Manuscrit - laboratoire PROTEE - Université du Sud - Toulon - Var
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IC2. Choix de la technique d’analyse électrochimique<br />
Parmi les techniques électrochimiques permettant une mesure directe de la concentration (de<br />
l’activité) des ions libres présents en solution, on peut trouver l’électrode ionique spécifique<br />
(ISE). Cette technique directement utilisable in situ est donc attractive pour l’étude de la<br />
spéciation métallique en milieu aqueux.<br />
Cependant, différents problèmes peuvent affecter significativement la réponse de l’électrode,<br />
comme notamment les problèmes d’interférences avec les chlorures en milieu marin, <strong>du</strong>s au<br />
manque de sélectivité de ce type d’électrode (Technical Specifications for the Cupric Ion-<br />
Selective Electrode, ELIT 8227).<br />
Beaucoup de techniques électrochimiques s’appuient sur des techniques voltampérométriques<br />
dont la base est la polarographie, découverte en 1922 par le professeur Jaroslav Heyrovsky,<br />
récompensé pour cela par le prix Nobel de chimie en 1959 (Sawyer D. T. et al., 1995).<br />
La polarographie, au sens général <strong>du</strong> terme, est une technique électrochimique non séparative,<br />
i.e. qui peut s’appliquer directement à un échantillon naturel. Cette technique permet donc<br />
d’éviter les modifications de l’échantillon, comme celles entraînées par les techniques dites<br />
séparatives, où une étape d’extraction <strong>du</strong> métal ou de la MOND est nécessaire.<br />
Le Tableau I-2 (Buffle J. et Tercier-Waeber M.-L., 2005) répertorie différentes techniques<br />
d’analyses voltamétriques ainsi que les gammes de concentration de métaux mesurables. On<br />
peut constater que, par exemple, la voltamétrie cyclique n’est pas adaptée au type d’analyses<br />
que nous souhaitons réaliser car elle a une sensibilité insuffisante pour des analyses<br />
environnementales (10 -2 à 10 -6 mol.L -1 ) qui nécessitent de mesurer des concentrations en<br />
métaux de l’ordre <strong>du</strong> nano-molaire.<br />
Les méthodes de ré<strong>du</strong>ction directe comme la DPV (Differential Pulse Voltammetry) ou la<br />
SWV (Square Wave Voltammetry) montrent elles aussi des sensibilités insuffisantes pour ce<br />
type d’analyses. Il est donc nécessaire d’utiliser une technique avec une étape de préconcentration,<br />
c'est-à-dire une étape permettant de concentrer le métal à analyser sur<br />
l’électrode de travail.<br />
La DPASV (Differential Pulse Anodic Stripping Voltammetry), grâce à l’utilisation de<br />
potentiels surimposés, permet de mesurer principalement le courant faradique pro<strong>du</strong>it par la<br />
réaction d’oxydoré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> métal considéré sur l’électrode de travail (le courant capacitif<br />
généré étant lui négligeable devant le courant faradique), et par conséquent de mesurer aussi<br />
la concentration <strong>du</strong> métal en solution qui est proportionnelle au courant faradique..<br />
Comparé à l’ISE (Rozan T.F., et al., 1999), en plus de l’absence d’interférences liées aux<br />
chlorures, la DPASV possède aussi une meilleure sensibilité permettant de mesurer des<br />
concentrations inférieures au nano-molaire, comme celles rencontrées dans les analyses<br />
environnementales que nous désirons effectuer, notamment en milieu marin.<br />
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