Platée - Opéra national du Rhin
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Nouvelle pro<strong>du</strong>ction<br />
<strong>Platée</strong><br />
Jean-Philippe Rameau<br />
En deux mots<br />
2009-2010<br />
Dossier pédagogique<br />
Département jeune public<br />
<strong>Platée</strong>, « naïade ridicule », se croit aimée de Jupiter qui s’en amuse, rendant au passage jalouse son épouse Junon.<br />
« Admirez mon art célèbre.<br />
Je fais d’une image funèbre<br />
Une allégresse par mes chants. »<br />
La Folie, acte II, scène 5.
Nouvelle pro<strong>du</strong>ction<br />
<strong>Platée</strong><br />
Jean-Philippe Rameau<br />
Ballet bouffon (comédie lyrique), en un prologue et trois actes<br />
Livret d’Adrien-Joseph Le Valois d’Orville d’après la pièce de Jacques Autreau<br />
Pro<strong>du</strong>ction<br />
Direction musicale Christophe Rousset<br />
Mise en scène Mariame Clément<br />
Chorégraphie Joshua Monten<br />
Décors et costumes Julia Hansen<br />
Lumières Reinhard Traub<br />
Dramaturgie Clément Hervieu-Léger<br />
Distribution<br />
Prologue<br />
Thalie Salomé Haller<br />
Thespis Cyril Auvity<br />
Momus Evgueniy Alexiev<br />
L’Amour Céline Scheen<br />
<strong>Opéra</strong><br />
<strong>Platée</strong> Emiliano Gonzalez Toro<br />
La Folie Salomé Haller<br />
Mercure Cyril Auvity<br />
Jupiter François Lis<br />
Junon Judith Van Wanroij<br />
Clarine Céline Scheen<br />
Cithéron Evgueniy Alexiev<br />
Satyre Christophe Gay<br />
Première Ménarde Tatiana Zolotikova<br />
Deuxième Ménarde Fan Xie<br />
Chœurs de l’<strong>Opéra</strong> <strong>national</strong> <strong>du</strong> <strong>Rhin</strong><br />
Direction Michel Capperon<br />
Les Talens Lyriques<br />
Société Rameau Paris, représentée par Alkor-Éditions Kassel<br />
Ballet de l’<strong>Opéra</strong> <strong>national</strong> <strong>du</strong> <strong>Rhin</strong><br />
Langue : français surtitré en français et en allemand<br />
Durée approximative : 2 h 20 avec entracte<br />
Conseillé à partir de 10 ans : élémentaire, collège et lycée<br />
Strasbourg <strong>Opéra</strong><br />
ve 12 mars 20 h<br />
di 14 mars 15 h<br />
ma 16 mars 20 h<br />
je 18 mars 20 h<br />
sa 20 mars 20 h<br />
lu 22 mars 20 h<br />
Mulhouse La Filature<br />
di 28 mars 15 h<br />
ma 30 mars 20 h<br />
Rencontre avec<br />
Christophe Rousset et Mariame Clément<br />
animée par Christian Fruchart<br />
Strasbourg <strong>Opéra</strong><br />
je 11 mars 18 h 30<br />
Entrée libre
L’argument<br />
Prologue<br />
Tandis qu’on célèbre les vendanges, Thespis, inventeur de la Comédie, s’est assoupi sous l’effet <strong>du</strong> vin. Des satyres<br />
et des ménades le réveillent et lui enjoignent de chanter. Thespis se ranime, chante… mais le vin lui fait dire trop<br />
crûment la vérité. Son public voudrait maintenant le faire taire…<br />
Entrent Thalie et Momus, qui encouragent Thespis à poursuivre. Mieux, ils viennent lui prêter main forte pour inventer<br />
un spectacle qui corrigera les défauts des humains – mais qui ne ménagera pas non plus les dieux.<br />
L’Amour fait irruption et les interrompt, furieux : comment ose-t-on projeter sans lui un nouveau spectacle ?<br />
Unis en quatuor, Thespis, Thalie, Momus et l’Amour, promettent alors un « spectacle nouveau » : la Comédie. Le sujet<br />
en sera le « risible stratagème » par lequel Jupiter guérit un jour la jalousie de l’irascible Junon.<br />
Acte I<br />
Cithéron se plaint des terribles orages qui sévissent sur terre. Mercure descend des cieux et annonce qu’ils sont<br />
provoqués par Junon : pour apaiser les éléments, il faudrait calmer sa jalousie. Cithéron propose un stratagème<br />
pour guérir la reine des dieux. Dans le marais voisin règne <strong>Platée</strong>, une « naïade ridicule » et imbue d’elle-même. Que<br />
Jupiter feigne un amour fou pour elle, et Junon sera guérie quand elle découvrira que l’objet de sa jalousie n’était<br />
en réalité qu’une grenouille repoussante.<br />
Arrive <strong>Platée</strong>, accompagnée de son amie Clarine. Elle recherche le « séjour agréable » où vit Cithéron, qu’elle<br />
poursuit de ses assi<strong>du</strong>ités – mais celui-ci la repousse en feignant le respect, au grand désarroi de <strong>Platée</strong>, qui est<br />
convaincue de ses propres charmes. Mercure apparaît et annonce à <strong>Platée</strong> une nouvelle qui a vite fait de la<br />
consoler : Jupiter l’aime, il va bientôt descendre pour se déclarer. <strong>Platée</strong>, impatiente, se gonfle de bonheur et de<br />
fierté. Elle appelle ses sujets, habitants <strong>du</strong> marais, et défie l’orage qui s’apprête à éclater.<br />
Acte II<br />
Mercure informe Cithéron qu’il a envoyé Junon sur une fausse piste à Athènes. Tous deux se cachent pour observer<br />
le succès de leur plan : Jupiter descend dans un char formé de nuages et, aux yeux ébahis de <strong>Platée</strong>, il se<br />
transforme en âne puis en hibou. <strong>Platée</strong>, conquise, appelle les oiseaux des bocages pour célébrer son amant, mais<br />
leur charivari fait s’envoler le hibou. <strong>Platée</strong> se désole... quand une pluie de feu révèle enfin le roi des dieux, qui lui fait<br />
sa déclaration. Tandis qu’on célèbre la fiancée, la Folie survient, accompagnée de fous gais et tristes. Elle a dérobé<br />
la lyre d’Apollon et entend montrer comment, par son art, elle sait aveugler les foules : elle est capable de composer<br />
une musique triste sur un thème gai, comme de trouver des accents joyeux pour accompagner un sujet lugubre.<br />
Enfin, tous chantent en chœur à la gloire de <strong>Platée</strong> qui, abasourdie, ne peut que répéter : « Bon, bon, bon. »<br />
Acte III<br />
Gravure représenant Mercure descendant des cieux<br />
Junon revient bredouille d’Athènes. Furieuse, elle accable Mercure de reproches ; il lui conseille la patience. Le<br />
cortège nuptial arrive. <strong>Platée</strong>, impatiente d’épouser son amant, s’étonne de l’absence d’Hymen et de l’Amour.<br />
Paraît Momus, travesti en Amour, dont il apporte les présents : peurs, douleurs, cris, langueurs. « Fi, fi, ce sont là des<br />
malheurs ! », s’écrie <strong>Platée</strong>. La Folie arrive et raille le grossier déguisement de Momus, tout en continuant à flatter<br />
<strong>Platée</strong>, qui reçoit même la visite de trois fausses « Grâces ». Tous dansent, chantent et célèbrent les « charmes<br />
de <strong>Platée</strong> ». La plaisanterie traîne toutefois en longueur au goût de Jupiter, qui, au moment d’ « épouser » <strong>Platée</strong>,<br />
commence à s’inquiéter de ne toujours pas voir arriver Junon. Mais celle-ci arrive en trombe et interrompt la fête.<br />
Arrachant le voile qui cachait la mariée, elle voit son erreur… et éclate de rire. Les dieux réconciliés remontent alors<br />
dans leur céleste demeure, tandis que <strong>Platée</strong>, déconfite, est la cible des quolibets et des moqueries de tous. Tour<br />
à tour humiliée, implorante, menaçante, elle a beau tempêter, elle ne peut que constater qu’elle a été bernée et<br />
retourne dans son marais ruminer son amertume.
