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Mensuel<br />
P006567<br />
Bureau de dépôt<br />
3000 Leuven<br />
www.<strong>rotary</strong>belux.org<br />
<strong>472</strong> 05 | 2024<br />
Jeunes en urgence<br />
psychiatrique :<br />
le Rotary se mobilise<br />
‘Pouvoir faire des choix<br />
est un besoin psychologique<br />
de base’<br />
Le fabuleux destin<br />
du docteur Mukwege<br />
© svetazi / Adobe Stock
Le PLAN D’ACTION DU ROTARY<br />
Votre club cherche de nouvelles façons<br />
de se rapprocher de sa communauté ?<br />
Le Plan d’action peut vous aider.<br />
Découvrez comment étendre la portée de votre club :<br />
<strong>rotary</strong>.org/actionplan
SOMMAIRE<br />
© Alexander Raths / Adobe Stock<br />
14<br />
CHEZ<br />
Pourquoi est-on enclin à penser que, passé un certain âge, on subit<br />
forcément une perte de compétences ? Pourquoi, dans le milieu médical,<br />
a-t-on tendance à mettre de côté l’avis des seniors ? Ces questions<br />
sont complexes car elles touchent à la fois aux stéréotypes liés à l’âge,<br />
qui peuvent conduire à une forme de discrimination, mais aussi à notre<br />
bienveillance et à notre bonne foi.<br />
ROTARY INTERNATIONAL<br />
4 Message du président du RI<br />
5 Message du DG 2130<br />
6 Jeunes en urgence psychiatrique : le Rotary<br />
se mobilise<br />
8 Polio : une campagne de sensibilisation percutante<br />
9 Fondation & Convention du RI<br />
10 Tour du monde en actions<br />
MAGAZINE<br />
12 Sur cet arbre poussent des ‘brioches’<br />
14 Xavier Schmitz : ‘Pouvoir faire des choix est<br />
un besoin psychologique de base’<br />
18 Une commission Prévention des assuétudes…<br />
pour quoi faire ?<br />
19 Conférences de district<br />
20 Un capitalisme vert et socialement juste est-il possible ?<br />
21 Livres<br />
NOS VOISINS…<br />
• Le Rc Beveren a organisé une soirée<br />
d’information gratuite pour parents et<br />
enfants. Sujet : l’usage abusif (ou non)<br />
des écrans et les frustrations que cela<br />
peut créer au sein des familles.<br />
• Le jeune Axel Alonso, 10 ans, a écrit un<br />
livre. Il a décidé de remettre le produit<br />
de sa vente à une asbl qui apporte un<br />
soutien scolaire aux enfants issus de<br />
familles vulnérables.<br />
CLUBS<br />
22 Conférence-débat au Rc Bastogne : ‘Le fabuleux destin du docteur Mukwege’<br />
24 Rc Luxembourg-Schuman : le don de sang, un geste rotarien par excellence<br />
ALSO ON TABLET<br />
"Rotary Belux"<br />
25 AGENDA<br />
Les articles non signés émanent de la rédaction.<br />
A publication of Rotary<br />
Global Media Network<br />
3
PRESIDENT’S MESSAGE<br />
Les premières<br />
lueurs d’un<br />
changement<br />
durable<br />
Je suis très heureux de voir l’enthousiasme manifesté<br />
dans le monde entier cette année pour mieux<br />
répondre aux besoins en matière de santé mentale<br />
de nos membres et des personnes que nous aidons.<br />
En janvier 2023, lorsque j’ai parlé pour la première fois<br />
de la nécessité pour le Rotary de s’engager davantage<br />
dans ce domaine, j’ai fait remarquer que le système<br />
mondial de santé mentale ne peut être qualifié de<br />
défaillant... puisqu’il n’existe tout simplement pas. J’ai<br />
donc exprimé le souhait que le Rotary puisse contribuer<br />
à sa mise en place.<br />
Vous avez ensuite apporté les premières lueurs d’espoir<br />
à ce souhait au travers de dizaines d’actions.<br />
Mais ce qui est tout aussi important, c’est l’invitation<br />
que nombre d’entre vous ont lancée à d’autres<br />
Rotarien(ne)s à partager leur expérience.<br />
Je suis impressionné par le leadership dont font<br />
preuve nos jeunes membres, et par certains de leurs<br />
témoignages courageux et inspirants. Comme celui<br />
de Freddie Almazan, ancien Rotaractien ayant survécu<br />
à des blessures par arme à feu et ayant refusé de<br />
céder au désespoir. Vous pourrez écouter son récit,<br />
particulièrement poignant, lors de la convention du<br />
RI à Singapour ce mois-ci.<br />
Pour apporter un changement durable, notre travail<br />
doit avoir un impact tout aussi durable sur les personnes<br />
et les communautés que nous soutenons.<br />
Un excellent exemple est celui des Rotary clubs du<br />
Colorado, qui ont doté le Children’s Hospital d’une<br />
bourse de recherche en santé mentale pédiatrique<br />
(voir p. 6).<br />
Durant la convention, vous pourrez également entendre<br />
les lauréats du prix Place à l’Action 2024, récompensés<br />
pour leurs initiatives en matière de santé<br />
mentale. Bindi Rajasegaran évoquera ainsi un projet<br />
en Malaisie qui aide les enfants à mieux faire face aux<br />
troubles psychiques et qui renforce les capacités de<br />
soutien dans tout le pays.<br />
Gordon McInally<br />
Président du RI<br />
Rita Aggarwal, responsable de l’Amicale d’action pour<br />
les initiatives en matière de santé mentale, sera quant<br />
à elle récompensée pour sa réussite dans le cadre<br />
de Wellness in a Box, une approche d’alphabétisation<br />
destinée aux adolescents dans sa ville natale de<br />
Nagpur (Inde). Ce programme, très flexible et soutenu<br />
en milieu hospitalier, peut être adapté à peu près<br />
partout. Contactez donc l’amicale en question si votre<br />
club souhaite le soutenir ou le mettre en œuvre. À<br />
l’avenir, cette dernière jouera un rôle de leadership<br />
essentiel dans la promotion d’actions éprouvées et<br />
mesurables. Ce faisant, nos clubs pourront se concentrer<br />
sur des initiatives durables et évolutives.<br />
Je vous invite enfin à vous rendre, dans Mon Rotary,<br />
sur le Centre de formation en ligne et à y consulter<br />
la série ‘Augmentez votre impact’, qui comprend<br />
une formidable vidéo explicative. Lorsque nous nous<br />
concentrons sur l’impact de nos actes, nous donnons<br />
vie à la vision du Rotary, apportant un changement<br />
durable à travers le monde, dans nos communautés<br />
et en nous-mêmes.<br />
4
MESSAGE DU DG 2130<br />
En quête de lien<br />
J<br />
’ai lu récemment une interview d’Ine Van Wymersch,<br />
commissaire nationale aux drogues. Le<br />
passage suivant, qui avait trait aux prochaines élections,<br />
m’a particulièrement frappé : ‘Je m’inquiète du<br />
durcissement, de la polarisation de notre société.<br />
Nous devons vraiment recréer du tissu social. Or, la<br />
poursuite de l’individualisation n’y contribuera pas.<br />
En ce sens, j’espère que ce sont des personnes qui<br />
créent du lien qui seront élues. Et je ne vise aucun<br />
parti en particulier.’<br />
Cette déclaration m’a rappelé le thème annuel du<br />
Rotary : ‘Créer de l’espoir dans le monde’. C’est un<br />
bon résumé de la vision de notre organisation, et en<br />
même temps un appel à établir des relations. En effet,<br />
notre président international, Gordon McInally, nous a<br />
invités à créer de l’espoir en nous-mêmes, dans notre<br />
entourage et dans le monde.<br />
Créer de l’espoir en nous-mêmes en continuant à faire<br />
ce que nous savons faire, en étant prêts à changer si<br />
nécessaire et en contribuant ainsi à créer un monde<br />
meilleur, un monde davantage porteur d’espoir. Et<br />
nous pouvons aller encore plus loin en évoquant notre<br />
engagement rotarien ou en réagissant de manière<br />
constructive lorsque des conversations incitent à la<br />
polarisation ou à la haine contre les minorités.<br />
Créer de l’espoir dans notre entourage, grâce à de<br />
nombreuses initiatives dans tous les coins de notre<br />
pays. Un bel exemple est la journée annuelle Kids<br />
Day, organisée chaque<br />
lundi de Pâques par<br />
tous les clubs Rotaract<br />
du D 2130. Les visages<br />
souriants des 330 enfants<br />
présents, choyés<br />
pendant toute une journée<br />
par plus de 200 Rotaractien(ne)s,<br />
resteront<br />
longtemps dans les mémoires.<br />
DG 2130<br />
Geert Dewulf<br />
Créer de l’espoir dans le<br />
monde. Ici, il importe de<br />
mettre l’accent sur la paix. En Europe, nous vivons la<br />
période la plus incertaine depuis la Seconde Guerre<br />
mondiale. Aussi, le Rotary a fait de l’aide humanitaire<br />
une priorité. Il suffit de penser aux nombreux projets<br />
en faveur de l’Ukraine, menés cette année et l’année<br />
dernière. Mais une aide durable ne peut se faire en<br />
l’absence de paix – non seulement en Ukraine, mais<br />
aussi à Gaza et en Israël, en Afghanistan, en Syrie,<br />
au Congo, au Soudan... et dans des dizaines d’autres<br />
endroits partout dans le monde.<br />
‘La paix est le terreau dans lequel l’espoir prend racine’,<br />
répète Gordon McInally. L’objectif du Rotary est d’aider<br />
le monde à se remettre des conflits destructeurs et,<br />
en retour, de nous aider à apporter des changements<br />
durables en nous-mêmes. C’est là que nous pouvons<br />
tous apporter notre pierre à l’édifice... et en tirer profit.<br />
COLOPHON<br />
CEO – ÉDITEUR RESPONSABLE<br />
PDG 2130 Koen Ringoot<br />
Noordzeedreef 3, 8670 Oostduinkerke<br />
SECRÉTARIAT<br />
secretary@<strong>rotary</strong>beluxservices.org<br />
ORGANE D’ADMINISTRATION<br />
MEMBRES<br />
DG 2130 Geert Dewulf<br />
DGE 2130 Dominique Deschietere<br />
PDG 2130 Claude Hamilius<br />
CS 2130 Serge Goussaert<br />
DG 2140 Peter Wolters<br />
DGE 2140 Tony Janssens<br />
PDG 2140 Bart Purnal, président<br />
CS 2140 Arnaud D’Haen<br />
DG 2150 Brigitte Niset<br />
DGE 2150 Christian Dohogne<br />
PDG 2150 Étienne Bailly<br />
AG 2150 Jean-Luc Lebrun<br />
DG 2160 Joseph Faber<br />
DGE 2160 Vinciane Grevesse<br />
PDG 2160 Jean-Pierre Crosset<br />
CS 2160 Jean-Paul Hogenboom<br />
PRÉSIDENTS HONORAIRES<br />
† Emiel Sanders PDG 2170<br />
Johan Verhaeghe PDG 1620<br />
Jules De Vleminck PDG 2170<br />
Paul Coppens PDG 1620<br />
Alain Van de Poel PDG 2170<br />
ADVISORY BOARD<br />
Luc Demol PDG 1620<br />
Christian Dohogne DGE 2150<br />
René Friederici PDG 1630<br />
Claude Hamilius PDG 2130, président<br />
Tony Janssens DGE 2140<br />
Koen Ringoot PDG 2130<br />
Dominiek Willemse PDG 2140<br />
COMITÉ DE RÉDACTION<br />
Koen Ringoot PDG 2130<br />
Steven Vermeylen<br />
Denis Crepin<br />
Evi Torfs<br />
asbl RBS D 2130-2140-2150-2160<br />
