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BULLETIN DES ARRETS - Ministère de la justice...

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REPUBLIQUE DU ZAIRE<br />

<strong>BULLETIN</strong> <strong>DES</strong> <strong>ARRETS</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

COUR SUPREME DE JUSTICE<br />

Année 1974<br />

KINSHASA<br />

Editions <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour Suprême <strong>de</strong> Justice<br />

1975


Dépôt légal no 410177 du 22/6/77


<strong>ARRETS</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

COUR SUPREME DE JUSTICE<br />

(Janvier - Décembre 1974)<br />

Avec éventuellement note du conseiller<br />

rapporteur, conclusions ou réquisitoire<br />

du <strong>Ministère</strong> Public.


Attendu que par déc<strong>la</strong>ration écrite en date du treize avril mil neuf<br />

cent scixante-dix faite au greffe du Tribunal <strong>de</strong> première instance <strong>de</strong><br />

Kinshasa et reçue au greffe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong> le neuf mars<br />

mil neuf cent soixante et onze, le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur forma un pourvoi en cassa-<br />

tion contre le jugement rendu par le Tribunal <strong>de</strong> première instance <strong>de</strong><br />

Kinshasa statuant au <strong>de</strong>gré d'appel en matière répressive, en date du<br />

12 décembre 1969 sous le numéro 12.405.<br />

Attendu que s'il est vrai que cette déc<strong>la</strong>ration écrite <strong>de</strong> pourvoi est<br />

conforme à <strong>la</strong> loi et plus pricisément à l'alinéa 1 <strong>de</strong> l'article 51 <strong>de</strong> l'ordon-<br />

nance-loi no 69/2 du 8 janvier 1969 re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Cour<br />

suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>, il n'en <strong>de</strong>meure pas moins que le pourvoi faisant l'objet<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong>dite déc<strong>la</strong>ration est irrecevable au motif que celle-ci n'a pas été, dans<br />

les <strong>de</strong>ux mois <strong>de</strong> sa date, ni d'ailleurs à tout autre moment, confirmée<br />

par une requête déposée au greffe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême en <strong>la</strong> forme<br />

prévue aux articles 1 i 3 <strong>de</strong> l'ordonnance-loi prémentionnée ainsi que le<br />

prescrit le <strong>de</strong>rnier alinéa du susdit art. 51.<br />

Par ces motifs,<br />

La Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>. section judiciaire,<br />

Déc<strong>la</strong>re le pourvoi irrecevable;<br />

Condamne le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur aux frais <strong>de</strong> l'instance taxés à <strong>la</strong> somme<br />

<strong>de</strong> 64 Z. (SOIXANTE-QUATRE ZAIRES) .<br />

Ainsi arrêté et prononcé à l'audience publique du mercredi neuf janvier<br />

mil neuf cent soixante-quatorze, à <strong>la</strong>quelle siegeaient BAYONA-ba-MEYA,<br />

Prési<strong>de</strong>nt; MPUTU TADI DI MBAFU, Jean KOTSAKIS, Michel BOU-<br />

? EILLE et TSHIKANGU MUKABA, Conseillers; en présence <strong>de</strong> l'Avocat<br />

général <strong>de</strong> <strong>la</strong> République MWEPU MIBANGA, avec l'assistance <strong>de</strong> MU<br />

NINGO-GHALU MASUDI. Greffier du siège.<br />

COUR SUPREME DE JUSTICE<br />

SECTION ADMINISTRATIVE<br />

MATIERE DE RECOURS EN ANNULATION<br />

Audience publique du 12 janvisr 1974.<br />

PROCEDURE ADMINISTRATIVE.<br />

ANNULATION - ARRETE DEPARTEMENTAL PORTANT RETOUR<br />

DEFINITIF DOMAINE DE L'ETAT - DROIT FONCIER - NON<br />

ETABLI PAR NOUVEAU CERTIFICAT D'ENREGISTREMENT -<br />

DEFAUT DE QUALITE - REJET.<br />

La mutation par décès <strong>de</strong> <strong>la</strong> prcpriété immobilière ne s'opère que par<br />

un nouveau certificat d'enregistrement. Est irrecev~ble, pour défaut <strong>de</strong>


Vu <strong>la</strong> notification <strong>de</strong> cette ordonnance aux parties et au Procureur général<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> République le 27 décembre 1973;<br />

Vu l'appel <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause à cette audience à <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>resse dame<br />

veuve REICHMAN et <strong>la</strong> République du Zaïre, défen<strong>de</strong>resse ne comparais-<br />

sent pas ni personne en leurs noms;<br />

Ouï à cette audienoe le conseiller Michel BOUTEILLE, rapporteur et l'Avo-<br />

cat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> République, MWEPU MIBANGA en son avis;<br />

Sur quoi <strong>la</strong> Cour prend <strong>la</strong> cause en délibéré et, à <strong>la</strong> même audience,<br />

rend l'arrêt suivant :<br />

Considélrant que <strong>la</strong> dame veuve REICHMAN Jacob, née SHAPIRO Annie,<br />

assistée et représentée par l'avocat R. SERLIPPENS a introduit (<strong>de</strong>vant <strong>la</strong><br />

Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>, section administrative, le 22 mai 1970 une ~remièrz<br />

requête enrôlée sous <strong>la</strong> référence R.A. 8 et le 3 octobre 1970, une secon<strong>de</strong><br />

requête enrôlée sous <strong>la</strong> réfbence R.A. 13 tendant, l'une et l'autre, à l'annu-<br />

<strong>la</strong>tion pour vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi, excès ou détournement <strong>de</strong> pouvoir, <strong>de</strong> l'ar-<br />

rêté no 00535/CAB/MAF/69 du 29 septembre 1969 du ministre <strong>de</strong>s Mines<br />

et <strong>de</strong>s Affaires foncières actuellement commissaire d'Etat aux Affaires fon-<br />

cières portant décision <strong>de</strong> retour définitif au domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> République<br />

dkmocratique du Congo, aujcurd'hui République du Zaïre, <strong>de</strong>s droits fonciers<br />

que possédait le sieur REICHMAN Jacob, sur une parcelle <strong>de</strong> terre d'une<br />

superficie <strong>de</strong> 19 ares, 72 centiares, sise à Lubumbashi, enregistrée à <strong>la</strong> Con-<br />

servation <strong>de</strong>s Titres fonciers <strong>de</strong> Lubumbashi sous les réf6rences XII v FO<br />

41 en invoquant comme premier moyen <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l'article 14 <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Constitution en oe que l'ordonnance-loi no 66/343 du 7 juin 1966 dite loi<br />

BAKAJIKA aurait été implicitement abrogée par <strong>la</strong>dite Constitution et qu'en<br />

tout cas, al<strong>la</strong>nt à l'encontre <strong>de</strong> celle-ci elle serait inconstitutionnelle; com-<br />

me <strong>de</strong>uxième moyen, <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l'ordonnance-loi no 66/343 du 7 juin<br />

1966 et <strong>de</strong>s articles 5 et 6 <strong>de</strong> l'ordonnance no 66/413 du 8 juillet 1965<br />

en ce que l'arrêté attaqu6 aurait été pris par un seul ministre et qu'en<br />

outre, notification <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision <strong>de</strong> retrait n'aurait jamais été faite à <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>resse; comme troisième moyen, <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l'ordonnance-loi no<br />

66/343 du 7 juin 1966 et <strong>de</strong> ses mesures d'application en ce que l'arrêté<br />

attaqué interpréterait d'une façon erronée l'esprit <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi Bakajika;<br />

Considérant que le sieur REICHMAN Jacob est décédé le 30 juin 1926;<br />

Considérant que le certificat d'enregistrement produit aux débats 3st<br />

toujours établi à son nom;<br />

Considérant que, selon les dispositions <strong>de</strong> l'arti~le 37 du décret du 6<br />

février 1920, les mutations par décès <strong>de</strong> <strong>la</strong> propriétb immobilière, ne s'o-<br />

pèrent que par un nouveau certificat d'enregistrement;<br />

Considérant que <strong>la</strong> dame veuve REICHMAN Jaoob ne produit pas <strong>de</strong><br />

certificat d'engistrement l'investissant <strong>de</strong> <strong>la</strong> propriété <strong>de</strong> <strong>la</strong> parcelle litigieuse;<br />

Que, dès lors, elle n'établit pas avoir un droit <strong>de</strong> propriété sur <strong>la</strong>dite<br />

parcelle;<br />

Qu'en conséquence elle n'a pas qualit6 pour introduire en son nom une<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'annu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l'arrêté départemental du 29 septembre 1969;<br />

Que dès lors son recours ne peut être accueilli;<br />

8


ARRET (R.A.I. : 1)<br />

Eit cause : MAKONGA MWANAUTE (Bonaventure), <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur en annu-<br />

<strong>la</strong>tion et en in<strong>de</strong>mnisation.<br />

Contre : LA REPUBLIQUE DU ZAIRE en <strong>la</strong> personne <strong>de</strong> son CommissaG<br />

re d'Etat aux Affaires politiques et à ILI coordir?ation <strong>de</strong>s activités du M.P.R.,<br />

défen<strong>de</strong>resse en annu<strong>la</strong>tion et en in<strong>de</strong>mnisation.<br />

Vu <strong>la</strong> requête du <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur datée du 25 mai 1970 reçue au greffe <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong> le 7 juillet 1970, tendant :<br />

l0 à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en annu<strong>la</strong>tion « d'une décision prise par le Gouverneur <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> province du Nord Katanga, en exécution d'un mandat à lui confié par le<br />

gouvernement <strong>de</strong> <strong>la</strong> République du Congo en <strong>la</strong> personne <strong>de</strong> son ministre<br />

<strong>de</strong> l'Intérieur et <strong>de</strong>s Affaires coutumières »;<br />

2O à une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'in<strong>de</strong>mnité portant sur un montant <strong>de</strong> vingt millions<br />

<strong>de</strong> zaïres (20.000.000 Z.) pour <strong>la</strong> réparation d'un dommage exceptionnel<br />

que lui avait causé <strong>la</strong> décision attaquée;<br />

Vu <strong>la</strong> publication <strong>de</strong> cette requête par extrait au journal officiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ré-<br />

publique du Zaïre en date du 1 janvier 197 1;<br />

Vu <strong>la</strong> notification <strong>de</strong> cette requête au Ministre <strong>de</strong> l'Intérieur et <strong>de</strong>s Affaires<br />

coutumières ainsi qu'au Prcoureur général <strong>de</strong> <strong>la</strong> R6publique le 15 juillet<br />

1970;<br />

Vu le rapport <strong>de</strong> l'Avocat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> République MWEPU MIBANGA,<br />

rqu au greffe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême le 13 mars 1973;<br />

Vu l'arrêt rendu le 14 avril 1973 par <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong> dont<br />

le dispositif est ainsi conqu :<br />

« Par ces motifs,<br />

La Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>, section administrative,<br />

Vu l'ordonnance-loi no 69/02 du 8 janvier 1969 et spécialement son article<br />

83;<br />

Ordonne pour communication aux parties, le dépôt au greffe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour<br />

suprême, du dossier <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause et du rapport susmentionné <strong>de</strong> l'Avocat<br />

général <strong>de</strong> <strong>la</strong> République, MWEPU MIBANGA;<br />

Réserve les dépens;<br />

Vu <strong>la</strong> notification <strong>de</strong> ce dépôt à <strong>la</strong> République du Zaïre en <strong>la</strong> personne<br />

du Commissaire d'Etat aux Affaires politiques et à <strong>la</strong> Coordination <strong>de</strong>s<br />

activités du M.P.R. ainsi qu'au <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur MAKONGA le 31 juillet 1973;<br />

Vu le <strong>de</strong>rnier mémoire du <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur daté du 13 août 1973, reçu au greffe<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême le même jour et sa notification à <strong>la</strong> République du<br />

Zaïre en <strong>la</strong> personne du commissaire dYEtat aux Affaires politiques et à <strong>la</strong><br />

Coordination <strong>de</strong>s activités du M.P.R., ainsi qu'au Procureur général die <strong>la</strong><br />

République les 14 et 15 septembre 1973;<br />

Vu <strong>la</strong> fixation <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause à l'audience publique du 12 janvier 1974 par<br />

ordonnance du 6 décembre 1973 du Premier Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême<br />

<strong>de</strong> <strong>justice</strong>;<br />

1 O


Vu <strong>la</strong> notification <strong>de</strong> cette ordonnance aux parties et au Procureur général<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> République les 20 et 27 décembre 1973;<br />

Vu l'appel <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause à cette audience à <strong>la</strong>quelle le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur comparait<br />

en personne et <strong>la</strong> défen<strong>de</strong>resse, <strong>la</strong> République du Zaïre ne comparaît pas, ni<br />

personne en son nom;<br />

Ouï le Premier rési<strong>de</strong>nt LIHAU EBUA LIBANA <strong>la</strong> MOLENGO, rappor-<br />

teur et l'Avocat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> République MWEPU MIBANGA en son avis;<br />

Sur quoi <strong>la</strong> Cour prit <strong>la</strong> cause en délibéré et à l'audience publique <strong>de</strong><br />

r e jour rend l'arrêt suivant :<br />

Considérant que par requête signée le 25 mai 1970 par Maître ZIDORI<br />

RWUBUSISI, le citoyen MAKONGA MWANAUTE a saisi <strong>la</strong> Cour su-<br />

prême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>, section administrative. <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s : 1') une <strong>de</strong>-<br />

man<strong>de</strong> en annu<strong>la</strong>tion « d'une décision prise par le Gouverneur <strong>de</strong> <strong>la</strong> pro-<br />

vince du Nord-Katanga, en exécution d'un mandat à lui confié par le gou-<br />

vernement <strong>de</strong> Qa République du Congo en <strong>la</strong> personne <strong>de</strong> son ministre <strong>de</strong><br />

1'Interieur et <strong>de</strong>s Affaires coutumières »; îO) une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d''in<strong>de</strong>mnité<br />

portant sur un montant <strong>de</strong> vingt millions <strong>de</strong> zaïres (20.000.000 Z.) « pour,<br />

suivant le titre <strong>de</strong> <strong>la</strong> requête, réparation d'un dommage exceptionnel » que<br />

lui aurait causé <strong>la</strong> décision attaquée;<br />

Considérant que, conformément à l'article 157 <strong>de</strong> l'ordonnanse-loi du<br />

10 juillet 1968 portant co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'organisation et <strong>de</strong> <strong>la</strong> compétence jucli-<br />

ciaires, <strong>la</strong> Cour suprême, section administrative, connaît en premier et<br />

<strong>de</strong>rnier ressorts <strong>de</strong>s recours en annii<strong>la</strong>tion fermés contre les actes, règlements<br />

et décisions <strong>de</strong>s autorités centrales; qu'en l'espèce le requérant ayant intro-<br />

duit un recours en annu<strong>la</strong>tion contre une décision d'une autorité régionale,<br />

<strong>la</strong> Cour est incompétente pour en connaître en premier ressort;<br />

Considérant que le requérant a intitulé, en outre, l'acte <strong>de</strong> saisie <strong>de</strong><br />

« <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'in<strong>de</strong>mnité pour réparation d'un dommage exceptionnel »;<br />

que, conformément à l'article 166 <strong>de</strong> l'ordonnance-loi susvisée du 10 juillet<br />

1968, <strong>la</strong> Cour suprême, section administrative, n'est saisie d'une <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

d'in<strong>de</strong>mnité re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> réparation d'un dommage exceptionnel que dans<br />

l'hypothèse où il n'existe pas d'autres juridictions compétentes; que, dans le<br />

cas d'espèce, <strong>de</strong> citoyen MAKONGA MWANAUTE postu<strong>la</strong>nt .également<br />

l'annu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision qui lui aurait causé préjudice, il s'agit, en vertu<br />

