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Fachwerk 2017

Das Magazin der Denkmalpflege des Kantons Bern

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18 AKTUELL: IN SZENE GESETZT<br />

ACTUEL : MISE EN SCÈNE 19<br />

04 Zurich, proposition d'une palettes de<br />

couleurs pour la vieille ville, Das Werk,<br />

juin 1927.<br />

05 Zurich, plan de la ville avec proposition<br />

des interventions au niveau des rues<br />

et des places.<br />

06 Biel/Bienne, diversité des coloris des<br />

façades en vieille ville.<br />

La vieille ville<br />

de Bienne présente<br />

des nuances de<br />

couleurs diverses.<br />

04<br />

05<br />

une préparation de terre ou de plantes<br />

délayées dans de l’eau ou de la<br />

graisse animale. La gamme des couleurs<br />

était par conséquent limitée au<br />

noir, rouge, vert, brun et jaune. Les<br />

colorants naturels furent ensuite utilisés<br />

dans la fresque, l’enluminure et la<br />

peinture sur bois et sur toile.<br />

En 1706, Johann Jakob Diesbach inventa<br />

accidentellement le « bleu de<br />

Prusse » dans son laboratoire berlinois.<br />

Ce sont précisément les hasards<br />

de ce genre qui dans la deuxième<br />

moitié du 19 e siècle amenèrent<br />

au développement spectaculaire des<br />

colorants, parallèlement à l’essor de<br />

l’industrie chimique. Vers 1878, Adolf<br />

Wilhelm Keim découvrit que le verre<br />

liquide a des propriétés qui peuvent<br />

en faire un liant pour des pigments minéraux.<br />

Il est donc considéré comme<br />

l’inventeur de la couleur minérale, laquelle,<br />

à la différence des badigeons<br />

traditionnels à la chaux, permet de<br />

réaliser des enduits de façade aux<br />

couleurs vives et lumineuses qui conservent<br />

longtemps leur éclat.<br />

La couleur dans les rues des<br />

vieilles villes<br />

En été 1927, le Musée des arts décoratifs<br />

de Zurich organisa une exposition<br />

sur le thème « Die Farbige Stadt »<br />

(« Les couleurs dans la ville »), montrant<br />

« des projets de mise en couleurs<br />

de rues de vieilles villes ou de<br />

bâtiments isolés » en Suisse et en Allemagne.<br />

Le mouvement d’« embellissement<br />

» des vieilles villes par la<br />

couleur, répandu en Allemagne surtout<br />

dès les années 1920, avait aussi<br />

gagné la Suisse alémanique. En Allemagne,<br />

la mise en couleurs quelque<br />

peu anarchique de façades anciennes<br />

par les propriétaires provoqua<br />

des réactions critiques de la part<br />

d’architectes, d’artistes et des autorités.<br />

C’est pour éviter de pareils dérapages<br />

que la ville de Zurich édicta<br />

une règlementation des couleurs applicable<br />

au cœur historique de la ville.<br />

La vieille ville de Bienne présente elle<br />

aussi des nuances de couleurs très<br />

diverses. Les couleurs actuelles des<br />

façades sont cependant relativement<br />

récentes par comparaison avec l’âge<br />

des bâtiments. Pour la plupart, elles<br />

datent de 1935 et sont le résultat d’un<br />

projet réalisé avec des chômeurs et<br />

destiné à donner à la cité historique<br />

un habillage mieux adapté au goût du<br />

jour. C’est donc aussi en 1935 que le<br />

bâtiment le plus connu peut-être de<br />

la vieille ville, juste à côté de l’église<br />

allemande, la maison de la corporation<br />

des Bûcherons, dont le cœur<br />

date du bas Moyen Âge, a été revêtu<br />

de rouge foncé. Lors de la rénovation<br />

en 2004, on a découvert un enduit de<br />

couleur qui avait été appliqué lors de<br />

la transformation de 1899/1900. On<br />

a donc décidé de rétablir cette ancienne<br />

teinte jaune clair. Mais ce choix<br />

a été mal accueilli par une partie de<br />

la population, que dérangeait cette<br />

atteinte à l’aspect de la ville. Pourtant,<br />

la couleur retrouvée ici correspond<br />

assez à l’aspect que devait avoir<br />

l’ensemble de la vieille ville à l’origine :<br />

des façades claires où dominaient les<br />

tons naturels de la chaux, avec des<br />

encadrements de fenêtres en pierre<br />

de Hauterive.<br />

06<br />

La couleur devint un outil important de la<br />

création formelle.<br />

La couleur comme manifeste<br />

Durant l’entre-deux-guerres, la couleur<br />

en façade devint pour les nouvelles<br />

constructions aussi un outil<br />

important de la création formelle. Favorisé<br />

par l’apparition des couleurs<br />

minérales, ce changement s’explique<br />

aussi par le contexte politique et<br />

so cial. Au lendemain de la Grande<br />

Guerre en effet s’ouvrit une ère de<br />

bouleversements marquée par l’émer-­<br />

gence du mouvement ouvrier et l’opposition<br />

aux valeurs traditionnelles.<br />

En architecture, le mouvement moderniste<br />

avec sa recherche de simplicité<br />

et son refus du décor vint, par<br />

une nette rupture, supplanter l’historicisme.<br />

Bienne en offre un exemple<br />

très expressif avec sa gare, édifice<br />

conçu encore dans le style néoclas ­<br />

sique en 1923, alors même que le<br />

quartier alentour était en cours de<br />

planification dans le style moderne<br />

du « Neues Bauen ».<br />

S’inspirant de la célèbre école du<br />

Bauhaus à Weimar (puis à Dessau),

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