Terres Littéraires - Réforme Lycée - Editions Hatier

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Partie ii - outils d’analyse 30 fiches notionnelles pour apprendre à manier les outils de la langue, dans lesquelles on repère aisément le point à étudier ou à réviser, selon les besoins de la classe. des fiches classées par chapitre, donnant aux élèves les outils d’analyse les plus utiles : outils d’analyse stylistique, types de texte, notions propres à chaque genre, réécriture, analyse de l’image,… Une page d’entrée de chapitre avec introduction du genre ou de la notion (+ la mention du Socle commun en 2 de ). 282 283 8 Exercices d’application Mettre au point 1 Fonctions du dialogue 1. Quelles expressions soulignent l’importance de la parole dans cette scène ? Commentez. 2. Expliquez la réaction d’Œdipe dans la dernière réplique. 3. En quoi ce dialogue souligne-t-il la fatalité, thème tragique ? ŒDIPE. – Je suis près d’une chose impossible à entendre. LE BERGER. – Et moi… d’une chose impossible à dire. CRÉON. – Il faut la dire. Je le veux. LE BERGER. – Tu es le fi ls de Jocaste, ta femme, et de Laïus tué par toi au carrefour des trois routes. Inceste et parricide1 5 , les dieux te pardonnent. ŒDIPE. – J’ai tué celui qu’il ne fallait pas. J’ai épousé celle qui ne fallait pas. J’ai perpétué ce qu’il ne fallait pas. Lumière est faite… Jean COCTEAU, La Machine infernale, acte IV : « Œdipe roi » (extrait, 1934), © Grasset. 1. Il a tué son père. 2 Fonctions du monologue 1. Quels sont les destinataires de ce monologue ? 2. Que souligne la ponctuation du monologue ? 3. Quel est l’intérêt de ce monologue placé dans la scène d’exposition ? LE COMTE, seul, en grand manteau brun et chapeau rabattu. Il tire sa montre en se promenant. Le jour est moins avancé que je ne croyais. L’heure à laquelle elle a coutume de se montrer derrière sa jalousie1 est encore éloigné. N’importe ; il vaut mieux arriver trop tôt que de manquer l’instant de la voir. Si quelque aimable de la cour pouvait me deviner à cent lieues de Madrid, arrêté tous les matins sous les fenêtres d’une femme à qui je n’ai jamais parlé, il me prendrait pour un Espagnol du temps d’Isabelle2… Pourquoi non ? Chacun court après le bonheur. Il est pour moi dans le cœur de Rosine… Mais quoi ! suivre une femme à Séville, quand Madrid et la cour offrent de toutes parts des plaisirs si faciles ?... Et c’est cela même que je fuis. Je suis las des conquêtes que l’intérêt, la convenance ou la vanité nous présentent sans cesse. Il est si doux d’être aimé pour soi-même ! Et si je pouvais m’assurer sous ce déguisement… Au diable l’importun ! BEAUMARCHAIS, Le Barbier de Séville, acte I, scène 1 (extrait, 1775). 1. Son store. 2. Isabelle la Catholique, reine d’Espagne à la fin du XV e 5 10 15 siècle. Cette référence assimile ce genre d’Espagnol à un personnage arriéré, rétrograde. Appliquer 3 L’affrontement dialogué 1. Les trois interlocuteurs ont-ils la même conception de la révolution ? Justifiez, en vous appuyant sur l’enchaînement des répliques et sur les arguments échangés. ➜ p. 000 : LE TEXTE ARGUMENTATIF 2. Les propos de Stepan sont-ils en accord avec la didascalie violemment (l. 3) ? Expliquez. 3. Sur quelle tension dramatique les didascalies permettent-elles d’insister ? 