<strong>de</strong>s arti<strong>de</strong>s 157 et 159 <strong>de</strong> l'ordonnance-loi précitée du 10 juillet 1968,<br />

d'une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en dommages-intérêts introduite en même temps qu'une<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> en annu<strong>la</strong>tion;<br />

Qu'ainsi <strong>la</strong> Cour suprême, section administrative, n'est pas compétente<br />

pour connaître <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en dommages-intérêts au motif qu'elle<br />

est incompétente pour statuer sur <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en annu<strong>la</strong>tiori dont elle est<br />

également saisie;<br />

Par ces motifs,<br />

La Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>, Section administrative,<br />

Vu <strong>la</strong> Constitution et spécialement l'article 60;


&organisation et <strong>de</strong> compétence judiciaires qui limite sa compétence en ~remier<br />

ressort aux seuls recours en annu<strong>la</strong>tion pour vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi, formés contre les<br />

actes, règlements et décisions <strong>de</strong>s autorités centrales et <strong>de</strong>s organismes décentralisés<br />

p<strong>la</strong>cés sous <strong>la</strong> tutelle <strong>de</strong> ces autorités. Le recours dirigé contre les actes ou décisions<br />

<strong>de</strong>s autorités régionales, comme dans le cas d'espèce, relève <strong>de</strong> <strong>la</strong> compétence <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Cour d'appel siégeant en premier ressort conformément à l'article 156 du même<br />

co<strong>de</strong>.<br />

Quant au second recours, l'article 166 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'organisation et <strong>de</strong> <strong>la</strong> com-<br />

pétence judiciaires permet à <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>, dans le cas où il n'existe<br />

pas d'autre juridiction compétente, <strong>de</strong> connaître en premier et <strong>de</strong>rnier ressort, <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d'in<strong>de</strong>mnités re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> réparation d'un dommage exceptionnel, ma-<br />

tériel ou moral, résultant d'une mesure prise ou ordonnée par les autorités <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

République, <strong>de</strong>s régions ou <strong>de</strong>s collectivités locales.<br />

L'article 96 <strong>de</strong> l'ordonnance-loi du 8 janvier 1969 re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong>vant<br />

<strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong> énonce que <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'in<strong>de</strong>mnité doit être introduite<br />

dans les trois mois <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision ou <strong>de</strong>s actes d'exécution qui ont causé préjudice<br />

au requérant.<br />

A propos <strong>de</strong> ces dé<strong>la</strong>is, on remarque qu'en matière <strong>de</strong> cassation, seules les dé-<br />

cisions rendues après le 10 juillet 1968 peuvent être attaquées par pourvoi. Le dé<strong>la</strong>i<br />

pour introduire ce <strong>de</strong>rnier commence à courir à partir du 15 décembre 1968 (article<br />

123 <strong>de</strong> l'ordonnance-loi no 69/2 du 8 janvier 1963 re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong>vant<br />

<strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>).<br />

En matière administrative par contre, <strong>la</strong> loi n'a plus cette précision. Dans le si-<br />

lence <strong>de</strong>s textes, il est permis <strong>de</strong> conclure que les décisions administratives ou les<br />

mesures d'exécution antérieures à I'ordonnanceloi prérappelée ne peuvent être atta-<br />

quées ni les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d'in<strong>de</strong>mnité être introduites en vertu <strong>de</strong> cette loi. Cette se<br />

lution a pour fon<strong>de</strong>ment le principe général <strong>de</strong> <strong>la</strong> non-rétroactivitè <strong>de</strong>s lois. En effet,<br />

sauf si le légis<strong>la</strong>teur y a expressément dérogé, note M. A. RUBBENS, <strong>la</strong> non-rétroao<br />

tivité est présumée (A. RUBBENS, Le pouvoir, l'organisaiton et <strong>la</strong> compétence ju-<br />

diciaires, T.I., Kinshasa, 1970, no 29 B, p. 50 et note 38). Elle signifie que <strong>la</strong> loi<br />

ne dispose que pour l'avenir, <strong>de</strong> telle manière que tout fait antérieur à sa promul-<br />

gation ne tombe pas sous son empire.<br />

En matière administrative, le légis<strong>la</strong>teur a estimé qu'il existait à l'époque pour<br />

les administrés <strong>la</strong> possibilité d'agir en <strong>justice</strong> contre l'administration.<br />

Dans le cas d'espèce, il est <strong>de</strong>meuré constant que lorsqu'il avait appris le 16<br />

août 1966 <strong>la</strong> décision <strong>de</strong> l'autorité régionale, le requérant actuel s'est abstenu d'in-<br />

troduire une action en <strong>justice</strong> <strong>de</strong>vant les juridictions ordinaires compétentes ou une<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> en in<strong>de</strong>mnisation <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Cour d'appel <strong>de</strong> Kinshasa exerçant, + i'époque,<br />

ccnformément à l'article 7 du Titre IX <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution, les comp6tences dé<br />

volues à <strong>la</strong> section administrative <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>.<br />

En conclusion, <strong>la</strong> Cour suprême ne peut, en l'absence d'une stipu<strong>la</strong>tion expresse<br />

du Egis<strong>la</strong>teur, connaître <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d'in<strong>de</strong>mnité pour dommage exceptionne1 cau-<br />

sé par les décisions ou mesures d'exécution antérieures à <strong>la</strong> loi rég<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> procédure<br />

<strong>de</strong>vant elle.<br />

Le recours doit être déc<strong>la</strong>rt5 irrecevable.<br />

MWEPU MIBANGA, avocat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> Repubuque.


<strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Cour suprÊme <strong>de</strong> <strong>justice</strong> et spkialement l'article 2 tel que modi-<br />

fié à ce jour;<br />

Dit <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> irrecevable;<br />

Met les frais <strong>de</strong> l'instance taxés à 48 Z. à <strong>la</strong> charge <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs;<br />

Ainsi décidé et prononcé à l'audience publique du 16 janvier 1974 à<br />

<strong>la</strong>quelle siégeaient : LIHAU EBUA LIBANA <strong>la</strong> MOLENGO, Premier pré<br />

si<strong>de</strong>nt; KALALA-ILUNGA, prési<strong>de</strong>nt; A. R. DETHIER, M. BOUTEILLE et<br />

MUTOMBO BAKAFWA, conseillers; en présence <strong>de</strong> l'Avocat général MBO-<br />

MA GUTAMEGA GAPATA, avec l'assistance du greffier KHUABI LUE-<br />

MBA.<br />

EN CAUSE : 1) Jean <strong>de</strong> MALENGREAU d'HEMBISE 2) Charles <strong>de</strong> MALENGREAU<br />

#HEMBISE contre <strong>la</strong> REPUBLIQUE DU ZAIRE (RA. 4).<br />

NOTE JURIDIQUE du Premier prési<strong>de</strong>nt LIHAU EBUA LIBANA <strong>la</strong> MOLENGO.<br />

Suivant le rapport du ministère public en date du 23 juin 1972 établi par l'Avocat<br />

général MBOMA GUTAMEGA GAPATA, <strong>la</strong> requête doit être déc<strong>la</strong>rée irrecevable<br />

au motif que l'avocat qui Sa signée n'a pas produit une procuration spéciale du<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur et que <strong>la</strong> requête est tardive.<br />

Il est exact que <strong>la</strong> procuration spéciale dont les trois avocats du <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur<br />

<strong>de</strong>vaient être porteurs, conformément à l'article 2 <strong>de</strong> l'ordonnanceloi du 8 janvier<br />

1969 re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Cour suprême, ne se trouve pas dans le<br />

dossier <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause. Il faut donc normalement conclure à l'irrecevabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>.<br />

Toutefois les dispositions <strong>de</strong> cet article 2 telles que modifiées par i'ordonnance-<br />

loi no 73/009 du 14 février 1973, pourraient susciter <strong>de</strong>s hésitations quant à <strong>la</strong> solution<br />

à donner au problème soulevé par le défaut signalé <strong>de</strong> <strong>la</strong> procuration spéciale. Aux<br />

termes <strong>de</strong> l'alinéa 2 <strong>de</strong> cet article modifié, le ministère <strong>de</strong> l'avocat n'est plus<br />

obligatoire dans le contentieux administratif <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Cour suprême.<br />

Néanmoins, dans l'affaire que nous examinons, <strong>la</strong> requête avait déjà été introduite<br />

<strong>de</strong>vant notre Cour avant l'entrée en vigueur <strong>de</strong> l'ordonnance-loi précitée du 14<br />

février 1973. A défaut <strong>de</strong> dispositions transitoires spéciales prévoyant <strong>la</strong> rétroactivité<br />

<strong>de</strong>s régles nouvelles, faut-il apprécier <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong> <strong>la</strong> requête dont <strong>la</strong> Cour est<br />

saisie, en se référant aux dispositions en vigueur au moment <strong>de</strong> l'introduction <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ? ...<br />

Concernant <strong>la</strong> rétroactivité <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> procédure, il n'existe pas, en matière du<br />

contentieux administratif, <strong>de</strong> principes spécifiques différents <strong>de</strong> ceux qui sont appli-<br />

cables en procédure civile ou pénale.<br />

Référons-nous à celles <strong>de</strong>s jurispru<strong>de</strong>nce et doctrines étrangères qui ont influencé<br />

notre légis<strong>la</strong>tion et notre jurispru<strong>de</strong>nce dans bien <strong>de</strong>s domaines pour dégager ces<br />

principes. La Cour <strong>de</strong> cassation <strong>de</strong> France (1) a décidé que «les dispositions légales<br />

re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> procédure (civile) s'appliquent immédiatement, même aux instances<br />

(1) Civ., sect. soc., 7 juin 1951; D. 1951.509.<br />

16


en cours qui n'ont pas fait l'objet d'une décision au fond » (2). En matière pénale,<br />

on relève aussi <strong>de</strong>s arrêts qui énoncent ce même principe d'application imddiatz<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> loi nouvelle. « Les lois modifiant <strong>la</strong> procédure (pénale), a déc<strong>la</strong>ré <strong>la</strong> Cour<br />

<strong>de</strong> cassation <strong>de</strong> France (3, <strong>de</strong>viennent immédiatement applicables aux poursuites<br />

en cours d'exécution au moment où elles sont promulguées, mais elles ne sauraient,<br />

a défaut d'une disposition expresse, entraîner <strong>la</strong> nullité d'actes régulièrement accomplis<br />

en conformité <strong>de</strong> <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion antérieure, ct obliger les parties à les renouveler<br />

s (4). Quant à <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> cassation <strong>de</strong> Belgique, elle a décidé par un arrêt du<br />

27 janvier 1938 (5) que «l'article 2 du Co<strong>de</strong> civil (6) est sans application aux<br />

lois <strong>de</strong> compétence et <strong>de</strong> procédure, sous <strong>la</strong> réserve que <strong>la</strong> loi nouvelle ne porte<br />

pas atteinte aux actes va<strong>la</strong>blement faits en conformité <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi ancienne ».<br />

Les dispositions rapportées <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux arrêts indiqués ci-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> cas-<br />

sation <strong>de</strong> France <strong>la</strong>issent subsister uii doute : en principe, <strong>la</strong> loi nouvelle rétroagit-<br />

elle pour s'appliquer aux actes <strong>de</strong> procédure déjà accomplis dans l'instance encore<br />

en cours ou est-elle seulement d'application immédiate aux actes <strong>de</strong> procédure qui<br />

ne sont pas encore accomplis ? ... La restriction que comporte le second arrêt ci-<br />

<strong>de</strong>ssus indiqué <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> cassation <strong>de</strong> France peut incliner à conclure à <strong>la</strong><br />

rétroactivité. Si, en effet, <strong>la</strong> loi nouvelle <strong>la</strong>isse, en toute hypothèse, va<strong>la</strong>bles les actes<br />

régulièrement accomplis cn conformité <strong>de</strong> <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion antérieure, ce<strong>la</strong> ne suppo-<br />

serait-il pas que cette restriction ne concerne pas les actes <strong>de</strong> procédure qui ne<br />

seraient pas régulièrement accomplis en conformité <strong>de</strong> <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion antérieure; que<br />

donc <strong>la</strong> nouvelle loi serait applicable à ces actes et que, par conséquent, il y aurait<br />

rétroactivité <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle loi à leur égard ? ...<br />

Les dispositions reproduites <strong>de</strong> l'arrêt prononcé par <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> cassation <strong>de</strong><br />

Belgique le 27 janvier 1938 ne <strong>la</strong>issent, quant à elles, subsister aucun doute : <strong>la</strong><br />

loi nouvelle rétroagit en matière <strong>de</strong> procédure. Influencées <strong>de</strong>puis l'Etat indépendant<br />

du Congo par <strong>la</strong> jurispru<strong>de</strong>nce et par <strong>la</strong> doctrine belges, <strong>la</strong> jurispru<strong>de</strong>nce et <strong>la</strong> doo<br />

trine admettent, au Zaïre, le principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> rétroactivité <strong>de</strong>s lois en matière <strong>de</strong><br />

procédure.<br />

Les dispositions ci-<strong>de</strong>ssus rapportées <strong>de</strong> l'arrêt rendu le 12 janvier 1950 par <strong>la</strong><br />

chambre criminelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> cassation <strong>de</strong> France et celles <strong>de</strong> l'arrêt du 27 janvier<br />

1938 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> cassation <strong>de</strong> Belgique prévoient une importante exception au<br />

principe qu'ils énoncent <strong>de</strong> l'application immédiate (7) ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> rétroactivite (8)<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> loi nouvelle en matière <strong>de</strong> procédure : les actes régulièrement accomplis (9)<br />

ou va<strong>la</strong>blement faits (10) en conformité <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi ancienne ne doivent pas être d é<br />

(2) Nouvelle Table alphabétique <strong>de</strong> cinq années du Recueil Dalloz 1947 1951,<br />

Vo Lois et décrets. no 64.<br />

(3) Crim. 12 janvier 1950. D. 1950.159.<br />

(4) Neuvième Table alphabétique <strong>de</strong> cinq années du Recueil Dalloz 1947 à 1951, V"<br />

Lois et décrets. no 68.<br />

(5) Pas. 1938. 1, 23.<br />

(6) Co<strong>de</strong> civil belge.<br />

(7) Suivant les arrêts indiqués <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> cassation <strong>de</strong> France.<br />

(8) Suivant l'arrêt mention6 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> cassation <strong>de</strong> Belgique.<br />

(9) Suivant les arrêts indiqués <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> cassation <strong>de</strong> France.<br />

(10) Suivant l'arrêt mentionné <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> cassation <strong>de</strong> Belgique.


