J o u r n a l d e s é t u d i a n t- e - se n d r o i t d e l ’u n i v e r s i t é M c G i l lM c G i l l L a w ’s We e k l y S t u d e n t N e w s p a p e rVo l u m e 3 3 , n O 44 o c t o b r e 2 0 1 1 | O c t o b e r 4 t h 2 0 1 1QUID NOVI3661 Peel StreetMontreál, Québec H2A 1X1http://quid.mcgill.ca/EDITORS IN CHIEFAmanda PetrakisHélia TaheriThomas Gagnon-van LeeuwenASSOCIATE REVIEWERSKatherine AbarcaAlexandra Belley-McKinnonIvana CescuttiEliza CohenKelly CohenGiselle DavidianKai Shan HeAlexandra LazarAngèle Périllat-AmédéeCatherine HamillGolnaz NayerahmadiAnh Thang NguyenJames NowlanLaura ScheimDaniel TsarevskyLAYOUT EDITORSKatherine AbarcaJérémy Boulanger-BonnellyNicholas ChoinièreRodrigo A. GarciaKai Shan HeMaxime PuteauxGabriel RochetteWHAT’S INSIDE?QUEL EST LE CONTENU?ÉDITO 3HAS LIBERALISM `FAILED`? 4WHAT IS A UNIVERSITY? 5OPEN LETTER TO THE LSA ON THE MUNACA STRIKE 6PUBLIC INTEREST CAREER DAY 6HELLO FROM THE PICKET LINES 7STRIKE UPDATE 8A PUB DIVIDED 9CRIME_08 10THE JOY OF BEING ALONE 11ETHICAL OIL OR DISASTROUS ENVIRONMENT POLICY? 12A MESSAGE FROM YOUR 1L CLASS PRESIDENTS 14A MESSAGE FROM YOUR VP ACADEMIC 15LE HOBO 16LAW LIBRARY NEWS 17UNE MONARCHIE MUNICIPALE AU QUEBEC 18LE VIADUC ROUEN ET UNE BALLADE DANS CENTRE-SUD 19HELLO FROM THE 4TH FLOOR 20UN/SOLICITED ADVICE 22OVERHEARD AT THE FAC 23STAFF WRITERSLudovic BourdagesDavid GrovesLee McMillanAlexandre MichaudAustin del RioMichael ShorttCARTOONISTAndrew BakerWANT TO TALK?TU VEUX T’EXPRIMER?Envoyez vos commentaires ou articles avantjeudi 17h à l’adresse : quid.law@mcgill.caToute contribution doit indiquer le nom del’auteur, son année d’étude ainsi qu’un titrepour l’article. L’article ne sera publieé qu’à ladiscrétion du comité de rédaction, quibasera sa dećision sur la politique derédaction.Contributions should preferably be submitted asa .doc attachment (and not, for instance, a“.docx.”).The Quid Novi is published weekly by the students of the Faculty of Law at <strong>McGill</strong> <strong>University</strong>. Production is made possible through the direct support of students. All contents copyright <strong>2011</strong> Quid Novi.Les opinions exprimeés sont propres aux auteurs et ne réflètent pas nećessairement celles de l’équipe du Quid Novi. The content of this publication does not necessarily reflect the views of the <strong>McGill</strong> LawStudents’ Association or of <strong>McGill</strong> <strong>University</strong>.