4. Ajoutez une didascalie précisant sur quel ton l’acteur jouant Kaliayev devra prononcer sa réplique. En 1905 à Moscou, les membres d’une organisation révolutionnaire préparent un attentat. Kaliayev (Yanek), qui a pour mission de lancer une bombe sur la calèche du grand-duc Serge, oncle du Tsar, renonce à passer à l’acte car des enfants seraient tués dans l’explosion. DORA. – […] Même dans la destruction, il y a un ordre, il y a des limites. STEPAN, violemment. – Il n’y a pas de limites. La vérité est que vous ne croyez pas à la révolution. (Tous se lèvent, sauf Yanek). Vous n’y croyez pas. Si vous y croyiez totalement, complètement, si vous étiez sûrs que par nos sacrifi ces et nos victoires, nous arriverons à bâtir une Russie libérée du despotisme1 5 , une terre de liberté qui fi nira par recouvrir le monde entier, si 10 vous ne doutiez pas qu’alors, l’homme, libéré de ses maîtres et de ses préjugés, lèvera vers le ciel la face des vrais dieux, que pèserait la mort de deux enfants ? Vous vous reconnaîtriez tous les droits, tous, vous m’entendez. Et si cette mort vous arrête, c’est que 15 vous n’êtes pas sûrs d’être dans votre droit. Vous ne croyez pas à la révolution. Silence, Kaliayev se lève. KALIAYEV. – Stepan, j’ai honte de moi et pourtant je ne te laisserai pas continuer. J’ai accepté de tuer pour 20 renverser le despotisme. Mais derrière ce que tu dis, je vois s’annoncer un despotisme qui, s’il s’installe jamais, fera de moi un assassin alors que j’essaie d’être un justicier. STEPAN. – Qu’importe que tu ne sois pas un justicier, 25 si justice est faite, même par des assassins. Toi et moi ne sommes rien. Albert CAMUS, Les Justes, acte II (extrait, 1950), © Gallimard. 1. De la tyrannie. CHAPITRE 000 Fiche 1 La parole théâtrale 000 Fiche 2 L’espace, le geste et le jeu au théâtre 000 Fiche 3 Les genres théâtraux 000 Fiche 4 Les registres comique et tragique 3 Les notions propres au théâtre 4 Les apartés 1. Lisez une première fois le dialogue sans les apartés. Quelles sont les informations dont vous disposez ? 2. Ne lisez ensuite que les apartés : quelle nouvelle orientation donnent-ils au dialogue ? 3. Sur quel jeu l’auteur met-il l’accent en couplant ces phrases à voix haute et ces apartés ? La scène a lieu dans un salon bourgeois à la campagne, vers 1830. Au lever du rideau, Zénaïde est seule. Elle rêve tristement en arrangeant un bouquet dans un vase. On frappe à la porte à droite. ZÉNAÏDE, haut. – Qui est là ? (À part.) Pourvu que ce ne soit pas Oswald, mon fi ancé ! Je n’ai pas mis la robe qu’il préfère ! Et d’ailleurs, à quoi bon ? Après tout ce qui s’est passé ! LA VOIX D’OSWALD, au dehors. – C’est moi, Oswald ! ZÉNAÏDE, à part. – Hélas, c’est lui, c’est bien Oswald ! (Haut.) Entrez Oswald ! (À part.) Voilà bien ma chance ! Que pourrai-je lui dire ? Jamais je n’aurai le courage de lui apprendre la triste vérité ! Entre Oswald. Il reste un moment sur le seuil et contemple Zénaïde avec émotion. OSWALD, haut. – Vous, vous, Zénaïde ! (À part.) Que lui dire de plus ? Elle est si confi ante, si insouciante ! Jamais je n’aurai la cruauté de lui avouer la grave décision qui vient d’être prise à son insu ! ZÉNAÏDE, allant vers lui et lui donnant sa main à baiser ; haut. – Bonjour, Oswald ! (À part, tandis qu’Oswald agenouillé lui baise la main avec transport.) Se peut-il que tout soit fi ni ! Ah ! (tandis qu’il presse ma main sur ses lèvres), mon Dieu, ne prolongez pas mon supplice et faites que cette minute, qui me paraît un siècle, passe plus vite que l’alcyon1 5 10 15 20 25 sur la mer écumante ! OSWALD, se relevant, tandis que Zénaïde retire gracieusement sa main ; haut, avec profondeur. – Bonjour, 30 Zénaïde ! (À part.) Ah ! ce geste gracieux et spontané, plus éloquent que le plus long discours ! Jean TARDIEU, Oswald et Zénaïde ou les apartés (extrait, 1966), © Gallimard. 1. Nom poétique du martin-pêcheur. 