(1) art. 2, al. 1" <strong>de</strong> I'ordonnace-loi du 8 janvier 1968 telle que modifiée B ce jour.<br />

18


COUR SUPREME DE JUSTICE - SECTION JUDICIAIRE-CASSASION<br />

MATIERES CIVILE ET COMMERCIALE<br />

1. PROCEDURE CIVILE.<br />

Audience publique du 6 février 1974.<br />

APPEL - EXPEDITION POUR APPEL - CONTESTATION DE L'IN-<br />

TIME QUANT A LA PRODUCTION DE CETTb PIECE PAR L'APPE-<br />

LANT -CONCLUSIONS D'APPEL DE L'INTIME DECLARANT L'AP-<br />

PEL RECEVABLE MAIS NON FONDE - ADMISSION IMPLICITE<br />

DE LA PRODUCTION DE L'EXPEDITION POUR APPEL - MOYEN<br />

NOUVEAU - MELANGE DE FAZT ET DE DROIT - IRRECEVABILZ-<br />

II. DROIT DU TRAVAIL.<br />

CONTRAT D'hMPLOI - RUPTURE ABUSIVE AU LIEU DE SUSPEN-<br />

SION - APPRECIATION <strong>DES</strong> FAITS PAR L'EMPLOYEUR QUANT<br />

AU MOTIF DE RUPTURE DU CONTRAT - MOYEN IRRECEVABLE.<br />

1. -Doit être rejeté comme nouFes;u et mb<strong>la</strong>ngé <strong>de</strong> fait et <strong>de</strong> droit, le moyen<br />

<strong>de</strong> cass~tion qui fait grief à <strong>la</strong> dgcision attaquée d'avoir admzs <strong>la</strong> receva-<br />

bilité d'un appel alors que l'appe<strong>la</strong>nt a omzs <strong>de</strong> produire l'expkdition pour<br />

appel (dès lors qu'il résulte <strong>de</strong>s cosclusions d'appel <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie intimée<br />

que celle-ci a considéré l'appel recet able mais non fondé, admettant ainsi<br />

implicitement que l'expédition pour appel avait ét.4 produite.<br />

(ARRET (R.C. 50)<br />

En cause : AMISI, <strong>de</strong>mun<strong>de</strong>ur en mssation.<br />

Contre : La SOCIETE BANQUE COMMERCIALE ZAIROISE, défen<strong>de</strong>res-<br />

se en cassation.<br />

Vu l'arrêt attaqué, iendu par <strong>la</strong> Cour d'appel <strong>de</strong> Kinshasa en date du<br />

11 août 1970 et dont le dispositif est ainsi conçu :<br />

« Par ces motifs,<br />

La Cour, statuant contradictoirement, et par rejet <strong>de</strong> toutes conclusions au-<br />

tres, plus amples ou contraires;<br />

Ouï le <strong>Ministère</strong> public representé par Monsieur l'Avocat général Léonard<br />

MWEPU MIBANGA, en son avis tendant à se référer à <strong>justice</strong>;<br />

Reçoit l'appel et le dit fondé;


au motif que le sieur DELVOIE, Administrateur-Délégué <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque<br />

Commerciale Zaïroise (anciennement Banque du Congo) ne fournit pas<br />

<strong>la</strong> preuve du mandat l'habilitant à représenter en <strong>justice</strong> <strong>la</strong>dite banqur;<br />

Attendu que l'examen du dossier, re<strong>la</strong>tivement au premier moyen révèle<br />

que les parties ont échangé <strong>de</strong> <strong>la</strong> ccrrespondance dans <strong>la</strong>quelle il est fait<br />

état <strong>de</strong> l'expédition, <strong>la</strong>quelle aurait été, aux dires <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie défen<strong>de</strong>resse<br />

en cassation communiquée au <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur qui le conteste; que par ailleurs,<br />

le dossier soumis à <strong>la</strong> Cour suprême contient <strong>de</strong>s conclusions <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>resse en cassation prises au niveau d'appel et dans lesquelles elle<br />

a <strong>de</strong>mandé à <strong>la</strong> Cour d'appel <strong>de</strong> déc<strong>la</strong>rer l'appel <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie défen<strong>de</strong>resse<br />

en cassation recevable mais non fondé, admettant ainsi implicitement que<br />

l'expédition pour appel était produite par son adversaire; que <strong>de</strong> l'ensemble<br />

<strong>de</strong> ces considérations il ressort que <strong>la</strong> Cour suprême se trouve <strong>de</strong>vant un<br />

moyen nouveau dont l'examen, possible en raison du fait qu'il concerne<br />

une disposition légale imperative, obligerait cependant <strong>la</strong> Cour suprême à<br />

effectuer <strong>de</strong>s investigatjcns en <strong>de</strong>hors du dossier soumis à son attention;<br />

qu'ainsi, étant mé<strong>la</strong>ngé <strong>de</strong> fait et <strong>de</strong> droit, ce moyen ne peut être accueilli;<br />

Attendu qu'il est reproché en outre à l'arrêt attaqué d'avoir déc<strong>la</strong>ré<br />

prescrite l'action du <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur intentée contre <strong>la</strong> Banque Commerciale 22:-<br />

roise du chef <strong>de</strong> rupture abusive <strong>de</strong> contrat alors que le contrat d'emploi<br />

le liant à cette <strong>de</strong>rnière <strong>de</strong>vait être considéré comme suspendu durant son<br />

incarcération, conformément aux dispositions <strong>de</strong>s articles 69, 5O et 84 dit<br />

décret4oi du ler février 1961 tel que modifié et remp<strong>la</strong>cé par l'article 44.<br />

7O <strong>de</strong> l'ordonnanceloi no 67/310 du 9 août 1967 formant le co<strong>de</strong> du travail;<br />

Attendu que le juge <strong>de</strong> fond, à <strong>la</strong> suite d'une appréciation <strong>de</strong>s faits,<br />

a conclu que <strong>la</strong> résiliation du contrat qui avait lié le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur en cassa-<br />

tion et <strong>la</strong> Banque Commerciale zaïroise, était intervenue pour abandon <strong>de</strong><br />

poste et ce bien avant que le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur n'ait fait l'objet d'incarcération;<br />

que dès lors le contrat d'emploi ne pouvait être suspendu, et que <strong>la</strong> pres-<br />

cription <strong>de</strong> l'action du <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur avait commencé à courir à dater <strong>de</strong> 1s<br />

rupture du contrat jusqu'au jour <strong>de</strong> l'incarcération; que pendant ce <strong>la</strong>ps<br />

<strong>de</strong> temps, supérieur à un an, <strong>la</strong> prescription était intervenue;<br />

Attendu que cette appréciation <strong>de</strong>s faits, est souveraine et &happe<br />

au contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>; que partant le moyen invoqué<br />

est irrecevable;<br />

Par ces motifs,<br />

La Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>, section judiciaire,<br />

Déc<strong>la</strong>re irrecevable <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> contestation <strong>de</strong> l'attestation signée<br />

par le greffier BEMBA;<br />

Rejette le pourvoi;<br />

Condamne le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur aux frais <strong>de</strong> <strong>la</strong> présente instance taxés à <strong>la</strong><br />

somme <strong>de</strong> 51 Z. (CINQUANTE ET UN ZAIRES).<br />

21


Ainsi arrêté et prononcé à l'audience publique du mercredi six février<br />

1974 à <strong>la</strong>quelle siégeaient : BAYONA-BA-MEYA, Prési<strong>de</strong>nt; André R.<br />

DETHIER, LUBAMBA KAMUANGA, BALANDA MIKUIN LELIEL et<br />

Jean KOTSAKIS, Conseillers; en présence <strong>de</strong> l'Avocat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ré-<br />

publique MWEPU MIBANGA, avec l'assistance <strong>de</strong> MUNINGO-GHALU<br />

MASUDI, Greffier du siège.<br />

COUR SUPREME DE JUSTICE - SECTION JUDICIAIRE<br />

MATIERES CIVILE ET COMMERCIALE - CASSATION<br />

CASSATION - PROCEDURE.<br />

Audience publique du 6 février 1974.<br />

REQUETE INTRODUCTIVE DE POURVOI - OMISSION DE JOIN-<br />

DRE COPIE CONFORME DE L'ASSIGNATION - IMPOSSIBILITE<br />

DE CONTROLE - IRRECEVABZLITE.<br />

La non production <strong>de</strong> <strong>la</strong> copie conforme <strong>de</strong> liassignation à <strong>la</strong> requête<br />

en cassntion en matièrc civile, rend ce pourvoi irrecevable lorsque l'rrbsence<br />

<strong>de</strong> ce document ne permet pas à <strong>la</strong> Cour d'exercer son contrôle.<br />

(ARRET R.C. 58)<br />

En cause : PANDANJILA MUTOMBO, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur en cassation.<br />

Contre : MUKENGESHAYI, défen<strong>de</strong>ur an cassation.<br />

Vu l'arrêt attaqué rendu par <strong>la</strong> Cour d'appel <strong>de</strong> Lubumbashi en datr<br />

du 16 décembre 1969 et dont le dispositif est ainsi concu :<br />

« Par ces motifs,<br />

Ouï Monsieur le Substitut MPOYI s'en référant à <strong>justice</strong>;<br />

Statuant contradictoirement;<br />

Reqoit MUKENGESHAYI en son appel et l'y dit bien fondé;<br />

Infirme dans toutes ses dispositions le jugement entrepris;<br />

Dit PANDANJILA Samuel mal fondé en sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et l'en déboute;<br />

Le condamne, reconventionnellement, à payer cent vingt-cinq zaïres<br />

MUKENGESHAYI pour les raisons ci-<strong>de</strong>ssus déduites;<br />

Le condamne aux frais <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux instances liquidés à <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> Z. 8,40.00<br />

(HUIT ZAIRES QUARANTE MAKUTA) ».<br />

Vu le pourvoi en cassation formé par le citoyen PANDANJILA MUTOMBO<br />

par requête datée du ler avril 1971 et reçue au greffe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême<br />

<strong>de</strong> <strong>justice</strong> le 16 avril 1971;<br />

Vu <strong>la</strong> signification <strong>de</strong> <strong>la</strong>dite requête par exploits <strong>de</strong>s huissiers EGBOYA<br />

<strong>de</strong> Kinshasa et KATUBADI <strong>de</strong> Kananga <strong>de</strong>s 27 avril et 5 juin 1971;<br />

Vu <strong>la</strong> fixation <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause à l'audience publique du mercredi 6 février<br />

22


Vu <strong>la</strong> signification <strong>de</strong> cette requête par exploits du greffier MUNINGO-<br />

GHALU MASUDI <strong>de</strong> Kinshasa en date du 13 juillet 1971 et <strong>de</strong> l'huissier<br />

MATUNGULUKA <strong>de</strong> Mbanza-Ngungu en date du 23 juillet 1971;<br />

Vu <strong>la</strong> fixation <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause à l'audience publique du mercredi 6 février 1974<br />

par ordonnance du Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong> en date du 26<br />

décembre 1973;<br />

Vu <strong>la</strong> notification <strong>de</strong> i'ordonnance <strong>de</strong> fixation d'audience par exploits du<br />

greffier MLJNINGO-GHALU MASUDI en date du 3 janvier 1974;<br />

Vu l'appel <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause à l'audience publique <strong>de</strong> ce jour;<br />

Ouï le conseiller BALANDA MIKUIN LELIEL en son rapport et l'avocat<br />

général <strong>de</strong> <strong>la</strong> République MWEPU MIBANGA qui a donné lecture <strong>de</strong>s<br />

c~nclusions étabilies par le procureur gén6ral <strong>de</strong> <strong>la</strong> République, KENGO-<br />

wa-DONDO;<br />

Sur quoi <strong>la</strong> Cour prend <strong>la</strong> cause en délibéré et, à <strong>la</strong> même audience, rend<br />

l'arrêt suivant :l<br />

Attendu que le p&sent pourvoi est dirigé contre le jugement du Tribunal<br />

<strong>de</strong> première instance <strong>de</strong> Matadi statuant au <strong>de</strong>gré d'appel le 5 mai 1971 ;<br />

Sur le premier moyen :<br />

Attendu que dans <strong>la</strong> première branche du premier moyen, les <strong>de</strong>man-<br />

<strong>de</strong>urs invoquent <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l'article 9 alinéa 2 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution et<br />

<strong>de</strong> l'article 54 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale, en ce que le jugement attaqu6<br />

ainsi que le jugement du tribunal <strong>de</strong> sous-région <strong>de</strong> Mbanza-Ngungu ont<br />

été rendus en cause « <strong>Ministère</strong> public contre DJOCK » alors que l'action<br />

n'a pas été mise en mouvement par le <strong>Ministère</strong> public mais par citation<br />

directe <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie civile;<br />

Attendu que l'article 9 alinea 2 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution est invoqué à tort;<br />

qu'en effet les dispositions dudit article ne visent que l'obligation <strong>de</strong> mo-<br />

tiver les jugements et <strong>de</strong> les prononcer en audience publique;<br />

Attendu qu'il est constant, en l'espèce, que l'action fut engagée par<br />

citation directe;<br />

Attendu que même si une action judiciaire est engagée par voie <strong>de</strong><br />

citation directe, le <strong>Ministère</strong> public ne reste pas moins partie à <strong>la</strong> cause;<br />

qu'en effet, <strong>la</strong> citation directe a pour effet d'obliger le <strong>Ministère</strong> public à<br />

exercer l'action publique;<br />

Que partant, <strong>la</strong> première branche <strong>de</strong> ce moyen n'est pas fondée;<br />

Attendu que <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième branche du même moyen est tirée <strong>de</strong> ce que <strong>la</strong><br />

citation directe originaire a été notifiée aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs respectivement<br />

prévenu et civilement responsable au premier <strong>de</strong>gré, !e 26 janvier 1971<br />

alors que l'ordonnance <strong>de</strong> fixation du juge-prési<strong>de</strong>nt du tribunal <strong>de</strong> sous-<br />

région porte <strong>la</strong> date du 27 janvier 1971;<br />

Attendu qu'en l'espèce les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs ont recu le 26 janvier 1971,<br />

signification <strong>de</strong> <strong>la</strong> citation directe et ont comparu pour <strong>la</strong> première fois<br />

à l'audience du 12 février 1971; qu'ainsi, les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs ayant comparu<br />

dans le dé<strong>la</strong>i légal, cette branche du moyen n'est pas fondée.


cù une partie doit être entendue; qu'en effet, ce qui importe c'est que les<br />

parties piiennent effectivement part aux débats et qu'il soit constaté qu'elles<br />

ont contradictoirement présenté leurs moyens <strong>de</strong> défense;<br />

Attendu qu'en l'espèce les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs font eux-mêmes état dans leur<br />

pourvoi <strong>de</strong> ce que <strong>la</strong> partie civile a p<strong>la</strong>idé et conclu à l'audience du 28<br />

avril 1971 à <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> cause fut prise en délibéré; qu'il en résulte que<br />

<strong>la</strong>dite partie avait été associée aux débats et que dès lors, les droits <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

défense ont été sauvegardés; que <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> ces considérations, il<br />

résulte que les dispositions légales viskes au moyen n'ont pas été violées;<br />

Que partant, cette branche du moyen n'est pas fondée.<br />

Deuxième branche : le tribunal d'appel n'a pas prononc6 <strong>la</strong> clôture <strong>de</strong>s dé-<br />

bats comme l'exige l'article 74 <strong>de</strong>rnier alinéa du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale.<br />

Attendu qu'il ne résulte d'aucune pièce du dossier soumis à <strong>la</strong> censure<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême que le juge d'appel prononca <strong>la</strong> clôture <strong>de</strong>s débats;<br />

Qu'il n'est pas davantage établi qu'après le 28 avril 1971 date <strong>de</strong> l'au-<br />

dience à <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> cause fut prise en délibéré, <strong>la</strong> juridiction d'appel aurait<br />

tenu d'autres audiences auxqueilles les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs n'auraient pas éventuel-<br />

lement pris part pour pouvoir prétendre, le cas échéant, à <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s<br />

droits <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense;<br />

Attendu qu'en l'espèce le juge d'a~pel a déc<strong>la</strong>ré prendre <strong>la</strong> cause en<br />

délibéré;<br />

Qu'il faut en déduire logiquement que les débats ont été clôturés;<br />

Qu'ainsi, cette branche n'est pas fondée.<br />

kisième branche : le premier juge constata que sa décision fut prise con-<br />

tradictoirement alors qu'elle a été rendue par défaut à l'égard du premier<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur;<br />

Attendu que <strong>de</strong>s éléments du dossier soumis à l'attention <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour<br />

suprême, il ressort qu'à l'audience du 12 février 1971 à <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> cause<br />

fut prise en délibéré les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs furent représentés par leur Conseil<br />

l'avocat KUSITI; que <strong>la</strong> représentation du premier <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur en cassation<br />

pouvait va<strong>la</strong>blement avoir lieu, conformément à l'article 71 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

procédure penale, <strong>la</strong> peine prévue pour l'infraction mise à sa charge n'étant<br />

pas supérieure à <strong>de</strong>ux ans <strong>de</strong> servitu<strong>de</strong> pénale principale;<br />

