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Interactivo de casos clínicos - PROSICS Barcelona

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et rencontrent fréquemment <strong>de</strong>s obstacles à la délivrance.<br />

D’autres souffrent <strong>de</strong> lésions, d’infections et d’infirmités, la plupart<br />

du temps non traitées, et dont certaines durent toute la vie. Les<br />

avortements non médicaux constituent l’autre risque majeur pour<br />

les adolescentes, dont la majorité <strong>de</strong> celles qui y ont recours ne<br />

sont pas mariées.<br />

Suivant <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> santé rencontrés au cours d’une<br />

recherche, “les problèmes sanitaires liés au mariage précoce<br />

n’affectent pas seulement la future mère et le fœtus, mais continuent<br />

également après la naissance. Il est prouvé que la mortalité<br />

infantile est plus élevée – <strong>de</strong>ux fois plus dans certains cas – parmi<br />

les enfants nés <strong>de</strong> mères très jeunes que parmi ceux <strong>de</strong> mères<br />

plus âgées. Les bébés <strong>de</strong> mères adolescentes sont davantage<br />

susceptibles <strong>de</strong> souffrir d’insuffisance pondérale, laquelle est le<br />

plus souvent liée à une nutrition maternelle déficiente, ce qui<br />

corrobore la thèse <strong>de</strong> l’impréparation <strong>de</strong>s adolescentes à la<br />

maternité. Le risque <strong>de</strong> mortalité est plus élevé pour les bébés<br />

souffrant d’insuffisance pondérale que pour ceux dont le poids<br />

est normal” 4 .<br />

Lévirat/Sororat et risques <strong>de</strong> maladies vénériennes<br />

Le lévirat est un mot dérivé du latin « levir » qui signifie «<br />

beau-frère ». Il est le remariage d’une veuve avec le frère <strong>de</strong> son<br />

mari. Dans la pratique, le lévirat est l’union entre un homme et la<br />

veuve <strong>de</strong> son frère mort “avec” ou “sans” enfant afin <strong>de</strong> perpétuer<br />

le nom du défunt et d’assurer la transmission du patrimoine.<br />

Au Sénégal, ce type particulier <strong>de</strong> mariage est une pratique<br />

coutumière souvent forcée et combinée avec la polygamie. Il<br />

est quelquefois dénoncé comme étant une pratique rétrogra<strong>de</strong>,<br />

limitant les droits <strong>de</strong>s femmes, véhiculant aussi l’idée qu’une<br />

veuve fait “partie <strong>de</strong> l’héritage”.<br />

Le sororat est le remariage d’un veuf avec la sœur <strong>de</strong> son<br />

épouse. Une coutume particulièrement acceptée lorsque la défunte<br />

laisse <strong>de</strong>rrière elle <strong>de</strong>s enfants en bas âge. La justification<br />

que beaucoup <strong>de</strong> gens avancent est qu’elle pourrait s’occuper<br />

<strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> sa défunte gran<strong>de</strong> sœur. De nos jours, d’aucuns<br />

pensent que le lévirat et le sororat constituent pour les femmes,<br />

une source d’exposition <strong>de</strong> maladies vénériennes.<br />

Scarifications et ses menaces d’infections<br />

Les scarifications ethniques sont <strong>de</strong>s formes <strong>de</strong> cultures<br />

et d’art que les populations ont développé. Au Sénégal, nous<br />

retrouvons cette valeur culturelle qui apparait comme une carte<br />

d’i<strong>de</strong>ntité mais aussi une œuvre d’art avec ses significations et<br />

valeurs esthétiques. Il faut dire que les scarifications permettaient<br />

<strong>de</strong> révéler la valeur i<strong>de</strong>ntitaire <strong>de</strong> l’individu. Il y a différentes manières<br />