avenue de l’Exposition Universelle 68 –<br />
1083 Bruxelles<br />
tél. 02 420 35 00 – fax 02 420 11 10<br />
<strong>rotary</strong><strong>contact</strong>@<strong>rotary</strong>beluxservices.org –<br />
www.<strong>rotary</strong>belux.org<br />
LAY-OUT & IMPRESSION<br />
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périodique. Reproduction interdite sans autorisation<br />
préalable. Les exigences de forme et de<br />
contenu imposent une relecture de chaque texte<br />
reçu. La rédaction se réserve le droit d’y apporter<br />
les modifications nécessaires.<br />
Toute personne envoyant texte et photo(s) à la<br />
rédaction en accepte la publication dans la revue<br />
(versions imprimée et numérique).<br />
5
ROTARY INTERNATIONAL<br />
Jeunes en urgence psychiatrique<br />
: le Rotary se<br />
mobilise<br />
en urgence<br />
psychiatrique :<br />
© Aline / Adobe Stock<br />
Le médecin en chef de l’hôpital pour enfants du Colorado a eu du mal à le croire :<br />
dans cet État, en 2021, le suicide est devenu la principale cause de décès chez les<br />
adolescents et la tentative de suicide la première raison pour laquelle les enfants<br />
se présentent aux urgences. L’hôpital ayant du mal à répondre à la demande, sa<br />
directrice générale a pris une mesure inédite pour cette institution fondée il y a 113<br />
ans : elle a déclaré l’état d’urgence.<br />
Cette situation s’est tragiquement révélée dans tout le<br />
pays alors que la pandémie de Covid-19 donnait un coup<br />
d’accélérateur à la crise de la santé mentale chez les jeunes<br />
Américains et révélait en termes crus les conséquences d’une<br />
pénurie de prestataires de soins. Aux États-Unis, un enfant<br />
sur six âgé de plus de six ans souffre d’un trouble psychique<br />
diagnostiqué. Pourtant, à peine la moitié d’entre eux reçoivent<br />
un traitement adéquat.<br />
Lorsque l’hôpital pour enfants du Colorado tire la sonnette<br />
d’alarme, trois membres du Rc Highlands Ranch, dans la banlieue<br />
de Denver, prennent conscience de la gravité de la situation<br />
et décident de s’attaquer de front au problème : Debby<br />
Doig, Shrin Murthy et Tamara Fennell passeront plus d’un an<br />
à sillonner l’État pour collecter des fonds et pour sensibiliser<br />
les Rotariens. Debby raconte que, après chaque présentation<br />
dans un club, il y avait presque toujours quelqu’un pour les<br />
aborder discrètement et chuchoter à leur oreille sa propre<br />
tragédie personnelle. ‘Souvent, il s’agissait du suicide d’un<br />
enfant, d’un frère, d’une sœur... Un jour, une femme nous a<br />
même confié avoir tenté de mettre fin à ses jours, ajoutant<br />
que, sans ses amis du Rotary, elle ne serait plus là.’<br />
Fatigué de vivre... à 6 ans<br />
Tous ces témoignages renforcent encore l’engagement du<br />
trio, qui a arrêté un objectif audacieux : rassembler un demi-million<br />
de dollars pour financer la formation de spécialistes<br />
en santé mentale pédiatrique. Car – et le constat est glaçant –<br />
il s’avère que les hôpitaux voient débarquer dans leurs salles<br />
d’urgence des patients de plus en plus jeunes ayant tenté<br />
d’en finir. ‘Cela semble incroyable mais nous observons une<br />
augmentation de la prévalence chez les 5-9 ans’, alerte le Dr<br />
K. Ron-Li Liaw, premier responsable Santé Mentale à l’hôpital<br />
pour enfants du Colorado. ‘Oui, des bambins en âge de<br />
fréquenter l’école primaire font des tentatives de suicide.’<br />
Quelques mois après l’état d’urgence proclamé par l’hôpital<br />
pour enfants, trois organisations pédiatriques vont faire de<br />
même au niveau national. Pour expliquer la crise, les experts<br />
pointent notamment la pandémie de Covid, qui a traumatisé<br />
de très nombreux jeunes : aux États-Unis, plus de 140.000<br />
d’entre eux ont perdu un ou plusieurs proches au cours des<br />
quinze premiers mois de la pandémie.<br />
Pénurie criante<br />
Toutefois, les chiffres sont en augmentation depuis bien<br />
avant le Covid : entre 2016 et 2022, les hôpitaux pour enfants<br />
ont enregistré une augmentation de 166% des arrivées aux<br />
urgences pour tentative de suicide ou automutilation. ‘Ceci<br />
s’explique en partie par le fait qu’il n’y a tout simplement pas<br />
6
ROTARY INTERNATIONAL<br />
le Rotary<br />
se mobilise<br />
Tamara Fennell, Shrin Murthy et Debby Doig<br />
devant l’hôpital pour enfants du Colorado<br />
assez de médecins pour traiter en amont les jeunes en difficulté’,<br />
explique le Dr Cassie Littler, présidente de l’Académie<br />
américaine de pédiatrie (section Colorado). Il est vrai que<br />
les États-Unis comptent à peine 14 pédopsychiatres pour<br />
100.000 jeunes, et 70% des comtés ne disposent d’aucun<br />
professionnel de ce type. ‘Mieux financer la prévention serait<br />
salutaire car nous pourrions alors intervenir en temps utile<br />
pour aider les enfants et leurs familles à acquérir des mécanismes<br />
d’adaptation et de résilience.’<br />
Flashback et retour au Rc Highlands Ranch, où Debby Doig<br />
et Shrin Murthy créent une commission Santé Mentale au<br />
sein du club et se mettent à rechercher des pistes d’action.<br />
Shrin <strong>contact</strong>e Martine Hyland, la directrice Philanthropie<br />
de l’hôpital pour enfants, afin d’obtenir des conseils en matière<br />
de donations. Celle-ci suggère différentes possibilités<br />
de dons, aux montants variés, mais elle tombe presque de<br />
sa chaise lorsque Debby et Shrin lui annoncent qu’ils souhaitent<br />
financer une bourse de 500.000 US$ pour former de<br />
nouveaux médecins à la santé mentale. ‘Ils m’ont dit qu’ils<br />
voulaient faire les choses en grand. Je dois vous avouer que je<br />
les ai pris pour des fous’, reconnaît la directrice. ‘Nous avions<br />
déjà reçu de nombreux dons de Rotary clubs dans le passé,<br />
mais rien de comparable. Je me suis demandé comment ils<br />
allaient faire.’<br />
Debby et Shrin recrutent alors Tamara Fennell, très motivée<br />
par ce projet car active de longue date dans le secteur de<br />
la santé mentale. Le trio est convaincu que la dotation et la<br />
pérennisation d’une bourse présente des avantages indéniables<br />
: avec un montant de 500.000 US$, les revenus de<br />
l’investissement suffiraient à aux seuls à financer la formation,<br />
l’octroi d’une allocation de subsistance et des opportunités<br />
de recherche pour un nouveau boursier chaque année (ou<br />
tous les deux ans). De quoi s’attaquer de manière durable à<br />
la pénurie de médecins qui frappe l’État du Colorado.<br />
Un demi-million ? Une paille !<br />
Ne reste plus qu’une ‘petite formalité’ : parvenir à récolter<br />
500.000 US$. Tamara Fernell, particulièrement, se montre<br />
enthousiaste et pas du tout intimidée par l’ampleur du défi :<br />
‘J’étais galvanisée à l’idée de pouvoir apporter un changement<br />
positif auprès d’un nombre incalculable d’enfants et de leurs<br />
familles, et ce “à perpétuité”. C’est ce qui est si remarquable,<br />
dans notre projet : il perdure dans le temps.’<br />
Le Rc Highlands Ranch, qui possède sa propre fondation, fait<br />
un don de 50.000 US$ pour aider la campagne de fundraising<br />
à bien démarrer. Debby, Shrin et Tamara affinent leur exposé<br />
puis prennent la route pour rendre visite à une quarantaine<br />
de Rotary clubs à travers tout l’État. ‘Nous avons parcouru<br />
des centaines et des centaines de kilomètres’, se souvient<br />
Shrin. ‘Ce fut une belle leçon d’humilité d’aller faire notre<br />
présentation de club en club.’ Peut-être, mais en tout cas<br />
cela porte ses fruits : les dons affluent et, au bout du compte,<br />
il ne faudra au trio qu’un an et demi pour réunir les fonds.<br />
L’objectif de boucler le projet en septembre 2023 est atteint.<br />
Ainsi, le premier boursier sera en place au plus tard au cours<br />
de cet été. Il pourra traiter quelque 1.500 patients chaque<br />
année. Et ce sera bien utile : la crise des troubles psychiques<br />
frappant la jeunesse continue de s’aggraver.<br />
Tamara souligne le large rayon d’action de l’initiative puisque,<br />
en plus d’enrôler un boursier pour l’hôpital, elle a permis<br />
de sensibiliser le public, plus particulièrement les clubs et<br />
districts rotariens qui, Tamara l’espère, adopteront le même<br />
type de projet dans d’autres régions. La Rotarienne se tient<br />
d’ailleurs toujours prête à partager ses connaissances et son<br />
expérience avec toute personne intéressée.<br />
Etelka Lehoczky / D.C.<br />
7
ROTARY INTERNATIONAL<br />
Polio : une<br />
campagne de<br />
sensibilisation<br />
percutante<br />
Rawalpindi, Pakistan. Alors que<br />
les propriétaires d’échoppes de thé<br />
s’installent pour la journée, des enfants<br />
sortent précipitamment de chez<br />
eux pour déambuler aux côtés d’un<br />
mystérieux joueur de tambour qui se<br />
déplace de rue en rue. Excités, hilares,<br />
les bambins se mettent à danser<br />
au rythme des airs familiers. Une<br />
distraction bienvenue, en cette froide<br />
matinée de janvier...<br />
Toutefois, cette scène animée n’est pas le fruit d’une quelconque<br />
improvisation : derrière le batteur, une bannière<br />
est déployée, invitant les familles à participer à la prochaine<br />
campagne de vaccination contre la polio. Cette approche<br />
inédite mêlant traditions culturelles et efforts de conscientisation<br />
est le fruit de la collaboration entre une équipe de<br />
l’Unicef et le Centre provincial d’opérations d’urgence contre<br />
la polio du gouvernement du Pendjab. À la tête de cette<br />
équipe créative se trouve Sajida Mansoor, qui a compris que<br />
le trop-plein d’informations peut parfois tétaniser les parents,<br />
les poussant à l’inaction.<br />
‘Pour relever le défi, il fallait sortir des sentiers battus. C’est<br />
ainsi que nous avons eu cette idée à la fois originale et amusante<br />
d’utiliser des tambours pour sensibiliser la population et<br />
atteindre les enfants, en particulier ceux qui manquent régulièrement<br />
les séances de vaccination contre la polio’, explique Sajida.<br />
Brusquement, Zafar Iqbal, le batteur, s’arrête de jouer pour<br />