Une commande pour un mariage arrangé<br />
<strong>Platée</strong> fut commandé à Rameau pour le mariage des jeunes enfants de souverains.<br />
Louis-Ferdinand a 10 ans lorsqu’on le fiance à l’infante, Marie-Thérèse qui en a 13. Sa soeur aînée, 12 ans, épouse<br />
l’infant Philippe d’Espagne. Ces mariages sont sensés réconcilier les deux branches des Bourbons. En 1744, Louis<br />
XV tombe malade à Metz. Mené par son précepteur, le jeune Louis-Ferdinand, 14 ans, est déclaré apte à accéder<br />
au trône. L’année suivante, à l’âge de 15 ans, Louis épouse donc sa cousine l’infante d’Espagne Marie-Thérèse-<br />
Raphaëlle de Bourbon, deuxième fille de Philippe V, au Château de Versailles. Les deux époux se heurtent à la<br />
nouvelle favorite, la Marquise de Pompadour. Marie-Thérèse meurt. L’année suivante, peu de temps après avoir<br />
donné le jour à une petite fille qui ne vit que deux ans. Veuf à 17 ans, Louis-Ferdinand est très affecté par la mort de<br />
son épouse.<br />
La création<br />
Écrite en 1745, pour le mariage <strong>du</strong> Dauphin et de l’Infante d’Espagne, <strong>Platée</strong> fit, lors de sa création à Versailles, l’effet<br />
d’une petite révolution. Car outre le fait qu’on y raillait une vieille nymphe jouée par un homme devant une jeune<br />
mariée « peu gâtée » par la nature, on y voyait pour la première fois un ouvrage purement burlesque. À la différence<br />
de l’opéra italien, l’opéra français n’admettait guère le mélange des styles, pourtant constitutif <strong>du</strong> Baroque, et dans<br />
la « Tragédie lyrique », qui demeurait le modèle des théâtres musicaux de ce temps, il était parfois permis de sourire,<br />
mais jamais davantage.<br />
<strong>Platée</strong>, donc, joue délibérément la carte <strong>du</strong> burlesque. Mais c’est aussi parce que l’œuvre elle-même est un énorme<br />
pastiche de l’opéra français traditionnel. Tous les poncifs, les tics, les manies <strong>du</strong> genre y sont regroupés et il suffit juste<br />
de déplacer un accent ou de les replacer dans un autre contexte pour en souligner l’aspect comique. Et comme<br />
le sujet le plus courant de l’opéra traditionnel est l’Amour, avec toutes ses vicissitudes, il est normal que la parodie<br />
s’étende à ce sujet et que <strong>Platée</strong> présente une image grotesque et dérisoire <strong>du</strong> « doux lien ».<br />
Sur le plan musical, Rameau joue de la même ironie et, pour tra<strong>du</strong>ire la maladresse et le ridicule de la pauvre<br />
<strong>Platée</strong>, invente des accords dissonants et malmène les règles, sacrées au XVIII e siècle, de la bonne prosodie. Le<br />
baron Grimm et Jean-Jacques Rousseau furent de fervents admirateurs de l’œuvre.<br />
Un coup de génie<br />
Dans cette comédie lyrique qu’il aimait à appeler lui-même « ballet bouffon », Rameau donne au théâtre lyrique une<br />
petite pépite de jubilation. Après ses succès dans le genre noble (Hippolyte et Aricie, Castor et Pollux par exemple), il<br />
met en effet en musique une satire à l’humour caustique et dérangeant, mêlant les genres les plus divers avec une<br />
virtuosité inconnue jusqu’alors sur une scène lyrique.<br />
Avec une musique d’une inventivité unique et d’une richesse éblouissante et d’importants moyens artistiques<br />
(solistes, chœur, danseurs), <strong>Platée</strong> est assurément l’un des plus incroyables coups de génie de l’opéra français.<br />
La forme originale de la comédie lyrique<br />
Le ballet de cour est à l’origine <strong>du</strong> genre de ce que constitue <strong>Platée</strong>, intitulé<br />
ballet bouffon ou comédie lyrique. En effet, les divertissements que s’offrait la<br />
cour <strong>du</strong> royaume de France étaient dansés par la famille royale et les courtisans,<br />
menés par des danseurs professionnels. Ils étaient constitués de poésie lyrique et<br />
de chorégraphies. Né sous Louis XIII, son succès éclate sous Louis XIV. Ce dernier<br />
cesse de se pro<strong>du</strong>ire en 1670, mettant ainsi fin au genre. Il trouve rapidement<br />
des successeurs avec l’opéra-ballet et la comédie lyrique qui se développent<br />
au XVIII e siècle. Comédie et fantaisie sont présentes et trouvent vie dans une<br />
multiplication de décors et de costumes, la danse agissant en intermèdes.<br />
Louis XIV costumé pour le ballet de cour<br />
« Le Bal de la nuit » en 1653 : il a 15 ans
Les Dieux ?<br />
C’est vous, c’est moi !<br />
<strong>Platée</strong> est une œuvre vraiment absurde, surtout si l’on suit la tradition qui fait <strong>du</strong> personnage principal une grenouille.<br />
On organise un faux mariage entre le dieu des dieux et un batracien, et tout le monde fait mine d’y croire ! Certes,<br />
la mythologie nous a habitués à ces aberrations zoologiques (se demande-t-on comment Jupiter métamorphosé<br />
en cygne s’y est pris pour féconder Léda ?), mais pour un metteur en scène, la question se pose de façon très<br />
concrète : comment traite-t-on ces situations absurdes, surtout une fois que l’on a choisi d’inscrire l’action dans<br />
un contexte relativement réaliste et reconnaissable ? Je crois que ce qui est drôle, c’est précisément d’assumer<br />
complètement le côté absurde de ces situations, en particulier dans le jeu sur les dimensions (et donc sur les points<br />
de vue). Vue par des yeux humains, <strong>Platée</strong> est un petit batracien. Depuis sa perspective à elle, en revanche, tout est<br />
surdimensionné. Ou bien est-elle une grenouille géante, de la même taille que les autres personnages ? On rejoint<br />
la question initiale sur la nature exacte de l’héroïne, entre grenouille, fantasme et être humain. Nous avons décidé<br />
d’opérer comme une mutation progressive <strong>du</strong> personnage au fil de l’opéra ; si l’idée d’organiser un mariage, même<br />
faux, entre Jupiter et une grenouille peut initialement sembler incongrue, tout le monde (les personnages comme le<br />
public) s’y habitue peu à peu et finit par trouver cela parfaitement normal, et <strong>Platée</strong> s’humanise à mesure que son<br />
entourage se fait à cette idée. Délire collectif ? À ce sujet, j’ai beaucoup repensé à une nouvelle de Cortázar, Axolotl,<br />
où le narrateur se transforme imperceptiblement en l’un des reptiles qu’il observe quotidiennement au Jardin des<br />
Plantes. Raconté ainsi, cela paraît absurde, mais tout l’art de la nouvelle consiste à doucement amener le lecteur<br />
vers le moment de la métamorphose ; arrivé à ce point où le récit bascule, le lecteur est tellement conditionné qu’il<br />
accepte sans broncher de suivre l’écrivain qui l’a mené jusque là en le tenant par la main. D’une certaine manière,<br />
notre travail est le même : amener le spectateur aux frontières <strong>du</strong> vraisemblable et le lâcher là en espérant qu’il<br />
poursuive de lui-même le chemin. Cela relève effectivement <strong>du</strong> délire collectif.<br />
Mariame Clément, metteur en scène<br />
Mariame Clément<br />
Photo Gerardo Garciacano
Repères mythologiques<br />
L’Amour : ….<br />
Cithéron<br />
Un mont porte son nom, et pour cause : il est roi de <strong>Platée</strong> qui, outre le nom de l’héroïne de notre ouvrage est aussi<br />
celle d’une cité de Béotie au pied <strong>du</strong> fameux Mont.<br />
Junon<br />
Reine des dieux et protectrice des femmes mariées, elle est la déesse romaine de la nature féminine, elle a comme<br />
équivalente grecque Héra. Epouse de Jupiter, elle en est aussi la sœur.<br />
Jupiter<br />
Père de Mercure, il est l’équivalent <strong>du</strong> dieu des dieux grecs : Zeus, et donc la principale divinité <strong>du</strong> panthéon romain.<br />
Il règne sur le ciel, la lumière, la foudre et le tonnerre.<br />
Mercure<br />
Alter ego d’Hermès chez les Grecs, il est le dieu <strong>du</strong> voyage et <strong>du</strong> commerce. Messager des autres dieux, il protège<br />
les routes et leurs voyageurs, les commerçants mais aussi les voleurs. Il est le fils de Jupiter et Maïa, fille d’Atlas.<br />
Momus<br />
Dieu de la moquerie.<br />
Satyre<br />
Parfois aussi appelées Silène, c’est un faune chez les Romains. Dans la mythologie grecque, c’est un être sauvage<br />
vivant dans les forêts, proche de Dionysos, dieu <strong>du</strong> vin et de la végétation.<br />
Thalie (<strong>du</strong> Grec Thaleia : la florissante, l’abondante)<br />
Elle est la muse de la comédie et aimée d’Apollon. Elle était à l’origine celle de la poésie pastorale.<br />
Statue de Thalie sur l’<strong>Opéra</strong> de Strasbourg (Ohmacht),<br />
le masque de la comédie sur sa tête.<br />
Thespis<br />
Poète et dramaturge grec qui fut considéré comme le premier acteur. Flirtant avec les dieux dans <strong>Platée</strong>,<br />
considérons qu’il fait partie de leur panthéon.
Que veut dire Rameau à travers cette œuvre ?<br />
Avez-vous choisi une représentation symbolique ?<br />
Ou une transposition ?<br />
Mariame Clément :<br />
La maquette <strong>du</strong> décor par Julia Hansen :<br />
la modernité façon « Trente glorieuses»<br />
Ce qu’a voulu dire Rameau, je serais bien en peine<br />
de le savoir ! Ce que je sais, c’est que comme<br />
toute grande œuvre, <strong>Platée</strong> se prête à bien des<br />
interprétations. Morale (comme la fable de La<br />
Fontaine) : <strong>Platée</strong> est punie pour sa prétention. Sociale<br />
(qui est aussi une autre facette de ladite fable) :<br />
chacun doit rester à sa place, et malheur à qui veut<br />
s’élever au-dessus de sa condition. Psychanalytique :<br />
<strong>Platée</strong>, cet être repoussant sorti <strong>du</strong> marécage (et<br />
chanté par un homme), peut symboliser un désir<br />
innommable, inconscient et bien évidemment refoulé,<br />
c’est-à-dire en l’occurrence travesti en dégoût…<br />
Face à cette palette d’interprétations – comme face<br />
aux interprétations que l’on peut faire <strong>du</strong> personnage<br />
de <strong>Platée</strong> lui-même -, nous ne voulions pas asséner<br />
une signification symbolique unique et forcément<br />
ré<strong>du</strong>ctrice, d’autant plus qu’il s’agit d’une comédie<br />
et qu’il nous tenait donc à cœur de conserver une<br />
certaine légèreté. Ce qui nous semblait important,<br />
c’était de situer l’œuvre dans un contexte qui permette aux spectateurs de piocher dans ces lectures possibles. Il<br />
fallait donc trouver un univers dont les référents soient lisibles pour un public d’aujourd’hui. Je crois qu’il n’y a pas<br />
de règle en matière de transposition. S’agissant de <strong>Platée</strong>, il est légitime de penser que les référents ne sont plus<br />
vraiment maîtrisés par le public actuel, sauf à s’adresser à un public très averti qui saisirait les effets de parodie<br />
musicale, les clins d’œil mythologiques, voire les allusions au contexte historique. Très vite, Julia Hansen et moi avons<br />
eu l’intuition que les Trente Glorieuses offraient un contexte pertinent pour mettre en valeur les différents aspects de<br />
<strong>Platée</strong> qui nous semblaient importants. C’est à dessein que je reste floue sur la définition exacte de la période – je<br />
préfère parler des Trente Glorieuses que de préciser s’il s’agit des années 50 ou 60, parce que je trouve ce terme<br />
incroyablement évocateur. Je crois que l’expression fait immédiatement surgir à l’esprit de tout un chacun un<br />
catalogue d’images aux couleurs à la fois aci<strong>du</strong>lées et un peu passées, tellement lisses en apparence, et cachant<br />
de telles contradictions ! La femme moderne dans sa cuisine, le progrès technique, Tati, l’Amérique, les bustiers en<br />
forme d’obus et les tailles fines, les hommes qui boivent un whisky en rentrant <strong>du</strong> bureau, une certaine bourgeoisie<br />
triomphante, les grosses voitures, le sourire impeccable… La précision historique ou documentaire m’importe peu ;<br />
c’est le mythe des Trente Glorieuses qui m’intéresse. Et j’aime le côté suranné, presque ancien régime, contenu dans<br />
l’idée de « gloire » - voilà qui nous ramène au siècle de <strong>Platée</strong> !<br />
En quoi <strong>Platée</strong> peut-il s’inscrire dans cette mythologie (ou, pour reprendre Barthes, dans ces Mythologies) ? Parce<br />
que <strong>Platée</strong> aspire à un statut qui n’est pas le sien, et que tout autour d’elle l’invite à persister dans cette illusion. Or<br />
les Trente Glorieuses incarnent pour moi ce (faux) âge d’or optimiste <strong>du</strong> « tout est possible », cette époque bénie<br />
(croit-on, ou aimerait-on tellement croire rétrospectivement) où l’uniformisation des modes de vie encourage<br />
la croyance naïve en un idéal démocratique à portée de main, et où l’idée de libération par la consommation<br />
n’a pas encore été remise en cause. <strong>Platée</strong> se dit : si je fais tout comme il faut, si je possède le même robot<br />
électroménager, le même aspirateur, la même cold-cream et le même bustier pointu que Junon… alors moi aussi, je<br />
peux être la femme de Jupiter ! Plus tôt, on n’aurait pas osé croire à une telle ascension ; plus tard, on reconnaît ce<br />
qu’elle peut avoir de chimérique. La fin amère de l’opéra vient d’ailleurs briser ce bel optimisme.<br />
Cette période est aussi celle des apparences impeccables, justement parce que tous les appareils fonctionnent,<br />
que le progrès est en marche, que les lessives lavent bien et que tout le monde est heureux. Il me semble que c’est<br />
l’ère <strong>du</strong> refoulement par excellence. Qui veut s’encombrer d’une grenouille repoussante ? (ou de gens de couleur,<br />
ou de désirs inavouables, ou de femmes libérées ?)<br />
Très concrètement, enfin, pour qui aime mettre en scène des comédies (et, j’espère, pour qui aime en voir !), ce<br />
contexte est <strong>du</strong> pain béni (je n’ai pas cité Tati par hasard) : quand tout doit marcher, justement, il suffit d’un grain de<br />
sable pour que la moindre situation quotidienne vire à l’absurde.<br />
Je crois donc que notre transposition laisse ouvertes les diverses interprétations de l’œuvre (sociale, morale,<br />
psychanalytique, que sais-je encore !) tout en servant son côté comique.
