Enfants au cœur des séparations parentales conflictuelles - La ...
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de celui-ci en privilégiant les intérêts de l’enfant ; ou bien s’agit-il de déceler parmi les différents<br />
intérêts de l’enfant celui qu’il f<strong>au</strong>dra faire prévaloir sur tous les <strong>au</strong>tres ?<br />
On constate qu’<strong>au</strong>cun texte international ne définit cette notion, même ceux y faisant<br />
expressément référence comme la CIDE.<br />
Des propositions de loi ont tenté d’introduire en droit interne une définition de l’intérêt de<br />
l’enfant, mais elles n’ont pas abouti 62 . Cependant la loi du 5 mars 2007 réformant la protection<br />
de l’enfance énonce dans l’article L 122-4 du Code de l’action sociale et <strong>des</strong> familles que<br />
« L’intérêt de l’enfant, la prise en compte de ses besoins fondament<strong>au</strong>x, physiques, intellectuels,<br />
soci<strong>au</strong>x, affectifs ainsi que le respect de ses droits doivent guider toutes décisions le concernant »;<br />
il f<strong>au</strong>t souligner que pour la première fois les besoins affectifs de l’enfant sont pris en compte<br />
dans un texte de loi. Cette énonciation est ce qui se rapproche le plus d’une tentative de<br />
définition de l’intérêt de l’enfant et du contenu <strong>des</strong> propositions de loi antérieures.<br />
Pour progresser dans une définition plus concrète de cette notion, il conviendrait que<br />
l’identification de ses différents critères soit réalisée de façon pluridisciplinaire, par un croisement<br />
<strong>des</strong> regards historique, juridique et judiciaire, médical, psychologique et social.<br />
Les points sur lesquels portent les décisions du juge <strong>au</strong>x affaires<br />
familiales<br />
En exerçant sa mission de protection de l’enfant, le juge peut être amené à se prononcer<br />
sur <strong>des</strong> modalités essentielles de la vie de l’enfant : résidence, maintien <strong>des</strong> liens,<br />
éducation, pension alimentaire, <strong>des</strong> points sur lesquels s’exerce l’<strong>au</strong>torité parentale et<br />
que les parents doivent donc mettre en application.<br />
1) <strong>La</strong> résidence de l’enfant<br />
Elle peut être fixée soit en alternance <strong>au</strong> domicile de chacun <strong>des</strong> parents, <strong>au</strong>ssi<br />
dénommée résidence alternée, (article 373-2-9 code civil), soit fixée <strong>au</strong> domicile de<br />
l’un <strong>des</strong> parents. Ce choix de la résidence de l’enfant peut résulter d’un accord <strong>des</strong> parents<br />
ou d’une décision prise par le juge en fonction de différents critères qui doivent être<br />
appréciés <strong>au</strong> cas par cas selon l’âge et le contexte. <strong>La</strong> stabilité offerte à l’enfant dans sa<br />
dimension affective, éducative et matérielle, le souci de sa sécurité constituent <strong>des</strong><br />
critères d’appréciation essentiels.<br />
<strong>La</strong> loi a également accordé <strong>au</strong> juge <strong>au</strong>x affaires familiales le pouvoir de décider de<br />
la résidence alternée même en cas de désaccord <strong>des</strong> parents.<br />
<strong>La</strong> résidence de l’enfant peut également être fixée <strong>au</strong> domicile de l’un <strong>des</strong> parents 63.<br />
Ce choix peut venir d’un problème de disponibilité de l’<strong>au</strong>tre parent, d’un comportement<br />
immature, négligent ou violent.<br />
De façon très exceptionnelle, et pour <strong>des</strong> motifs tenant exclusivement à l’intérêt de<br />
l’enfant, le juge <strong>au</strong>x affaires familiales peut confier l’enfant à un tiers, choisi de préférence<br />
62 Proposition de Henriette Martinez, député UMP, le 21 décembre 2004 et de Valérie Pécresse, député UMP,<br />
le 9 février 2005.<br />
63 Art. 373-2-9 code civil.<br />
<strong>La</strong> Défenseure <strong>des</strong> enfants - <strong>Enfants</strong> <strong>au</strong> <strong>cœur</strong> <strong>des</strong> <strong>séparations</strong> <strong>parentales</strong> conf lictuelles - 2008<br />
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