Econoviews - Janvier 2020
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
De nombreuses raisons expliquent la situation sur le continent européen, qui se
répercute sur les performances des actions européennes. Comme je le disais déjà
dans ma tribune dans De Tijd le 21 décembre 2019, « la raison la plus importante
est la politique européenne et la culture du risque zéro qu’elle engendre. Alors que
le secteur bancaire a rapidement été assaini aux États-Unis, nous nous contentons
toujours de demi-mesures en Europe. Deutsche Bank, une des plus grandes
banques européennes, a perdu 80% de sa capitalisation boursière, tandis que
JPMorgan a gagné 200%. »
Performance boursière de JP Morgan par rapport à Deutsche Bank
Performances sans tenir compte des dividendes
Source: Econopolis, Datastream et Bloomberg
JP Morgan
Deutsche Bank
Une décennie perdue
L’Europe a perdu une décennie en multipliant les atermoiements. Elle n’a
toujours pas achevé certains grands chantiers, notamment la création d’une
union bancaire (en considérant que c’était une bonne idée) et la consolidation du
mécanisme européen de stabilité, l’instrument de gestion des crises de l’Union
européenne. Ajoutez-y l’aversion au risque (comme je l’ai dit plus haut), une
politique monétaire excessivement agressive (qui sera bientôt complétée par une
politique budgétaire expansive), les tensions entre les locomotives allemande et
française, et le gigantisme dans certains secteurs pour obtenir la recette d’un
continent de second rang. Malheureusement, les signaux d’un changement
rapide sont faibles.
En considérant simplement la croissance économique, l’Europe n’arrive pas
non plus au niveau des États-Unis. Pour la troisième année consécutive, le
rythme de croissance de l’économie de la zone euro devrait ralentir en 2020,
d’après un sondage économique du Financial Times. Compte tenu de l’instabilité
politique, des tensions commerciales et de l’ébranlement du secteur automobile,
la croissance de l’économie de la zone euro devrait atteindre 1,1% selon la BCE.
En 2019, elle était de 1,2%. Plus pessimistes encore, les économistes sondés
8 | Quarterly EconoViews