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Crumb Magazine 14

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Par moment, l'écoute de certains titres peut générer<br />

une quantité d'images, une incitation au voyage,<br />

quasiment proche d’un travail de B.O. …<br />

Ce n'est pas volontaire mais c'est vrai qu'on nous dit<br />

souvent que nos sons correspondraient bien à des<br />

musiques de films. D'une manière générale, il y a une<br />

corrélation entre sons et images et tant mieux ! Ces<br />

deux univers nous parlent beaucoup. Le clip de<br />

Backbone met bien en image le morceau, il reste fidèle<br />

à notre univers tout en lui donnant du relief. Nous<br />

espérons pouvoir renouveler rapidement cette<br />

expérience, excitante et satisfaisante.<br />

Vous n'avez pas peur que le clip constitue une limite<br />

à l’imagination ?<br />

Une mise en image est rarement assez forte pour la<br />

bloquer ou la limiter. Les gens qui regardent un clip<br />

après avoir écouté le même morceau ont déjà chacun<br />

leur interprétation du son ainsi que leurs propres<br />

images. Bien au contraire, mettre en image permet de<br />

montrer ce que nous avons voulu faire passer avec<br />

notre morceau et de les laisser imaginer d'autres choses<br />

à partir de ça.<br />

Nous appartenons à cette même génération ayant le<br />

choix entre la gratuité ou l’achat. Avec vos jolies<br />

pochettes, vous allez bientôt envoyer votre public chez<br />

le disquaire ou allez-vous continuer à lâcher vos<br />

morceaux gratuitement ?<br />

La gratuité est volontaire. Nous avons été démarchés<br />

par quelques labels qui nous proposaient de distribuer<br />

notre musique sur des plateformes commerciales, ce<br />

qui ne nous intéresse absolument pas ! Nous<br />

recherchons vraiment à rentrer dans une maison<br />

d'artistes avec des gens qui nous suivent et nous aident<br />

à donner à AW une plus grande dimension. Nous<br />

prenons notre temps et évitons de nous précipiter. C'est<br />

un peu à l’inverse de la tendance actuelle en somme.<br />

Que pensez-vous de l’évolution des réseaux sociaux<br />

dans la promotion des artistes notamment ceux qui,<br />

comme vous, s’autoproduisent ?<br />

Si aujourd'hui nous n’avions pas tous ces outils, nous<br />

faire connaître auprès du public serait compliqué. Un<br />

aspect négatif des réseaux sociaux est que les<br />

utilisateurs ainsi que les organisateurs accordent<br />

beaucoup d'importance aux chiffres et basent notre<br />

crédibilité là-dessus. S'ils voient un nombre de fans ou<br />

de lectures un peu moins élevé que les autres, ils ne<br />

chercheront pas forcement à en savoir plus et iront voir<br />

autre chose. C’est un peu l’apothéose de la tyrannie du<br />

chiffre, l’équivalent du célèbre “Si à 50 ans tu n'as pas<br />

de Rolex, tu as raté ta vie”, mais en musique. De ce<br />

point de vue, MySpace - et oui, nous avons connu<br />

MySpace - était carrément mieux. Avant de baser la<br />

crédibilité sur les chiffres, l’utilisateur voyait en le<br />

design et donc l’univers du groupe, des dates passées et<br />

à venir, le label... finalement, la crédibilité du groupe<br />

dérivait d’une synthèse de tous les éléments qui en font<br />

la réussite et c’était plutôt cohérent.<br />

Nous nous rappelons avec émotion du MySpace de<br />

Danger ou encore de celui de Kavinsky. Il faut dire<br />

aussi que les “nouveaux” réseaux sociaux mettent<br />

l’accent sur la quantité plus que sur la qualité quand<br />

sur Myspace on devait stratégiquement choisir<br />

quelques morceaux à présenter. De notre côté, nous ne<br />

considérons pas cela comme un handicap, car c’est<br />

seulement de l’apparence. Les gens qui nous suivent<br />

sont des personnes qui apprécient notre musique et<br />

notre univers, pas seulement parce que nous avons<br />

buzzé sur un remix ou sur un morceau. Nous préférons<br />

soigner le fond plutôt que la forme même si cela<br />

implique un chemin un peu plus long.<br />

D'ailleurs, on a entendu parler de vous pour vos<br />

remix et notamment celui fait sur Roadgame, le<br />

dernier titre de Kavinsky...<br />

Oui, c'est vrai que pendant une période nous faisions<br />

beaucoup de remixes et des remixes Contest. C'est en<br />

partie pour essayer de nous faire connaître auprès d'un<br />

public plus large. Ceci dit, c'était une période un peu<br />

charnière où nous nous cherchions en terme de style, la<br />

plupart de nos remixes sont assez peu représentatifs de<br />

ce que nous faisons maintenant. A ce niveau-là, il est<br />

vrai que Wall of Sound a marqué une rupture et nous a<br />

fait prendre conscience de ce dont nous avions<br />

vraiment envie. Nous en avons fait très peu depuis, le<br />

dernier étant celui du morceau Roadgame de Kavinsky,<br />

qui reflète bien le deuxième EP que nous venons de<br />

sortir.<br />

Au niveau des collaborations, vous seriez intéressés<br />

pour travailler avec d’autres ? Si oui, qui ?<br />

Cela dépend à quel niveau. Musicalement, nous<br />

aimons avoir un contrôle sur la sonorité des morceaux<br />

et sur leur style. Après, pourquoi ne pas faire des<br />

collaborations pour des voix ou des instruments<br />

particuliers... Nous voulons essayer de préserver notre<br />

univers afin d'être cohérents dans notre projet, et l'idée<br />

de mixer deux univers différents sur un morceau pour<br />

AW ne nous intéresse pas tellement. Dans l'idéal, ces<br />

collaborations concerneraient surtout le travail avec<br />

des professionnels (producteurs, ingénieurs du son...),<br />

disposant de moyens que nous n'avons pas. Cela nous<br />

Suite de l’interview page 28

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