicechampion<br />

tchèque, sans grande<br />

prétention. Au match aller, une<br />

réussite de Wilson Oruma suffisait à<br />

s’assurer la victoire (1-0), alors<br />

qu’au retour, c’est à nouveau un but<br />

d’Oruma de sécurisait la<br />

qualification (1-1).<br />

C’est un déplacement à Saragosse<br />

qui attendait les Grenat au prochain<br />

tour. En Espagne, les Genevois<br />

n’arriveront pas à marquer, malgré<br />

deux grosses occasions d’Oruma et<br />

de Frei. 0-0 à la fin du match aller.<br />

C’est un but de Goran Obradovic qui<br />

délivrera les Charmilles lors du<br />

match retour (1-0).<br />

Pour les seizièmes de finale,<br />

Servette tire le Herta Berlin.<br />

Rendez-vous est pris pour le match<br />

aller, le 22 novembre. 0-0 à la<br />

maison et déplacement à<br />

l’Olympiastadion deux semaines<br />

plus tard. Dans le froid berlinois,<br />

des réussites de Vitorino Hilton,<br />

Alexander Frei et Goran Obradovic<br />

plieront l’affaire (0-3). Un<br />

magnifique exploit.<br />

La belle aventure servettienne<br />

s’arrêtera en quart de finales, par<br />

un déplacement sur le pré du<br />

Mestalla, où les accueille le FC<br />

Valence. Les hommes de Lucien<br />

Favre repartent avec un sec 3-0. Au<br />

retour, ils proposeront un dernier<br />

baroud d’honneur, en tenant Los<br />

Ches en échec au terme d’un match<br />

spectaculaire (2-2).


mot sur ce Servette cuvée « Ligue<br />

Europa 2023-2024 », Michel ?<br />

Ce que j’ai pu vivre quand j’étais<br />

enfant, lors ce match contre<br />

Liverpool ou après en tant<br />

qu’assistant, je l’ai retrouvé contre<br />

les Rangers. Parce qu’il y avait<br />

26'000 personnes et que le stade<br />

était plein, bien sûr, mais surtout<br />

parce qu’on a assisté à une vraie<br />

identification, une communion,<br />

entre un stade et son équipe. Au<br />

coup de sifflet de l’arbitre, qui est<br />

souvent un bon baromètre, tout le<br />

stade a applaudi. Ce qui est un<br />

signe que malgré l’élimination, les<br />

gars ont tout donné, même s’ils<br />

n’ont pas été irréprochables en<br />

termes de jeu.<br />

Lorsque tu vois que le public<br />

répond avec ferveur pour ces<br />

matchs, cette union fantastique,<br />

tous ces maillots grenat, portés par<br />

les jeunes et les plus anciens, tu as<br />

un peu de peine à comprendre<br />

pourquoi Servette n’a pas un noyau<br />

dur plus élargi. La soirée contre les<br />

Rangers a été la preuve qu’à travers<br />

les générations, les racines restent<br />

ancrées.<br />

Ce que je souhaite, c’est que le club<br />

retrouve son public aussi en<br />

championnat. Pour cela, il faut aussi<br />

que l’équipe se rende compte de ce<br />

qui motive les gens à venir au stade,<br />

outre le résultat : l’engagement et le<br />

sentiment que les gars ont tout<br />

donné Une belle campagne<br />

européenne devrait l’y aider.


