commissions interregionales de la recherche archeologique

Bilan Interrégion Ouest, 2003-2006
avec prudence ; un seul de ces bâtiments semble avéré. Il s’agit d’une construction quadrangulaire à
deux nefs, de 22 m de long pour 10 m de large, avec une entrée avancée qui rappelle le plan du bâtiment
1 de la zone 1 de Saint-Vigor-d’Ymonville, attribué au Néolithique moyen. Le mobilier recueilli dans
les structures en creux adjacentes reste somme toute peu abondant ; parmi les éléments caractéristiques
fi gurent une fusaïole et une languette qui - au même titre que la présence de micro-denticulés et d’une
fl èche perçante dans d’autres structures sur le même site - pourraient inciter à attribuer cette occupation
vers la fi n du Néolithique. D’autres éléments tant lithiques - nombreux tranchets, armatures à retouches
abruptes des bords - que céramique, ne permettent pas cependant d’exclure également une occupation
du Néolithique moyen.
Signalé en 1983, l’étude de l’abri sous-roche de La Jupinerie à Omonville-la-Petite (Manche),
a été entreprise de 2000 à 2005. Les niveaux protohistoriques et préhistoriques étudiés correspondent à
l’âge du Bronze fi nal, à l’âge du Bronze ancien ou à l’extrême fi n du Néolithique, au Néolithique moyen
et enfi n au Mésolithique. La couche 3, datée de la fi n du III e millénaire av. J.-C., a livré les vestiges d’un
sol en place et le plan d’un petit bâtiment adossé contre la paroi de l’abri. Quelques grands vases de
stockage étaient calés un peu plus loin contre la même paroi. Un coffre de pierre, contenant de nombreux
rejets de combustion, a été interprété comme les vestiges d’un foyer construit, partiellement destructuré
par la suite lors de l’effondrement du porche de l’abri. Lorsqu’elle n’est pas érodée, cette couche 3 est
séparée des niveaux du Néolithique moyen par un horizon globalement stérile. Dans une anfractuosité de
la paroi, une petite citerne récoltant les eaux de ruissellement avait été aménagée à l’aide de poutrages.
Les fragments d’un vase à profi l en S du Néolithique moyen y ont été recueillis. De façon générale, le
mobilier issu de l’ensemble 5 comprend à la fois des armatures tranchantes typiquement du Néolithique
moyen et d’autres plutôt d’affi nité danubienne, une bouteille décorée de boutons à enfoncement médian
et des fragments panse portant des boutons au repoussé typiquement du Néolithique moyen I et un
fragment de vase à anse interne que l’on attribue généralement plutôt au Néolithique moyen II. Après
une nouvelle passe stérile, quelques armatures mésolithiques ont été retrouvées prés d’une structure de
combustion, dans ce qui semble correspondre à un lambeau de couche en place conservé contre la paroi
de l’abri.
La nécropole mégalithique de la Bruyère du Hamel à Condé-sur-Ifs (Calvados) a été découverte
en 1988. Cette dernière a été fouillée de 1991 à 1996. Le paléosol sous-jacent est étudié depuis 1997.
L’inventaire du mobilier recueilli depuis le début de cette fouille est actuellement réalisé à 50%. Bien
qu’initialement attribuée à la même période, la série céramique de Condé-sur-Ifs se différencie de celle
recueillie dans le paléosol d’Ernes tant du point de vue typologique que technologique (dégraissants
d’os pilé dans un cas, de mousses dans l’autre). Toutes deux sont attribuées à une phase ancienne du
Cerny, ici avec des affi nités ligériennes. On note la présence de quelques décors au peigne et peut-être
d’un élément de vase à embouchure déformée. En attendant une analyse spatiale fi ne de l’industrie
lithique, des secteurs d’activité semblent d’ores et déjà se dégager. L’analyse pétrographique d’un
fragment d’anneau disque, retrouvé dans le paléosol, indique l’usage d’une matière première exogène,
peut-être originaire du sud de la Bretagne. En ce qui concerne le monument C, le démontage de son
cairn confi rme l’absence de structuration interne de la maçonnerie, contrairement aux monuments plus
imposants du même secteur. La découverte, dans la première assise à l’entrée du couloir, d’une dalle
portant de nombreuses traces de façonnage sans doute avec un outil de type herminette est un élément
remarquable, rarement identifi é dans les constructions de ce type dans l’ouest de la France. Quelques
éléments mobiliers ou osseux du Néolithique moyen II ont été recueillis sous les éboulis de la tombe,
51