5 Le théâtre dans le théâtre 1. Sur quels thèmes propres au théâtre ce dialogue portet-il ? Justifiez en relevant le champ lexical utilisé. 2. Quelles informations les didascalies fournissent-elles sur le ton du dialogue ? 3. Quel paradoxe définissant le théâtre est développé dans cet échange ? Justifiez en commentant les antithèses. ➜ p. 000 : LES FIGURES DE RHÉTORIQUE Fiche 1 � La parole théâtrale Six individus, membres d’une même famille, arrivent sur un plateau sans décor, au milieu d’une répétition et annoncent au directeur, médusé, qu’ils sont en quête d’un auteur car ils lui apportent un drame, celui de leur propre existence. LE PÈRE. – Eh ! mon Dieu ! Donner l’apparence du vrai à ce qui ne l’est point, et cela, monsieur, sans nécessité, par simple jeu... Enfi n, oui ou non, votre profession n’est-elle pas de faire vivre sur la scène des personnages imaginaires ? Je... LE DIRECTEUR, l’interrompant, excité par l’irritation croissante des comédiens. – Et moi, je vous prie, cher monsieur, de vous rappeler que la profession de comédien est de la plus grande noblesse. Si les auteurs d’aujourd’hui ne nous donnent à représenter que des pièces stupides et ne mettent au monde que des fantoches1 5 10 , au lieu de créer des personnages profondément humains, il n’empêche que c’est notre orgueil d’avoir fait vivre ici, sur ces planches, des œuvres 15 immortelles. Les acteurs satisfaits approuvent et applaudissent le directeur. LE PÈRE, l’interrompant avec fougue. – Mais oui, parfaitement, vous faites vivre des êtres vivants, plus 20 vivants que bien des êtres qui respirent et fi gurent sur les registres de l’état civil ! Des êtres moins vrais, peut-être mais plus réels !… Nous sommes tout à fait d’accord. Luigi PIRANDELLO, Six personnages en quête d’auteur, acte I (extrait), traduction de l’italien par B. Crémieux, © Gallimard (1950). 1. Êtres sans consistance. Écrire 6 Du récit au dialogue théâtral Fiche 1 La parole théâtrale De nombreux auteurs ont transposé des récits en pièces de théâtre : Émile Zola a adapté pour la scène son roman Thérèse Raquin ➜ p. 000, Eugène Ionesco a tiré sa pièce Rhinocéros d’une nouvelle qu’il avait écrite en 1957. À votre tour, rédigez le monologue qui transposerait ce passage narratif extrait du roman de Guy de Maupassant, Une vie ➜ p. 000, en scène de théâtre : Ce fut en elle une traversée de joie, un élan vers un bonheur nouveau, qui venait d’éclore. Elle se trouvait, en une seconde, délivrée, apaisée, heureuse, heureuse comme elle ne l’avait jamais été. Son cœur et sa chair se ranimaient, elle se sentait mère ! ➜ p. 000 : TRANSPOSER HARPAGON. – N’est-il point là ? n’est-il point ici ? Qui est-ce ? Arrête ! (Il se prend lui-même le bras.) Rends-moi mon argent, coquin !... Ah ! c’est moi. QUESTIONS L’essentiel � p. 000 : MOLIÈRE, L’Avare, IV, 7 (extrait, 1668). 1. Quels types de phrase caractérisent ces propos ? Quelle impression créent-ils ? 2. Quelle vision la phrase en italique donne-t-elle du personnage qui s’exprime ? Le texte théâtral est essentiellement composé de répliques, c’est-à-dire de paroles au discours direct, prononcées par les personnages et qui font progresser l’action. Dialogues et monologues � Les échanges de répliques forment les dialogues où domine l’affrontement verbal. Ex. : le désaccord entre Claudio et son valet Tibia � p. 000 : A. de MUSSET, Les Caprices de Marianne, scène d’exposition (1833). � Une longue réplique est une tirade ; elle peut développer un récit ou une argumentation. Ex. : la définition du mariage par Arnolphe � p. 000 : MOLIÈRE, L’École