É D I T OC o - E d i t o r - i n - C h i e fHÉLIATAHERIRENARDDécouragée, sachant que je n’allais paschoisir la littérature française à la place dudroit, ma professeure de littérature m’ademandé de lui faire une promesse : «Promets-moi que tu ne vas pas laisser ledroit capturer ton esprit vagabond! », «Jamais, jamais; je ne pourrais plus me regardersinon. » One year of law schooland I think I have kept my promise; monesprit est toujours aussi rebelle. Cette petiteanecdote avait pour but de justifier cequi va suivre : words, written one afterthe other without any particular order, withoutany purpose, without any attemptwhatsoever to prove anything. Justthoughts, spitted out by a senseless soul.The following does not deserve to be calledan editorial; be aware!Décidément, je suis incapable d’écriresans raconter une histoire! C’était unejournée orageuse et la jeune fille de monhistoire ne regrettait pas d’avoir préféréles souterrains du métro à la baignoirequ’était devenu le trottoir. Quelques minutesplus tard, elle n’était plus si fière deson choix. C’est en voyant une autre jeunefille, à peu près de son âge, écroulée parterre, complètement abattue, en train depleurer qu’elle se rappela l’ampleur decertaines décisions qui paraissent banalesà première vue.L’image était pénible à voir; les larmespatinaient sur le visage massacré de lafille, et pourtant, ce qui bouleversa le plusla jeune fille de mon histoire était la vuedes troupeaux de gens qui passaient àcôté d’elle, sans jeter un coup d’œil, sansse retourner la tête. Elle réfléchit. C’esttrop dur de voir, alors on ferme les yeux?Où en sommes-nous? Que sommes-nousdevenus? Nous vivons dans notre petitebulle sans nous faire de souci pour les autres.Nous ne voyons pas plus loin que lebout de notre nez. Certains parlent del’actualité, s’impliquent, font du bénévolat,veulent faire une différence. Et pourtant,arrivé cinq heures de l’après-midi,dans le métro, ce troupeau ne pensaitqu’à rentrer chez soi, qu’à aller prendreune bière avec des amis. L’éclair frappa lajeune fille de mon histoire pour unedeuxième fois. Ami, ça veut dire quoi? Lesdictionnaires ne l’ont jamais convaincue;ils manquent de sensibilité, de vivacité; ilséteignent la flamme qu’est l’amitié. Antoinede Saint-Exupéry a fait un davantagemeilleur travail : « Je ne suis pour toiqu’un renard semblable à cent mille renards.Mais si tu m’apprivoises, nous auronsbesoin l’un de l’autre. Tu seras pourmoi unique au monde. Je serai pour toiunique au monde. » « Je suis un renard,pour combien de personnes? », pensa lajeune fille de mon histoire. Je suis un renardaux yeux de qui? Ai-je le privilèged’être un renard unique? Aux yeux decombien de personnes? Ai-je des amis?Après tout, « les hommes n’ont plus letemps de rien connaître, les hommesn’ont plus d’amis. » Then why does Facebooktell me that I have 400 friends?Friend, friend, friend, by dint of repeatingit, the word loses its meaning. It has lostits meaning. There is a very thick line betweena friend and an acquaintance; doyou remember? Friend, a single soul inhabitingtwo bodies ; Friend, a walk besideyou ; Friend, a talk in silence; Friend, nowords but meanings; Friend, a thought;Friend, a smile; Friend, a look; Friend, afight; Friend truth. La jeune fille de monhistoire savait que si le troupeau entendaitses pensées, il éclaterait de rire; etelle ne comprenait pas pourquoi. Elle regardale troupeau, « Tu as besoin des amispour vivre, c’est une partie de ta vie, et situ n’en possèdes pas, et bien je suis salementdésolée pour toi. » S’assoyant à côtéde la fille écroulée par terre, elle pensa.Une partie de la vie est dépourvue dusens si on n’a pas des amis. Le mot neveut plus rien dire; Saint-Exupéry devraitse retourner dans sa tombe. Certains appellentça l’évolution de la langue, moij’appelle ça l’hécatombe de la langue, dusens le plus profond des mots. The littlegirl of my story started to cry.Words have lost their meaning; we don’tthink about them anymore, we don’t care.She looked at the girl on the floor andwondered how. And she kept thinking,why? Why do we call anyone our friend?How can people so easily let go of thosethey call their friends; how superficial;how fake. How can they not care? C’esttriste de découvrir que tu n’es qu’un renardparmi d'autres pour les gens. Que tuas été apprivoisée par ceux qui ignorentce qu’est apprivoiser, par ceux qui ont oubliéle sens des mots. Elle fixa le troupeau.Et vous, combien de personnes avez-vousréellement apprivoisées?QN •OCTOBER 4 <strong>2011</strong> • 3