Mais attendu cependant que l'alinéa second <strong>de</strong> l'article 71 du w<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> procédure pénale oblige l'avocat chargé <strong>de</strong> représenter le prévenu d'être<br />

porteur d'une procuration spéciale;<br />

Qu'en l'espèce, aucun élément du dossier n'établit que le conseil du<br />

prévenu était muni d'une procuration spéciale;<br />

Que dès lors, c'est à bon droit que le premier juge a déc<strong>la</strong>ré statuer<br />

par défaut à l'égard du prévenu DJOCK;<br />

Qu'il s'ensuit que cette branche du quatrième moyen n'est pas fondée.


queue ils ont comparu s'est tenue le 12 février 1971. Ils ont par conséquent fait<br />

grief au jugement attaqué d'une énonciation qu'il ne contient pas.<br />

Deuxième moyen :<br />

Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs poursuivent <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l'article 9 alinéa 2 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution<br />

et 87 alinéa ler du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure « civile », en ce que les décisions rendues<br />

par les juges du fond ne font pas état <strong>de</strong> l'i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie civile ni <strong>de</strong> celle du<br />

civilement responsable alors que cette mention doit figurer dans toute décision<br />

judiciaire.<br />

Il est exact que le premier jugement ne mentionne pas l'i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> ces person-<br />

nes à l'endroit u habituel » (en tête du jugement). Toutefois, <strong>la</strong> qualité ainsi que<br />

l'i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>sdites personnes apparaissent c<strong>la</strong>irement dans le corps <strong>de</strong> <strong>la</strong> première<br />

décision (voyez notamment les ler, et 5e feuillets qui parlent du civilement respon-<br />

sable; le 3e feuillet mentionne «le prévenu DJOCK Timothée était conducteur<br />

du véhicule automoteur ... appartenant aux Etablissements Nzo<strong>la</strong>ntima ... B)<br />

De plus, le dispositif du jugement du tribunal <strong>de</strong> sous région «condamne le<br />

prévenu DJOCK in solidum avec le civilement responsable, les Etablissements<br />

Nzo<strong>la</strong>ntima B.P. 1874 Kinshasa, aux dommages-intérêts <strong>de</strong> ... voir 5e et 6e feuillets.<br />

Par ailleurs, le même jugement fait état <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie civile (voir 2e et 3e feuillets)<br />

et plus loin, du nom <strong>de</strong> MALUNGA (3e feuillet).<br />

Enfin, au 6e feuillet, le dispositif condamne u le civilement responsable. aux dom.<br />

mages-intérêts <strong>de</strong> <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> 5.000 Z à payer au nommé MALLTNGA Joseph<br />

bien i<strong>de</strong>ntifié au dossier S.<br />

Cette <strong>de</strong>rnière précision leve toute équivoque et <strong>la</strong>isse c<strong>la</strong>irement entendre que<br />

<strong>la</strong> partie civile dont parle à plusieurs reprises le jugement du tribunal <strong>de</strong> sous<br />

région et MALUNGA ne sont qu'une seule et même personne. De même le corps<br />

du jugement d'appel contient <strong>de</strong> nombreux passages précisant <strong>de</strong> manière non<br />

équivoque, l'i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie civile et du civilement responsable, (voyez notam-<br />

ment 2e feuillet où il est question <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie civile MALUNGA et du civilement<br />

responsable les Etablissements Nzo<strong>la</strong>ntima B.P. 1874/Kinshasa).<br />

La lecture du dossier judiciaire révèle <strong>de</strong> très nombreuses précisions et references<br />

2 l'i<strong>de</strong>ntité tant <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie civile que du civilement responsable; u <strong>la</strong> fille écrasée<br />

s'appelle MATEMBELA, fille <strong>de</strong> MALUNGA Joseph, agent <strong>de</strong> I'Otraco habitant<br />

<strong>la</strong> maison no 5216 sur l'avenue du manguier dans <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Thysville *> (cote 5<br />

et cotes 8 et 9 du procès-verbal du constat d'acci<strong>de</strong>nt, ces documents fournissent<br />

<strong>de</strong>s précisions sur I'i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux parents <strong>de</strong> <strong>la</strong> victime.<br />

- les mentions <strong>de</strong> <strong>la</strong> citation directe (cote 15) précisent sans <strong>la</strong> moindre 6quivoque<br />

l'i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> toutes les parties au proces;<br />

e MALUNGA père <strong>de</strong> <strong>la</strong> victime; ... NZOLANTIMA, propriétaire <strong>de</strong>s Etablissements<br />

Nzo<strong>la</strong>ntima ayant pour siège coin avenue Victoire/Assossa, en face <strong>de</strong> l'immeuble<br />

Kimpwanza à Kinshasa; ... DJOK conduisait <strong>la</strong> voiture <strong>de</strong> marque Ope1 immatri-<br />

culée K 8857 appartenant aux Ets. Nzo<strong>la</strong>ntima ... le second cité (NZOLANTIMA)<br />

en vertu <strong>de</strong> I'article 260 C.C. L. III en sa qualit6 d'employeur doit répondre <strong>de</strong>s faits<br />

<strong>de</strong> son employé ... condamner les <strong>de</strong>ux cités (DJOCK et NZOLANTIMA) in solidum<br />

à <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> 7.000 2.


- De même l'acte d'appel <strong>de</strong> NZOLANTIMA (cote 19 du dossier judiciaire) fait<br />

état <strong>de</strong> ce que « a comparu les Ets Nzo<strong>la</strong>ntima Adrien civilement responsable du<br />

prévenu DJOCK ... son préposé n'étant pas responsable <strong>de</strong> l'acci<strong>de</strong>nt, l'appe<strong>la</strong>nt ci-<br />

vilement responsable ne peut être tenu à <strong>de</strong>s dommages-intérêts ».<br />

- La signification du jugement par défaut rendu par le tribunal <strong>de</strong> sous-région (cote<br />

35) mentionne : « MALUNGA Joseph, partie civile contre DJOCK Timothée, chauf-<br />

feur <strong>de</strong> NZOLANT,IMA, préposé du signifié ... »<br />

- La feuille d'audience du tribunal <strong>de</strong> sousrégion (cotes 36 et 37) signale : u Maître<br />

KUSUTI comparaît pour le civilement responsable et représente également le préve<br />

nu... le tribunal passe <strong>la</strong> parole à <strong>la</strong> partie civile représentée par le défen<strong>de</strong>ur<br />

KILANDAMOKO ... >> Ad<strong>de</strong> feuille d'audience du tribunal <strong>de</strong> première instance <strong>de</strong><br />

Matadi (cote 63).<br />

- «En cause, <strong>Ministère</strong> public et <strong>la</strong> partie civile contre DJOCK, prévenu et NZO-<br />

LANTIMA civilement responsable, ... le prévenu et son civilement responsable com-<br />

paraissent assistés <strong>de</strong> leur conseil Maître NDUDI-NDUDI, <strong>la</strong> partie civile comparaît<br />

représentée par son conseil André KILANDAMOKO, défenseur judiciaire ... <strong>la</strong> partie<br />

civile pris <strong>la</strong> parole ... (cote 64).<br />

- Enfin, les conclusions du défen<strong>de</strong>ur judiciaire KILANDAMOKO (cotes 43 et<br />

48) sont encore plus explicites :<br />

« Pour : MALUNGA Joseph, partie civile contre DJOCK Timothée, prévenu NZO-<br />

LANTIMA, civilement responsable :<br />

Attendu que par <strong>la</strong> presente action, <strong>la</strong> partie civile ... tend à obtenir réparation <strong>de</strong>s<br />

préjudices à lui causés par le prévenu DJOCK par <strong>la</strong> suite d'un acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> rou-<br />

<strong>la</strong>ge causé par ce <strong>de</strong>rnier lequel provoqua <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> son enfant ... MATEMBELE<br />

(page: 1, cote 43);<br />

Attendu que le prévenu DJOCK est au service du sieur Nzo<strong>la</strong>ntima et que le jour<br />

<strong>de</strong> l'acci<strong>de</strong>nt, le prévenu était en mission <strong>de</strong> service; qu'aux termes <strong>de</strong> l'article 260<br />

du co<strong>de</strong> civil, livre III, le sieur NZOLANTIMA en sa qualité d'employeur doit ré-<br />

pondre <strong>de</strong>s faits <strong>de</strong> son employé DJOCK, son préposé (p. 2, cote 43 ... ) ».<br />

Il résulte <strong>de</strong> cet ensemble d'éléments du dossier judiciaire auquel renvoie du<br />

reste <strong>la</strong> décision du tribunal <strong>de</strong> sous-région confirmé par le juge d'appel qu'il n'existe<br />

aucun doute sur l'i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie civile ni celle du civilement responsable.<br />

Par ailleurs, les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs sont mal venus <strong>de</strong> feindre ignorer l'i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

partie civile et celle du civilement responsable avec lesquelles ils ont échangé <strong>de</strong>s<br />

conclusions et p<strong>la</strong>idé lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> procédure au fond. De plus, NZOLANTIMA a lui-<br />

même précisé qu'il était seul et faisait le commerce sous <strong>la</strong> dénomination <strong>de</strong>s Eta-<br />

blissements Nzo<strong>la</strong>ntima.<br />

En exigeant <strong>de</strong> mentionner notamment l'i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s différentes parties qui in-<br />

terviennent à un procès sans préciser l'endroit où cette mention <strong>de</strong>vra figurer, le lé-<br />

gis<strong>la</strong>teur a voulu écarter toute confusion entre elles. Or. en l'espèce, cet objectif<br />

est <strong>la</strong>rgemena atteint.<br />

Il suit <strong>de</strong> ces considérations que le <strong>de</strong>uxième moyen n'est pas fondé, le jugement<br />

dont pourvoi ayant en effet confirmé <strong>la</strong> décision du premier juge sauf en ce qui<br />

concerne <strong>la</strong> peine <strong>de</strong> servitu<strong>de</strong> pénale, a également fait siennes les constatations<br />

qui y sont contenues.


Troisième moyen :<br />

Tiré <strong>de</strong> <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s articles 9, alinéa 2, <strong>de</strong> <strong>la</strong> constitution et 104 du co<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> procédure pénale en ce que le jugement querellé signale que <strong>la</strong> cause a été<br />

fixée à l'audience du 28 avril 1971 suivant l'ordonnance du prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> juridiction<br />

alors que le dossier judiciaire soumis à <strong>la</strong> Cour suprême dc <strong>justice</strong> ne comporte<br />

aucune ordonnance <strong>de</strong> fixation.<br />

Il est un fait que le dossier ne contient pas l'ordonnance <strong>de</strong> fixation pas plus<br />

qu'il n'en est fait mention dans l'inventaire du dossier du tribunal d'appel. Il y a<br />

cependant eu une requête aux fins <strong>de</strong> fixation d'audience (cote 79). Malgré le<br />

défaut d'ordonnance <strong>de</strong> fixation d'audience, toutes les parties ont été régulièrement<br />

notifiées et ont pu toutes également présenter leur moyens <strong>de</strong> défense.<br />

Le défaut d'ordonnance <strong>de</strong> fixation d'audience à supposer qu'il soit établi enta-<br />

che-t-il d'irrégu<strong>la</strong>rité <strong>la</strong> procédure suivie à l'audience du 28 avril 1971 ?<br />

Avant <strong>de</strong> répondre à cette question, rappelons tout d'abord que l'ordonnance <strong>de</strong><br />

fixation n'a pas pour effet <strong>de</strong> saisir <strong>la</strong> juridiction <strong>de</strong> jugement. En effet, <strong>la</strong> juridiction<br />

<strong>de</strong> jugement est saisie par <strong>la</strong> citation (article 54 co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale) ou par<br />

<strong>la</strong> comparution volontaire du prévenu (article 55, co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale) ou en-<br />

core conformément aux dispositions <strong>de</strong> l'article 1,M du même co<strong>de</strong>.<br />

Dans le cas sous examen, l'appel <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs fut régulièrement notifé aux<br />

parties intéressées qui furent invitées à se présenter <strong>de</strong>vant le tribunal d'appel le<br />

24 avrii 1971 à neuf heures du matin (voir dossier judiciaire, côtes 58 à 62). L'acte<br />

d'appel est donc le seul acte en vertu duquel le tribunal <strong>de</strong> première instance <strong>de</strong><br />

Matadi pouvait être va<strong>la</strong>blement saisi; l'ordonnance <strong>de</strong> fixation à <strong>la</strong>quelle allusion<br />

est faite à l'article 53 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale n'étant en réalité qu'un simple<br />

document administratif. Par ailleurs, les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs ne prouvent pas le préjudice<br />

qu'ils auraient subi par suite du défaut d'ordonnance <strong>de</strong> fixation (à supposer que<br />

cette pièce ait réellement manqué). Ce moyen est par conséquent sans intérêt.<br />

Quatrième. moyen :<br />

Tiré <strong>de</strong> <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l'article 9, alinéa 2, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution et <strong>de</strong>s articles<br />

74 et 87 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale en ce que : première branche : dans ses<br />

qualités, le jugement dont pourvoi menticnne une seule fois <strong>la</strong> comparution <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

partie civile par son conseil alors qu'il résulte <strong>de</strong> <strong>la</strong> feuille d'audience que cette<br />

partie a p<strong>la</strong>idé et conclu sur son appel inci<strong>de</strong>nt tendant à obtenir majoration<br />

<strong>de</strong>s dommages-intérêts.<br />

Aucune dispositions légale n'exige <strong>de</strong> mentionner le nombre <strong>de</strong> fois dont <strong>la</strong><br />

présence <strong>de</strong>s parties doit être constatée. De pIus, si le plumitif n'a pas fait état<br />

<strong>de</strong> ce que <strong>la</strong> partie civile p<strong>la</strong>ida à l'audience au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle l'affaire fut prise<br />

en délibéré, on aurait pu conclure à <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense.<br />

Tel n'est cependant pas le cas puisque les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs eux-mêmes constatent<br />

dans le libellé <strong>de</strong> cette première branche que <strong>la</strong> partie civile a pu conclure<br />

p<strong>la</strong>i<strong>de</strong>r dans le libellé <strong>de</strong> cette première branche que <strong>la</strong> partie civile a pu conclure<br />

et p<strong>la</strong>i<strong>de</strong>r sur un appel inci<strong>de</strong>nt. Les droits <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense n'ont dès lors pas été violés,<br />

il s'en suit que cette branche du moyen n'est pas fondée.


