commissions interregionales de la recherche archeologique

Bilan Interrégion Ouest, 2003-2006
Rivière (Seine-Maritime) va nécessiter des opérations préventives dans les années à venir, probablement
non sans diffi cultés. Il s’agit d’un site majeur avec une occupation datée d’environ 200 000 ans. Nous
recommandons au SRA de Haute-Normandie de prévoir l’association des quaternaristes du CNRS
(Caen, Meudon, Lille) à l’opérateur qui sera choisi pour les questions de chronostratigraphie et d’étude
de la faune. Il faut signaler une très bonne opération de sauvetage par Stéphane Hinguant (INRAP) sur
la falaise de Piégu (Côtes-d’Armor) sur une couche riche en faune saalienne, complétant les travaux
antérieurs en recherche programmée. La faune du karst de Ranville (Calvados) a été étudiée et publiée
(Auguste et al. 2005).
Pour le programmé, même si parfois cela peut inclure un peu de préventif, il faut saluer le projet
de publication, coordonné par Jean-Laurent Monnier, de deux ouvrages traitant du littoral nord de la
Bretagne. L’un sera la monographie du gisement de Piégu mentionné ci-dessus, dont les recherches par
intermittence s’étalent de 1971 à 2005. Le second sera consacré à cinq gisements, non loin de Piégu,
mais weichséliens : Goaréva, Karreg ar Yellan, Carantec et deux sites à La Trinité. C’est l’occasion de
faire la synthèse de travaux s’étalant de 1965 à nos jours en y incluant la thèse récente de Briagell Huet
sur le gisement de Bréhat. A ce pôle de recherche sur le littoral nord breton s’ajoutent deux autres pôles
géographiques : l’un est le PCR sur les premiers hommes en Normandie, le second concerne le bassin
de la rivière Sarthe.
Le PCR normand est dirigé par Dominique Cliquet (SRA de Basse-Normandie). La recherche y
est très dynamique et foisonnante. Nous citerons plus particulièrement la sortie récente dans la revue
Quaternaire d’un article sur la grotte du Rozel (Manche), autrefois publiée par François Scuvé comme
contenant une série du Paléolithique supérieur alors qu’il s’agit d’un moustérien laminaire du début
glaciaire weichsélien (Van Vliet et al. 2006). Toujours dans le Cotentin, la thèse de Sylvie Coutard révisant
le calage des formations superfi cielles améliore la connaissance du cadre chrono-environnemental des
gisements fouillés localement depuis 30-35 ans (Coutard, Cliquet 2005). Un important programme de
datations absolues a été lancé. Les premiers résultats permettent de mieux caler les sites entre les stades
isotopiques 7 et 2 (Cliquet et al., 2003 ; Lautridou 2003). Une diffi culté est à signaler dans cette partie
du territoire : le gisement sous-marin de La Mondrée ne peut pas être exploité pour le moment faute de
moyens. Pour le Calvados, nous mentionnerons la découverte d’industries micoquiennes dans le Bessin,
ce qui est un apport important même si les gisements sont mal conservés. Dans l’Orne, le gisement de
Saint-Brice-sous-Rânes dont le faciès est très particulier avec ses innombrables pièces bifaciales a été
daté comme nous le pensions de la fi n du Paléolithique moyen. Le traitement des données de Saint-Brice
est long et fastidieux mais il est nécessaire pour progresser dans la connaissance de ce faciès. Pour le
PCR, plusieurs articles sont déjà sortis et plusieurs ouvrages sont en cours de rédaction.
Le Moustérien à nombreuses pièces bifaciales est également étudié en Bretagne et en Pays de la
Loire par Nathalie Molines (université de Rennes) et Solène Bourdin pour sa thèse. Si les études sont
bien maîtrisées, nous ne sommes pas d’accord pour restreindre l’aire de répartition de ce faciès à la seule
partie ouest de la France car ce type d’ndustrie a été repéré et décrit à Champlost (Yonne).
2.3. LE PALÉOLITHIQUE SUPÉRIEUR
La période est illustrée par les importantes recherches menées depuis quelques années par Stéphane
Hinguant et Romain Pigeaud, sous la coordination de Jean-Laurent Monnier, dans le « canyon » de l’Erve
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