ALIOS, 10 ANS La clé des champs urbains en Gironde / n°53 ... - Spirit
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En garde <strong>Spirit</strong> #53<br />
OUTER LIMITS OUTER LIMITS GROOVE INDIE ROCK<br />
nancy elizabeth<br />
Wrought Iron<br />
(Leaf/Differ-Ant)<br />
Pour donner suite à Battle & Victor, Nancy<br />
Elizabeth a fait du principe d’isolation<br />
la matière même de Wrought Iron, allant<br />
s’inspirer de la quiétude <strong>des</strong> îles Féroé ou<br />
de celle de l’Aragón, avant d’<strong>en</strong>registrer<br />
ce bijou dans un studio gallois.<br />
L’appr<strong>en</strong>tissage du sil<strong>en</strong>ce a porté ses fruits<br />
sur l’écriture de la jeune Anglaise, qui a<br />
ainsi approché une intimité rare dans son<br />
travail. À l’écoute, il est aisé de retrouver<br />
le panthéon de la demoiselle - Arvo Pärt,<br />
steve Reich, Talk Talk, Juddee sill -,<br />
toutefois, c’est à Linda Perhacs que l’on<br />
songe, comme si Chimacum Rain et Hey,<br />
Who Really Cares ? étai<strong>en</strong>t de précieux<br />
talismans dans sa quête d’absolu. À tel<br />
point que le somptueux Canopy n’aurait<br />
pas juré sur le mythique Parallelograms…<br />
Loin de l’exercice cathartique ou du faux<br />
grossier, ce deuxième album affirme le réel<br />
tal<strong>en</strong>t de son auteur, affirmant sa capacité<br />
à composer un univers simple et profond<br />
dans lequel l’âme peut à loisir se recueillir.<br />
[Nathalie Granger]<br />
Squarepusher<br />
Solo Electric Bass 1<br />
(Warp/Discograph)<br />
On devine déjà la mine gogu<strong>en</strong>arde <strong>des</strong><br />
puristes à l’idée de se plonger dans un<br />
<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t public de Tom J<strong>en</strong>kinson,<br />
non pas derrière ses machines mais bel et<br />
bi<strong>en</strong> sur son instrum<strong>en</strong>t de prédilection,<br />
dont il est un virtuose accompli, la basse.<br />
Ce concert, capté <strong>en</strong> 2007, lors du festival<br />
Jazz à la Villette, est prés<strong>en</strong>té dans un<br />
dénuem<strong>en</strong>t peu commun : intégral,<br />
dépourvu du moindre editing, <strong>en</strong>core<br />
moins de toute trace de post-production.<br />
Alors, squarepusher unplugged à Port-<br />
Royal ? Pas si loin, <strong>en</strong> effet, seul avec sa<br />
basse et son ampli, l’Anglais <strong>en</strong>voûte à la<br />
manière de ses homologues guitaristes,<br />
de John Fahey à John Frusciante.<br />
surtout, il ne s’agit <strong>en</strong> aucun point d’une<br />
lénifiante masterclass ou d’un récital - les<br />
compositions sont signées J<strong>en</strong>kinson.<br />
V<strong>en</strong>u du jazz avant de plonger à corps<br />
perdu dans l’IDM, l’incroyable et humble<br />
technici<strong>en</strong> est <strong>en</strong> bonne voie pour dev<strong>en</strong>ir<br />
le Jaco Pastorius du XXI° siècle…<br />
[Patrick Pulsinger]<br />
The heavy<br />
The House That Dirt Built<br />
(Counter Records/PIAS)<br />
Nouveaux héros britanniques d’un<br />
rock’n’roll transpirant à souhait sa légitime<br />
part noire, The Heavy <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d bi<strong>en</strong><br />
<strong>en</strong>foncer le clou avec son deuxième effort.<br />
L’<strong>en</strong>thousiasme général dégagé par The<br />
House That Dirt Built repose <strong>en</strong> grande<br />
partie sur les nombreux concerts assurés<br />
depuis Oh No ! Not You Again. L’énergie<br />
est toujours au r<strong>en</strong>dez-vous, le très efficace<br />
single How You Like Me Now <strong>en</strong> atteste.<br />
Pour autant, l’horizon s’est élargi, le combo<br />
musardant vers de nouveaux territoires :<br />
Short Change Hero ose rev<strong>en</strong>diquer<br />
l’influ<strong>en</strong>ce du western spaghetti, Long<br />
Way From Home apprivoise le blues, Love<br />
Like That se pare de motifs swinging 60’s.<br />
Paradoxalem<strong>en</strong>t, c’est dans le registre ska/<br />
two tone de Love Like That que le groupe<br />
atteint une dim<strong>en</strong>sion inédite ; accrocheur<br />
au possible, ce morceau s’affirme comme<br />
tout simplem<strong>en</strong>t le meilleur de l’album,<br />
évoquant <strong>en</strong> moins de cinq minutes The<br />
specials. Vérification sur scène bi<strong>en</strong> sûr.<br />
[Jean-Yves Tessé]<br />
Frànçois and The Atlas Mountains<br />
Plaine Inondable<br />
(Talitres/Differ-Ant)<br />
saintes, <strong>La</strong> Rochelle, Bordeaux, Bristol.<br />
<strong>La</strong> carte du t<strong>en</strong>dre du Char<strong>en</strong>tais<br />
indique un net p<strong>en</strong>chant pour l’eau.<br />
Artiste aux tal<strong>en</strong>ts multiples - ses<br />
délicates aquarelles illustr<strong>en</strong>t les<br />
pochettes de ses albums -, le garçon<br />
a toujours provoqué collaborations<br />
et r<strong>en</strong>contres : Cresc<strong>en</strong>t, Movietone,<br />
Camera Obscura, Unkle Jelly Fish, la<br />
chorale basque Bost Gehio. Enregistré<br />
<strong>en</strong>tre saintonge et Pyrénées, Plaine<br />
Inondable, son quatrième album à ce<br />
jour, est d’une rare fluidité. Délicat<br />
comme un poème volé au v<strong>en</strong>t. Avec<br />
son orchestration toute <strong>en</strong> velours, on<br />
croirait <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre une session inédite<br />
de Tindersticks où brillerait la voix<br />
de Dominique A., période <strong>La</strong> Fossette.<br />
Une espèce de disque à l’anci<strong>en</strong>ne,<br />
belle ouvrage d’un artisan épanoui.<br />
<strong>La</strong> crue peut bi<strong>en</strong> m<strong>en</strong>acer, Frànçois<br />
veille et saura nous sauver.<br />
[Esther Morando]