Comment intégrez-vous le Ballet à la mise en scène ?<br />
Mariame Clément :<br />
Là encore, je crois qu’il n’y a pas de règle pour traiter le ballet dans un opéra baroque. Ce qui m’importe avant tout,<br />
c’est de garder une certaine continuité dans la narration. Je n’aime pas le côté « intermède » ou « divertissement »<br />
des ballets, d’abord parce qu’il me semble que cette conception ne correspond plus vraiment à notre manière<br />
de regarder un opéra, beaucoup plus concentrée et linéaire que par le passé, mais aussi parce cela semble<br />
présupposer que l’opéra lui-même est lourd et ennuyeux et qu’il faut de temps en temps « divertir » le spectateur<br />
pour lui changer les idées ! Inversement, il est important de ne pas perdre ce qui fait la spécificité de l’opéra<br />
baroque, à savoir ce côté disparate, cette narration parfois éclatée, entre un prologue qui n’a rien à voir avec<br />
l’action et des interruptions incessantes, cette fantaisie parfois délirante…<br />
A vrai dire, nous n’avons pas opté pour un traitement unique des ballets. Nous avons l’immense chance de<br />
travailler avec le Ballet <strong>du</strong> <strong>Rhin</strong> ; dans une pro<strong>du</strong>ction d’opéra, c’est un vrai luxe que d’avoir des danseurs de cette<br />
qualité ! Nous assumons donc dans une grande partie des cas le côté vraiment « dansé » des ballets, qui seront<br />
chorégraphiés par Joshua Monten. Ils viendront tantôt perturber l’action, avec un côté subversif, tantôt s’intégrer à la<br />
narration (comme dans le prologue, dont nous faisons une fête entre voisins et amis, et où il est donc logique que<br />
les personnages dansent, ou bien comme au troisième acte, où les personnages assistent à un spectacle donné en<br />
l’honneur de <strong>Platée</strong>). Mais certaines parties instrumentales seront aussi simplement « mises en scène », c’est-à-dire<br />
qu’elles ne seront que la continuation logique de la scène qui précède. Après tout, il arrive dans la vie qu’on agisse<br />
sans parler ! Il en va de même à l’opéra : un chanteur peut exister en silence…<br />
Le Ballet de l’<strong>Opéra</strong> <strong>national</strong> <strong>du</strong> <strong>Rhin</strong><br />
Créé en 1972, le Ballet <strong>du</strong> <strong>Rhin</strong>, devenu depuis le Ballet de l’<strong>Opéra</strong> <strong>national</strong> <strong>du</strong> <strong>Rhin</strong>, a beaucoup voyagé. De<br />
Strasbourg à Mulhouse tout d’abord, où il s’est installé dans ses locaux en 1974. En Alsace, en France et dans le<br />
monde entier ensuite, en ambassadeur reconnu de la danse, enrichi par ses « patrons » successifs : Jean Babilée,<br />
Denis Carey, Peter Van Dyk, Jean Sarelli, Jean-Paul Gravier et maintenant Bertrand d’At. Tous ont contribué, par<br />
leur impact personnel et par leurs choix artistiques, à faire de cette compagnie une troupe au savoir-faire et à la<br />
qualité unanimement reconnus. Le Ballet de l’<strong>Opéra</strong> <strong>national</strong> <strong>du</strong> <strong>Rhin</strong> est une des rares compagnies françaises<br />
à pouvoir passer avec un égal bonheur <strong>du</strong> baroque au moderne, <strong>du</strong> classique au contemporain pour donner<br />
à voir la danse dans tous ses états. La longue liste des chorégraphes qui trace son parcours de Bournonville à Jo<br />
Strømgren, en passant par Balanchine, Kylian, Béjart, Forsythe ou Lucinda Childs, est là pour en témoigner. Son<br />
répertoire comprend aussi bien des ballets « repères » comme La Sylphide ou Giselle que des relectures iconoclastes<br />
des grands titres <strong>du</strong> répertoire comme Roméo et Juliette, Le Lac des cygnes, Casse-noisette ou Coppélia ; des<br />
œuvres jalons des chorégraphes marquants <strong>du</strong> XX e siècle et des créations demandées aussi bien à des jeunes<br />
chorégraphes qu’à des artistes déjà confirmés. La compagnie dispose pour cela d’une troupe de 33 artistes<br />
permanents, venus <strong>du</strong> monde entier et qui, outre une solide formation académique initiale, doivent être capable<br />
d’appréhender en profondeur les styles les plus divers.<br />
Le Ballet de l’<strong>Opéra</strong> <strong>national</strong> <strong>du</strong> <strong>Rhin</strong> en répétitions<br />
© Jean-Luc Tanghe
La Folie selon Mariame Clément<br />
La Folie représente sans doute le plus grand défi pour un metteur en scène qui aborde <strong>Platée</strong>. On a beaucoup dit,<br />
avec raison me semble-t-il, que ce personnage incongru, extérieur à l’action, incarne la position de Rameau qui<br />
affirme à travers elle le pouvoir de la musique (voire sa supériorité sur le texte). Si cette interprétation est pertinente,<br />
je ne la trouve pas d’une grande aide pour concevoir concrètement le personnage. Tout d’abord, les personnages<br />
symboliques sont difficiles à mettre en scène : comment interagissent-ils avec les autres personnages ? Comment<br />
influent-ils sur l’action ? Par ailleurs, je confesse une certaine méfiance vis-à-vis de la tendance que nous (gens de<br />
théâtre) avons à voir partout notre propre image. Pour intellectuellement pertinente que soit cette vision de la Folie<br />
comme symbole <strong>du</strong> génie musical, je crains qu’elle ne soit concrètement pour le spectateur que d’un intérêt limité,<br />
et qu’elle ne tourne vite à l’autocélébration. Sans vouloir révéler la solution que nous avons trouvée pour traiter le<br />
personnage, je dirais que nous avons cherché un regard un peu plus impertinent, plus critique, qui désacralise un<br />
peu cette vieille dame indigne mais somme toute tellement respectable qu’est la Folie. Il nous importait aussi, tout<br />
en lui laissant son côté à la fois incongru et abstrait, de l’inscrire dans le contexte dans lequel nous avions choisi<br />
de situer l’action, afin qu’elle aussi participe à cette « illusion démocratique ». En vérité, nous nous sommes bornées<br />
à prendre le personnage au pied de la lettre : elle vient sans cesse interrompre l’action, tout le monde entonne<br />
quelques mesures à sa gloire, et elle affirme qu’elle peut faire avaler des textes gais sur de la musique triste et viceversa,<br />
en d’autres termes qu’elle peut vendre n’importe quoi…<br />
Qui est-elle donc ? Je crains d’en avoir déjà trop dit !<br />
Le grand air de La Folie<br />
«<br />
ACTE II scène 5<br />
LA FOLIE<br />
C’est moi, c’est La Folie<br />
Qui vient de dérober la Lire d’Apollon.<br />
MOMUS et LE CHŒUR<br />
Honneur, honneur à la Folie,<br />
Qui tient la Lyre d’Apollon.<br />
LA FOLIE<br />
Formons les plus brillants concerts ;<br />
Quand Jupiter porte les fers<br />
De l’incomparable <strong>Platée</strong>,<br />
Je veux que les transports de son âme enchantée,<br />
S’expriment par mes chants divers.<br />
Admirez tout mon art célèbre.<br />
Faisons d’une image funèbre<br />
Une allégresse par mes chants.<br />
Aux langueurs d’Apollon, Daphné se refusa :<br />
L’Amour sur son tombeau,<br />
Eteignit son flambeau,<br />
La métamorphosa.<br />
C’est ainsi que l’Amour de tout temps s’est vengé :<br />
Que l’Amour est cruel, quand il est outragé !<br />
Aux langueurs d’Apollon, Daphné se refusa :<br />
L’Amour sur son tombeau,<br />
Eteignit son flambeau,<br />
La métamorphosa.<br />
LE CHŒUR<br />
Honneur, honneur à la Folie,<br />
Elle surpasse Polymnie ;<br />
Honneur à ses divins accents.<br />
LA FOLIE<br />
Jugez par <strong>du</strong> beau simple et des sons plus<br />
touchants,<br />
Si je connais la mélodie.<br />
Ecoutez bien... surtout ma symphonie.<br />
Que les plaisirs les plus aimables<br />
S’empressent à l’envi de seconder l’amour :<br />
Extraits d’un entretien avec Mariame Clément, novembre 2009<br />
Jeux et ris qui formez sa Cour,<br />
En égayant ses feux, vous les rendrez <strong>du</strong>rables.<br />
Sans cesse accompagnez nos pas,<br />
Plaisirs badins, c’est dans vos bras<br />
Que notre ardeur se renouvelle.<br />
Si Zéphyr ne badinait pas,<br />
Flore lui serait moins fidèle.<br />
Vous<br />
Vous admirez mon art suprême,<br />
J’attriste l’allégresse même,<br />
Par mes sons plaintifs & dolents.<br />
LE CHŒUR<br />
Honneur, honneur à la Folie,<br />
Elle surpasse Polymnie ;<br />
Honneur à ses divins accents.<br />
LA FOLIE<br />
Je veux finir<br />
Par un coup de génie.<br />
Secondez-moi, je sens que je puis parvenir<br />
Au chef-d’œuvre de l’harmonie.<br />
Hymen, hymen, l’Amour t’appelle<br />
Prépare à Jupiter une chaîne nouvelle,<br />
Viens couronner la nouvelle Junon.<br />
<strong>Platée</strong>, à ce mot de nouvelle Junon.<br />
Hé, bon, bon, bon.<br />
LA FOLIE, MOMUS, MERCURE, CITHERON,<br />
TOUS LES CHŒURS et PLATEE, à différentes reprises<br />
Que la flamme<br />
Qui brûle son âme,<br />
Allume ton brandon.<br />
Hé, bon, bon, bon,<br />
Venez tôt, venez donc.<br />
Hé, bon, bon, bon.<br />
Venez donc.<br />
«
Quoi-ssements...<br />
CITHERON : L’amour audacieux...<br />
PLATÉE : Le vôtre est circonspect.<br />
CITHERON : Il est vrai, je le vois,<br />
tout le monde vous adore,<br />
Et mon profond respect...<br />
PLATÉE : Quoi ! Le respect encore :<br />
Qu’il est langoureux ce respect,<br />
Hélas, qu’il est suspect.<br />
(Suivant de près Cithéron.)<br />
Je m’attendris !<br />
Cruel, tu ris !<br />
Je vois à tes mines<br />
Que tu me devines,<br />
Ah ! Ah ! Charmant vainqueur,<br />
N’aimes-tu point ?<br />
Non, non, tu dédaignes mon coeur.<br />
Serais-tu timide ?<br />
(Agacée des refus obstinés de Cithéron.)<br />
Non. Tu n’es qu’un perfide,<br />
Un perfide envers moi.<br />
(Le poursuivant avec fureur.)<br />
Dis donc, dis donc pourquoi ?<br />
Quoi ? Quoi ?<br />
Dis donc pourquoi ?<br />
LE CHŒUR qu’on ne voit pas : Quoi ? Quoi ?<br />
(Elle se met à pleurer.<br />
Mercure descend <strong>du</strong> ciel<br />
en traversant le théâtre.)<br />
CITHERON : Naïade, apaisez-vous<br />
à l’aspect de Mercure :<br />
Il descend des cieux, je le vois.<br />
PLATÉE : Mercure ! Ah ! Se peut-il.<br />
CITHERON : Sans doute, et j’en augure<br />
