Blaise Héritier - Schweizer Blasmusikverband

Revue des musiquesInterview de Blaise Héritier, nouveau président de la Commission musicale de l’ASM«L’important, c’est de toujours bienfaire ce que l’on a à faire!»Récemment entré en fonction suite audécès tragique d’Eric Conus, Blaise Héritierdévoile pour UNISONO les axes de son actionfuture et les fondements de sa philosophiemusicale. Entretien.Un sentiment partagéBlaise Héritier,quels sont vos sentimentscomme nouveau président de la Commissionde musique (CM) de l’Associationsuisse des musiques (ASM)?Blaise Héritier: C’est un sentimentdouble. Car Eric Conus faisait partie de mesmeilleurs amis et j’aurais évidemment préféréqu’il soit toujours là et ne pas devoirprendre sa succession. Mes sentimentssont donc partagés vu les circonstances tragiquesqui me voient arriver à ce poste.D’un autre côté, cette responsabilité estbelle et importante. Et je suis très heureuxde cette nomination.Le nouveau président de la CMPortrait en brefBlaise Héritier est né en 1962 àMoudon (VD). Il a suivi des études depiano et de percussion. Plus tard, il aaussi travaillé le saxophone dans lecadre de ses études de direction. Pendantde nombreuses années, il a jouédans divers ensembles et, parallèlement,étudié la direction au Conservatoire deLausanne où il obtient en 1985 lecertificat amateur de direction fanfare.Il poursuit alors des études professionnellejusqu’à l’obtention, en 1990, dudiplôme professionnel de direction,diplôme qu’il perfectionne en 1991. Il aréussi un diplôme supérieur d’orchestrationauprès de Jean Balissat.Après avoir dirigé la Fanfare deThierrens , la Lyre de Vevey et, pendantde nombreuses années, la Fanfare d’Aubonne,il dirige actuellement l’Ensemblede cuivres jurassien. Avec ce brass bandd’excellence, il a obtenu de très nombreuxclassements flatteurs dans les différentsconcours suisses des brassbands. Il dirige aussi le Flying brassensemble et l’ Ensemble vocal jurassien,chœur symphonique regroupant unecentaine de chanteurs venant de toutl’arc jurassien. Il a conduit à plusieursLors de l’élection de votre prédécesseur,leproblème avait été soulevé de savoir si unRomand pouvait assumer cette tâche vul’importance des contacts avec des interlocuteursalémaniques. La question est-ellerevenue sur le tapis?Pas du tout. Je n’ai d’ailleurs jamaissenti de clivage linguistique au sein de laCommission musicale. Il n’y a absolumentpas de guerre des clans ou des langues:c’est une équipe qui travaille très consciencieusementpour faire avancer lacause de la musique. Peut-être que l’appartenancelinguistique a une importanceplus grande dans une instance plus «politique»comme le Comité central (CC).Mais pour l’expérience que j’ai pu avoir àce jour du CC, je n’ai pas eu cette impressionet je n’ai aucunement ressenti decondescendance à l’endroit du Romandque je suis.reprises ses différents ensembles dansdes tournées de concerts tant en Suissequ’à l’étranger.Blaise Héritier consacre une partiede son activité à l’arrangement et àl’orchestration de nombreuses œuvresclassiques et contemporaines pour différentesformations d’instruments à ventset percussions. Il a conçu et créé plusieursspectacles unissant la musique àdifférentes formes d’arts telles que:cirque, chœurs, piano classique, chanteurs,chœur symphonique, danseurs,jazz New-Orléans, théâtre, cinéma,artistes peintres, poètes, plasticiens, etc.Blaise Héritier est membre de laCommission musicale de l’Associationsuisse des musiques (ASM) depuis 2002et la préside depuis l’automne 2004. Ilest encore président de la Commissionmusicale de la Société cantonale desmusiques vaudoises (SCMV) depuis1994. Très souvent sollicité comme jurypour des festivals et concours régionaux,cantonaux et nationaux, il est aussi régulièrementengagé comme chef invitédans tout le pays.(jrf)Blaise Héritier: un président motivé.Débuts sur des chapeaux de roueQuels sont vos projets comme présidentde la CM?Il faut d’abord gérer l’avenir proche: laFête fédérale 2006 à Lucerne pointe déjà àl’horizon. En même temps, il importe de réglerla question des études normatives pourl’enseignement car c’est important pour lesexamens et pour l’avenir de notre relève.Mon objectif vise à mettre en place quelquechose d’intéressant et d’utilisable partout.C’est la base de tout et je suis persuadé quenous pouvons trouver un dénominateurcommun pour aboutir au but ultime: que lejeune soit capable de bien jouer de son instrument.La voie que j’imagine pour le futur passepeut-être par la cohabitation de plusieursplans d’études, tous agréés parl’ASM, qui permettraient d’aboutir au mêmerésultat final. Car, fédéralisme oblige,l’enseignement musical varie énormémentselon les cantons. Il y a ceux où ces courssont intégrés au cursus scolaire. Il y en ad’autres où un accord a été passé avec leConservatoire. Et il en existe enfin qui n’ontrien du tout. Ce sont donc trois cas de figurecomplètement différents que l’on nepeut pas couler dans une structure qui seraittrop rigide.Comment voyez-vous l’organisation dela CM?UNISONO 1 • 2005 19