des femmes, III, 2 (1662). � La tirade d’un personnage seul en scène est un monologue ; le personnage fait le point sur sa situation et révèle directement son état d’esprit au spectateur. Ex. : Émilie songeant à sa vengeance � p. 000 : P. CORNEILLE, Cinna, I, 1 (1642). � Les stichomythies sont des échanges brefs de répliques ayant la vivacité d’un duel. Ex. : le dialogue entre Toinette déguisée en médecin et Argan � p. 000 : MOLIÈRE, Le Malade imaginaire, III, 10 (1673). e mot « théâtre », issu du grec qevatron (theatron), signifie « le lieu d’où l’on L regarde ». Le théâtre occidental est né en Grèce au VI 280 281 e : : La double énonciation � Les paroles échangées sur scène ont un double destinataire : – les personnages de la pièce eux-mêmes ; Bérénice de JEAN RACINE, mise en scène de Faustin Linyekula, avec Bruno Raffaelli, Céline Samie – le spectateur, qui reçoit le texte du dramaturge par l’intermédiaire des acteurs. et Shahrokh Moshkin Ghalam (Paris, Comédie Française – Studio Théâtre, 2009). Remarque : la double énonciation est capitale aux moments clés de l’intrigue, telle la scène d’exposition (située au début de la pièce, elle donne au spectateur des informations sur les personnages et des indications spatio-temporelles sur l’action qui se déroule). siècle avant J.-C. Les spectacles dramatiques, véritables événements dans la cité, étaient associés à des fêtes religieuses et à des concours de poésie mettant la parole en scène. Le texte théâtral, écrit par un dramaturge, devient un spectacle grâce au metteur en scène et aux comédwiens. La représentation théâtrale réunit le public dans un espace spécifique pour une expérience collective unique, reposant sur le jeu des comédiens. Du divertissement de la farce au théâtre de l’absurde, le théâtre regroupe des genres très variés. La scène contemporaine est aujourd’hui le lieu d’expériences originales, mêlant plusieurs domaines artistiques. Si les registres comique et tragique semblent recouper les genres de la comédie et de la tragédie, l’étude de la pratique et de l’histoire du théâtre révèle plus de complexité. Ex. : PHILINTE. – Vous voulez un grand mal à la nature humaine ! ALCESTE. – Oui, j’ai conçu pour elle une effroyable haine. � p. 000 MOLIÈRE, Le Misanthrope, I, 1 (1666). � Ce simple échange souligne la misanthropie, sujet de la pièce. � Les apartés sont des répliques uniquement destinées aux spectateurs, prononcées à l’insu de personnages pourtant présents sur la scène, ce qui produit généralement un effet comique. Ex. : ARTOTROGUS. – Ce n’est rien, sans doute, au prix de ce que je pourrais dire… (à part) et que tu n’as jamais fait ! � p. 000 PLAUTE, Le Soldat fanfaron (III e : SOCLE COMMUN L’étude du théâtre, genre qui remonte à l’Antiquité grecque, est essentielle pour se constituer une culture humaniste. La lecture des auteurs anciens et classiques que vous avez amorcée au collège, depuis la 6 siècle avant J.-C.). � Artotrogus ridiculise son interlocuteur sans qu’il s’en rende compte, faisant du spectateur son complice. � Le quiproquo est un malentendu comique entre les personnages uniquement saisi par le spectateur. Ex. : Vézinet, sourd, comprend de travers tout ce que lui dit son neveu Fadinard. � p. 000 E. LABICHE, Un chapeau de paille d’Italie, I, 2 (1851). e , se poursuit au lycée. 3 étapes d’application progressive : Mettre au point, Appliquer, Écrire. Un court texte d’appui questionné. l’essentiel : des notions faciles à repérer, des exemples courts et suivis de commentaires explicatifs.
