06.02.2013 Views

Terres Littéraires - Réforme Lycée - Editions Hatier

Terres Littéraires - Réforme Lycée - Editions Hatier

Terres Littéraires - Réforme Lycée - Editions Hatier

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

une synthèse sur l’histoire des arts faisant<br />

écho à la problématique de la séquence…<br />

…sur les divers domaines d’expression artistique ou sur des thèmes ou<br />

mouvements artistiques (peinture, photo, sculpture, musique, cinéma…).<br />

HISTOIRE DES ARTS<br />

Scènes de genre et vie quotidienne en peinture<br />

L<br />

es genres de l’art pictural ont longtemps été rigoureusement<br />

hiérarchisés par les académies : on situait au sommet de<br />

l’échelle des valeurs les œuvres épiques, historiques, mythologiques et<br />

religieuses ; on jugeait vulgaire la représentation de scènes familières.<br />

1 ● Monde profane et religion<br />

Dès l’Antiquité, les activités<br />

humaines les plus simples ont été<br />

montrées : certaines peintures égyptiennes<br />

représentent les travaux des<br />

champs ou des banquets ; il ne<br />

s’agit pas là de réalisme documentaire,<br />

mais d’une vaste synthèse des<br />

activités terrestres transposées dans<br />

l’au-delà, lieu répliquant le monde<br />

d’ici-bas, celui des hommes.<br />

Les scènes bibliques humanisent les<br />

thèmes sacrés en les situant dans<br />

un cadre familier.<br />

2 ● Vanités et peinture de genre<br />

Les artistes hollandais du XVII e siècle<br />

ont mis à l’honneur et popularisé les<br />

tableaux mettant en scène la réalité<br />

apparemment la plus ordinaire, mais<br />

de façon symbolique :<br />

– les vanités sont des natures<br />

mortes évoquant la mort et les<br />

illusions humaines, en vogue à<br />

l’époque de la <strong>Réforme</strong> ; les peintres<br />

protestants ne représentaient pas<br />

les personnages sacrés comme les<br />

saints ou les martyrs… Ils recouraient<br />

donc à des allégories ;<br />

– la peinture de genre est la représentation<br />

d’hommes et de femmes<br />

s’adonnant à leur travail ou à leurs<br />

divertissements. Cette tradition, qui<br />

s’est répandue dans plusieurs pays<br />

d’Europe dès la fin du XVI e siècle, à<br />

l’époque baroque, peut prendre une<br />

dimension allégorique, avec le même<br />

Dans La Vierge à la soupe au lait<br />

(1515) de Gérard David 1 , l’enfant<br />

Jésus joue avec une cuiller en<br />

bois, tandis que la Vierge Marie lui<br />

donne à manger. Le décor est loin<br />

du monde antique de l’histoire d’origine<br />

: le mobilier, le livre, le paysage<br />

flamand aperçu par une fenêtre, la<br />

coiffe de la Vierge… sont contemporains<br />

du peintre. La pomme et<br />

le pain, au premier plan, l’attitude<br />

maternelle de la Vierge donnent un<br />

aspect familier à cette scène intime.<br />

souci de la couleur et de la lumière<br />

que les sujets bibliques, comme en<br />

témoigne le tableau de l’Espagnol<br />

Diego Velázquez, Vieille femme faisant<br />

frire des œufs (1618).<br />

Dans La Dentellière de Vermeer<br />

(1664) 2 , l’attention de la femme<br />

à son travail est rendue par une<br />

contre-plongée en plan buste qui<br />

permet de saisir tous les détails<br />

réalistes de cette activité artisanale.<br />

L’observateur du tableau semble<br />

surprendre le personnage appliqué<br />

à sa tâche.<br />

Les scènes de genre offrent deux<br />

intérêts complémentaires :<br />

– un intérêt documentaire, puisqu’ils<br />

constituent une mine d’informations<br />

sur les outils des artisans, les instruments<br />

de musique, la décoration, les<br />

costumes, le corps humain… ;<br />

1 Légende à venir<br />

L E X I Q U E<br />

Allégorie Représentation imagée<br />

d’une idée abstraite.<br />

Plan buste Cadre qui privilégie<br />

la tête et le buste du personnage,<br />

jusqu’à la taille.<br />

Q U E S T I O N S<br />

1. Dans les tableaux reproduits,<br />

les regards des personnages sont-ils<br />

dirigés vers l’observateur du tableau ?<br />

Pour quelle raison, selon vous ?<br />

2. Dans La Dentellière 2 , observez<br />

le jeu des couleurs : que met-il<br />