Matteo Vanetta<br />

Consultant<br />

blue Sport<br />

Avec ce résultat (0-0), Young Boys a plus de 70%<br />

de chances d'accéder à la Ligue des Champions !<br />

Est-ce que ce match aller des<br />

barrages de la Ligue des<br />

Champions entre le Maccabi Haifa<br />

et les Young Boys répond à tes<br />

attentes concernant l'équipe<br />

bernoise ?<br />

Oui, en effet. Lorsque l'équipe doit<br />

se rendre en Israël, l’aspect<br />

logistique est déjà compliqué.<br />

L'équipe part deux jours avant le<br />

match, ce qui correspond à un long<br />

voyage. Le stade a une très forte<br />

ambiance que la majorité des<br />

joueurs ne connaissent pas. Il y a<br />

donc beaucoup de points<br />

d'interrogation. Le fait de rentrer<br />

avec un match nul qui maintient<br />

toutes les chances de qualification<br />

ouvertes est très positif<br />

Young Boys n'a pas cadré un seul<br />

tir pendant le match. Quel est ton<br />

avis sur la performance offensive<br />

de l'équipe dirigée par Raphaël<br />

Wicky ?<br />

C'est vrai que c'était un peu<br />

décevant sur le plan offensif. Mais<br />

peut-être que c'était une stratégie<br />

voulue pour assurer une défense<br />

solide et éviter de concéder des<br />

buts. Vu les difficultés des Young<br />

Boys en championnat, notamment<br />

en contre-attaque, et compte tenu<br />

des ajustements avec la ligne de<br />

défense et les milieux de terrain,<br />

l'équipe a opté pour une approche<br />

très solide. Lauper a bien assuré<br />

devant la défense. Je pense que<br />

c'était une stratégie étudiée et très<br />

bien exécutée par l'équipe bernoise.<br />

Je ne m'inquiète pas concernant le<br />

nombre de buts qu'ils marqueront<br />

chez eux au Wankdorf.<br />

Es-tu donc confiant pour le match<br />

retour ?<br />

Oui. Avant le match en Israël, pour<br />

moi, c'était du 50/50. Rentrer avec<br />

un 0-0 donne à Young Boys une<br />

chance de passer qui dépasse les<br />

70%. Il faut rester tranquille et<br />

humble, mais Young Boys est plus<br />

fort que Maccabi et plus en forme<br />

physiquement. Young Boys jouera à<br />

domicile avec un public qui est<br />

toujours très enthousiaste et qui<br />

soutient l'équipe de façon<br />

incroyable. Il y a également<br />

l'avantage du terrain synthétique<br />

qui est une variable inconnue pour<br />

les Israéliens.<br />

Le système mis en place par<br />

Raphaël Wicky, avec un 4-4-2 en<br />

losange, suscite des débats.<br />

Penses-tu que l'entraîneur bernois<br />

dispose véritablement des joueurs


adaptés à ce schéma ? On a<br />

l'impression que YB est très rigide<br />

dans cette organisation.<br />

Oui. Aujourd'hui, YB joue avec un 4-<br />

4-2 en losange, donc plutôt des<br />

joueurs repositionnés dans l'axe<br />

central du terrain. Il y a des qualités<br />

qui ne sont pas forcément celles des<br />

joueurs de côté qui débordent et<br />

centrent systématiquement. C’est<br />

donc intelligent de repositionner et<br />

de revoir un peu ce système en 4-4-<br />

2 losange. Il ne faut pas oublier non<br />

plus que lors du match aller, dès la<br />

rentrée de Monteiro, Raphaël Wicky<br />

a changé de système en<br />

repositionnant son équipe en 4-2-<br />

3-1 avec Monteiro sur la droite et un<br />

numéro 10. Il possède aussi des<br />

joueurs sur le banc qui peuvent<br />

permettre de changer de système<br />

en cours de match, ce qui est un<br />

plus. Mais il est vrai, et Guillaume<br />

Hoarau l'a dit sur le plateau de blue<br />

Sport, qu’il n'y a plus des joueurs<br />

comme Fassnacht et Sulejmani qui<br />

débordaient et mettaient des<br />

centres dans la boîte. Ce sont des<br />

caractéristiques différentes. C'est le<br />

travail d'un entraîneur d'adapter le<br />

système en fonction des qualités<br />

qu'il a à sa disposition.<br />

Tu le mentionnes, l'équipe est<br />

capable, en cours de match, de<br />

changer de système. Mais Raphaël<br />

Wicky revient toujours à son<br />

système de base. Est-ce que<br />

finalement, il ne s’est pas un peu<br />

enfermé dans son idée de jeu ?<br />

C'est une interprétation possible.<br />

Mais on pourrait aussi dire qu’il<br />

donne des certitudes à l'équipe et<br />

qu’il ne la chamboule pas dès le<br />

début. Il choisit ce qui est le mieux<br />

pour l'équipe et il l'a fait plutôt bien<br />

jusqu'à présent. Il faut lui faire<br />

confiance. C'est un club solide, avec<br />

de nombreux échanges entre<br />

l'entraîneur, le staff et la direction<br />

sportive. L'entraîneur décide, bien<br />

sûr, mais il y a du soutien, du<br />

partage et des discussions avec qui<br />

font que chaque décision est<br />

discutée et équilibrée. L'entraîneur<br />

bénéficie du soutien de l'équipe de<br />

direction dans chaque choix.<br />

Tu connais le club de l’interne et tu<br />

as notamment travaillé sur la<br />

gestion de la fatigue cognitive.<br />

Pourrais-tu expliquer la méthode<br />

de travail que tu as employée ?<br />

Eh bien, disons que de plus en plus,<br />

nous atteignons une barrière<br />

physique. Il y a 20 ans, on pouvait<br />

simplement en demander plus aux<br />

joueurs sans que cela ne pose des<br />

problèmes, mais maintenant, je ne<br />

pense pas que ce soit la même<br />

chose. Aujourd'hui, les recherches<br />

montrent que nous devons explorer<br />

d'autres domaines. L'aspect cognitif<br />

est un point qui me passionne, et<br />

nous avons tout simplement essayé<br />

de mettre en place quelque chose<br />

qui permette aux joueurs, ainsi<br />

qu’au staff, d'évaluer la fatigue qui<br />

s'accumule au fur et à mesure des<br />

matchs. Parce que les joueurs<br />

doivent performer tous les trois<br />