permettre aux gens d’entendre l’appel à la prière de la mosquée<br />
locale. Zafar, qui joue d’un tambour folklorique appelé<br />
dhôl, est un musicien professionnel chevronné : lorsqu’il<br />
ne met pas son talent à contribution dans le cadre du programme<br />
d’éradication de la polio, il gagne sa vie en participant<br />
à divers évènements culturels.<br />
Pour l’heure, le percussionniste est rejoint sur scène par Gul<br />
Bahisht, 7 ans, qui prononce avec assurance un bref discours<br />
Pays endémiques<br />
(poliovirus sauvage)<br />
qu’elle a elle-même composé : ‘J’ai été vaccinée. Pourquoi<br />
ne pas faire vacciner votre enfant ? C’est simple et facile. Il<br />
suffit de deux gouttes, et nous serons tous débarrassés de<br />
la polio pour toujours’. Et Zafar d’enchaîner en reprenant son<br />
martèlement syncopé, pour la plus grande joie des bambins<br />
présents.<br />
Cette nouvelle stratégie a touché une corde sensible au sein<br />
des communautés et a permis d’infléchir la position de certains<br />
parents jugés auparavant peu réceptifs. Ainsi, les agents<br />
de santé ont pu vacciner une large cohorte d’enfants qui<br />
n’avaient jamais été présentés lors des campagnes précédentes.<br />
Ces derniers ont, de leur côté, accueilli les équipes<br />
avec confiance.<br />
‘C’est une approche qui permet de faire tomber les barrières’,<br />
estime Sajida Mansoor. ‘De plus, nous veillons à ce<br />
que nos équipes sur le terrain respectent toujours les règles<br />
religieuses et culturelles de la communauté locale.’ Dans<br />
les quartiers de Rawalpindi et de Lahore où la ‘stratégie du<br />
tambour’ a été introduite, les agents ont réussi à vacciner<br />
tous les enfants disponibles, ce qui a contribué de manière significative<br />
à la très haute couverture vaccinale (96%) atteinte<br />
dans la province du Pendjab lors de la campagne de janvier.<br />
Laissons le mot de la fin à Zafar, qui a fait vacciner sa plus<br />
jeune fille dès l’âge de deux mois : ‘Je suis très heureux que les<br />
battements de mes tambours apportent de la joie aux gens<br />
tout en soutenant une cause aussi importante qui protège<br />
nos enfants contre une maladie mortelle.’<br />
Wasif Mahmood (Unicef) / D.C.<br />
Afghanistan<br />
Pakistan<br />
Nombre de cas en 2023 06 06<br />
Nombre de cas au<br />
15/04/2024<br />
02 02<br />
© Unicef Pakistan<br />
8
ROTARY INTERNATIONAL<br />
Magie et technologie<br />
Le Rotary a quelque chose de magique qui, après<br />
toutes ces années, continue de m’étonner. Prenez<br />
des leaders de tous horizons et rassemblez-les autour<br />
d’un ensemble de valeurs fondamentales, au centre<br />
desquelles se trouve le service. Ajoutez des réseaux<br />
et de l’amitié, et regardez la magie se produire. C’est<br />
vous, les Rotarien(ne)s et les Rotaractien(ne)s, qui<br />
rendez cette magie possible en mettant vos passions,<br />
vos compétences et votre esprit d’innovation au service<br />
de toutes nos actions.<br />
Les subventions de la Fondation Rotary que vous<br />
financez et gérez produisent cette même magie.<br />
Celle-ci apparaît lorsque, par exemple, des clubs<br />
canadiens et ougandais forment un partenariat et<br />
lancent un projet (financé par une subvention mondiale)<br />
visant à former de jeunes Ougandais à la soudure<br />
et à d’autres techniques qui leur permettront de<br />
fabriquer des fauteuils roulants au profit d’un foyer<br />
pour enfants handicapés. Ces jeunes suivent d’abord<br />
une formation au Canada et reviennent chez eux<br />
avec les compétences nécessaires pour lancer leur<br />
propre entreprise.<br />
Un autre projet financé par un Global Grant et reflétant<br />
l’esprit entrepreneurial du Rotary est mis en œuvre au<br />
Guatemala. Pour améliorer l’accès à internet dans les<br />
écoles rurales, un club guatémaltèque s’est associé<br />
avec des membres irlandais<br />
pour lancer une<br />
action visant à équiper<br />
neuf établissements<br />
de serveurs prêts à<br />
l’emploi et contenant<br />
du matériel éducatif.<br />
La subvention permet Barry Rassin<br />
aussi de fournir des PC Président Fondation Rotary<br />
portables et de former<br />
des enseignants. Au final, ce projet mettant la technologie<br />
au service de l’alphabétisation et de l’éducation<br />
bénéficie à environ 1.800 personnes.<br />
Mais les ‘grants’ financent également des bourses<br />
d’études. L’une d’entre elles, parrainée par des clubs<br />
italiens et allemands, se concentre sur le recours à l’intelligence<br />
artificielle dans la prévention et le traitement<br />
des maladies. Un chercheur italien, Salvatore Galati, a<br />
réalisé ses travaux à l’université de Bonn en utilisant<br />
des algorithmes pour analyser de vastes banques de<br />
données et ainsi innover dans la production de médicaments.<br />
Ces approches assistées par ordinateur<br />
peuvent réduire les coûts et le temps de recherche<br />
dans la mise au point de remèdes vitaux. C’est merveilleux<br />
de nous voir innover en incorporant de nouvelles<br />
approches et technologies aux subventions de<br />
notre Fondation !<br />
Singapour en vue !<br />
La convention 2024 du RI se déroulera ce mois-ci (du 25<br />
au 29 mai) dans le cadre spectaculaire de Singapour.<br />
Aidan O’Leary, directeur à l’OMS (photo), viendra parler du<br />
travail emblématique du Rotary dans la lutte pour l’éradication<br />
de la polio. Parmi les autres intervenants figurent la<br />
Rotary Peace Fellow Alexandra Rose, qui favorise la réconciliation<br />
grâce à des pratiques culturelles, et Jack Sim, qui<br />
a fondé l’Organisation Mondiale des Toilettes pour briser<br />
les tabous en matière d’hygiène.<br />
Baladez-vous à la Maison de l’Amitié et participez à des<br />
ateliers parmi les dizaines proposés. Vous trouverez aussi des amis et de l’enthousiasme au GastroBeats de Singapour, un<br />
festival de gastronomie et de musique exclusivement réservé au Rotary (25 mai). Ne manquez pas non plus les autres manifestations<br />
phares. Vous trouverez toutes les informations à leur sujet sur convention.<strong>rotary</strong>.org.<br />
Au fait, avez-vous remarqué le groupe de bagrock (rock et cornemuses) dans le programme ? Ne manquez pas les Red Hot<br />
Chilli Pipers !<br />
9
ROTARY INTERNATIONAL<br />
Tour du monde en actions<br />
Plus de<br />
30.000<br />
Repas servis par l’école en 2023<br />
Mexique<br />
Dans une école de Nuevo Laredo,<br />
ville située près de la frontière américaine,<br />
une cuisine communautaire<br />
construite par le Rc Nuevo Santander<br />
permet d’assurer des repas à<br />
des centaines d’enfants provenant<br />
des quartiers défavorisés. ‘Ici, la plupart<br />
des maisons n’ont ni électricité,<br />
ni eau courante’, déplore Jorge, président<br />
du club. Le projet a été lancé<br />
en 2018 (budget : 150.000 US$) et<br />
la cuisine a commencé à fonctionner<br />
en août 2020. ‘Le coût d’un<br />
petit-déjeuner et d’un lunch quotidiens<br />
pour 230 enfants est de<br />
9.300 US$ par mois’, poursuit Jorge.<br />
Les fonds sont offerts par des entreprises<br />
et des particuliers. Quant aux<br />
membres du club, ils supervisent le<br />
fonctionnement et fournissent des<br />
panneaux solaires.<br />
États-Unis<br />
‘Le festival Viva ! Vienna ! est le parfait<br />
exemple d’une manifestation galvanisant<br />
les habitants et les associations<br />
locales’, explique Gunnar, membre<br />
du Rc Vienna en Virginie (banlieue de<br />
Washington D.C.), qui a pris en charge<br />
l’évènement au milieu des années 90.<br />
Celui-ci propose de la restauration,<br />
des manèges, des concerts d’ukulélé,<br />
des princesses qui chantent mais aussi<br />
des hommages aux militaires morts au<br />
combat. L’édition 2023 a attiré 60.000<br />
personnes et la recette totale avoisine<br />
les 230.000 US$, une véritable<br />
prouesse ! Une bonne partie des bénéfices<br />
provient des exposants, qui<br />
paient des sommes parfois élevées<br />
pour être plus proches du parc de la<br />
ville, véritable cœur d’activité du festival.<br />
14 ème siècle<br />
Origine du mot ‘festival’<br />
10
ROTARY INTERNATIONAL<br />
Pays-Bas<br />
En 2023, des milliers de membres ont célébré le centenaire<br />
du Rotary de la manière la plus typiquement néerlandaise<br />
: la randonnée à vélo. Plus précisément, un voyage de<br />
5.000 km d’une durée de douze mois sur un vélo électrique.<br />
Les cyclistes participant à tour de rôle en relais ont ainsi<br />
visité la plupart des quelque 500 clubs du pays. L’ancien<br />
président du RI, Holger Knaack, les gouverneurs de district<br />
et environ 1.000 fêtards étaient présents pour le début<br />
du relais, en janvier, au stade olympique d’Amsterdam.<br />
Près d’un an plus tard, à la fin de la randonnée cycliste,<br />
les Rotarien(ne)s ont planté des arbres dans la province<br />
de Zélande. Tout ceci a donné de la visibilité au Rotary<br />
ainsi qu’à sa cause prioritaire de l’environnement, tout en<br />
connectant et en unifiant l’ensemble des clubs du pays.<br />
Plus de 35.000<br />
Kilomètres de pistes cyclables aux Pays-Bas<br />
Albanie<br />
Le Rotaract club de Durrës (côte adriatique) a livré en décembre des colis d’articles<br />
de première nécessité à 30 familles déshéritées. Chaque paquet était personnalisé<br />
en fonction du récipiendaire, les Rotaractien(ne)s ayant recueilli en amont diverses<br />
informations sur les ménages et leurs besoins spécifiques. L’action a été rendue<br />
possible grâce à des contributions en espèces et en<br />
nature. Les colis contenaient des marchandises pour<br />
620 avant<br />
J.-C.<br />
Fondation de Durrës sous<br />
le nom d’Epidamnos<br />
le moins éclectiques : panettones de Noël, limonade,<br />
fruits et légumes, produits d’hygiène, détergent,<br />
jouets et livres pour enfants, vêtements, appareils<br />
ménagers... ‘Le coup de pouce, modeste, ne résout<br />
pas les problèmes de ces familles’, explique Geri,<br />
‘mais il vise aussi à renforcer nos liens.’<br />
Burundi<br />
Maïssa (6 ans), qui souffrait d’une scoliose précoce, a pu être opérée<br />
de la colonne vertébrale grâce à la coordination de plusieurs<br />