Que quelque Dieu rempli d’amour...<br />
PLATÉE : Quoi ? Quoi ?<br />
LE CHŒUR caché : Quoi ? Quoi ?<br />
Acte I, Scène IV
<strong>Platée</strong> selon Christophe Rousset<br />
J’aborde toujours une œuvre en évitant soigneusement de me faire influencer par les autres. Je n’ai vu <strong>Platée</strong><br />
qu’une seule fois, c’est il y a plus de 20 ans à l’<strong>Opéra</strong>-Comique, dirigé par Jean Claude Magloire, qui adore cette<br />
œuvre et m’en avait toujours parlé avec une passion absolue. Je sais qu’elle a été l’objet de versions souvent<br />
outrancières ce qui est facile avec une œuvre qui flirte avec le comique. Mais les comiques de Marivaux ou de<br />
Voltaire ne sont pas des comiques de boulevard ! Même pas grand-chose à voir avec le comique d’un Molière<br />
d’ailleurs. Le ravissement de l’âme, ce qui fait plaisir et flatte ou chatouille au XVIIIe siècle de Madame de<br />
Pompadour n’est certainement pas un Guignol mal déguisé. On se doit de respecter toutes ses données stylistiques<br />
sinon on défigure une œuvre et on lui fait dire à toute force ce qu’elle n’a jamais préten<strong>du</strong> dire. Voilà mon but et<br />
non mes prétentions ! C’est toujours ce que j’ai voulu faire au clavecin aussi. Au XVIIIe siècle, vous avez beaucoup<br />
de pièces à titres, chez Couperin et Rameau pour ne citer que les plus connus : on peut choisir l’anecdote,<br />
évidemment (une Tricoteuse, une Poule), mais elle ne mène jamais bien loin. Le Gilles de Watteau a toujours été<br />
pour moi d’une énigmatique fascination. Il faut toujours trouver des « sous-couches » en France, rien n’est jamais<br />
plat, rien ne dit jamais qu’une seule chose, l’ambiguïté est le jeu favori des Français encore aujourd’hui et d’ailleurs<br />
Offenbach n’était pas Français.<br />
Extraits d’un entretien avec Christophe Rousset, novembre 2009<br />
Les Talens lyriques<br />
Créé en 1991 par Christophe Rousset, l’ensemble de musique instrumentale et vocale Les Talens Lyriques se<br />
pro<strong>du</strong>it sur les plus grandes scènes : l’<strong>Opéra</strong> de Lausanne, le Nederlandse Opera, le Théâtre des Champs-Élysées,<br />
le Capitole de Toulouse, le Théâtre <strong>du</strong> Châtelet à Paris, le Barbican Centre de Londres, le Carnegie Hall de New<br />
York, la Philharmonie d’Essen et prochainement le Theater an der Wien. Leur répertoire s’étend de Monteverdi<br />
(L’Incoronazione di Poppea) à Haendel (Scipione, Riccardo Primo, Rinaldo, Admeto, Giulio Cesare, Serse, Tamerlano,<br />
Alcina, Ariodante) en passant par Lully (Persée, Roland), Cimarosa (Il Mercato di Malmantile, Il Matrimonio Segreto),<br />
Traetta (Antigona, Ippolito ed Aricia), Jommelli (Armida abbandonata), Martin y Soler (La Capricciosa Corretta), Mozart<br />
(Mitridate, Re di Ponto, Die Entführung aus dem Serail) et Rameau (Zoroastre, Castor et Pollux). L’ensemble est soutenu<br />
par le Ministère de la Culture et de la Communication, la Ville de Paris et la Fondation Annenberg. Il est membre de<br />
la FEVIS et <strong>du</strong> PROFEVIS (Fédération et Syndicat des Ensembles Vocaux et Instrumentaux Spécialisés).
Le continuo<br />
Le continuo ou basse continue est une pratique spécifique à la musique baroque. D’après une ligne de basse<br />
écrite par le compositeur, les musiciens sont susceptibles d’improviser. Les instruments utilisés ont une tonalité grave,<br />
par exemple le violoncelle, la viole de gambe, la contrebasse... Ils jouent la ligne de basse écrite et l’harmonie est<br />
assurée par d’autres instruments comme le clavecin, l’orgue, le théorbe, le luth ou la guitare baroque.<br />
Dans le cas de <strong>Platée</strong><br />
2 violoncellistes et 1 claveciniste assureront le continuo<br />
Composition de l’orchestre pour <strong>Platée</strong><br />
Cordes :<br />
5 violons 1<br />
2 violons 2<br />
6 altos dont 3 hautes-contre<br />
4 violoncelles dont 2 pour le continuo<br />
Harmonie :<br />
2 flûtes (1 et 2) jouant petites flûtes et flageolets<br />
2 hautbois (1 et 2)<br />
2 bassons (1 et 2)<br />
1 clavecin pour le continuo<br />
1 clavecin joué par le chef<br />
La Querelle des Bouffons<br />
Evaristo Baschenis (1617-1677)<br />
Instruments de musique (ancienne)<br />
Musées royaux des beaux-arts de Bruxelles<br />
Un flageolet<br />
C’est en août 1752, lors des représentations de La Serva Padrona de Pergolèse, qu’éclate la querelle qui oppose les<br />
partisans de l’opéra italien aux tenants de l’opéra français. Jean-Jacques Rousseau prend fait et cause pour la<br />
musique légère de l’italien, dans sa Lettre sur la musique française, et critique l’opéra français alors représenté par<br />
Rameau. Il reproche au musicien français de ne point donner à ses récitatifs le naturel de ceux de l’Italien et d’écrire<br />
des chœurs manquant de simplicité. De plus, la langue française, « peu propre à la poésie », n’est pas faite pour<br />
être mise en musique. Rameau rétorque par un libelle : Erreurs sur la musique dans l’Encyclopédie, en 1755. L’opinion<br />
se divise. Au coin de la reine, dirigé par Rousseau, rejoint par Grimm et Diderot, riposte le coin <strong>du</strong> roi. La « guerre »<br />
devient littéraire aussi bien que musicale : on ridiculise le merveilleux dans l’opéra français comme on apprécie le<br />
réalisme des personnages des intermèdes italiens.
Jean-Philippe Rameau<br />
Né à Dijon en 1683, il est le septième de onze enfants. Son père, organiste, assure<br />
la formation musicale de ses enfants : on dit de Jean-Philippe qu’il savait son<br />
solfège avant même de savoir lire et écrire. En 1701, se destinant à la musique, il<br />
séjourne environ trois mois à Milan. À partir de 1702, il est successivement organiste<br />
à Clermont, à Paris chez les Jésuites, à Dijon où il reprend le poste de son père à<br />
Notre-Dame, à Lyon puis à nouveau à Clermont. Il approfondit ses connaissances<br />
théoriques sur la musique, et publie le Traité de l’Harmonie ré<strong>du</strong>ite à ses principes<br />
naturels à son arrivée à Paris en 1722. Il compose plusieurs cantates et motets. Avant<br />
1727, il rencontre son futur mécène, La Pouplinière, et obtient en 1731 la direction de<br />
son orchestre privé. Hippolyte et Aricie, sur un livret de Pellegrin initie la Querelle des<br />
Bouffons en 1733. En 1736, Samson est interdit par la censure à cause <strong>du</strong> livret de<br />
Voltaire. La même année, Castor et Pollux, tragédie lyrique, est donnée à Versailles et<br />
Rameau ouvre son École de composition. En 1745, il est nommé Compositeur de la<br />
Musique <strong>du</strong> Cabinet <strong>du</strong> Roi et se tourne vers une musique plus légère, privilégiant<br />
l’opéra-ballet et la pastorale aux tragédies en musique. <strong>Platée</strong>, comédie-ballet, est<br />
donnée à Versailles la même année. En 1748, Rameau compose Zaïs, pastorale<br />
héroïque en un prologue et quatre actes, puis un ballet, Pygmalion. En 1750, il<br />
publie Démonstration <strong>du</strong> principe de l’harmonie, dont Diderot a aidé la rédaction.<br />
Le triomphe de la reprise de Castor et Pollux en 1754 met provisoirement fin à la<br />
Querelle des Bouffons dans laquelle Rameau se trouve engagé depuis 1752. Rameau compose sa dernière œuvre,<br />
Les Boréades, en 1763. Il a 80 ans. Pour des raisons obscures, l’œuvre n’est pas jouée. Le compositeur meurt le 12<br />
septembre de l’année suivante. La Querelle des Bouffons l’a relégué avec Lully parmi les gloires <strong>du</strong> passé.<br />
À propos de Rameau...<br />
Frédéric-Melchior Baron de Grimm, qui fut un farouche opposant à l’opéra français, déclara en 1752 dans une lettre :<br />
« M. Rameau est considéré par tous les connaisseurs comme un des plus grands musiciens qui ait jamais existé, et<br />
c’est avec raison. »<br />
Et le même Baron Grimm dans sa Lettre sur Omphale : « Mon étonnement est à son comble, quand je pense que<br />
l’auteur de Pygmalion est celui <strong>du</strong> quatrième acte de Zoroastre, que l’auteur de Zoroastre est celui de <strong>Platée</strong>, et que<br />
l’auteur de <strong>Platée</strong> a fait le divertissement de la Rose dans l’acte des Fleurs. Quel Protée toujours nouveau, toujours<br />
original, toujours saisissant le vrai et le sublime de chaque caractère ! »<br />
Jean-Jacques Rousseau qui écrivait à Grimm : « Personne n’a mieux que lui saisi l’esprit des détails, personne n’a<br />
mieux su l’art des contrastes. »<br />
Pierre-Louis d’Aquin de Châteaulyon dans Le Siècle littéraire de Louis XV, au sujet de la musique et ses effets : « Je<br />
connais des gens à qui un opéra de M. Rameau a valu les conseils des Molins et des Vernages, ils étaient fort<br />
malades en entrant, ils en sortaient guéris. Je ne parle que de ceux qui ont un organe sensible. » (1753).<br />
Puis, un siècle plus tard, Hector Berlioz disait de lui : « Rameau est le premier musicien français qui mérite le nom de<br />
maître. » (1842).<br />
Et Claude Debussy, encore plus récemment :<br />
« L’immense apport de Rameau est ce qu’il sut découvrir de la « sensibilité dans l’harmonie » ; ce qu’il réussit à noter<br />
certaines couleurs, certaines nuances dont, avant lui, les musiciens n’avaient qu’un sentiment confus. » (1912).<br />
L’apport de Rameau à la tragédie lyrique<br />
Il est considérable : il en fait un pro<strong>du</strong>it ayant sa propre cohérence, une œuvre d’art en soi, et non plus un prétexte<br />
à dire autre chose. Il contribue à l’élimination progressive des prologues à tendances politique ou sociale et cesse<br />
de reprendre des danses déjà enten<strong>du</strong>es dans des divertissements antérieurs en guise d’entractes, les remplaçant<br />
par des compositions spécialement adaptées à la situation dramatique. L’ouverture, au lieu d’être une symphonie<br />
autonome et sans rapport avec le drame, devient un prélude, une préparation psychologique à l’action, en lien<br />
avec le climat sonore de l’œuvre. En cela, Rameau précède les réformes de Gluck.
