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Cette ambition souligne l’ambivalence à laquelle est confrontée la définition d’une stratégie commerciale pour le quartier : la revitalisation du commerce local doit pouvoir miser sur le développement exogène du quartier en étendant sa zone de chalandise, tout en conservant comme objectif impératif la satisfaction des besoins des habitants. Pour l’heure, la question n’a pas encore été tranchée. L’identification d’un commerce pouvant véritablement jouer le rôle de « locomotive » s’avère difficile. La spécialisation du quartier dans l’ameublement et la décoration d’intérieure a été entamée (4 boutiques et une grande enseigne de bricolage sont présentes sur le quartier) mais l’existence de retombées positives pour le quartier est difficilement identifiable. - Le volet spatial de la stratégie commerciale vise à concentrer les commerces sur les axes de circulation principaux afin que ceux-ci bénéficient d’une meilleure visibilité. La réorganisation spatiale du tissu commercial ne peut cependant se faire en agissant uniquement sur l’attribution des locaux vacants. En cela, la question des cessions d’activité s’avère problématique. Les modalités de la charte commerciale ne permettent pas d’intervenir sur le choix du repreneur du bail, les cessions se faisant de façon bilatérale entre le cédant et le repreneur lorsque les activités commerciales sont similaires. C’est pourquoi, depuis 2009, le comité de pilotage tente d’intervenir sur les cessions faisant l’objet d’un changement d’activité mais les marges de manœuvre restent limitées. Plus généralement, la mise en œuvre d’une stratégie commerciale se voit confrontée à un problème de déficit de candidatures de commerçants souhaitant s’implanter sur le quartier. Peu de projets présentés sont en mesure de correspondre aux objectifs stratégiques de la charte. La taille des locaux disponibles, en moyenne 70 m 2 , peut également être perçue comme un élément défavorable. L’exigence portée sur la sélection des projets est un gage de respect de l’impératif d’amélioration qualitative du tissu commercial mais allonge en conséquence la durée d’attribution des locaux. Afin d’augmenter le nombre de candidatures, un effort a donc été engagé par Paris Habitat, la Mairie d’arrondissement et la CCIP pour améliorer la communication en amont sur les locaux disponibles (affichage, information sur internet, orientation des porteurs de projet vers le quartier…). Cette démarche semble effectivement positive. Des résultats positifs en termes de réduction de la vacance commerciale et d’amélioration des commerces La procédure d’attribution concertée des locaux commerciaux s’est avérée efficace dans la réduction de la vacance commerciale, qui était l’un des objectifs principaux de la charte. Depuis la mise en œuvre du dispositif, le taux de vacance à diminué pour atteindre un niveau de 2,6% en septembre 2008 4 . Il faut néanmoins souligner la persistance d’une vacance visuelle : dans certains locaux les activités ne sont plus exercées ou ne correspondent pas à un service de proximité (stockage) et n’ont pas « porte ouverte » sur le quartier. La vacance visuelle s’avère donc préjudiciable à l’amélioration du cadre de vie et l’animation du quartier. Dans ce cas de figure, l’implication de Paris Habitat et la médiation de l’association des commerçants permet d’identifier les problèmes rencontrés par les commerçants et de leur rappeler les objectifs de la charte commerciale. Le non-respect de certaines règles relatives à l’utilisation des locaux commerciaux peut potentiellement déboucher sur des procédures de contentieux engagées par Paris Habitat. Suite à la réalisation des deux phases de travaux de rénovation et de sécurisation des locaux, l’amélioration de l’offre commerciale est réelle. L’embellissement des locaux commerciaux a contribué, d’après l’association des commerçants, à une amélioration du cadre de vie sur le quartier, ressentie par les habitants. Le contraste avec les secteurs voisins du périmètre de mise en œuvre de la charte est en effet observable. Les retours sur la rénovation des devantures reçus par les commerçants de la part de leur clientèle sont positifs. Néanmoins, l’impact sur l’activité commerciale reste difficilement observable. Si l’embellissement des commerces a effectivement renforcé leur attractivité, les commerçants n’ont pas constaté une évolution significative de leurs chiffres d’affaires, mais il convient d’indiquer que la dégradation du contexte économique à l’échelle nationale depuis 2008 est nécessairement à prendre en compte. 4 Rapport d’évaluation intermédiaire de la charte, EDL Porte Montmartre 8