<strong>de</strong>uxième branche : les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs font grief au tribunal d'appel <strong>de</strong> n'avoir pas pro-<br />

noncé <strong>la</strong> clôture <strong>de</strong>s débats et d'avoir ainsi violé les dipositions <strong>de</strong> l'article 74 <strong>de</strong>rnier<br />

alinéa du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale.<br />

Il est un fait que ni <strong>la</strong> décision attaquée, ni <strong>la</strong> feuille d'audience ne mentionnent<br />

que le juge a prononcé <strong>la</strong> clôture <strong>de</strong>s débats, ces <strong>de</strong>ux documents constatent ce<br />

pendant que <strong>la</strong> cause fut prise en délibéré (voir 3e feuillet du jugement, côte 71<br />

et côtes 66 et 67).<br />

Nous ne croyons pas que le simple fait qu'un juge n'a pas déc<strong>la</strong>ré les débats<br />

clos puisse entacher sa décision <strong>de</strong> nullité ou <strong>de</strong> toute autre irrégu<strong>la</strong>rité. Il va <strong>de</strong><br />

soi que lorsqu'une cause est déc<strong>la</strong>rée prise en délibéré, comme c'est en l'espèce le<br />

cas, les débats s'y rapportant sont logiquement censés avoir pris fin.<br />

De plus, dans le cas d'espèce, les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs se gar<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> rapporter <strong>la</strong> preu-<br />

ve <strong>de</strong> ce que d'autres audiences d'instruction da <strong>la</strong> cause et auxquelles ils n'auraient<br />

éventuellement pas pris part auraient eu lieu après le 28 avril, c'est-à-dire date à<br />

<strong>la</strong>quelle le tribunal d'appel a pris <strong>la</strong>dite affaire en délibéré, pour invoquer le cas<br />

échéant <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense.<br />

Des documents auxquels <strong>la</strong> Cour peut avoir égard, rien ne permet <strong>de</strong> croire<br />

qu'après le 28 avril, le tribunal d'appel tint d'autres audiences auxquelles les parties<br />

ne furent appelées.<br />

Cette <strong>de</strong>uxième branche n'est donc pas fondée.<br />

troisième branche : le jugement attaqué constate que <strong>la</strong> décision du tribunal <strong>de</strong> sous-<br />

région fut prise contradictoirement qu'eue a été rendue par défaut à l'égard du pre-<br />

mier <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur (DJOCK).<br />

Rappelons d'abord qu'à l'audience du 12 février 1971, à <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> cause fut<br />

prise en délibéré les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs furent représentés par leur conseil, l'avocat KUSUTI<br />

(voir côtes 24, 25. 36 et 37). Le premier <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur alors prévenu <strong>de</strong>vant le pre<br />

mier juge, pouvait va<strong>la</strong>blement se faire représenter par un avocat, <strong>la</strong> peine pré-<br />

vue pour l'infraction dont il était poursuivi, n'étant pas supérieure à <strong>de</strong>ux ans<br />

<strong>de</strong> servitu<strong>de</strong> pénale principale (article 71 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale). Cependant,<br />

en vertu <strong>de</strong> l'alinéa second <strong>de</strong> cette même disposition, l'avocat chargé <strong>de</strong> défendre<br />

les intérêts du premier <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>vait être porteur d'une procuration spéciale.<br />

Or, tel n'a pas été le cas en l'espèce. 11 s'ensuit que c'est donc à bon droit que<br />

le premier juge a déc<strong>la</strong>ré statuer par défaut à l'égard du <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur DJOCK. Il<br />

en résulte que <strong>la</strong> troisième branche <strong>de</strong> ce moyen n'est pas fondée.<br />

Cinquième moyen :<br />

Tiré <strong>de</strong> <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s articles 9, alinéa 2, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution et 108, alinéa 2<br />

et 3 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale, en ce que <strong>la</strong> peine infligée par le premier juge<br />

a été réduite au <strong>de</strong>gré d'appel alors que le jugement attaqué met les dépens <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ux instances 21 charge <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs en cassation, déchargeant ainsi <strong>la</strong> partie<br />

civile <strong>de</strong> tous frais judiciaires.<br />

Ce moyen est fondé. En effet, aux termes <strong>de</strong> l'article 108, alinéa 3 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

procédure pénale, <strong>la</strong> partie civile qui, originairement avait saisi le tribunal <strong>de</strong> sous-<br />

région par voie <strong>de</strong> citation directe, aurait dû se voir condamnée au paiement <strong>de</strong>


<strong>la</strong> totalité <strong>de</strong>s dépens. Le juge a ainsi viol6 <strong>la</strong> loi; <strong>la</strong> décision qu'il a ainsi rendue<br />

doit être cassée quant B ce.<br />

Sième moyen :<br />

première branche : le jugement entrepris ne justifie pas pourquoi il a été rendu<br />

contrairement à l'avis du ministère public alors que, ce <strong>de</strong>rnier avait requis <strong>la</strong> con-<br />

damnaticn du premier <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur à 6 mois <strong>de</strong> S.P.P. avec sursis <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans.<br />

Cette première branche manque en fait, aucun texte légal n'oblige, en effet le<br />

juge d'indiquer lors d'un jugement, les raisons pour lesqueIles il a statué contraire-<br />

ment OU conformément aux réquisitions du ministère public. La seule obligation<br />

que <strong>la</strong> loi fait aux juges consiste notamment à motiver leurs décisions.<br />

<strong>de</strong>uxième branche: le jugement attaqué n'a pas répondu aux conditions <strong>de</strong>s <strong>de</strong>-<br />

man<strong>de</strong>urs sur <strong>la</strong> question du partage <strong>de</strong> responsabilité et a ainsi mis à charge du<br />

premier <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur l'entière responsabilité <strong>de</strong> l'acci<strong>de</strong>nt litigieux.<br />

Cette branche du moyen n'est pas fondée. En effet, bien que <strong>de</strong> manière bréve,<br />

le juge d'appel s'est prononcé sur le probléme <strong>de</strong> <strong>la</strong> responsabilité et a souveraine-<br />

ment estimé qu'à son avis, le premier <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>vait être tenu seul responsable<br />

<strong>de</strong> l'acci<strong>de</strong>nt litigieux (voir 4e feuillet du jugement d'appel les paragraphes 2 21 6).<br />

Septikme moyen :<br />

11 est pris <strong>de</strong> <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s articles 9, alinéa 2, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution et 87 du co<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> procédure pénale et <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense, en ce que <strong>la</strong> décision dont paurvoi<br />

qui fait corps avec celle du premier juge qu'eue a confirmée n'a pas non plus<br />

justifié I'allocafion <strong>de</strong> cinq mille zaïres au second défen<strong>de</strong>ur (alors partie civile<br />

et s'est abstenu <strong>de</strong> répondre aux conclusions <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs tendant à ce que<br />

le tribunal accor<strong>de</strong> à <strong>la</strong> partie civile 5.000 Z. pour <strong>de</strong> préjudice moral qu'elle a<br />

subi).<br />

Ce moyen est fondé. En confirmant <strong>la</strong> décision du premier juge, <strong>la</strong> juridiction<br />

d'appel a fait sienne l'absence <strong>de</strong> motivation constatée dans <strong>la</strong> décision du tribunal<br />

<strong>de</strong> sous-région en ce qui concerne l'allocation <strong>de</strong> 5.000 2. au profit <strong>de</strong> MALUNGA.<br />

De plus, le jugement attaqué ne répond pas aux conclusions <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs<br />

en vue <strong>de</strong> faire réduire à 5ûû Z. l'in<strong>de</strong>mnisation à accor<strong>de</strong>r au second défen<strong>de</strong>ur.<br />

11 s'en suit que ce moyen <strong>de</strong>vra entraîner cassation partielle <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision<br />

querellée.<br />

EN CAUSE : DJOCK et NZOLANTIMA contre MINISTERE PUBLIC et MALUNGA<br />

REQUISITIONS du MINISTERE PUBLIC<br />

Par jugement rendu par défaut le 30 mars 1971 par le tribunal <strong>de</strong> <strong>la</strong> sous-région<br />

<strong>de</strong> Mbanza- Ngungu le citoyen DJOCK Timothée est condamné à 24 mois <strong>de</strong> ser-<br />

vitu<strong>de</strong> pénale principale et à 40.00.00 zaïres d'amen<strong>de</strong> pour infraction au co<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> routc ct pour homici<strong>de</strong> involontaire. II est en outre condamné in solidum


avec le civilement responsable, les Etablissements NZOLANTIMA à Z. 5.000,00.<br />

<strong>de</strong> dommages-intérêts.<br />

Sur appels du prévenu et du civilement responsable interjetés le 6 avril 1971,<br />

le tribunal <strong>de</strong> première instance, par jugement du 5 mai 1971, condamne le prévenu<br />

à 1 an et 4 mois. <strong>de</strong> servitu<strong>de</strong> pénale principale et confirme, pour le surplus, le<br />

jugement du tribunal <strong>de</strong> <strong>la</strong> sous-région.<br />

C'est contre ce jugement que le présent pourvoi est dirigé.<br />

Premier moyen :<br />

Vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l'article 9 alinéa 2 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution et <strong>de</strong> l'article 54 du co<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> procédure pénale en ce que le jugement attaqué ainsi que le jugement <strong>de</strong> <strong>la</strong> sous-<br />

région <strong>de</strong> Mbanza - Ngungu sont rendus en cause ministère public contre DJOCK<br />

alors que l'action n'a pas été mise en mouvement par le ministère public mais par<br />

citation directe <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie civile. En ce que les citations directes ont été notifiées<br />

par huissier au prévenu et au civilemrnt responsable le 26 janvier 1971 alors<br />

que l'ordonnance <strong>de</strong> fixation du juge-prési<strong>de</strong>nt du tribunal est du 27 janvier 1971.<br />

Premier branche du moyen :<br />

Vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l'article 9 alinéa 2 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution et <strong>de</strong> l'article 54 du co<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> procédure pénale en ce que le jugement attaqué ainsi que le jugement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

sous-région <strong>de</strong> Mbanza- Ngungu sont rendu en cause ministère public contre DJOCK<br />

alors que l'action publique n'a pas été mise en mouvement par le ministère public<br />

mais par citation directe <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie civilz. L'alinéa 2 <strong>de</strong> l'article 9 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitu-<br />

tion et l'article 54 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale ne sont pas violés. En effet, l'ali-<br />

néa 2 <strong>de</strong> l'article 9 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution viss <strong>la</strong> motivation <strong>de</strong> jugement et non pas<br />

<strong>la</strong> citation directe. En indiquant dans le jugement entrepris ministère public contre<br />

DJOCK, le tribunal n'a pas violé l'alinéa 2 <strong>de</strong> l'article 9 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution.<br />

L'article 54 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale n'est pas non plus violé. En effet,<br />

<strong>la</strong> juridiction <strong>de</strong> jugement a été régulièrement saisie par <strong>la</strong> requête <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie<br />

lésée conformément à l'article 54 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale. La citation directe<br />

qui déclenche l'action publique force <strong>la</strong> main au ministère public qui <strong>de</strong>vient né-<br />

cessairement partie poursuivante (1).<br />

C'est donc à bon droit que le jugement indique le ministère public contre<br />

DJOCK.<br />

Deuxième branche du moyen :<br />

Vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l'article 9 alinéa 2 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution et <strong>de</strong> I'article 54 du co<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> procédure pénale en ce que les citations directes ont été notifiées par huissier<br />

au prévenu et au civilement responsable le 26 janvier 1971 alors que l'ordonnance<br />

<strong>de</strong> fixation du juge-prési<strong>de</strong>nt est du 27 janvier 1971.<br />

L'ordonnance du juge-prési<strong>de</strong>nt du 27 janvier 1971 fixant l'affaire au 12 février<br />

1971 ne viole pas l'ariicle 53 (au lieu <strong>de</strong> l'article 54 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale).<br />

(1) A. RUBBENS, Droit judiciaire, instructions criminelles et Procédure pénale 1965,<br />

no' 100 à 102; A. BRAAS, Précis <strong>de</strong> procédure pénale, 1950, no 238.


En effet, le tribunal n'est saisi, avec pouvoir <strong>de</strong> juger <strong>la</strong> cause qu'B l'échéance <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> date <strong>de</strong> fixation (2).<br />

Cette branche du moyen manque en droit.<br />

Deuxième moyen :<br />

Vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l'article 9 alinéa 2 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution et l'article 87 alinéa ler du<br />

co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale (au lieu du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure civile) en ce que les<br />

jugements <strong>de</strong> <strong>la</strong> sous-région et <strong>de</strong> premitre instance ne comportent ni l'i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> partie civile ni celle du civilement respoiisable alors que l'article 87 alinéa ler<br />

du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale impose à peine <strong>de</strong> nullité lesdites mentions.<br />

Il ne s'agit pas <strong>de</strong> l'article 87 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure civile comme le signale<br />

le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur en cassation mais <strong>de</strong> l'article 87 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale. Cette<br />

disposition énumère les mentions que doit contenir tout jugement. Parmi ces men-<br />

tions obligatoires figure l'i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie civile et <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie civilement respon-<br />

sable. Ces mentions doivent y être indiquées à peine <strong>de</strong> nullité (3).<br />

L.'usage chez nous est d'i<strong>de</strong>ntifier une personne physique par ses noms, les<br />

noms <strong>de</strong> ses père et mère et éventuellement <strong>de</strong> son conjoint; findication <strong>de</strong> sa<br />

profession, <strong>de</strong> son vil<strong>la</strong>ge d'origine et du lieu <strong>de</strong> sa rési<strong>de</strong>nce. Le lieu et <strong>la</strong> date<br />

<strong>de</strong> naissance seront utilement indiqués lorsqu'ils sont connus (4). Le nom, <strong>la</strong> raison<br />

sociale ou <strong>la</strong> dénomination sociale, <strong>la</strong> nationalité et le domicile ou siège social pour<br />

les personnes morales.<br />

Certes, aucun <strong>de</strong> ces éléments n'est imposé par <strong>la</strong> loi. Il faut et il suffit que <strong>la</strong><br />

personne soit désignée avec certitu<strong>de</strong> et sans équivoque (5), afin que l'on sache par<br />

l'acte même à qui s'applique le jugement.<br />

Désigner <strong>la</strong> partie civile et le civilement responsable sans les i<strong>de</strong>ntifier, en si-<br />

gna<strong>la</strong>nt simplement pour <strong>la</strong> partie civile « MALUNGA Joseph bien i<strong>de</strong>ntifié au<br />

dossier » et pour le civilement responsable les « Etablissements NZOLANTIMA,<br />

B.P. 1874 KINSHASA » est à notre avis insuffisant.<br />

En effet, pour suppléer aux énonciations que l'article 87 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure<br />

pénale exige, il faudrait recourir à <strong>de</strong>s pièces, documents étrangers à i'arrêt ou au<br />

jugement (6).<br />

Or <strong>la</strong> décision doit se suffire afin que l'on sache par l'acte même contre qui<br />

en sera poursuivi l'exécution (7).<br />

En plus, il faut signaler d'une manière générale que certains juges <strong>de</strong> fond<br />

rédigent souvent sans aucun soin leurs jugements et omettent volontairement sous<br />

prétexte que <strong>la</strong> procédure zaïroise n'est pas formaliste, certaines énonciations re<strong>la</strong>-<br />

tives aux parties ou aux faits, favorisant ainsi <strong>de</strong>s pourvois purement di<strong>la</strong>toires.<br />

-<br />

(2) A. RUBBENS, op. cit., no 99.<br />

(3) A. RUBBENS, op. cit., no 208 - Novelles, Droit colonial III, 1938, p. 683.<br />

(4) A. RUBBENS, op. cit. no 211, Civ. lère chambre française, 18 mars 1963,<br />

D. 1963, 343.<br />

(5) A. RUBBENS, op. cit. no 211, Civ. lère chambre française, 18 mars 1963, D.<br />

1963. -~ -~ 343. -<br />

(6) ~an<strong>de</strong>ctéi- belges no 583.<br />

(7) Pan<strong>de</strong>ctes belges no 588.