jours, ce qui n'est pas forcément<br />

évident. Sans oublier qu'il y a des<br />

déplacements, des engagements<br />

entre les matchs qui pèsent sur eux.<br />

Nous avons mis en place des<br />

repères pour le staff, afin de fournir<br />

les bonnes charges d'entraînement<br />

au bon moment pour les joueurs. Il<br />

s’agit d'individualiser<br />

l'entraînement et d'essayer d'être le<br />

plus proche possible des besoins du<br />

joueur à ce moment-là.


Cela ne signifie pas que ce sont les<br />

joueurs qui décident ce qu'ils vont<br />

faire, mais c'est le staff qui essaie<br />

d'évaluer au mieux ce dont chaque<br />

joueur a besoin.<br />

À ton avis, quelles différences<br />

subsistent entre le grand Young<br />

Boys et le grand FC Bâle ? Qu'estce<br />

que le club bernois doit encore<br />

améliorer pour réaliser des<br />

performances européennes<br />

comparables ?<br />

Il y a toujours cette discussion selon<br />

laquelle le FC Bâle a fait mieux<br />

qu'YB. Young Boys a aussi réalisé<br />

des exploits, comme contre<br />

Manchester. Le club bernois a<br />

quand même un joli parcours en<br />

Europe, même si c'est évident que<br />

Bâle a vraiment excellé sur la scène<br />

européenne. Peut-être qu'YB n'est<br />

pas encore à ce niveau-là, mais c'est<br />

aussi une autre époque. C'était une<br />

période où on se qualifiait<br />

directement pour la Ligue des<br />

champions. Cela signifie qu'à partir<br />

du mois de mai, on pouvait entamer<br />

des discussions et des négociations<br />

avec des joueurs qui étaient attirés<br />

par l'idée de jouer la Ligue des<br />

champions. Aujourd'hui, il faut<br />

attendre fin août pour savoir si tu<br />

vas jouer cette compétition ou non.<br />

Certains joueurs attendent peutêtre<br />

jusque-là, mais souvent, il est<br />

plus difficile de recruter des<br />

joueurs qui peuvent faire la<br />

différence.<br />

Un autre point concerne le niveau<br />

du championnat qui est aussi<br />

différent, peut-être un peu plus<br />

faible à l’époque. Cela ne permet<br />

pas de préparer les échéances<br />

européennes de la même manière.<br />

Toutefois, il faut reconnaitre le<br />

mérite du FC Bâle d'avoir réussi à le<br />

faire à cette époque-là, et le grand<br />

défi des Bernois d'y parvenir malgré<br />

une situation qui est quand même<br />

différente.<br />

As-tu confiance en l'année<br />

européenne des clubs suisses ? La<br />

Suisse sera-t-elle en mesure de<br />

maintenir sa 12e place au<br />

classement du coefficient UEFA ?<br />

Je suis confiant parce que Servette<br />

possède de nombreuses qualités.<br />

C'est dommage d'avoir manqué la<br />

qualification pour les playoffs de la<br />

Ligue des champions, mais cela<br />

peut avoir des avantages. Il y a<br />

quelques années, lorsque nous ne<br />

nous sommes pas qualifiés pour la<br />

Ligue des champions, j'étais déçu,<br />

mais en même temps, jouer<br />

l'Europa League s'est avéré bien<br />

meilleur pour nous. C'était peutêtre<br />

un peu moins exigeant, mais<br />

cela nous a permis de nous<br />

valoriser et de vendre pas mal de<br />

joueurs grâce à notre présence en<br />

Europe. Je vois Servette dans une<br />

dynamique similaire. Ils ne sont<br />

peut-être pas encore prêts, donc<br />

l'Europa League sera une<br />

expérience exceptionnelle pour<br />

eux, s'ils l'abordent avec la bonne<br />

mentalité. Je n'ai aucun doute làdessus.<br />

YB a la qualité pour réaliser de<br />

bonnes performances. Bien sûr,<br />

cela dépend toujours du tirage au<br />

sort, mais ils ont tout ce qu'il faut<br />

pour bien faire. En ce qui concerne<br />

Lugano, cela pourrait être une belle<br />

surprise, car c'est une équipe de<br />

qualité. Malheureusement, ils ne<br />

peuvent pas jouer à domicile, ce qui<br />

rendra les choses un peu étranges.


PROMOTION LEAGUE<br />

Je suis très<br />

fier d'avoir<br />

pu aider le<br />

FC Bulle<br />

obstacles, le club a réussi à<br />

réaliser un mercato judicieux,<br />

tirant parti de l'expertise et des<br />

réseaux de Steve Guillod. Ce<br />

mercato s'est concentré sur<br />

l'opportunité de réaliser des<br />

transferts astucieux, un<br />

impératif pour un club qui ne<br />

bénéficie pas du statut<br />

professionnel. Cette saison,<br />

plusieurs joueurs choisissent de<br />

relancer leur carrière au sein de<br />

l'équipe basée à Bulle.<br />

Photo: FC Bulle<br />

e canton de Fribourg attend<br />

depuis de nombreuses<br />

années son heure, espérant<br />

combler le vide laissé par<br />

l'absence d'un club<br />

Lprofessionnel. Les Fribourgeois gardent<br />

l'espoir que le FC Bulle parviendra à<br />

perturber l'ordre établi en Promotion<br />

League, mais la réalisation de cette<br />

ambition demeure incertaine.<br />

Les défis auxquels fait face la direction<br />

du club pour s'imposer comme une<br />

force compétitive dans ce championnat<br />

sont nombreux. Cependant, malgré ces<br />

L'homme qui a modelé cette<br />

équipe et investi son cœur et<br />

son énergie dans le club nous a<br />

accordé une entrevue. Cette<br />

discussion met en lumière les<br />

sacrifices nécessaires pour<br />

hisser une structure sportive au<br />

plus haut niveau, ainsi que les<br />

défis auxquels un club<br />

ambitieux mais financièrement<br />

limité doit faire face. L'argent<br />

demeure un sujet récurrent à<br />

tous les échelons.<br />

Steve Guillod et ses collègues<br />

ont cependant réussi à raviver<br />

une passion qui ne demande<br />

qu'à s'épanouir dans un canton<br />

qui possède un potentiel<br />

important. Steve, fidèle à ses<br />

habitudes, s'exprime avec<br />

franchise et ferveur.


