PROJECTEUR ACL HC5000 De Mitsubishi - Ted Magazine
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Avec NATHALIE FREDETTE<br />
nfredette@quebecaudio.com<br />
74 Québec Audio & Vidéo, août/septembre 2007<br />
TONI KITANOVSKI & CHERKEZI<br />
ORCHESTRA<br />
Borderlands<br />
ENJA/FUSION 3, ENJACD 9174 2<br />
Quelques secondes suffisent pour que vous ayez l’impression<br />
qu’un troupeau de pachydermes va bientôt défiler sous vos<br />
yeux dans votre salon. Non, vous n’y êtes pas : c’est un cortège<br />
funèbre de la Nouvelle-Orléans qui s’est sans doute mis<br />
en branle à deux pas de chez vous. Finalement, ce n’est pas<br />
encore ça puisqu’une guitare fêlée et déjantée vous indique<br />
soudainement une tout autre piste, mais laquelle ? Et cette<br />
trompette qui fait tout à coup irruption vous met aussi la puce<br />
à l’oreille… Voilà, vous y avez mis du temps : cette pièce<br />
d’abord méconnaissable, c’est la Gnossienne no 1 d’Éric<br />
Satie offerte par les Macédoniens Toni Kitanovski et le<br />
Cherkezi Orchestra, s’illustrant tout au long de ce<br />
Borderlands dans l’art du mélange musical (oserons-nous le<br />
terme « macédoine » ?). Un disque d’une belle énergie,<br />
pour les amateurs d’orchestres de cuivres et de jazz singulier.<br />
IBRAHIM FERRER<br />
Mi Sueño<br />
NONESUCH/WARNER, 2 139068<br />
Mi Sueño, c’est le rêve du chanteur Ibrahim Ferrer devenu<br />
réalité dix-huit mois après sa mort. Quel était le projet qui<br />
tenait tant à cœur à cette figure connue du Buena Vista Social<br />
Club pour qu’il y consacre les derniers jours de sa vie ?<br />
Enregistrer un disque hommage au boléro, style cubain au<br />
tempo lent et au contenu romantique, que le chanteur affectionnait<br />
par-dessus tout. Grâce au pianiste et directeur musical<br />
de talent Roberto Fonseca, dont il faut souligner les arrangements<br />
sobres et élégants, et avec le concours du producteur<br />
Nick Gold, ce testament émouvant voit aujourd’hui le jour.<br />
On y retrouve Ferrer entouré de ses collègues du Buena Vista,<br />
notamment le contrebassiste Cachaito López, le guitariste<br />
Manuel Galbán, sans parler de la chanteuse Omara<br />
Portuondo, « la meilleure seconde femme d’Ibrahim »<br />
(dixit la première), avec qui il interprète un touchant Quizás,<br />
Quizás.<br />
LURA<br />
M’Bem di fora<br />
TIMES SQUARE RECORDS/FUSION 3, FQT-CD-1801<br />
On prend décidément goût à ces jeunes chanteuses d’origine<br />
capverdienne (nées ou non sur l’archipel situé au large du<br />
Sénégal), qu’elles aient pour nom Maria de Barros, Sara<br />
Tavares ou, dans le cas qui nous occupe ici, Lura. Plus particulièrement,<br />
on apprécie leur allégresse, leur art de renouveler<br />
la mélancolique morna (popularisée par Cesaria Evora) et<br />
d’explorer d’autres styles comme le batuque, le funana, la<br />
coladeira, bref, d’insuffler de la fraîcheur à cette musique des<br />
îles en lorgnant tantôt du côté du Brésil, tantôt du côté de<br />
l’Europe, sans jamais perdre de vue l’ancrage africain. Lura,<br />
née à Lisbonne en 1975, année où le Cap-Vert s’affranchissait<br />
du Portugal, a chanté avec Juka, Bonga, Evora, Florès et bien<br />
d’autres avant d’entamer sa propre carrière. Après le très<br />
remarqué Di Korpu Ku Alma, paru en 2004, elle nous offre<br />
M’Bem di fora, sur l’étiquette Times Square, un disque riche<br />
et varié, tout en rythmes et nuances. Une belle découverte<br />
pour qui ne connaîtrait pas encore cette chanteuse à l’avenir<br />
prometteur.<br />
MARIZA<br />
Concerto em Lisboa<br />
TIMES SQUARE RECORDS/FUSION 3, TSQCD 9060<br />
Proclamée « plus belle voix du fado » par la prestigieuse<br />
Central FM au Portugal, sacrée meilleure artiste européenne<br />
2003 par la BBC en musiques du monde, appréciée au<br />
Portugal et ailleurs dans le monde comme en font foi les ventes<br />
records de ses trois premiers disques, Mariza est sans<br />
conteste l’étoile montante du fado. Avec ce disque enregistré<br />
en public à Lisbonne, la chanteuse à la courte chevelure<br />
blond platine s’impose définitivement comme l’une des plus<br />
fortes interprètes de ce style musical qui connaît un renouveau<br />
depuis quelques années. Sa voix puissante, modulée et<br />
contrôlée, sa force émotionnelle, son sens de la scène se<br />
déploient du début à la fin de ce magnifique album embelli<br />
encore par les arrangements jamais appuyés ni sirupeux de<br />
Jacques Morelenbaum dirigeant l’orchestre symphonique de<br />
Lisbonne. Bien qu’il ne révolutionne d’aucune façon l’art du<br />
documentaire, un DVD produit par la BBC retrace d’intéressante<br />
façon en complément l’histoire du fado et dresse un<br />
portrait de cette jeune chanteuse née au Mozambique, élevée<br />
à Lisbonne par une mère de couleur et un père tout ce qu’il y<br />
a de plus Portugais, propriétaire d’un club où Mariza, fillette,<br />
poussa ses premières notes.<br />
LATIF AHMED KHAN ET LES<br />
GITANS DU RAJASTHAN<br />
Safar<br />
PLAYA SOUND/FUSION 3, PS 65298<br />
Le joueur de tabla Latif Ahmed Khan a réuni autour de lui des<br />
musiciens nomades du Rajasthan, ce berceau de la culture du<br />
peuple rom. Nous sont proposées des pièces traditionnelles<br />
indiennes chantées ou instrumentales, dans des arrangements<br />
signés par le tabliste. Fascinant voyage au cœur de<br />
cette province du nord-ouest de l’Inde, Safar fait entendre<br />
une musique festive et virevoltante jouée d’ordinaire dans les<br />
villages pendant les fêtes familiales et religieuses. Sur l’enregistrement<br />
sont conviés tabla (sorte de timbale), dholak<br />
(tambour à deux faces), morchang (guimbarde), satârâ<br />
(double flûte), pongi (flûte des charmeurs de serpents),<br />
sârangî (vièle), harmonium, toute une panoplie d’instruments<br />
auxquels se joignent les voix envoûtantes de nombreux<br />
chanteurs et chanteuses.