Partie iii - méthodes 26 fiches méthode construites en étapes et accompagnées chacune d’une double page d’exercices qui réutilisent des textes de la partie Textes. introduction au point de méthode : une approche progressive et des objectifs clairement exposés. CHAPITRE 4 OBJECTIF Rédiger un commentaire littéraire 000 Fiche 1 Découvrir le texte et dégager ses intérêts littéraires 000 Fiche 2 Formuler un projet de lecture à partir de l’analyse détaillée 000 Fiche 3 Construire un plan de développement de commentaire 000 Fiche 4 Rédiger l’intégralité d’un commentaire Rendre compte avec méthode de la lecture personnelle d’un texte littéraire. Au lycée, tous les travaux d’écriture font intervenir l’argumentation et, par conséquent, la rédaction de paragraphes argumentatifs. Définitions Le commentaire est un exercice d’écriture qui repose sur l’analyse précise d’un texte de vingt à trente lignes, mettant constamment en relation le sens et le style. Ce travail donne lieu à une argumentation organisée et rédigée dont le double objectif est de : � prouver que le texte a bien été compris ; � montrer quelles sont ses qualités littéraires. Méthode et finalités Pour réussir un commentaire, il faut suivre une démarche progressive qui se résume en cinq tâches : � comprendre : découverte du paratexte et du texte ; � expliquer : analyse approfondie ; � organiser : construction du plan ; � mettre en forme : rédaction intégrale ; � vérifier : relecture finale. Le commentaire ne se limite pas à une simple paraphrase ou reformulation du texte ; l’analyse détaillée et le plan organisé permettent d’éviter ce défaut de méthode. SOCLE COMMUN Le commentaire littéraire, exercice propre au bac de français, développe l’autonomie face à un texte littéraire. FERNAND LÉGER (1881-1955), Les Constructeurs (1950), huile sur toile, 300 x 228 cm (Biot, musée Fernand Léger). 284 285 une fiche méthode construite en deux temps (Méthode / Application) : des conseils pratiques, étape par étape. Fiche méthode1 Découvrir le texte et dégager ses intérêts littéraires C’est d’abord sur une bonne compréhension du texte que se fonde le travail d’analyse : avant de repérer les détails, il faut déjà s’assurer que le sens littéral des mots et les caractéristiques essentielles du texte sont maîtrisés. ÉTAPE 1 Lire le texte et utiliser le paratexte � Repérer les informations utiles accompagnant le texte : objet(s) d’étude, renseignements fournis par le chapeau introductif, références, notes de bas de page… Souligner les informations les plus importantes ou les recopier au brouillon, et voir quelles connaissances acquises en cours permettent de les enrichir. � Effectuer des recherches complémentaires, s’il s’agit d’un travail à la maison Se renseigner sur l’auteur, le mouvement littéraire, l’œuvre… pour mettre le texte en relation avec son contexte historique et culturel, et ainsi éviter les anachronismes. Remarque : ces recherches permettront ultérieurement de nourrir l’introduction et la conclusion du commentaire. ÉTAPE 2 Relire le texte pour mieux le comprendre Genre littéraire et type de texte Indices de l’énonciation et modalisateurs ÉTAPE 1 Lire le texte et utiliser le paratexte � Repérer les informations utiles accompagnant le texte (surlignées en jaune) L’objet d’étude représenté est le théâtre. Le chapeau introductif apporte plusieurs éléments : – l’auteur : Molière ; – le genre : théâtre, comédie ; – la situation de l’extrait : la scène d’exposition ; – le type de scène et le thème : dialogue entre deux sœurs à propos du mariage ; la bourgeoisie ; la jalousie. Les références donnent elles aussi des