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ALIOS, 10 ANS La clé des champs urbains en Gironde / n°53 ... - Spirit

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<strong>10</strong><br />

Cours & jardins <strong>Spirit</strong> #53<br />

Dancing in the streets<br />

Pour la seconde année vous êtes invitée<br />

à diriger la parade chorégraphique<br />

du Festival Cad<strong>en</strong>ces qui réunit une<br />

c<strong>en</strong>taine de participants, danseurs<br />

amateurs et professionnels de la<br />

<strong>Gironde</strong>. Le projet est d’<strong>en</strong>vergure et<br />

les att<strong>en</strong>tes sûrem<strong>en</strong>t nombreuses.<br />

Quels sont vos outils, vos pistes<br />

de travail ?<br />

Cela concerne uniquem<strong>en</strong>t <strong>des</strong><br />

amateurs. Les seuls professionnels<br />

sont ceux de la Compagnie Julie<br />

Dossavi. L’année dernière le thème<br />

choisi était le funk avec James<br />

Brown. Cette année : aucun thème.<br />

L’objectif principal, c’est de donner<br />

du désir et transmettre une passion<br />

- qui requiert toutefois exig<strong>en</strong>ce et<br />

pati<strong>en</strong>ce. Nous avons cette année<br />

choisi de ponctuer la parade par <strong>des</strong><br />

intermè<strong>des</strong> qui vi<strong>en</strong>dront jalonner<br />

le défilé dans la ville. Tout ce que<br />

je demande aux participants, c’est<br />

d’avoir une rigueur, de l’<strong>en</strong>vie, de la<br />

pati<strong>en</strong>ce, de la confiance et surtout<br />

du plaisir.<br />

Qu’est-ce qui réunit au-delà de tous<br />

les clivages, les participants à un tel<br />

projet ? Le plaisir de danser ?<br />

Oui tout simplem<strong>en</strong>t ! Mon objectif<br />

premier, c’est de transmettre<br />

ma passion pour la danse, pour<br />

le mouvem<strong>en</strong>t. Que tu sois<br />

professionnel ou amateur, peu<br />

importe ton niveau. Ma danse est<br />

multiculturelle pétrie de différ<strong>en</strong>tes<br />

énergies, différ<strong>en</strong>ts styles et les<br />

participants s’y retrouv<strong>en</strong>t toujours.<br />

Et puis, j’ai fait appel à 3 assistantes<br />

de style et de pédagogie différ<strong>en</strong>ts<br />

avec une danseuse contemporaine,<br />

une danseuse hip hop et une<br />

danseuse ragga/jazz. Peu importe le<br />

style, la taille, la couleur, l’ess<strong>en</strong>tiel<br />

c’est de se retrouver, de se r<strong>en</strong>contrer,<br />

de fédérer une énergie positive et de<br />

communiquer avec un art.<br />

Si le « résultat » est bi<strong>en</strong> ici la parade,<br />

le processus de création semble<br />

donc compter tout autant sinon plus.<br />

Quels sont les « bénéfices » d’une<br />

telle expéri<strong>en</strong>ce d’un point de vue<br />

artistique et humain, pourrions-nous<br />

dire, pour les participants et pour<br />

vous-même ?<br />

Quand on fait ce g<strong>en</strong>re de projet,<br />

il faut privilégier l’humain. C’est<br />

primordial. Mon équipe est déjà<br />

super ! Mes assistantes sont efficaces<br />

et généreuses dans le travail,<br />

elles ont un bon rapport avec les<br />

participants, j’ai confiance <strong>en</strong> elles<br />

et réciproquem<strong>en</strong>t. Les participants<br />

sont disponibles et je suis à leur<br />

service. Eux et moi savons pourquoi<br />

n o u s s o m m e s l à , e n s e m b l e .<br />

Travailler avec <strong>des</strong> amateurs me<br />

nourrit énormém<strong>en</strong>t, car il y a une<br />

telle simplicité, une ouverture que<br />

je retrouve difficilem<strong>en</strong>t chez les<br />

professionnels, <strong>en</strong>fin qui est autre.<br />

Bi<strong>en</strong> sûr il faut répéter dix fois plus<br />

mais voilà, c’est le projet ! C’est ma<br />

deuxième parade, les participants<br />

sont différ<strong>en</strong>ts, ils sont beaucoup<br />

plus investis, plus nombreux et<br />

plus <strong>en</strong>gagés et ça, ça fait vraim<strong>en</strong>t<br />

plaisir !<br />

Comm<strong>en</strong>t avez-vous travaillé <strong>en</strong><br />

termes de cal<strong>en</strong>drier, de rythme et de<br />

collaborations artistiques ?<br />

J’ai d’abord donné un stage dans<br />

différ<strong>en</strong>tes écoles de danse pour<br />

s<strong>en</strong>sibiliser les g<strong>en</strong>s à mon travail.<br />

Puis, j’ai r<strong>en</strong>contré <strong>des</strong> profs de<br />

danse et <strong>des</strong> ateliers ont été mis <strong>en</strong><br />

place tout au long de l’année. Il y a eu<br />

5 week-<strong>en</strong>ds à raison de 3h par jour<br />

et une résid<strong>en</strong>ce de 5 jours p<strong>en</strong>dant<br />

les vacances de Pâques à raison de<br />

6h par jour. Dans la parade, il y a <strong>des</strong><br />

mamans, <strong>des</strong> g<strong>en</strong>s qui travaill<strong>en</strong>t,<br />

aussi, chacun pouvait choisir de<br />

Julie Dossavi<br />

Le rapprochem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> mon<strong>des</strong> dits « amateur » et « professionnel » constitue un véritable <strong>en</strong>jeu <strong>en</strong> matière de politique culturelle et d’action<br />

