COTE D’IVOIRE APPEL GLOBAL 2012ProtectionLes besoins en protection demeurent importants du fait des incidents impliquant des personnes enarmes qui continuent à affecter des civils, ainsi que la présence de REG dans certaines zones, ycompris des stocks de munitions non sécurisés et en état de délabrement avancé. Par ailleurs, les autresproblèmes de protection auxquels sont confrontés les personnes vulnérables sont les pratiques deprostitution de survie qui mettent en exergue les problèmes liés au VIH/SIDA, le recrutementd’enfants associés à certains groupes armés, les cas d’enfants non-accompagnés/séparés et les viols etviolences à l’encontre des femmes 7 . On note aussi que la plupart des personnes ont perdu leurs piècesd’identité et par conséquent n’ont pas accès aux mécanismes de restitution de la propriété et deréparation pour leur perte.Moyens de subsistanceAu niveau des moyens de subsistance, les économies locales ont été déstructurées du fait de la pertedes moyens de production suite aux violences et destructions massives enregistrées. La majorité de lapopulation pâtit de la déstructuration de l’économie nationale et locale et s’enfonce chaque jourdavantage dans la pauvreté (perte totale ou partielle des moyens de subsistance). Lesapprovisionnements, le système bancaire et les activités commerciales ont été sévèrement perturbées.Les banques et les autres institutions de crédit n’ont pas encore repris leurs activités à Blolequin etToulepleu, et en dépit de progrès, l’activité des marchés n’est pas encore retournée à la normale(rapport Oxfam, CARE et Danish Refugee Council - DRC).Sécurité alimentaireBien que la période soit marquée par une relance progressive des activités génératrices de revenus etune amélioration des prix d’achat, la situation de sécurité alimentaire demeure très critique avec unecrise alimentaire aiguë, une crise des moyens d’existence dans certaines localités de l’ouest et desrisques de détérioration de la situation alimentaire des ménages affectés par la crise post-électoraledans l’ouest, le centre-ouest et une partie du nord du pays. Plus particulièrement, les déplacements etles difficultés d’accès aux semences et aux intrants agricoles ont entrainé dans l’ouest et le sud-ouestune baisse des superficies cultivées. La saison de soudure a commencé plus tôt que d’habitude et lesprix des denrées de base ont augmenté (en août <strong>2011</strong>, l’indice global a subi une hausse de 8% parrapport à la moyenne du même mois de la période 2006-2010 8 ).NutritionLes résultats de l’enquête Evaluation de la Sécurité Alimentaire en Situation d’Urgence (ESASU) 9confirment que la crise post-électorale de 2010 a aggravé la situation nutritionnelle. En effet, en juin<strong>2011</strong>, 70% des ménages enquêtés consommaient des aliments moins préférés, 66% diminuaient laquantité des repas, 59% réduisaient le nombre de repas par jour et 14% des ménages passaient un àplusieurs jours sans manger. Cette tendance a été corroborée par l’enquête SMART <strong>2011</strong> 10 qui révèleun niveau de malnutrition aigüe sévère atteignant des seuils critiques de plus de 2% dans certaineszones de dénombrement situées dans les zones nord, nord-est, ouest et nord-ouest.AbrisL’abri constitue une préoccupation majeure pour les personnes déplacées internes et retournées. SelonOxfam, DRC et CARE, 7 800 maisons sur les 12 600 maisons détruites à l’ouest appartiennent à desménages vulnérables. Elles requièrent une réhabilitation totale ou partielle.7 Données obtenues du rapport Impact of the Post-Election Crisis on Gender Based Violence among Women andGirls in Côte d’Ivoire - Situation Analysis, IRC, juin <strong>2011</strong>.8 Note mensuelle sur l’évolution des prix de marché en Côte d’Ivoire, Programme Alimentaire Mondial - PAM,Office pour la Commercialisation des Produits Vivriers – OCPV, août <strong>2011</strong>.9 Enquête élaborée en juin <strong>2011</strong>.10 Enquête nutritionnelle nationale basée sur la méthodologie SMART, juin-juillet <strong>2011</strong>.20
3. Analyse des besoinsGenreD’une façon générale les indicateurs en matière de genre en Côte d’Ivoire sont très faibles, tels quel’indique le tableau ci-contre. Le SNU, les clusters et le GTG doivent s’unir dans l’action pourl’intégration du genre.Emploi 44.6% femmes (main d’œuvre) 88.4% hommes (main d’œuvre)Education38.6% alphabétisation desfemmes60.8% alphabétisation des hommesEgalité des sexesRang 146 sur 157 dans l’indice GenreSanté des enfants 5.8% mortalité infantile filles 540,000 enfants orphelins deVIH/SIDAMortalité maternelleVIH/SIDA690/100,000 naissances6.4% prévalence pour les femmes15-24 ans2.9% prévalence pour les hommesCDI est l’un des pays les plus affectés par le VIH/SIDA en Afrique del’OuestSources : Gender Development Index, Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Fondsdes Nations Unies pour l’enfance (<strong>UNICEF</strong>), United Nations Population Fund (UNFPA), World Bank 2010.Se référer également au chapitre 4.7 spécifique au genre, VIH-SIDA et relèvement précoce commeéléments transversaux.Populations ciblesAu 20 octobre <strong>2011</strong>, les populations suivantes ont été identifiées par la communauté humanitairecomme bénéficiaires cibles pour le CAP 2012 : les déplacés internes rentrés dans leur milieu d’origine(retournés), déplacés internes, réfugiés, familles d’accueil et communautés hôtes.PopulationsciblesPopulationsdéplacéesinternesRetournés(populationsdéplacées quirentrent dansleur milieud’origine)RapatriésNombres186 000personnes420 000personnes130 000personnesDescription / CaractéristiquesCe sont les personnes qui ont quitté leur lieu de résidencehabituelle pour trouver refuge dans des endroits plus sécurisés,en familles d’accueil ou sur des sites, principalement dans lesrégions du Moyen Cavally, Montagnes, Haut Sassandra, Laguneset Sud Comoé (zones dites à priorité multi-sectorielle). Elles ontété fragilisées par le déplacement et sont pris en charge soit parles acteurs humanitaires soit par les familles qui les ont accueillis.La sécurité, les moyens économiques et financiers et l’accès àleurs propriétés (maisons, terres et plantations) restent leursinquiétudes quant à leur retour.Généralement des régions sud, ouest et centre-ouest, cespersonnes, préalablement déplacées internes, ont regagné leurlieu de résidence habituelle. Elles se trouvent dans une situationde vulnérabilité particulière d’autant plus qu’elles ont besoin desmoyens/conditions conséquents pour accéder à leurs biens, seréinstaller et reprendre une vie socio-économique normale.Ces personnes, initialement réfugiées dans les pays limitrophes,sont rentrées en Côte d’Ivoire pour regagner leur lieu derésidence habituelle. Elles se trouvent dans les mêmes conditionsque les retournés et expriment les mêmes besoins d’assistance.21