renseignements : – le titre : condition féminine, éducation des femmes ; – la date : pièce de l’époque classique (règne de Louis XIV). Les notes élucident le vocabulaire. Ex. : la note 4 indique le langage métaphorique d’Armande. OBJECTIF : Lire efficacement un texte à commenter et en faire ressortir les principales caractéristiques. MÉTHODE ÉTAPE 2 Relire le texte pour mieux le comprendre � Se poser les bonnes questions pour se familiariser avec le texte Genre littéraire, type de texte Indices de l’énonciation et modalisateurs � Se poser les bonnes questions pour se familiariser avec le texte Noter au brouillon les éléments à prendre en compte pour commencer l’analyse : – Genres littéraires : Récits : roman, conte, nouvelle, fable, biographie… ? Pièces de théâtre : comédie, tragédie… ? Discours : réquisitoire, plaidoyer, sermon ? Poèmes : élégie, sonnet, calligramme… ? � p. 000 : LES NOTIONS PROPRES AU RÉCIT � p. 000 : LES NOTIONS PROPRES AU THÉÂTRE � p. 000 : LES NOTIONS PROPRES À L’ARGUMENTATION � p. 000 : LES NOTIONS PROPRES À LA POÉSIE – Types de texte : description, narration, explication, argumentation ? � p. 000 : LES TYPES DE TEXTE – Qui s’exprime ? – À qui s’adresse-t-on ? – Est-ce un éloge ou une critique (termes mélioratifs ou péjoratifs) ? � p. 000 : L’ÉNONCIATION, LA COMMUNICATION ET LA MODALISATION � p. 000 : L’HISTOIRE ET LE SENS DES MOTS Objectifs du texte S’agit-il de raconter, décrire, exprimer des sentiments, argumenter, expliquer, donner des ordres ou des conseils ? Thèmes abordés Sont-ils moraux, philosophiques, sociaux, politiques ?... APPLICATION TEXTE À COMMENTER 1. Emprisonner. 2. Mot masculin au XVII e siècle. 3. Avec. 4. Métaphore qui désigne le savoir, les connaissances. 5. Répand. 6. Le pouvoir. 7. Rabaisse. Fiche méthode 1 � Découvrir le texte et dégager ses intérêts littéraires � Préciser les caractéristiques essentielles du texte sans perdre de vue l’objet d’étude S’appuyer sur les notions abordées dans la partie II du manuel (« Outils d’analyse »). Structure globale du texte – Remarque-t-on un schéma narratif (complet ou partiel), des strophes, des étapes d’un raisonnement… ? � p. 000 : LA STRUCTURE DU RÉCIT – Est-ce que le mode énonciatif, la ponctuation, le ton… changent ? – Perçoit-on des effets d’échos ou d’oppositions ? Ton, registre(s), niveau(x) de langage… – Le ton est-il ironique, satirique… ? – Le registre est-il tragique, comique, lyrique, épique, fantastique… ? – Le langage est-il soutenu, courant, familier ? � Se demander si le texte suit un modèle, une tradition ou, au contraire, s’il les remet en cause – Est-il représentatif d’un mouvement littéraire ? Rend-il un hommage ? – S’attaque-t-il à des préjugés ? Tourne-t-il en dérision un personnage, une institution… ? La scène d’exposition de cette comédie de Molière s’ouvre par un dialogue entre deux sœurs de la bonne bourgeoisie parisienne. Henriette vient d’annoncer à Armande qu’elle souhaitait se marier et fonder une famille. Or, il se trouve que son futur époux est Clitandre, l’ancien amant d’Armande. ARMANDE Mon Dieu, que votre esprit est d’un étage bas ! Que vous jouez au monde un petit personnage, De vous claquemurer1 aux choses du ménage, Et de n’entrevoir point de plaisirs plus touchants Qu’un idole2 d’époux et des marmots d’enfants ! Laissez aux gens grossiers, aux personnes vulgaires, Les bas amusements de ces sortes d’affaires ; À de plus hauts objets élevez vos désirs, Songez à prendre un goût des plus nobles plaisirs, Et traitant de3 mépris les sens et la matière, À l’esprit comme nous donnez-vous tout