ALIOS, 10 ANS La clé des champs urbains en Gironde / n°53 ... - Spirit
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Tables & comptoirs <strong>Spirit</strong> #53<br />
ChROnIQUe LA MAIn À LA PâTe<br />
Une personnalité, une recette, une histoire<br />
R<strong>en</strong>dez-vous avec Carole<br />
Br ondel, char gée de<br />
communication, pour<br />
la recette familiale <strong>des</strong><br />
œufs au lait.<br />
Dans ma famille, la nourriture, c’est<br />
primordial. On lui voue un véritable<br />
culte. Mon père et ma mère font tous<br />
les deux la cuisine, mais de manière<br />
très différ<strong>en</strong>te. Alors que mon père<br />
fait une cuisine de campagne, ma<br />
mère fait une cuisine plus raffinée.<br />
Mon père fait les meilleures pommes<br />
de terre sautées que j’ai jamais<br />
mangées : moelleuses au cœur et<br />
craquantes à l’extérieur. si mon père<br />
cuisine à l’inspiration, ma mère<br />
utilise <strong>des</strong> recettes qu’elle transforme<br />
à sa manière. Elle a un vrai tal<strong>en</strong>t<br />
pou r réa liser <strong>des</strong> plats assez<br />
compliqués. Par exemple, un de mes<br />
trucs préférés, c’est son bavarois de<br />
poivron rouge au coulis de tomate.<br />
C’est absolum<strong>en</strong>t délicieux ! Quand<br />
elle nous invite, elle teste toujours<br />
de nouvelles recettes. <strong>La</strong> dernière<br />
fois qu’elle a fait un dîner, une de ses<br />
amies lui a décerné le diplôme de la<br />
meilleure cuisinière.<br />
Quand j’étais adolesc<strong>en</strong>te, ma mère<br />
m’emm<strong>en</strong>ait tous les dimanches<br />
midis dans les meilleurs restaurants<br />
de Dordogne. Un de mes souv<strong>en</strong>irs<br />
préférés, c’est un restaurant dans<br />
un moulin, le Moulin du Roc à<br />
Champagnac de Bélair. Depuis que<br />
je suis toute petite, j’ai toujours<br />
aimé manger. J’avais déjà un bon<br />
coup de fourchette et j’adorais rester<br />
à table p<strong>en</strong>dant <strong>des</strong> heures. Quand<br />
j’avais cinq ans, mon Papi Paupaul<br />
me faisait goûter du vin. J’ai tout<br />
de suite aimé ça ! Le premier qu’il<br />
m’a fait déguster, c’est du Loupiac.<br />
Il a bi<strong>en</strong> éduqué mon palais. Plus<br />
tard, il m’a fait goûter les rouges.<br />
Mon arrière-grand-père avait<br />
<strong>des</strong> grands crus dans sa cave et le<br />
dimanche, il nous servait toujours<br />
<strong>des</strong> vins incroyables. Le dimanche<br />
soir, ma grand-mère Yvette faisait<br />
<strong>des</strong> frites maison servies avec son<br />
fameux pâté de foie de volaille à la<br />
truffe, et la salade de son jardin. On<br />
adorait ça !<br />
Un de mes premiers <strong>des</strong>serts<br />
préférés, c’est les œufs au lait de<br />
mes grand-mères Mamie Yvette et<br />
Mamie R<strong>en</strong>ée et de mon arrièregrand-mère<br />
Mamie Jeanne. Chez<br />
Mamie Jeanne, je mangeais <strong>des</strong><br />
escalopes de veau bi<strong>en</strong> t<strong>en</strong>dres,<br />
accompagnées de carottes Vichy<br />
beurrées. Pour le <strong>des</strong>sert, il y avait<br />
<strong>des</strong> œufs au lait, comme je les aime,<br />
un peu trop cuits à l’extérieur. Ma<br />
mère <strong>en</strong> fait régulièrem<strong>en</strong>t ; c’est le<br />
<strong>des</strong>sert qui fait l’unanimité dans<br />
la famille. <strong>La</strong> spécialité de Mamie<br />
Yvette, c’était le gigot d’agneau,<br />
rosé à l’intérieur. Il était parfait,<br />
coupé de manière grossière comme<br />
il faut ! Le père de mon père était<br />
le champion du monde de la soupe<br />
aux haricots de la Dordogne. C’est<br />
une soupe de campagne, avec plein<br />
de légumes, <strong>des</strong> haricots blancs, du<br />
pain rassis, un hachis de lard, de<br />
l’ail et du persil. À la fin, on ajoute<br />
un filet d’huile de noix. Un vrai plat<br />
de campagne <strong>en</strong> Dordogne !<br />
Dans la famille, dès qu’on va<br />
quelque part, on est attiré par les<br />
vitrines d’alim<strong>en</strong>tation. J’adore<br />
l’odeur <strong>des</strong> charcuteries. Je me<br />
damnerais pour de la mortadelle<br />
à la pistache ! Récemm<strong>en</strong>t avec ma<br />
mère, ma sœur et Mamie Yvette,<br />
nous sommes allées à Neuvic voir le<br />
boulanger qui fait de la guimauve et<br />
de la meringue. Quand j’étais petite,<br />
avec ma copine Béa, on claquait tout<br />
notre arg<strong>en</strong>t de poche <strong>en</strong> pâtisseries.<br />
On allait chez Joly à Périgueux pour<br />
acheter <strong>des</strong> nougatines. C’étai<strong>en</strong>t<br />
<strong>des</strong> petits gâteaux, de type financier,<br />
avec une crème au beurre à la<br />
noisette, et une plaque de nougatine<br />
posée sur le <strong>des</strong>sus.<br />
Pour faire les œufs au lait, on<br />
comm<strong>en</strong>ce par réaliser un caramel<br />
avec 50 grammes de sucre et 1 cuillère<br />
à soupe d’eau. On <strong>en</strong> tapisse le fond<br />
d’un moule. On fait bouillir 1/2 litre<br />
de lait avec une gousse de vanille<br />
ouverte. On casse 3 œufs dans un<br />
saladier, on les bat <strong>en</strong> omelette et on<br />
ajoute <strong>10</strong>0 g de sucre <strong>en</strong> poudre. On<br />
verse doucem<strong>en</strong>t le lait bouillant sur<br />
les œufs, sans cesser de remuer. On<br />
verse ce mélange dans une passoire<br />
au-<strong>des</strong>sus du moule. On met au four<br />
au bain-marie, p<strong>en</strong>dant 20 minutes<br />
à 180 °. On teste la cuisson avec un<br />
couteau délicatem<strong>en</strong>t planté dans<br />
le plat. Les œufs au lait sont cuits<br />
quand le couteau ressort sec.<br />
[Lisa Belj<strong>en</strong>]