Steve, dans quel état d'esprit<br />

démarres-tu la semaine après ce<br />

premier match à Cham (défaite 3-<br />

1). C'est une entrée en matière -<br />

d'un point de vue du niveau de<br />

l’adversité - comme tu l'imaginais?<br />

Oui, c'est le niveau qu'on attendait.<br />

Globalement, on peut qualifier cette<br />

ligue de très offensive. Il y a<br />

beaucoup de qualités sur le plan<br />

offensif et je ne vois pas vraiment<br />

d'équipe qui reste derrière à<br />

attendre. Les matchs sont ouverts.<br />

Par apport à notre premier match,<br />

nous avons affronté une équipe qui<br />

a pris très vite le jeu à son compte,<br />

qui a été très dangereuse<br />

offensivement. Honnêtement, après<br />

une demi-heure, nous aurions pu<br />

perdre 5-0 et personne n’aurait crié<br />

au scandale. Et puis les quelques<br />

possibilités que nous avons eu en<br />

première mi-temps ont été<br />

bénéfiques. Nous avons pu en<br />

conclure une. Voilà, c’est le genre<br />

de matchs auquel je m’attends. En<br />

Promotion League, si tu es fort<br />

offensivement et que tu es capable<br />

de marquer, alors tu seras bien<br />

placé. Moi, mon rêve, c'est d'avoir<br />

une bonne défense pour faire la<br />

différence.<br />

Qu’est-ce qui change dans<br />

l'approche de préparer un<br />

affrontement contre Cham ou<br />

contre une seconde garniture<br />

d’une équipe de Super League ?<br />

Alors tout dépend le timing de<br />

l’affrontement. Au premier tour,<br />

habituellement, les moins de 21 ne<br />

sont pas toujours aguerris à<br />

certaines subtilités, notamment au<br />

niveau de la roublardise. On essaie<br />

de se dire qu’on peut engranger des<br />

points durant l’automne. Certains<br />

joueurs sont encore frêles sur le<br />

plan athlétique et n’ont pas<br />

l’habitude des gros duels. Au<br />

printemps, tout change. Ces<br />

joueurs apprennent très vite et,<br />

souvent, ce sont des professionnels<br />

qui s’entrainent une fois par jour.<br />

Cela devient compliqué de lutter.<br />

Justement, comment construit-on<br />

son effectif dans une ligue ou<br />

l’expérience est importante et où<br />

certaines équipes ont presque<br />

automatiquement plus de talents ?<br />

Il y a plusieurs manières de<br />

construire un effectif, mais dans<br />

tous les cas, il y a un aspect qui<br />

rentrera en ligne de compte, quel<br />

que soit l'endroit où tu es directeur<br />

sportif, c'est l'argent. Cela dépend<br />

beaucoup des moyens que tu as à<br />

disposition. C'est le nerf de la<br />

guerre. Au-delà de cet aspect, j’ai<br />

ma méthode. J’évite d'empiler les<br />

bons joueurs et je compare un peu<br />

la construction d'une équipe à un<br />

puzzle. Il y a 25 pièces à assembler.<br />

Il faut que le tout fasse de ton<br />

collectif un effectif complémentaire<br />

sans pour autant avoir les meilleurs<br />

talents. L’œil et l’expérience aident<br />

à identifier si deux joueurs seraient<br />

capables de jouer ensemble. À<br />

déceler les profils : est-ce que j’ai<br />

assez de grands gabarits pour éviter<br />

d’être à la peine sur les balles<br />

arrêtées ? Est-ce qu’il y a assez de<br />

gauchers ? De joueurs rapides ?<br />

Est-ce qu’il y a des joueurs qui ont<br />

une très bonne lecture du jeu pour<br />

compenser les errements tactiques<br />

sur le terrain ? Il faut identifier le<br />

plus de scénarios possibles et<br />

trouver des solutions via ton<br />

effectif.


Pour un club comme Bulle,<br />

j’imagine que le facteur<br />

géographique entre également en<br />

ligne de compte…<br />

Aujourd'hui, sur le canton de<br />

Fribourg, nous sommes confrontés<br />

à plusieurs problèmes. D’abord,<br />

nous avons quitté l’élite depuis trop<br />

longtemps. Cela se ressent aussi au<br />

niveau de la qualité des joueurs que<br />

nous avons sur le territoire. Par<br />

chance, aujourd'hui, le team AFF<br />

compense en partie ce manque.<br />

Mais il ne faut pas se leurrer, les<br />

meilleurs partent à Young Boys.<br />

Donc si je veux aller chercher un<br />

joueur du canton, je vais regarder<br />

en 2ème Ligue inter. Le saut est<br />

trop important. Le deuxième<br />

problème est notre statut. Par<br />

rapport au nombre qui intègre YB,<br />

finalement peu sont contingentés<br />

dans l’effectif du champion en titre.<br />

Mais tous ceux qui passent par les<br />

M21 cherchent à obtenir un contrat<br />

professionnel. Et ça, le FC Bulle<br />

n’est pas en mesure de l’offrir. Ces<br />

joueurs privilégient alors la<br />

Challenge League aux dépens d’un<br />

club ambitieux de leur région. Mais<br />

il faut être réaliste, les places en<br />

Challenge League sont chères.<br />

Finalement, certains finissent dans<br />

des clubs de Promotion League qui<br />

ont plus de moyens que nous. C’est<br />

notre réalité cantonale.<br />

les meilleurs fribourgeois, il<br />

pourrait y avoir une émulation<br />

autour du club. Plus de monde au<br />

stade, plus d’intérêt des sponsors,<br />

plus d’argent. Il y aurait un effet<br />

boule de neige que nous n’avons<br />

pas actuellement. On y travaille et il<br />

As-tu un exemple d’un joueur de la<br />

région qui vous a fait faux bond<br />

dernièrement ?<br />

Il y en a pleins, mais je vais te citer<br />

un, Evan Rossier que je suis depuis<br />

très longtemps. C’est un super<br />

joueur ! Il a préféré quitter YB pour<br />

aller en Première Ligue chez les<br />

M21 de Lausanne. Alors bien sûr, il y<br />

a cette perspective de finir dans la<br />

première de Lausanne. Mais c'est<br />

dommage, parce que si nous avions


faudra une bonne saison dans notre<br />

ligue pour intéresser réellement ces<br />

joueurs.<br />

Malgré cela, avec Mersim Asllani,<br />

Pedro Texeira (ex YB/Xamax),<br />

Yann Kasai (ex YB), Noussayr<br />

Batbout (ex Lugano), c'est un<br />

mercato XXL que le FC Bulle vient<br />

de réaliser. Es-tu satisfait ?<br />

Alors par rapport au vécu de ces<br />

joueurs, il est XXL oui. Maintenant,<br />

ce sont des joueurs en manque de<br />

temps de jeu. Sans ce paramètre, ils<br />

ne viennent pas au FC Bulle. Je suis<br />

voué à faire des coups comme<br />

ceux-ci. C’est sur la longueur que<br />

l’on jugera ce mercato. Mais sur le<br />

plan footballistique, ce sont<br />

d’excellents joueurs.<br />

En tant que club semi-pro,<br />

comment attire-t-on ces talents ?<br />

Quel est le package offert par le<br />

club ?<br />

Il faut vendre deux projets. Un<br />

projet individuel qui va leur<br />

permettre de rebondir, car le FC<br />

Bulle a pour vocation d’être un club<br />

tremplin. Nous sommes un club<br />

historique et nous avons une<br />

couverture médiatique incroyable<br />

pour un club de Promotion League.<br />

Quand tu es bon à Bulle,<br />

inévitablement, on parle de toi. Et il<br />

y a bien évidemment le projet<br />

collectif. Nous sommes un club<br />

ambitieux, sain, avec un esprit<br />

familial. Je pense que nous avons<br />

prouvé que nous prenons des<br />

décisions réfléchies et que le cadre<br />

est propice au développement des<br />

joueurs.<br />

Est-ce que le fait d’être consultant<br />

blue Sport t’aide dans le cadre du<br />

recrutement ?<br />

Non, je ne pense pas. Les joueurs ne<br />

me parlent pas de cela. Je pense<br />

cependant que le fait d’avoir été<br />

joueur professionnel est un plus<br />

dans certaines situations. Nous<br />

avons par exemple parlé de GC avec<br />

Mersim.