en valeur ?<br />

– un intérêt moral ou philosophique,<br />

lorsque les tableaux évoquent<br />

la condition humaine : les vertus<br />

comme le courage, le sens du<br />

devoir, la générosité…donnent lieu<br />

à des œuvres qui se rapprochent du<br />

genre de l’éloge en littérature. Les<br />

défauts, à l’inverse, sont représentés<br />

de manière comique, voire satirique<br />

➜ SÉQUENCE 5, p. 000 (Le Caravage, Les<br />

Joueurs de cartes ou les Tricheurs,<br />

1594-1595). Les misères de la vie,<br />

enfin, confèrent à certaines œuvres<br />

une dimension lyrique ou pathétique,<br />

comme dans les toiles des<br />

frères Le Nain représentant les paysans<br />

sous Louis XIII.<br />

3 ● Le réalisme en peinture<br />

Entre 1825 et 1875, un groupe de<br />

peintres s’installe dans le village de<br />

Barbizon, près de Fontainebleau,<br />

pour travailler « d’après nature ».<br />

Parmi les fondateurs de cette école<br />

figure Jean-François Millet (1814-<br />

2 Légende à venir<br />

1875), dont l’œuvre rend hommage<br />

au labeur des paysans.<br />

Ces peintres réalistes, comme Gustave<br />

Courbet, puis les impressionnistes,<br />

comme Edgar Degas, ont<br />

finalement rejeté toute hiérarchisa-<br />

tion des sujets ➜ SÉQUENCE 15, p. 000<br />

(Monet, Les Déchargeurs de charbon,<br />

1875) : l’homme mérite, selon eux,<br />

d’être valorisé, quels que soient son<br />

milieu et son statut, y compris dans<br />

des tableaux de grand format ➜ ANA-<br />

LYSE D’IMAGE.<br />

Lui-même fils de paysan, Jean-François<br />

Millet fait scandale lorsqu’il<br />

expose en 1855 ce Paysan répandant<br />

du fumier 3 . Le public bourgeois,<br />

habitué aux œuvres représentant<br />

des activités plus nobles, est outré.<br />

Or le peintre veut montrer que ce<br />

n’est pas le sujet qui fait la beauté<br />

d’une œuvre mais la manière de<br />

peindre : le dégradé des ocres et la<br />

gestuelle du personnage, au premier<br />

plan, confèrent à la toile une grandeur<br />

épique, qu’admirant le romancier<br />

Émile Zola.<br />

3 Légende à venir<br />

276 277<br />

Avec aussi : un lexique et des activités.<br />

une analyse<br />

d’image intégrée<br />

au corpus (toutes<br />

époques et tous<br />

supports).<br />

un questionnaire<br />

progressif avec un<br />

recours possible au<br />

chapitre de la partie<br />

II sur l’image.<br />

Analyse<br />

d’image<br />

Légende à venir<br />

QUESTIONS<br />

Première approche<br />

1. Dans quelle région la commune d’Ornans se situet-elle<br />

? Pourquoi le peintre l’a-t-il choisie, à votre<br />

avis ? Aidez-vous d’un dictionnaire.<br />

2. À droite de la fosse, au premier plan, deux éléments<br />

peuvent surprendre : lesquels ? Justifiez.<br />

Analyse<br />

3. Quel effet le choix du format de la toile (dimensions<br />

et orientation) produit-il ?<br />

Séquence 13 � Les sources du roman réaliste<br />

Gustave COURBET (1819-1877)<br />

Un Enterrement à Ornans (1850)<br />

Loin de sublimer la banalité, comme l’avaient fait Jean-François Millet et l’école de Barbizon ➜ HISTOIRE DES ARTS,<br />

Courbet montre la simple réalité sans l’idéaliser. Comme pour le tableau L’Après-dîner à Ormans (1849),<br />

le scandale est relancé en 1850 lorsqu’il expose Un Enterrement à Ornans qui représente des hommes<br />

ordinaires peints sur une toile d’un format habituellement réservé aux scènes mythologiques ou historiques.<br />

4. a. Observez le groupe des participants à cet enterrement<br />

: quelle ligne forme-t-il ? Expliquez<br />

b. Quels personnages se détachent particulièrement<br />

? Pour quelles raisons ?<br />

5. Comment les couleurs des costumes sont-elles réparties<br />

? Que peuvent-elles symboliser ?<br />

6. Comparez l’arrière-plan du tableau et le tout premier<br />

plan : sur quel effet le peintre joue-t-il ?<br />

➜ p. 000 : L’IMAGE FIXE<br />

Question de synthèse<br />

7. Quels points communs existe-t-il entre le travail du<br />

romancier et celui du peintre réaliste, d’après l’étude<br />

de ce tableau ?<br />

269<br />

7

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!