LES1596
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Territoires<br />
N°1596 La Lettre de l’économie du sport vendredi 1er mars 2024<br />
Le club de Mulhouse accusé d’occuper la piscine<br />
publique « sans droit ni titre »<br />
Les relations sont tendues entre l’agglomération de Mulhouse (M2A) et son club phare de natation, le MON. En proie<br />
à de lourdes difficultés économiques, le Mulhouse Olympic Natation risque la fermeture de son centre.<br />
LA LETTRE DE L’ECONOMIE DU SPORT<br />
e vice-président de<br />
l’agglomération,<br />
Daniel Bux, menace<br />
le club de ne plus l’aider financièrement,<br />
tant que<br />
toutes les « pièces justificatives<br />
» ne seraient pas fournies.<br />
De son côté, Franck<br />
Horter, à la tête du MON,<br />
dénonce une chasse à<br />
l’homme. Le Centre d’entraînement<br />
à la natation de<br />
Mulhouse (Haut-Rhin) est le<br />
lieu d’entraînement du<br />
Mulhouse Olympic Natation<br />
(MON) depuis treize ans.<br />
Mais il n’est plus à la disposition<br />
du club depuis septembre<br />
dernier. La convention<br />
liant ce dernier à la ville<br />
n’a pas été renouvelée. « À<br />
En bref<br />
l’issue de la convention établie<br />
pour la saison 2022-<br />
2023, fin septembre, l’association<br />
MON ne s’était pas<br />
acquittée des montants dus<br />
et des documents comptables<br />
impératifs », indique<br />
Daniel Bux.<br />
Le club aurait notamment<br />
omis de fournir les comptes<br />
annuels détaillés et le rapport<br />
du commissaire au<br />
compte de l’exercice 2022-<br />
2023. L’agglomération lui<br />
aurait accordé un délai supplémentaire,<br />
jusqu’à fin janvier,<br />
pour remplir ses obligations.<br />
Ce qu’il n’a pas fait.<br />
Le MON occupe donc désormais<br />
la piscine publique<br />
©Icon Sport<br />
« sans droit ni titre », selon<br />
Daniel Bux.<br />
Le vice-président des sports<br />
détaille la dette qui incombe<br />
au club : 50.000 € de redevances<br />
non payées sur la saison<br />
écoulée (sur les 90.000 €<br />
à payer au total) et 22.500 €<br />
« d’indemnité pour l’occupation<br />
sans droit ». Le<br />
MON devrait donc 75.000 €<br />
à l’agglomération.<br />
Le président du club, Frank<br />
Horter, s’est défendu auprès<br />
de l’AFP. Selon lui, depuis<br />
2021, l’agglomération aurait<br />
manqué de verser certaines<br />
subventions au MON.<br />
« Commencez par payer les<br />
subventions, et on vous<br />
paiera les loyers », a-t-il déclaré.<br />
Jusqu’en 2020, le club<br />
pouvait toucher jusqu’à<br />
480.000 € par an, près de la<br />
moitié de son budget total.<br />
En grande difficulté financière,<br />
le MON se présentera<br />
fin mars au tribunal de<br />
Mulhouse. Un placement en<br />
redressement ou une liquidation<br />
judiciaire sont envisagés.<br />
D’autre part, Frank<br />
Horter et d’autres membres<br />
de sa famille sont convoqués<br />
au tribunal en avril. Ils sont<br />
suspectés d’abus de<br />
confiance, abus de biens sociaux,<br />
présentations de bilans<br />
inexacts et recel. Selon<br />
le parquet, le préjudice<br />
s’élève à plusieurs centaines<br />
de milliers d’euros.<br />
« On aurait pu faire mieux »,<br />
concède Daniel Bux. Le<br />
vice-président aux sports admet<br />
que l’agglomération ne<br />
voyait pas l’utilité de contrôler<br />
l’utilisation des fonds<br />
versés au MON. En 2023, la<br />
Chambre régionale des<br />
comptes publiait un rapport<br />
dans laquelle elle reprochait<br />
à l’agglomération d’avoir<br />
« imparfaitement exercé son<br />
contrôle de l’usage des<br />
fonds qu’elle allouait ».<br />
En décembre 2021, la famille<br />
Horter avait déjà été<br />
épinglée pour sa gestion financière.<br />
La société commerciale<br />
« MON Club », en<br />
charge des activités de loisirs,<br />
avait été déclarée en<br />
cessation de paiements.<br />
Placée en liquidation judiciaire,<br />
sa dette envers l’agglomération<br />
s’élève à<br />
371.000 €.<br />
Appel à projets pour faire bouger les territoires ruraux. Avec le soutien du ministère des Sports et de l’Agence nationale du sport<br />
(ANS), et sous la coordination de l’Ufolep (Union française des œuvres laïques d’éducation physique), cinq cents villages (de moins de<br />
mille habitants) vont être sélectionnés pour développer des évènements sportifs sur leur territoire durant l’année 2024. C’est l’ambition du<br />
futur appel à projets « Le sport au cœur des villages ». Début janvier, un comité de pilotage s’est réuni pour la première fois. L’Ufolep a<br />
été chargée de coordonner ce comité composé de représentants de la délégation ministérielle à la Grande Cause nationale, de l’ANS, de la<br />
FNSMR (Fédération du sport en milieu rural), de l’Usep (Union sportive de l’enseignement du premier degré), de l’AMRF (Association<br />
des maires ruraux de France) et de l’Andes (Association nationale des élus en charge du sport). Les évènements sélectionnés devront faire<br />
la promotion de la pratique sportive sous des angles divers, comme la santé, et pourront s’articuler avec les sujets culturels. Ils devront<br />
s’adresser en priorité à certains publics : scolaires, retraités, femmes au foyer, demandeurs d'emploi, etc. L’appel à projets sera doté d’un<br />
budget de plusieurs centaines de milliers d’euros. Les évènements sélectionnés devront se tenir de mai à octobre 2024.<br />
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