artistique à l’échelle d’un territoire. Nombreux sont les projets et comman<strong>des</strong> <strong>des</strong>tinés à favoriser un tel dialogue. Le Festival Cad<strong>en</strong>ces d’Arcachon<br />

avec ses 25 spectacles, 16 compagnies et « tout le charme d’un paysage exceptionnel : celui du Bassin d’Arcachon » compte donc aussi avec sa<br />

parade chorégraphique. Depuis deux ans, l’IDDAC, Arcachon Culture et les villes de <strong>La</strong> Teste-de-Buch, Gujan Mestras et Marcheprime s’associ<strong>en</strong>t<br />

pour que celle-ci « devi<strong>en</strong>ne un élém<strong>en</strong>t-phare <strong>des</strong> pratiques artistiques sur le départem<strong>en</strong>t et participe pleinem<strong>en</strong>t à la politique départem<strong>en</strong>tale<br />

relative au schéma <strong>des</strong> <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts artistiques ». Pour la seconde fois, c’est la belle Julie Dossavi qui pilote l’opération. D’origine béninoise,<br />

aguerrie à la danse « grand format » avec Philippe Decouflé, lors de la cérémonie d’ouverture <strong>des</strong> J.O. <strong>en</strong> 1992, la chorégraphe et interprète<br />

manie tous les langages chorégraphiques avec un appétit vorace que ri<strong>en</strong> ne semble pouvoir épuiser. Du contemporain au hip-hop, sa danse est<br />

multiple, riche d’expéri<strong>en</strong>ces et de r<strong>en</strong>contres <strong>en</strong> tout g<strong>en</strong>re. Pourtant, l’exercice reste ici difficile quand on imagine aisém<strong>en</strong>t que la c<strong>en</strong>taine de<br />

participants <strong>en</strong>gagée dans le projet suppose incontestablem<strong>en</strong>t diversité <strong>des</strong> pratiques et <strong>des</strong> att<strong>en</strong>tes. « Mais ce qui compte avant tout dans<br />

cette affaire, déclare l’électrique danseuse, c’est le partage d’une passion ! » Folklorique, contemporaine, hip-hop, classique, jazz ? Qu’importe<br />

la formation ou la catégorisation <strong>des</strong> danseurs amateurs qui processionneront dans les rues d’Arcachon le dimanche 27 septembre. L’ess<strong>en</strong>tiel<br />

ici est <strong>en</strong> partage, bi<strong>en</strong> au-delà <strong>des</strong> langages. Loin <strong>des</strong> studios de danse et <strong>des</strong> salles de spectacle, la parade chorégraphique investit la rue et ce<br />

r<strong>en</strong>dez-vous est d’abord l’occasion d’une grande fête. Entreti<strong>en</strong> avec une passionnée.<br />

v<strong>en</strong>ir soit le matin de <strong>10</strong>h à 13h soit<br />

le soir de 18h à 21h. Concernant les<br />

collaborations, j’ai fait appel à <strong>des</strong><br />

musici<strong>en</strong>s du conservatoire, à <strong>des</strong><br />

gymnastes de GRs et à un groupe de<br />

danse folklorique. Trois assistantes<br />

m’ont égalem<strong>en</strong>t accompagnée pour<br />

m<strong>en</strong>er à bi<strong>en</strong> le projet. Je travaille<br />

ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t sur le mouvem<strong>en</strong>t,<br />

la danse, le groove, yes ! Quand<br />

le public voit la parade, je veux<br />

qu’il sourit, qu’il se trémousse,<br />

qu’il DANsE !<br />

« Travailler avec <strong>des</strong><br />

amateurs me nourrit<br />

énormém<strong>en</strong>t, car il y<br />

a une telle simplicité,<br />

une ouverture<br />

que je retrouve<br />

difficilem<strong>en</strong>t chez les<br />

professionnels. »<br />

P<strong>en</strong>sez-vous qu’il soit important que<br />

davantage de projets chorégraphiques<br />

investiss<strong>en</strong>t ainsi l’espace public ?<br />

Selon vous, qu’est-ce que cela favorise<br />

ou bouscule ?<br />

Oui, c’est très important car il faut<br />

am<strong>en</strong>er l’art et la danse dans la rue.<br />

Il faut que le peuple se rapproche<br />

de l ’a r t . C ’e st u ne ouver t u re<br />

d’esprit ess<strong>en</strong>tielle pour le monde<br />

d’aujourd’hui, s’ouvrir au monde,<br />

aux cultures. Nous avons tous besoin<br />

d’univers de fête. Cela rapproche les<br />

g<strong>en</strong>s. Arrêtons de communiquer<br />

seul, dialoguons !<br />

Après deux éditions, un souv<strong>en</strong>ir<br />

particulier, une anecdote ?<br />

J’<strong>en</strong> ai plusieurs ! Ce que je peux dire<br />

c’est que ça fait plaisir quand une<br />

personne du public te dit : « Vous êtes<br />

formidable, c’est génial ce que vous<br />

donnez aux g<strong>en</strong>s ! » Une autre phrase<br />

qui me plaît beaucoup aussi de la part<br />

<strong>des</strong> participants : « Merci Julie ».<br />

[propos recueillis par séverine Garat]<br />

Mi lé doun, Cie Julie Dossavi,<br />

samedi 26 septembre, 16h45, Théâtre de la mer.<br />

Parade chorégraphique,<br />

dimanche 27 septembre, 17h, front de mer.<br />

R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts 05 56 22 01 18<br />

www.arcachon.com/cad<strong>en</strong>ces2009

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