SOCIETE NI INDICATION DE LA REFERENCE DE LEUR PUBLZCA-<br />

TION AU JOURNAL OFFICIEL - ZRRECEVABILITE.<br />

Est irrecevable le pourvoi introduit par une personne qui pour prouver<br />

son pouvoir d'ester en <strong>justice</strong> verse au dossier une pièce qui n'est ni authen-<br />

tique ni produite en copies ou photocopies certifiées conformes et qui<br />

bien plus ne précise pas <strong>la</strong> disposition statutaire en vertu <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle elle<br />

a agi, ni ne produit pas les statuts cociaux, ni ne donne même pas ka réfé-<br />

rence <strong>de</strong> leur publication au journal officiel.<br />

ARRET (R.P. 85)<br />

En cause : Société AMATO-FRERES et Cie, siège <strong>de</strong> Luluabourg, B.P. 8,<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>resse en cassation.<br />

Contre: 1) le MINISTERE PUBLIC, représenté par le Procureur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

République près le tribunal <strong>de</strong> prernzère instance <strong>de</strong> Kananga;<br />

2) LYRPOU DIMITRI.<br />

Vu le jugement attaqué rendu par le tribunal <strong>de</strong> première instance <strong>de</strong><br />

Kananga en date du 14 juillet 1371 et dont le dispositif est ainsi conçu :<br />

« Par ces motifs,<br />

Le tribunal statuant contradictoirement;<br />

Déc<strong>la</strong>re l'appel <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie civile non recevable;<br />

Confirme en conséquence le jugement entrepris dans toutes ses dispositions<br />

Statuant sur <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> reconventionnelle, fixe comme le premier juge<br />

aurait dû le faire à 3.500 zaïres (TROIS MILLE CINQ CENTS ZAIRES)<br />

le montant <strong>de</strong>s dommages et intérêts à allouer au prévenu dans un dé<strong>la</strong>i<br />

<strong>de</strong> 6 mois »;<br />

Vu le pouwoi formé par <strong>la</strong> société AMATO-FRERES et Cie par déc<strong>la</strong>ra-<br />

tion du 22 juillet 1971, reçue au greffe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong> le<br />

5 août 1971;<br />

Vu <strong>la</strong> requête confirmative du pourvoi datée du 20 septembre 1971 et<br />

reçue au greffe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong> le 21 septembre 1971;<br />

Vu <strong>la</strong> notification <strong>de</strong> <strong>la</strong>dite requete par exploits du greffier MLININGO-<br />

GHALU MASUDI <strong>de</strong> Kinshasa en date du ler octobre 1971 et <strong>de</strong> l'huis-<br />

sier NDJIBU <strong>de</strong> Kananga en dates <strong>de</strong>s 18 et 21 octobre 1971;<br />

Vu <strong>la</strong> fixation <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause à l'audience publique du mercredi 6 lévrier<br />

1974 par ordonnance du Presi<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong> du 26<br />

décembre 1973;<br />

Vu <strong>la</strong> notification <strong>de</strong> l'ordonnance <strong>de</strong> fixation d'audience par exploits du<br />

greffier MUNINGO-GHALU MASUDI <strong>de</strong> Kinshasa en dates <strong>de</strong>s 3 et 22<br />

janvier 1974;<br />

Vu l'appel <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause à l'audience publique <strong>de</strong> ce jour;<br />

Ouï le conseiller LUBAMBA KAMUANGA en son rapport et l'Avocat gé-<br />

néral <strong>de</strong> <strong>la</strong> République MWEPU-MIBANGA qui a donné lecture <strong>de</strong>s con-<br />

clusions établies par le premier avocat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> République PHANZU<br />

LEVO;<br />

4 2


ses droits, biens et obligations l'Agence zaïroise <strong>de</strong> distribution d'automo-<br />

Considérant qu'ainsi 1'AZDA se trouve substituée à <strong>la</strong> requérante dans<br />

les actions déjà intentées ou 2 intenter par celle-ci;<br />

Considérant cependant, quant aux recours sous examen, que 1'AZDA<br />

avait canformément à l'article 19 <strong>de</strong> l'ordonnance-loi rég<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> procédure<br />

<strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>, un dé<strong>la</strong>i prefixe <strong>de</strong> six mois à partir<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> dissolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> requérante pour reprendre les instances engagees<br />

par celle-ci <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Cour;<br />

Considérant que ce dé<strong>la</strong>i est <strong>la</strong>rgement écoulé et que jusqu'à ce jour<br />

I'AZDA n'a repris aucune <strong>de</strong> ces instances;<br />

Considérant que suivant le <strong>de</strong>rnier alinéa <strong>de</strong> <strong>la</strong> disposition légale citée<br />

ci-<strong>de</strong>ssus, le défaut <strong>de</strong> reprise d'instance du <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur vaut désistement;<br />

Par ces motifs,<br />

La Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>, section administrative;<br />

Ordonne <strong>la</strong> jonction <strong>de</strong>s recours introduits sous les R.A. 9 R.A. 10 et<br />

R.A. 12;<br />

Constate que I'AZDA n'a point repris les instances introduites par<br />

<strong>la</strong> requérante;<br />

Décrète son désistement aux trois recours;<br />

La condamne aux frais <strong>de</strong> l'instance taxés à 162 zaïres.<br />

Ainsi jugé et prononcé à l'audience publique du mercredi 6 mars 1974<br />

à <strong>la</strong>quelle siégeaient: KALALA-ILUNGA, prési<strong>de</strong>nt; MBIANGO KEKESE,<br />

NIMY MAYIDIKA, J. KOTSAKIS, M. BOUTEILLE, conseillers; en prd-<br />

sence <strong>de</strong> MUNINGO-GHALU MASUDI, greffier du siège.<br />

EN CAUSE: DIFCO C/REPUBLIQUE DU ZAIRE, LE PREMIER PRESIDENT<br />

DE LA COUR SUPREME DE JUSTICE ET LE GREFFIER DU TRIBUNAL<br />

DE PREMIERE INSTANCE (R.A. 9, 10 et 12).<br />

NOTE JURIDIQUE du Conseiller MBIANGO KEKESE NGATSHAN, rapporteur.<br />

Lorsqu'une personne morale se substitue à üne autre qui est dissoute, elle hérite<br />

dt, l'actif et du passif <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière, en ce y compris les actions intentées et<br />

à intenter. (Ruby et Drago, Traité <strong>de</strong> Contentieux administratif, Tome 2, p. 659 :<br />

« Lorsqu'une personne morale est substituée dans ses biens, droits et obligations à<br />

une personne morale dissoute, elle se trouve <strong>de</strong> plein droit substituée à <strong>la</strong> personne<br />

dissoute dans ses actions déjà intentées et à intenter P.)<br />

Il faut cependant se remémorer <strong>la</strong> distinction qui existe entre l'action et l'instance. Si<br />

<strong>la</strong> personne morale qui succè<strong>de</strong> à une autre qui est dissoute, est substituée <strong>de</strong> plein droit


Le condamne aussi à Z. 500 <strong>de</strong> dommage-intérêts en faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie<br />

civile;<br />

Le condamne également aux dépens pour 3/5 soit 9,76.80 zaires;<br />

Met le restant <strong>de</strong>s frais à charge du Trésor, soit 2. 6,51.20;<br />

Fixe à 6 mois <strong>la</strong> contrainte par corps en cas <strong>de</strong> non paiement <strong>de</strong> ,<strong>la</strong> restitution<br />

et <strong>de</strong>s dommages-intérêts, à 7 jours en cas <strong>de</strong> non paiement <strong>de</strong>s frais;<br />

Ordonne I'arrestation immédiate du condamne B.<br />

Vu le pourvoi en cassation formé par le citoyen BIKILISENDE par requête<br />

datée du 26 mai 1971, reçue au greffe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong> le<br />

2 juin 1971;<br />

Vu <strong>la</strong> signification <strong>de</strong> <strong>la</strong> requête aux parties ainsi qu'au Procureur général<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> République par exploits du greffier MUNINGO-GHALU MASUDI<br />

<strong>de</strong> Kinshasa et <strong>de</strong>s huissiers ILUNGA <strong>de</strong> Lubumbashi et KALOMBO <strong>de</strong><br />

Mbuji-Mayi en dates <strong>de</strong>s 8 juin, 8 juillet et 20 août 1971;<br />

Vu <strong>la</strong> fixation <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause à l'audience publique du mercredi 6 mars 1974<br />

par ordonnance du Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong> du 26 janvier<br />

1974;<br />

Vu <strong>la</strong> signification <strong>de</strong> <strong>la</strong> date d'audience par exploits du greffier MUNINGO-<br />

GHALU MASUDI <strong>de</strong> Kinshasa et <strong>de</strong> l'huissier MUTOMBO <strong>de</strong> Mbuji-Mayi<br />

en dates <strong>de</strong>s 6 et 12 février 1974;<br />

Vu l'appel <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause à l'audience publique <strong>de</strong> ce jour;<br />

Ouï à cette audience le conseiller NIMY MAYIDIKA NGIMBI en son rap<br />

port et l'Avocat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> République BILE MPUTU NKANGA en<br />

ses wnclusions;<br />

Sur quoi <strong>la</strong> Cour prend <strong>la</strong> cause en délibéré et, à <strong>la</strong> même audience, ,<br />

rend l'arrêt suivant :<br />

Attendu que par son pourvoi formé le 2 juin 1971, le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur sollicite<br />

<strong>la</strong> cassation <strong>de</strong> l'arrêt rendu contradictoirement le 16 avril 1971 par <strong>la</strong><br />

Cour d'appel <strong>de</strong> Lubumbashi;<br />

Attendu que le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur a introduit son pourvoi plus <strong>de</strong> quarante<br />

jours à compter <strong>de</strong> <strong>la</strong> date du prononcé <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision entreprise;<br />

Que, dès lors, en vertu <strong>de</strong> l'article 47 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi sur <strong>la</strong> procédure en<br />

cassation ce pourvoi ne peut être requ;<br />

Par ces motifs,<br />

La Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>, section judiciaire,<br />

Déc<strong>la</strong>re le pourvoi irrecevable;<br />

Condamne le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur aux frais <strong>de</strong> <strong>la</strong> présente instance fixés à <strong>la</strong><br />

scrnrne <strong>de</strong> 98 Z.;<br />

Ainsi jugé et prononcé en audience publique du 6 mars 1974 à <strong>la</strong>-<br />

quelle siégeaient : KALALA-ILUNGA, prési<strong>de</strong>nt; MPUTU TADI DI<br />

MBAEU, NIMY MAYIDIKA NGIMBI, Jean KOTSAKIS, Michel BOU-<br />

TEILLE, Conseillers; en présence <strong>de</strong> BILE MPUTU NKANGA, avocat<br />

52


COUR SUPREME DE JUSTICE - SECTION JUDICIAIRE<br />

CASSATION - MATIERE REPRESSIVE<br />

Audience publiqxe du 3 avril 1974.<br />

POURVOI EN CASSATION - MATIERE REPRESSIVE.<br />

INTRODUC1'ION DU POURVOI APRES L'EXPIRATION DU DELAI<br />

LEGAL - IRRECEVABILITE.<br />

Est irrecevable le pourvoi formé après l'expiration du dd<strong>la</strong>i <strong>de</strong> 4>û jours<br />

prévu par l'article 47 <strong>de</strong> l'ordonnance-loi re<strong>la</strong>tive d <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong>vant<br />

<strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>.<br />

ARRET (R.F. 88)<br />

En cause : NZUZI TSASA, <strong>de</strong>manaeur en cmsation.<br />

Conre : Le MINlSTERE PUBLIC, dkjen<strong>de</strong>ur en cassation.<br />

Vu le jugement attaqué rendu en date du 10 décembre 1969 par le<br />

tribunal <strong>de</strong> première instance <strong>de</strong> Matadi et dont le dispositif est le suivant :<br />

« Par ces motifs,<br />

Vu le co<strong>de</strong> d'organisation et <strong>de</strong> compétence judiciaires;<br />

Vu le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale;<br />

Vu le co<strong>de</strong> pénal livre I en ses articles 1, 2 et 5;<br />

Vu le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> route spécialement en ses articles 15, 16, 20 (al. 1 et 2)<br />

et 76; ( 1 - 1 i!<br />

Le Tribunal statuant contradictoirement. le <strong>Ministère</strong> public entendu.<br />

Resoit en <strong>la</strong> forme rappel interjeté par le <strong>Ministère</strong> pubfic et le civilement<br />

responsable;<br />

Statuant au fond, le déc<strong>la</strong>re non fond&;<br />

Confirme le jugement entrepris dans toutes ses dispositions;<br />

Condamne l'appe<strong>la</strong>nt aux frais d'appel fixés à <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> 2310,50 makuta<br />

payables dans le dé<strong>la</strong>i légal ou à subir sept jours <strong>de</strong> contrainte par corps<br />

en cas <strong>de</strong> non-paiement. »<br />

Vu le pourvoi en cassation formé par le citoyen NZUZI par déc<strong>la</strong>ration<br />

du 26 mars 1970 reçue au greffe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong> le 16 juin<br />

1970;<br />

Vu <strong>la</strong> fixation <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause à l'audience publique du mercredi 3 avril 1974<br />

par ordonnance du Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong> du 2 mars 1974;<br />

Vu <strong>la</strong> notification <strong>de</strong> <strong>la</strong> date d'audience par exploits du greffier MUNINGO-<br />

GHALU MASUDI <strong>de</strong> Kinshasa et <strong>de</strong> l'huissier BOLOMBE <strong>de</strong> Borna en<br />

dates <strong>de</strong>s 18 et 19 mars 1974;<br />

Vu l'appal <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause à l'audience publique <strong>de</strong> ce jour;<br />

Oui à cette audience le Conseiller LUBAMBA KAMUANGA en son rapport<br />

et l'Avocat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> Republique MBOMA GUTAMEGA GAPATA


qui a donné lecture <strong>de</strong>s conclusions établies par le Premier Avocat géndral<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> République PHANZU LEVO;<br />

Sur quoi <strong>la</strong> Cour prend <strong>la</strong> cause en ci6libéré et <strong>la</strong> même audience, rend<br />

l'arrêt suivant :<br />

Attendu que le pourvoi a été introduit par déc<strong>la</strong>ration verbale le 26 mars<br />

1970 contre le jugement rendu contradictoirement par le Tribunal <strong>de</strong> pre<br />

mière instance <strong>de</strong> Matadi le 10 décembre 1969, soit après les 40 jours<br />

prévus par l'article 47 <strong>de</strong> l'ordonnance-loi re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong>vant<br />

<strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>.<br />

Qu'introdriit ainsi aprh l'expiration <strong>de</strong>s dé<strong>la</strong>is légaux, ce pourvoi doit<br />

être déc<strong>la</strong>ré irrecevable.<br />

Par ces motifs,<br />

La Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>, section judiciaire,<br />

Déc<strong>la</strong>re le pourvoi irrecevable;<br />

Met les frais d'instance taxés à <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> 45 Z. (QUARANTE-CINQ<br />

ZAIRES) à charge du <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur.<br />

Ainsi jugé et prononcé à l'audience publique du mercredi 3 avril mil<br />

neuf cent soixante-quatorze, à <strong>la</strong>quelle siégeaient : BAYONA-BA-MEYA,<br />

Prési<strong>de</strong>nt; André R. DETHIER, Emile LAMY, LUBAMBA KAMUANGA<br />

et MBIANGO KEKESE NGATSHAN, Conseillers; en présence <strong>de</strong> l'Avocat<br />

général <strong>de</strong> <strong>la</strong> République MBOMA GUTAMEGA GAPATA; avec l'assistan-<br />

ce <strong>de</strong> MUNINGO-GHALU MASUDI, Greffier du siège.<br />

COUR SUPREME DE JUSTICE - SECTION JUDICIAIRE<br />

CASSATION - MATIERE REPRESSIVE<br />

Audience publique du 3 avril 1974.<br />

CASSATION - MATIERE REPRESSIVE.<br />

1. - MOYEN DE CASSATION - MODIFICATION SIEGE - NECES-<br />

SITE DE RECOMMENCER L'INSTRUCTION OU DE RESUMER LES<br />

DEBATS ANTERIEURS - FORMALITE A PEINE DE NULLITE -<br />

INOBSERVATION - VIOLATION DE L'ARTICLE I ER DE L'OR-<br />

DONNANCE DU 24 MAI 1886 - MOYEN D'ORDRE PUBLIC - CAS-<br />

SATION.<br />

II. - MOYEN DE CASSATION - TEMOINS N'AYANT PAS PRETE<br />

LE SERMENT PREALABLE - JUG4EMENT BASE SUR LES DECLA-<br />

RATIONS DE CE TEMOlN - VlOLATION DE L'ARTICLE 77 DU<br />

CODE DE PR,OCEDURE PENALE - MOYEN D'ORDRE PUBLIC.