Les décors<br />
Maquettes réalisées par Julia Hansen<br />
Un fond de scène très graphique et des panneaux qui cachent bien des surprises.<br />
Le grand luxe des années 50 :<br />
une automobile, une terrasse<br />
Des accessoires géants proportionnés<br />
à la petite <strong>Platée</strong>
Au centre, le terrarium, qui constitue le domaine de notre « nymphe des marais ».<br />
Le fond de scène monté aux ateliers sur l’aire<br />
de montage pour en mesurer en permanence<br />
l’évolution et la complexité des manipulations.
Un détail de la maquette qui a pris forme à la menuiserie et subit<br />
des finitions dans l’atelier de peinture.<br />
Des panneaux dans lesquels<br />
ont été ménagées des ouvertures<br />
multiples.<br />
Des toiles peintes pour un décor de western Des biscuits apéritif géants<br />
Confection des plantes qui<br />
garniront le terrarium
Les costumes<br />
À partir des maquettes réalisées par Julia Hansen, confection des costumes dans nos ateliers.
Les effets spéciaux de transformation<br />
dans les ateliers de perruques, maquillages et effets spéciaux de l’<strong>Opéra</strong><br />
À partir de documents d’inspiration et des maquettes de Julia Hansen,<br />
l’équipe des ateliers de perruques, maquillages et effets spéciaux<br />
développe toute une série de procédés permettant de transformer le corps<br />
<strong>du</strong> chanteur en celui d’une grenouille.<br />
Les étapes sont nombreuses : moulage <strong>du</strong> crâne et <strong>du</strong> torse, recherche de<br />
matiérages pour la tête et le corps de <strong>Platée</strong>, etc.<br />
Une fois ces recherches effectuées, vient le temps des essayages et des<br />
éventuels ajustements.
Étude de matière pour le costume « peau » de <strong>Platée</strong>
Séquence musicale<br />
<strong>Platée</strong><br />
Ballet bouffon en trois actes et un prologue de Jean-Philippe Rameau<br />
CD de référence : <strong>Platée</strong>, Jean-Philippe Rameau, Les musiciens <strong>du</strong> Louvre, Marc Minkowski, , Musifrance, 1990<br />
Le Prologue<br />
• Dans la tradition bachique<br />
• Fonction : intro<strong>du</strong>ction et justification de l’intrigue qui va suivre<br />
• Les personnages : les satyres, les ménades, Thalie (Muse de la comédie), Thespis (l’inventeur de la comédie),<br />
Momus (Dieu des rires et des chansons)<br />
Ouverture, CD 1, plage 1<br />
•En deux volets<br />
•La première partie de l’ouverture reparaîtra au deuxième acte, transposée un ton plus bas, annonçant l’entrée de<br />
la Folie (CD 2, plage 5).<br />
•Les notes répétées peuvent être associées au ton comique (imitation <strong>du</strong> rire).<br />
Danses et pièces instrumentales dansées<br />
CD 1, plage 2 : Branle<br />
•Danse démodée en 1745 (servait au XVII e siècle à ouvrir les bals et reste donc associée à l’évocation de festivités<br />
un peu surannées).<br />
•Deux volets repris chacun une fois (AA BB) = forme binaire à reprises en usage dans les danses baroques<br />
•Structure de cette scène :<br />
1. Branle<br />
2. Récitatif (Satyr)<br />
3. Branle<br />
4. Ariette (Satyr) + chœur dansé<br />
5. Branle<br />
6. Récitatif (Satyr) + chœur dansé<br />
7. Branle<br />
CD 1, plage 7 et 8 : Pantomime - rigaudons - contredanse<br />
•Air pantomime (0’00 à 2’22) : forme AA BB<br />
•Deux rigaudons (2’22 à 4’11) : des danses à deux temps, associées dans l’opéra français aux personnages<br />
populaires ou rustiques :<br />
Rigaudon 1 (AA BB) - Rigaudon 2 (AA BB) – Rigaudon 1 (AB)<br />
•Une contredanse (plage 8, 0’00 à 0’27) de forme rondeau (AAAA B AA) : c’est une danse de bal vive à deux temps,<br />
très en vogue au XVIII e siècle. Elle constitue la base <strong>du</strong> chœur final (à partir de 0’28) et est reprise après celui-ci. La<br />
scène (et avec elle le prologue) se clôt avec une reprise de l’ouverture.
CD 2, plage 6 : L’air pour les fous gais et l’air pour les fous tristes<br />
Il s’agit de 2 pièces instrumentales dont le tempo et l’écriture correspondent aux personnages annoncés par le<br />
titre :<br />
•L’air pour les fous gais ( 0’00 à 1’43) : en sol majeur, forme binaire à reprises (AA BB), tempo rapide, ambiance<br />
joyeuse et plaisante, motifs ascendants, trilles<br />
•L’air pour les fous tristes (à partir de 1’44) en sol mineur, tempo lent, soupirant. Cependant, les fous tristes sont<br />
rapidement interrompus par les fous gais (alternance de tempo rapide et lent).<br />
CD 2, plage 10 et 21 : ambiance pastorale (menuets, musette, passepieds)<br />
•Deux menuets (plage 10) : en ré majeur et ré mineur, les cordes imitent le bourdon de la vielle à roue auquel<br />
s’ajoutent des mélodies simples.<br />
•Musette et deux passepieds (plage 21) :<br />
- dans la musette (en sol majeur), on retrouve les basses statiques imitant les instruments à bourdon.<br />
Des brefs motifs à la flûte évoquent le chant des oiseaux.<br />
- Les passepieds, sortes de menuets rapides, sont en sol majeur et sol mineur et suivent la forme binaire à<br />
reprises (AA BB). Pour conclure, le premier passepied est repris.<br />
L’orage, dû à la colère et à la jalousie de Junon, et la descente de Mercure (CD 1, plage 9)<br />
• Gammes descendantes en doubles croches<br />
• Machine à vent<br />
• Écoutes comparées : l’orage qui clôt l’Acte I (CD 1, plage 20, à partir de 0’52) et l’orage dans « L’Été » (extrait des<br />
« Quatre Saisons » d’Antonio Vivaldi)<br />
• Lien texte et musique :<br />
- Récitatif de Cithéron (0’00 à 1’45) : « Punissez-les par le tonnerre. » (l’orchestre accompagne avec des<br />
bouffées d’orage), « Rendez à la terre le calme. » (accompagnement doux, notes longues)<br />
- Descente de Mercure (à partir de 1’45): lentes gammes de croches descendantes<br />
Les habitants <strong>du</strong> marais : l’imitation <strong>du</strong> coassement des grenouilles<br />
• Dans l’accompagnement (CD 1, plage 12, à partir de 1’49) :<br />
C’est un accompagnement orchestral dissonant faisant penser au coassement des grenouilles qui annonce le<br />
chœur des habitants <strong>du</strong> marais (qu’on ne voit pas sur scène) : syncopes des hautbois et des deuxièmes violons,<br />
bourdonnement des premiers violons et des bassons, au-dessus d’une note répétée des basses.<br />
• Dans le chœur syncopé des naïades, les nymphes qui présidaient aux fontaines, aux rivières et aux fleuves (CD 1,<br />
plage 13).<br />
La rencontre entre <strong>Platée</strong> et Jupiter (CD 2, plage 3)<br />
Pour parodier la fable et les nombreuses métamorphoses de Jupiter lors de ses aventures amoureuses, il est<br />
présenté sous les formes ridicules d’un âne et d’un hibou.<br />
Le dialogue amoureux entre <strong>Platée</strong> et Jupiter (2’49 à 3’29) : faire deviner aux élèves sous quelle forme Jupiter<br />
apparaît devant <strong>Platée</strong> (les violons imitent les braiments d’un âne).<br />
La Folie (CD 2, plage 7)<br />
Ce personnage n’entre dans <strong>Platée</strong> qu’avec l’opéra.<br />
Dans une vive ariette parodiant le style italien (caractérisé par son rythme ternaire, ses nombreuses répétitions <strong>du</strong><br />
texte et ses longues vocalises), la Folie évoque la triste histoire de Daphné (nymphe grecque) qui s’est refusée à<br />
Apollon.<br />
Cependant, paroles et musique ne semblent pas assorties :<br />
•une histoire triste accompagnée d’une musique farceuse<br />
•les vocalises joyeuses sur le mot « tombeau »<br />
•la répétition de voyelles imitant des rires.