Rotarien(ne)s sur trois continents. Une équipe de chirurgiens belges<br />
travaillant au Burundi a d’abord constaté que la petite<br />
fille nécessitait une intervention urgente. Il n’y<br />
avait cependant pas de médecin local disponible et<br />
la famille n’avait pas les moyens de partir à l’étranger.<br />
L’équipe a donc <strong>contact</strong>é Pierre De Vriendt (Rc<br />
Gand Maritime-Gent Haven), qui coordonne des<br />
missions médicales, pour recruter des chirurgiens<br />
indiens dans l’espoir de trouver une solution moins<br />
coûteuse. L’info est finalement parvenue à Els Reynaers<br />
Kini (Rc Mumbai Sobo), qui finance le travail<br />
de la Spine Foundation grâce à une subvention<br />
mondiale de la Fondation Rotary. Deux médecins<br />
indiens se sont ensuite rendus à leurs frais au Burundi<br />
pour effectuer l’intervention. Els, qui projette d’étendre<br />
ce type d’activité, transmet la gratitude de la mère de<br />
la fillette : ‘Non seulement Maïssa va pouvoir grandir<br />
normalement, mais en plus nous sommes devenus très<br />
proches et formons maintenant une véritable famille<br />
répartie en Inde, en Belgique et au Burundi.’<br />
1 enfant<br />
sur 10.000<br />
naît avec une scoliose<br />
11
ALIMENTATION<br />
Sur cet arbre pous<br />
Dans un monde en proie au dérèglement climatique et<br />
à l’insécurité alimentaire, le curieux arbre à pain peutil<br />
apporter une solution durable ? Son gros fruit rond ou<br />
oblong, de couleur verdâtre et à la pulpe de couleur crème,<br />
peut peser jusqu’à deux kilos. Originaire de l’archipel malais,<br />
il est étonnamment polyvalent et riche en éléments nutritifs.<br />
Largement répandu et domestiqué sous les tropiques, où<br />
il est connu pour ses vertus nutritives (source de glucides<br />
et d’amidon) depuis des millénaires, il suscite depuis peu un<br />
intérêt dans le reste du monde, agriculteurs et scientifiques<br />
étant à la recherche de cultures davantage résistantes aux<br />
aléas d’un climat de plus en plus aléatoire.<br />
Près de la moitié des calories alimentaires mondiales proviennent<br />
de trois cultures seulement : le riz, le blé et le maïs.<br />
Mais ces trois denrées de base sont vulnérables aux chaleurs<br />
extrêmes, aux fortes précipitations et aux autres effets du<br />
changement climatique. Les chercheurs estiment que les<br />
rendements du blé et du maïs<br />
pourraient diminuer dès 2030.<br />
Dans ces conditions, l’arbre à<br />
pain peut apparaître comme<br />
une solution d’avenir : son fruit,<br />
parfois surnommé ‘brioche’,<br />
peut résister à la sécheresse et<br />
à la chaleur, et il prospère en<br />
outre dans des conditions pluvieuses.<br />
Un seul arbre peut produire<br />
300 fruits par an pendant<br />
une centaine d’années ! Et un<br />
seul de ces fruits, dont l’intérieur<br />
ressemble à de la pomme<br />
de terre, fournit suffisamment<br />
d’hydrates de carbone pour<br />
nourrir une famille de quatre<br />
personnes. Il est également<br />
riche en fibres, en minéraux et en vitamines.<br />
Plusieurs Rotary clubs à travers le monde ont pris conscience<br />
du potentiel de cet arbre. Ainsi, après que l’ouragan Dorian a<br />
dévasté les Bahamas en 2019, les habitants ont reçu près de<br />
5.000 arbres à pain grâce au soutien de deux clubs canadiens<br />
et d’un club local. Dans le cadre de leur partenariat avec la<br />
fondation Trees That Feed, une organisation à but non lucratif<br />
basée dans l’Illinois dont l’objectif est de planter un million<br />
d’arbres fruitiers dans des régions confrontées à l’insécurité<br />
alimentaire et à la pauvreté, ces trois clubs ont également<br />
participé à la plantation d’arbres à pain en Jamaïque, en Haïti<br />
et au Pakistan. Un programme crucial dans ce contexte de<br />
changement climatique global et de menaces de famine<br />
persistantes...<br />
Une agricultrice haïtienne plante un arbre à pain<br />
L’un des récits maritimes les plus célèbres de l’histoire, celui<br />
de la mutinerie du Bounty, précise que le navire transportait<br />
des plants d’arbre à pain originaires de Tahiti et destinés aux<br />
colonies britanniques des Caraïbes afin d’y nourrir les esclaves<br />
(selon la légende, le lieutenant William Bligh aurait préféré<br />
conserver la réserve d’eau potable pour ces plants plutôt que<br />
pour l’équipage). Les plants n’ont pas survécu à la mutinerie,<br />
12
ALIMENTATION<br />
sent des ‘brioches’<br />
contrairement à Bligh qui, lors<br />
d’un voyage ultérieur en 1793,<br />
a réussi à en livrer 678.<br />
Aujourd’hui, le fruit à pain, devenu<br />
un élément essentiel de<br />
l’alimentation antillaise, constitue<br />
la base de nombreux plats<br />
populaires de la région. Proche<br />
cousin du jacquier, il peut être<br />
cuit à la vapeur, rôti, frit ou fermenté,<br />
mais aussi séché et<br />
réduit en farine. Et comme les<br />
arbres peuvent vivre près d’un<br />
siècle, la tradition est d’en planter<br />
à la naissance des enfants pour<br />
s’assurer que ces derniers auront<br />
de la nourriture toute leur vie.<br />
Vu le réchauffement global de<br />
notre planète, il est possible<br />
de cultiver des arbres à pain à<br />
des latitudes de plus en plus<br />
éloignées de l’équateur. Rappelons<br />
en outre que les arbres<br />
eux-mêmes ont des effets bénéfiques<br />
sur le climat car ils<br />
capturent le dioxyde de carbone<br />
grâce à la photosynthèse et renvoient<br />
de l’oxygène dans l’air.<br />
La collaboration Rotary / Trees That Feed a débuté en Jamaïque,<br />
en 2009. Au fil des ans, une trentaine de clubs<br />
ont forgé un partenariat solide avec l’organisation, qui les<br />
considère désormais comme des partenaires financiers et<br />
de terrain essentiels.<br />
Mike et Mary McLaughlin, fondateurs de Trees That Feed,<br />
examinent l’un des premiers arbres qu’ils ont plantés en<br />
Jamaïque, il y a plus de dix ans<br />
financé une vaste plantation d’arbres à pain dans l’île. Or, en<br />
janvier dernier, le Programme alimentaire mondial (PAM) des<br />
Nations Unies a confirmé une commande de 15 tonnes de<br />
farine de fruit à pain auprès d’une entreprise haïtienne pour<br />
son programme d’alimentation scolaire dans le pays.<br />
‘Cela rappelle le proverbe “apprendre à pêcher plutôt que de<br />
donner un poisson”’, estime une Rotarienne canadienne. ‘On<br />
ne se contente pas de leur donner un arbre, on leur apprend à<br />
en planter, à en prendre soin et surtout à en exploiter les fruits.’<br />
Amy Hoak / D.C.<br />
Le programme ne se limite pas à expédier des plants ou à<br />
planter des arbustes. Trees That Feed aide également les<br />
collectivités à effectuer la déshydratation des fruits (pour<br />
permettre un stockage plus long) et à les moudre pour en<br />
faire de la farine sans gluten, base de nombreux plats (pains,<br />
biscuits, desserts...). La fondation a mis au point un déshydrateur<br />
alimentaire fonctionnant à l’énergie solaire, dont les<br />
plans peuvent être téléchargés gratuitement sur son site web.<br />
Trees That Feed contribue aussi à l’autonomisation des<br />
femmes via la vente de produits à base de fruit à pain. Ce<br />
commerce leur permet de payer les frais de scolarité de leurs<br />
enfants, mais aussi leurs vêtements et chaussures.<br />
L’une des plus belles réussites de l’action conjointe Trees<br />
That Feed / Rotary s’est déroulée à Haïti où, il y a une douzaine<br />
d’années, un club canadien et un autre de l’Illinois ont<br />
Comment fabriquer de la farine de fruit à pain ?<br />
Démonstration par un membre du Rc Rochelle (Illinois)<br />
13
INTERVIEW<br />
‘Pouvoir faire<br />
des choix<br />
est un besoin<br />
psychologique<br />
de base’<br />
Psychologue clinicien et maître de<br />
conférence à l’ULiège, le docteur<br />
Xavier Schmitz est spécialiste de<br />
la question du vieillissement lié au<br />
handicap. Il se montre par ailleurs<br />
critique envers la médicalisation des<br />
soins aux personnes âgées. Selon<br />
lui, il est essentiel de continuer à<br />
prendre en compte leurs compétences<br />
propres et de respecter leur droit à<br />
l’autodétermination. ‘Les préjugés<br />
sociaux et le paternalisme privent<br />
trop rapidement les seniors de leur<br />
indépendance. Il s’agit là d’une forme<br />
de discrimination fondée sur l’âge qui<br />
se répand dans le monde entier.’<br />
Comment expliquer l’augmentation spectaculaire<br />
de l’espérance de vie chez les individus atteints de<br />
trisomie 21 et d’autisme ?<br />
Comme pour le reste de la population, cela s’explique en partie<br />
par les progrès de la médecine mais aussi par une meilleure hygiène<br />
de vie. Ceci dit, il est vrai que l’allongement de l’espérance<br />
de vie chez ces personnes est plus radical : de 35 ans environ<br />
dans les années 80, elle est passée aujourd’hui à plus de 60<br />
ans. Une connaissance plus approfondie de ces pathologies a<br />
permis une prise en charge mieux adaptée au niveau médical<br />
mais aussi social, résultant en une amélioration du confort de<br />
vie et, par conséquent, en un allongement de celle-ci.<br />
Le revers de la médaille étant que, parallèlement à cela,<br />
un processus de vieillissement précoce s’amorce...<br />
En effet, une personne trisomique présente en moyenne les<br />
premiers signes de sénescence dès 40-45 ans, avec risque<br />
accru d’apparition de troubles cognitifs et de maladies neurodégénératives<br />
telles qu’Alzheimer. Environ 80% des plus<br />
de 40 ans présentent des signes neurologiques inquiétants.<br />
Cette évolution crée des situations inédites. Jusqu’il y a peu,<br />
les parents de personnes trisomiques devaient se préparer<br />
au décès de leur enfant. Aujourd’hui, ce sont ces mêmes<br />
personnes qui, de plus en plus souvent, voient leurs parents<br />
disparaître avant elles, avec toutes les conséquences que<br />
cela entraîne en termes d’accompagnement. Nous sommes<br />
là face à un nouveau paradigme, qui touche bien entendu<br />
également les professionnels de la santé et plus précisément<br />
les travailleurs dans le secteur du handicap, confrontés à des<br />
