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BULLETIN DES ARRETS - Ministère de la justice...

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&organisation et <strong>de</strong> compétence judiciaires qui limite sa compétence en ~remier<br />

ressort aux seuls recours en annu<strong>la</strong>tion pour vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi, formés contre les<br />

actes, règlements et décisions <strong>de</strong>s autorités centrales et <strong>de</strong>s organismes décentralisés<br />

p<strong>la</strong>cés sous <strong>la</strong> tutelle <strong>de</strong> ces autorités. Le recours dirigé contre les actes ou décisions<br />

<strong>de</strong>s autorités régionales, comme dans le cas d'espèce, relève <strong>de</strong> <strong>la</strong> compétence <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Cour d'appel siégeant en premier ressort conformément à l'article 156 du même<br />

co<strong>de</strong>.<br />

Quant au second recours, l'article 166 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'organisation et <strong>de</strong> <strong>la</strong> com-<br />

pétence judiciaires permet à <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>, dans le cas où il n'existe<br />

pas d'autre juridiction compétente, <strong>de</strong> connaître en premier et <strong>de</strong>rnier ressort, <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d'in<strong>de</strong>mnités re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> réparation d'un dommage exceptionnel, ma-<br />

tériel ou moral, résultant d'une mesure prise ou ordonnée par les autorités <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

République, <strong>de</strong>s régions ou <strong>de</strong>s collectivités locales.<br />

L'article 96 <strong>de</strong> l'ordonnance-loi du 8 janvier 1969 re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong>vant<br />

<strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong> énonce que <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'in<strong>de</strong>mnité doit être introduite<br />

dans les trois mois <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision ou <strong>de</strong>s actes d'exécution qui ont causé préjudice<br />

au requérant.<br />

A propos <strong>de</strong> ces dé<strong>la</strong>is, on remarque qu'en matière <strong>de</strong> cassation, seules les dé-<br />

cisions rendues après le 10 juillet 1968 peuvent être attaquées par pourvoi. Le dé<strong>la</strong>i<br />

pour introduire ce <strong>de</strong>rnier commence à courir à partir du 15 décembre 1968 (article<br />

123 <strong>de</strong> l'ordonnance-loi no 69/2 du 8 janvier 1963 re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong>vant<br />

<strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>).<br />

En matière administrative par contre, <strong>la</strong> loi n'a plus cette précision. Dans le si-<br />

lence <strong>de</strong>s textes, il est permis <strong>de</strong> conclure que les décisions administratives ou les<br />

mesures d'exécution antérieures à I'ordonnanceloi prérappelée ne peuvent être atta-<br />

quées ni les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d'in<strong>de</strong>mnité être introduites en vertu <strong>de</strong> cette loi. Cette se<br />

lution a pour fon<strong>de</strong>ment le principe général <strong>de</strong> <strong>la</strong> non-rétroactivitè <strong>de</strong>s lois. En effet,<br />

sauf si le légis<strong>la</strong>teur y a expressément dérogé, note M. A. RUBBENS, <strong>la</strong> non-rétroao<br />

tivité est présumée (A. RUBBENS, Le pouvoir, l'organisaiton et <strong>la</strong> compétence ju-<br />

diciaires, T.I., Kinshasa, 1970, no 29 B, p. 50 et note 38). Elle signifie que <strong>la</strong> loi<br />

ne dispose que pour l'avenir, <strong>de</strong> telle manière que tout fait antérieur à sa promul-<br />

gation ne tombe pas sous son empire.<br />

En matière administrative, le légis<strong>la</strong>teur a estimé qu'il existait à l'époque pour<br />

les administrés <strong>la</strong> possibilité d'agir en <strong>justice</strong> contre l'administration.<br />

Dans le cas d'espèce, il est <strong>de</strong>meuré constant que lorsqu'il avait appris le 16<br />

août 1966 <strong>la</strong> décision <strong>de</strong> l'autorité régionale, le requérant actuel s'est abstenu d'in-<br />

troduire une action en <strong>justice</strong> <strong>de</strong>vant les juridictions ordinaires compétentes ou une<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> en in<strong>de</strong>mnisation <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Cour d'appel <strong>de</strong> Kinshasa exerçant, + i'époque,<br />

ccnformément à l'article 7 du Titre IX <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution, les comp6tences dé<br />

volues à <strong>la</strong> section administrative <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour suprême <strong>de</strong> <strong>justice</strong>.<br />

En conclusion, <strong>la</strong> Cour suprême ne peut, en l'absence d'une stipu<strong>la</strong>tion expresse<br />

du Egis<strong>la</strong>teur, connaître <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d'in<strong>de</strong>mnité pour dommage exceptionne1 cau-<br />

sé par les décisions ou mesures d'exécution antérieures à <strong>la</strong> loi rég<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> procédure<br />

<strong>de</strong>vant elle.<br />

Le recours doit être déc<strong>la</strong>rt5 irrecevable.<br />

MWEPU MIBANGA, avocat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> Repubuque.

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