Biographies<br />
Christophe Rousset Direction musicale<br />
Né à Aix-en-Provence, Christophe Rousset remporte à 22 ans<br />
le prestigieux Premier prix et le Prix <strong>du</strong> public <strong>du</strong> Septième<br />
Concours de clavecin de Bruges (1983). Remarqué par la<br />
presse inter<strong>national</strong>e et les maisons de disques comme<br />
claveciniste, il débute sa carrière de chef avec Les Arts<br />
Florissants notamment, puis fonde en 1991 son propre<br />
ensemble, Les Talens Lyriques. À la tête de ce dernier, il<br />
compte de grands succès discographiques : Persée et<br />
Roland de Lully, Mithridate de Mozart, le Stabat Mater<br />
de Pergolèse, les Ouvertures de Rameau. Invité à diriger<br />
dans les festivals spécialisés <strong>du</strong> monde entier, il participe<br />
à de nombreux enregistrements dont celui de la bandeson<br />
de Farinelli (1994). En quelques saisons, Christophe<br />
Rousset impose son image de jeune chef doué, soliste<br />
et chambriste toujours au plus haut niveau, pédagogue<br />
permanent et infatigable. Travailleur méticuleux, amoureux<br />
de la voix et de l’opéra, Christophe Rousset est aussi un<br />
chercheur, inlassable découvreur de partitions inédites :<br />
Temistocle de Jean-Chrétien Bach, La Capricciosa Corretta<br />
de Martin y Soler, Armida abbandonata de Jommelli,<br />
La Grotta di Trofonio de Salieri, Antigona de Traetta. Ses<br />
intégrales des œuvres pour clavecin de F. Couperin,<br />
J.P. Rameau, J.-H d’Anglebert et de A. Forqueray, ses<br />
régulières incursions dans J.S. Bach (Partitas, Variations<br />
Goldberg, Concertos pour clavecin, Suites Anglaises, Suites<br />
Françaises, Klavierbüchlein für Wilhelm Friedemann) sont<br />
des références. À la tête des Talens Lyriques, on compte<br />
de grands succès discographiques : le Stabat Mater de<br />
Pergolèse, Mithridate de Mozart, les Ouvertures de Rameau,<br />
Persée et Roland de Lully. Christophe Rousset enseigne le<br />
clavecin à l’Accademia Musicale Chigiana de Sienne. À<br />
l’<strong>Opéra</strong> <strong>national</strong> <strong>du</strong> <strong>Rhin</strong>, il a dirigé ses Talens lyriques pour<br />
La Fée Urgèle en 1994-1995 et Philémon et Baucis en 2006.<br />
Les Talens Lyriques<br />
Créé en 1991 par Christophe Rousset, l’ensemble de<br />
musique instrumentale et vocale Les Talens Lyriques<br />
se pro<strong>du</strong>it sur les plus grandes scènes : l’<strong>Opéra</strong> de<br />
Lausanne, le Nederlandse Opera, le Théâtre des Champs-<br />
Élysées, le Capitole de Toulouse, le Théâtre <strong>du</strong> Châtelet,<br />
le Barbican Centre de Londres, le Carnegie Hall de New<br />
York, la Philharmonie d’Essen et le Theater an der Wien.<br />
Son répertoire s’étend de Monteverdi (L’Incoronazione di<br />
Poppea) à Haendel (Scipione, Riccardo Primo, Rinaldo,<br />
Admeto, Giulio Cesare, Serse, Tamerlano, Alcina, Ariodante)<br />
en passant par Lully (Persée, Roland), Cimarosa (Il Mercato<br />
di Malmantile, Il Matrimonio Segreto), Traetta (Antigona,<br />
Ippolito ed Aricia), Jommelli (Armida abbandonata),<br />
Martin y Soler (La Capricciosa Corretta), Mozart (Mitridate,<br />
Re di Ponto, Die Entführung aus dem Serail) et Rameau<br />
(Zoroastre, Castor et Pollux). La foisonnante discographie<br />
des Talens Lyriques comprend de grands succès gravés<br />
chez Erato, Fnac Music, Auvidis, Decca, Naïve, Ambroisie<br />
ou Virgin Classics. En 1994, l’ensemble a notamment<br />
réalisé la bande-son <strong>du</strong> film Farinelli il Castrato. L’ensemble<br />
est soutenu par le Ministère de la Culture et de la<br />
Communication, la Ville de Paris et la Fondation Annenberg.<br />
Il est membre de la FEVIS et <strong>du</strong> PROFEVIS (Fédération<br />
et Syndicat des Ensembles Vocaux et Instrumentaux<br />
Spécialisés).<br />
Mariame Clément Mise en scène<br />
Née à Paris, Mariame Clément suit des études de lettres<br />
et d’histoire de l’art à l’École Normale Supérieure. Puis elle<br />
vit six ans à Berlin où elle effectue ses premiers stages de<br />
mise en scène à la Staatsoper Unter den Linden. En 2003,<br />
elle remporte le troisième prix au Concours européen de<br />
la mise en scène pour le Hans Heiling de Marschner. Elle<br />
signe sa première mise en scène en 2004 avec Il Signor<br />
Bruschino / Gianni Schicchi à l’<strong>Opéra</strong> de Lausanne. Depuis,<br />
elle a notamment mis en scène Le Voyage à Reims à<br />
Berne, Oviedo et Tel-Aviv, Guillaume Tell de Grétry à Bienne-<br />
Soleure, Albert Herring à Lübeck, La Traviata à Berne, Pirame<br />
et Thisbé, de Rebel et Francœur à Nantes, Le Comte Ory<br />
à l’<strong>Opéra</strong> National d’Athènes, L’Enlèvement au Sérail à<br />
Braunschweig ainsi que Rigoletto à l’<strong>Opéra</strong> <strong>national</strong> de<br />
Lorraine à Nancy, Le Barbier de Séville et La Bohème à Bern.<br />
Ses projets incluent Il Barbiere di Siviglia (reprise) à Tel Aviv<br />
et Giasone à l’<strong>Opéra</strong> de Flandre. À l’<strong>Opéra</strong> <strong>national</strong> <strong>du</strong><br />
<strong>Rhin</strong>, elle a mis en scène La Belle Hélène en 2006 et Werther<br />
en 2009.<br />
Joshua Monten Chorégraphie<br />
Né à New York, il étudie la littérature et l’ethnologie à<br />
l’Université de Duke avant de s’intéresser à la danse. Il<br />
a travaillé comme danseur au Tanztheater Irina Pauls<br />
à Heidelberg de 2002 à 2004 et au Ballet <strong>du</strong> Théâtre<br />
municipal de Berne de 2004 à 2008. En 2007, son ballet<br />
narratif L’Élection <strong>du</strong> Cardinal Ratzinger qui deviendra<br />
le Pape Benoît XVI est élu finaliste au 21 e Concours<br />
inter<strong>national</strong> de chorégraphie de Hanovre. En 2008, il<br />
a assisté au Swiss inter<strong>national</strong> Coaching Project for<br />
Choreographers (SiWiC) avec son solo Die Maus. En 2009,<br />
il a été élu « Choreographer-in-Residence » au festival « The<br />
Yard » aux Etats-Unis et a chorégraphié la pièce Superheroes<br />
pour le Ballet de Berne. Il réalise les chorégraphies de<br />
plusieurs opéras et pièces de théâtre à Berne et Heidelberg,<br />
dont : La Bohème de Puccini, Mein Name sei Gantenbein<br />
de Max Frisch, Le Barbier de Séville de Rossini, Les Noces de<br />
Figaro de Mozart, Le Misanthrope de Molière, Buddenbrooks<br />
de Thomas Mann, Der Steppenwolf de Herman Hesse, Le<br />
Bal d’Ettore Scola et Le Grand Théâtre <strong>du</strong> monde de Pedro<br />
Calderón.<br />
Julia Hansen Décors et costumes<br />
Née à Hambourg, Julia Hansen est décoratrice et créatrice<br />
de costumes pour l’opéra, le théâtre et la danse. Elle a<br />
travaillé entres autre à Berne, Cologne, Freiburg, Hambourg,<br />
Helsinki, Lausanne, Londres, Nancy, Nantes, Oviedo, Tel Aviv,<br />
Vienne. En 2001, son projet de mise en scène, costumes<br />
et décors pour Fidelio remporte le 1 er prix <strong>du</strong> Concours<br />
Européen de mise en scène d’opéra. Depuis 2004, elle<br />
développe une collaboration artistique étroite avec<br />
Mariame Clément. Elle a récemment signé les décors et<br />
les costumes pour Pirame et Thisbé (Francœur et Rebel)<br />
à Nantes, Le Nozze di Figaro à Cologne, Elegie für junge<br />
Liebende (Henze) à Lübeck, Il Barbiere di Siviglia et La<br />
Bohème à Berne, Oviedo et Tel Aviv, L’Enlèvement au Sérail à<br />
Braunschweig et Rigoletto à Nancy. Leurs prochains projets<br />
les con<strong>du</strong>iront notamment à Anvers pour la Giasone de<br />
Cavalli. À l’<strong>Opéra</strong> <strong>national</strong> <strong>du</strong> <strong>Rhin</strong>, elle a réalisé les décors<br />
et costumes de La Belle Hélène en 2006 et de Werther en<br />
2009.