approches gériatriques et à des pathologies qu’ils ne devaient<br />
auparavant pas traiter.<br />
Ces personnes étaient souvent accueillies dans des<br />
asbl spécialisées, voire restaient au sein de leur famille.<br />
14
INTERVIEW<br />
© Chinnapong / Adobe Stock<br />
Avec la dégradation de leur état de santé, elles doivent<br />
rejoindre des institutions de soins...<br />
Et cela pose un vrai défi, notamment avec la question de la<br />
transition : à quel moment doivent-elles quitter leur centre<br />
spécialisé pour intégrer un établissement dédié aux seniors ?<br />
La réponse, au cas par cas, n’est jamais simple. Bien sûr, on<br />
cherchera à maintenir l’individu le plus longtemps possible<br />
dans son lieu de vie habituel. Mais alors, cela implique une<br />
‘remise à niveau’ du personnel accompagnant, afin qu’il soit<br />
formé aux questions nouvelles liées au vieillissement. Si, à<br />
l’inverse, l’individu est transféré dans une maison de repos et<br />
de soins, le personnel sera confronté à des situations inédites<br />
et mis en difficulté par la condition même de la personne<br />
trisomique ou autiste. Dans un cas comme dans l’autre, la<br />
question de la formation est cruciale.<br />
Faut-il changer notre regard sur le vieillissement ?<br />
Le problème est que la détérioration de la santé nous braque<br />
sur l’importance des soins physiques, parfois au détriment<br />
du bien-être mental. Le risque est que ce même processus<br />
se répande dans le secteur du handicap. Les maisons<br />
de repos ont fait de la question du soin physique une telle<br />
priorité qu’elles se retrouvent aujourd’hui confrontées à de<br />
grosses difficultés de recrutement, incapables de satisfaire<br />
une nécessité qu’elles ont elles-mêmes créée. Le défi est de<br />
ne pas tomber dans le même travers sociétal pour le secteur<br />
du handicap, jusqu’à présent plutôt préservé grâce aux asbl<br />
et au milieu familial dans lesquels il évolue, et qui ont réussi<br />
à maintenir le côté ‘bien-être et qualité de vie’.<br />
Les maisons de repos et de soins (MRS) ressemblentelles<br />
donc trop à des hôpitaux ?<br />
Oui. Depuis les années 70, on assiste à une médicalisation du<br />
vieillissement. Les MRS sont censées être d’abord des lieux<br />
de vie où l’on peut accessoirement recevoir des soins. Bien<br />
Xavier Schmitz<br />
sûr, ces derniers sont nécessaires, mais ils doivent rester à<br />
hauteur des besoins réels du patient. Lorsqu’on séjourne<br />
dans de telles maisons aujourd’hui, tout nous rappelle l’hôpital<br />
: architecture, aménagement intérieur, matériel médical<br />
ultra-apparent, port systématique de la blouse blanche,<br />
surreprésentation des infirmières/infirmiers et des aides<br />
soignant(e)s... Or, le lieu de vie influe terriblement sur notre<br />
manière de voir les choses, et un tel environnement rappelle<br />
quotidiennement aux résidents qu’ils sont là pour être<br />
soignés et qu’ils sont donc dépendants. En cela, les MRS<br />
nuisent à leur autonomie.<br />
Troquer la blouse blanche pour des vêtements civils<br />
peut-il vraiment changer quelque chose ?<br />
C’est scientifiquement établi : regardez une personne accompagnée<br />
de quelqu’un en blouse médicalisée, puis regardez<br />
un autre individu faire exactement la même chose, mais<br />
accompagné de quelqu’un habillé en civil. Eh bien, vous estimerez<br />
que la première personne est davantage dépendante<br />
que la seconde, alors que les circonstances sont parfaitement<br />
identiques. En outre, la blouse blanche intimide, elle<br />
freine le désir de sociabilité. Elle a tendance à cantonner la<br />
conversation dans une stricte relation ‘soignant-soigné’. Vous<br />
la retirez et hop, comme par magie, le malade va aborder<br />
d’autres sujets, le dialogue va s’enrichir. Tout cela est prouvé<br />
scientifiquement, de même que le fameux ‘syndrome de la<br />
15
INTERVIEW<br />
blouse blanche’, qui provoque une augmentation inhabituelle<br />
de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle.<br />
Or, dans les centres d’accueil et d’hébergement pour personnes<br />
handicapées, on a affaire à des éducateurs, pas à<br />
des infirmiers, et on cultive le côté ‘comme à la maison’. Vous<br />
voyez alors clairement le problème que peut poser le transfert<br />
d’une personne handicapée vieillissante dans une MRS. Son<br />
environnement et sa prise en charge se trouveront profondément<br />
chamboulés, avec de possibles répercussions sur<br />
sa santé mentale et physique.<br />
Vous défendez le droit à l’autodétermination de la<br />
personne âgée et/ou handicapée... Jusqu’à quel point ?<br />
Où placer le curseur, dans le cas par exemple d’un<br />
individu en perte d’autonomie intellectuelle ?<br />
C’est une question complexe car elle touche à la fois à<br />
l’âgisme – les préjugés et stéréotypes liés à l’âge, qui peuvent<br />
conduire à une forme de discrimination – mais aussi à notre<br />
bienveillance et à notre bonne foi. Il faut garder à l’esprit<br />
que, en matière de capacité de prise de décision, tout est<br />
relatif : on peut très bien savoir exactement ce que l’on veut<br />
manger chaque jour, par exemple, mais avoir du mal à faire un<br />
choix concernant un traitement. Dans le milieu médical, on a<br />
malheureusement beaucoup trop tendance à mettre rapidement<br />
de côté l’avis de la personne concernée. Jusqu’à parfois<br />
même rompre le secret professionnel en parlant d’abord avec<br />
la famille plutôt qu’avec le patient lui-même. Alors que si ce<br />
même patient a 30 ans plutôt que 80, on ne le fera jamais.<br />
Résultat : certaines personnes âgées ne savent même pas<br />
qu’elles sont malades, parce qu’on n’a jamais ne fût-ce que<br />
réfléchi à la pertinence de les mettre au courant. Or, donner<br />
son avis et pouvoir faire des choix sont des besoins fondamentaux.<br />
Tout ceci pose bien des questions éthiques car,<br />
au fond, ces attitudes sont dictées uniquement par l’âge du<br />
patient, jugé trop avancé.<br />
C’est une forme de paternalisme, non ?<br />
Il est certain que ces comportements sont davantage animés<br />
par le désir de bien faire que par une quelconque volonté<br />
d’exclusion. On pense agir de la meilleure manière<br />
© New Africa / Adobe Stock<br />
possible, selon nos valeurs, nos croyances. Le souci, c’est<br />
que ces dernières ne sont pas forcément en accord avec<br />
celles de la personne concernée. Autoriser un patient à<br />
donner son avis ne veut pas dire qu’il a davantage raison<br />
que le médecin ou que la famille. En matière de santé, la<br />
décision parfaite n’existe pas.<br />
À vouloir trop aider, on encourage la dépendance ?<br />
Oui, et tout part du poncif selon lequel la personne âgée<br />
subit forcément une perte de compétences. Mais en l’aidant<br />
à l’excès, on précipite sa perte d’autonomie et donc son dépérissement,<br />
tout en se mettant soi-même un fardeau sur<br />
les bras. Les deux parties sont perdantes, et un cercle vicieux<br />
s’installe : la dégradation qui se développe incite l’aidant à<br />
redoubler d’efforts.<br />
Soutenir, oui, mais à la hauteur stricte et objective de ce qui<br />
est nécessaire, ni plus, ni moins. De nombreuses études<br />
l’attestent : dans un exercice cérébral de type puzzle, par<br />
exemple, les personnes qui ont juste été encouragées verbalement<br />
améliorent leurs performances au fil du temps, au<br />
contraire de celles qui ont été trop aidées.<br />
Autre croyance : il faut entraîner sa mémoire, faire des<br />
mots croisés...<br />
Si l’exercice est forcé ou pas vraiment désiré, cela ne sert à<br />
rien. La mémoire n’est pas un muscle et la solliciter plus que<br />
de raison amène bien des contraintes pour un résultat ténu,<br />
peu perceptible. En fait, vivre, avoir des <strong>contact</strong>s sociaux est<br />
déjà suffisamment stimulant, il n’est pas nécessaire de faire<br />
des activités artificielles. L’entraînement du cerveau ne doit<br />
pas être envisagé sous l’angle de la thérapie.<br />
Vous travaillez au sein d’une spin-off lancée par l’ULiège<br />
et appelée LyAge (‘Live your Age’). Quelle est son<br />
activité ?<br />
LyAge propose une offre personnalisée de services d’audit,<br />
de formation, d’accompagnement et de consultance<br />
‘vieillissement’ à tous les interlocuteurs impliqués dans le<br />
lieu de vie des personnes âgées. Nous évaluons la qualité<br />
de vie dans les institutions et accompagnons les résidents<br />
ainsi que les professionnels dans un changement<br />
de culture, mais aussi sur des questions très spécifiques<br />
comme le handicap.<br />
Aujourd’hui encore, des mots tels que ‘soins’, ‘solitude’, ‘dépendance’<br />
ou ‘inutilité’ sont souvent utilisés pour décrire le<br />
vieillissement. La perception des MRS et des personnes y<br />
habitant est pire encore… Un tel contexte pèse sur la santé<br />
physique et mentale des seniors, de leurs proches et des<br />
professionnels. LyAge s’est donné pour mission de changer<br />
cette vision négative en bousculant les pratiques actuelles<br />
et en osant innover. Nous voulons accorder à chacun une<br />
place privilégiée et valoriser ses capacités, sa qualité de vie,<br />
quels que soient son âge et son état de santé.<br />
Denis Crepin<br />
(Propos recueillis le 14/03/2024)<br />
16
Course des Escaliers<br />
Stade RSC Anderlecht<br />
Dimanche 23 juin 2024<br />
Prenez d'assaut les marches du<br />
stade de football d'Anderlecht !<br />
Passez une journée de défi avec<br />
amis, famille et Rotary Club tout<br />
en soutenant la recherche sur la<br />
maladie de Parkinson !<br />
Participez via stopparkinson.be<br />
Powered by<br />
Inscrivez-vous<br />
maintenant !<br />
La Minute rotarienne : l’origine<br />
du mot ‘Rotary’<br />
‘Allo, police ? Je voudrais signaler<br />
un comportement suspect : un jeune<br />
qui n’a pas de smartphone en main !’<br />
Le mot ‘Rotary’ est un adjectif anglais qui signifie<br />
rotatif. Il est originaire du latin rota, la roue, et<br />
rotare, faire tourner. En effet, en 1905, Paul Harris<br />
et ses amis avaient choisi de se réunir à tour de<br />