Des incertitudes quant à l’avenir de la démarche : la question du FISAC Afin de permettre la pérennisation et la montée en puissance des opérations de redynamisation commerciale, il est envisagé de faire appel au FISAC. Le montage d’une opération FISAC est motivé par le désir d’obtenir des financements plus conséquents. En effet, dans le cadre d’opérations collectives urbaines, ce fonds subventionne des actions de fonctionnement (réalisation d’études, opérations collectives de communication et d’animation, recrutement d’un animateur assistant technique au commerce…) et d’investissement (achat de locaux, travaux de signalétique et d’aménagement, réhabilitation des locaux…) permettant de conduire un programme de redynamisation de plus grande ampleur. Le recours au FISAC présente ainsi plusieurs avantages répondant aux besoins actuels du projet de redynamisation commerciale du quartier de la Porte Montmartre: - L’élargissement du secteur d’intervention en incluant le quartier voisin de la Moskova. - La réalisation d’études de commercialité et d’études de faisabilité permettant de déterminer une véritable stratégie commerciale pour le quartier (définition des besoins commerciaux des habitants, analyse de la question du développement exogène ou endogène du tissu commercial et de la pertinence d’une politique de thématique d’activité). - L’augmentation du financement et l’accompagnement des actions d’animations commerciales collectives devraient renforcer l’impact de celles-ci. - Enfin, le recrutement d’un assistant technique au commerce de type manager de centre-ville permettrait d’améliorer l’accompagnement et les actions de formation des commerçants. Cette assistance devrait en outre alléger la tâche des partenaires, notamment de l’EDL, pour qui l’implication dans la charte commerciale demande un investissement très important. Mais ce dispositif soulève cependant quelques interrogations - Le lancement d’une opération collective urbaine nécessite l’identification d’un maître d’ouvrage public. Ce maître d’ouvrage doit être une collectivité territoriale, une SEM ou une chambre consulaire. La sollicitation du FISAC requiert donc un portage et un volontarisme politique important. Or, selon la Délégation Régionale au Commerce et de l’Artisanat francilienne en charge des dossiers FISAC, ce portage politique fait généralement défaut à Paris, ce qui expliquerait le faible nombre d’opérations montées jusqu’à présent sur la ville. De plus, d’après la DDEE, les dispositions législatives du FISAC ne permettent pas de définir un bailleur comme maître d’ouvrage des travaux. Or, à la Porte Montmartre, l’implication de Paris Habitat, bailleur unique sur le quartier et propriétaire des locaux commerciaux, est absolument nécessaire pour lancer un appel d’offre groupé permettant d’assurer la cohérence des travaux - Le montage du financement global de l’opération requiert un travail d’anticipation budgétaire important, plus difficile à gérer que le système d’aides accordées par la Ville à Paris Habitat, maître d’ouvrage dans le cadre de la charte. En outre, le FISAC prévoit une participation plus forte des commerçants dans le financement des actions de fonctionnement et d’investissement, ce qui laisse supposer que les marges de manœuvres financières des commerçants du quartier soient suffisantes. Si le projet de mobilisation du FISAC sur le quartier permettrait donc de donner de l’ampleur à l’ambition de redynamisation commerciale, il apparaît nécessaire de prendre en compte les limites de ce dispositif. La mise en œuvre d’une charte commerciale dans le cas de la Porte Montmartre a montré qu’une solution plus souple présentait des gages d’efficacité, notamment en s’appuyant de façon importante sur le travail partenarial. 2. LES STRATEGIES POUR FAVORISER L’IMPLANTATION D’ACTIVITES EN PIEDS D’IMMEUBLES Un appel à projet rue de la solidarité (19 e arrondissement) L'objet de cet appel à projets est de favoriser l’implantation d’activités en pieds d’immeubles, notamment dans le domaine de l’économie sociale et solidaire, dans la rue de la solidarité. Les locaux attribués peuvent être utilisés pour développer une activité existante ou pour mettre en place un nouveau projet. 9
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