Il y a eu un changement<br />

d’entraîneur cette saison. Le<br />

nouvel entraîneur, Cédric Strahm<br />

devra donc faire mieux que son<br />

prédécesseur ?<br />

Oui, mais on ne s’en cache pas. Tout<br />

en sachant que quand tu pars avec<br />

un nouveau staff, avec un nouveau<br />

un groupe cela peut prendre un peu<br />

de temps. Peut-être que ce sera<br />

cette année déjà ou peut-être<br />

l’année prochaine. Ça, c'est la<br />

réalité du terrain qui décidera. En<br />

tant que dirigeant, il y a toujours<br />

une vision à très court terme, c’est<br />

inévitable dans le foot, mais nous<br />

tentons d’avoir une vision à<br />

moyen/long terme pour devenir<br />

une équipe solidement ancrée en<br />

Promotion League. D’ailleurs, nous<br />

nous inspirons de certaines équipes<br />

de cette ligue comme Breitenrein,<br />

Bavois ou Carouge.<br />

Photo: Gabriel BERTELLETTO<br />

La pression<br />

médiatique ? Je ne<br />

pense pas que<br />

cela a été<br />

bénéfique pour<br />

moi au final.<br />

Justement, tu mentionnes Carouge.<br />

Ce club bénéficie d’un fort<br />

potentiel dans la région et d’un<br />

partenariat avec Servette qui<br />

fonctionne plutôt bien au niveau<br />

de la formation. Où en est le FC<br />

Bulle dans ce secteur ?<br />

La comparaison n’est pas possible.<br />

Carouge a l’avantage du canton de<br />

Genève. Le potentiel joueur est<br />

énorme et la France est limitrophe.<br />

De plus, les aides financières<br />

publiques sont incomparables avec<br />

l’engagement de notre commune,<br />

aussi appréciable soit-il. La<br />

Promotion League est<br />

l’antichambre du football<br />

professionnel en Suisse. Au-delà de<br />

ce facteur, nous avons un aspect<br />

social qui est important. Notre<br />

mouvement junior est représentatif<br />

d’une région. On essaie d’avoir la<br />

meilleure relation possible avec les<br />

clubs du canton. Mais notre<br />

potentiel est limité. Si l’on compare<br />

à Genève, je pense que l’on peut<br />

facilement diviser par 20. Notre<br />

relation avec le Team AFF est<br />

bonne. Par exemple, nous pouvons<br />

bénéficier de l’analyste vidéo du


team et d’un préparateur physique.<br />

L’entente va dans les deux sens et<br />

c’est important pour le<br />

développement du football<br />

fribourgeois.<br />

Peut-il y avoir un club<br />

professionnel fribourgeois en<br />

Challenge League ?<br />

Si on prend le football des régions,<br />

oui. Mais la réalité financière est<br />

différente. Pour comprendre, il faut<br />

évoquer un peu l’histoire. Lors de la<br />

saison 92-93, il y a un club de LNA<br />

et deux clubs en LNB dans le canton<br />

de Fribourg. À la tête de ceux-ci,<br />

des présidents-mécènes qui<br />

engageaient leurs deniers afin de se<br />

garantir la suprématie cantonale.<br />

Puis, il y a eu un visionnaire dans<br />

un autre sport, le hockey sur glace.<br />

Ce qu’a mis en place Jean Martinet<br />

avec Fribourg Gottéron a sonné le<br />

début de la fin pour le foot.<br />

Attention, ce fut un long processus<br />

que je qualifierai d’érosion pour<br />

notre sport et volcanique pour le<br />

hockey. Cela a pris une vingtaine<br />

d’année, mais aujourd’hui, il y a un<br />

vrai amour pour le hockey. Ce n’est<br />

pas forcément un désamour du<br />

foot, mais le Fribourgeois n’a plus<br />

l’occasion de voir du foot élite dans<br />

le canton. L’argent qui était mis par<br />

le passé dans le foot va désormais à<br />

Fribourg Gottéron. Nous avons à<br />

peine les miettes. Fribourg est un<br />

petit canton avec une économie<br />

locale qui n’est pas extensible à<br />

souhait. C’est très compliqué. Pour<br />

aller en Challenge League, il te faut<br />

minimum 3Mio de budget. Le<br />

budget du FC Bulle est de 850'000<br />

francs pour tout le fonctionnement<br />

du club. Celui de la première équipe<br />

est de 550'000 francs. Le calcul est<br />

vite fait.<br />

Comment es-tu arrivé coprésident<br />

du FC Bulle ?<br />

Bon, jamais je n’aurais pensé avoir<br />

un tel poste. C’est Alain Morad qui<br />

est toujours co-président – qui à<br />

l’époque m’a dit qu’il voulait que je<br />

l’accompagne sur l’aspect sportif.<br />

Ma première réaction a été d’être<br />

honoré, mais j’ai très vite pris la<br />

mesure des responsabilités. Je suis<br />

très fier d’avoir pu aider le club<br />

même si mon mandat de coprésident<br />

n’aura duré que deux ans.<br />

Toutefois, c’est un bail de 15 ans au<br />

FC Bulle grâce à mes différentes<br />

fonctions dans ce club ; joueur, puis<br />

entraîneur, directeur sportif et<br />

enfin co-président.<br />

Tu parles au passé, car tu as décidé<br />

de quitter tes fonctions. Qu'est-ce<br />

qui a motivé cette décision ?<br />

Ces deux années ont bien<br />

fonctionné avec de la réussite,<br />

surtout sur le plan sportif qui en<br />

même temps a généré un peu de<br />

nouveaux revenus. Il s’agit de deux<br />

années qui sont passées très vite.<br />

Tu ne vois pas le temps passé et tu<br />

ne comptes pas tes heures. Mais au<br />

mois de décembre qui est le mois<br />

un peu plus calme, j’arrive à<br />

prendre un peu plus de hauteur. Je<br />

me pose des questions. Est-ce que<br />

vraiment je peux encore apporter<br />

quelque chose ? C’est une superbe<br />

expérience, extraordinaire même,<br />

mais c'est chronophage. J’ai dit à<br />

Alain que je pensais que c’était le<br />

bon moment pour remettre le club.<br />

On ne peut pas être mieux<br />

qu'actuellement, on sort d'une<br />

promotion et l'image est bonne.<br />

Alain était d’accord avec ma vision<br />

et on a essayé de trouver quelqu’un<br />

qui pouvait faire grandir le club sur<br />

le plan financier. Malheureusement,<br />

cela n’a pas abouti. Nous avons


cependant trouvé une autre<br />

formule qui va très bien avec un<br />

membre du comité qui a pris ma<br />

place. La transition se fait<br />

naturellement. Aujourd’hui, j'ai<br />

envie d'aller voir un match juste<br />

pour le plaisir.<br />

As-tu des projets pour la suite ?<br />

Depuis gamin, je suis footballeur.<br />

J’aime le foot par-dessus tout. C’est<br />

certainement ce qui m’apporte le<br />

plus d’émotions. Quand je vois un<br />

beau match de foot, je suis heureux<br />

tout simplement. Ce bonheur a un<br />

prix : celui de l’engagement. J’ai<br />

passé toute ma vie autour des<br />

terrains et je sens que la vie ne m’a<br />

pas donné assez de temps pour<br />

prendre du recul sur ce que j’ai fait.<br />

Je n’arrive pas à me dire : « Wow,<br />

c’est chouette ce que j’ai réalisé ! »<br />

Aujourd’hui, faut être clair : j’ai<br />

loupé le coche et l’idée d’être<br />

professionnel dans ce milieu n’est<br />

plus à l’ordre du jour. Mais j’ai<br />

relevé de nombreux défis pour<br />

lesquels je ne me sentais pas<br />

naturellement capable, comme être<br />

président. Rien n’a jamais été facile<br />

pour moi. On a parlé du rôle de<br />

consultant et je vais te confier<br />

quelque chose : je suis dyslexique.<br />

Relever ce défi pour moi est<br />

quelque chose d’énorme. Pour<br />

réaliser ce job, il faut retenir le nom<br />

des joueurs, des stades, etc. C’est<br />

incroyablement difficile pour moi.<br />

J’ai toujours vécu à 200 à l’heure. Je<br />

dois donc freiner l’allure afin de<br />

réaliser d’autres projets, comme<br />

celui d’écrire que j’affectionne tout<br />

particulièrement.<br />

Photo: FC Bulle


L'OEIL AIGUISÉ<br />

Photo: Maria Elizabeth Cabecudo<br />

DÉNICHEUR<br />

Les nouvelles<br />

technologies te permettre<br />

de gagner du temps,<br />

d’établir une sélection.<br />

Mais l’œil, l’expérience et<br />

l’instinct restent<br />

primordial pour effectuer<br />

un bon recrutement<br />

DE TALENTS !<br />

L<br />

'Amérique du Sud n'a<br />

pas de secret pour lui.<br />

Après avoir mis fin<br />

prématurément à sa<br />

carrière, Roberto<br />

Crausaz s'est envolé pour<br />

l'Argentine afin de scruter les<br />

terrains et découvrir les futurs<br />

talents. Une voie qu'il n'a pas<br />

nécessairement choisie, mais qui<br />

s'est ouverte à lui de manière<br />

inattendue.<br />

Depuis, l'ancien recruteur du FC<br />

Bâle ne compte presque plus<br />

l'incroyable nombre de joueurs qu'il<br />

a découverts. Mieux encore, il a<br />

réussi à développer l'image du<br />

championnat de Suisse en recrutant<br />

certaines de ces pépites pour le FC<br />

Bâle. Alors que l'Europe entière<br />

considère ce territoire comme une<br />

pépinière de talents, les contacts et<br />

la réputation de Roberto Crausaz lui<br />

permettent de prendre une<br />

longueur d'avance sur ses confrères.