<strong>de</strong> faire <strong>de</strong> la scarification :<br />

– Les scarifications “Niassou” qui permettent une i<strong>de</strong>ntification<br />

sociale que l’on retrouve à la fois chez les hommes<br />

et les femmes quel que soit l’âge <strong>de</strong> la personne. Suivant<br />

certains groupes ethniques, elles permettent <strong>de</strong> reconnai-<br />

4 Aly Tandian, I<strong>de</strong>m.<br />

tre les nobles, les princes ou les esclaves selon le type <strong>de</strong><br />

scarifications que l’on porte.<br />

– Les scarifications “Jamou” qui laissent apparaître soit<br />

<strong>de</strong>s gencives noircies soit un cercle noir qui entoure la<br />

bouche ou bien à la fois les <strong>de</strong>ux cas. De l’encre d’origine<br />

naturelle est répandue sur les lèvres. La peau est ensuite<br />

piquée avec une aiguille fine pour laisser le pigment pénétrer<br />

les couches <strong>de</strong> peau. Un gonflement sévère suit.<br />

Cette pratique dirige l’attention aux <strong>de</strong>nts blanches et au<br />

beau sourire tout en rendant la femme plus séduisante.<br />

La cérémonie <strong>de</strong> scarifications “Jamou” est souvent un<br />

rite <strong>de</strong> passage à l’âge adulte car la pratique transforme<br />

les filles en femmes d’autant plus que le stoïcisme <strong>de</strong> la<br />

personne qui se scarifie fait preuve <strong>de</strong> son courage.<br />

Malgré leur richesse culturelle, ces formes <strong>de</strong> scarifications<br />

constituent <strong>de</strong> véritables menaces à la santé <strong>de</strong>s populations à<br />

cause <strong>de</strong>s objets qui sont utilisés. Ceux-ci sont le plus souvent<br />

non stérilisés et occasionnent <strong>de</strong>s cas d’infections sérieuses.<br />

Excision: un sujet tabou aux conséquences physiques et<br />

psychiques<br />

L’excision ou les mutilations génitales féminines est le nom<br />

générique donné à différentes pratiques traditionnelles qui entraînent<br />

l’ablation d’organes génitaux féminins. Bien que plusieurs<br />

justifications soient données pour le maintien <strong>de</strong> cette pratique,<br />

elle semble liée essentiellement au désir d’assujettir les femmes<br />

et <strong>de</strong> contrôler leur sexualité.<br />

On distingue trois plusieurs formes <strong>de</strong> mutilations sexuelles:<br />

– La “clitori<strong>de</strong>ctomie”. Elle consiste en l’ablation partielle ou<br />

intégrale du clitoris et <strong>de</strong>s petites lèvres.<br />

– L’”infibulation” appelée “excision pharaonique”. Lors <strong>de</strong><br />

cette opération on procè<strong>de</strong> tout d’abord à l’ablation du<br />

clitoris et <strong>de</strong>s petites et gran<strong>de</strong>s lèvres. La vulve est ensuite<br />

suturée à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> catgut, <strong>de</strong> fils <strong>de</strong> soie ou d’épines. Seul<br />

un orifice étroit est ménagé pour l’évacuation <strong>de</strong> l’urine et<br />

l’écoulement du flux menstruel.<br />

– L’”excision symbolique”. Elle consiste à couper la membrane<br />

du clitoris, ou à inciser le clitoris, ou bien encore à<br />

en couper le capuchon.<br />

Au Sénégal, les populations, quelles soient rurales ou urbaines<br />

sont largement informées <strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong> l’excision. Selon,<br />

l’Enquête Démographique et <strong>de</strong> Santé à Indicateurs Multiples<br />

(EDSV-MICS, 2010-2011), 91% <strong>de</strong>s femmes en ont entendu parler.<br />

Il faut tout <strong>de</strong> même signaler que le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> connaissance<br />

varie peu selon les caractéristiques démographiques et socioéconomiques.<br />

En ce qui concerne la pratique, près <strong>de</strong> 26% <strong>de</strong><br />

l’ensemble <strong>de</strong>s femmes ont déclaré être excisées tandis qu’en<br />

2005, cette pratique était <strong>de</strong> 28% (EDSV-MICS, 2010-2011).<br />

La moyenne nationale cache cependant <strong>de</strong>s disparités<br />

importantes. Au niveau <strong>de</strong> l’âge, les femmes <strong>de</strong> 15-24 ans sont<br />

moins nombreuses à avoir été excisées : 24% ; au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 35 ans,<br />

MESA REDONDA<br />

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