rôle les uns chez<br />
les autres (ce qui<br />
a d’ailleurs cessé<br />
dès la cinquième<br />
réunion, du fait du<br />
nombre croissant<br />
de membres).<br />
Après avoir envisagé<br />
d’autres noms<br />
tels que ‘The Round<br />
Table’ ou ‘The Rotation Club’, l’unanimité s’est<br />
faite sur le nom ‘Rotary Club’. La marque Rotary<br />
a ensuite été déposée en 1910. C’est donc tout<br />
naturellement que la roue a été prise comme<br />
emblème, symbolisant plus particulièrement la<br />
civilisation et le mouvement. De même, toutes<br />
les fonctions au Rotary tournent à tour de rôle<br />
sans qu’il n’y ait ni accumulation ni permanence,<br />
permettant ainsi à chaque personnalité d’enrichir<br />
le groupe de ses compétences.<br />
17
MAGAZINE<br />
Une commission<br />
Prévention des<br />
assuétudes…<br />
pour quoi faire ?<br />
De quoi parlons-nous ?<br />
Le terme ‘assuétude’ définit une situation<br />
dans laquelle une personne<br />
est physiquement et/ou mentalement<br />
dépendante d’une habitude ou d’une<br />
substance, de sorte qu’elle ne peut<br />
pas (ou très difficilement) renoncer à<br />
cette substance ou à cette habitude.<br />
On parle aussi d’addiction ou de dépendance.<br />
Il y a de très nombreux types d’assuétudes,<br />
dont voici quelques exemples :<br />
• l’alcool, le tabac, les drogues… (ce<br />
sont les plus connues)<br />
• d’autres sont plus insidieuses :<br />
les jeux de hasard ou, dans notre<br />
monde hyperconnecté, la dépendance<br />
aux écrans, que ce soit via<br />
l’usage abusif des smartphones, des<br />
jeux vidéos ou encore des réseaux<br />
sociaux.<br />
Leurs conséquences sur la santé mentale<br />
sont évidentes, et elles peuvent<br />
en outre perturber les relations sociales<br />
et augmenter le sentiment de<br />
solitude.<br />
Au sein du D 2150, une commission<br />
Prévention des assuétudes est active.<br />
Elle existait déjà depuis 2007 dans l’ancien<br />
D 1620 bilingue et elle a poursuivi<br />
ses activités dans le D 2150, rejointe<br />
par quelques Rotariens de l’ancien<br />
D 2170.<br />
Que fait-elle ?<br />
Elle a commencé par organiser de<br />
nombreuses conférences ouvertes à<br />
tous sur différents thèmes comme la<br />
dépendance à l’alcool, aux drogues ou<br />
aux jeux de hasard.<br />
En 2023, alertée par des rapports<br />
médicaux et par les nombreux témoignages<br />
dans les médias, la commission<br />
a choisi de se concentrer sur la<br />
dépendance aux écrans, omniprésents<br />
dans nos vies. Elle a ainsi soutenu financièrement<br />
grâce à un ‘grant’ (avec<br />
l’aide de plusieurs clubs du district)<br />
l’achat de matériel informatique spécifique<br />
pour la réalisation d’ateliers<br />
de prise en charge de jeunes patients<br />
dans le cadre de la nouvelle Clinique<br />
du jeu vidéo et des mondes virtuels<br />
mise en place par le docteur Rudy<br />
Guillaume, chef de service Psychiatrie<br />
au CHU de Charleroi. Ce projet répond<br />
à un problème réel car on estime que<br />
11% des ados belges présentent des<br />
signes d’un comportement dicté par<br />
le jeu compulsif.<br />
Dans les écoles<br />
Plus récemment, la commission a décidé<br />
de prendre directement <strong>contact</strong><br />
avec les écoles et d’agir avec elles<br />
pour prévenir la dépendance aux<br />
smartphones et tenter d’en éviter les<br />
dérives.<br />
Associée au Théâtre du Copion (www.<br />
theatreducopion.be), compagnie professionnelle<br />
de théâtre-animation se<br />
déplaçant sur le terrain, elle offre aux<br />
élèves de 10 à 14 ans, en collaboration<br />
avec les directeurs d’écoles, les<br />
enseignants, les PMS, les PSE et les<br />
parents, un spectacle interactif intitulé<br />
‘Chut au silence !’ sur le harcèlement<br />
et le cyberharcèlement. Quatre représentations<br />
ont déjà été organisées et<br />
quatre autres sont prévues d’ici la fin<br />
de l’année rotarienne.<br />
Plusieurs situations de harcèlement<br />
scolaire y sont mises en scène. Cellesci<br />
amènent les jeunes à réagir, à donner<br />
des conseils, à réfléchir. Elles leur<br />
donnent aussi l’occasion de se mettre<br />
dans la peau du harceleur, du harcelé,<br />
d’un témoin, d’un parent… Les élèves<br />
deviennent ainsi acteurs et non plus<br />
spectateurs.<br />
Le retour positif et l’accueil enthousiaste<br />
des écoles pilotes nous<br />
poussent à étendre à plus d’établissements<br />
scolaires, par l’intermédiaire<br />
des clubs du D 2150, l’intervention du<br />
Théâtre du Copion auprès des jeunes.<br />
Intéressés ? Prenez <strong>contact</strong> avec un<br />
membre de la commission, vous<br />
trouverez leurs coordonnées à cette<br />
adresse : bit.ly/2150-assuetudes<br />
18
LA PAROLE AUX CLUBS !<br />
Conférence du District 2150<br />
Samedi 22 juin de 9h30 à 14h30<br />
Cercle du Lac - Bld Baudouin 1er, 23<br />
1348 Ottignies - Louvain la Neuve<br />
Prix : 35€<br />
Inscriptions via QR Code<br />
ou via : www.<strong>rotary</strong>2150.org<br />
Centre culturel Kinneksbond - 4, Um Kinneksbond - L-8210 Mamer (Grand-Duché de Luxembourg)<br />
19
SOCIÉTÉ<br />
Un capitalisme vert<br />
et socialement juste<br />
est-il possible ?<br />
C’est avec Bruno Colmant, François<br />
Gemenne et Michel Visart que le<br />
Rc Braine-l’Alleud a abordé cette<br />
question essentielle lors de sa première<br />
Table Ronde, le 27 mars dernier.<br />
Cet évènement a été monté à l’initiative de notre président<br />
David Straet, qui a souhaité faire réfléchir ensemble deux<br />
grandes figures inspirantes. Notre club entend ainsi participer<br />
très modestement, mais chaque geste compte, au changement<br />
sociétal nécessaire si nous voulons œuvrer ensemble<br />
pour la paix mondiale.<br />
Ce fut un franc succès réunissant plus de 200 personnes,<br />
dont les Rotariens d’une vingtaine de clubs différents rassemblés<br />
pour l’occasion autour de ce thème incontournable<br />
en période d’élections européennes.<br />
Nous avons eu droit à de beaux échanges menés de main de<br />
maître par Michel Visart, ex-journaliste économique à la RTBF.<br />
Bruno Colmant, économiste et financier, nous a présenté<br />
sa vision plutôt peu optimiste. Il a pointé du doigt l’immobilisme<br />
actuel, induisant selon lui la nécessité de mettre<br />
en place un régime de mesures étatiques plus coercitives,<br />
pour contraindre les citoyens à changer ‘réellement’ leurs<br />
comportements consuméristes. Il voit la justice climatique<br />
comme une quête incessante qui nous imposera de ‘vivre<br />
moins bien’ durablement.<br />
Professeur et chercheur en sciences politiques spécialisé dans<br />
les questions environnementales et climatiques, François<br />
Gemenne lui a répondu avec sa vision plus optimiste d’un<br />
futur désirable au terme duquel il fera bon vivre. Il suggère<br />
de passer d’une vision quantitative à une vision qualitative :<br />
remplacer le ‘plus’ par le ‘mieux’, où la justice climatique est<br />
une condition nécessaire de réalisation d’un ‘vivre tous mieux’<br />
durablement.<br />
Nous avons également eu la chance de compter sur la présence<br />
d’Adélaïde Charlier, activiste belge militant pour la<br />
justice climatique et sociale (mouvement Youth for Climate),<br />
qui nous a livré les questionnements et points de vue de la<br />
jeunesse, peu optimiste, sur cette articulation difficile mais<br />
néanmoins indispensable entre adaptation du capitalisme<br />
occidental, protection de notre environnement et justice<br />
sociale universelle.<br />
En fin de soirée, nous avons pu directement allouer une partie<br />
des bénéfices de la Table Ronde en remettant un chèque de<br />
3.000 € à l’asbl Les Compagnons Dépanneurs.<br />
Les échanges d’idées et de visions ont été appréciés, comme<br />
l’ont montré les nombreuses discussions qui se sont prolongées<br />
ensuite au bar autour de notre bière bio et locale ‘La<br />
P’tite Gayolle’, vendue au profit des actions sociales soutenues<br />
par notre club (voir RC 470, p. 19). N’hésitez pas à nous<br />
rendre visite le mardi soir au château du Cheneau, elle y est<br />
servie à l’apéro...<br />
Le Rc Braine-l’Alleud<br />
Pour visionner cette Table Ronde en intégralité<br />
: https://youtu.be/YESDRV1Kzjg ou<br />
scannez le code QR.<br />
20
LIVRES<br />
Une lecture de la vie<br />
Bien connu de ses compatriotes belges francophones, Jacques Mercier (né en 1943) est un<br />
journaliste, écrivain et homme de télévision et de radio qui a œuvré sur les ondes et les écrans<br />
de la RTBF entre 1963 et 2008 (Dimanche musique, Le jeu des dictionnaires, La semaine<br />
infernale, Forts en tête...). Il est aussi l’auteur de plus de 60 livres aux thématiques et aux<br />
formes variées, allant du chocolat à la grammaire française et du roman aux haïkus. C’est<br />
enfin un grand connaisseur de la musique de jazz, qu’il évoque dans des spectacles-conférences<br />
(notamment au Rotary, voir RC 469, p. 19) avec son fils Stéphane, un saxophoniste<br />
célèbre jusqu’à New York. Cette vie bien remplie est évoquée dans ce recueil de réflexions<br />
et d’évocations au fil de l’eau et du vent. Extraits : Quand on est homme de médias, on peut<br />
aussi mesurer le temps qui passe aux réactions : ‘Je vous écoutais enfant dans la voiture’ ;<br />
‘Ma mère était fan de votre émission de télé’ ; ‘Mon grand-père nous a raconté les fous rires<br />
du dimanche soir !’ - Georges Brassens raconte qu’avant, on appelait les premiers cheveux<br />
blancs des pâquerettes de cimetière. - Le mot de Louis XIV en parlant avec Le Nôtre des jardins<br />
de Versailles : ‘Vous y mettrez un peu d’enfance.’ Joli, n’est-il pas ? (Merci à Bernard Delcord,<br />
Rc Braine-le-Comte)<br />
Jacques Mercier, Mon<br />
bloc-notes, achat sur<br />
Amazon.fr, 13,70 €<br />
Tombent les masques<br />
Contactée pour animer des ateliers d’écriture en milieu psychiatrique, l’autrice, qui n’en a<br />
jamais dispensé, se demande bien ce qu’elle pourrait apporter à des gens atteints de troubles<br />
psychiques. Pourtant, sans en comprendre les raisons, elle accepte. Autour de la table, entre<br />