À l'occasion du mercato, nous avons<br />

voulu en savoir plus sur ce métier<br />

qui fait rêver une partie des joueurs<br />

de Football Manager. Chez lui, dans<br />

le canton de Vaud, Roberto nous a<br />

reçus pour nous raconter<br />

l'évolution d'un métier qui doit faire<br />

face à l'arrivée de la digitalisation et<br />

de la donnée. De nouveaux outils<br />

qui changent radicalement la façon<br />

de travailler, mais qui ne<br />

remplacent pas l'œil et l'instinct, les<br />

meilleures qualités d'un recruteur.<br />

Une discussion passionnante qui<br />

nous permet également de tout<br />

savoir sur la découverte de l'un des<br />

meilleurs joueurs du monde :<br />

Mohamed Salah. À consommer sans<br />

modération<br />

Salut Roberto, tu nous accueilles<br />

chez toi dans le canton de Vaud. En<br />

tant que recruteur, combien de<br />

temps par an passes-tu réellement<br />

chez toi ?<br />

Aujourd'hui, ma manière de<br />

travailler a quelque peu évolué.<br />

Mais à l'époque, je voyageais<br />

énormément. Si c'était en Europe,<br />

je partais généralement le jeudi et<br />

je rentrais le lundi ou le mardi.<br />

Lorsque je supervisais des joueurs<br />

en Amérique latine, je pouvais y<br />

passer au moins six mois d'affilée.<br />

Ce n'est pas toujours simple pour la<br />

famille, car je n'étais pas souvent à<br />

la maison. De plus, les<br />

déplacements n'étaient pas toujours<br />

prévisibles.<br />

Comment s'organise le travail d'un<br />

recruteur ?<br />

Lorsque tu travailles pour un club,<br />

tu commences par recevoir une<br />

liste de joueurs à superviser. Au fil<br />

du temps, cette liste s'allonge et les<br />

informations à gérer deviennent de<br />

plus en plus nombreuses. L'objectif<br />

de cette liste est d'avoir diverses<br />

options en cas de besoin.<br />

L'anticipation est un élément<br />

crucial, car il faut être en mesure<br />

d'agir rapidement en cas de<br />

demande. Ainsi, il faut être préparé<br />

à toutes les éventualités. Chaque<br />

année, ta base de données doit<br />

évoluer, et c'est un travail<br />

minutieux. Certains joueurs<br />

débutent leur carrière, tandis que<br />

On regarde les joueurs à un<br />

instant T dans le but<br />

d’anticiper des demandes,<br />

mais tout en se projetant<br />

sur comment le joueur va<br />

évoluer<br />

d'autres que tu as déjà supervisés<br />

voient leur carrière évoluer, et tu<br />

dois mettre à jour leurs<br />

informations. Nous observons les<br />

joueurs à un moment donné en<br />

imaginant leurs performances dans<br />

notre club, avec des coéquipiers<br />

différents, dans un environnement<br />

différent, voire dans un système<br />

différent. Il s'agit d'évaluer leur<br />

potentiel en ayant une vision<br />

d'ensemble. C'est un métier très<br />

complet.<br />

Jusqu'où peut aller la supervision ?<br />

Selon moi, le match est l'élément<br />

clé pour recueillir toutes les<br />

informations nécessaires. C'est<br />

durant les matchs que l'on peut<br />

observer l'attitude d'un joueur, son<br />

jeu sans ballon et sa réaction face à<br />

la pression du public. Le football est<br />

un sport empreint d'émotions et la


gestion de ces émotions est<br />

essentielle pour évaluer les<br />

performances. Les statistiques et<br />

autres données à disposition<br />

viennent appuyer notre analyse,<br />

mais c'est le match qui nous permet<br />

de forger notre opinion finale sur<br />

un joueur.<br />

Quelle est la qualité primordiale<br />

d'un recruteur ?<br />

L'intuition. Il faut savoir ressentir le<br />

joueur. Comme je l'ai mentionné<br />

précédemment, il est essentiel de se<br />

projeter pour imaginer comment le<br />

joueur s'intégrerait dans ton<br />

environnement. Naturellement,<br />

certaines situations facilitent cette<br />

projection. Lorsque tu observes de<br />

jeunes joueurs (13, 14 ans), de<br />

nombreux paramètres sont à<br />

prendre en compte par rapport à<br />

l'observation de joueurs plus<br />

aguerris et professionnels. Les<br />

perspectives d'évolution diffèrent.<br />

Pour qu'un recruteur excelle, une<br />

organisation claire est également<br />

nécessaire. C'est quelque chose que<br />

j'ai particulièrement apprécié à Bâle<br />

(ndlr : à l'époque de Bernhard<br />

Heusler). Les rôles étaient bien<br />

définis, et nous avions une vision<br />

précise de notre direction. Cela<br />

crée un environnement propice au<br />

travail.<br />

Le recrutement est un domaine<br />

complexe au sein d'un club.<br />

Comment se déroule la<br />

collaboration entre l'équipe de<br />

recrutement et l'entraîneur ?<br />

Cela varie selon les clubs. À<br />

l'époque, au FC Bâle, Georg Heitz<br />

(directeur sportif), Ruedi Zbinden et<br />

moi-même constituions le noyau de<br />

l'équipe. L'entraîneur n'était pas<br />

impliqué dans cette démarche. Il<br />

pouvait nous faire part de ses<br />

besoins, mais les rôles étaient bien<br />

Photo: FC Bâle<br />

délimités. Chacun se concentrait<br />

sur sa mission. Bernhard Heusler<br />

gérait très bien cette dynamique et<br />

définissait les priorités avec le<br />

directeur sportif. Avant cette<br />

période, le FC Bâle basait beaucoup<br />

de son jeu sur des balles longues et<br />

des joueurs physiques. Un exemple<br />

de joueur emblématique de cette<br />

approche était Daniel Majstorovic.<br />

Bernhard Heusler a exprimé la<br />

volonté de changer la stratégie de<br />

recrutement pour offrir un jeu plus<br />

enthousiasmant au public. Il<br />

souhaitait voir de belles actions et<br />

un style de football différent. Je<br />

pense que plus de personnes sont<br />

impliquées dans la réflexion du<br />

recrutement, plus les décisions<br />

deviennent complexes à prendre. Il<br />

faut des individus qui travaillent<br />

toute l'année dans le but de bâtir un<br />

effectif de qualité et d'être prêts à<br />

faire face à diverses situations. À<br />

l'époque, dès le mois de mai, nous<br />

avions accompli notre travail en vue<br />

de la saison suivante. Il ne restait<br />

plus que des ajustements à faire.


Comment s'est opérée la transition<br />

entre la fin de ta carrière de joueur<br />

et ton métier de recruteur ?<br />

Je n'aurais jamais envisagé de<br />

devenir recruteur. J'ai dû mettre fin<br />

à ma carrière de footballeur plus tôt<br />

que prévu. J'avais 25 ans et je ne<br />

pouvais plus jouer au football. J'ai<br />

commencé à m'impliquer dans le<br />

coaching au niveau interrégional,<br />

ce qui était une expérience<br />

enrichissante. Puis un jour, ma<br />

femme m'a dit : "Allons en<br />

Argentine!" Je n'étais pas convaincu,<br />

mais elle m'a encouragé. J'ai<br />

commencé à travailler avec un<br />

agent pour faire de la vente, mais<br />

cela ne me convenait pas. En 2005,<br />

au Venezuela pour un tournoi des<br />

moins de 17 ans, j'étais à la piscine<br />

avec Pepe Costa, proche confident<br />

de Lionel Messi. Il m'a dit : "Regarde<br />

là-bas, il y a un autre Suisse." C'était<br />

Ruedi Zbinden (ndlr : recruteur<br />

pour le FC Bâle). Je le connaissais<br />

un peu car nous avions joué l'un<br />

contre l'autre. Je savais qu'il ne<br />

parlait pas la langue, alors je suis<br />

allé le saluer et lui ai proposé mon<br />

aide si nécessaire. Nous avons pris<br />

un taxi pour aller voir un match, et<br />

je lui ai recommandé de suivre<br />

attentivement le numéro 9 de<br />

l'Équateur. Après le tournoi, Ruedi<br />

m'a invité à le rencontrer en Suisse<br />

autour d'un café. Un mois et demi<br />

plus tard, il m'a dit : "Sais-tu qui j'ai<br />

recruté pour le FC Bâle ? Felipe<br />

Caicedo !" Suite à cette rencontre, il<br />

m'a proposé de rejoindre le FC Bâle<br />

en tant que recruteur.<br />

À cette époque, le métier de<br />

recruteur est-il différent de celui<br />

d’aujourd’hui ?<br />

Ce qui a changé, ce sont les<br />

données à disposition. Aujourd'hui,<br />

le recrutement est même assisté<br />

par l'intelligence<br />

artificielle. L'influence des<br />

statistiques dans le processus est<br />

inimaginable. Lorsque j'assiste à un<br />

match et croise un jeune recruteur,<br />

il est absorbé par sa tablette, en<br />

train de saisir une multitude de<br />

données en temps réel. Il est moins<br />

dans l'analyse et davantage dans la<br />

collecte d'informations. Trouver<br />

l'équilibre est essentiel. Les<br />

nouvelles technologies peuvent<br />

certainement accélérer le<br />

processus, aider à sélectionner des<br />

candidats, mais l'œil, l'expérience et<br />

l'instinct demeurent fondamentaux<br />

pour mener à bien un recrutement<br />

réussi.<br />

Est-il concevable de recruter<br />

uniquement sur la base des<br />

statistiques et des vidéos, selon<br />

toi?<br />

Non ! Il faut avoir la possibilité de<br />

voir le joueur dans son contexte.<br />

Son jeu sans ballon, son attitude,<br />

ses réactions à l'instant présent. Le<br />

football est en grande partie<br />

mental, environ 80 %. Il faut<br />

analyser la psychologie du joueur<br />

pour obtenir une image complète.<br />

La technique est une chose, mais<br />

pour l'exploiter pleinement dans<br />

toutes les situations, une stabilité<br />

mentale est nécessaire. Cela ne<br />

peut être observé dans une vidéo ou<br />

déduit des statistiques. Lorsque l'on<br />

analyse les équipes, environ 80 %<br />

des joueurs ont un niveau similaire.<br />

Environ 15 % font la différence et<br />

seulement 5 % sont exceptionnels.<br />

Parmi ces 80 %, ce sont les détails<br />

mentaux qui font la distinction.<br />

C'est ce qui détermine la victoire<br />

dans les matchs. Ces détails ne sont<br />

pas purement techniques. Cela<br />

implique la concentration, la<br />

gestion des duels, et ainsi de suite.