Reinhard Traub Lumières<br />
Après ses études (graphisme et pilote d’avion), il devient<br />
l’assistant de Chenault Spence aux Etats-Unis, il organise<br />
entre autres une tournée mondiale de Sophisticated Ladies<br />
et de Carmen Jones. De 1992 à 2006, il est éclairagiste à<br />
l’<strong>Opéra</strong> de Graz et travaille avec des metteurs en scène<br />
tels que David Alden, Hans Hollmann, Lin Hwai-min, Peter<br />
Konwitschny, Martin Kušej, Stephen Lawless, Christof Loy et<br />
Daniel Slater. Il devient l’éclairagiste de Christoph Loy et de<br />
Martin Kusej pour leurs pro<strong>du</strong>ctions à travers toute l’Europe,<br />
ainsi qu’aux Etats-Unis et au Japon. Depuis 2001 il enseigne<br />
à l’Université de Stuttgart et travaille pour la Staatsoper<br />
Stuttgart depuis 2006. Il y signe les lumières des mises en<br />
scène de Calixto Bieitos, de La Fanciulla del West, Der<br />
fliegende Holländer et Jenufa. Il réalise les éclairages de<br />
Don Giovanni et Macbeth (mise en scène Stefan Kimmig) à<br />
Munich et Vienne, De la maison des morts (mise en scène<br />
Stein Winge) à Düsseldorf, de Lulu (mise en scène Christoph<br />
Loy) à Covent Garden et Madrid. Il travaille régulièrement<br />
avec Mariame Clément et Julia Hansen, notamment pour<br />
Rigoletto à Nancy et Le Comte Ory à Athènes.<br />
Clément Hervieu-Léger Dramaturgie<br />
Pensionnaire de la Comédie-Française depuis 2005, il y<br />
a joué sous la direction de Marcel Bozonnet (Le Tartuffe,<br />
Valère), Anne Delbée (Tête d’Or, Cébès), Andrzej Seweryn<br />
(La Nuit des Rois, Sébastien), Lukas Hemleb (La Visite<br />
inopportune, Le Journaliste, Le Misanthrope, Acaste),<br />
Claude Mathieu (L’Enfer), Eric Génovèse (Le Privilège<br />
des Chemins), Robert Wilson (Fables), Véronique Vella<br />
(Cabaret érotique), Denis Podalydès (Fantasio, Spark),<br />
Pierre Pradinas (Le Mariage forcé, Alcidas), Loïc Corbery<br />
(Hommage à Molière), Marc Paquien (Les Affaires sont les<br />
affaires, Xavier)… Il a dirigé les Comédiens-Français dans<br />
une lecture d’Esther de Pierre Du Ryer et créé, dans le cadre<br />
des cartes blanches <strong>du</strong> Studio-Théâtre, un solo intitulé Une<br />
heure avant… (texte de Vincent Delecroix). Par ailleurs,<br />
il travaille notamment aux côtés de Daniel Mesguich<br />
(Antoine et Cléopâtre, Eros), Nita Klein (Andromaque,<br />
Oreste), Anne Delbée (Hernani, rôle-titre), Jean-Pierre Hané<br />
(Britannicus, Néron), Bruno Bouché (Ce sont des choses<br />
qui arrivent) et tourne avec Patrice Chéreau (Gabrielle),<br />
Catherine Corsini (La Répétition) et Guillaume Nicloux<br />
(La Reine des connes). Il est le collaborateur de Patrice<br />
Chéreau pour ses mises en scène de Così fan tutte (au<br />
Festival d’Aix-en-Provence et à l’<strong>Opéra</strong> de Paris) et de Tristan<br />
und Isolde de Wagner à la Scala de Milan. Il a codirigé<br />
avec Georges Banu un ouvrage consacré à Patrice<br />
Chéreau : J’y arriverai un jour (Actes Sud, 2009). Il a publié<br />
plusieurs articles consacrés notamment à Racine, Haendel<br />
ou Wagner. Il est également professeur de théâtre à l’Ecole<br />
de Danse de l’<strong>Opéra</strong> de Paris.<br />
Emiliano Gonzalez Toro <strong>Platée</strong><br />
Ténor<br />
Né à Genève de parents chiliens, il étudie le chant, le<br />
piano et le hautbois aux Conservatoires de Genève puis<br />
de Lausanne. Il fait ses débuts sous la direction de Michel<br />
Corboz, à l’ensemble vocal de Lausanne, et depuis,<br />
il collabore avec des chefs tels que William Christie,<br />
Marc Minkowski, Hervé Niquet, René Jacobs ou encore<br />
Gabriel Garrido. À l’opéra, il a notamment incarné les<br />
rôles de Flute (Le Songe d’une nuit d’été), Nathanael<br />
(Les Contes d’Hoffmann), Monostatos (Die Zauberflöte),<br />
Gaston (La Traviata) à Genève, Remendado (Carmen)<br />
à Lausanne. Il est invité à l’<strong>Opéra</strong> de Bordeaux et au<br />
Théâtre <strong>du</strong> Châtelet sous la direction de Christophe<br />
Rousset avec qui il collabore régulièrement (Il Tutore<br />
Burlato de Soler, Pastorale de Charpentier, Oratorio de<br />
Noël, etc.). Plus récemment, il a fait ses débuts à l’<strong>Opéra</strong><br />
d’Amsterdam dans L’Incoronazione di Poppea (Arnalta),<br />
Il Combattimento di Tancredi e Clorinda (Testo) et Il<br />
ballo delle Ingrate de Monteverdi (Spirito), le Berger dans<br />
Œdipe et l’Incroyable dans Andrea Chénier au Théâtre<br />
<strong>du</strong> Capitole de Toulouse où il retourne pour Hippolyte et<br />
Aricie (Tisiphone), La Périchole (Panatellas), Salomé (1 er<br />
Juif) et Carmen (Remendado). Au cours de cette saison, il<br />
chante La Périchole (Piquillo) à l’<strong>Opéra</strong> de Lausanne, Lucio<br />
Silla (Aufidio) à l’<strong>Opéra</strong> Royal de la Monnaie de Bruxelles,<br />
Arnalta au Norske Opera d’Oslo. Ses projets de concerts<br />
incluent la Missa Brevis de J.-S. Bach avec l’Ensemble<br />
Pygmalion (et CD Alpha), la Messe en si de J.-S. Bach ainsi<br />
que Les Saisons de Haydn en tournée avec Christophe<br />
Rousset.<br />
Salomé Haller Thalie (prologue) – La Folie (opéra)<br />
Soprano<br />
Élève de Rachel Yakar, Peggy Bouveret et Margreet Honig,<br />
elle se fait une place reconnue sur la scène baroque dès<br />
1995, invitée par de nombreux ensembles dont le Parlement<br />
de musique, Concerto Köln, les Talens Lyriques, Le Concert<br />
Spirituel, I Barocchisti ou Akademie für Alte Musik Berlin.<br />
C’est René Jacobs qui lui ouvre les portes <strong>du</strong> Staatsoper<br />
de Berlin où elle chante dans Solimano de Hasse en 1999,<br />
Griselda de Scarlatti et Crœsus de Keiser en 2000. Jean-<br />
Claude Malgoire lui confie les rôles de Donna Elvira en<br />
2001 et de Mistress Ford (dans le Falstaff de Salieri) en 2002,<br />
au sein de l’Atelier Lyrique de Tourcoing. Dans les années<br />
suivantes, elle se pro<strong>du</strong>it à l’<strong>Opéra</strong> de Nice (Rosmira<br />
Fedele de Vivaldi), de Lausanne (Roland de Lully), de<br />
Rennes (Agrippina), de Rouen (Véronique), au Châtelet<br />
(Le Luthier de Venise de Dazzi) ainsi qu’au Théâtre des<br />
Champs-Élysées. En 2005, elle fait ses débuts à la Monnaie<br />
comme Erste Dame de La Flûte Enchantée repris à New<br />
York. Suivent les débuts à l’<strong>Opéra</strong> de Paris en 2006 dans le<br />
rôle de Diane (Iphigénie en Tauride) avec Marc Minkowski.<br />
Récemment, elle incarne Médée dans Thésée de Lully avec<br />
Emmanuelle Haïm à l’<strong>Opéra</strong> de Lille et aborde Wagner<br />
avec Les Fées au Théâtre <strong>du</strong> Châtelet. Cette saison elle<br />
chante les rôles d’Alcina, d’Annio dans La Clémence de<br />
Titus et Marguerite dans La Damnation de Faust. Toujours<br />
curieuse de rencontres et de répertoire, Salomé Haller se<br />
pro<strong>du</strong>it beaucoup en concert. Elle a ainsi collaboré avec<br />
John Nelson, Peter Eötvös, Armin Jordan, Pierre Boulez<br />
et l’Ensemble Intercontemporain dans un répertoire<br />
éclectique : L’Isola Disabitata de Haydn, Poèmes pour Mi<br />
de Messiaen, Les Nuits d’été de Berlioz, Pierrot Lunaire de<br />
Schoenberg, mais également en musique de chambre<br />
avec les Quatuors Ysaÿe ou Manfred. Elle a enregistré les<br />
lieder Das irdische Leben avec Nicolas Krüger.
Cyril Auvity Thespis - Mercure<br />
Ténor<br />
Ancien étudiant à l’Université et <strong>du</strong> Conservatoire de Lille, il<br />
est remarqué par William Christie et fait ses débuts sous sa<br />
direction au Festival d’Aix-en-Provence en 2000 dans le rôle<br />
de Telemaco (Il Ritorno di Ulisse in patria de Monteverdi). Il<br />
se spécialise dans la musique ancienne et travaille avec<br />
les plus grands chefs baroques, notamment Hervé Niquet<br />
(Persée de Lully), Christophe Rousset (The Fayry Queen),<br />
Gabriel Garrido(Gli Strali d’amore de Cavalli), Paul Mc<br />
Creesh (Te Deum de Charpentier), Jane Glover (Didon<br />
et Enée), Emmanuelle Haïm (Actéon de Charpentier). Il<br />
incarne le rôle-titre de Pygmalion de Rameau au Théâtre<br />
<strong>du</strong> Châtelet, puis participe à Callirhoé de Destouches à<br />
Montpellier. Il chante le rôle de Don Ottavio (Don Giovanni)<br />
à Montpellier, où il interprète également Tamino dans La<br />
Flûte enchantée. Cyril Auvity s’est pro<strong>du</strong>it en 2008 dans<br />
la création de Thésée de Lully au Théâtre des Champs-<br />
Élysées et à l’<strong>Opéra</strong> de Lille où on a pu le voir aussi dans<br />
Wozzeck de Berg. Récemment, il a chanté La Sallustia de<br />
Pergolèse en création mondiale à Montpellier et à Jesi,<br />
Partenope de Händel avec Ottavio Dantone, Il Ritorno di<br />
Ulisse in patria à Madrid avec William Christie, Les Vêpres<br />
de Monteverdi avec Jordi Savall à la salle Pleyel et Didon et<br />
Enée à Montpellier. Parmi ses projets : La Calisto de Cavalli<br />
au Théâtre des Champs-Élysées avec Christophe Rousset,<br />
un enregistrement de La Clementina de Boccherini pour<br />
Deutchgramophon.<br />
François Lis Jupiter<br />
Basse<br />
Licencié en musicologie à la Sorbonne, François Lis a été<br />
primé au CNSM de Paris en 2003 et a perfectionné sa<br />
technique au Mozarteum de Salzbourg. En 2005, il a été<br />
nominé pour les Révélations Classiques aux Victoires de<br />
la Musique. Outre plusieurs pro<strong>du</strong>ctions <strong>du</strong> CNSM dont Le<br />
Couronnement de Poppée (Seneca) et Die Zauberflöte<br />
(Sarastro), François Lis a interprété Cold Genius (King Arthur<br />
de Purcell) à Lille, le Requiem de Mozart à l’<strong>Opéra</strong> de Lyon<br />
avec Emmanuel Krivine, Basilio (Le Barbier de Séville) au<br />
Merola Program de l’<strong>Opéra</strong> de San Francisco, Plutone<br />
(L’Orfeo de Monteverdi) et Borée (Les Boréades) à l’<strong>Opéra</strong><br />
de Lyon, Il Re Teodoro de Paisiello au Festival de Radio<br />
France, le Héraut (Jeanne au bûcher) avec l’Orchestre<br />
<strong>national</strong> de Lyon, Anselme (Les Paladins) à Bâle, Colline (La<br />
Bohème) aux Pays-Bas, l’Orateur (La Flûte enchantée) à<br />