(Marcel) (ev) et <strong>de</strong> ODIA (Petronnelle (ev) vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> Bena-Mpunga Bena-Yowa<br />

C.I. Bakwa-Kalonji, territoire <strong>de</strong> Tshilenge, District <strong>de</strong> Kabinda,<br />

province du Kasaï-Oriental, marié à TSHINGAMBA (Henriette), employée<br />

à <strong>la</strong> Banque, résidant commune Kamolondo, avenue Lufira no 165 Bloc III,<br />

camp Banque du Zaïre, <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> 2.000 zaïres à titre <strong>de</strong> D.I.;<br />

Fixe à 1 mois <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> contrainte par wrps en cas <strong>de</strong> non-paiement<br />

dans le dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> 1 mois;<br />

Statuant sur l'appel inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie civile; le dit recevable, mais non<br />

fondé;<br />

Condamne <strong>la</strong> prévenue et le civilement responsable à <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong>s frais<br />

chacun;<br />

Fixe à 7 jours <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> contrainte par corps en cas <strong>de</strong> non-payement<br />

dans le dé<strong>la</strong>i légal »;<br />

Vu le pourvoi en cassation formé par dame VLOEBERGH par déc<strong>la</strong>ration<br />

du 6 janvier 1972, reçue au greffe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong> le 6<br />

mars 1972;<br />

Vu <strong>la</strong> requête confirmative du pourvoi datée du 20 février 1972, reçue au<br />

greffe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong> le 6 mars 1972;<br />

Vu <strong>la</strong> signification <strong>de</strong> <strong>la</strong>dite requête par exploits <strong>de</strong>s huissiers BOKUNGU<br />

<strong>de</strong> Kinshasa, SIMBA et BOLANGISHA <strong>de</strong> Lubumbashi en dates <strong>de</strong>s 4 et<br />

11 avril 1972 et 18 novembre 1972;<br />

Vu <strong>la</strong> fixation <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause à l'audience publique du mercredi 3 avril 1974<br />

par ordonnance du Prhi<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour supSme +<strong>de</strong> <strong>justice</strong> du 2 mars 1974;<br />

Vu I'appel <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause à l'audience publique <strong>de</strong> ce jour;<br />

Ouï à cette audience, le Conseiller MBIANGO KAKESE NGATSHAN en<br />

son rapport et d'Avocat gén6ral <strong>de</strong> <strong>la</strong> République MBOMA GUTAMEGA<br />

GAPATA qui a donné lecture <strong>de</strong>s conclusions établies par le premier avocat<br />

général <strong>de</strong> <strong>la</strong> République PHANZU LEVO;<br />

Sur quoi, <strong>la</strong> Cour prend <strong>la</strong> cause en délibéré et, à <strong>la</strong> même audience, rend<br />

l'arrêt suivant :<br />

Sur le moyen d'office pris <strong>de</strong> <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l'article ler <strong>de</strong> l'ordonnance<br />

du 14 mai 1886 formant le préliminaire du co<strong>de</strong> civil, en ce que le juge-<br />

ment du 10 juin 1971 du tribunal <strong>de</strong> sous-région <strong>de</strong> Lubumbashi a été<br />

rendu par un siège composé <strong>de</strong> juges dont tous n'avaient pas assisté à<br />

toute l'instruction <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause et que le tribunal <strong>de</strong> première instance <strong>de</strong><br />

Lubumbashi dans son jugement entrepris a omis d'annuler pour cette irré-<br />

gu<strong>la</strong>rité <strong>la</strong> décision susdite du tribunal <strong>de</strong> sous-rbion, alors qu'il est admis<br />

comme principe général <strong>de</strong> droit qu'une décision judiciaire ne peut être<br />

rendue que par <strong>de</strong>s juges qui ont assisté à toute l'instruction d'une affaire,<br />

ce<strong>la</strong> autant dans l'intérêt <strong>de</strong>s parties que dans celui d'une bonne admistra-<br />

tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong>;<br />

Attendu, en effet, qu'il résulte <strong>de</strong>s feuilles d'audience, que le siège du<br />

tribunal <strong>de</strong> sous-région <strong>de</strong> Lubumbashi, initialement composé <strong>de</strong>s juges<br />

FASSIN, TSHIMANGA et KEGBIA, fut modifié à l'audience du 17 mai<br />

1971 avec l'entrée du juge ILUNGA en remp<strong>la</strong>cement du juge FASSIN,<br />

sans toutefois qu'il ait été mentionné que les débats avaient étd rewmrnen-


cés ou tout au moins qu'un r6sumé en avait été fait et acté par le greffier;<br />

Attendu ainsi que <strong>la</strong> décision du tribunal <strong>de</strong> sous-région a été rzndue<br />

par <strong>de</strong>s juges qui n'avaient pas tous assisté à toute l'instruction; que, dès<br />

lors, le Tribunal <strong>de</strong> première instance <strong>de</strong> Lubumbashi aurait dû constater<br />

cette irrégu<strong>la</strong>rité et annuler le jugement attaqué du tribunal <strong>de</strong> sous-région;<br />

que par cette omission, il a fait sienne cette irrégu<strong>la</strong>rité et a violé <strong>la</strong> dispo-<br />

sition légale visée au moyen;<br />

Attendu au surplus que le jugement dont pourvoi a violé l'article 77<br />

du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> prockdure pénale;<br />

Qu'en effet, d'une part, il résulte <strong>de</strong>s feuilles d'audience que les témoim<br />

MODAVE, MUSAMBUKU et MULUMBA ont été entendus à l'audience<br />

du 3 mai 1971 par le tribunal <strong>de</strong> sous-région <strong>de</strong> Lubumbashi, mais sans<br />

qu'il ait été toutefois acté qu'ils ont au préa<strong>la</strong>ble prtté le serment légal;<br />

que d'autre part, il ressort <strong>de</strong>s énonciations du jugement <strong>de</strong> ce tribunal<br />

que celui-ci a fondé sa conviction notamment sur les déc<strong>la</strong>rations <strong>de</strong>s té-<br />

moins et en particulier sur celles <strong>de</strong> MULUMBA et <strong>de</strong> MUSAMBUKU;<br />

Attendu, dès lors, que le tribunal <strong>de</strong> sous-région a jugé en vio<strong>la</strong>tion du<br />

texte susvisé et que le tribunal <strong>de</strong> première instance <strong>de</strong> Lubumbashi, en<br />

omettant <strong>de</strong> sanctionner cette vio<strong>la</strong>tion, se l'est appropriée;<br />

Attendu que cette vio<strong>la</strong>tion ccnstitue un moyen d'ordre public que <strong>la</strong><br />

Cour peut invoquer d'office;<br />

Attendu que les <strong>de</strong>ux moyens pris d'office emportent cassation totale<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> décision entreprise; et qu'il est superfétatoire d'examiner les moyens<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>resse;<br />

Attendu, eu égard à l'indivisibilité <strong>de</strong>s condamnations <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>-<br />

resse et du civilement responsable, que <strong>la</strong> cassation obtenue sur pourvoi<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> première doit profiter au second bien qu'il ne se soit pas lui même<br />

pourvu;<br />

Par ces motifs,<br />

La Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>, section judiciaire;<br />

Casse le jugement entrepris dans toutes ses dispositions;<br />

Renvoie <strong>la</strong> cause, pour être statué à l'égard <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévenue et du civile-<br />

ment responsable, <strong>de</strong>vant le tribunal <strong>de</strong> première instance <strong>de</strong> Lubumbashi<br />

autrement composé;<br />

Dit pour droit que <strong>la</strong> juridiction <strong>de</strong> renvoi <strong>de</strong>vra annuler le jugement<br />

du tribunal <strong>de</strong> sous-région <strong>de</strong> Lubumbashi et connaître <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause confor-<br />

mdment à l'article 107 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale;<br />

Ordonne que mention du présent arrêt soit faite en marge <strong>de</strong> <strong>la</strong> déci-<br />

sion cas<strong>de</strong>;<br />

Met à <strong>la</strong> charge du Trésor <strong>la</strong> totalité <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> l'instance, taxés à<br />

<strong>la</strong> somme <strong>de</strong> 67 zaïres (SOIXAN? E SEPT ZAIRES) .


Et statuant sur le fond le déc<strong>la</strong>re fondé pour partie;<br />

Emandant le jugement entrepris dit pour droit que :<br />

1) Quant au prévenu KABANGU :<br />

Dit établies à sa charge les infractions <strong>de</strong> détournement pour le montant<br />

restk au coffre à concurrence <strong>de</strong> 220,553.90 2. et <strong>de</strong> faux en écritures pour<br />

avoir signé une pétition en lieu et p<strong>la</strong>ce du sieur BANZA; dit qu'il y a<br />

concours matériel entre les <strong>de</strong>ux infractions;<br />

Le condamne en conséquence à 9 mois <strong>de</strong> servitu<strong>de</strong> pénale principale (dé-<br />

tournement) et à 3 mois <strong>de</strong> servitu<strong>de</strong> pénale (faux) compte tenu <strong>de</strong>s cir-<br />

constances atténuantes, résultant; <strong>de</strong> l'absence d'antécé<strong>de</strong>nts judiciaires con-<br />

nus; cumule ces peines à 12 mois <strong>de</strong> servitu<strong>de</strong> pénale;<br />

Le condamne à payer à <strong>la</strong> République le montant <strong>de</strong> 220,59230 zaïres dé-<br />

tourné, et ce dans le dé<strong>la</strong>i légal, ou à défaut, ordonne <strong>la</strong> confiscation <strong>de</strong><br />

ses biens à cette concurrence et ordonne <strong>la</strong> main levée <strong>de</strong>s biens saisis<br />

concurremment;<br />

Dit non établies les autres chefs d'accusation et l'en acquitte;<br />

2) Quant aux prévenus TUMBA-TABALA et MUFUKU :<br />

Dit non établies les faits mis à leur charge et les renvoie <strong>de</strong> toutes poursuites;<br />

Ordonne <strong>la</strong> main levée <strong>de</strong>s biens saisis du prévenu TUMBA;<br />

3) Quant aux prévenus BARALON Georgine et DIBU Henri :<br />

Ordonne <strong>la</strong> disjonction <strong>de</strong> leur cause le tribunal n'&tant pas régulièrement<br />

saisi en ce qui les concerne;<br />

Confirme pour le surplus le jugement attaqué;<br />

Arrêtant les frais <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux instances à <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> 55,10.00 zaïres; con-<br />

damne le prévenu KABANGU au paiement <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong>s frais, l'autre<br />

moitié étant à charge du Trésor. >><br />

Vu le pourvoi en cassation formé par le citoyen KABANGU par requête<br />

datée du 6 avril 1972, reçue au greffe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>, le<br />

7 avril 1972;<br />

Vu <strong>la</strong> signification <strong>de</strong> <strong>la</strong>dite requête par exploits <strong>de</strong> l'huissier BOKUNGU<br />

<strong>de</strong> Kinshasa en date <strong>de</strong>s 26 et 27 avril 1972;<br />

Vu <strong>la</strong> fixation <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause à l'audience publique du mercredi 3 avril 1974<br />

par ordonnance du Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong> du 2 mars 1974;<br />

Vu <strong>la</strong> notification <strong>de</strong> <strong>la</strong> date d'audience par exploits du greffier MUNINGO-<br />

GHALU MASUDI <strong>de</strong> Kinshasa en date du 19 mars 1974;<br />

Vu l'appel <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause à l'audience publique <strong>de</strong> ce jour;<br />

Ouï à cette audience le Conseiller André R. DETHIER en son rapport<br />

et l'Avocat géneral <strong>de</strong> <strong>la</strong> République MBOMA GUTEMEGA GAPATA qui<br />

a donné lecture <strong>de</strong>s conclusions établies par le Premier Avocat général <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> République PHANZU LEVO;<br />

Sur quoi <strong>la</strong> Cour prend <strong>la</strong> cause en délibéré et à <strong>la</strong> même audience, rend<br />

l'arrêt suivant :<br />

Attendu qu'il n'est pas contesté que <strong>la</strong> requête introductive <strong>de</strong> pourvoi<br />

n'a pas été déposée au greffe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong> dans les qua-


ante jours du prononcé du jugement contradictoirement rendu le 8 août<br />

1969 par le Tribunal <strong>de</strong> première instance <strong>de</strong> Kinshasa statuant au <strong>de</strong>gré<br />

d'appel; que le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur se fondant sur l'article 12, alinéa 5 <strong>de</strong> l'ordon-<br />

nance-loi no 6912 du 8 janvier 1969 voudrait être relevé <strong>de</strong> <strong>la</strong> forclusion<br />

du dé<strong>la</strong>i prévu à l'article 47 <strong>de</strong>s susdites dispositions légales;<br />

Attendu que le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur, pour justifier <strong>la</strong> tardiveté <strong>de</strong> son pourvoi<br />

fait valoir qu'il ne connaissait pas l'existence <strong>de</strong> l'ordonnance-loi du 8<br />

janvier 1969 organisant <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong> et<br />

que, dans cette ignorance, il s'est contenté d'écrire à <strong>de</strong> nombreuses repri-<br />

ses, <strong>de</strong>puis le 15 octobre 1969 aux autorités du Parquet pour obtenir <strong>de</strong><br />

celles-ci d être relevé <strong>de</strong> <strong>la</strong> forclusion <strong>de</strong>s dé<strong>la</strong>is <strong>de</strong> cassation; que n'ayant<br />

jamais reçu <strong>de</strong> réponse, il ne put s'adresser au Premier Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Cour suprême que le 20 avril 1971 en vue d'être dispensé <strong>de</strong> <strong>la</strong> consigna-<br />

tion <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> <strong>justice</strong> et d'obtenir <strong>la</strong> désignation d'un avocat pour assurer<br />

sa défense en cassation; qu'en outre, il n'a pas eu <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> déposer<br />

<strong>la</strong> requête introductive <strong>de</strong> pourvoi avant le 6 avril 1972 au motif qu'il a<br />

fallu sept mois au greffier du tribunal ayant rendu <strong>la</strong> décision attaquée<br />

pour transférer le dossier judiciaire <strong>de</strong> l'affaire au greffe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême;<br />

Attendu que ces allégations ne peuvent être retenues; qu'en effet, l'or-<br />

donnance-loi organisant <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong><br />

ayant été publiée au Journal officiel le 15 janvier 1969 était, par présomp-<br />

tion légaie irréfragable, censée connue <strong>de</strong> tous les justiciables <strong>de</strong>puis le<br />

15 février 1969 en vertu <strong>de</strong> l'art. 51, alinéa 3 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution; qu'en<br />

l'espèce, cette présomption doit être appliquée avec d'autant plus <strong>de</strong> ri-<br />

gueur que le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur a été condamné par <strong>la</strong> juridiction d'appel le 8<br />

août 1969 soit à une époque où l'existence et les régles <strong>de</strong> fonctionnement<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> présente Cour ne pouvaient être ignorées d'un inspecteur principal<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> police nationale; qu'en outre, il n'est pas certain que si le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur<br />

avait introduit son pourvoi en temps utile, il aurait fallu un si long dé<strong>la</strong>i<br />

au greffier du tribunal ayant rendu <strong>la</strong> décision attaquée pour transmettre<br />

le dossier;<br />

Attendu dès lors que <strong>la</strong> force majeure invoquée par le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur n'est<br />

pas établie et que le pourvoi doit être déc<strong>la</strong>ré irrecevable.<br />

Par ces motifs,<br />

La Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>, section judiciaire,<br />