J'ai l'impression que de moins en<br />

moins de clubs investissent dans<br />

une équipe de recruteurs en<br />

interne, privilégiant plutôt les<br />

relations avec les agents. Ne seraitce<br />

pas trop risqué de fonctionner<br />

ainsi ?<br />

Les stratégies de recrutement<br />

varient. Certains clubs se<br />

concentrent davantage sur<br />

l'utilisation des statistiques et des<br />

données disponibles, d'autres<br />

privilégient les relations avec les<br />

agents, et il y a toujours des clubs<br />

qui donnent la priorité à leur<br />

propre cellule de recrutement<br />

interne. Cette dernière option est la<br />

plus solide, car elle évite les conflits<br />

d'intérêts. Lorsqu'une organisation<br />

est bien gérée, les agents passent<br />

par la cellule de recrutement, qui<br />

centralise toutes les informations<br />

pour prendre des décisions<br />

éclairées. Lorsque certains agents<br />

peuvent contacter directement le<br />

directeur sportif, cela peut être très<br />

frustrant pour le recruteur. Cela<br />

peut affecter son ego.<br />

Comment envisages-tu l'évolution<br />

du métier de recruteur dans les 10<br />

prochaines années ?<br />

Dans les 10 prochaines années, le<br />

recrutement pourrait bien être<br />

automatisé (rires). Il y aura toujours<br />

des personnes en interne, mais en<br />

moindre nombre. Pour les clubs,<br />

Le football, c’est<br />

80% dans la tête.<br />

Ce sont les détails<br />

mentaux qui font<br />

la différence<br />

cela serait avantageux car cela<br />

réduirait considérablement les<br />

coûts. Moins de recruteurs, moins<br />

de déplacements. Tu entreras tes<br />

critères dans le système et en 5<br />

secondes, il te sortira les 5 profils<br />

correspondants. Lors de mon<br />

passage au Chicago Fire, j'ai été<br />

approché par une entreprise avec<br />

ce projet, me disant que je pourrais<br />

me passer de mes trois recruteurs.<br />

Cependant, on revient toujours au<br />

même point : le football est un sport<br />

où la gestion des émotions est<br />

essentielle. Ce facteur ne peut pas<br />

être évalué par une machine. Mais<br />

effectivement, les technologies<br />

devraient permettre de gagner du<br />

temps.<br />

Tu as travaillé pour des clubs<br />

suisses et étrangers. Comment<br />

évalues-tu le travail de<br />

recrutement des clubs suisses ?<br />

Les clubs suisses sont parfois un<br />

peu hésitants, mais je ne suis pas<br />

impliqué dans leur politique ni dans<br />

leurs budgets. Cependant, il est vrai<br />

qu'il peut être difficile de faire venir<br />

un joueur non européen en Suisse<br />

en raison des critères de permis de<br />

travail. Ces joueurs doivent avoir<br />

disputé un certain nombre de<br />

matchs dans leur pays pour obtenir<br />

ce permis, ce qui peut augmenter<br />

leurs coûts. D'autres pays n'ont pas<br />

cette restriction. Néanmoins, la<br />

Suisse parvient toujours à former<br />

de bons joueurs, ce qui est<br />

particulièrement remarquable. Les<br />

clubs suisses font un excellent<br />

travail en matière de formation, et<br />

c'est quelque chose qui m'a toujours<br />

impressionné. La Suisse est un pays<br />

riche où les jeunes ont souvent une<br />

trajectoire préétablie après leurs<br />

études, ce qui n'est pas le cas dans<br />

d'autres pays. Malgré cela, la Suisse


elativement petite. Jouer dans le<br />

championnat ukrainien était un<br />

inconvénient pour le Shakhtar.<br />

L'état d'esprit au club était très axé<br />

sur la victoire, et le niveau était très<br />

élevé. Mon rôle était de gérer la<br />

filière sud-américaine en dehors du<br />

Brésil.<br />

Photo: FC Bâle<br />

reste compétitive. Si je compare<br />

avec l'Amérique latine, les jeunes<br />

n'ont pas toujours le choix. C'est le<br />

football ou la rue. Ici, ils arrivent à<br />

jongler entre les deux et à<br />

performer.<br />

Revenons plus en détail sur ton<br />

parcours. Tes années au Shakhtar<br />

Donetsk ont contribué à mettre ce<br />

club sur la carte en Amérique<br />

latine. Quels souvenirs en gardestu<br />

?<br />

J'ai de bons souvenirs de mon<br />

passage au Shakhtar Donetsk. C'est<br />

un club sérieux avec des gens<br />

compétents, notamment une forte<br />

communauté brésilienne. L'un des<br />

points forts du club est la présence<br />

constante de leur directeur sportif,<br />

qui est très compétent. C'était une<br />

expérience intéressante dans un<br />

endroit particulier, car le club est<br />

immense alors que la ville est<br />

Comment prépare-t-on un<br />

Argentin à la vie en Ukraine ?<br />

En réalité, on ne prépare pas les<br />

joueurs argentins à la vie en<br />

Ukraine. Ils ne sont pas confrontés<br />

à la réalité de la vie ukrainienne. À<br />

l'époque, les Sud-Américains<br />

vivaient ensemble dans un cadre<br />

protégé. Ils allaient à<br />

l'entraînement, à l'hôtel et<br />

revenaient dans leur<br />

environnement isolé. Les femmes<br />

des joueurs avaient également<br />

tendance à rester entre elles. En fin<br />

de compte, ils devaient surtout<br />

s'habituer au froid.<br />

En parallèle, tu es surtout connu<br />

pour avoir fait partie de la grande<br />

époque du FC Bâle. Peux-tu nous<br />

parler de l’organisation du club à<br />

cette époque ?<br />

C’était une période magnifique,<br />

c’est le terme qui me vient à l’esprit.<br />

Le club était incroyablement bien<br />

géré. Je me souviens du lendemain<br />

de notre élimination en<br />

qualifications pour la Ligue des<br />

Champions contre Cluj. Bernhard<br />

Heusler, Georg Heitz, Ruedi<br />

Zbinden et moi étions au café de<br />

l’hôtel. J'étais dévasté, me disant<br />

que nous n'avions pas fait notre<br />

travail correctement. En tant<br />

qu'Argentin au sang chaud, j'étais<br />

encore très affecté. Cependant,<br />

Bernhard Heusler était d'un calme<br />

remarquable. Il disait : "C'est la<br />

compétition, on peut gagner mais


aussi perdre. Si ce n'est pas cette<br />

année, ce sera la suivante. Nous<br />

retenterons." Son calme et son<br />

attitude transmettaient confiance et<br />

sérénité à tous les employés du<br />

club, créant un environnement<br />

propice au travail. Que ce soit en<br />

cas de défaite ou de victoire,<br />

l'attitude restait la même. Le<br />

message était de rester calme et<br />

concentré, et de ne pas tout<br />

bouleverser sous le coup de<br />

l'émotion. Bernhard Heusler et<br />

Georg Heitz étaient les figures<br />

publiques du club et jouaient<br />

parfaitement leur rôle de leaders.<br />

Malheureusement, la transition<br />

avec Bernhard Burgener a été plus<br />

difficile. Il a voulu changer des<br />

éléments qui pourtant<br />

fonctionnaient bien.<br />

En ce qui concerne les transferts,<br />

nous étions toujours préparés.<br />

Nous connaissions les départs<br />

potentiels et avions déjà avancé<br />

notre travail avant le début de la<br />

saison suivante. C'était notre<br />

responsabilité. Anticiper et<br />

préparer l'effectif pour la saison à<br />

venir.<br />

Tu es à l’origine du transfert de<br />

Mohamed Salah au FC Bâle. Peuxtu<br />

nous raconter cette histoire ?<br />

C'était lors du championnat du<br />

monde des moins de 20 ans en<br />

Colombie. Il m'a fallu très peu de<br />

temps pour repérer le joueur. Il<br />

courait tellement vite, avait un côté<br />

"sauvage". Beaucoup de prises de<br />

risque, beaucoup d'actions en un<br />

contre un, c'était vraiment<br />

impressionnant. Cependant, il faut<br />

aussi noter que ses lacunes étaient<br />

rapidement visibles, notamment<br />

dans sa finition. Mais je savais que<br />

c'était un joueur capable<br />

d'électriser le public et d'apporter<br />

quelque chose d'unique. J'ai alors<br />

fait part de ce joueur au club. À<br />

cette époque, ce n'était pas dans<br />

nos habitudes de recruter des<br />

joueurs de cette région.<br />

Quelques mois plus tard, Ruedi<br />

Zbinden m'a annoncé que nous<br />

avions l'opportunité de faire venir<br />