entière. Vous avez notre mère en exemple à vos yeux, Que du nom de savante on honore en tous lieux : Tâchez ainsi que moi de vous montrer sa fi lle, Aspirez aux clartés4 qui sont dans la famille, Et vous rendez sensible aux charmantes douceurs Que l’amour de l’étude épanche5 dans les cœurs ; Loin d’être aux lois d’un homme en esclave asservie, Mariez-vous, ma sœur, à la philosophie, Qui nous monte au-dessus de tout le genre humain, Et donne à la raison l’empire6 souverain, Soumettant à ses lois la partie animale, Dont l’appétit grossier aux bêtes nous ravale7 5 10 15 20 . MOLIÈRE, Les Femmes savantes, acte I, scène 1, vers 26-48 (1672). 286 287 – Comédie – Tirade argumentative extraite d’un dialogue ≠ monologue – Vouvoiement entre deux sœurs ; emploi de l’impératif – Vocabulaire péjoratif : bas, vulgaire donc critique – Vocabulaire mélioratif : nobles, honore donc éloge Objectifs du texte – Donner des conseils – Modifier la décision de sa sœur en la critiquant (visée polémique) – Défendre une thèse radicalement opposée Remarque : ne pas confondre les objectifs d’Armande (persuader Henriette) et ceux de l’auteur (distraire et instruire le public). Thèmes abordés – La condition d’épouse : prison, esclavage, situation méprisable = critique – Le désir d’élévation intellectuelle et sociale, l’amour de la philosophie = éloge � Préciser les caractéristiques essentielles du texte sans perdre de vue l’objet d’étude � PARTIE II Structure globale de la tirade Succession d’alexandrins + raisonnement bien construit : 1. Une critique du choix d’Henriette (vers 1 à 8) 2. Un éloge de la philosophie (vers 9 à 23) = structure qui souligne une opposition, un changement de ton Ton, registre(s), niveau(x) de langage… � Se demander si le texte suit un modèle, une tradition, ou au contraire s’il les remet en cause Par rapport au genre de la comédie : Armande voue un amour exclusif au savoir, critiquant le choix du mariage défendu de façon modérée par sa sœur Henriette. = Opposition de deux visions du monde que l’on retrouve dans plusieurs scènes d’exposition écrites par Molière). � Effectuer des recherches complémentaires : – sur la date de l’œuvre : un an après Les Fourberies de Scapin ➜ p. 000 ; un an avant la mort de Molière = pièce de la maturité ; – sur Molière et la comédie classique : fonctions et formes du comique, types de personnages… ➜ SYNTHÈSE DES SÉQUENCES 1, p. 000 ET 2, p. 000 : le dramaturge s’est souvent moqué des imposteurs (faux dévots comme Tartuffe ; faux nobles comme M. Jourdain) ; – sur l’éducation des filles au XVII e siècle et sur les précieuses : entre 1610 et 1660, les femmes de l’aristocratie défendent l’éducation des femmes, un certain raffinement du langage et des mœurs dont on s’est parfois moqué à cause des excès auxquels il a donné lieu. – Propos méprisants sur la condition d’épouse, puis expression de sa passion pour l’étude : personnage rendu comique par ses excès (aucune concession) – Combat d’idées = discours polémique – Langage soutenu de femme savante (ex. : métaphores) Par rapport aux codes sociaux : Armande, en rejetant le mariage, s’oppose aux mœurs du XVII e siècle = thème de la transgression, fréquent au théâtre. Cette comédie souligne les travers de la société traditionnelle, le personnage d’Armande incarnant une rupture avec les conventions (prise de position originale pour l’époque). Exercices d’entraînement Observer 1 Tirer profit du paratexte Classez dans un tableau les types informations fournies par le paratexte de chaque document : Dates : contexte historique, littéraire Objet d’étude Auteur Genre Thème(s) Texte A Texte B Texte C Supports : Texte A : É. ZOLA, Thérèse Raquin (1867) ➜ p. 000 Texte B : P. VERLAINE, Poèmes saturniens, « Mon Rêve familier » (1866) ➜ p. 000 Texte C : C. BECCARIA, Des Délits et des peines (1764) ➜ p. 000 2 Faire des recherches complémentaires 1. Quelles caractéristiques essentielles pouvez-vous tirer de votre première lecture du texte ? 