exercices d’écriture et confidences lâchées avec une sincérité qui la désarme, elle découvre une<br />
humanité en souffrance, digne, sans fard, sans complaisance sur son état de perte, prompte<br />
à rire d’elle-même. De quoi se poser la question : et elle, où en est-elle dans sa vie, qu’en<br />
attend-elle ? Au fil des séances, de plus en plus confuse et vulnérable, elle voit la distance<br />
s’amenuiser entre les participants et elle. Le vrai et le faux, l’art et la vie, le contrôle et le<br />
lâcher-prise, le dedans et le dehors, tout s’entremêle dans ce chemin qu’elle parcourt avec<br />
ses compagnons de détresse, où l’on croise aussi Virginia Woolf, Ionesco, Prévert, Stevenson.<br />
Jusqu’à avoir le sentiment de basculer de l’autre côté du miroir. C’est un nouveau monde qui<br />
se dévoile alors, où les faux-semblants, les conventions sociales, les zones de confort s’évanouissent...<br />
Dans ce remarquable récit, aussi puissant que ses personnages sont fragiles,<br />
émouvant mais dépourvu de pathos, Nathalie Skowronek nous fait remettre en question une<br />
certaine idée de la normalité.<br />
Nathalie Skowronek,<br />
La voix des saules,<br />
éd. Grasset, 17 €<br />
Une vie au galop<br />
Grand reporter pour Le Soir, Colette Braeckman arpente la planète dès les premières années<br />
de sa carrière de journaliste. Les reportages se succèdent : Amérique latine, Asie du Sud-Est,<br />
Portugal, Corne de l’Afrique… Puis, dans les années 80, elle se concentre sur le pays dont elle<br />
rêvait depuis l’enfance : le Congo devenu Zaïre, l’ancienne colonie des Belges. Elle y couvre les<br />
dernières années du régime Mobutu, l’arrivée au pouvoir des Kabila père puis fils, les guerres<br />
successives et les drames humanitaires. Au Rwanda, elle suit toutes les étapes du génocide,<br />
depuis les signes avant-coureurs de la tragédie jusqu’à son accomplissement. Les guerres et<br />
les drames de l’Afrique centrale lui inspireront une dizaine de livres (dont L’homme qui répare<br />
les femmes, consacré au Dr Denis Mukwege, qui contribuera sans nul doute à la notoriété du<br />
médecin-chef de Panzi) ainsi que de nombreux articles dans la presse internationale... Dans cet<br />
ouvrage passionnant de près de 450 pages, l’autrice raconte ses années au galop, assemble le<br />
grand puzzle de sa vie d’aventurière, raconte les coulisses de ses enquêtes et ses tête-à-tête avec<br />
les chefs d’État africains et leurs modestes sujets. Avec elle, on bondit dans l’avion, on mange la<br />
poussière sur les pistes congolaises, on risque sa vie pour un bon papier.<br />
Colette Braeckman,<br />
Mes carnets noirs,<br />
éd. Weyrich, 28 €<br />
21
CLUBS<br />
Rc Bastogne<br />
Le fabuleux destin<br />
du docteur Mukwege<br />
Le 23 février dernier, jour anniversaire du<br />
Rotary, le club bastognard a organisé une<br />
conférence-débat captivante sur le parcours du<br />
célèbre gynécologue congolais. L’objectif de cet<br />
évènement était d’informer et de sensibiliser<br />
un large public à la situation humanitaire<br />
dramatique que vit la population du Kivu, à l’est<br />
de la république démocratique du Congo.<br />
L<br />
’initiative visait également à mettre en lumière<br />
l’œuvre de reconstruction entreprise par celui que<br />
l’on surnomme ‘l’homme qui répare les femmes’, lauréat<br />
du prix Nobel de la Paix en 2018 et docteur honoris causa<br />
de plusieurs universités. Le Dr Denis Mukwege (qui<br />
n’était pas présent, mais bien son frère Emmanuel) s’est<br />
en effet distingué par son expertise dans le traitement<br />
des victimes de violences et de mutilations sexuelles.<br />
Une première séance, destinée à un public scolaire, a été<br />
organisée l’après-midi. Plus de 250 étudiants de 5 ème et<br />
6 ème années des écoles de Bastogne ont suivi avec grande<br />
attention les exposés de nos orateurs. Il nous est revenu<br />
que des vocations humanitaires sont nées auprès de ces<br />
jeunes en quête de sens et de projets pour leur avenir.<br />
La séance en soirée, ouverte à tout public, a accueilli<br />
quelque 200 personnes malgré la rude concurrence du<br />
carnaval de Bastogne qui débutait simultanément.<br />
Nous avons eu l’honneur d’accueillir en tant que premier<br />
intervenant Louis Michel, ministre d’État, qui fut aux<br />
premières lignes des évènements de par ses fonctions<br />
de ministre des affaires étrangères puis de commissaire<br />
européen chargé du développement et de l’aide humanitaire.<br />
Il nous expliqua d’abord comment une religieuse<br />
belge en poste à Bukavu avait réussi à modifier le programme<br />
de visites concocté par l’ambassadeur de Belgique<br />
afin qu’il puisse rencontrer le jeune gynécologue<br />
fondateur de l’hôpital de Panzi. Un peu plus tard lui vint<br />
l’idée de provoquer la rencontre entre le Dr Mukwege et<br />
le professeur de chirurgie Guy-Bernard Cadière, rencontre<br />
qui fut le point de départ d’une collaboration et d’une<br />
amitié indéfectibles.<br />
Politiciens inutiles ?<br />
Louis Michel nous dresse le tableau des inestimables<br />
richesses naturelles de la région : coltan, cobalt, lithium<br />
et autres minerais qui équipent notamment nos téléphones.<br />
Toutefois, ces ressources, au lieu de constituer<br />
une aubaine, sont à l’origine d’une véritable malédiction.<br />
À l’origine de cette situation : la convoitise et la cupidité<br />
de mercenaires sans scrupules, les influences de multinationales<br />
et de puissances étrangères, la corruption<br />
endémique qui sévit à tous les niveaux de la société.<br />
L’ancien ministre nous explique également la différence<br />
entre Nation et État, faisant ressortir la carence en structures<br />
régaliennes et étatiques solides. En comparant<br />
avec notre système politique doté de valeurs étatiques<br />
stables, il en arrive à conclure que l’on pourrait presque<br />
se passer des politiciens... en insistant bien vite sur l’importance<br />
du ‘presque’.<br />
Vient ensuite le tour de Guy-Bernard Cadière, pionnier de<br />
la chirurgie laparoscopique, dite aussi ‘minimal invasive’,<br />
grand ami et proche collaborateur de Denis Mukwege<br />
depuis plus de vingt ans. Il nous démontre que l’objectif<br />
du viol avec extrême violence utilisé comme arme<br />
22
CLUBS<br />
de guerre est le pillage de ressources naturelles, les attaques<br />
étant essentiellement perpétrées dans les zones<br />
minières. Parmi les conséquences de ces actes figurent<br />
la réduction de la démographie suite à la hausse des<br />
cas de stérilité, la destruction du tissu social et de la vie<br />
familiale, les victimes se ressentant impures et rejetées,<br />
leurs maris honteux de n’avoir pu les défendre, la destruction<br />
de l’économie locale et le déplacement massif<br />
de la population. L’impact final sera comparable à une<br />
guerre classique, mais à moindre coût.<br />
La parole est ensuite donnée à notre dernier orateur,<br />
Xavier Demoisy (Rc Attert-Sûre et Semois), responsable<br />
de la direction médicale de la Croix-Rouge luxembourgeoise,<br />
qui coopère activement avec l’hôpital de Panzi.<br />
C’est à ce titre qu’il a été fait appel à ses compétences<br />
dans l’aspect organisationnel de la structure hospitalière<br />
et dans la conception architecturale de nouveaux blocs<br />
de soins et de chirurgie à Panzi.<br />
Insoutenable<br />
Nous aurons ensuite droit à quelques planches d’anatomie<br />
nous décrivant les lésions habituellement rencontrées,<br />
telles que les fistules vésico-vaginales ou<br />
recto-vaginales ainsi que d’autres traumatismes plus<br />
sévères impliquant des organes abdominaux profonds.<br />
Bien qu’ayant demandé d’éviter la projection d’images<br />
trop dures, il n’a pas été possible de faire l’impasse sur<br />
certaines, dont une, difficilement soutenable, montrant<br />
le périnée d’un bébé de 18 mois totalement ravagé par<br />
plusieurs violeurs. Ce tableau descriptif des lésions permet<br />
d’expliquer les nouvelles techniques de reconstruction<br />
chirurgicale à quatre mains, associant la chirurgie<br />
vaginale par voie basse à une chirurgie laparoscopique<br />
par voie haute. Des études publiées sur le sujet décrivent<br />
par exemple le traitement chirurgical des fistules, ou<br />
encore relatent le suivi de 250 fillettes violées, donnant<br />
lieu à une classification des diverses lésions. Cette action<br />
de recherche s’associe à une mission d’enseignement.<br />
Des formations sont données sur place et des stages<br />
pour médecins et infirmiers sont organisés en Belgique<br />
et au Grand-Duché de Luxembourg.<br />
Approche holistique<br />
Son intervention se focalisera sur l’aspect holistique de<br />
la prise en charge des victimes. Denis Mukwege et ses<br />
collaborateurs ont rapidement compris que la réparation<br />
physique des lésions n’était que la première étape de la<br />
réinsertion. Une réadaptation psychosociale est assurée<br />
au moyen de différentes approches thérapeutiques. L’aspect<br />
socioéconomique fait appel à des apprentissages de<br />
métiers, à la construction et à l’acquisition de logements,<br />
de l’ordre d’une centaine par an actuellement. Un soutien<br />
juridique est également proposé car la réparation n’a pas<br />
de sens si l’impunité de ces crimes de guerre est assurée.<br />
La problématique des enfants nés des suites de viols,<br />
dénommés ‘enfants serpents’, est également évoquée.<br />
Sans aucune reconnaissance légale, ils n’ont aucun droit,<br />
aucune existence officielle, ils sont de futurs enfants<br />
soldats et peut-être les violeurs de demain. C’est pour<br />
briser ce cercle vicieux que de nombreux jugements ont<br />
déjà été prononcés dans le sens d’une reconnaissance<br />
de leurs droits de citoyens. Xavier conclut son intervention<br />
en mettant l’accent sur les nombreuse actions du<br />
Rotary sur place, telles que le financement des salles<br />
d’opération, de la buanderie et de la stérilisation via un<br />
Global Grant, ainsi que la fourniture et l’acheminement<br />
de matériel grâce à Hôpital Sans Frontière.<br />
Les bénéfices de la soirée (la gratuité ayant été assurée<br />