Mohamed Salah pour une semaine<br />

d'essai au club. Je n'y croyais pas<br />

vraiment. Je lui ai dit : "Une semaine<br />

ne sera pas nécessaire, en une<br />

journée, tu verras !"<br />

Mohamed Salah est venu<br />

s'entraîner à Bâle et en une journée,<br />

il a convaincu tout le monde qu'il<br />

fallait absolument le signer. À cette<br />

époque, il aurait été difficile<br />

d'imaginer qu'il deviendrait l'un des<br />

10 meilleurs joueurs mondiaux, en<br />

partie parce que l'Égypte n'avait<br />

jamais produit un tel talent.<br />

Cependant, Mohamed Salah était<br />

un travailleur acharné et<br />

extrêmement sérieux. L'équipe a<br />

également joué un rôle fantastique<br />

en l'accueillant admirablement.<br />

Pour te donner un peu de contexte,<br />

il ne parlait ni français, ni allemand,<br />

ni anglais. Avant les matchs et<br />

l'échauffement, il faisait une "sieste"<br />

dans le vestiaire, tandis que la<br />

plupart des joueurs écoutaient de la<br />

musique ou faisaient des exercices<br />

de réveil musculaire. Ses<br />

coéquipiers ont parfaitement<br />

accepté sa manière de faire. Il a<br />

marqué un but exceptionnel lors de<br />

l'un de ses premiers matchs, et c'est<br />

ainsi que tout a commencé.<br />

Vous aviez recruté d’autres joueurs<br />

égyptiens par la suite… Oui, nous<br />

avons recruté Mohamed Elneny, qui<br />

a connu du succès avec le club et<br />

est ensuite parti à


Arsenal. Nous avons également<br />

recruté d'autres joueurs égyptiens<br />

tels qu'Ahmed Hamoudi et Omar<br />

Gaber, mais les choses ne se sont<br />

pas déroulées comme prévu pour<br />

eux. Omar Gaber était un joueur<br />

talentueux avec une mentalité très<br />

"européenne", mais il n'a pas eu<br />

suffisamment d'opportunités de<br />

jouer. Certains joueurs ont besoin<br />

d'enchaîner cinq ou dix matchs<br />

pour montrer leur valeur et gagner<br />

en confiance. Dans son cas, Michi<br />

Lang était en excellente forme et il<br />

était impossible de le laisser sur le<br />

banc.<br />

Y a-t-il eu des projets de<br />

recrutement qui n'ont pas abouti et<br />

dont les joueurs sont désormais<br />

confirmés dans de grands clubs ?<br />

Oui, il y en a eu beaucoup. Nous<br />

supervisions de nombreux joueurs,<br />

mais différents facteurs influencent<br />

la réalisation ou non d'un transfert.<br />

Je peux citer quelques noms qui<br />

étaient sur notre radar à l'époque :<br />

Richarlison, Davinson Sanchez,<br />

Casemiro, André Carillo, Rodrigo<br />

De Paul et Javier Pastore. Tous ces<br />

noms ont été discutés à un moment<br />

ou à un autre en interne au FC Bâle.<br />

Quels autres joueurs as-tu<br />

recrutés pour le club et dont tu es<br />

particulièrement fier ?<br />

Il y a Marcelo Diaz, qui était un<br />

joueur formidable. Un des meilleurs<br />

joueurs d’Amérique du Sud.<br />

Malheureusement, nous l'avons fait<br />

évoluer dans un système à deux<br />

milieux défensifs devant la défense<br />

à Bâle, alors qu'il était habitué à<br />

jouer seul. Malgré cela, il a eu un<br />

parcours remarquable. Il a quitté le<br />

club après un épisode un peu<br />

particulier. Étant donné sa<br />

participation à la Coupe du Monde<br />

au Brésil avec le Chili, il est arrivé<br />

plus tard à la préparation. Le staff<br />

lui a dit qu'il ne jouerait pas car il<br />

devait rattraper le retard, mais<br />

pour lui, il n'avait pas de retard,<br />

ayant participé à la Coupe du<br />

Monde et presque éliminé le Brésil.<br />

Il se sentait en forme et a<br />

finalement rejoint Hambourg.<br />

Un autre joueur que j'ai beaucoup<br />

apprécié est Derlis Gonzalez. Suivre<br />

un joueur en Argentine ou au<br />

Paraguay est différent et plus<br />

difficile. Je connaissais Derlis<br />

Gonzalez depuis longtemps, mais<br />

nous ne pouvions pas le recruter


car il n'avait pas encore 18 ans. Il a<br />

finalement signé avec Benfica.<br />

Quelques années plus tard, nous<br />

avons eu l'opportunité de le<br />

recruter et nous n'avons pas hésité.<br />

C'était un excellent joueur pour le<br />

club.<br />

Toujours au Paraguay, je<br />

mentionnerais Omar Alderete à<br />

l'époque de Bernhard Burgener.<br />

Lorsque j'ai recommandé le joueur,<br />

peu de gens croyaient vraiment en<br />

son potentiel. Mais en une saison, il<br />

s'est imposé.<br />

Enfin, le dernier dossier sur lequel<br />

j'ai travaillé pour le FC Bâle était<br />

celui d'Arthur Cabral. Il était le<br />

cinquième ou sixième attaquant de<br />

Palmeiras. Lorsque l'opportunité<br />

s'est présentée, nous avons sauté<br />

dessus. Tout s'est déroulé très<br />

rapidement car nous devions<br />

recruter un attaquant dans les<br />

derniers jours du mercato. C'était<br />

une bête !<br />

Comment s’est passée la fin de la<br />

collaboration avec le FC Bâle ?<br />

C’est moi qui suis parti. Je<br />

commençais à ne devenir qu'un<br />

informateur et la politique du club<br />

avait changé. De nouvelles<br />

personnes étaient arrivées, avec<br />

une autre vision. Certaines choses<br />

ne me convenaient pas et je passais<br />

beaucoup de temps à voyager pour<br />

évaluer les offres que nous<br />

recevions. Cela avait perdu de son<br />

intérêt. L'offre de Chicago est venue<br />

de Georg Heitz en qui j'avais une<br />

confiance totale, et j'ai fini par<br />

l'accepter. Cependant, ce fut un<br />

processus long de plusieurs mois,<br />

car il m'était difficile de quitter le<br />

FC Bâle.<br />

Qu’est-ce qui s’est passé à<br />

Chicago?<br />

Honnêtement, je ne le sais pas<br />

vraiment ! Je suis arrivé en plein<br />

milieu de la pandémie, ce qui était<br />

déjà très étrange. Mon rôle était<br />

censé être chef scout, mais<br />

rapidement, j'ai constaté que des<br />

transferts étaient effectués sans me<br />

consulter. Après quelques<br />

semaines, on m'a informé que je<br />

n'étais plus nécessaire et que le<br />

club avait engagé quelqu'un d'autre<br />

pour ce poste. Je n'ai pas compris la<br />

situation. Est-ce que mon arrivée<br />

dérangeait quelqu'un ? J'ai essayé<br />

de comprendre en contactant<br />

Georg Heitz, mais je n'ai jamais<br />

reçu de réponse. Paradoxalement,<br />

le club a quand même signé<br />

certains joueurs que j'avais<br />

recommandés et repose sur ma<br />

base de données, comme Jhon<br />

Duran - que j'espérais faire venir à<br />

Bâle - ou encore Jhon Espinoza,<br />

actuellement au FC Lugano.<br />

Quel est ton point de vue sur la<br />

situation actuelle du FC Bâle ?<br />

J'avais quelques doutes, mais je<br />

pense qu'ils ont fait du bon travail.<br />

Ils ont recruté de jeunes joueurs et<br />

ont réalisé une belle performance<br />

en Conference League. Ils ont<br />

réussi à vendre des joueurs, ce qui<br />

montre que leur travail est de<br />

qualité. C'est une autre approche,<br />

notamment en termes<br />

d'organisation. Peut-être que ce<br />

style de gestion se reflète dans leur<br />

début de saison difficile.<br />

Cependant, je crois que ce sont des<br />

professionnels capables de réaliser<br />

de grandes choses. Ils ont les<br />

connaissances et le réseau pour<br />

dénicher de très bons joueurs.


Quels sont les projets à<br />

venir pour Roberto<br />

Crausaz?<br />

Ils se situent entre la Suisse<br />

et l'Amérique latine.<br />

Actuellement, je travaille<br />

pour une entreprise<br />

allemande spécialisée dans<br />

la représentation de joueurs.<br />

C'est un projet nouveau où<br />

je suis chargé de superviser<br />

une équipe de recruteurs.<br />

J'ai déjà recruté un scout en<br />

Équateur et un autre au<br />

Chili. Nous possédons un<br />

solide réseau en Amérique<br />

du Sud et nous sommes en<br />

train de développer notre<br />

présence en Suisse,<br />

notamment dans les cantons<br />

de Berne et de Vaud. Notre<br />

objectif est d'accompagner<br />

de jeunes joueurs dans leur<br />

carrière et d'établir des<br />

relations solides avec leurs<br />

familles.<br />

Photo: FC Bâle

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