Dit le pourvoi irrecevable.<br />

Condamne le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur aux frais d'instance taxés à <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> 74 Z.<br />

(SOIXANTE-QUATORZE ZAIRES) .<br />

Ainsi jugé et prononcé à l'audience publique du mercredi 3 avril mil<br />

neuf cent soixante-quatorze, à <strong>la</strong>quelle siégeaient : BAYONA-BA-MEYA,<br />

Prési<strong>de</strong>nt; André R. DETHIER, Emile LAMY, LUBAMBA KAMUANGA<br />

et MBIANGO KEKESE NGATSHAN, Conseillers; en présence <strong>de</strong> l'Avocat<br />

général <strong>de</strong> <strong>la</strong> République MBOMA GUTAMEGA GAPATA, avec l'assis-<br />

tance <strong>de</strong> MUNINGO-GHALU MASUDI, Greffier du siège.<br />

68


COUR SUPREME DE JUSTICE - SECTION JUDICIAIRE<br />

CASSATION - MATIERE REPRESSIVE<br />

1. RECEVABILITE.<br />

Audience du 3 avril 1974.<br />

CIVILEMENT RESPONSABLE - NON ClTE TRlBUNAUX DE FOND-<br />

PARTIE FORCEE - EN APPEL - SEUL RECOURS CASSATION.<br />

Est recevable le pourvoi introduit pcir une personne condamnée cn<br />

instance d'appel en tant que partie civilernent responsable alors qu'elle<br />

n'a jamais été citée comme telle <strong>de</strong>vant les juridictions <strong>de</strong> fond, vu qu'étant<br />

partie forcée au procès, elle d'a que cette voie <strong>de</strong> recours pour pouvoir<br />

discuter <strong>de</strong> sa responsabilitb.<br />

II. MOYEN D'ORDRE PUBLIC.<br />

ABSENCE TOTALE SAISINE - CONDAMNATION - EXCES DE<br />

POUVOIR - CASSATION TOTALE.<br />

Est un moyen d'ordre public à soulever d'office, entraînant pour excès<br />

<strong>de</strong> pouvoir, ~assation sans renvoi, l'absence complète <strong>de</strong> saisine <strong>de</strong> <strong>la</strong> juridiction<br />

par rapport à une partie qui fut néanmoins ccrndsrrnni5e.<br />

ARRET (R.F. 142)<br />

En cause : SULU Thérèse, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>resse e~ cassatioiz;<br />

Contre: Io Le MINISTE PUBLIC, représenté par le Procureur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Rbpublique rt. Kinshasa, premier défen<strong>de</strong>ur en cçrssafion;<br />

2' MAVINGA, <strong>de</strong>uxième défen<strong>de</strong>ur en cassation.<br />

Vu le jugement attaqué rendu en date du 6 octobre 1972 par le Tribunal<br />

<strong>de</strong> première instance <strong>de</strong> Kinshasa et dont le dispositif est le suivant :<br />

« Par ces motifs,<br />

Le tribunal,<br />

Vu le co<strong>de</strong> pénal spécialement en ses articles 46 et 47;<br />

Vu le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale tel qur modifié à ce jour;<br />

Vu l'ordonnance-loi no 68/248 du 10 juillet 1968 portant co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'orza-<br />

nisation et <strong>de</strong> <strong>la</strong> compétence judiciaires;<br />

Statuant contradictoirement;<br />

Le <strong>Ministère</strong> public entendu;<br />

Rewit les appels du prévenu et <strong>de</strong> MATHIEUS, les dit réguliers et fondés;<br />

En conséquence :<br />

Confirme le sursis accordé au prévenu TADEO;<br />

Dit que MATHIEUS n'est pas civilement responsable du prévenu, mais sa<br />

mère;<br />

69


Annule le jugement en ce qu'il a, à tort, déc<strong>la</strong>ré Mathieus civilement res-<br />

ponsable du prévenu;<br />

Confirme pour le surplus »;<br />

Vu le pourvoi en cassation formé par dame SULU Thérèse, par déc<strong>la</strong>ration<br />

du ler novembre 1972 recu au greffe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême dô <strong>justice</strong> <strong>de</strong> 30<br />

décembre 1972;<br />

Vu <strong>la</strong> requête confirmative <strong>de</strong> pourvoi datée du 30 décembre 1972, reçue<br />

le même jour au greffe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>;<br />

Vu <strong>la</strong> signification <strong>de</strong> <strong>la</strong>dite requête Far exploits du greffier MUNINGO-<br />

GHALU MASUDI <strong>de</strong> Kinshasa en dates <strong>de</strong>s 9 et 10 janvier 1973;<br />

Vu <strong>la</strong> fixation <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause à l'audience publique du mercredi 6 février 1974<br />

par ordonnance du Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong> du 28 décembre<br />

1973;<br />

Vu <strong>la</strong> notification <strong>de</strong> <strong>la</strong> date d'audience par exploits du greffier MUNINGO<br />

GHALU MASUDI <strong>de</strong> Kinshasa en dates <strong>de</strong>s 3 et 15 janvier 1974;<br />

Vu l'appel <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause à l'audience publique du 6 février 1974 et les<br />

remises contradictoires aux audiences publiques <strong>de</strong>s 6 mars et 3 avril 1974;<br />

Vu l'appel <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause à l'audience publique <strong>de</strong> ce jour;<br />

Ouï à cette audience le conseiller Emile LAMY en son rapport et l'Avocat<br />

général <strong>de</strong> <strong>la</strong> République MBOMA GUTAMEGA GAPATA qui a donné<br />

lecture <strong>de</strong>s conclusions établies par le Premier avocat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> Répu-<br />

blique PHANZU LEVO;<br />

Sur quoi <strong>la</strong> Cour prend <strong>la</strong> cause en délibéré et, à <strong>la</strong> même audience, rend<br />

l'arrêt suivant :<br />

Attendu que <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>resse reproche en premier lieu à <strong>la</strong> décision<br />

attaquée d'avoir violé <strong>la</strong> loi, plus particulièrement l'article 74, alinéa 4 du<br />

co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale garantissant les droits <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense, en ce qu'elle<br />

a été condamnée en tant que civilement responsable dans cette cause où<br />

elle n'avait pas été comme telle par <strong>la</strong> partie lésée mais où elle avait uni-<br />

quement été interrogée comme témûin par le tribunal;<br />

Attendu que le tribunal <strong>de</strong> première instance <strong>de</strong> Kinshasa a statué com-<br />

me juridiction <strong>de</strong> renvoi d'un arrêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong> qui avait<br />

cassé <strong>la</strong> décision <strong>de</strong> cette même juridiction siégeant en appel d'une décision<br />

du tribunal <strong>de</strong> district <strong>de</strong> Kinshasa actuellement sous-région <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gombe.<br />

en qualité <strong>de</strong> juridiction sur l'enfance délinquante au sujet <strong>de</strong> coups volon-<br />

taires portés par le mineur TADEO à un <strong>de</strong> ses compagnons et qui avait<br />

causé <strong>la</strong> perte d'un œil;<br />

Que <strong>la</strong> décision <strong>de</strong> renvoi, sur base du dit pour droit, fixa <strong>la</strong> inesure<br />

<strong>de</strong> mise à <strong>la</strong> disposition du conseil légis<strong>la</strong>tif national jusqu'à 21 ans, avec<br />

bénéfice du sursis, qui avait été accordé par le premier juge mais qui.<br />

sur le seul appel du condamné, lui avait été à tort retiré par <strong>la</strong> décision<br />

d'appel;<br />

Qu'en outre, elle constata que <strong>la</strong> partie citée par <strong>la</strong> victime comme<br />

civilement responsable, MATHlEUS José Antonio, n'était pas respon-<br />

sable <strong>de</strong> <strong>la</strong> gar<strong>de</strong> du condamné mais bien sa mère qui, par <strong>la</strong> disposition<br />

70


MBOMA GUTAMEGA GAPATA avec l'assistance du greffier du siège :<br />

MUNIN GO-GHALU MASUDI.<br />

EN CAUSE : SULU thérèse contre M. P. et MAVINGA (R.P. 142)<br />

1. RECEVABILITE :<br />

NOTE JURIDIQUE du Conseiller E. LAMY, Rapporteur.<br />

a) La <strong>de</strong>man<strong>de</strong>resse, sur le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s formes, dé<strong>la</strong>i et procuration a introduit correc-<br />

tement le pourvoi par déc<strong>la</strong>ration écrite au greffe <strong>de</strong> <strong>la</strong> jurdiction qui a rendu<br />

<strong>la</strong> décision, confirmée par requête ultérieure.<br />

b) Toutefois, on peut ici se poser plusieurs questions sur <strong>la</strong> recevabilité par rapport<br />

à <strong>la</strong> décision entreprise.<br />

D'abord, <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>resse a-t-elle qualité pour se pourvoir car, est-elle partie au pro-<br />

cès ? Si on examine le dispositif <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision du tribunal <strong>de</strong> première instance<br />

statuant sur renvoi du 6 octobre 1972, il est précisé ceci : «Dit que MATHEUS<br />

n'est pas civilement responsable du prévenu mais sa mère »;<br />

« annule le jugement en ce qu'il a, à tort, déc<strong>la</strong>ré MATHEUS civilement responsa-<br />

ble du prévenu »;<br />

« confirme pour le surplus B.<br />

Que veut dire exactement « pour le surplus » ?<br />

Puisqu'on est en matière <strong>de</strong> renvoi, l'instance d'appel était <strong>la</strong> seule annulée et il<br />

s'agit <strong>de</strong> vérifier dans <strong>la</strong> décision du tribunal <strong>de</strong> district statuant au premier <strong>de</strong>gré<br />

ce qu'est le surplus.<br />

En réalité, il s'agit <strong>de</strong>s condamnations aux frais et dommages et intérêts.<br />

Or, sur ces points, <strong>la</strong> décision condamna TADEO avec son civilement responsable<br />

MATHEUS et, à défaut <strong>de</strong> paiement, condamna aussi bien le mineur que le civile-<br />

ment responsable à 7 jours et 6 mois <strong>de</strong> contrainte par corps (cons. cote 28 : préam-<br />

bule <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision). Combinant ainsi ces <strong>de</strong>ux décisions et compte tenu <strong>de</strong> ce que<br />

l'acte <strong>de</strong> pourvoi du ler novembre 1972 motive celui-ci en ces termes : « en ce<br />

qu'il y a vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi, car <strong>la</strong> comparante a déc<strong>la</strong>ré que <strong>la</strong> partie civile ne l'a<br />

jamais citée à <strong>la</strong> cause et qu'un civilement responsable n'est pas non plus contrai-<br />

gnable par corps », on doit conclure que <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>resse a été contrainte à s'exé-<br />

cuter quant aux frais et dommages et intérêts.<br />

Le dossier administratif en atteste également et dans le transmis, le greffier di1<br />

tribunal <strong>de</strong> première instance qualifie <strong>la</strong> citoyenne SULU Thérèse <strong>de</strong> «civilement<br />

responsable ». En conclusion, <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>resse a apporté <strong>de</strong> son côté aux vœux <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

loi, <strong>la</strong> preuve <strong>de</strong> sa qualité <strong>de</strong> civilement responsable dûment condamnée par le<br />

tribunal.<br />

C) Mais, ce<strong>la</strong> étant, peut-on alors dire que <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>resse est partie réelle au procès 7<br />

On constate en effet à travers tous les errements <strong>de</strong> <strong>la</strong> procédure que MATHEUS,<br />

oncle maternel <strong>de</strong> l'enfant, a été cité comme civilement responsable sur base <strong>de</strong><br />

l'art. 12, alinéa 2 du Décret sur l'enfance délinquante qui stipule que : « les person-


nes civilement responsables soit en vertu <strong>de</strong> l'art. 260 du co<strong>de</strong> civil, Livre III, soit<br />

en vertu d'une disposition spéciale (ce qui n'est pas le cas), seront citées et tenues<br />

solidairement (non ici in solidum), avec l'enfant <strong>de</strong>s frais, <strong>de</strong>s restitutions et <strong>de</strong>s dom-<br />

mages et intérêts ».<br />

Outre, le fait que le sieur MATHEUS a constaté qu'il avait <strong>la</strong> gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> I'enfant<br />

au moment <strong>de</strong>s faits, mais que c'était bien sa mère chez qui habituellement TADEO<br />

habitait (cote 13 du dossier du tribunal <strong>de</strong> district), c'est erronément que les tri-<br />

bunaux, avant renvoi, lui avait appliqué l'art. 260 du co<strong>de</strong> civil, Livre III. En<br />

effet, cet article prévoit


En conclusion, il s'agit d'un pourvoi d'une partie à une décision <strong>de</strong> <strong>de</strong>rnier ressori<br />

définitive. Il est donc recevable.<br />

II. EXAMEN <strong>DES</strong> MOYENS :<br />

Le premier moyen est tout à fait fondé en ce que le civilement responsable n'ayant<br />

jamais été appelé comme tel à <strong>la</strong> cause n'a pas pu proposer sa défense (art. 74, alinéa<br />

4 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure). C'est une vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s formes substantielles car cette<br />

règle <strong>de</strong> procédure est une application directe du droit supérieur B <strong>la</strong> défense.<br />

Mais qui plus est, on peut ici constater que <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>resse n'a jamais été citée<br />

comme civilement responsable d'où le tribunal n'était pas saisi quant à elle et ainsi<br />

a statué sans saisie commettant un réel excès <strong>de</strong> pouvoir. Pareil motif à cassation est<br />

en soi beaucoup plus important car, primo il est d'ordre public en matière pénale,<br />

secundo, <strong>la</strong> cassation sera prononcée ici sans renvoi, pour défaut <strong>de</strong> saisie, plus<br />

exactement, par voie <strong>de</strong> retranchement, le restant <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision <strong>de</strong>vant être nécessai-<br />

rement maintenu, compte tenu que <strong>la</strong> saisine <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême ne porte uniquement<br />

que sur l'action civile intentée contre <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>resse et vu que d'ailleurs <strong>la</strong> dé<br />

cision a été quant au reste correctement prononcée. Enfin, il n'y a pas lieu, faute<br />

d'intérêt, d'examiner le <strong>de</strong>uxième moyen.<br />

III. CONCLUSION :<br />

1. - Le pourvoi est recevable, <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>resse étant <strong>de</strong>venue partie forcée au pro-<br />

cès.<br />

2. - Il est fondé sur le premier moyen <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>resse entraînant cassation avec<br />

renvoi.<br />

3 - Mais il échet d'office <strong>de</strong> soulever un moyen d'ordre public, défaut <strong>de</strong> saisie,<br />

celui-ci entraînant d'ailleurs le bénéfice d'une cassation sans renvoi.<br />

COUR SUPREME DE JUSTICE - SECTION JUDICIAIRE<br />

APPEL - MATIERE REPRESSIVE<br />

1. DETOURNEMENT.<br />

Audience publique du 4 inai 1974.<br />

A) CHARGE DE LA PREUVE - DETOURNEMENT OU DISSIPATION<br />

ET INTENTION FRAUDULEUSE - MINISTERE PUBLIC - EXPLI-<br />

CATION VRAISEMBLABLE FREVENU - DOUTE - ACQUZTTE-<br />

MENT.<br />

L'élément matériel <strong>de</strong> détournement ou <strong>de</strong> dissipation et l'élément mo-<br />

ral d'intention frauduleuse doivent être prouvks par le <strong>Ministère</strong> public<br />

et, lorsque le prkvenu apporte <strong>de</strong>s explications vraisemb<strong>la</strong>bles sur l'ktilisu-<br />

fion <strong>de</strong> fonds dont il avaif <strong>la</strong> gnrae ou <strong>la</strong> gestion, non démenties par le<br />

<strong>Ministère</strong> public, le doute doit entraîner l'acquittement.

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