pour les jeunes) seront intégralement destinés à l’hôpital<br />
de Panzi. Mais au-delà de l’impact financier, certes non<br />
négligeable, la sensibilisation du public à la situation<br />
dramatique et méconnue dans cette région du monde<br />
est primordiale.<br />
Roland Fivet / D.C.<br />
23
CLUBS<br />
Rc Luxembourg-Schuman<br />
Un geste rotarien<br />
par excellence<br />
Le don de sang est un acte simple mais puissant,<br />
qui reflète l’esprit de communauté et d’entraide.<br />
Chaque don peut aider jusqu’à trois personnes,<br />
rendant ce geste incroyablement efficace et<br />
précieux, d’autant que la probabilité d’avoir<br />
besoin de sang au cours d’une vie avoisine les 70%.<br />
C’est pourquoi, aux quatre coins du monde, de<br />
nombreux Rotary clubs soutiennent cette cause.<br />
Au-delà de sa dimension sociale, humaniste et solidaire,<br />
le don est susceptible d’avoir de nombreux<br />
effets bénéfiques sur la santé physique et mentale du<br />
donneur (réduction du nombre d’AVC, prévention du<br />
vieillissement cellulaire, réduction du risque de certains<br />
cancers…).<br />
À l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation<br />
au don de sang (14 juin), et à l’initiative du Rc Luxembourg-Schuman,<br />
plusieurs clubs du Grand-Duché s’associeront<br />
autour de cette cause par le biais de trois axes<br />
d’action que nous vous invitons à soutenir dans vos clubs<br />
respectifs au travers du BeLux :<br />
Le geste qui sauve<br />
Venez réaliser votre premier don de sang dans un centre<br />
de prélèvement de la Croix-Rouge. L’acte ne prendra<br />
pas plus de dix minutes, auxquelles il faudra ajouter un<br />
temps pour l’entretien médical préalable (il y a quelques<br />
conditions de base à respecter) et un temps de repos<br />
après le don. Une alternative tout aussi utile consiste en<br />
un don de plasma, à partir duquel sont élaborés de nombreux<br />
médicaments. La durée est légèrement supérieure<br />
mais est beaucoup moins invasive car une partie des<br />
composants sanguins sont immédiatement réinjectés<br />
dans le corps.<br />
Collaborez avec la Croix-Rouge<br />
Réfléchissez à mettre en place un partenariat entre votre<br />
entreprise – ou votre Rotary club – et la Croix-Rouge pour<br />
permettre à vos employés – ou à vos amis – de donner<br />
leur sang, soit dans un centre de prélèvement, soit sur<br />
place si vous disposez d’un espace adéquat.<br />
Soutenez la recherche<br />
N’hésitez pas à faire un don pour la recherche sur la production<br />
de composants sanguins. Fin 2022, un premier<br />
essai clinique a permis de transfuser à deux patients des<br />
globules rouges cultivés en laboratoire. Cette réussite<br />
ouvre la voie à une solution future pour pallier les pénuries<br />
régulières de sang dans les hôpitaux.<br />
Marie-Aline Peetermans / D.C.<br />
Info sur le site web du club dans Polaris :<br />
bit.ly/<strong>rotary</strong>-schuman<br />
Line Bauer, présidente élue,<br />
a réalisé son premier don de<br />
sang en octobre dernier<br />
‘Quel est ce donneur de sang anonyme qui, par<br />
son geste, se révélera comme mon sauveur au<br />
moment où je serai frappé par un accident grave ?<br />
Telle est la question qui fut à l’origine de mon<br />
premier don du sang et qui m’accompagne depuis<br />
lors de chaque passage au centre de prélèvement.<br />
Pourtant, cette question ne nous vient à<br />
l’esprit, en règle générale, que dans le contexte<br />
d’un malheur. Sensibilisés par l’acte gracieux d’un<br />
donneur inconnu qui leur a permis de retrouver<br />
la santé, de nombreux individus se décident alors<br />
seulement à devenir donneurs. Mais faut-il vraiment<br />
attendre jusque-là ?<br />
Loin des nombreux aprioris et clichés qui préoccupent<br />
les non-donneurs et qui leur servent<br />
souvent de prétexte pour renoncer, il convient de<br />
rappeler que le don de sang n’a rien d’inquiétant<br />
ni de douloureux. Au contraire, un sentiment de<br />
profonde satisfaction accompagnera le donneur à<br />
chaque geste.<br />
Sans plus attendre, je vous invite à suivre mon<br />
expérience. Je vous assure que vous ne le regretterez<br />
pas, et moins encore le bénéficiaire de votre<br />
sang, qui vous devra sa vie.’<br />
Extraits d’un témoignage de Marc Ketter, membre<br />
du club<br />
24
AGENDA<br />
agenda<br />
MAI | 2024<br />
Deadlines agenda<br />
L’agenda du Rotary Contact reprend un aperçu des activités les plus importantes figurant dans le calendrier en ligne de Polaris, au 15 du mois précédent et<br />
en mode ‘public’ (cochez également la visibilité ‘district’ et ‘multi-district’). Les photos reproduites résultent d’un choix de la rédaction. Vous désirez mettre<br />
en avant une activité de votre club ? Demandez alors nos tarifs publicitaires préférentiels. Info : <strong>rotary</strong><strong>contact</strong>@<strong>rotary</strong>beluxservices.org<br />
Effectif <strong>rotary</strong> <strong>contact</strong> 473<br />
MONDIAL<br />
ROTARIEN(NE)S 1.181.107 CLUBS 36.929<br />
ROTARACTIEN(NE)S 162.312 CLUBS 10.684<br />
BELUX<br />
ROTARIEN(NE)S 10.077 CLUBS 288<br />
DATE DE PARUTION 05.06<br />
PÉRIODE 05.06 – 31.08<br />
DEADLINE 15.05<br />
comptes bancaires<br />
D 2150<br />
District : BE86 0018 5183 2050<br />
Foundation : BE93 0018 8996 4467<br />
Polio : BE49 0018 8996 4871<br />
Jeunesse : BE85 3632 0205 7306<br />
D 2160<br />
D 2160 (BEL) : BE84 0018 6824 5359<br />
D 2160 (LUX) : LU18 0030 5474 8046 0000<br />
Foundation D 2160 Annual Fund : BE 97 0018 8663 5549<br />
Foundation D 2160 Polio : BE75 0018 8663 5751<br />
DATE HEURE CLUB ACTIVITÉ LIEU<br />
05.05 8h Huy Brocante des quais. Info: Benoît Renard Av. Delchambre, Huy<br />
06.05 12h15 Luxembourg-Kiem Jonathan Maziere, ‘Medicis: historique et offre actuelle’ Novotel, Centre Européen Kirchberg,<br />
L-2015 Luxembourg<br />
11.05 18h Diekirch-Ettelbruck 60 ème anniversaire du club: réception, dîner, tombola,<br />
musique…<br />
Al Seeërei, rue de l’Industrie,<br />
Diekrich. Inscr. via Polaris<br />
12.05 7h Hastière Marche Adeps (5, 10, 15 ou 20 km). Info: Jean-Marc Rossion Départ: salle Chez Nous, Agimont<br />
12.05 7h Seneffe Marche Adeps (5, 10 ou 20 km). Info: Guy Limage Départ: centre sportif d’Arquennes,<br />
rue des Écoles 6<br />
12.05 10h Braine-l’Alleud 1815 ‘Balade des auteurs du Brabant’, parcours champêtre<br />
de 5 ou 10 km<br />
15.05 19h30 Mons-Silex Repas + Michaël Debiere, ‘Le frelon asiatique,<br />
ennemi n° 1’<br />
Départ: Les Salanganes, rue des<br />
Salanganes 64, Lillois<br />
Traiteur Cardi, place de Cuesmes 10,<br />
Cuesmes<br />
16.05 19h30 Dudelange René Friederici: ‘Les valeurs de base du Rotary’ Re’Serstuff, Grand Rue 32,<br />
L-3394 Roeser<br />
17-27.05 Lessines Expo-vente d’œuvres d’art pour le 30 ème anniversaire<br />
du club<br />
CC René Magritte, rue des Quatre<br />
Fils Aymon 21, Lessines<br />
20.05 8h30 Dinant Rallye des Copères (rallyedescoperes.be) Domaine d’Achêne,<br />
route de Dinant 22, Ciney<br />
20.05 10h Tournai Haut-Escaut Course de canards. Info: Géraldine Dansette et<br />
adopteuncanard.be<br />
Quai des Salines, Tournai<br />
25
AGENDA<br />
DATE HEURE CLUB ACTIVITÉ LIEU<br />
26.05 10h Rhode-Saint-Genèse Visite privée de jardins<br />
exceptionnels<br />
Info: <strong>rotary</strong>gardensday.be<br />
27.05 19h15 Namur Françoise Dethise-Obozinski, ‘Pratique du qi gong’.<br />
Info: Michel Damar<br />
28.05 15h Herve Challenge vélo interclubs et<br />
interentreprises.<br />
Info: Didier Heusse<br />
Château de Namur,<br />
av. de l’Ermitage 1<br />
Circuit de Francorchamps (accès P1)<br />
30.05 12h15 Luxembourg-Horizon Christian Reuter, ‘La situation actuelle de l’artisanat<br />
au Luxembourg’<br />
30.05 19h30 Dinant Renier Nijskens, ‘La diplomatie européenne face aux<br />
enjeux du conflit en Ukraine’<br />
31.05 13h Liège-Chaudfontaine Journée golf (initiation et perfectionnement) + repas<br />
et soirée<br />
Parc Hotel Alvisse, route d’Echternach<br />
120, L-1453 Luxembourg<br />
PN avec repas. La Citadelle, place<br />
Reine Astrid 3-5, Dinant<br />
Golf de Beaufays, voie de l’Air Pur<br />
196. Info: Christophe Rinne<br />
05.06 14h Gembloux Don de sang avec la Croix-Rouge Pharmacie, chée de Namur 390,<br />
Beuzet<br />
06.06 12h15 Luxembourg-Horizon Rachel Reckinger, ‘Stratégie et souveraineté alimentaires’ Parc Hotel Alvisse, route d’Echternach<br />
120, L-1453 Luxembourg<br />
10.06 12h15 Luxembourg-Kiem Éric Lamhène, ‘Hors d’haleine’, un film sur la violence<br />
domestique<br />
Novotel, Centre Européen Kirchberg,<br />
L-2015 Luxembourg<br />
13.06 19h Bruxelles-Ouest Spectacle André Lamy: ‘Votez Lamy!’ Info: Hugues Kinnard WHALLL, av. Charles Thielemans 93,<br />
1150 Bxl<br />
13.06 19h La Louvière Gabriel Ringlet : ‘Rire et mourir sont toujours des cousins’ Auditorium du Musée de Mariemont<br />
14.06 9h Luxembourg-Schuman Journée mondiale du don de sang (voir rubrique Clubs),<br />
inscr. via Polaris<br />
Centre de transfusion, bd Joseph II<br />
42, 1480 Luxembourg<br />
16.06 10h Namur Compétition de golf. Info: Jean-Christophe Weicker Golf de Falnuée, rue Émile Pirson<br />
55, Mazy<br />
17.06 19h Luxembourg-Kiem Manel Boulaabi, ‘Applications de l’IA dans la médecine’ Espace Namur, rue de Bitbourg 2,<br />
1273 Luxembourg-Hamm<br />
in memoriam<br />
MAN<strong>FR</strong>ED DAHMEN<br />
Rc Malmedy-Hautes Fagnes<br />
ARTHUR DE SAINT MARTIN<br />
Rc Lessines<br />
ANNE DRUART<br />
Rc Dour-Quiévrain-Haut Pays<br />
NOUVEAUX MEMBRES<br />
Arlon: Réginald Van Oostveldt - Basse-Meuse: Sarah Detalle - Charleroi ‘7’: André De Coster - Charleroi-Val de Sambre: Raphaël Jonard -<br />
Diekirch-Ettelbruck: Gilbert Reuter - Durbuy: François Corbiau, Barbara Leboutte - Esch-Bassin Minier: Christian Bock - Fléron: Isabelle Van<br />
Laar - Hannut-Waremme: Jean-Claude Dermaux - Luxembourg-Kiem: Dessislava Ivanova, Florent Kling, Mike Schwebag - Malmedy-Hautes<br />
Fagnes: Christian Veithen, Éric Philippart - Mons Meet-Up: Stefan Tamoev, Sébastien Thibault - Mons-Sud: Jean-Michel Herbecq, Isabelle<br />
Noulet - Philippeville: Gunther Sauvage - St. Vith-Eifel: Christoph Meyer<br />
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