2. Classez les informations apportées par le paratexte. 3. En dehors du paratexte, que devez-vous savoir précisément sur le contexte de l’intrigue et sur les personnages pour mieux comprendre ce dialogue ? Où pouvez-vous trouver ces informations ? 4. a. Quelles notions relatives au genre et au registre du texte seront utiles pour l’analyser ? b. Dans quelles pages du manuel pouvez-vous trouver de l’aide ? Support : J. RACINE, Andromaque (1667) ➜ p. 000 Analyser 3 Se familiariser avec un texte 1. a. Lisez le texte et le paratexte ; notez les informations nécessaires pour commenter cette fable. b. Recherchez dans le manuel des renseignements sur le genre de la fable : quels aspects du texte seront ainsi éclairés ? 2. a. Observez la structure globale de la fable en vous appuyant notamment sur les indices de l’énonciation. b. Quels sont les objectifs du texte ? 3. Résumez le récit, puis la morale de la fable, afin d’en dégager clairement le sens. Support : J. de LA FONTAINE, Fables, « Le Loup et les Bergers » (1678) ➜ p. 000 4 Préciser les caractéristiques d’un texte 1. Genre du texte : a. Qu’est-ce qu’un sermon ? Dans quelles circonstances est-il utilisé ? b. Quelles références citées par Bossuet confirment cette définition ? 2. Marques de l’énonciation : a. Repérez les indices personnels les plus significatifs. � p. 000 : L’ÉNONCIATION, LA COMMUNICATION ET LA MODALISATION. b. Sont-ils importants dans un sermon ? Pourquoi ? 3. Thèmes abordés : quels sont-ils et quelle est leur nature (philosophique, morale, politique…) 4. Quels sont les objectifs de ce sermon ? Aidez-vous des questions de lecture analytique ➜ p. 000. 5. Ce sermon vous semble-t-il fidèle à une tradition ou bien marque-t-il une rupture ? Support : J. B. BOSSUET, Sermon du mauvais riche (1662) ➜ p. 000 5 Percevoir l’originalité d’un texte 1. Quelle est la particularité des personnages de ces deux œuvres (classe sociale, comportement, langage...) ? 2. À quel genre le titre de la séquence rattache-t-il chacun de ces textes ? En quoi cela est-il problématique pour l’extrait d’En attendant Godot ? Supports :: Texte A : L. F. CÉLINE, Voyage au bout de la nuit (1932) ➜ p. 000 Texte B : S. BECKETT, En attendant Godot (1952) ➜ p. 000 288 289 Écrire 6 Préparer l’étude d’un texte en autonomie 1. Suivez les étapes 1 et 2 de la méthode du commentaire : notez et classez toutes les informations tirées de votre première lecture du texte et de son paratexte. 2. Définissez les caractéristiques et les intérêts littéraires de ce poème. Aidez-vous du questionnaire de lecture analytique ➜ p. 000. Support : C. BAUDELAIRE, Les Fleurs du Mal, « Parfum exotique » (1857) ➜ p. 000 les premiers jalons vers le baccalauréat : - S’organiser dans l’année - Synthétiser et rédiger - Rédiger un commentaire littéraire - Rédiger une dissertation - Rédiger un écrit d’invention - Préparer l’épreuve orale du bac en 1 re , de nombreux modèles de rédaction : commentaire + dissertation + invention intégralement rédigés. des exercices progressifs et variés (à trous, entraînements rédactionnels, copies d’élèves à critiquer…) pour s’entraîner efficacement. 9
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