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Terres Littéraires - Réforme Lycée - Editions Hatier

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anticipée, ne peut se défaire de son travail, comme si sa personnalité<br />

toute entière en dépendait. Le narrateur le montre<br />

ainsi écrivant une lettre administrative, se remémorant les<br />

termes adéquats mis entre guillemets comme pour en montrer<br />

la supériorité, en tout cas pour M. Bougran, « En réponse à<br />

la lettre que vous avez bien voulu m’adresser, j’ai l’honneur<br />

de vous faire connaître que ». Les pensées, les actions, les<br />

Vers le bac<br />

Le sonnet : une muse<br />

exigeante ?<br />

➜ Livre de l’élève, p. 84<br />

Sujet pour les séries générales<br />

Question<br />

La muse est l’inspiration des poètes, elle leur offre la possibilité<br />

de passer à la postérité grâce à la création d’une œuvre<br />

poétique. La relation qui unit le poète et la muse est aussi<br />

intime que fragile, porteuse d’enthousiasme et d’angoisse.<br />

– Une relation d’intimité créatrice<br />

Atmosphère nocturne et sensuelle chez Du Bellay : au soir<br />

sous la nuit brune (v. 5), les muses lui donnaient de doux plaisirs<br />

(v. 5), et réveil aux côtés de la muse chez Baudelaire (v. 1).<br />

Chez Apollinaire, on observe la symbiose créateur-créature :<br />

le poète créateur et créature de la muse, la muse inspiratrice<br />

et créature du poète.<br />

– Une relation angoissante pour le poète qui est seul lorsque<br />

la muse l’abandonne.<br />

Rupture de la relation : Du Bellay (v. 14), Baudelaire : noyée<br />

(v. 8).<br />

Désespoir et angoisse des poètes face à cet abandon, clamés<br />

dès le vers 1 : Las chez Du Bellay et Hélas chez Baudelaire.<br />

Opposition d’un temps passé florissant à un temps présent<br />

menacé par les cauchemars chez Baudelaire.<br />

– Une relation distante avec le poète qui refuse l’aide de la<br />

muse.<br />

Refus de la muse au profit du travail personnel : répétition<br />

de la première personne du singulier : Je te crée (v. 6), Je suis<br />

soucieux (v. 9) et C’est moi qui l’ai conçue et faite toute entière<br />

(v. 11) chez Apollinaire, et manque d’intimité dans le sonnet de<br />

Extrait du Livre du professeur<br />

de <strong>Terres</strong> littéraires 1 re<br />

17<br />

dialogues mêmes de M. Bougran tournent tous autour de ce<br />

travail et de cette langue administrative qu’il fallait soigner !<br />

4. Si l’on demandait de rédiger à la suite un paragraphe de la<br />

thèse, puis un autre de l’antithèse, le deuxième paragraphe<br />

ouvrirait sur un connecteur comme mais ou en revanche dont<br />

la valeur d’opposition est bien marquée.<br />

Prolongement : Rédiger le devoir complet.<br />

Malherbe, signe d’une préférence pour la maîtrise du vers. Le<br />

poète est artisan plutôt qu’inspiré.<br />

commentaire<br />

1. Un poème élégiaque.<br />

– Implication personnelle du poète dans son texte : première<br />

personne (mon cœur v. 10, de moi v. 9 et v. 14) et interrogations<br />

dans les deux quatrains.<br />

– Souffrance du poète lisible dans le vocabulaire de la douleur<br />

: maux, regrets et m’ennuient (v. 11) et ouverture sur Las.<br />

– Mélancolie liée au sentiment d’abandon et à la perte de<br />

l’inspiration soulignée par le contraste entre l’emploi des<br />

temps du passé et du présent ; l’antithèse entre maître de<br />

soi (v. 10) et serf (v. 11) qui souligne le renversement de la<br />

situation du poète.<br />

2. La création poétique en question.<br />

– Le poète, un élu que la muse choisit pour devenir créateur :<br />

dimension divine du poète dans l’expression divine ardeur<br />

(v. 13). Vide de toute possibilité de créer, le cœur sans élan<br />

créatif lorsque la muse l’abandonne : questions des deux<br />

quatrains.<br />

– Mais la muse paradoxalement ne maîtrise pas le poète,<br />

maître de lui et libre (v. 8 et 10).<br />

– Un désir d’immortalité dissimulé : la fausse modestie, voire<br />

l’ironie, du poète face à son inspiration, a priori disparue,<br />

alors même que le sonnet ouvre tout un recueil de poèmes !<br />

L’immortalité est au cœur de l’écriture de Du Bellay (v. 3 et<br />

12). Du Bellay semble louer indirectement son talent de poète<br />

capable de créer malgré l’absence des muses.<br />

CCL : Dans ce poème au ton élégiaque, le poète regrette le<br />

départ des muses, tout en soulignant paradoxalement qu’il<br />

peut encore créer sans elles. Il affirme sa conception de la<br />

création poétique faite d’inspiration mais surtout de travail<br />

et de talent.<br />

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