Madrid sous la direction de Marc Minkowski et au Théâtre<br />
des Champs-Élysées, Roméo et Juliette de Berlioz à Varsovie,<br />
Jupiter (<strong>Platée</strong>) à l’<strong>Opéra</strong> <strong>national</strong> de Paris, Don Fernando<br />
(Fidelio), Asdrubalde (La Pietra del Paragone) et Zuniga<br />
(Carmen) au Théâtre <strong>du</strong> Châtelet. Il a fait ses débuts dans<br />
le rôle de Figaro (Les Noces de Figaro) avec William Christie<br />
à l’<strong>Opéra</strong> de Lyon en 2007. Il a chanté le rôle-titre de Don<br />
Giovanni sous la direction de David Stern, Melisso (Alcina) à<br />
l’<strong>Opéra</strong> de Paris et à Vienne, La Cenerentola à la Monnaie<br />
à Bruxelles, Carmen et Hippolyte et Aricie au Capitole à<br />
Toulouse.<br />
Il vient de prendre part à Dardanus à l’<strong>Opéra</strong> de Lille et à la<br />
reprise de <strong>Platée</strong> à l’<strong>Opéra</strong> de Paris (Jupiter).<br />
Parmi les autres chefs avec lesquels il a travaillé, on peut<br />
citer Emmanuelle Haïm, Martin Katz, Jean-Christophe<br />
Spinosi, Michel Plasson, Myung Whun Chung, Emmanuel<br />
Krivine, Alain Altinoglu, Michel Piquemal, Jérémy Rohrer…<br />
Parmi ses projets : Don Giovanni (Commendatore) avec<br />
Jean-Claude Malgoire à Tourcoing et au Théâtre des<br />
Champs-Élysées, Ariadne auf Naxos à l’<strong>Opéra</strong> de Paris, Les<br />
Huguenots à la Monnaie de Bruxelles, Carmen à la Scala<br />
de Milan et ses débuts américains dans le rôle de Méphisto<br />
de Faust. À l’<strong>Opéra</strong> <strong>national</strong> <strong>du</strong> <strong>Rhin</strong>, il a chanté le Pape<br />
(Benvenuto Cellini) et Narbal (Les Troyens).<br />
Judith Van Wanroij Junon<br />
Soprano<br />
Après ses études au conservatoire d’Amsterdam et après<br />
avoir obtenu plusieurs prix, cette artiste néérlandaise<br />
se pro<strong>du</strong>it en concert et oratorios dans toute l’Europe<br />
sous la direction de William Christie, Christophe Rousset,<br />
Jesus Lopez Cobos, Jérémie Rhorer, Jaap van Zweden,<br />
Frans Brüggen, Emmanuel Krivine, Kenneth Weiss et Skip<br />
Sempé. Elle fait ses débuts à l’opéra dans le rôle-titre de<br />
La Périchole d’Offenbach, puis chante Musetta dans La<br />
Bohème, la Chauve-Souris dans L’Enfant et les sortilèges<br />
de Ravel, Criside (Satyricon de Maderna), Papagena<br />
(Zauberflöte), Drusilla, Damigella et Virtù (Couronnement<br />
de Poppée à Lyon et Barcelone), Belinda (Didon et Enée<br />
aux Wiener Festwochen, <strong>Opéra</strong>-Comique et festival d’Aixen-Provence),<br />
Echo (Ariadne auf Naxos à Madrid), Menica<br />
(La Madrilena o el Tutor Burlado de Martin y Soler avec<br />
les Talens Lyriques), Rossweisse (Die Walküre à Anvers et<br />
Gand), Thisbé (Pirame et Thisbé à Angers Nantes <strong>Opéra</strong>),<br />
Les Madrigaux de Monteverdi au festival d’Aix-en-Provence,<br />
un cycle Monteverdi et Castor et Pollux de Rameau au<br />
Nederlandse Opera, Psyché dans Orfeo und Eurydike de<br />
Krenek à Madrid, Despina (Cosi fan tutte au festival d’Aixen-Provence),<br />
Servilia (La Clemenza di Tito à Lyon) et Ilia<br />
(Idomeneo à Nancy). Récemment elle a chanté Belinda<br />
au Nederlandse Opera, King Arthur avec les Talens Lyriques,<br />
Sidonie et Lucinde et Armide de Gluck à Washington. Ses<br />
projets comprennent le rôle-titre dans Andromaque de<br />
Grétry au festival de Schwetzingen, Maritorne dans Don<br />
Chisciotte in Sierra Morena de Conti à Amsterdam, Despina<br />
à Luxembourg et The Female Chorus dans The Rape of<br />
Lucretia de Britten à Angers-Nantes <strong>Opéra</strong>.<br />
Céline Scheen L’Amour - Clarine<br />
Soprano<br />
Céline Scheen complète sa formation à la Guildhall<br />
School of Music and Drama de Londres. Elle est lauréate<br />
de plusieurs concours. À l’opéra, elle se pro<strong>du</strong>it dans<br />
Pimpinone de Telemann, chante le rôle de Grilletta dans<br />
Lo Speziale de Haydn, et Zerlina dans Don Giovanni, le<br />
Coryphée dans Alceste de Gluck mis en scène par Bob<br />
Wilson sous la baguette de Ivor Bolton, Papagena dans La<br />
Flûte enchantée avec Jacobs, Dido and Aeneas de Purcell<br />
avec le Ricercar Consort et Philippe Pierlot. En 2006 elle est<br />
à Tokyo pour l’Exultate Jubilate de Mozart, incarne Gilade<br />
dans le Farnace de Vivaldi sous la direction de Jordi Savall<br />
à la Salle Pleyel, ainsi que la Musica et Euridice dans l’Orfeo<br />
de Monteverdi à Crémone. Elle participe à une reprise de<br />
La Flûte enchantée à New York, se pro<strong>du</strong>it à La Folle journée<br />
à Nantes et à Tokyo avec le Ricercart Consort, puis avec les<br />
Talens lyriques en tournée avec le Requiem de Campra à<br />
Essen et Athènes ainsi qu’aux festivals d’Aix en Provence,<br />
de Beaune et de Saint-Denis. En 2009, elle est invitée à La<br />
Fenice de Venise pour des pro<strong>du</strong>ctions autour de Purcell,<br />
puis par Les Talens Lyriques dans un programme Campra et<br />
Charpentier à Amsterdam, Madrid et Versailles. Elle entame<br />
des collaborations nouvelles avec Cappriccio Stravagante<br />
de Skip Sempé, L’Arpeggiatta et La Symphonie <strong>du</strong> Marais<br />
avec Atys de Lully (enregistrement pour Accord / Universal).<br />
Ses projets d’enregistrements incluent King Arthur de Purcell<br />
avec les Talens Lyriques, A serenading song de Purcell<br />
avec l’Ensemble La Fenice, un disque d’airs de cour avec<br />
E<strong>du</strong>ardo Eguez et les Vêpres de Monteverdi.
Evgueniy Alexiev Momus - Cithéron<br />
Baryton<br />
Né en Bulgarie, Evgueniy Alexiev étudie le chant au<br />
Conservatoire National de Sofia. En 1995, il intègre le<br />
Centre de Formation Lyrique de l’<strong>Opéra</strong> National de Paris. Il<br />
participe alors à différentes pro<strong>du</strong>ctions en France : Eugène<br />
Onéguine à Lille, La Didone à l’<strong>Opéra</strong>-Comique, Pelléas et<br />
Mélisande à Nantes et L’Appel de la Mer de Henri Rabaud<br />
à Nancy. Suivent des engagements à Nuremberg, Graz, au<br />
Staatsoper de Berlin, à la Monnaie de Bruxelles. Il chante<br />
Don Giovanni à l’<strong>Opéra</strong> de Nice, Le Couronnement de<br />
Poppée (Mercurio) à New York, Carmen (Escamillo) au<br />
Grand Stade de France et à Toulon, Ziliante, Arlecchino<br />
dans La Vedova Scaltra à Montpellier. Sévère (Polyeucte de<br />
Gounod) à Saint-Étienne. Au Festival de Drottningholms en<br />
Suède il chante, sous la direction de Christophe Rousset<br />
et Pierre Audi, le rôle d’Abramane (Zoroastre) de Rameau,<br />
puis Escamillo (Carmen) à Dijon, Le Jongleur de Notre-<br />
Dame à Montpellier. Plus récemment, il chante La Vedova<br />
Scaltra à Nice, Escamillo (Carmen) à Saint-Étienne et à<br />
Tours, Monsieur de Morlaix (Esmaralda) au Festival de Radio<br />
France et à Montpellier, le Barbier (Le Barbier de Séville) au<br />
Festival de Chartres et à Nice, La Vedova Scaltra et Falstaff<br />
à Montpellier, Athanaël (Thaïs) à Saint-Etienne, Abramane<br />
(Zoroastre) à l’<strong>Opéra</strong>-Comique. Cette saison, il est<br />
Hortensius (La Fille <strong>du</strong> Régiment) à l’<strong>Opéra</strong> de Montpellier.<br />
À l’<strong>Opéra</strong> <strong>national</strong> <strong>du</strong> <strong>Rhin</strong>, il a chanté le rôle-titre d’Eugène<br />
Onéguine en 2005.<br />
Prolongements pédagogiques<br />
Christophe Gay Satyre<br />
Baryton<br />
Originaire d’Anjou, Christophe Gay étudie au CNR de<br />
Nancy en chant et en musique de chambre. Il a été lauréat<br />
<strong>du</strong> concours « Les Symphonies d’automne » de Mâcon<br />
en 2001. Il fait ses débuts à l’<strong>Opéra</strong> de Nancy dans Il<br />
Prigioniero de Luigi Dallapiccola et y retourne en 2003-2004<br />
pour le rôle-titre <strong>du</strong> Kaiser von Atlantis de Viktor Ullmann. Par<br />
ailleurs, il interprète les rôles de Yamadori et <strong>du</strong> Commissaire<br />
Impérial dans Madame Butterfly à Lille, Amiens, Nantes<br />
et Angers. A Nancy, il participe à Iphigénie en Tauride et<br />
Wozzeck (deuxième apprenti), rôle qu’il reprend ensuite<br />
à Lille et Caen. Suivent Andrea Chénier (Mathieu), L’Oie<br />
<strong>du</strong> Caire de Mozart à l’<strong>Opéra</strong>-Comique, Orfeo (Apollon)<br />
au festival d’Aix-en-Provence, Candide (Maximilian)<br />
à Rouen et L’Étoile de Chabrier (Hérisson) à l’<strong>Opéra</strong>-<br />
Comique et à Nîmes. Récemment, on a pu l’entendre dans<br />
Carmen au festival de Glyndebourne mise en scène de<br />
David Mc Vicar, Rigoletto (Marullo) à Toulon, Les Contes<br />
d’Hoffmann (Hermann et Schlemil) à Avignon, Così fan tutte<br />
(Guglielmo) en tournée en France. Récemment, il a chanté<br />
Lakmé à Rouen, Carmen à Toulon, Avignon, Caen, Reims,<br />
Massy, King Arthur avec les Talens Lyriques, Les Contes<br />
d’Hoffmann à Massy. En concert, il se pro<strong>du</strong>it dans Le<br />
Messie de Haendel, la Neuvième Symphonie de Beethoven,<br />
le Requiem de Fauré, notamment avec l’Orchestre <strong>national</strong><br />
de Lorraine. Il a récemment chanté dans La Pastorale de<br />
Charpentier à Hambourg et Braunschweig avec les Talens<br />
Lyriques de Christophe Rousset, ainsi que dans un concert<br />
Mozart au Festival de Lacoste. Il sera prochainement à<br />
Massy pour Les Contes d’Hoffmann.<br />
• L’orchestre baroque : la fonction des basses (basses de petit et de grand chœur, basses de symphonie,<br />
d’accompagnement, continues…)<br />
• L’apport de Rameau dans le traitement <strong>du</strong> corps sonore : Rameau compose aussi les parties intermédiaires<br />
(que Lully laissait à ses aides), enrichissant la matière sonore, provoquant l’incompréhension de certains,comme<br />
Rousseau…<br />
• La Querelle des Bouffons : l’opéra français et l’opéra italien<br />
• Le siècle des Lumières : Rousseau<br />
• Louis XIV et les arts<br />
• Deus ex Machina : l’apparition des dieux dans l’opéra baroque<br />
• Molière et la musique<br />
Crédits photos :<br />
Hervé Petit<br />
Contacts :<br />
Flora Klein | tél + 33 (0)3 88 75 48 54 | courriel | fklein@onr.fr<br />
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