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Hathout, N. (2009) - ERSS - Université Toulouse II-Le Mirail

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42 Un modèle théorique de la morphologie lexicale<br />

2. des valeurs sémantiques des instances du lexème déjà rencontrées et des instances des<br />

membres de sa famille et de sa série. Ces valeurs définissent un sens par défaut, celui<br />

que le mot a habituellement, le plus fréquemment. Par exemple, antilimace désigne<br />

par défaut un produit qui empêche les limaces de manger les plantations et bleuet une<br />

centaurée bleue. <strong>Le</strong> sens par défaut doit être compatible avec l’invariant sémantique<br />

précédent.<br />

3. du contexte dans lequel elle est utilisée.<br />

Dans tous les cas, le sens de l’instance est recalculé à l’intérieur des limites définies par<br />

l’invariant sémantique de la série morphologique et de la famille lexicale d’une part et du<br />

contexte de l’autre. Ce calcul peut se limiter à une simple copie du sens mémorisé dans le<br />

lexique (i.e. copie du sens par défaut), mais il peut aussi aboutir à un sens différent induit<br />

par un contexte particulier comme anti-Sarkozy dans l’exemple (4).<br />

2.8 Système de contraintes<br />

<strong>Le</strong>s correspondances entre sens visés, positions lexicales, formes réalisées et catégories<br />

sont réglées par des contraintes concurrentes, redondantes et non obligatoires. Certaines<br />

de ces contraintes sont également contradictoires, c’est-à-dire qu’elles ne peuvent pas être<br />

satisfaites en même temps. <strong>Le</strong>s correspondances entre sens visé et position lexicale, entre<br />

forme réalisée et position lexicale et entre catégorie et position lexicale sont conçues comme<br />

des compromis optimaux entre les exigences de ces différentes contraintes. Je rappelle que<br />

les positions lexicales représentent des lexèmes et que ces derniers sont des classes de mots.<br />

La satisfaction de ces contraintes sur la forme, sur le sens et sur la catégorie présente les<br />

caractéristiques suivantes :<br />

– L’optimum est recherché séparément pour chaque occurrence de chaque mot. L’importance<br />

relative des contraintes est en effet susceptible de varier en fonction du<br />

contexte dans lequel un mot est utilisé et des objectifs du locuteur.<br />

– <strong>Le</strong>s contraintes sont toutes gradables 10 . <strong>Le</strong>ur satisfaction n’est donc pas binaire, en<br />

oui ou non.<br />

– Certaines contraintes sur la forme et sur la catégorie sont relativement faibles et ne<br />

peuvent obtenir seules la sélection des réalisations qui leur conviennent. Elles doivent<br />

s’allier à d’autres contraintes pour leur imposer des ajustements satisfaisants.<br />

Dans le reste du chapitre, je m’intéresse essentiellement aux contraintes qui portent<br />

sur la production des mots, c’est-à-dire (i) sur la sélection d’une position lexicale pour un<br />

sens visé donné (section 2.9) et (ii) sur la sélection d’une forme réalisée pour une position<br />

lexicale donnée (section 2.11). <strong>Le</strong>s contraintes qui gèrent l’interprétation des mots seront<br />

traitées dans une étude ultérieure. Je signale qu’une grande part des contraintes présentées<br />

dans ce qui suit ne sont pas nouvelles. Elles réinterprètent dans le modèle à quatre niveaux<br />

des contraintes qui ont été déjà proposées ou mises en évidence comme :<br />

10. Pour une présentation de synthèse de la gradabilité des phénomènes morphologiques, voir Hay et<br />

Baayen (2005).

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