Terres Littéraires - Réforme Lycée - Editions Hatier

Séquence Séquence 9
Romantisme et lyrisme amoureux
➜ Livre de l’élève, p. 185
Texte 2
Alfred de Musset,
Poésies nouvelles (1835)
Objectif : Étudier un poème représentatif
de l’expression lyrique romantique.
Première lecture
1. Il s’agit de la fin de la relation amoureuse. En effet, les
métaphores indiquent la séparation à travers les ruines des
jours heureux (v. 2) et mon pauvre amour enseveli (v. 9). Le
champ lexical du départ, composé des termes adieu (v. 21),
sépareront (v. 22) et partez (répété 4 fois, v. 23 et 28), marque
l’éloignement imposé par la femme aimée à Musset.
2. Trois pronoms sont utilisés dans cet extrait :
– je (seul pronom dans la première strophe) renvoie au poète
lui-même ;
– tu (à partir du vers 15) correspond à la femme aimée, George
Sand, l’apostrophe faible femme, orgueilleuse insensée (v. 14)
rappelant leur relation tumultueuse ;
– vous (à partir du vers 21) associe la femme aimée à la
chimère (v. 20).
L’interlocuteur est absent puisque George Sand a quitté
Musset, comme en témoignent les apostrophes à un personnage
féminin absent : ah ! faible femme (v. 14) ou toi que j’ai
tant aimée (v. 35).
mise au Point
3. a. Qui vous perd n’a pas tout perdu (v. 33). Qui est un pro pro-
nom relatif, il est sujet dans cette phrase.
b. Il désigne le poète, la distance ainsi établie doit lui permettre
de faire son deuil de cette relation.
Extrait du Livre du professeur
de Terres littéraires 2 de
Cet extrait est incomplet. La totalité des exploitations de cette séquence sera en ligne en mai 2011.
analyse
4. Les champs lexicaux évoquant le poète sont ceux de la
solitude et de la souffrance.
Le champ lexical de la solitude est composé des mots oubli
(v. 6), seul (v. 8), ainsi que loin des yeux du monde (v. 8). Il
est associé à la comparaison comme un plongeur dans une
mer profonde (v. 5) qui accentue l’impression d’isolement.
Le champ lexical de la souffrance correspond aux termes je me
perdais (v .6), je pleurais (v. 8), en pleurant (v. 13) et le mal que
vous m’avez fait (v. 27). La répétition du verbe pleurer à l’im l’im-
parfait et au gérondif montre que la douleur est lancinante.
Le poète apparaît comme meurtri par cette séparation.
5. a. Musset utilise le décasyllabe et l’octosyllabe. Il alterne
ces deux mètres au long de chaque neuvain et fait se suivre
deux décasyllabes avant de finir sa strophe avec un octosyllabe.
Les strophes sont symétriques.
b. Cette hétérométrie souligne le bouleversement du poète.
L’octosyllabe final de chaque strophe crée une rupture marquant
la responsabilité de la femme aimée dans la séparation.
6. a. Les enjambements dans les 3e et 4e strophes mettent
en valeur l’emportement du poète. Par exemple l’enjambement
des vers 21 et 22 : Vous compterez les heures / Qui me
sépareront de vous met en relief le temps : les deux futurs qui
se succèdent apparaissent comme une menace du poète qui
semble dire à la femme aimée qu’elle va regretter son acte.
b. Les types de phrase qui dominent sont des phrases exclamatives
ou injonctives telles que Partez, partez ! (v. 23) et Jetez
au vent notre amour consumée (v. 34).
La véhémence, la colère du poète transparaissent ainsi. La
force de ce sentiment est relayée par les nombreux impératifs
comme emportez (v. 24) ou allez (v. 32).
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